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 [Prison de Diantra] La Grande Evasion

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Halvdan Andersen
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeSam 31 Mar 2012 - 19:33

Aaah que c'était bon de se sentir vivre à nouveau! Une droite, une gauche, crochet, direct, crac le nez, paf l'arcade, bim la mâcheuaaaare!! Halvdan n'en pouvait plus, il était fou! Trop de bonheur après tant de frustration, toute cette liberté qui l'étreignait avec fougue et passion la coquine! Ce sang chaud et noir qui suintait de toutes parts, de ses phalanges, de son front, de ses lèvres! Ces odeurs innommables qui se mêlaient, partout: cyprine, sueur, pisse, pourriture, mort! Ces cris, ces hurlements, ces beuglements, ces vagissements!! Tous ses sens étaient en éveil hahaha!! Hm... moui, soit, on avait connu plus reluisant comme éveil, mais après des mois passés dans un trou pareil on apprend à ne plus s'embarrasser de pareilles convenances.
- Euh, Halvy? fit une voix lointaine... si lointaine... un murmure!
- QUOAHAHAHAHA?! lui répondit-on dans un aboiement hystérique.
- Je viens te libérer de tes chaînes. Le psychopathe en herbe jeta un coup d’œil auxdits fers qui lui ceignaient et... saignaient les poignets. La bouille tordue dans une grimace solennelle, notre homme opina du chef en émettant un bref grognement affirmatif. Délesté de ses liens, il se saisit de la clef qu'il planta sans ménagement dans l’œil du pauvre maton, par précaution. Enfin une fois relevé, il écrasa ce qui dépassait de l'outil de son vigoureux panard... par précaution toujours. Quel genre de pirate au rabais aurait laissé un garde agoniser derrière lui, franchement.
Tandis que la mêlée tournait en faveur des évadés, notre suderon aperçut l'un de ses compagnons d'infortune en train de se faire négligemment piétiner par le reste de la bande de bagnards. Les reîtres ne pouvaient-ils plus consigner rage et esprit d'équipe de nos jours? Où va le monde je vous l'demande. Soulevant le camarade de cellule comme un fétu de paille en le gratifiant d'une puissante tape dans le dos -qui manqua de faire chuter derechef le pauvre diable-, Halvdan sortit de l'antre fétide sans prêter plus d'attention à l'attraction du moment (j'ai nommé Conrad) qu'un simple coup de talon dans les grelots. Que les taulards s'en donnent à cœur joie, il avaient plus de temps à rattraper avec ce cher gardien que lui. Non, ce qui intéressait notre gaillard, c'était la boustifaille! Se vautrant presque littéralement sur la table grinçante, il empoigna ce qu'il put: aaarrh du pain!! De l'eau, de l'eau, de l'eau!!! Du frometon MROAAAR!!!!! UNE CUILLER EN BOIS HUAAAAAAR!!!!! Attends voir ça se mange pas c't'affaire. Un haussement d'épaules plus tard, l'ustensile volait à l'autre bout de la pièce.
A vrai dire, trop occupé à soulager les suppliques de son estomac, le bestiau n'écouta que d'une oreille distraite l'embryon de rixe qui couvait à deux pas de lui. Lorsqu'une épée vint se présenta poliment dans son champ de vision toutefois, il éructa un juron coloré et se retint d'emplâtrer -par réflexe- son généreux donateur.

- Hrrm... 'préfère ma rapière, grommela-t-il pour la forme, sans pouvoir réprimer ce petit sourire en coin qui trahissait son contentement. Satisfait désormais qu'il avait autre chose en main qu'une succession d'anneaux métalliques ou un quignon de pain pour sa défense (oui dans les mains d'Halvdan même un quignon rassi pouvait s'avérer dangereux), le mastard se décida à suivre l'actuelle conversation. "Restons unis... ouvrons la voie... tous ensembles, tous ensembles!" et ainsi de suite. Non en fait c'était chiant: il s'en retourna à la fouille des corps (on ne se refait pas que voulez-vous). Il avait beau se sentir plus "habillé" avec une lame dans la paluche, le résidu de chiffon déchiré qui recouvrait pudiquement son torse velu le laissait légèrement... mal à l'aise. Avec la détermination d'un sanglier parti dénicher des truffes, il farfouilla sur les trois corps, sans trop de fortune d'abord: deux cuirasses en cuir? Boarf, rien de bien folichon... Au troisième par contre -le moins amoché soi dit en passant-, ce tintement familier vint lui tirer un grand sourire jauni... oui, ce tintement! Tout en soupirant d'aise, des étincelles dans les yeux et les pommettes rosissantes sous l'émotion, le suderon dépouilla le corps de sa cotte en défiant quiconque s'approchant de trop près de venir la lui prendre s'il se croyait mieux bâti pour la porter... en des termes autrement plus discourtois cela va de soi. Il enfila prestement sa trouvaille après avoir arraché ce qui restait de ses haillons.
- Vas-y mon gars j'passe devant avec Aarnis, lança-t-il à Menelor avant de s'embringuer dans les couloirs. Couloirs qui commençaient à s'emplir de bruits de pas plutôt inquiétants. HAHAHAH!! V'là c'te bande de bastardi qui ramène ses grolles! Sans plus s'occuper de ses compagnons affairés à relâcher toute la truandaille que contenait l'endroit, le lascar se plaça juste devant une torche, projetant une ombre monstrueuse dans le coude du couloir. Et lors qu’enfin les gardes furent en vue, sa silhouette s'ébranla dans un mugissement d'outre-tombe: PAR MOGAR VIENS T'EN ÇA MA P'TITE PUCELLE QUE J'TE DÉCOUPAILLE LE CUISSOT!! Une invitation que le troupier visé ne pouvait décemment pas refuser.


Dernière édition par Halvdan Andersen le Sam 9 Mar 2013 - 2:31, édité 1 fois (Raison : EAURTEAUGRAF)
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Noémie Gethlindor
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeSam 31 Mar 2012 - 21:12

    Il était réellement impossible de suivre ce beau monde à la seconde près. Certains se ruèrent sur la nourriture, ce qui ma foie, était tout à fait compréhensible alors que d’autres, enfin, surtout Noémie essaya de se remettre de ses émotions. Essayer de se remettre de cette rage qu’elle avait libérée. Essayer de se rendre compte de leurs actes. Nul besoin de nourriture pour le moment vu qu’elle était dans les faveurs du gros porc. Gros porc qu’elle fixait d’ailleurs, Conrad était là accroché au mur. Mort sans doute. Une foule d’informations lui traversa l’esprit ne faisant donc même pas attention aux dialogues de ses « collègues » qui se disputaient déjà pour qui prendre quelle arme. Noémie en avait rien à faire, ça c’était un fait. Une fois revenu à elle, après avoir été bousculée par je ne sais plus trop qui, la jeune voleuse entendit alors le blondinet demander aux filles de se servir en armes. Noémie ne se fit pas prier et opta pour deux bonnes dagues car elle en avait une très bonne maîtrise et une bonne ambidextrie. Une fois les dagues ramassées, elle fit quelques coups blancs, mesurant leur légèreté et leur maniabilité. Une fois tout le monde servit il ne fallut donc pas longtemps pour que l’enchaîné, qui dorénavant ne l’était plus, ouvrit la marche avec Aarnis vers les autres cellules pour libérer les autres. Ça c’était une bonne idée ! On l’avait donc écoutée la brunette, on s’était pour une fois intéressé à autre chose que son fessier ! Mais Bref, passons, celui qui détenait les clefs libéra les autres prisonniers, qui après l’acte courageux des occupants de la cellule commune, libérèrent également leur rage. C’est bien, c’est ce qu’il fallait. Tout d’un coup, un homme beugla, encore certainement c’t’enchaîné. Il prévenait que des gardes approchaient. Voilà c’était l’heure d’un autre combat.

    Noémie qui possédait ses dagues n’avait plus qu’une envie, les utiliser pour trancher quelques gorges. Avant toute chose, les prisonniers se ruèrent sur les opposants. Ceux qui étaient armés étaient en tête du groupe alors que les plus faibles étaient généralement à l’arrière. Car déjà, ils ne servaient à rien, et également pour éviter des pertes. Les deux hommes étaient donc en tête, mais avant qu’ils ne puissent faire quoi que ce soit, une dague passait entre leurs deux têtes pour se loger dans la gorge du premier soldat qui approchait. Il ne fallut pas longtemps pour que la deuxième passait également, frôlant le visage de l’enchaîné pour également se loger dans une autre gorge. En voilà déjà deux qu’on pouvaient achevé sans nul problème et c’est ce que les hommes firent. Leurs cadavres gisant au sol, la brunette récupérait ses armes. Haaa le lancé de couteaux qu’est-ce que cela lui avait manqué. Mais bref, pas le temps de se remémorer de bons souvenirs. D’autres gardes approchaient et le couloir était devenu un vrai champ de bataille.


    Ceux qui ne sont pas armés, servez-vous sur les cadavres ! Cria-t-elle avant de se lancer vers un garde.

    Pas facile de parer les coups d’une épée longue avec seulement deux petites dagues, mais le garde était plus lent que la demoiselle. Elle avait des habits légers, une bonne esquive, alors que lui avait une armure lourde, et devait s’occuper de facilement trois individus qui n’hésitèrent pas à lui sauter dessus. Un coup de pied partit alors se placer sur le torse du soldat. Le servant à le désiquilibrer légèrement, mais suffisamment pour que Noémie puisse lui trancher la carotide. On pouvait distinguer parmi les soldats quelque uns qui possédaient des arbalètes et qui se tenaient en retrait. Il fallait donc les neutraliser au plus vite sinon cela fera trop de victimes parmi les prisonniers. D’ailleurs des victimes ils y en avaient déjà trois.

    Des arbalètes ! Attention !

    A peine prononcé sa phrase qu’une flèche se longea dans l’épaule droite de la demoiselle.

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Kassandra
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeDim 8 Avr 2012 - 17:01

    Alors que Kassandra venait tout juste de jeter son dévolu sur une épée - faute de sabre -, la porte s'ouvrit dans un grondement sinistre, un flot de gardes arrivant, déjà prêt à effectuer le travail que leurs collègues avaient raté.

    L’entrée se retrouva bientôt bouchée, il devenait inutile de s’y coincer avec les autres. Se dirigeant précipitamment vers les geôles les plus proches en évitant les carreaux projetés dans sa direction, la rouquine déverrouilla la première cellule, faisant claquer la grille dans un grincement secourable pour la bande de fuyards, qui allait se voir aidée de renforts salutaires. Le chaos ambiant était si bruyant qu’il était quasiment impossible de s’entendre clairement. Se hâtant d’ouvrir une deuxième cellule pleine à craquer, Kassandra suspendit son geste alors qu’elle avisait déjà la troisième grille.

    Ceux-là attendraient. Lâcher tout le bétail affamé aurait été une bonne idée, mais rapidement la bagarre rangée tournerait au règlement de compte général, et qui sait si les ennemis ne finiraient par prendre le dessus en laissant les prisonniers s’entretuer dans cette ambiance d’euphorie malsaine. Il ne fallait pas que leur geste les nuisait eux-même.

    Se retournant en ignorant les invectives et les insultes de ceux encore en cage, la pirate redressa sa lame à temps, et s’élança dans la masse compacte des combattants sans véritablement réfléchir. Sa seule volonté la guidait, celle de sortir d’ici une bonne fois pour toutes, et de ne plus jamais y retourner.

    Rapidement, les coups qu’elle adressait, bien que moins précis que si elle eut été armée de son sabre personnel, faisaient plus ou moins mouche, touchant à plusieurs reprises le même homme ficelé dans une cotte de maille trop serrée pour lui. La lame froissant les chairs et se fracassant à un autre éclat métallique, la rouquine fut alors fortement repoussée par le choc, un garde profitant de l’avantage pour l’isoler des autres. Surprise par sa propre inattention, la pirate maudit sa position actuelle qui la rendait plus vulnérable que lorsqu’elle était dans la mêlée. Parant un premier coup, un violent vertige se saisit pourtant d’elle. Bordel, c’était pas le moment !

    Profitant de l’occasion, le garde asséna un poing douloureux au visage de la diablesse, qui, déséquilibrée, recula un peu plus, chancelante. Le cœur au bord des lèvres, la rouquine se sentit presque cotonneuse, tentant tant bien que mal de garder ses mains serrées sur le manche de son arme, et pendant une fraction de secondes, sa vision se déroba, l’ombre d’une lame s’étendant, menaçante … Pour fracasser le crâne du geôlier, qui s’effondra à ses pieds. Ayant à peine le temps de sortir de sa léthargie – sûrement due à sa condition physique actuelle -, la jeune femme n’eut pas le temps de distinguer qui avait agi ; intérieurement, elle fut soulagée de ne pas savoir envers qui elle avait déjà une dette.

    Retrouvant ses esprits appuyée contre le mur, Kassandra regarda autour d’elle le combat s’apaiser en leur faveur. Sa joue était douloureuse et elle avait été éraflée par quelques carreaux, mais rien de grave à côté de la blessure qu’arborait Noémie – dont elle distingua l’épaule -. On s’occuperait des plaies plus tard ; pour l’heure, il fallait serrer les dents et lutter jusqu’au dernier instant.

    Ne restaient maintenant plus que de rares gardes pantelants qui tentaient bien que mal de sauver leur peau ; face à la rage folle des prisonniers, c’était pourtant peine perdue. Reprenant en main l’épée, la rouquine récupéra sa clé qui était tombée au sol, jugeant que les derniers criminels enfermés pouvaient à leur tour goûter à la liberté. Son pied écrasant la main du garde à terre – involontairement … ou non -, un gémissement lui fit baisser le nez … Encore vivant, mais plus pour longtemps, l’homme agonisait, le sang s’écoulant à un tel rythme de son crâne que sa cervelle n’allait pas tarder à suivre l’hémoglobine. Se penchant pour lui saisir le col d’une poigne peu amène alors que sa lame se collait contre son cou, la rouquine lui persifla, acide.

    « Où sont nos armes, et nos objets ? »

    Dans un gargouillis incompréhensible, le garde semblait peu coopératif. Se saisissant d’une touffe de cheveux humide de sang, la rouquine tira si fort sur sa peau qu’un cri de soprano s’étrangla dans la gorge de l’homme. Entre les dents de la pirate, une nouvelle menace siffla.

    « Tu ferais mieux de répondre avant que je ne laisse les rats bouffer ta cervelle. Je pourrais même te sauver avec ma magie si tu te montres efficace. »

    Parole en l’air, mais parole qui eut le mérite d’éveiller l’instinct de survie. Dans un murmure, le garde confia que les salauds se répartissaient le butin collecté sur chaque prisonnier, et qu’ainsi … Chacun faisait ce qu’il voulait des objets personnels récupérés. Lâchant un juron de rage, la rouquine relâcha brusquement sa prise, enfonçant son épée dans la gorge du misérable qui mourrut sur le champ. Au moins avait-elle abrégé ses souffrances.
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Menelor
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeDim 22 Avr 2012 - 22:10




Menelor libéra le plus de prisonniers possible. Sur la dizaine de clés qu'il avait conservé, trois ouvraient des cellules entièrement vides. Paille et boue n'étaient pas vraiment ce qui intéressait le plus les détenus pour leur fuite. Deux des dix donnaient accès à cinq prisonniers évanouis ou bien morts derrière leurs barreaux, le corps sale étalé sur le sol. Et les dernières clés n'avaient libéré que 6 hommes, dont la moitié était épuisés, presque hors d'état pour un combat rapproché. C'était mieux que rien. D'autres s'occupaient encore d'ouvrir les verrous quand Menelor se détourna du couloir pour rejoindre le gros des prisonniers.

Ces derniers étaient aux prises avec de nouveaux gardes.
La lourde porte s'était ouverte, inondant la salle d'une faible lumière vacillante d'une torche fichée dans un mur et d'un flot d'hommes armés en hâte, certains encore nus de leur armure. C'était à nouveau le chaos et le plus royal des baroufs. Mais cette fois, le sang fusait et il y avait des morts des deux côtés. Le pirate fut bousculé dans la bataille malgré lui. Les prisonniers fuyant les cellules qu'ils venaient de quitter le poussa vers un garde qui se retourna vers lui. Il ne fut pas assez rapide pour éviter le premier coup. L'homme lança son poing vers sa figure et Menelor put très distinctement sentir l'acier encore glacé de la garde de son épée percer sa lèvre inférieure. Le goût du sang emplit sa bouche et le vertige s'éprit à nouveau de lui. Sans crier gare au décor qui commençait à valser sous ses yeux, son couteau fendit l'air pour s'abattre dans la chair dénudée du cou de son agresseur. Le sang écarlate gicla sur ses doigts, glissant sur le manche du couteau rouillé, manquant de le faire lâcher prise et laisser la lame enfoncée. Le corps bougeait encore à petite convulsions quand il s'écarta de lui.

Le menton couvert de sang, la lèvre éclatée, Menelor se mit en retrait pour éviter de subir une nouvelle attaque, le temps de reprendre son souffle. À vrai dire, il s'était déshabitué des combats, amaigri et affaibli pendant ses dernières années. Le souffle court, il avait presque honte de lui. Son fessier buta contre la table, menaçant de renverser un plein pichet en terre cuite. Le jeune pirate s'en empara et but sans demander son reste. Le vin, d'un cru sûrement douteux, s'écoula dans sa gorge, réveillant ses papilles et réchauffant ses tripes, picotant sa blessure. Dans l'état où il était, il aurait cru que le liquide était d'un arôme exquis et fabuleux, bien qu'il ait un léger goût de sang. Étrange. Il en avait visiblement cure car l'instant d'après, il reposa le cruchon… vide.

Menelor s'ébroua comme un chien mouillé, remis en forme par le vin acerbe. En deux pas, il avait rejoint le gros du combat, et agitait pieds et mains pour frayer un passage aux prisonniers. Son couteau entailla les chairs, sans prendre garde s'il blessait ou tuait. Plusieurs fois, des épées tranchèrent ses larges haillons sales, mais il put remercier sa maigreur pour éviter de se faire entailler trop profondément. Si la fatigue rendait ses membres gourds, l'alcool rendait ses gestes plus vifs. Mais il fallait à tout prix rejoindre la sortie, ne pas s'attarder ici sinon, ils seraient fichus. Déjà, il enjambait des corps inertes. Déjà, le sol était glissant et poisseux du sang qui s'y était coulé. Des prisonniers ou des gardes ? Il ne regardait qu'à peine.

« Des arbalètes ! Attention !
- Faut y aller ! On peut'pas rester ici, foncez dans l'tas ! »

Quatre carreaux fusèrent et deux atteignirent leur cible. Les gardes qui s'étaient armés d'arbalètes s'affairaient à recharger leurs armes. Menelor misa sur cet instant pour forcer la marche et avancer rapidement. Profiter de l'effet de surprise, de l'agitation générale et du nombre croissant de prisonniers pour semer la zizanie et s'extirper de là.

« ON S'BOUGE ! »

Le rouge aux joues, le vin et l'atmosphère chaotique mettaient le pirate dans un état d'effervescence inattendu. L'alcool lui chauffa l'estomac et lui monta bien plus rapidement à la tête que quelques années auparavant. Il n'avait rien mangé depuis des jours et ça n'aidait pas. Avec quelques autres détenus, ils forcèrent la marche, repoussant les gardes vers le couloir d'où il venaient. Enivré, Menelor sauta dans les jambes des deux gardes qui se tenaient face à lui, armes en mains. Ces deux benêts, surpris par la manœuvre inattendue du pirate, furent propulsés au sol avec lui. Le couteau rouillé s'écrasa compulsivement sur les corps qui s'agitaient encore.

Lorsqu'il se releva, ils avaient atteint la salle des gardes. Le pirate fut attiré par une nouvelle bouteille qui trônait sur la table. Il s'empara de son butin fièrement et recommença à boire. La salle ne leur laissait le choix qu'entre deux portes situées à chacune des extrémités de la pièce. Mais Menelor n'eut pas le temps de réfléchir. Une botte de cuir bouilli s'écrasa sur son thorax et lui coupa le souffle net. Sa bouteille de pinard s'éclata par terre, étalant son contenu sur la terre battue. Son corps léger et frêle se souleva du sol et il s'écrasa contre le mur, la tête buta lourdement contre la pierre.


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Aarnis d'Ack
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeLun 23 Avr 2012 - 0:30

L'arrivée des gardes et des arbalètes n'avaient pas, comme on aurait pu décemment le croire, clarifié la situation. Les arbalètes avaient même ajouté à la panique générale créant un capharnaüm de coups, cris et autres insultes, chair meurtrie, corps livides entre autres joyeusetés. Notre Adonis favori (non non je ne me suis pas trompé de nom, ce n'est pas une faute de frappe et puis detoutesfaçonsc'estmoiquiracontena... Bref reprenons) je disais donc que notre Adonis errait au milieu de cette bataille un peu comme le cheveu sur la soupe, en brillant surtout par son inefficacité. On lui piquait tous ses gardes aussi! A chaque fois qu'il avait l'occasion d'apporter de l'aide, sa pierre à l'édifice (la métaphore est quelque peu mal choisie lorsqu'on parle d'une évasion), son "coup de patte" oserai-je dire, et bien à ce moment PRÉCIS un autre détenu le faisait chanceler, le garde faisait un échec critique en intelligence, dextérité ou toute autre action nécessitant un jet de dé provoquant des scènes plutôt cocasses mais qui l'empêchaient de finir le travail et la frustration montait chez notre jeune pirate qui commençait à en avoir plein le cul. Déjà que son entrejambe abritait des squatteurs indésirables, si son derrière se mettait à faire les portes ouvertes on ne s'y retrouverait plus.

Aarnis avançait donc au milieu de la cohue, levant son bras pour frapper un ennemi, l'abaissant en voyant que celui-ci était déjà "occupé", pleurant presque de rage, évitant les projectiles et les coups comme dans un rêve. Il ne se donnait même plus la peine D'ESSAYER de riposter tant il était blasé.

Et puis survint la lumière en la personne de la jolie jeune rousse qui elle au moins avait quelques gardes a son actif. L'éclat cuivré de ses cheveux, ses formes qui bougeaient avec grâce, ce doigté dans l'égorgement, Aarnis aurait pu les admirer pendant des jours. Mais comme une fausse note bouleverse une symphonie, un vertige interrompit la danse de la pirate et celle-ci reçut en remerciement de son public (c'est à dire le garde) une droite qui la sonna. Le sang d'Aarnis ne fit qu'un tour et il explosa littéralement le crâne dudit garde glissant un "Joli crochet toutefois" au passage.

La bouillie de cerveau d'os et de sang qui lui éclaboussa le visage et les vêtements, fut comme une douche rédemptrice, purificatrice. Le défaisant de sa malchance il se mit à enchaîner les feintes, les coups d'estoc et de taille, les blessures... Ne maniant bien évidemment pas l'épée courte comme un fleuret, son style se retrouvait comme ralentit, comme si il était un oiseau à qui on avait coupé une aile : les coups portaient mais il avait du mal à éviter ceux des gardes et les entailles de toutes tailles teintaient sa tenue de tâches vermeilles (je vous laisse apprécier l'allitération en "t").

Ils arrivèrent à un croisement et Aarnis s'engagea manquant de se faire renverser par un Ménelor volant (chose plutôt inhabituelle pour le moins le Menelor volant étant plus fréquemment rencontré et rencontrable dans les tavernes) qui vint s'écraser lourdement contre le mur, une vilaine entaille sur l'arrière du crâne et une marque de chaussure sur le torse. Aarnis surprit le propriétaire de la chaussure responsable de l'état de Ménelor par un coup de pied rotatif en plein plexus solaire, action qui eu pour effet de propulser le garde contre le mur, non loin du pirate mais aussi de réveiller les différentes coupures qui émaillaient le flanc de notre joli blond.

Ils devaient désormais faire un choix : droite, gauche? Choix cornélien car si ils faisaient le mauvais ils se retrouveraient à errer dans la prison , au lieu de s'ébaudir à l'air frais. Ils ne pouvaient pas non plus se permettre de se séparer, leur équipement étant trop rudimentaire et leur nombre trop peu élevé pour pouvoir espérer survivre assez longtemps pour sortir. Au moins les gardes avaient cessé d'affluer, ils pouvaient prendre le temps de faire le point.

Aarnis se mit donc en quête du suderon pour l'aider dans sa tache de rassemblement.
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Halvdan Andersen
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeMar 1 Mai 2012 - 20:42

Tout était rouge, ROUUUGE!!! Sanglant, puant, agonisant, mourant et pourtant si vivant! Trop vivant, peut-être. Après des mois accroché à cette chaîne, à pourrir sur pied dans sa propre pisse, on offrait au dieu des beignes tant de sacrifices, c'en était presque trop! Trop en tout cas pour qu'il reste parfaitement lucide. Les dernières pensée à peu près équilibrées du bougre avaient fait place nette pour accueillir une espèce de transe guerrière quasi-psychotique. Mais pas ce que certains appellent une "danse martiale", pas cette synergie parfaite et instinctive qui mène chaque coup à son but, chaque lame à sa gorge, nooon! Ça, c'était pour les tantouze -de la bouche même d'Halvdan-! Non, il s'agissait-là d'une folie destructrice, d'un véritable gouffre de désespoir et de chaos qui venait engloutir tous ceux qui par malheur osaient s'approcher. Imaginez un sanglier blessé sous amphet', ajoutez-lui une lame dans les pattes et un hurlement à faire claquer Mogar des genous, cela suffira à vous donner une vague idée de la scène!
- Des arbalètes ! Attention ! cria-t-on derrière le suderon. Sans trop chercher à comprendre d'où viendraient les tirs, il se saisit de son premier garde embroché avant que ce dernier ne s'affale pour hoqueter ses derniers gargouillis sanguinolents et se jeta contre le mur, bouclier humain en main. Un bruit mat et un gémissement plus tard, le troupier agonisant était lâché au sol tandis qu'Halvy bondissait déjà vers les hommes de trait. Un Menelor plus enhardi que jamais bombardait d'injonctions ses compères, forçant tous ces bougres à un semblant d'organisation (entendez par-là qu'ils firent leur possible pour massacrer les gardes en priorité). Les arbalétriers, se croyant à l'abri derrière leurs compères, n'eurent que le temps de voir cette unique ligne de défense se faire enfoncer aussi aisément que les portes de Diantra -qui n'avaient cette fois-ci pas été ouvertes de l'intérieur- avant de sentir le fer déchirer leurs chairs. Tout-de-même, crever sous les coups d'une bande de prisonnier maladifs alors qu'ils auraient pu aider à tenir le siège là-dehors, il y avait de quoi être un brin contrarié.
Enfin l'escarmouche touchait à sa fin, on libérait les derniers taulards, on achevait les derniers matons, on s'équipait du mieux que l'on pouvait et surtout on riait de bon cœur! Oui, certains semblaient avoir oublié un proverbe salutaire "il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué". Et en parlant d'ours, le nôtre s'en était plutôt bien tiré: quelques estafilades sur les bras et bon un coup d'arbalète en plein museau qui lui avait remis les idées en place! Assez lucide pour savoir que désormais la bande devait agir de concert et restée un minimum solidaire, il chercha d'éventuels blessés retapables sur place. Sans grand succès toutefois, outre les carotides ouvertes et autres lames enfoncées en plein œil qui dépassaient son domaine de compétence... Oh, voilà que j'écris trop vite, l'Ydrilote venait de repérer une jeune femme blessée par l'un des carreaux, dont le nom lui échappait d'ailleurs. Tout juste se rappela-t-il qu'elle avait croupi dans la même cellule que lui.

- Faut vous enlever c'te saloperie au plus vite, fit-il en s'agenouillant près d'elle. Il connaissait ce genre de blessure pour avoir vu plus d'un compagnon y succomber. Mais la plaie était plutôt haute, elle ne risquait pas grand chose. Après avoir déchiré un pan de la chemise à peu près propre de l'un des gardes, il brisa la base de l'empennage et se plaça dans le dos de Noémie. Bon... va falloir que j'sorte le carreau. J'vais compter jusqu'à trois, après je tire... Trois! Immédiatement, il banda le haillon autour de son épaule et le serra bien fort. V'là tout c'que j'sais faire, mais faudra trouver des onguents ou ça risque d'pas êt' jo-jo d'ici quequ' jours. J'vous aurais bien présentée ma grand-mère s'elle était encore de ce monde, c'te vieille bique était la reine des pommades haha! Vint alors Aarnis, apparemment tout fier d'avoir pu rendre service à la communauté en repeignant les murs de la prison. Faut qu'on essaie d'garder tout l'monde ensemble, si on commence à se disperser on est foutus, déclara-t-il, quitte à enfoncer des portes ouvertes, en se rapprochant du dénommé Menelor. Dedjû deux fois que j'le r'trouve le nez dans la merde lui. Aarnis viens donc m'aider à le porter... rah par l'mille-feuilles d'une longues-oreilles ces débiles sont d'jà en train d'se fout' sur la gueule?! HO BANDE DE PEIGNE-CULS!! On vous a pas fait sortir pour qu'vous vous sautiez d'ssus comme des bêtes! Si v'voulez crever ici c'est vous qu'ça regarde, mais bordel essayez d'faire marcher vot' caboche pour une fois! Si on s'y met pas tous ensembles on est cuits, on a d'jà bien assez des gardes sans s'rajouter d'emmerdes. Alors vous suivez sans faire d'histoire ou vous restez-là à vous envoyer des beignes en attendant d'vous faire embrocher sur place. Bordel! Et sans plus tergiverser, il partit avec son camarade et un Menelor planant encore à dix mille pieds, dans le couloir de gauche.

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Morkam
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeDim 6 Mai 2012 - 18:38

Que le blond possède les clés ne lui faisait pas avoir confiance en lui. mais après tout comment avoir confiance a des criminels lorsque vous l'êtes aussi? Bref soit, Morkam récupérerait ce qu'il voudrait sur quelques gardes ou prisonniers blessé qui deviendrait des poids dans cette évasion. Faisant silence de mort auprès de ses compagnons de fortune, il s'engagea lui aussi dans la bataille avec la témérité de la jeunesse mais curieusement de manière réfléchit, évitant de se placer au centre et d'avoir a protéger plusieurs flanc en même temps. Il décida dans ce couloir où les gardes avaient déboulé comme un troupeau de de vache pour stopper la multitude de prisonniers libérés et envahit par une grande soif de liberté et de sang. Parant la plus part des coups avec finesse et souplesse, il glissa sa lame pour finir ses attaques dans la chair des gardes se trouvant devant lui. Ce fut lorsque la jeune Noemie cria "attention" que la sienne fut parasité et il ne vit pas la lame du soldat lui effleuré le torse qu'il serra les dents tout en reculant son épaule, pour y assené de sa main droite la pointe de sa lame dans la gorge de celui-ci.

"Argh...salopard..."

C'est alors que les carreaux d'arbalètes furent tiré, dans un réflexe unique, notre pirate a la main ganté de cuir noir se jeta au sol pour les éviter, cependant devant lui se trouvait celle qui dans sa volonté de vouloir prévenir ses compagnons et donc en sauver un maximum se fit toucher, quel ironie...Morkam se réjouissait qu'elle eut crier pour l'avertir dans quel cas il serait peut-être comme son camarades a côté. Se relevant en s'appuyant sur une flaque de sang, il observa le gros forcené Halvdan foncé comme un taureau dans la horde de garde qui restait accompagné du vieux borgne Menelor...Quel force de la nature pensa alors Morkam en voyant Halvdan brisé la muraille de garde. a quelques mètre du groupe principale, il remarquait la rousse se faire envoyer un poing en plein visage...que tout de suite son héros , le dénommé Aernis se jeta pour la secourir.

" Tss..."

Devant lui se trouvait un de ses camarades libéré, celui avait ramassé un sabre au sol, mais il semblait quelque peu mal en point, avec un sourire narquois et malicieux, il arriva face a lui et discrètement il lui enfonça sa lame dans l'estomac, le prisonnier évadé cracha de sa bouche son sang sous l'effet du coup, ce qui éclaboussa notre pirate au visage toujours le sourire au lèvres.

"Sa c'est à moi l'ami..."

Laissant le corps tombé au sol, celui-ci respirait encore quelques seconde, jetant son regard dans celui du jeune Morkam. L'homme ne put y voir qu'une profonde noirceur ainsi qu'un sourire sadique. Il avança alors tranchant ce qui restait comme survivant des gardes, qu'il arriva a côté de Noémie, l'observant blessé par un carreaux. Le sang lui coulait sur sa peau et son joli minois envahit par la douleur.
Morkam se plaça face a elle et déposa sa lame sur la joue de demoiselle.


"Hmm...je dois te remercié tu sais, sans ta divine intervention de vouloir sauver nos compagnons et moi-même dans la même occasion tu m'a sauvé la vie...mais a présent tu es un poids mort...tu comprends "

"Faut vous enlever c'te saloperie au plus vite"

Mais il fut interrompu par Halvdan qui avait remarqué la jeune fille blessé, mais notre pirate noir avait enlevé tout juste sa lame de la joue de Noémie,, il avait tourné rapidement son regard vers l'homme, il voulait la sauver...malgré le fait qu'elle ne ferait que nous ralentir, il privilégiait la probabilité qu'on y reste tous...enfin soit.

Avant que ce taureaux n'arrive près de celle-ci, Morkam lui murmura dans un sourire malicieux tout en observant sa plaie et son visage.


"Mmm...il semblerait que la mort te laisse une seconde chance...petite chanceuse"


Se relevant, il rangea ses deux sabre et marcha en direction de Menelor qui s'était fait envoyer sur le mur et Aarnis qui avait riposter, il semblait perplexe sur quelle porte choisir. Morkam s'essuya quelque peu le visage, il profita pour se prendre une gorgé de vin poisseux qui semblait se trouver a terre et dont la moitié avait déjà couler au sol. Que peu de temps après avoir soigné Noémie ce cher monsieur muscle s'était dirigé vers Menelor pour l'aider, décidément quel grand cœur ce cher Halvdan, mais un grand cœur qui avait l'atout de se faire entendre.

"HO BANDE DE PEIGNE-CULS!! On vous a pas fait sortir pour qu'vous vous sautiez d'ssus comme des bêtes! Si v'voulez crever ici c'est vous qu'ça regarde, mais bordel essayez d'faire marcher vot' caboche pour une fois! Si on s'y met pas tous ensembles on est cuits, on a d'jà bien assez des gardes sans s'rajouter d'emmerdes. Alors vous suivez sans faire d'histoire ou vous restez-là à vous envoyer des beignes en attendant d'vous faire embrocher sur place. Bordel! "

"...."
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeMer 9 Mai 2012 - 12:17

    Ayant retrouvé leurs esprits, les prisonniers achevèrent de se débarrasser des derniers obstacles physiques encore vivants, et finirent par emboîter le pas à Halvdan qui menait la troupe d’un pas assuré. Le couloir de gauche semblait étonnamment désert, les rares torches qui l’éclairaient ne faisant état que de murs poisseux et humides, en accord avec le thème ornemental général de la prison diantraise. Kassandra, qui fermait la marche en veillant bien à ce que rien ne les surprenne dans leur dos, repensait aux mots de Conrad. Les émeutes. La mort du roi. Aussi hypothétiques étaient ces dires, la rouquine s’inquiétait néanmoins de ce qui les guettait au-dehors. Une fois sortis d’ici, rien ne leur garantissait d’être totalement hors de danger. Ils n’avaient donc peut-être pas fini de trancher des têtes ce soir-là.

    Les pas s’accélérèrent, tous plus pressés les uns que les autres d’être enfin sortis de là qu’ils étaient, alors qu’au loin une large porte de bois se dessinait. Celle-là même qui avait accueilli son arrivée. La pirate se pinça les lèvres tandis qu’elle attrapait une des torches du mur, cherchant sur son propre trousseau de clés celle qui conviendrait à la large serrure encrassée par le temps. Tendant l’objet de métal ouvragé à Halvdan en lui coulant un regard assez clair – « inutile de défoncer la porte mon gros » -, ce dernier ne perdit pas une minute de plus et leur offrit dans un déclic aussi grinçant que sinistre la liberté tant méritée.

    Ils se ruèrent tous dehors, trop heureux d’aspirer une goulée d’air glacé. En guise d’accueil, ils furent cependant brutalement assourdis par un concert de cris, de beuglements et de grondements de colère.

    Une véritable marée humaine s’était déployée dans les rues. Saccageant les échoppes, brûlant tout ce qui pouvait prendre feu, frappant ce qui passait à portée de leurs armes les plus diverses et variées, toute la gueusaille semblait être de sortie cette nuit-là. Face à eux, la soldatesque déployée luttait comme elle pouvait, mais n’arrivait pas à maintenir le flot humain en place. L’odeur caractéristique d’une chaleur moite emprunte de sang flottait dans l’air humide.

    Une pluie diluvienne s’était abattue, trempant rapidement chaque prisonnier. Kassandra ne s’en plaignait pas, à vrai dire, la sensation lui donnait la stimulante impression d’une renaissance alors que l’air nocturne emplissait ses poumons rapidement. Il fallait vite agir. L’émeute se rapprochait dangeureusement d’eux, et n’était dans tous les cas plus évitable. Toutes les venelles de la capitale devaient être dans un état similaire.

    Des gardes s’approchèrent d’eux ; non pas pour les remettre à leur place, ce que la rouquine craignit un instant, mais pour leur balancer à la volée quelques armes – quatre épées de meilleure facture que celles qu’ils avaient pour l’heure -. Ils ne savaient pas vraiment qui ils étaient, mais qu’importait ; à la vue de Noémie blessée et de leurs piteux états respectifs, le soldat qui les avait repéré leur avait conseiller de « déguerpir rapid’ment et d’pas traîner ». Se tournant vers ses camarades en élevant la voix jusqu’à quasiment crier pour couvrir le bruit ambiant, la pirate laissa les prisonniers les plus résistants et à même de se battre se répartir intelligemment les nouvelles armes.

    « On n’a plus l’choix maintenant. Il faut aller au port. On doit s’en aller d’ici et ce sera mieux par la mer. On aurait trois à quatre jours à pied pour prendre un bateau et s’enfuir. »

    Son regard considéra successivement Noémie et Menelor. L’un était encore trop enivré pour avaler les kilomètres de marche et de bastonnade qui les attendait, l’autre était blessée de manière assez légère, mais elle ne saurait s’en sortir indemne. Rejoindre les quais diantrais à pied prendrait trop de temps avec ces deux-là. Ignorant l’éventualité de les abandonner vulgairement malgré le poids mort qu’ils représentaient, la rouquine savait qu’il y avait d’autres moyens plus efficaces de pouvoir prendre le large sans perte humaine. Il fallait profiter du chaos ambiant … et avoir un peu de bagout. Mais aucun de ces gens-là n’en manquait, c’était certain. Elle poursuivit, criant toujours alors que certains hommes se dirigeaient vers eux, leurs gourdins et leurs flambeaux brandis n’annonçant rien de bon.

    « Faudrait passer par le fleuve, ce sera encore le moyen le plus sûr … Et à moins que quelqu’un ait une autre idée, je pense qu’il faut pas perdre de t… »

    Elle fut interrompue par un lancer de projectile enflammé qui les manqua de peu et s’écrasa sur la porte – inutile de préciser que le pan de bois flamba sous le choc brûlant -. Des cris noyèrent ses derniers mots et les bruits d’éclats de verre redoublèrent.

    « On reste en groupe ! »
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeJeu 17 Mai 2012 - 10:36




Des bras hissèrent Menelor debout, pour la deuxième fois en quelques minutes. Mais cette fois, c'est un pirate défoncé et délirant qui se releva. Le pas complètement chancelant, le cerveau en flammes, le sang ruisselant sur son front. Les bras qui l'avait aidé à se lever durent cette fois continuer à le maintenir en place pour ne pas qu'il ne s'effondre de nouveau au sol. Ses tempes étaient douloureuses et le chaos lui donnait un mal de tête de chien, ajouté aux effets de l'alcool ignoble qui valsait joyeusement dans son estomac vide.

Si le temps semblait suspendu pour Menelor, il n'en était rien de ce qui se passait réellement autour de lui. Les gardes avaient été maitrisés, mais nul ne savait pourquoi, le chaos n'avait pas cessé un instant. Soudain, le décor se mit à défiler à une vitesse vertigineuse et le pirate comprit que son porteur venait de se mettre à courir. Il ne savait s'il était porté ou juste maintenu, si ses jambes s'animaient d'une vie étrangère, une adrénaline que son cerveau ne contrôlait plus ou encore si ses pieds traînaient mollement derrière lui, amorphes. Il ne savait même plus s'il était toujours porté et se demanda un instant s'il n'était pas en train de sombrer dans un gouffre. Ses sens étaient troublés et perdus. Il eut plusieurs fois l'envie de dégobiller entre ses vertiges et l'odeur d'urine et d'excrément de prison qu'il avait l'impression de traîner partout avec lui. Il ferma les yeux, refoulant chaque relent qui l'assaillait, telles des vagues d'une mer trop agitée.

Puis ce fut le choc. Une bouffée d'air frais s'attaqua subitement à sa gorge, contrastant avec la chaleur de la prison. S'il y avait toujours autant de bruit, il put au bout d'un moment inspirer et expirer enfin la vraie liberté. L'air extérieur. L'air de la ville et de poix. De poix ? Menelor s'efforça alors d'ouvrir ses paupières. Diantra était secouée d'affrontement, retentissait de cris, de combats et d'éclats d'aciers tintinnabulants. Le pirate fut posé au sol, dallé et frais. Il repéra une flaque d'eau sale et, après avoir vérifié sa fraîcheur, y plongea entièrement son visage. L'eau froide lui fit un bien fou, réveilla son visage et lui donna un coup de fouet dont il avait amplement besoin.

La prisonnière rousse criait, essayait de communiquer. Son cerveau égaré, ne réussit qu'à déchiffrer un mot sur deux. Ils allaient rejoindre quatre morts pour traverser le fleuve à pied. Non... Ils allaient emprunter les trois mers avec un groupe de gâteaux… Cela n'avait aucun sens. Menelor secoua violemment la tête, comme pour remettre ses neurones en places, mais il ne réussit qu'à lui donner un peu plus le tournis… Les gens couraient. Les gardes criaient. Tout l'empêchait de se concentrer.

Menelor releva sa tête sale quand on l'aida à se mettre debout, mais cette fois, il put se tenir seul. Ils formaient un groupe compact de prisonniers, une quarantaine ou une cinquantaine d'hommes, presque tous armés et les émeutes de Diantra les forçaient à rester ensemble. Bientôt, ils furent de nouveau en marche. Pressé de s'éloigner vite de la prison qui résumait sa vie et ses tourments des 3 ou 4 dernières années, Menelor suivit le gros du groupe tant bien que mal. Il repéra son porteur, une masse de muscles un poil plus grande que les autres et s'en servit comme repère pour ne pas d'égarer. Ils tournèrent en vitesse la première rue, bousculant des Diantrais complètement effrayés. Un homme armé apparut devant lui comme par magie, agressif de sa lame au poing. Menelor s'apprêta à frapper maladroitement de son petit couteau mais une épée apparut comme par magie, rougie, à travers la gorge de l'homme qui s'effondra aussitôt au sol. Ils se remirent à courir, marcher sauter. Parfois, ils devaient s'arrêter un instant le temps de libérer le chemin, trancher quelques gorges. Autour de lui, des prisonniers tombaient un à un, inertes sur le sol.

La route jusqu'au fleuve fut longue. Ou bien était-ce une désagréable impression que ressentait Menelor. Mais bientôt, le décor se dégagea. Les ombres des hautes habitations s'enfuirent et ils furent coupés dans leur élan par la berge du fleuve. Les eaux calmes étincelaient de mille cristaux, animés par les faibles vagues qui irisaient sa surface. Ce simple paysage suffit à émerveiller Menelor. Tout était fini. Il était libre… Une main l'agrippa et lui tira le poignet pour l'attirer vers un bâteau qui tanguait, comme trépignant de parcourir à nouveau les flots. Le pirate ne sut comment ils avaient réussi à se dégoter un tel navire pour rejoindre le port, mais il était trop égaré pour comprendre quoi que ce soit de toute manière.

Une fois le pied sur le pont de bois sombre, Menelor s'assit brutalement. Épuisé, ses jambes qui n'avaient pas couru depuis belle lurette souffraient. Peinaient à continuer à courir. Il y avait encore -normalement- un long trajet à faire jusqu'au port et le pirate comptait bien se reposer jusque là. Mais il y eut un bruit lourd, accompagnant la chute de deux hommes armés sur le tillac du bateau. Ces derniers se relevèrent, ensanglantés, et menaçants de leur lame au poing.



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Eden
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeMer 23 Mai 2012 - 9:29

    Au milieu de ce florilège de coups, Chaz se sentait dans son milieu, à son aise. Et surtout, cette gigantesque bagarre général fut le parfait exhutoir de ces années de soumission et de souffrance. Tous les coups qu'il avait reçut, il les avait rendu avec doublement plus de force lors de cet affrontement qui marquerait leur destin, à tous, mais qui se révélait risqué au final. Car s'ils étaient davantage en nombre, les gardes étaient plus lourdement armés, il avait donc fallut redoubler d'effort mais la hargne qui habitait les détenus, tous sans exception, n'avait pas laissé la moindre chance aux tortionnaires pourris de Diantra. Le gros lard avait été dépouillé, littéralement égorgé comme un porc et lacéré comme un vulgaire bonhomme en mousse. Décontenancés, ses pantins avaient été désarticulés par une horde de loups affamés qui avaient survécu des jours, des mois, des années au pain sec et à l'eau.

    Profitant du chaos ambiant, le pirate détourna son attention de la cohue qui s'échappait dans le couloir un instant et se dirigea vers une armoire dans la salle des gardes, d'où il sortit une grande bouteille dont le contenu lui était encore inconnu. Mais vu la gueule de ceux qui les avaient tenus en laisse, ce n'était sûrement pas de l'eau. Il cassa le goulot sur la table, rependant du liquide rougeâtre un peu partout sur les cadavres des gardes qui jonchaient le sol, avant de s'écrier

    " DU VIN ! BAAHAHAHA ! DU VIN ! URIZ TLU MALLA ! "

    Il pencha la tête en arrière et se gorgea de vinasse jusqu'à la moelle, vidant la bouteille d'un trait. C'est à cet instant qu'on pouvait se rendre compte que toute cette agitation, la soudaineté de la situation, le contraste entre l'enfer sans espoir dans lequel il avait été enfermé si longtemps et la liberté qui soudain s'offrait à lui, l'avait rendu fou. Une folie qui, bien que passagère, faisait de lui une sorte de bête sauvage totalement imprévisible. Et ça collait plutôt bien à l'ambiance générale. Se jetant sur un cadavre, il mordit dans sa chair et lui arracha un bout de peau qu'il engloutit tel un cannibale, avant de se redresser, une lueur démente dans le regard. Il aperçut une tignasse rousse et suivit la troupe de moutons à son tour dans le couloir qui les menait vers la liberté, la faim et la mort au ventre.

    La lumière du jour l'éblouit et lui arracha un cri, tel un nouveau né qui sortait la tête du ventre maternel. Bon Dieu que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas ressenti une telle sensation, c'était presque comme s'il s'avait embarqué sur un bateau pour voguer sur une mer infinie... bien vite altéré par la vue qui s'offrait à lui, celle d'une Diantra à feu et à sang.

    Une douleur le força à poser genou à terre. En y repensant, il s'était fait taillader l'épaule par un garde en sortant de la cellule, mais l'adrénaline l'avait rendu indolore. Il arracha un bout de vêtement sur un corps par terre et se confectionna un garrot avant de poursuivre sa route, s'emparant d'une épée qui traînait pour trancher la gorge d'un garde perdu dans la foule aliénée. Des corps tombaient, des vitres volaient en éclat, des lames tranchaient, des cris fusaient, c'était la guerre à Diantra. Une émeute exceptionnelle qui ne faisait qu'accroître le sentiment de liberté totale et d'anarchie ambiante. Trébuchant sur un autre corps de prisonnier, il se rattrapa aux cheveux d'un taulard qui cria de douleur, mais sa voix noya brutalement la sienne. Le naturel du pirate revenait très vite au galop, laissant cependant l'éloquence à quai.

    " ALLEZ-Y, MES FRÈRES ! PILLEZ, SACCAGEZ, TUEZ TOUT ! MORT A DIANTRAAAA ! AHAHAHAHA ! MOURREZ TAS DE MERDE ! " cria t-il d'une voix drowesque avant d'asséner un coup de tête à un l'homme chevelu qui s'était approché un peu trop près de lui, sans se soucier du fait qu'il soit de son côté. Il lui cracha au visage pour couronner le tout, esquivant ensuite son couteau qui criait vengeance avant de lui planter ses ongles mal rongés dans les yeux.

    Etait-ce d'ailleurs son côté drow qui criait vengeance, inconsciemment, pour une guerre contre les humains qui s'étendait au-delà de ces murs depuis des lustres ? Peut-être qui sait, mais pour le coup c'était clairement la démence qui parlait. La folie à l'état pur. Celle qui le força à continuer sa route à toute vitesse et à se battre contre tout et n'importe quoi avec la férocité d'un lion enragé, suivant un groupe de prisonniers tenaces qui avaient l'air bien décidés à s'arracher de cet enfer dantesque. Il arrivait encore à repérer la rouquine au loin. Il ne fallait pas la lâcher, cette femelle semblait savoir ce qu'elle faisait, contrairement à la quasi totalité des individus présents sur les lieux.
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Halvdan Andersen
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeMar 29 Mai 2012 - 17:22

La folle équipée s'était pour le moment plutôt bien débrouillée, déboulant au travers des couloirs sans que rien n'ose jamais se dresser entre elle et sa liberté... jusqu'à la porte. Oui. La porte. Immense, ancienne, suintante de malice et de promesses d'une lente agonie de l'esprit derrière ses immondes battants. Du moins était-ce l'impression qu'elle donnait à l'arrivée, car de ce côté-ci les massifs panneaux de bois en étaient réduits au rôle de vains obstacles.
- Tiens-moi ça deux s'condes, fit le mastard au châtelain déchu en lui laissant le soin de soutenir notre Menelor national. Avec un rictus satisfait, il se prépara à charger l'innocent bout de bois qui lui faisait face, dans le plus pur style halvdanesque, lorsqu'un étrange objet métallique vint doucereusement cliqueter à ses esgourdes. La rouquine semblait attendre quelque chose de lui... oh! Mais c'est bien-sûr! Il s'agissait là de clefs! Les pièces du puzzle s'assemblaient enfin dans la caboche de l'Ydrilote.
- C'est vraiment s'compliquer la vie hein... utiliser des clefs quand on a mes épaules... Dépité, il s'exécuta malgré tout. Une chance qu'Altiom lui ait un jour appris la galanterie -avec des résultats mitigés, évidemment-.
Et ainsi c'était fait. Ils étaient tous dehors! Libres! LIBRES! ... Jusqu'à ce qu'une patrouille pointe le bout de son nez. Mais plutôt que de venir tenter de les empaler sur place avec le sourire, les bougres enjoignirent nos sémillants compagnons à décarrer fissa. Mieux! Ils s'improvisèrent armuriers itinérants. En première ligne, le suderon ne se fit pas prier pour récupérer ce qu'il considérait comme son dû avant de distribuer le reste des armes à la volée. Certains prisonniers désespérés de n'avoir que leurs paluches pour assurer leur défense eurent enfin de quoi se rassurer.

- On n’a plus l’choix maintenant. Il faut aller au port. On doit s’en aller d’ici et ce sera mieux par la mer. On aurait trois à quatre jours à pied pour prendre un bateau et s’enfuir, lança alors Kassandra à toute la racaille présente.
- Décidément z'avez l'chic pour tout tarabiscoter! "Même si vous êtes la seule à proposer des idées potables", se retint-il de préciser. Sans plus rien ajouter, Halvdan se chargea d'ouvrir la marche avec les autres courageux. Et un Menelor complètement désaxé! Mais qui tenait enfin debout, soyons positifs.
Se frayer un chemin à travers une Diantra assiégée et en pleine émeute se révéla pour notre bande aussi ardu que de s'échapper de leurs geôles... et pour la montagne sur pattes aussi divertissant que de participer à un concours de beuverie. En témoignaient ses grandes beuglées enjouées à chaque ennemi emplâtré. Et malgré l'impérieuse envie qui le démangeait de partir castagner en plein tas plutôt que de rester escorter la troupaille, l'Ydrilote se résigna à jouer le garde du corps. Notamment pour Menelor, qui avait déjà passé trop d'années à l'ombre pour crever si près du but.


A mesure que la bande s'éloignait du centre-ville, les rencontres se firent plus espacées. Toute la populace se barricadait chez elle en attendant que passe la tempête, le reste étant déjà parti mettre à sac les quartiers plus riches. Et ces lieux Halvdan les connaissait bien... pour y avoir mené l'enquête quelques semaines avant son arrestation. Oui, avec un peu de chance cette enflure d'aubergiste se terrait toujours dans sa gargote... Il était à quoi, une ou deux rues? Non il ne devait pas abandonner ses compagnons! Mais... cela le hanterait tout le restant de ses jours, il ne serait jamais libre, il le savait... Rah la tentation était trop forte!
- Faut qu'je finisse un truc avant d'quitter la ville. J'vous r'trouve sur l'fleuve, lâcha-t-il pour toute explication avant de s'enfoncer dans une ruelle adjacente.
Tout ce chemin, Halvdan l'avait parcouru des milliers de fois dans son esprit. Il avait tant rêvé ce jour, tant rêvé cette vengeance. D'abord cette ruelle, puis l'escalier en face du menuisier, oui. Une venelle tortueuse, la petite avenue marchande, et il y serait! Tout ce chemin, Halvdan le connaissait par cœur. Il s'était vu le parcourir encore et encore pendant des mois. Et il s'était vu lancer un coup d’œil à l'enseigne de cette taverne, et sourire. Et il souriait! Quelques pas, il poussa la porte. La bâtisse avait été épargnée par les émeutes. Une chance, il l'aurait pour lui tout seul!

- Holà patron? Pas un rat. Alors ça y est une p'tite guerre d'rien du tout et ça déserte son tripot...
- Foutez-moi l'camp! grogna ledit patron en bondissant de derrière son zinc, coutelas en main. Oh bordel c'est vous?
- Hohoho! Allons, allons toute la ville a d'jà paumé une case, t'vas pas t'y mettre non plus? Allez mon gros... sers-moi donc un verre d'eau-d'vie. Oh, quoiqu'non, fais péter la boutanche carrément.
- Et vous... avez de quoi payer cette fois? tenta timidement le maître des lieux.
- Haha il est drôle! Encore heureux qu'j'ai de quoi payer, je r'fais jamais la même erreur deux fois. Et défouraillant subitement, le suderon pointa la gorge du pauvre aubergiste de sa lame. Tu crois que j'ai assez?
- Ç-ça devrait suf-ffire o-oui.
- Boooon. Tu m'mettras juste une p'tite choppe à côté pour faire passer l'tout. Ces quelques échanges amicaux terminés, le silence reprit ses droits, tout juste troublé par les lointains échos des émeutes. Plusieurs minutes passèrent ainsi. L'ancien captif affichant un sourire béat, le tavernier suant comme un porc, sachant l'heure de la saignée proche. Et lorsqu'il eut assez savouré sa revanche, l'Ydrilote se releva: allez, c’est pas qu'jai des affaires sur l'feu mais presque. J'vais pas t'faire poireauter plus longtemps. Alors, ouvrant la bouteille, il en aspergea copieusement son interlocuteur avant de répandre son contenu un peu partout à l'entour. Et finalement, torchant sa choppe en choppant une torche, il s'en fut vers la sortie.
- A-attendez! Vous n'allez pas faire ça?!
- J'connais des types qui brûlent les tavernes, parait qu'ça détend. Mais j'crois qu'c'est encore mieux avec l'aubergiste. Sans rancune. Et Halvdan se retourna, envoyant négligemment valser le flambeau derrière lui. Il jeta un dernier coup d’œil à la bâtisse embrasée, grava dans sa mémoire les hurlements hystériques de son ancien bourreau, et disparut au tournant.

Courant comme un dératé, le suderon vengeur revivait enfin. Cette fois, il en avait définitivement fini avec son passé, il n'avait plus qu'à aller de l'avant! Et qu'à retrouver ses comparses, accessoirement. L'entreprise ne se révéla heureusement pas trop complexe: il suffisait de suivre les corps.
Ainsi, le fleuve apparut-il enfin aux yeux du marathonien à l'essai, et sur ses eaux l'embarcation que le reste de la bande venait apparemment tout juste de s'offrir. Mais -encore une fois-, on ne daigna pas laisser nos bons hommes en paix! Il fallut que deux maroufles sortis d'on ne sait où s'invitent aux réjouissances. L'armoire à glace de son côté avait déjà eu sa dose d'amusement pour la journée, aussi décida-t-elle de passer la vitesse supérieur. Fulgurante, la bestiole bondit depuis la rive -signalant sa présence de son habituel vagissement- et percuta sa cible à pleine vitesse. Roulant sur toute la longueur du pont jusqu'à passer par dessus la rambarde et... plouf. Délestant ses camarades de la moitié des effectifs ennemis, Halvdan convia son compagnon de jeu à un petit concours d'apnée improvisé. Soit, il ajouta pour l'occasion quelques règles, tel le coup de boule sous-marin, mais fit malgré tout son possible pour rester fair play. En vain. Après avoir réussi à passer dans le dos du pauvre hère, il lui passa un bras vigoureux autour du cou, serrant à lui en faire sortir les yeux de la tête. Une fois sûr d'avoir remporté son duel aquatique, il termina le triathlon par quelques vigoureuses brasses jusqu'à la ligne d'arrivée. Deux paires de bras fort serviables le hissèrent enfin sur le pont, où il s'affala lourdement, exténué par sa cotte-de-mailles. L'autre intrus avait été diligemment pris en charge, toute menace était enfin écartée.

- Putain les gars! ON L'A FAIT! éructa l'homme à terre. Et incapable de se contenir plus longtemps, il se laissa aller à rire. Pour la première fois depuis bien des mois, Halvdan était hilare.
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Morkam
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeLun 4 Juin 2012 - 0:22

Ce Halvdan allait enfoncé la porte faisant sourire notre pirate sombre qui s'était bien mit a l'écart du petit groupe préférant ne pas s’intégrer de trop avec ce troupeau d'évadé avide de liberté. La liberté certes Morkam la chérissait mais pas autant que son désir de vengeance, ce désir la l'ensevelissait chaque instant encore plus. La liberté n'était que le pont pour atteindre son objectif premier. Meca , il n'y qu'une fois là-bas qu'il pourrait réellement agir. Il observant la scène sans dire un mot buvant sa petite gorgé de cette bouteille de vin qu'il avait trouvé quelque secondes plutot. La rouquine préféra l’intelligence a la force et s'imposa de sa personne, elle avait quelque chose la gamine...enfin la gamine elle était certainement plus âgé que lui mais qu'importe.

Il suivit le groupe et une fois dehors c'était une ambiance différente, il semblait y avoir comme une révolution, a vrai dire Morkam n'y comprenait rien mais c'était une aubaine inespéré pour fuir Diantra. La rouquine décida de prendre la parole a nouveau

"Faudrait passer par le fleuve, ce sera encore le moyen le plus sûr … Et à moins que quelqu’un ait une autre idée, je pense qu’il faut pas perdre de t… »

Elle n'eut le temps de continuer son discours qu'un projectile faillit lui ravagé son joli minois. Morkam ne put que lâché un sourire des plus narquois a la vue de cette scène, il semblerait que même le destin s'acharne a lui fermer le clapet. "restez en groupe" voila une folle idée, dans un moment pareil rester en groupe, le mieux aurait été de se séparé augmentant ainsi les chances de chacun. Un groupe était visible et devenait une proie plus aisé une cible bien plus belle pour ses révolutionnaires et ses soldats. Mais soit il semblerait que le reste du groupe ignare comme des nouveau-né acceptèrent de la suivre jusqu'au fleuve. Morkam fit de même tout en restant le plus éloigné possible du groupe. Et cet a cet instant qu'il aperçu le demi drow Chaz, celui-la il était d'humeur joyeuse, un vrai fou comme on en voyait plus..un malade un bon pirate sans nul doute. Courant lui aussi vers le fleuve suivant le groupe il était un peu en retard sur l'avancée du groupe. Son chemin s'arrêta net lorsque trois gardes le bloquèrent le menaçant de leur lame. Une passe d'armes s'en suivit dans les règles que notre Pirate se voulait bien d'accorder a ses agresseurs. Parant le premier coup il profita de sa souplesse et du décors pour venir a bout de ses adversaires. Sautant sur tout ce qu'il pouvait pour éviter les coup il réussit a enfoncé sa& lame dans l'estomac d'un des soldats pour a nouveau fuir ce combat et ainsi se diriger vers l'embarcation où se trouvait le reste du groupe. Évitant les corps au sol il arriva en vue du groupe apercevant Halvdan sauter sur le bateau embarquant avec lui ce qu'il pouvait. Un sourire élancé au visage Morkam accéléra sa course mais l'un des soldat l'avait rattrapé et il lui sauta dessus. Morkam tomba au sol non loin du groupe qui avait déjà embarqué. Prit de vitesse par le garde qui se jeta sur lui avec sa lame pour le transpercé, notre avatar d'ébène le stoppa en retenant son poignet. Usant tout les deux de force Morkam n'eut d'autre choix que de laisser le soldat lui enfoncé la lame dans l'épaule et profita de ce instant pour serrer la mâchoire bien que quelques cris de douleurs purent s'échappé. Morkam posa ses deux mains sur le visage du soldat et lui brisa la nuque d'un coup violent que déjà le troisième arrivait. Notre pirate se releva avec difficulté et agrippa la lame qui lui était enfoncé pour la retirer, il cracha a cet instant son sang pour ensuite poser sa main tenant la lame sur cette plaie appuyant dessus afin de stopper l’hémorragie et se mit a courir vers le bateau. Toujours a ses trousse se soldat guidé par un acharnement sans faille. Morkam Arriva près de l’embarcation et sautant sur une caisse pour prendre de la hauteur afin de sauter a nouveau sur le pont du bateau, s'écrasant au sol violemment.

"arghhh...keuf...!"


Il s'aida de sa lame pour se relevé, lui qui critiquait les poids mort et était prêt a tuer une de ses camarades le voila lui aussi dans une bien mauvaise posture et pourtant il se releva comme animé par autre chose que la liberté, comme si il en avait pas finit et les seul mot qui sortir de sa bouche furent énoncé avec tant de détermination mais aussi tant de haine.

"Pas argh aujourd'hui...argh"

Il finit par se retrouvé debout, sa vue se troublait, il saignait fortement que cela ruisselait a travers ses doigts et sortait par la commissure de ses lèvres. Déambulant quelque peu il finit par s'adosser contre le bord. Épuisé, il se décida tout de même d'arracher un bout de tissus de sa chemise noire pour se faire un garrot. S'aidant de ses dents pour serrer. Il mettrait de l'alcool plutard et cotiserait la plaie. Il jeta un regard au groupe et soupira un grand coup. Il était jeune et sa soif de vengeance n'avait pas de prix. Il ferma les yeux un instant cependant toujours la lame a la main prêt a pourfendre le premier qui osait s'approcher de lui avec un peu trop d'intimité.

"....."
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Kassandra
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Juin 2012 - 21:57

    La rouquine ne reprit son souffle que lorsque ses deux pieds sentirent l'embarcation se mouvoir avec une lenteur apaisante sur la surface du fleuve diantrais.

    Ayant traversé les foules hystériques avec les autres ex-prisonniers et en étant ressortie par un phénomène proche du miracle au vu de leur état de fatigue extrême et de leur faim, Kassandra n'arrivait pas vraisemblablement à croire ce qui venait de se passer. Ils étaient sortis, ils étaient libres. Ses jambes lui faisaient mal, ses bras étaient endoloris, ses joues étaient moites de la pluie qui ruisselait sur sa chevelure éparse, tandis que les plaies diverses et variées qu'elle avait accumulée pendant leur échappée sauvage lui hérissaient le poil, lui rappelant à chaque instant que l'air vicié de leur prison avait disparu. Ils s'étaient échappés, et jamais ils ne retrouveraient les pailles puantes d'urine et les murs en putréfaction lente des geôles diantraises.

    Un bruit sourd la fit se retourner, tandis que le corps de Morkam roula dans un mouvement de redressement. Grognant de douleur, ce dernier semblait avoir pris un méchant coup ; preuve en était le sang qui coulait abondamment sur son poitrail, sa bouche rougeoyant à la lueur de quelques rares torches conservées par un ou deux évadés. Si la pirate l'observa pendant une fraction de seconde, l'air peu engageant du gamin et sa farouche volonté à agir en solitaire fit hausser les épaules de la rouquine, qui tourna les talons pour s'intéresser davantage au reste du groupe instigateur de leur fuite.

    Menelor, le plus abîmé d'entre eux - davantage par son enfermement que par la lutte, qu'il n'avait suivie que d'un oeil torve et brumeux d'alcool -, était avachi sur le pont du bateau, sa tête dodelinant au rythme aquatique. Noémie constatait les dégâts de ses plaies, le blondinet et son gigantesque camarade étaient quant à eux affairés à parler. Et l'homme à la peau tannée, lui, savourait à grand bruit son libre-arbitre retrouvé.

    L'odeur de sang se dissipait doucement, à l'instar de leurs propres effluves qui auraient pu provoquer un véritable écœurement si cela ne faisait pas aussi longtemps qu'ils côtoyaient tous ces affreux remugles. Passant une main tremblante sur son front brûlant d'ivresse, puis sur ses bras, Kassandra remarqua que le bandage sombre qui masquait les différentes marques de piqûres sur son bras n'était plus là pour cacher les bleus. Effleurant du bout des doigts la peau endolorie, les souvenirs de Raoul lui arrachèrent un haut-le-cœur, qu'elle ne put retenir que quelques secondes. Se ruant à l'avant du rafiot en quittant temporairement le regard de toute l'assemblée, la rouquine s'isola pour basculer le haut de son corps par-dessus le bastingage, vomissant enfin tout ce que ses tripes s'égosillaient à lui faire recracher.

    Était-ce le retour logique et émotionnel de tout ce qui venait de se produire, ou autre chose ? Kassandra ne savait le dire, et se refusait à imaginer autre chose. Une femme avisée lui aurait suggéré des suppositions bien plus angoissantes. Quoi qu'il en était réellement, personne ne devait soupçonner ou remarquer cet étrange manège. Essuyant d'un revers de main les commissures de sa bouche, la jeune femme retourna vers les prisonniers, se saisissant au passage d'une bouteille quelconque qu'un prisonnier avait laissé là pour se débarrasser de l'acidité ragoûtante de la bile, avalant quelques goulées bien méritées. Rejoignant la fine équipe, l'ancienne mousse embrassa du regard ses compères.

    « Qu'est-ce qu'on va faire ? »



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Aarnis d'Ack
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeMer 6 Juin 2012 - 15:06

Aarnis se reçut lourdement sur l'embarcation et resta pendant quelques secondes sur les genoux, ses jambes refusant catégoriquement de le porter plus longtemps. Ils l'avaient fait! Ils s'en étaient sortis! Aarnis n'avait jamais douté mais de là à échafauder le plan et le mettre en oeuvre il y avait un gouffre qu'ils avaient, laborieusement certes, mais néanmoins franchi. Pantelant, des étoiles dansant devant ses yeux, Aarnis reprit petit à petit son souffle. Il releva la tête et observa ses compagnons d'infortune : tous sans exceptions étaient mal en point, certains plus que d'autres à l'image de Morkam. Aarnis n'aimait pas son attitude. Il pouvait comprendre l'envie de solitude mais là il y avait autre chose, une malveillance qui le mettait mal à l'aise et n'engageait pas à des relations amicales.

Alors qu'il se relevait lentement il aperçut Kassandra, se pencher par dessus le bastingage et vider son estomac. Plusieurs choses le dérangèrent dans ce geste : un, elle avait fait partie de la marine ou avait servi sur un navire. Elle se déplaçait aisément et n'avait aucun mal à trouver son équilibre contrairement aux autres évadés à l'exception de certains d'entre eux qui se tenaient au rebord ou à tout ce qui pouvait les maintenir droits. Et deux ils naviguaient sur un fleuve donc peu ou pas de remous. D'ailleurs le fond plat de la barque n'aurait pas tenu plus de cinq minutes en haute mer. Là le fleuve était calme malgré l'ambiance guerrière qui régnait aux alentours, preuve que La Terre ou Les Dieux n'avaient que peu de considération pour leurs actions qu'elles soient bonnes ou mauvaises.

En regardant le champ de bataille, Aarnis crut reconnaître la bannière d'Aetius D'Ivrey mais avec les ombres dansantes des flammes il n'était sûr de rien.

Kassandra revint alors et Aarnis fut encore une fois frappé par sa beauté simple qui, malgré les mois de détention, transparaissait comme une étoile dans la nuit. Il vit alors les bleus sur ses bras et il eut alors lui aussi des hauts le coeur. Il était révolté, indigné, qu'on puisse traiter une femme de la sorte, et encore plus un joyaux de l'acabit de la jeune femme. Laquelle demanda leur programme pour la suite.

Aarnis s’avança et lui lança un regard interrogateur auquel elle répondit par un masque quasi lisse. Néanmoins quelque chose la troublait et malgré sa concentration extrême elle ne pouvait empêcher ce "quelque chose" de transparaître de façon infime sur son visage. Chose que même Aarnis, habitué à lire et percer les masques les plus impénétrables, eut du mal à repérer et encore si fugitivement qu'il se demanda s'il avait bien vu.

Il regarda les hommes et femmes réunis autour de lui et une idée germa dans sa tête. Une idée un peu folle certes mais jusqu'à présent seule la folie les avait sauvés :

- Je suppose que tout le monde ici a conscience qu'on ne pourra jamais, ou presque, retrouver nos vies d'antan? Un murmure approbateur accompagna cette remarque. Nous sommes des parias rejetés par la société, et où que nous allions nous serons accueillis comme tels. Ce que je vous propose c'est d'accepter tout ça et d'en faire une force. Utilisons la peur que nous inspirons à notre avantage et reprenons à cette société ce qu'elle nous doit! Je ne veux pas me lancer dans le banditisme mes amis, nous serions bien trop vulnérables. Il regarda alors le fond de la barque et tout s'enchaîna dans son esprit. Non mes amis, reprit-il avec une vigueur nouvelle, je vous propose une liberté comme jamais personne n'en a connu jusqu'alors. Devenons pirates!

Un brouhaha de protestations s'éleva chacun voulant apporter sa pierre à l'édifice en même temps. Aarnis lança un regard à Halvdan et ce dernier comprit tout de suite : il s'endormit sur le champ.

Aarnis soupira et tonna un "SILENCE!" qui surpris même le géant lequel lança une oeillade désapprobatrice à notre blondinet national qui s'excusa aussitôt :

- Il y a plus d'avantages a être pirates que de simples brigands : tout d'abord nous serons quasi insaisissables et notre rayon d'action sera bien plus grand que si nous restons sur terre. De plus les prises seront bien plus grosses... Je ne vois pas d'autres arguments là... Des suggestions?
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Halvdan Andersen
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeJeu 14 Juin 2012 - 14:47

Ah elle est était drôle la p'tite! DRÔÔÔÔÔÔÔÔÔLE! Non, autant Halvy pouvait comprendre que certaines personnes manquent de sens commun après avoir croupi des années en taule, ou que l'on puisse perdre le fil de ses idées lorsque l'on venait de se tailler un chemin à grand coup de rapière au travers d'un tel charnier... mais LÀ? Y avait d'l'abus. "On fait quoi", qu'elle leur avait sorti à cette bande de trublions.
- Bah on va s'mettre une BONNE GROSSE MINE QUI FAIT ZIZIR!! C'te question! brailla donc l'animal pantelant à terre. La proposition eut bien entendu le succès escompté, mais il fallut évidemment que cette grande asperge d'Aarnis vinsse gâcher la fête annoncée avec ses idées grandiloquentes!
- Je suppose que tout le monde ici a conscience qu'on ne pourra jamais, ou presque, retrouver nos vies d'antan? Nous sommes des parias rejetés par la société, et où que nous allions nous serons accueillis comme tels. Ce que je vous propose c'est d'accepter tout ça et d'en faire une force. Utilisons la peur que nous inspirons à notre avantage et reprenons à cette société ce qu'elle nous doit! Je ne veux pas me lancer dans le banditisme mes amis, nous serions bien trop vulnérables. Non mes amis, je vous propose une liberté comme jamais personne n'en a connu jusqu'alors. Devenons pirates! déclama avec une vigueur renouvelée Messer-les-Fesses, comme on le nommait depuis le Tournoi de Laréor. Dans certains milieux. Cependant l'alternative ne sembla pas emballer toute la truandaille ci-présente, et bien-sûr qui c'est qu'on appelle-t-y à la rescousse? C'est bibi... Mais boudeur, ledit bibi se retourna bruyamment sur l'épaule droite, échappant au regard suppliant du sieur d'Ack et se préparant à entamer une sieste bien méritée. Pas d'bras, pas d'chocolat. Pas d'cuite, pas d'Halvy! Le bougre en remit pourtant une couche, après avoir fait taire l'assemblée, argumentant brièvement et tendant une perche monstrueuse à notre barrique sur pattes: des suggestions?
- Ouais. ON VA S'METTRE UNE MINE!! La proposition conjointe fit l'unanimité. Au moins avait-on découvert l'élément fédérateur de la bande de maroufles.

L'embarcation dévalait lentement le fleuve en direction du port. Durant plusieurs looongues journées, que l'armoire à glace occupaient à compter les écureuils frétillant dans les branches des arbres bordant les rives (oui, c'est un hobby de suderon). Il aurait bien-sûr pu employer son ciboulot à quelques réflexions sur les causes et conséquences d'un nouveau siège de Diantra, de l'implication de l'Ivrey dans pareil événement -félonie ou juste retour des choses?-, des répercussions au niveau péninsulaire quant à la balance des pouvoirs royauté/noblesse, et ainsi de suite. Mais... comment dire. On avait pas forcément de la flèche dans le secteur, et converser seulement avec soi-même n'était pas le genre de notre lascar (il préférait usuellement faire ça avec sa choppe de bière). Et puis, bon, ne nous voilons pas la face, cessons d'embellir ce grand gaillard -que dis-je- cet intemporel héros plein d'une abnégation, d'une considération et d'une vaillance toutes trois à toutes épreuves qu'est l'Ydrilote: l'animal aurait filé un pain à son interlocuteur au premier mot compliqué.
Bref. "Quelques jours plus tard", la petite bande arriva au port. Si en temps normal leurs accoutrements mi-soudard mi-clodo leur auraient valu les attentions toutes particulières de la garde, on ne s'occupait désormais guère plus des malandrins dégorgeant de tous bords depuis l'amont. Soit. Le temps était compté. Il fallait être prag-ma-tique.
Halvdan fonça vers l'estaminet le plus proche.
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Eden
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeJeu 28 Juin 2012 - 8:43

    Chaz avait été la personne la plus frappée, la plus torturée, la plus éprouvée dans cette prison, pourtant aujourd'hui il semblait être plus en forme que n'importe qui, savourant sa liberté sur l'embarcation dont il commençait à connaitre les moindres recoins tant il se déplaçait furieusement à bord de celle-ci... L'imposant mulâtre des mers ne porta même aucune attention au discours du blondinet, si ce n'est la fin de celui-ci, lorsqu'il leur proposa de devenir... "pirates". Il ne put contenir un éclat de rire qui aurait pu inquiéter toute âme alentour tant la voix qui l'accompagnait semblait sortir d'outre-tombe. Loin de sa finesse coutumière qui semblait être restée au fond de sa cellule miteuse avec les rats et les lépreux, notre sang-mêlé s'adressa à Aarnis sur un ton plus sec qu'un raisin du pays des nains.

    " Mais enfin sais-tu à qui tu t'adresses, mon bon capitaine ? N'as-tu jamais entendu parler du Nomade et de la Main Noire ? " fit-il en désignant Morkam d'un signe de tête.

    " Je ne pense pas que nous soyons totalement lambda dans ce domaine. "

    A peine couvert par une tenue de prisonnier qui avait au moins le mérite de cacher le bas de son corps, le haut laissait apparaître de longues cicatrices qui ne pouvaient être le résultat d'un simple accident. Malgré qu'il soit encore dans la force de l'âge, Chaz avait combattu des années durant pour se faire une place dans le monde de la piraterie et son histoire personnelle n'était guère des plus tendres. La Marine Marchande, le Prométhée, il avait vogué à bord de nombreux vaisseaux et arboré de nombreuses couleurs toutes radicalement différentes. Après cet enfermement fort douloureux, où son esprit avait du se contenter de broyer du noir, il pouvait désormais envisager une vengeance sur Meca envers le compagnon qui l'avait trahit et envoyé dans cette cage maudite, propice à la culture d'idées plus noires qu'une nuit sans Lune.

    A l'aide d'un tissu blanc, et à l'inverse de Morkam, ce n'est pas un garrot qu'il se confectionna -bien que des gouttes de sang perlaient toujours de son avant-bras droit- mais un turban sur ses longs cheveux sombres, celui qu'il avait coutume d'arborer pour qu'on le reconnaisse au loin, lui, le nomade comme on l’appelait, ou le mulâtre des mers. Le résultat était moins esthétique mais le principe y était. Une façon pour lui de se dire qu'il était de retour dans cette vie qu'il aimait tant. L'équipe de joyeux lurons se dirigea donc vers le port, ce qui prit quelques jours, où chacun put faire plus ou moins connaissance avec son prochain. Chaz resta dans son coin et attendit. Tous avaient l'air sévèrement atteints par la récente captivité, selon les cas la cicatrisation allait s'avérer longue.



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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeJeu 28 Juin 2012 - 11:04

- Ouais. ON VA S'METTRE UNE MINE!!

La remarque fit sourire Morkam , au moins un qui n'avait pas froid au yeux a dire ce qu'il pensait. Le mastodonte de muscle était sans nul doute celui qui aimait faire la guindaille , une personne que Morkam apprécierait certainement plus que ce blondinet qui se prenait déjà pour le maitre a bord. Devenir pirate, c'était un marrant lui, certains parmis eux l'était déjà et ce depuis plus longtemps que d'autre a l'instar de Chaz et Morkam comme Halvdan également. Morkam n'eut pas le besoin de lui faire la remarque a ce Aarnis que le demi-drow Chaz s'en chargea lui-même en affichant a haute voix le surnom de certains connu dans la piraterie. le Nomade, ce nom notre avatar de la vengeance l'avait déjà entendu plus d'une fois a Meca et en dehors de l'ile. Il sentit le regard de Chaz se poser sur lui lorsqu'il prononça "Main Noire", cela lui était clairement désigné , alors il l'avait reconnu, a vrai dire cette seule main gauche ganté de cuir noire jusqu’à l'avant bras n'était pas pour passer inaperçu parmi les gens.

" Mais enfin sais-tu à qui tu t'adresses, mon bon capitaine ? N'as-tu jamais entendu parler du Nomade et de la Main Noire ? "

"..Hm..."

Un simple regard a Chaz suffisait pour qu'il comprenne que lui aussi l'avait reconnu malgré son accoutrement de prisonnier. Se tailler un nom dans la piraterie n'était pas donné a tout le monde et cela permettait certains avantage.

" Je ne pense pas que nous soyons totalement lambda dans ce domaine. "

Non effectivement tous ne l'était pas et ce était le cas de Morkam , beaucoup faisait l'erreur de le croire faible au vu de sa jeunesse et c'était une erreur que beaucoup commettent et que nombreux regrette de s'être ainsi fourvoyéBretteur d'exception il ne craignait pas l'affrontement et encore moins devant des personnes plus âgé que lui, car il avait un avantage certains, sa malice et sa souplesse. Deux point fort qui faisait de lui une personne a éviter d'ennuyer. Il en avait tuer pour moins que ça , ce n'était pas un blondinet et une rouquine qui se prenait pour des leaders de groupe qui allaient changer la donne. Alors tant qu'ils le croiront faible et démuni Morkam gardait le statu Quo, l'avantage sur ces gueux.

"Une liberté comme jamais...pfff...tu parles haut et fort comme si tu avais la moindre connaissance de ce mot...sache alors que la liberté comme tu la décrit ne va de paire qu'avec le sang et la mort...es-tu prêt a tuer autant d'homme, de femme et d'enfant pour l'acquérir...Capitaine ou te dégonfleras-tu devant la souffrance et la pitié?"

Des paroles sèches mais certaine et qui avait son lot de vérité et de poids. Morkam tourna le regard vers l'horizon , ne désirant plus se mêler aux membres de l'équipage. La nuit était tombé et les quelque sjours passé a l'écart des autres finirent par donner envie a Morkam de prendre l'air. Il s'était soigné comme il avait put en se faisant un garrot. Il sortit quelques minutes dehors, le jour avant d'arrivé au port vers l'avant du bateau. Il avait le regard remplit de haine et de désir de vengeance, la liberté n'était rien comparé a cela. Il leva sa main gauche ganté et l'observa quelques seconde avant de lever son regard vers l'horizon, serrant le poing il échappa quelques mots.

"Pas de pitié. pour personne.....jamais"

Tout comme Chaz il resta de côté préférant éviter l'équipage pour le moment lorsqu’enfin il atteignirent le port...
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Kassandra
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeSam 30 Juin 2012 - 22:17

    Etre pirate, une continuité dans ce qu'elle faisait depuis un moment. Voilà qui l'arrangeait pour un temps ; qui sait, ses compagnons d'infortune actuelle seraient peut-être ceux avec lesquels elle naviguerait pendant un long moment ... Kassandra avait eu son lot de déconvenues pour un petit moment, et réussir à quitter le continent était ce qu'elle désirait le plus à l'heure actuelle.

    Prenant un peu d'écart pour s'appuyer à la balustrade de dos et savourer l'air frais, l'intervention de deux autres anciens prisonniers attira son attention. Cherchant leur nom, elle se rendit alors compte que les premières contestations naissaient déjà alors qu'ils venaient à peine de réchapper des geôles. En voilà qui auraient du rester là à croupir sur la paille.

    Ces deux-là lui inspiraient une méfiance de plus en plus profonde, accompagnée d'une pointe de cynisme qu'elle savait parfaitement expliquer à défaut du premier ressentiment. La confiance exsudait d'eux comme un effluve désagréable ; et c'était sûrement là que le bat blessait, puisque leur petit numéro de caïd marchait avec la plupart des prisonniers. Il n'y avait donc que l'embryon véritable de leur groupe pour mettre en doute, voire contester cette forme d'opposition qui s'affichait déjà ouvertement alors que rien n'avait encore commencé pour qui que ce soit - les véritables galères arriveraient par la suite -. De véritables pirates l'auraient fermé et auraient au moins attendu le moment critique d'Aarnis pour l'attaquer en traître et créer une mutinerie efficace. Non, ces deux personnages, dont la réputation n'avait pas atteint les oreilles de la rouquine - trop occupée qu'elle avait été, et surtout trop retenue en otage par Raoul -, n'étaient pas pour lui plaire de prime abord. Ils agissaient mal, et sans véritablement réfléchir. Ils n'étaient pas là pour essayer ou même faire semblant de cohabiter : ils allaient être des nuisibles.

    A peine sortie de la prison, elle se retrouvait déjà en compagnie d'autres rats.

    S'enivrer - idée du grand gaillard, évidemment - ne lui inspirait qu'un vague haussement d'épaules, pour une fois : elle avait besoin de faire le point, voire d'aller sur les docks pour observer les navires les plus judicieux pour leur fuite au grand large d'Eris. Retrouver sa fière adversaire lui ferait le plus grand bien et la soulagerait de cette sensation étrange qui l'envahissait. Partagée entre une lourde fatigue et une envie grandissante de sentir les roulis de l'océan l'emporter, la rouquine ne se mêla pas aux discussions environnantes qui cherchaient à envenimer les choses, et chercha davantage un simulacre de calme qu'elle trouva en allant s'enquérir de l'état de Ménélor et de Noémie, qui comataient un peu plus loin.

    Après quelques jours de navigation, la péniche abordait enfin tranquillement les quais du port, son rythme ralentissant pour accoster au mieux.
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeDim 8 Juil 2012 - 23:18




Le froid mordant de l’hiver, ajouté à l’air frais que leur procurait le fleuve, finit de réveiller Menelor. Moitié assis, moitié affalé sur le sol, il resta un instant là, front contre le pont en parquet humide du bateau, à essayer de retrouver ses esprits. Les deux types armés s’étaient fait terrasser par l’espèce de tas de muscle en haillons qui avait secouru notre jeune héros rescapé maintes fois. Ils avaient basculé dans le décor dans une grand « SHPLOUF » et n’en était remonté à bord que l’armoire à glace, sale de vase. Puis les cris cédèrent vite le champ au silence et le rythme des évènements, qui s’était affreusement accéléré depuis leur sortie en prison, put se calmer un peu. Ils n’étaient qu’une vingtaine d’hommes, peut-être plus, à avoir réussi à franchir les rues de Diantra. Entre gardes et reîtres sortis d’on-ne-savait-où, la route avait été plus dangereuse que prévue, dont la prison n’était que le préambule.

Son calvaire était dès à présent terminé. Menelor aurait bien eu envie d’hurler de joie s’il n’avait pas les entrailles si retournées par l’alcool, la faim et la fatigue. Sa gorge ne réussit qu’à émettre un rire rauque et dément. Cela faisait des années qu’il attendait sa liberté. Il s’imaginait parfois, allongé sur sa paille arrosée d’urine, que les gardes viennent enfin l’extirper de son lit de fortune. Il s’en serait allé, naïf et encore arrogant sous une belle journée d’été et un grand soleil chaud. Il serait passé faire briller l’argenterie de quelques midinettes avant de prendre le large. Mais où serait-il alors allé ? Ses rêves ne lui prédisaient que monstres, terreurs et naufrages.

« Qu'est-ce qu'on va faire ? »

La question fusa dans l’air en rompant le silence solennel ponctué des rires fous de Menelor. La femme rousse s’était levée vers eux et avait posé la question à laquelle tout le monde avait pensé mais personne n’avait encore osé soulevé le problème. À vrai dire, ils n’avaient que peu parlé depuis qu’ils avaient embarqué. Leur compagnie était composée de sauvages, reîtres, assassins, bien trop d’hommes indisciplinés pour espérer ne serait-ce qu’une once d’organisation.

« Je suppose que tout le monde ici a conscience qu'on ne pourra jamais, ou presque, retrouver nos vies d'antan ? Ça, il ne fallait pas être devin pour le savoir. Nous sommes des parias rejetés par la société, et où que nous allions nous serons accueillis comme tels. Ce que je vous propose c'est d'accepter tout ça et d'en faire une force. Utilisons la peur que nous inspirons à notre avantage et reprenons à cette société ce qu'elle nous doit ! Je ne veux pas me lancer dans le banditisme mes amis, nous serions bien trop vulnérables. Non mes amis, je vous propose une liberté comme jamais personne n'en a connu jusqu'alors. Devenons pirates ! »

Le discours était bien trop romancé à son goût, mais la dernière phrase accrocha l’attention de Menelor qui se retourna vers l’homme qui venait de prendre la parole. Il l’avait aperçu dans la cohue des rues, lorsqu’ils étaient sortis de la prison. C’était un grand blond aux yeux bleus, mais dont le séjour derrière les barreaux avaient aussi laissé des marques sur son visage, qui s’était levé et essayait tant bien que mal de s’adresser à l’ensemble de l’équipage. Mais bien que ces mots sonnaient bien trop pompeux aux oreilles de Menelor, les idées de cet homme n’étaient pas sans intérêt. Si ses rêves ne lui prédisaient rien de bon, peut-être que ce bateau et cet équipage pourraient être le début de quelque chose. D’un renouveau…

« Des suggestions ?
- Ouais. ON VA S'METTRE UNE MINE ! »

La proposition avait fait hurler de joie Menelor, mais son cri s’étant étouffé dans sa gorge, n’en ressortit que crachats ensanglantés et toux grasse. Les débats s’ensuivirent auxquels Menelor tenta de retenir son attention au maximum. Apparemment, beaucoup de marins ou d’ancien pirates faisaient partie des rescapés de Diantra. Des plus jeunes aux plus vieux, en passant par les plus arrogants jusqu’aux sang-mêlés. Que d’amants des eaux qui sauraient naviguer à merveille pour la piraterie. Les commentaires fusaient, provocations et mépris, vers le blondinet qui avait lancé sa proposition. Beaucoup de paroles pour, au final, ne pas avancer du tout. Prenant son courage et son mal de crâne à deux mains, Menelor se hissa sur ses jambes à la force de ces bras. Le pont vacilla un instant devant ses yeux, sans pouvoir affirmer s’il s’agissait des eaux qui bousculaient leur embarcation ou si s’était son corps qui, encore trop faible, peinait à supporter son faible poids.

« Hé, l’gars ! Sa voix éraillée tenta de se faire entendre parmi le boucan des vagues et des Hommes. J’sais pas qu’est c’qu’on fait, là, mais ce que j’sais, c’est qu’on a b’soin, tous, d’un bateau pour s’tailler de ce trou à rats. J’pens pas qu’on s’passe inaperçu là où on va donc ç’sert à rien de tortiller d’cul pour chier droit. Ç’sert à rien d’essayer d’se prouver qui connait mieux l’piraterie de nous, on’sait même pô qui va sortir vivant de cette foutue barque. Mais j’crois qu’on est assez nombreux ici pour pouvoir nous chopper une de ces belles princesses là-bas ! »

Son bras squelettique -et trop blanc- désigna le port qui s’approchait à grande vitesse, d’où on pouvait apercevoir de nombreuses hautes et fières voiles. Cette vision suffit à Menelor pour l’engaillardir.

« Un’fois sur un vrai tillac, on pourra s’demander c’qu’on fout. »

Il se retourna pour s’adresser à voix basse à la femme rousse qui était venue s’enquérir de ses blessures.

« N’est mal barrés. »



Un instant après, ils avaient accosté à quelques pas du port. Ils avaient opté pour la discrétion en essayant de se frayer une place parmi les bateaux de pêche. Mais une fois arrivés, ils furent vite coupés dans leur élan en s’apercevant que les émeutes étaient parvenues jusqu’ici. La majorité des petits bateaux étaient en flammes mais grâce aux Cinq, les navires et galères étaient quasiment toutes intactes. Menelor dut se faire légèrement aider pour se hisser hors de la péniche et une fois le pied à terre, il fut forcé de tirer son ridicule couteau qu’il avait emporté de sa ceinture. Cinq hommes armés arrivèrent à leur rencontre, bien trop vite pour pouvoir leur demander simplement quelques poissons à vendre. Une pique fendit l’air vers l’avant, voulant transpercer le ventre du jeune pirate. Menelor vit le métal froid percer ses haillons mais ce fut sa maigreur de détenu qui le sauva sûrement de la mort. Profitant de cette feinte imprévue, il s’empara de la tête de pique et, d’un coup sec, tenta de l’arracher des bras du gusse mais ce dernier maintenait trop fermement son arme. D’une poussée, il enfonça violemment le manche de la pique dans l’estomac de l’homme qui en eut le souffle coupé. Il relâcha l’espace d’un instant la prise sur son arme, espace d’un instant qui suffit à le désarmer, le bousculer au sol pour finir par l’achever en plantant son corps du bout de la pique à maintes reprises. Ce ne fut que lorsque le cerveau du type lui sortit par ses nouvelles narines rougies nées sur son visage que Menelor se permit de se débarrasser de la longue pique pour s’armer de la lame du soldat et se tourner vers de nouveaux adversaires. Il était décidément plus doué avec une épée.

« Faut avancer un max ! Menelor perçut la voix d’un détenu par dessus le bruit de l’acier et des cris. Une caravelle ou une cogue nous suffirait et j’crois que le port en a là-bas ! »
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeJeu 12 Juil 2012 - 15:00

Après avoir perdu une vingtaine de compagnons de fuite - la majorité pendant l’évasion en elle-même, le reste des blessures sur la péniche sur le canal – la fière troupe de futurs pirates arriva enfin en vue du port de Diantra. Là, parmi le choix de navire plus ou moins gardés, ils purent repérer un met de choix : La marine royale avait, en effet, réquisitionné un boutre ! Le navire parfait par excellence pour des pirates ! En sus, celui-ci était sur un quai qui semblait relativement peu gardé. En effet, deux gardes somnolaient près des bittes d’amarrages de celui-ci. Au vue du bruit sans doute restait-il également trois-quatre gardes sur le pont en train de picoler un peu et jouer aux dés. En somme, six gardes contre une vingtaine de tôlards sans foi, ni loi. Même éreintés par leur petit séjour et croisière fluviale, la bande n’en ferait sans doute qu’une bouchée.

Mais était-il certain d’avoir les marins suffisants pour manœuvrer le navire ? Avaient-ils réuni des personnes ayant les connaissances requises pour sortir du port et pour faire le trajet jusqu’à Meca ? Peut-être était-il temps de se poser les bonnes questions et de remettre la picole à plus tard ?

Précisions HRP:

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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeMar 11 Sep 2012 - 22:22

La réaction du jeune pirate laissa complètement indifférent notre éphèbe blond. Provocation, intimidation il connaissait déjà et pour tout dire il avait vu plus effrayant. Comme pour se donner un effet de style il conclut sur un phrase à effet théâtral, qui sur une barque remplie de brigands, était assez limité.

L'intervention du demi-drow le mit un peu plus sur ses gardes mais lui permit d'analyser complètement son profil psychologique : cet homme avait besoin de respecter ses supérieurs et d'ordres. Le reste il s'en chargeait. Il serait un très bon élément du plan d'Aarnis.

Une fois arrivé sur le port, le chaos reprit : cris, hurlements, odeur de cochon brûlé entre autres joyeusetés. Analysant rapidement les alentours ils jeta son dévolu sur un boutre apparemment réquisitionné par la marine Diantraise. L'avantage de celui-ci était aussi un de ses défauts; en effet il était assez abîmé sans pour autant être dangereux pour la navigation, ce qui lui donnait un certain anonymat : pas de figure de proue, pas de couleurs : un fantôme. De plus les gardes du port étaient endormis (ou ivres morts) et les autres en passe de l'être.

Il arrêta la petite colonne et prit la parole :

- Bon vous voyez ce navire là bas? Celui sans figure de proue? Ce sera notre navire et notre proie de ce soir. Ignorant les divers grognements et autres objections il continua : Je vais y aller seul... Au début à tout le moins, je ne peux manier ce navire seul. Une fois les premiers gardes hors d'état de nuire (c'est à dire les 2 premiers) commencez à enlever les amarres. Mais attention faites le moins de bruit possible. Si jamais mon approche furtive ne fonctionne pas je sifflerai. Lorsque vous entendrez ce signal abandonnez toute furtivité et finissez ce que vous êtes en train de faire le plus rapidement possible et rejoignez moi sur le pont, histoire de finir le travail. Pas de questions.

Et tout dans son ton indiquait que cela n'en était pas une.

Une fois le groupe dissout, il avança prudemment mais néanmoins rapidement jusqu'aux premiers gardes en bas de la passerelle. Ceux-ci étaient avachis sur le sol, ivres mort. Aarnis les approcha et vérifia leur état de conscience en leur assénant une droite retentissante dans la tempe, les envoyant dans le royaume de Morphée pour un bon moment. Il avança sur la passerelle, ses bottes de cuir souples faisant peu de bruit. Il s'allongea pour les derniers mètres histoire de ne pas se faire repérer et il analysa la situation : deux gardes buvaient tranquillement et commentaient la partie de dés que leurs quatre collègues disputaient. Aucun d'eux ne faisait de ronde et donc laissaient peu d'opportunité à Aarnis de les éliminer silencieusement. Il regarda alors derrière lui et vit les autres pirates qui avaient finit leur tâche et qui n'attendaient que son signal pour déchaîner une violence sans nom sur ces pauvres gardes. Il leur fit donc signe de le suivre sans bruit. Une fois en position ils s'élancèrent dans une charge glorieuse sur les 4 gardes complètement surpris par leur nombre . Ils ne purent résister longtemps et furent submergés par le nombre.

Alors que les corps étaient balancés par dessus bord Aarnis donna ses ordres :

- Que tous ceux qui ont ne serait-ce qu'une maigre expérience sur comment on bouge ce bordel se fassent connaître. Bien. Toi, dit-il en désignant Ménélor, commande moi tout ce beau monde et que chacun fasse exactement ce qu'il dit, sinon il aura affaire à moi c'est compris? Cela étant réglé si vous avez d'autres questions je serais dans les quartiers du Cap... Dans mes quartiers, finit-il avec un rictus carnassier aux lèvres.

Adieu Aarnis d'Ack, seigneur de ces dames. Bonjour Capitaine Aarnis Terreur des sept mers.
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Morkam
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeMer 12 Sep 2012 - 11:29

Fallait peut-être donner une chance au blondinet romantique. Oue c'était pas trop ce qu'il voulait, mais après tout pour se casser de ce bordel valait mieux, mais ces airs supérieur a se prendre pour un capitaine était insupportable. Un bon coup de poignard pendant qu'il dormait voila une idée délicieuse. La rouquine semblait assez détaché mais elle ne représentait pas une grande menace tout comme le blondinet. Aarnis était sûrement le genre de personne a se battre avec honneur et dans les règles, un défaut qu'il apprendra bien vite a ses dépends. Morkam était plutôt pensif pendant l'attaque, seule sa vengeance personnel avait de l'importance, le reste n'était que détail futiles. Sharkan le Borgne voila le seul nom qui résonnait dans sa tête et ce même après la prise du navire.

Sa chevelure noire et ses yeux sombre était emplie d'une colère profonde...Il pensait au barracuda qui écumait les mers, le bateau de son père volé par son oncle. Meca voila la destination qu'il attendait, la il pourrait savoir où son oncle comptait aller.


-Que tous ceux qui ont ne serait-ce qu'une maigre expérience sur comment on bouge ce bordel se fassent connaître. Bien. Toi, commande moi tout ce beau monde et que chacun
fasse exactement ce qu'il dit, sinon il aura affaire à moi c'est
compris? Cela étant réglé si vous avez d'autres questions je serais dans
les quartiers du Cap... Dans mes quartiers,

"hm..."

Ce n'est pas un ce genre d'action qui lui vaudra le respect de ses camarades, a peine sortit de prison qu'il se prenait déjà pour le capitaine de ce navire, prenant même place dans les quartiers du capitaine comme si cela lui était dût...et bien si il veux se prendre pour un pirate , qu'il le montre..car a part parler il ne faisait rien d'autre. Morkam se détourna du groupe ne se sentant pas du tout concerné par ces ordres farfelue. Mais il était pressé de partir, de rejoindre Meca au plus vite, inutile donc de laisser la barre a ces pleutres...notre jeune pirate se dirigea donc vers la barre afin de manœuvrer de rafiot pourris..car il fallait être honnête il ne valait pas le Barracuda ou encore l'Ecarlate. Il se tourna vers Menelor et passa a côté de lui.

"Je sais manœuvrer et lire une carte.....je vais m'occuper de la barre..."

Sans dire mot de plus, il se dirigea vers cette dite barre, une fois devant il attendit que tout le monde prenne son poste, et une fois libre de ses mouvements, le navire vira de bord pour s'éloigner du port d'attache, direction Meca et si les dieux sont avec nous, nous rencontrerons peut-être Le Barracuda, a cette simple pensée, le sourire autrefois sombre de notre pirate s’illumina comme si la chance avait tourné a son avantage. La roue tourne on lui disait souvent, il espérait bien que oui cette fois-ci. Cet équipage éphémère était sa carte de sortie, autant les supporter jusqu’à l'arrivée...il s'occuperait de leur cas une fois qu'il aurait récupéré le Barracuda et une fois fait, il viendrait s'occuper personnelement du cas d'Aarnis et lui montrer ce que c'est de véritable pirates...il prendrait son mal en patience, mais un tel phénomène ne pouvait écumé les mers en se proclamant pirate et encore moins capitaine.

" Sharkan....."

Le nom de son oncle ne cessait de ruisselé a travers ses lèvres comme un venin prêt a sortir.


La nuit tomba rapidement après quelques heures de navigation et Morkam semblait toujours aussi concentré, ne lâchant son regard de l'horizon que pour jeter un œil sur cette carte et cette boussole. Mais bientôt une douleur qu'il avait déjà ressentit lui parvint, cette main gauche ganté de cuir attaché plus fermement par quelques lanières de cuir, cette douleur du passée se mit a lui paralysé l'avant bras gauche de manière forte et douloureuse. Qu'il lâcha la barre subitement, plier par la souffrance de cette blessure profonde autant physiquement que psychologique, il serra les dent fortement afin de contenir la douleur dans sa rage et sa colère et reposa ses main sur la barre, espérant que la noirceur de la nuit aura masqué sa crispation de souffrance.


"argh...keuf...saloperie..."

La fatigue plus la douleur commençait a l'envahir et l'heure de la relève était venu, Morkam attendit que le prochain à venir prendre la barre daigne se montrer. Jetant un regard sur le pont celui-ci était calme dans cette nuit , certain dormait à point fermé, d'autre, un œil a demi ouvert, en effet la confiance ne régnait pas encore dans tout l'équipage.




Dernière édition par Morkam le Jeu 13 Sep 2012 - 11:20, édité 1 fois
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Halvdan Andersen
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeMer 12 Sep 2012 - 21:25

Comme dit précédemment, peut-être était-il temps de se poser les bonnes questions et de remettre la picole à plus tard? Et bien selon toute logique, réflexion ou d'après le sens commun même: oui. Mais non, car c'était Halvdan. Ainsi le bougre se dirigeait-il d'un pas allègre vers son graal lorsque... Par le p'tit cul potelé de Tyra c'était forcé! Forcé! Plusieurs mois sans toucher une goutte d'alcool, sans ingurgiter de gnôle, sans siffler la moindre petite bière, la moindre piquette du fin fond d'Oësgardie... et ENFIN quand il avait trouvé de quoi se désaltérer -à savoir ce vieux bouge infâme qui pour lui étincelait comme une apparition divine- il avait fallu QU'IL OSE!! Encore... encore une fois cet apôtre de châtelain partait dans un de ses grands monologues pompeux auxquels notre barrique ambulant ne bitait jamais plus d'une phrase sujet-verbe-complément. Et encore, après seulement l'avoir douloureusement reconstituée à l'aide des ultimes neurones malades que comptait sa caboche. Ce fut ainsi pris d'une soudaine migraine qu'il s'arrêta en pleine rue, le regard las et fatigué, tendant l'oreille pour saisir ce qu'il pouvait des jacasseries aarniesques.
- (...) Si jamais mon approche furtive ne fonctionne pas je sifflerai. Lorsque vous entendrez ce signal abandonnez toute furtivité et finissez ce que vous êtes en train de faire le plus rapidement possible et rejoignez moi sur le pont, histoire de finir le travail. Pas de questions. Son... approche furtive? Bontchû mais c'est que le corniaud avait encore eu une brillante idée! Prochaine étape: un stage chez les Lames peut-être? Une petite infiltration du castel de Diantra tant qu'il y était! Piocher vite fait dans les caisses royales, rapiner un peu d’argenterie au passage pour faire bonne figure et il serait rentré pour le souper, les mains dans le poches. Mais tutafaaaaay! Lâchant un soupir rauque évoquant le Kerkand mâle dans ses plus intimes instants, le bestiau se retourna pour rejoindre ses camarades à grande enjambées. Il connaissait le loustic: une fois décidé, rien ne l'arrêtait plus. Et les Dieux savent que le destin s'attelait pourtant à la tâche avec une ferveur des plus inouïes!
Oh... il parlait donc de ce genre d'infiltration. Se frayer un chemin à grandes beignes bien senties, par sûreté. Tout-de-suite l'idée plaisait déjà plus au suderon. Grimpant lentement jusque sur le pont, le blondinet disparut de son champ de vision. Puis rien, pas un bruit. Allons bon qu'est-ce qu'il attendait encore... Trépignant d'impatience, l'armoire à glace commençait déjà à se diriger vers la passerelle, tiraillée par l'envie d'en découdre vite et bien, quand l'autre zigoto lui fit signe. Parfait, il avait la bénédiction de l'espion amateur! Toute la petite troupe s'abattit alors sur les quatre malheureux comme la misère su' l'pauv' monde! De la table -qui eut à supporter un jeté d'Halvdan- ou de la soldatesque, il fut difficile de dire qui était le plus à plaindre, mais au moins put-on sauver le jeu de cartes dans la bataille.

- Que tous ceux qui ont ne serait-ce qu'une maigre expérience sur comment on bouge ce bordel se fassent connaître. La masse de muscle s'éloigna donc prestement. Mais où donc aller? Élémentaire mon cher lecteur: dans les cales. Ouvrant la trappe avec ardeur, descendant les marches quatre à quatre, l'animal avait l'impression de revivre. Il le sentait. Oui... il n'était plus très loin désormais... A gauche, dans la caisse... AARRH pas l'temps de l'ouvrir!! Un grand coup de tatane plus tard... et elles étaient là. Des étoiles dans les yeux, le suderon se saisit de l'un des trophées miroitant, tombant à genou, tendant l'objet de tous ses désirs au-dessus de lui tel un présent des Dieux. Et sans plus de cérémonie, arracha le bouchon d'un grand coup de dent avant de s'en envoyer trois monstrueuses lampées. Du Carruw! Directement importé de la baronnie d'Hautval! PAR LA PETITE CULOTTE DE NÉERA C’ÉTAIT LE PLUS BEAU JOUR DE SA VIE!!
Remontant sur le pont, trois bouteilles en mains, Halvdan chercha du regard les moussaillons en grand besoin. Bah, ils avaient tous l'air plutôt tranquilles, pas trop farouches, ni inquiets... Oh, non, il avait pensé trop vite -oui je sais c'est pas crédible-, voilà que l'autre là... comment déjà... bref, disons que le mecton n'avait pas l'air bien.

- Heh p'tit gars, pour la douleur, grogna-t-il en tendant une boutanche à Morkam. Voyant que le susnommé allait lui laisser la barre, il ajouta: oula, non! Je s'rais bien capable d'emplâtrer c'te coque sur l'seul rafiot des environs. Va falloir t'trouver quelqu'un d'autre. Et il retourna vadrouiller sur le pont, indolent, entrecoupant ses réflexions nébuleuses de longues rasades revigorantes. Aarnis devait dors et déjà s'occuper de mettre en ordre son nouveau bureau et réciter ses futurs discours surampoulés, autant le laisser à ses affaires. Il pouvait toujours aller voir si la petiote s'était remise de son carreau d'arbalète. Et ne l'apercevant pas sur le pont, la bestiole partit explorer les quartiers d'équipage, réservant sa seconde bouteille à la jeune femme. Comme quoi, Halvdan aussi pouvait être galant quand il voulait!
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Kassandra
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeSam 15 Sep 2012 - 12:06

    « Je m’en charge. »

    A la suite d’Halvdan, la rouquine apparut sans crier gare et attrapa la barre, prenant le relais de Morkam sans un regard pour lui. Naviguer lui ferait du bien et apaiserait cette désagréable sensation qui lui enserrait le cœur et les tripes comme une mauvaise maladie.

    Cette maladie, qu’elle ne soupçonnait pas, était peut-être bien le pire fléau pour une femme de son acabit. Les nausées, les douleurs, la fatigue et les vertiges ; la seule explication, et elle la connaissait pertinemment, c’était qu’elle fut en cloque. Chose qui n’était pas inimaginable quand on savait le prix à payer en prison pour sa survie de femme. Mais ce n’était pas cette idée qui la gênait ; enfanter n’était simplement ni envisageable, ni désirable pour elle.

    Kassandra ignorait seulement si l’enfant survivrait avant l’accouchement, mais il était hors de question qu’elle engrosse et enfle jusqu’à vivre le moment de la douleur. Plutôt crever. Il allait donc falloir se débarrasser de cet être qui poussait en elle comme un vulgaire parasite, et d’une manière ou d’une autre, tout cela aurait lieu, volontairement ou non, elle y mettrait une incroyable ardeur. Le plus important était que personne ne comprenne son état actuel.

    Alors que ses mains dirigeaient paisiblement la barre, le dos tourné au pont, ses pensées vagabondaient à l’image de leur rafiot. Cahin-caha, la pirate se demandait ce qu’il adviendrait de leur étrange épopée, et de ce qui se profilait au loin. Leur évasion relevait du miracle, indéniablement.

    Ce qu’elle ne soupçonna pourtant pas, c’est que derrière elle, l’équipage de fortune avait vu l’ambiance s’échauffer, électrique, depuis quelques minutes. Une sombre et incompréhensible histoire avait rompu les liens éphémères de coalition, et quelques hommes, ivres, semblaient sur le point de se battre. Ce ne fut que lorsqu’elle se retourna qu’elle vit que la bagarre avait pris une telle ampleur que des coups partirent, et une lame se dégaina.

    « ‘Vais vous crever ! Tous vous crever ! »

    Fronçant les sourcils, la jeune femme se retourna, croisa le regard de celui qui avait beuglé cette incohérente menace, le poignard en main. Un homme aux traits émaciés et à l’œil hagard, vitreux, qui sentait la gnôle et l’urine. La folie avait pris ses traits, et rien n’expliqua alors son geste ; réduisant l’écart entre elle et lui, prenant son coup d’œil pour ce qu’il était – ou n’était pas -, l’homme se rua vers elle, ne laissant pas le temps à la rouquine d’agir. Les belligérants tentèrent de le rattraper, mais le coup de dague ne manqua pas sa cible, et la jeune femme se retrouva brusquement plié en deux, poussant un cri de douleur alors que la lame avait grossièrement tailladé son ventre. Son propre sang maculait ses vêtements, tandis qu’elle avait lâché la barre, elle gémit, les lèvres crispées.



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Menelor
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MessageSujet: Re: [Prison de Diantra] La Grande Evasion   [Prison de Diantra] La Grande Evasion - Page 2 I_icon_minitimeLun 17 Sep 2012 - 13:59




Il fallait croire que notre bon Menelor, mi-éméché mi-soul, venait d’être promu second du navire, sans qu’il aie pu avoir le temps de s’en rendre compte ou bien même de s’en réjouir. À l’instant où il se retourna vers Aarnis, comprenant qu’on parlait de lui, celui-ci avait apparemment déjà filé. Voilà comment, en quelques minutes, il se retrouvait de croulant dans sa flaque d’urine à la tête d’un boutre, où il allait devoir raisonner un équipage constitué de voleurs, fripouilles, toute la crème des hors-la-loi de Diantra. Certains d’entre-eux n’avaient sûrement jamais touché à un cordage et d’autres jamais même monté le pont d’un navire. Une chose qui allait être aisée, mal de crâne compris.

« Euh… bon. L’vieille ! Va voir les blessés et fais ta magie -ou qu’importe ton truc- pour les remettre sur pied. »

La dame s’activa sans rechigner -tellement qu’on l’aurait cru muette- et retint ses frusques pour ne pas trébucher tandis qu’elle se dirigeait vers deux des fugitifs qui agonisaient, blessés l’un à la jambe et l’autre à la tête.

« Toi. Menelor désigna un marin chauve, aux chicots pourries jusqu’à la racine. Va vérifier l’tat du voilage et prépare l’appareillage. »

L’homme s’exécuta. Décidément, le jeune pirate commençait à prendre goût à l’autorité, alors qu’il avait l’habitude d’obéir. Cette simple idée le revigora l’énergie. Au fur et à mesure que les matelots de fortune furent attribués à leurs tâches respectives, le boutre se mit à grincer, vibrer, puis glissa sur l’eau aussi doucement que si une main divine s’était amusée à le pousser. En quelques minutes, ils seraient à des lieux de la capitale. Loin de la ville. Des rues aux odeurs de viande pourrie. De la prison.

« L’grand barbu, t...
- Pourquoi qu’on d’vrait suivre comme des sal’ esclaves, pendant qu’l’autr’ s’détend dans sa cabine d’capitaine ? Qui l’a voté d’ailleurs ? Moi perso, j’aime pas sa gueule de p’tit blondinet. »

Un marin aux cheveux noirs et huileux s’avança, la mine visiblement très contrariée. Le bougre avait déjà dégainé sa lame et toisait Menelor de ses quelques centimètres de plus -qu’il ne devait qu’au mal au dos du pirate, forcé de se cambrer. Quelques murmures approbateurs suivirent sa déclaration. Cependant, la majorité des rescapés étaient exténués, blessés ou encore trop faibles pour une quelconque mutinerie. Le malin était un de ceux qui s’était le plus battu, le plus démené pour garder la vie sauve, parfois au détriment d’autres fugitifs. Menelor s’approcha de l’homme en boitant, sans le lâcher du blanc des yeux, parfaitement conscient qu’il était bien plus agé que lui, et en bien meilleur état.

« T’aurais p’t’être préféré rester croupir dans ta cellule moisie, l’génie ? Plus vit’ on s’ra partis, mieux ce s’ra. Perso, j’m’en tape de qui dirige ici, tant qu’on a la vie sauve.
- P’t’être bien qu’oui. C’facile pour toi, qu’a juste à donner trois ordres. Mais c’pas toi qui va y suer, l’amoché. Allez v’nez, on va pas rester ici comme des moutons, allons chercher not’ cap’taine chéri.

Cette fois, il y eut plusieurs cris affirmatifs. Une deuxième lame étincela en sortant de son fourreau. Sentant que la situation lui échappait, Menelor sortit son couteau à pain à demi rouillé. Mais avant qu’il n’ait pu esquisser le moindre geste, une silhouette colossale le devança et s’écrasa sur le gaillard pour le rouer de coups. Comme dans un mauvais rêve, Menelor observa la scène empirer devant ses yeux. Les poings fusaient dans tous les sens. Puis les lames furent dégainées et des duels éclatèrent partout. Trois lascars avaient apparemment décidé de faire leur mutinerie. C’était comme s’il n’y avait pas eu assez de morts. Comme si, juste après avoir retrouvé la liberté, il fallait s’entretuer pour rester en vie. Ce fut un cri perçant qui attira en premier l’attention de Menelor. À la barre, la rousse se tenait l’estomac, les doigts dégoulinants d’un sang vermeil. En quelques enjambées, le pirate courut sur son agresseur, qui s’avéra être le chauve. Avant qu’il n’ait pu achever sa victime, riant de son grand sourire brun, Menelor lui sauta dessus et lui passa la lame au cou, dessinant un deuxième sourire, rouge cette fois.

Il retrouva la jeune femme, tombée au sol, au bord de l’évanouissement. Dans le chaos et les cris, il ramassa son corps frêle, s’emparant en même temps de ses dernières forces, et la porta loin des émeutes en trébuchant, là où la vieille sorcière regardait la scène d’un œil noir.

« Fais tout c’que tu peux pour elle, femme ! » lui lança le pirate. Puis, après un dernier regard vers la blessée, il fit volte face et courut rejoindre la grosse brute qui avait déjà mis l’homme aux cheveux noir au sol, la tête posée avec un angle plutôt inquiétant. Menelor ramassa son épée, petite pour sa main mais assez légère pour que ça ne l’épuise pas trop et il se lança dans la cohue. La lame atteint le dos d’un autre homme, étourdi sur le coup. Ce dernier se retourna et un combat furieux s’ensuivit. Le jeune pirate était ralenti par la fatigue, ses blessures, son mal de tête, avec l’alcool en prime. Mais après quelques crissements, trois étincelles et deux lames ébréchées, il réussit à y mettre fin en écrasant son pommeau d’acier sur le crâne de son adversaire, qui tomba au sol, assommé net. L’autre rebelle avait été également maitrisé, laissant derrière lui un pont dévasté.

Décidément, sa première fois à la tête d’un équipage était royalement réussie.

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