[HT Teiweon] Audience au temple de Teiweon | Elvanshalee Hune'Baenre

Malag'eyl s'enfonçait dans les entrailles de la cheminée du Puy d'Elda, descendant toujours plus profond. Bien que lui-même était installé à une profondeur plus que respectable, sa destination était encore bien plus basse. Il se dirigeait en effet vers la chambre magmatique, au plus profond des entrailles de la cité drow, là où les plus puissants étaient réunis, là où siégeaient les temples du Père des Batailles et de la Dame aux Ombres, là où avait été construit le palais royal, qui aujourd'hui attendait un nouvel occupant.

Finalement, l'Obok Senger pénétra enfin dans la chambre magmatique. Elle était de loin la plus imposante de toutes les cavités du Puy. Les deux temples majeurs accueillaient les visiteurs de leur façade immense et richement décoré, tandis que derrière eux s'étendait les demeures privés des plus grand seigneurs du volcan : haut-prêtres des deux divinités principales, Prime sorcière et, bientôt peut-être, Karliik Glenn.
Le poste demeurait en effet inoccupé depuis la mort de Brylyan Naerth, décapité par le gardien d'Uriz en personne voilà quelques années. Le remplacé prenait du temps, et l'affliction semblait frappé les osts : le quatrième s'était dispersé dans la contré d'Ithri'Vaan, le premier se tenait soigneusement à l'écart des luttes politiques, le troisième était bloqué à Yutar, le cinquième ne disposait plus du soutien du C'nros et donc perdait plusieurs centaines de ses hommes, et même le deuxième, celui que dirigeait Malag'eyl, était privé d'Obok Senger officiel.
Le pouvoir militaire n'était plus à même de contenir la société drow, Malag'eyl en était conscient, c'était d'ailleurs la principale raison de sa présence ici : les militaires auraient besoin du soutien des autres pouvoir pour se redresser, et le principal d'entre eux était sans conteste la religion.

Le drow se dirigeait vers le temple de Teiweon, tandis que la plupart des drows s'écartaient sur son passage. Il faut dire que, dans cette guerre politique qui déchirait déjà le Puy, il avait décidé de se faire escorté d'une garde rapproché, plus pour montrer son rang que pour réellement le protéger, il doutait que ses soldats puissent faire la différence face à un assassinat préparé. Cinq soldats à la mine sévère suivaient donc leur chef, tous en armure et armes au fourreau.
La seule différence notable avec leur tenue de combat tenait dans le fait que leur bras droit était nu, révélant les tatouages militaires que chacun possédait. Et quiconque savait les lire -ce qui n'était pas rare parmi les classes sociales intéressées- pouvait voir que chacun des hommes, bien qu'ils ne soient que des kyorls, avaient à leur compte plusieurs faits d'armes reconnus. Bien sur rien d'aussi spectaculaire que ce qui s'étendait sur le bras droit de Malag'eyl, lui aussi découvert.
Cela étant dit, plus que ses gardes, c'était le Phish Oura qui éloignait les drows du chemin de Malag'eyl. L'imposant félin, dont la tête arrivait à hauteur de poitrine de la très grande majorité des drows, marchait aux côtés de son maître, sa fourrure ondulant à chacun de ses mouvements. L'animal dégageait une impressionnante aura de puissance, mais au delà de ça, c'était aussi son évidente soumission envers Malag'eyl qui éloignait les badauds de leur trajectoire.

Lorsque la petite troupe arriva au niveau du temple de la Dame aux Ombres, Malag'eyl fit signe à ses hommes de s'arrêter. Comme dit précédemment, ceux-ci était principalement là pour montrer sa puissance, mais entrer dans le temple aurait au mieux été un évident manque de respect. Même l'imposant félin n'eut pas le droit de suivre son maître, et alla donc se coucher au pied d'un mur non loin, guettant l'entrée du temple.
Malag'eyl pénétra à l'intérieur du bâtiment dont les murs étaient taillés dans la pierre brute. Il eu l'impression d'entrer dans un autre monde. Loin de l'agitation sociale du Puy, les prêtres et fidèles étaient calmes, solennels, priant leur maîtresse. Le bâtiment même reflétait celle à qui il était dédié, les murs taillés dans la pierre était froid et parfaitement lisse, les tentures et rideaux, particulièrement nombreux, ornaient la salle de scènes de morts et l'air semblait figé dans ce camaïeux de noir et de bleu.
Il se sentait sans conteste dans son élément, dans la froide et parfaite perfection de la mort, dénué de sentiments, implacable et rigoureuse. Adressant en premier lieu quelques prières à Teiweon, il s'approcha d'un prêtre et s'adressa à lui, d'un ton qui montrait son respect au culte tout en laissant sous-entendre qu'un refus ne serait guère apprécié.

-Pourriez-vous transmettre à la Haute-prêtresse que Malag'eyl Zuhak demande audience auprès d'elle ?

Le prêtre acquiesça et s'éloigna. Il ne restait plus à Malag'eyl qu'à patienter et à attendre la réponse de la haute-prêtresse, savoir si celle-ci jugeait suffisamment intéressant de le recevoir où n'en avait que faire. Regagnant la nef centrale, il reprit sa prière à Teiweon, tout en se faisant la réflexion qu'il aurait peut-être dus amener un sacrifice pour la Dame. Il balaya ce doute, il était inutile de se remettre en cause tant que le jugement n'était pas tombé.

Les murmures montaient ci et là au sein du Temple, chatouillant l’ouïe en quelques brides irréelles, éphémères. Les louanges à la Mère étaient chantées, soufflées en une musique de fond, adoucissant l’esprit des vivants, inspirant le calme. La caresse délicate de la Mort imprégnait ses murs de roc noir, les nuances viraient à l’albâtre, et redevenaient bien vite gris et morne. Un cours d’eau ruisselait continuellement au sein des rigoles creusées à l’extrémité des voies, clair et limpide.

Le Seigneur Malag’Eyl interpella un des prêtres habillé de sa toge liturgie. Se retirant sans s’incliner, il ne tarda pas à confier la nouvelle à la Haute-Prêtresse qui dictait quelques directives à son Conseiller. Shar’Alak était naturellement présent à ses côtés. Gardant le silence, elle prit le temps de réfléchir et s’adressa à son éminence qui lui communiqua quelques informations au sujet de celui qui sera l’Obok Senger du second Ost. Lentement, elle fit quelques pas au sein de la pièce, laissant ses talons claquer naturellement contre le dallage froid. Un regard appuyé fut lancé à son Ombre qui haussa sommairement les épaules. Une moue indécise crispa ses lippes cérulées et enfin, elle s’en retourna à son dévot.

« Invitez le jusqu’à moi. »

Le Prêtre s’inclina et repartit tandis que son Conseiller se redressa.

« Nous reprendrons cela plus tard, j’imagine. »

D’un hochement de tête, la Haute-Prêtresse acquiesça et se rapprocha bien vite de son Ombre. Glissant une main à son épaule l’autre contre la paume de Shar’Alak, elle l’invita à l’entrainer dans une petite valse. Les extravagances de l’Avatar de la Mère n’avaient plus de secret pour l’Assassin et espion qui se joignit à la tâche. Sa main trouva réconfort contre sa hanche et il la séduit d’une danse sensuelle et entraînée.

« Que crois-tu qu’il désire… Quelques langues déliées et un peu de soutient sans doute. »

La Saigneur Hune’Baerne en quatre ans avait eu tout le loisir d’affirmer son titre d’Haute-Prêtresse de Teiweon Danath’Korr et de prendre un peu plus confiance en elle et ses capacités. Elle avait naturellement développée son art divin. Son corps ondula langoureusement entre les doigts de l’Ombre. Elle s’arracha à son étreinte pour mieux jouer les serpents dansants.

« Je pense malgré tout devoir me méfier, ses années d’expériences peuvent me nuire… Bien qu’on puisse remettre en compte le fait qu’il mit aussi longtemps à devenir Obok Senger. Hm. Hm. »

Les bras ondoyèrent autant que ses hanches tandis que ses pas glissèrent sur le sol, insaisissable. Shar’Alak répondit à sa Maitresse sans prendre garde à la contrarier ou non.

« Ou manqua-t-il simplement d’opportunité. Tout vient à point qui sait attendre. »

La Haute-Prêtresse afficha une grimace face à la réponse de son Ombre en secouant son minois de gauche à droite. Elle troqua ses jeux pour la douceur d’un fauteuil qui accueillait magnifiquement bien son séant. A ce même instant, le Prêtre toquait, indiquant que le Seigneur Malag’Eyl était là.

« Entrez. »

La porte s’ouvrit sur la pièce faisant office de boudoir-bureau. A demi-circulaire, elle offrait un environnement froid et stricte ou se mêlait irrémédiablement le petit-cours d’eau. Les murs étaient tapissés de voiles bleus et gris. Un mobilier sommaire était présent. La salle était naturellement grande. Un coin était dédié à Streeaka qui redressa vivement sa tête de félin à l’irruption d’une personne qu’il ne connaissait pas. Le Phish Oura connaissait l’entièreté des membres du Culte et décelait directement un intrus à son odeur. Un feulement se fit ouïr qui se calma aussitôt à la voix douce de sa Maitresse.

« Ce n’est rien. »

La Haute-Prêtresse se redressa afin d’accueillir son invité. Elle était habillée d’une robe de cuir, resserrée par un corset à la taille. Les pans de sa toilette s’ouvraient sur ses longues jambes enserrées par de hautes cuissardes. Une tournure de soie évoluait en une traine au sol, lui donnant des allures de paon dans sa majesté. Un capuchon attenu à son haut dissimulait en partie sa chevelure d’ivoire s’échappant parfois en quelques mèches de sa capuche. Un voile tenait les traits de son minois en secret. Streeaka ne manqua pas de venir s’assoir aux côtés d’Elvanshalee interloqué par cette seconde odeur, celui de son congénère.

« De quelles sortes, venez-vous honorer les Desseins de notre Mère, la Dame des Ombres ? »

Hrp:

Malag'eyl n'eut pas à attendre très longtemps. Court temps de répits que son esprit acéré mit à profit pour entrevoir de multiples possibilités. Il allait de la négociation comme de la guerre, il préférait avancer en étant sur de sa victoire. Mais il excellait bien moins dans ce domaine, manquant parfois de la compréhension nécessaire.
Quoiqu'il en soit, le prêtre qu'il avait interpellé revint rapidement, et lui fit signe de le suivre à travers les couloirs froids du temple. Enjambant une rigole d'eau limpide, Malag'eyl suivit le prêtre d'une démarche assuré. Certes il n'était pas du tout sur son terrain, mais cela ne l'empêchait pas d'être sur de lui.

Il fut finalement introduit auprès de la haute-prêtresse après un court trajet. Il pénétra dans une pièce en demi-cercle, à la décoration sobre comme le reste du temple. Toujours ces mêmes voiles aux couleurs ternes et ce petit ruisseau coulant entre les pierres parfaitement ajustées du sol. L'ensemble du bâtiment ne donnait qu'une impression de continuité et d'éternité. Comme la mort elle-même, cela dit.
Un feulement attira l'attention de l'Obok Senger alors qu'un Phish Oura avait relever son imposante tête en direction de l'intrus. Quelques mots de la haute-prêtresse suffirent à calmer le félin qui n'appréciait visiblement pas l'intrusion sur son territoire d'un drow inconnu, qui plus que celui-ci devait également sentir à plein nez l'odeur d'un fauve concurrent.
Si tant est que ces seigneurs de la chasse aient encore la notion de concurrence depuis leur arrivée au Puy.

La maîtresse des lieux daigna se lever pour accueillir le maître de guerre. Sa tenue de cuir reflétait bien son rang, mettant en valeur son corps, et le voile qui recouvrait son visage la rendait aussi anonyme que le trépas lui-même. Digne et majestueuse, voilà qui lui convenait parfaitement, contrairement à un certain nombre de femelles drows qui se verraient affublés d'adjectifs plus crus et un brin méprisants. Même si les femelles en question avaient parfois leur intérêt.
Sans quitter son hôte des yeux, l'Obok Senger se fendit d'une petite révérence, montrant ainsi le respect qu'il avait envers l'avatar de la Mère, et donc envers la Mère elle-même. Et, contrairement à ce qu'il aurait manifesté devant un clerc d'Uriz, il n'y avait aucune hypocrisie dans son geste.

« De quelles sortes, venez-vous honorer les Desseins de notre Mère, la Dame des Ombres ? »

« Mes respects à vous, maîtresse Hune'Baenre. Je suis venus apporter ma dévotion à la Gardienne des Âmes, que la vie choit face à sa grandeur. »

Relativement pompeux, certes, mais tel le voulait la politique, maîtresse intransigeante et indomptable que tous deux côtoyaient assez pour en deviner les exigences. Peu importaient les pensées véritables, seules les apparences comptaient, chaque mot se devait d'être pesé judicieusement et une parole de travers pouvaient vous discréditer.

« Cela étant, j'aurais aimé venir m'entretenir avec vous de la situation pour le moins conflictuelle dans laquelle est bloquée notre société depuis maintenant quatre trop longues années, et qui a déjà entraîné bien plus de pertes que ce qu'il n'est acceptable... »

Il s'était redressé avant de parler, reprenant toute sa superbe. Il était vêtus d'une tunique sans manche aussi blanche que sa propre peau était sombre, relevée de filigranes d'or, et de chausses noir sans fioriture accompagnées d'une paire de botte. Son bras droit était laissé nu mais le gauche revêtait les pièces de son armure et une légère cape d'épaule cobalt le recouvrait en partie. Enfin, son pendentif en or, son trophée personnel, était accroché à son cou et reposait contre son tore, pendu à la discrète chaîne dorée.

« Vous ne devez sans doute pas ignorer l'affliction qui frappe notre armée, la situation de certains des osts est très précaire et nous ne possédons aucun meneur capable de remettre un peu d'ordre là-dedans depuis la mort de notre bien-aimé Brylyan Naerth.
De plus, je n'ai pas une totale confiance dans le culte d'Uriz, le Gardien est parfois très... expéditif. Il serait peut-être temps pour notre peuple de revoir ses priorités... »

Il avait laissé son regard se perdre dans les recoins de la pièce en finissant cette dernière phrase. Il ne doutait pas que la haute-prêtresse comprendrait où il voulait en venir, tous deux n'avait qu'une marche à franchir, mais aucun ne pourrait y parvenir seul.

Les lèvres cérulées, charnues à souhait, se pincèrent d’une moue délicate face à cette petite révérence. Ses doigts palpitaient, à la manière d’un virtuose du piano. Elle le dissuadait de demeurer ainsi, et l’invitait à se redresser. Sa paume caressa délicatement le haut du crâne de Streeaka qui repartit après sa flatterie se vautrer dans ses quartiers. Le Seigneur Malag’Eyl venait témoigner sa dévotion à la déesse Mère ce qui détendit les lippes de la Haute-Prêtresse et l’ourla d’un sourire en coin. Elle acquiesça d’un hochement tête. Les paroles du Sombre résonnait à ses oreilles tandis qu’elle lui tourna le dos. Les talons pivotèrent et elle s’engagea vers son siège attitré, lui présentant un fauteuil d’un geste évasif de la main.

« Prenez vos aises. »

Fit-elle entre deux propos de l’Obok Senger. Son fessier rejoignit le moelleux de son trône tandis qu’elle posa ses coudes contre son bureau et laissait son menton trouver le creux de ses mains. Les billes sanguines fixèrent intensément le Sombre.

« Entretenons-nous dans ce cas. »

Il était seul mis à part, Shar’Alak, son ombre, son fidèle. Le faire quitter les lieux n’était absolument pas envisageable. D’ailleurs, son assassin et espion avait lui aussi, le visage masqué pour qu’on ne puisse pas non plus le reconnaitre, c’était une manie au sein du culte de Teiweon, semble-t-il. L’espion et assassin était lui, adossé à un mur dans un coin de la pièce, se contentant de demeurer discret. Il n’était jamais loin de sa Maitresse sur qui il veillait d’une main de Maitre. L’œil aguerri détaillait de long en large et en travers l’Obok Senger, le jaugeait.

La Saigneur Hune’Baenre resta attentive aux restes de ses propos. Il est vrai que le Puy avec le départ du Gardien et l’assassinat du Roi était dans une phase de transition malsaine et instable. Les hauts dignitaires se devaient d’être accompagnés pour la plupart, tous se soupçonnaient. Des alliances se créaient et se démêlaient. Un véritable jeu d’Ombres opérait, se découpant en une toile d’araignée gigantesque. Elle n’était pas sans savoir le mal qui rongeait les différents Ost. Certains se démarquaient, d’autres croupissaient dans le désordre. Elvanshalee acquiesça d’un hochement de tête et consentit à lui répondre.

« Expéditif… Et introuvable, pour l’instant. »

Enfin, le temps annoncera vite les ravages sur l’ile de Meca et l’auteur sera bien vite identifié. Une wyrm cela ne court part les rues.

« Que proposez-vous ? Vous ne seriez pas venu me voir sans avoir une idée derrière la tête, confiez là moi, je vous prie....Ah et croyez le ou non, je ne pense pas que le Culte d'Uriz dépende des ordres du Gardien... Et agit selon sa propre doctrine... A moins que leur transaction avec Tebirahc soit très très bien cachée. »

Elle était familière lorsqu'elle évoquait le Gardin de Morgar. Etrange n'est-il pas ? La Haute-Prêtresse décroisa les bras et les mains afin de s’enfoncer bien plus dans son siège, elle fixait l’Obok Senger d’un œil curieux et intéressé.

Malag'eyl ne s'était pas fait prier pour prendre place face à la haute-prêtresse. Il s'était installé dans le fauteuil, appuyé contre le dossier, les mains jointes, se contentant d'observer Elvanshalee sans s'attarder sur le reste de la pièce. La présence de l'assassin dans son dos, bien que discrète, pour ne pas dire indétectable, était légèrement dérangeante. Il aurait préféré parler en privé avec la haute-prêtresse mais il était compréhensible, en cette période, que les puissants n'aient guère envie de s'isoler.

« En effet. »

Il avait préféré ne pas épiloguer sur le sujet du Culte, elle devait bien mieux connaître la situation que lui-même, surtout si la familiarité qu'elle affichait envers le Gardien n'était pas qu'une feinte argumentative. Puisque son hôte ne souhaitait pas s'embarquer dans de trop long récitals politiques, il ferait court.

« Puisque vous connaissez la situation des différents Osts, vous devez savoir ce qui va suivre. Il va nous falloir, à mes collègues et moi-même, choisir un nouveau Karliik Glenn pour mener nos armées, à moins bien sur d'importants changement dans notre structure hiérarchique. »

Jusque ici il n'avait qu'énoncé des évidences, la véritable raison de sa présence ne tarderait sans doute pas, et son interlocutrice devait, de toute manière, déjà la connaître ou tout au moins en deviner les grandes lignes.

« En tant qu'Obok Senger, je fais moi-même partis des personnes aptes à prendre ce rôle. Mais je vais avoir besoin de soutien, et c’est précisément la raison pour laquelle je viens m'adresser à vous aujourd'hui. Le Temple de Teiweon demeure d'une grande influence au sein du Puy, et je suis venus demander son aide, la vôtre, ainsi que celle de notre maîtresse à tous, la Dame des Ombres. »

Il inclina respectueusement la tête en direction de l'Avatar de la Mère, en signe de respect et, également, de soumission. Nul victoire sans sacrifices, c'était bien connus. Lorsqu'il y fut invité, il releva la tête et porta de nouveau son attention sur la haute-prêtresse. Un petit sourire s'afficha sur ses lèvres tandis qu'il laissait échapper sa dernière carte.

« Pendant plusieurs années la fratrie Naerth a imposé sa totale domination et celle du Père des Batailles. Le temple... Vous, avez en ces temps troubles une occasion rare, si ce n'est unique, de rendre la pareille au Culte d'Uriz. Laissez-moi vous y aidez. »

Le moment était venus de changer quelque peu les codes au sein du Puy. Nul doute que la chose ne serait pas aisée, mais elle avait le mérite de pouvoir être tentée. Il fallait juste s'assurer des soutiens nécessaires.

La drow ne prononça aucun mot, laissant l'Obok Senger parler et exposer ses plans, ses projets de conquêtes. Elle se contentait d'acquiescer hochement de tête distrait sans plus. Les rubis vagabondaient ci et là, flirtant tantôt avec le sol, tantôt avec le bois d'obsidienne de son bureau ou encore sur les quelques voiles. Malag'Eyl désirait s'élever au rang de Karliik Glenn. Ce serait sans doute un parcours du combattant, entre les manigances, les trahisons, les défis. Il devrait s'assurer les faveurs des différents osts inférieurs. Il lui offrait aussi sa chance, celle que Teiweon détrône dans le cœur des sombres Uriz ce qui renforcerait certainement sa position. Il y avait une autre ombre au tableau de la Haute-Prêtresse se devait de régler.

Elvanshalee se redressa subitement et contourna en roulant des hanches son bureau, affichant un large sourire. Elle passa dans le dos du Seigneur de guerre et reprit.

« Vous avez mon soutient, mon cher, les Prêtres de Teiweon vous prêteront leur force pour vous aider à vous emparer de ce poste... à la seule condition qui est simple et normale selon moi, donner la place qui est due à Teiweon. Je désire que Teiweon surpasse Uriz que la domination du Père cesse. Teiweon est la Mère et est soumise au Père ! Il faut qu'elle l'égale ! Vous comprenez. »

Il se tut un instant, se glissa dans son dos. Son buste se pencha délicatement en avant et ses doigts effleuraient les membres de l'Obok Senger. Elle se pencha à son oreille et sous son voile murmura.

« Je voudrais vous parler du soucis de la Prime Sorcière, elle me pose extrêmement problème. Vous savez ce que cette dernière a fait ? Elle s'est imposée comme Haute-Prêtresse du Culte de Valas, je trouve cela quelque peu inadmissible... Vous comprenez, c'est une insulte aux Dieux et je défens les intérêts de notre Panthéon. Certes Valas est le Dieu de la Magie mais être Mage et Prêtre est selon moi deux choses entièrement différentes... Je pense sincèrement qu'il serait bon de remettre les choses en place, sachant que sa prise de pouvoir est dans l'unique but de grappiller un peu plus de pouvoir... Je ne serai pas étonnée que les Prêtres du culte de Valas soient outrés et en désaccord. »

L'avatar de la Mère se redressa subitement tandis que la colère embrasait ses yeux. Un vase vola dans le même temps à travers la pièce pour s'écraser brutalement contre un mur tandis qu'elle hurlait ses mots.

« Un mage n'a rien à faire DANS LE DOMAINE DES DIEUX ! »

Sa poitrine se souleva sous sa respiration forte et puissante, agitant quelques babioles d'or. Elle se calma l'instant suivant en lâchant un petit rire cristallin. Son fessier rejoignit le bois de son bureau tandis qu'il pouvait admirer le galbe exquis de ses longues jambes enfermées dans ses cuissardes.

« Cela me met hors de moi, je vous prie de m'excuser... Pour en revenir à nos affaires, il vous faut l'appuie des Osts inférieurs, pour cela je ne peux faire grand chose si ce n'est montrée que je vous suis favorable, c'est à vous de jouer... Je comptais me rendre à Thaar et à Sol'Dorn. »

Elvanshalee marqua une maigre pause et reprit en laissant ses ongles tracer quelques sillons dans le bois, fixant l'Obok Senger dans le rouge de leurs yeux.

« Tebirahc se devait de désigner le nouveau dirigeant du Puy, cependant, le gardien aussi tumultueux que son Dieu n'est jamais revenu au Puy en quatre ans... Je pense qu'il reviendra seulement le Karliik Glenn sera désigné et peut-être que ce dernier dirigera le Puy tel que notre ancien roi... Malheureusement pour moi, il m'a impossible de prendre la tête du Puy, vu ma position... Je ne peux qu'agir dans l'ombre. »

La Haute-prêtresse avait écoutée, aussi silencieuse qu'une tombe, le discours de l'Obok Senger. Il n'aurait pas sus dire ce qu'elle en avait pensé, jusqu'à ce qu'un sourire se devine sous le voile qui lui recouvrait le visage. Elle quitta son trône et passa dans le dos de l'Obok Senger, qui ne chercha même pas à le garder dans son champ de vision.

« Vous avez mon soutient, mon cher, les Prêtres de Teiweon vous prêteront leur force pour vous aider à vous emparer de ce poste... à la seule condition qui est simple et normale selon moi, donner la place qui est due à Teiweon. Je désire que Teiweon surpasse Uriz que la domination du Père cesse. Teiweon est la Mère et est soumise au Père ! Il faut qu'elle l'égale ! Vous comprenez. »

Bien sur qu'il comprenait, il avait lui-même joué sur cet argument. Il se doutait depuis le début qu'elle était la corde sensible de l'Avatar de la Mère. Il ne pouvait que difficilement trouver mieux à lui proposer que de rendre la pareille à ses confrères et rivaux, en lui offrant une pièce inhabituelle dans son jeu.
Il sentit des doigts fins glisser sur les muscles de ses bras. Elle s'était penché vers lui, il pouvait presque sentir son voile effleurer son oreille. Elle s'adressa à lui à mi-voix, à peine dans un murmure.

« Je voudrais vous parler du soucis de la Prime Sorcière, elle me pose extrêmement problème. Vous savez ce que cette dernière a fait ? Elle s'est imposée comme Haute-Prêtresse du Culte de Valas, je trouve cela quelque peu inadmissible... Vous comprenez, c'est une insulte aux Dieux et je défens les intérêts de notre Panthéon. Certes Valas est le Dieu de la Magie mais être Mage et Prêtre est selon moi deux choses entièrement différentes... Je pense sincèrement qu'il serait bon de remettre les choses en place, sachant que sa prise de pouvoir est dans l'unique but de grappiller un peu plus de pouvoir... Je ne serai pas étonnée que les Prêtres du culte de Valas soient outrés et en désaccord.
Un mage n'a rien à faire DANS LE DOMAINE DES DIEUX ! »

Il entendit clairement le bruit d'un vase qui éclate alors que la haute-prêtresse s'était redressée. L'Avatar de la Mère laissait sortir sa colère et pour un peu le chef de guerre aurait plains celui qui se retrouverait en face. Elle laissa échapper un petit rire, ce qui sembla la calmer pour autant que Malag'eyl pouvait en deviner de sa position en aveugle.
Elle revint s'asseoir face à lui, appuyée sur son bureau et laissant à l'Obok Senger toute la liberté d'admirer ses jambes finement dessinées. Elle acceptait donc de l'aider, elle lui apporterait son soutien. Il n'en demandait pas plus, il lui faudrait bien sur déplacer d'autres pions. Elle lui demandait toutefois un service, même s'il ne voyait pas vraiment comment il pourrait influencer les actes de la Prime Sorcière. Il lui venait bien en tête une pièce intéressante, un fou un peu en électron libre avec lequel il aurait sans doute besoin de s'entretenir.

Lorsqu'elle eut finis de parler, il laissa planer quelques secondes de silence, soutenant le regard invisible de son interlocutrice. Puis un sourire s'esquissa sur les lèvres juste avant que le seigneur de guerre ne se relève pour s'incliner une nouvelle fois devant la Haute-prêtresse, plus brièvement cela dit.

« Votre soutien était la plus haute espérance que j'avais en venant en ces lieux, très chère. Soyez tranquille, je saurais l'utiliser à bon escient et j'espère que nous pouvons en ce jour sceller une alliance aussi durable que profitable à tout deux. Gloire à la Mère.
Quant à cette petite affaire de sorcier, je ne suis guère un habitué de ce milieu, mais je ferais ce que je peux pour que cela s'arrange. »

La Dame des Ombres croisa machinalement les bras sous sa poitrine généreusement compressée par l’étoffe de sa robe. Une jambe s’agitait dans le vide, laissant le talon de ses cuissardes cogner contre son bureau. L’Obok Senger partit dans une kyrielle de compliments, la remerciant pour ce soutient. Cependant, la réponse du Seigneur Malag’Eyl ne la satisfait absolument pas. Un sourcil s’arqua. Ce dernier ferait ce qu’il peut pour que cela s’arrange. Les mains se décroisèrent pour se poser contre le bois et y enfoncer ses ongles. Il n’avait surement pas bien compris sa demande et n’en mesurait certainement pas toute l’ampleur.

« Ce que vous pouvez... »

La chair de la fille de la Mère des Ombres s’hérissa de colère tandis que ses muscles se tendirent. Elle se redressa en silence et commença à vagabonder dans la pièce, se servant au passage un verre de liqueur sans même prendre en considération la soif existante ou non du sombre. Shar’Alak jeta un coup d’œil à sa Maitresse, il savait qu’elle n’était absolument pas contente, il espérait néanmoins qu’elle se contienne. La drow reprit sur un ton mielleux.

« J’aurai espéré… Bien plus… De… Hm comment dire ? D’entrain ? Oui, nous allons citer cela ainsi… Si je venais à être déçue, je pourrais malheureusement vous retirer tout soutient… On n’a rien sans rien… Vous le savez. »

La Haute-Prêtresse de Teiweon était en mesure de le faire et il fallait se méfier de cela. Il était la seconde emblème majeure du Puy au côté du Haut(e) Prêtre(sse) d’Uriz et était, de plus, Prima sanguis. Faillir à ses attentes serait une grave erreur et Shar’Alak peut en témoigner. Prenez un peu temps et interrogez-le. C’était lors de sa première mission, une mission simple qui était un simple espionnage sans se faire repérer. Malheureusement, il échoua et une longue séance de torture mentale s’en suivit. Il s’en souviendra sans doute toute sa vie.
Elvanshalee se rapprocha, de nouveau, et prit place au sein de son siège. A travers son voile, elle le fixa longuement en silence et finalement rajouta.

« Evidemment, vous pouvez requérir à mon aide, après tout, je ne vais pas vous lâcher tout seul ainsi face à cette garde d’Y’Shahinn… Mais nous pourrions nous unir pour une intervention musclée à moins que vous préfériez d’accord engager une quelconque discussion avec cette dernière ou son second. »

A sa guise, la Haute-Prêtresse désirait que la Prime sorcière reprenne la place qui lui était dûe et ce au plus vite mais elle pouvait essayer d’attendre un peu. Et puis cela serait une merveilleuse preuve de la fidélité du Seigneur Malag’Eyl.

Visiblement, il avait mal choisis ses mots. Ceci dit, si la haute-prêtresse comptait qu'il arbore un grand sourire et qu'il se montre ravis de la servir, elle se fourvoyait complètement. Restant aussi impassible qu'auparavant, se contentant de suivre des yeux la maîtresse des lieux qui s'adressait à lui d'un ton mielleux dans lequel pointait toute l'insatisfaction qu'elle avait.

« Comprenez-moi bien ma chère, je ne peux décemment faire ce que je ne suis pas en mesure physique de faire. Je mettrais tous mes moyens, et toute mon âme, au service de votre cause. Toute promesse supplémentaire ne serait que vile flatterie ou odieuse tromperie. De tels artifices seraient indignes de personnes de notre rang. »

Il espérait avoir en partie apaisé l'ire de la haute-prêtresse, dont la violence des sentiments le surprenaient. Elle était sans conteste la plus chose la plus passionnée qu'il lui avait été donné de voir depuis son arrivée ici et il ne pouvait s'empêcher de se demander si cela avait un réel but où n'était que le fruit d'un caractère qu'il devinait fort.
Elle parla ensuite de se réunir, d'intervention musclée. Songeait-elle a attaquer directement la Prime Sorcière et donc l’Étude Noir, le cœur du système magique d'Elda. Il semblait bien, et il se devait de la détourner, pour le moment, de tels projets. Dans sa position, s'attaquer véritablement à une telle organisation ne se ferait pas sans heurts. S'il était à peu près sur que son Ost suivrait, il restait un problème de taille : la présence du cinquième Ost au Puy.
Son Obok Senger était le rival le plus direct de Malag'eyl, celui contre lequel il avait besoin du puissants soutien de Elvanshalee Hune'Baenre et de celui du Temple de Teiweon. Si Malag'eyl s'attaquait à l’Étude Noire, c'était ouvrir la porte à un coup dans le dos assassin sous le prétexte de défendre les intérêts de la Prime Sorcière. Un coup dans le dos d'autant plus violent qu'il pourrait très bien bénéficier du soutien du culte d'Uriz, avec lequel Malag'eyl 'avait toujours manifesté qu'un respect politique et nécessaire.
Non, décidément, il ne pouvait se permettre de laisser une telle faille. Si vraiment il devait s'attaquer à la l’Étude Noire, ce ne serait pas avant d'avoir désamorcé le piège que constituait le cinquième Ost. Et pour cela, il avait bien une petite idée. Mais d'abord, il fallait éloigner son interlocutrice de son projet par trop précipité.

« Maîtresse, avant d'envisager nous attaquer à la Prime Sorcière, ne faudrait-il pas mieux tenter de réunir les membres du culte de Valas qui lui sont opposés, afin de soutenir et légitimer un tel acte ? Si nous ne disposons pas d'un tel soutien, le culte d'Uriz pourrait intervenir contre nous, ils n'ont sans doute aucune envie de voir la Dames des Ombres envelopper le Père des Batailles et ils ne perdront pas une aussi belle occasion. Alors que si nous parvenons à réunir une bonne partie du culte de Valas sous notre bannière, nous n'aurons pas à nous soucier d'une telle opposition.
Qui plus est, j'aimerais en effet tenté de ramener la Prime Sorcière à la raison de manière plus... douce. Il est inutile de verser un sang qui pourra être utile plus tard si il y a moyen de l'éviter. Si toutefois elle ne se décide pas à reprendre sa place, nous pourrons d'autant plus justifier une intervention. »

De surcroît, cela lui laisserait le temps de s'occuper du problème de son rival, et de désamorcer une épineuse situation. Il espérait de tout cœur que l'Avatar de la Mère accepterait cette politique plus mesurée.

La Haute-Prêtresse arqua un sourcil aux propos familier de l’Obok Senger. « Ma Chère » avait-il dit. Les lèvres se crispèrent jusqu’à se tordre. Elle ne préféra rien ajouter. Il se montra bien plus diplomatique par après. En effet, son asservissement était factice mais il ne pouvait sans doute s’empêcher de la craindre. Elvanshalee était une des personnalités majeures avec le Haut-Prêtre d’Uriz en l’absence d’un roi. Son influence s’étendait sur l’entièreté du Puy sur qui craignait les Dieux. Et cela, il ne fallait pas l’oublier. La Prime-Sorcière n’était pas son égal. Sans doute, peu parmi la basse population la soutenait comme l’on soutient les deux piliers de la Religion. Car le mysticisme des Déités étaient présents et bien évidemment ancrés au sein de la population des Sombres. Peu pouvait se vanter d’un tel soutient. Impassible, elle demeurait droite et fière telle une statue de marbre au sein de son siège, elle se contentait d’écouter le discours du Seigneur Malag’Eyl. Ce dernier tentait désespérément de contenir les velléités de la Haute-Prêtresse en la prenant par les sentiments sauf qu’il avait faux sur un point. Certes, il serait plus judicieux de réunir les opposants de la Prime-Sorcière au sein du culte de Valas mais exposer le fait que le Culte d’Uriz tenterait d’enterrer sa propre religion était une erreur. Uriz et Teiweon était une dualité. Ce stratagème échoua donc mais elle ne lui en dit rien.

Le menton se joignit au creux de ses mains aux doigts entrelacés. Elvanshalee voyait son refus de faire couler un peu de sang comme un manque évident de poigne. Son air s’assombrissait de minutes en minutes bien qu’elle acquiesçait distraitement à ses propos. Il est vrai qu’il n’est pas nécessaire d’agir tant qu’on ne possède pas toutes les cartes en main. Elle rectifia son jugement. Il fallait mieux attendre.

« Bien. »

Elle n’ajouta rien d’autres. De son côté, elle mènerait ses propres actions. Elle avait déjà quelques idées en tête. Haldren était le Ditronw Da're et ce dernier serait une allié de choix dans le cas où elle arriverait à se rallier à sa cause. Les pensées réfléchissaient à un nouveau plan, une nouvelle stratégie. Il fallait qu’elle s’assure ses arrières s’il venait à échouer car tant qu’elle possédait des cartes dans ses manches, elle pourrait agir. Il fallait qu’elle multiplie ses déplacements dans un premier temps rencontrer les opposants du Culte de Valas dans la plus grande discrétion. Ensuite, monopoliser Haldren et finalement se rendre au sein des quartiers du cinquième Ost. Cela la ferait, qui plus est, voyager.
La Haute-Prêtresse reprit son attention sur l’Obok Senger et ajouta.

« Avez-vous autre chose à me demander ou à me communiquer ? »

Hrp:

Malag'eyl jouait un jeu dangereux. La situation à laquelle il participait n'était clairement pas en sa faveur, il disposait de bien moins d'atouts et de pièces que la haute-prêtresse. Car, bien évidemment, il ne fallait pas s'y tromper, les promesses d'entraides qui venaient de s'échanger ne signifiait en aucun cas qu'il ne jouaient pas l'un contre l'autre. Les alliances étaient parfois choses fragiles, et laisser l'autre prendre le dessus signifiait se borner à réagir. Et Malag'eyl n'aimait guère réagir. Il préférait largement intriguer, préparer ses stratégies, déplacer ses pièces... La course au pouvoir, voilà une vie qui lui plaisait.
Mais dans l'instant, dans cette pièce, il était tenus à ce rôle, déplaisant mais nécessaire dans sa position, de... comment dire... soumis n'est pas réellement le bon terme... subordonné, voilà qui sonnait bien plus doux et de manière plus satisfaisante aux oreilles avides de compliments du drow. Il avait appris à ne rein sous-estimer mais il avait tout de même sa fierté, sans elle il serait resté un insignifiant troupier toute sa vie, fort brève sans doute.
Il retint un soupir de soulagement lorsqu'elle accepta sa proposition. Bien, il lui restait encore un peu de marge. Cela étant, il ferait mobiliser la majorité de ses troupes dès la fin de journée. Il avait moins confiance qu'avant dans la stabilité de la Haute-prêtresse et se devait de pouvoir réagir avec efficacité à toute lubie de sa part. Et si la lubie en question était de finalement attaquer l’Étude Noire, le plus efficace serait sans aucun doute de l'y aider.
Il s'inclina devant elle, adressant solennellement quelques remerciements à la Mère et à son interlocutrice.

« Je n'ai rien à ajouter et, si vous me le permettez, je vais me retirer. »

Après avoir obtenu un accord de principe -elle n'avait de toutes façons aucune raison de le retenir plus longtemps et avait sans doute elle-même des dizaines de manigances à orchestrer après cette nouvelle situation-, Malag'eyl se redressa et quitta la pièce puis le temple. Son Phish Oura s'approcha aussitôt de lui, frottant sa tête contre les jambes de son maître qui rejoignit ses guerriers avant de quitter la Chambre Magmatique, il avait quelques ordres à donner.

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