Agrippa Luskendale - Seigneur de Breda (Olyssea)[Kass]

Nom/Prénom : Agrippa Luskendale, dit « Le Borgniat »
Âge : 51 ans
Sexe : Masculin
Race : Humain
Particularité : Son œil droit est aveugle, à cause d'une cataracte. La pupille d'Agrippa est donc grisâtre, ce qui rend son regard assez dérangeant. Cela lui vaut le doux et franc surnom de « Le Borgniat ». Il est plus dépendant à la feuille de Consoude, une plante rare qui excite et maintient éveillé son consommateur, non sans effets secondaires sur le caractère et la santé.

Alignement : Loyal mauvais
Métier : Seigneur de Breda
Classe d'arme : Corps à corps / Défensif

Équipement :

Agrippa s'habille quotidiennement d'une tunique et d'une cape d'un tissu vert sombre. Sa tenue d'apparat comporte de plus des spalières ouvragées de Kahark. Il porte aussi habituellement une longue dague à sa ceinture. Son épée est une solide lame de Kahark, longue et tranchante. A la bataille, il revêt de la maille rehaussée de plates et un heaume ouvert qui laisse son champ de vision dégagé.

Mais outre ces banalités de noble qui n'intéressent pas grand monde, la possession la plus unique d'Agrippa est sa bibliothèque : le seigneur de Breda peut se targuer d'avoir une bibliothèque des plus fournis de la péninsule, son registre affichant entre deux et trois mille manuscrits. Le château de Breda est plus ou moins devenu une immense réserve d'ouvrages, jalousement gardés par Agrippa. Ces ouvrages traitent surtout de religion, de l'Histoire de la Péninsule et de Miradelphia, ainsi que des traités de tactique fort anciens. Agrippa est d'ailleurs toujours à la recherche de pièces rares pour enrichir sa colossale collection.



Description physique :

Agrippa est sec et décharné, un des effets secondaire d'une consommation régulière de Consoude. Une peau cireuse est tendue sur ce visage d'écorché, où un œil torve vous fixe, tandis que l'autre, grisâtre et aveugle, vaque nerveusement de droite à gauche. Ses lèvres fines et pâles sont toujours tendues dans un rictus malsain, prêtes à cracher leur venin. Vu l'hygiène dentaire de notre homme, le terme de venin n'est même pas exagéré : sa bouche ouverte laisse entrevoir des chicots jaunes et épars. Malgré son âge, Agrippa conserve une chevelure poivre et sel dense, qu'il porte en arrière. Il est toujours rasé de près, perfectionniste qu'il est. Le seigneur de Breda est d'une stature moyenne, mais étant souvent recroquevillé il paraît plus petit à première vue. Il est néanmoins d'une santé suffisante pour s'escrimer honorablement avec une épée, même s'il est plus dans son domaine au milieu des plumes et des manuscrits. C'est un homme extrêmement cultivé et intelligent, même s'il n'a que peu d'occasion de partager avec d'autres. Ainsi, il sait lire l'elfique et les runes naines.

Description mentale :

Agrippa Luskendale est un être lunatique et acide. On dit à Breda que c'est de la bile sombre qui coule dans ses veines en lieu et place de son sang. Au fil des années, il a développé un caractère sombre et acerbe, méprisant et cruel. Le seigneur de Breda est capable de rester des jours enfermé dans sa bibliothèque, mâchonnant des brassées entières de feuille de Consoude. Il n'a censément aucune passion, mis à part celle de collectionner et se plonger dans les manuscrits les plus anciens. Pourtant, il s'acquitte de ses devoirs de seigneur avec régularité, même s'il s'illustre par son extrême sévérité et son caractère impitoyable. Aggripa semble étranger à toute compassion ou sympathie.

S'il n'est qu'un guerrier honorable, c'est en revanche un fin tacticien, qui a passé de longues heures à lire et relire les récits des batailles de Miradelphia des premiers cycles à nos jours. Il apprécie le spectacle de carrés de piquiers bredaniens manœuvrant à la baguette : ce type de combat sied bien au perfectionniste névrosé qu'il est.

Somme toutes, Agrippa n'est pas de ceux qu'on veut pour ami.


Histoire :

Juge itinérant en Olyssea, Eustache Grandpont arpentait la campagne avec sa suite de gardes, greffiers et bourreaux pour rendre la justice du baron dans les hameaux reculés. L'homme était de la pire espèce, récoltant les pots-de-vins en nature ou espèces pour faire pencher un verdict, adoucir une peine. La justice est violente et pénètre les chairs, car seuls le baron peut se permettre d'entretenir des geôles. Nourrir et loger un homme à l'œil pour le punir ? De quel esprit tordu est sortie cette idée ? Le carcan, le chevalet, l'estrapade, le pal et la cire bouillante dans les mamelons tenaillés, tel était le quotidien du vil Eustache ! D'années en années, le juge se fit une certaine fortune par son activité, et devint un des hommes influents de la baronnie, dont on écoutait les mots à la cour du baron. Bientôt, alors qu'il était dans la force de l'âge, le baron le nomma porteur de sa main de justice. Pour ce fils de greffier, la position était signe de sa réussite.

Cette charge prestigieuse attira les intérêts de quelques maisons nobles : la première épouse d'Eustache était morte depuis quelques années, sans lui laisser d'enfants, et le juge représentait un bon parti somme toutes : certes roturier, mais riche homme de pouvoir. La maison Luskendale faisait parti de ces maisons mineures qui regardaient avec intérêt l'ascension du juge Grandpont. Seigneur de Breda, Aymeric Luskendale n'avait pour descendance qu'une fille, Loïse. Les Luskendale, qui se vantait régulièrement d'être une des plus anciennes maisons mineures de la Péninsule, était au bord de l'extinction ! Nombre de chansons vantaient les exploits des piques aux ordres des Luskendale, qui tinrent envers et contre tout le pont de Breda face aux envahisseurs du Levant. Ainsi, de nombreux chevaliers fieffés et petits seigneurs lorgnaient la main de Loïse, mais le quasi-croulant Aymeric refusait de la voir partir, et avec elle son nom. Il vint donc à Eustache alors que celui-ci assistait à la mutilation d'un voleur de bétail. La Grande Famine de 954 ne constituait pas selon notre zélé serviteur d'excuse valable. La proposition d'Aymeric fut la suivante : Eustache épouserait Loïse, mais matrilinéairement, de manière à ce que le nom Luskendale ne s'éteigne pas. Aymeric abdiquerait alors en la faveur de sa fille, et Eustache deviendrait seigneur de Breda. Le juge n'hésita pas un seul instant. Un domaine contre son nom, le marché était bon ! Le fils de greffier n'était pas tant attaché à son patronyme des plus courants.


Lorsque les mariés passèrent enfin sous la voûte de piques formée à la sortie du temple de Néera, le vieil Eustache écrasa une larme, apaisé quant au futur de sa maisonnée. Il rendit élégamment l'âme quelques jours plus tard : la peur de la perte de son nom dans les limbes de l'Histoire l'avait tenu en vie jusque là. Rassuré, il s'éteignit paisiblement.

Ah, si le pauvre châtelain avait su ! Eustache ne s'avéra pas plus tendre avec son épouse qu'avec les suspects lors de ses procès. Il l'engrossa sans tendresse, et avec les semaines en vint même à la battre régulièrement : seul son nouveau titre lui comptait. Las, la pauvre Loïse mourut de désespoir après avoir mit au monde le fils d'Eustache. On le nomma Agrippa, pour signifier en langue classique que sa venue au monde s'était faite dans la douleur et la mort. Dans l'esprit tatillon et bureaucrate d'Eustache, le vœu d'Aymeric Luskendale était exaucé. Le contrat ne tenait pas compte de la santé de sa fille : sa descendance était assurée, voilà tout.

L'éducation d'Agrippa fut dense autant que curieuse. Son père voulait assurer sa position de noble, d'autant plus fragile que son épouse était morte. Ainsi, il recruta sur sa fortune les meilleurs maîtres d'armes pour faire d'Agrippa un véritable chevalier, insistant pour qu'on l'entraîne sans relâche au métier des armes. Mais d'un autre côté, Eustache était attaché à ce que son fils soit averti du droit commun de la Péninsule, de l'histoire des grandes maisonnées, des chefs d'œuvre de littérature et de nombreux traités. Après s'être escrimé de longues heures, Agrippa devait se plonger, sous la baguette sévère de ses précepteurs, dans d'épais manuscrits poussiéreux, pour étudier jusqu'à l'épuisement. Le jeune Luskendale fut ainsi écartelé sans ménagement durant sa jeunesse entre les armes et les lettres. Ce fut une réussite d'un certain point : Agrippa devint une lame honorable et surtout un fin lettré. Mais à quel prix !

Sous cette constante pression paternelle, et cette jeunesse perdue entre ses maîtres d'armes et ses précepteurs, Agrippa se remplit d'une bile noire et acide. Son caractère devint plus détestable, acerbe, grinçant et cruel années après années. Il n'avait d'intérêt pour aucun plaisir, que ce soit le jeu, la boisson ou la chair. A tel point que son père dut le forcer à prendre une épouse, une petite dame du cru qui s'effaça bien vite face à cet époux lunatique. Notre homme devint dépendant à la feuille de Consoude, qu'il mâchonnait jour et nuit pour ne pas tomber de sommeil. Ses dents en devinrent jaunâtres et il perdit un œil des effets secondaires de la Consoude. Aveuglé par sa vanité, Eustache de son côté regardait d'un œil satisfait son fils cumuler les qualité d'un homme de guerre et de lettre. Eustache Grandpont, fils de greffier devenu châtelain perdit la vie lors de l'épisode de la Grande Peste à Diantra. Il n'était déjà plus que l'ombre de lui même, grabataire se gargarisant dans sa folie de sa réussite. Agrippa avait pris les affaires de Breda en main depuis quelques temps déjà, tenant d'une main de fer la seigneurie. Il envoya son père couler ses derniers jours dans la capitale, éloignant de lui cet homme qu'il haïssait au plus haut point, conscient quelque part de ce qu'il était devenu. Le destin fit bien les choses, car quelques jours après son arrivée, Eustache crachait ses poumons par lambeaux.

Durant la Guerre Civile, Agrippa adopta une position d'attentisme prudent, assurant d'un côté au baron Semoras qu'il était sur ses talons avec ses piques, d'un autre côté envoyant à Diantra des corbeaux assurant de son entière fidélité à la Couronne. Lorsque la nouvelle de la déroute des rebelles lui parvint, il s'empressa d'arrêter et mettre aux fers les survivants de l'Ost des barons qui affluaient par paquet épars à Olyssea, avant de les livrer à la justice royale. Ainsi, il évita de s'attirer les foudres royales, et tira élégamment son épingle du jeu. La baronnie sombra alors dans un certain chaos, des compagnies franches et des brigands arpentant la campagne, rançonnant les voyageurs et pillant les hameaux. Si Agrippa n'était franchement pas apprécié de ses sujets, qui voyait en lui un seigneur lunatique et froid, il s'attira leur respect et reconnaissance en réagissant sans concession à ces agissements dans sa seigneurie. Il fit brancher comme avertissement de nombreux brigands sur les routes menant à Breda. A la manière de brochettes, des piques bredaniennes perçaient les flancs des malandrins pendus par grappes de cinq. Breda resta ainsi relativement épargné par les bourrasques de la Guerre Civile, Aggripa manœuvrant pour la placer dans l'œil du cyclone.


Le seigneur de Breda a reçu de sa baronne l'instruction de lever les piques et de marcher vers Sainte-Berthilde. Les troubles et les guerres sont une occasion en or de consolider sa position.

Dans sa bibliothèque de la motte de Breda, Agrippa mâche de la Consoude et attend.

HRP

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Hops là, édité et terminé !

Bienvenue jeune filou !

C'est moi qui m'occupe de ta fiche. Et je dois avouer qu'elle était tout à fait chouette à lire !
Personnage intéressant, j'ai hâte de voir ça en jeu. Tu es donc validé.

Code:

[Métier] : Seigneur de Breda

[Race & Sexe] : Humain et masculin

[Classe d'arme] : Corps à corps & défensif

[Alignement] : Loyal mauvais

J'ai hâte de faire marcher mes piquiers au pas pour vous gente dame, merci ! :)