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 [Palais] Sur la trace d'une rumeur...

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Malag'eyl
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Malag'eyl


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MessageSujet: [Palais] Sur la trace d'une rumeur...   [Palais] Sur la trace d'une rumeur... I_icon_minitimeVen 2 Nov 2012 - 17:27


An 4 du Onzième Cycle

Ils n'étaient revenus d'Abyssea que depuis quelques semaines, et comme la tradition -non pas le bon sens- le voulait, ils en avaient passés une bonne partie en fêtes et beuveries diverses. Les soldats étaient toujours les premiers à commencer, dilapidant leur surplus de richesses dans les bordels et tavernes de la ville, revendant les biens et esclaves dont ils n'avaient pas l'usage pour leur profit. Se joignaient, rapidement, à eux les officiers tels que les kyorls puis les veldruks, une fois libérés des longues réunion de retour au puy, qui visaient à clarifier les futurs recrutements. Au vu de la situation politique, celles-ci avaient été particulièrement tendues.
Enfin, lorsque tout était terminé, les officiers supérieurs pouvaient parfois se joindre aux festivités, et bien souvent organiser leurs propres festivités. La rentrée d'un ost victorieux était donc une occasion attendues par tous les commerces de plaisances et les oisifs en mal de divertissements que comptait le Puy. Ce qui concernait déjà une population appréciable. Et c'était sans compter l'ensemble de la classe dirigeante qui se devait de calculer rapidement et efficacement si l'équilibre des pouvoirs pouvait s'en trouver changer et si oui dans quel sens. Ceux là dépensaient nettement moins en putains et en alcool, mais beaucoup plus en espions et en parchemin.

Tout cela visait donc à expliquer quelles circonstances avaient pus amenés Malag'eyl, le seigneur de guerre autant connus pour ses compétences au combat que pour son non-désir de tout amusement -à moins que l'on ne considère qu'ourdir de vastes plans dans l'ombre soit une forme de divertissement-, à être ainsi avachis dans un luxueux canapé de cuir, une coupe pleine à ras-bord dans une main -jusque là rien d'anormal- et une superbe créature métissée aux atouts de poids et aux atours légers blottie sous son autre bras.
L'espace d'une soirée, la demeure de l'Obok Senger s'était transformé en autre chose. Quelque chose qui rappelait un croisement entre un banquet noble humain et les soirées des tavernes populaires. Les drows avaient ainsi l'art d'allier la noblesse esthétique et la bassesse comportementale. La salle de réception était somptueusement dressé, des mets parmi les plus fins s'alignaient dans des plats communs -la règle d'or pour espérer la moindre confiance- sur une table dressée pour l'occasion et une armée de serviteurs parfaitement protocolaires allaient et venaient au milieu d'une foule de convives et de danseurs embauchés pour l'occasion. Les troupes de la sorte étaient rares au Puy, le plus souvent composés de métisses, puisque l'une des seules voies où leur exotisme n'attiraient pas méfiance.
Leurs artistes, qu'ils soient hommes ou femmes, se devaient néanmoins d'avoir un certain épanouissement sexuel, puisqu'il est connus que le drow fêtard est un animal en quête de plaisir charnel, et que le drow dirigeant n'a que rarement suffisamment de confiance pour se l'accorder avec un confrère. Bien sûr il est des exceptions, mais elles restent, justement, exceptionnelles.

Or donc, tandis que chacun des invités vaquait aux occupations habituelles lorsque la soirée était ainsi avancée, leur hôte se retrouvait à écouter le babillage d'une danseuse aux volumineux appâts qui de toute évidence souhaitait arrondir son salaire par quelques prestations supplémentaires. En connaisseuse, elle avait donc pris soin de s'intéresser directement à leur employeur, le plus à même de lui accorder un supplément. Elle s'employait donc à satisfaire le moindre de ses désirs, ce à quoi le nouveau senger ne trouvait rien à dire, se contentant la plupart du temps de vaguement opiner à ses questions. Lorsqu'elle se mit à complimenter ses tatouages, largement visibles sous sa tunique ample, il ne lui accorda dans un premier temps guère plus d'attention. Jusqu'à :



    « Mon Seigneur, vos tatouages sont parmi les plus beaux qu'il m'ait été donner de voir. Mais il leur manque encore la perfection...« Oh, vraiment ? J'ai fait appel aux maîtres tatoueurs les plus renommés, je ne vois pas quel drow pourrait les surpasser.« Drow, certainement pas, mais il se murmure des histoires sur les zurthans et leur tatouage.« Allons donc, ils ne sont qu'un ramassis de nomades sans art ni culture.« Ils y paraissent oui, mais leur tatouages possèdent des nuances de couleurs jamais vues, extraites ds plantes et de roches rares, connus d'eux seuls.« Intéressant, et dans ce cas pourquoi aucun artiste un peu ambitieux ne serait-il aller récupérer quelques uns de ces pigments pour améliorer son travail ?« Les Terres Stériles sont plus riches qu'on ne le pense, chercher au hasard prendrait des siècles, sans compter tous les mélanges possibles. Qui plus est, les zurthans n'en parlent pas, ou très peu. Mais l'on raconte que certains seraient capable d'emprisonner la magie elle-même dans les tatouages.« Des légendes. Je suppose qu'elles ne concernent que quelques ermites solitaires réputés loger au sommet des montagnes.« Pas exactement, puissant seigneur, mais peut-être pourrions-nous en discuter plus à l'aise ? »



Se faisant elle fit glisser sa main sur l'entrejambe de Malag'eyl, faisant par ses caresses croître son membre viril. Le drow jeta un regard désintéressé à la salle de réception. Elle s'était déjà vidée en grande partie de ses occupants, plusieurs s'étaient fait conduire par des domestiques à quelques alcôves privées et la plus grande partie de ceux qui restaient avaient déjà quitté les lieux. Malag'eyl se releva donc, but d'une traite le reste de sa coupe et la posa sur le plateau d'un serviteur de passage. Il tendit un bras à la danseuse qui le saisit toute sourire -faux bien sûr-.



    « Pourquoi pas, votre histoire a éveillé mon intérêt. »




Malag'eyl se réveilla bien avant la danseuse qui reposait contre son flanc. Il se dégagea de son étreinte et fit quelques pas. Sa tête lui rappelait les abus de la veille, mais ce n'était rien d'insupportable -quiconque était passé par les fêtes de victoire de la soldatesque savait ce qu'était réellement une cuite- aussi s'habilla-t-il d'un tunique avant de se diriger vers sa salle de bains. Quelques serviteurs, qui n'étaient pas réquisitionnés au nettoyage de la demeure, s'occupèrent de lui faire couler un bain. Tandis qu'il se lavait, Malag'eyl repensa à l'histoire de la veille.
La danseuse lui avait parlé d'un vieux maître qui aurait possédé l'art des tatouages arcaniques, avant sa disparition. Jusque là rien d'intéressant. Là où la légende devenait simple rumeur, c'est lorsqu'elle parlait d'une jeune danseuse, une sang-mêlée aux cheveux semblables aux flammes qu'elle manie, qui aurait reçus l'enseignement du maître avant de reprendre les routes.
Belle histoire, mais cela restait une histoire. Une fois propre, coiffé et parfumé, Malag'eyl se vêtue de riches vêtements et se prépara à payer l'ardoise de la veille.


____________________________


Mois de Karfias de la 7° année du 11° Cycle

Malag'eyl observait l'activité de la Chambre Magmatique par la fenêtre de son bureau. Avec les ordres récents qu'il avait donné, les temples de Teiweon et d'Uriz ne désemplissait guère.  Les soldats qui se préparaient venaient souvent prier en nombre, pensant qu'il s'agissait là d'une des dernières occasions de pouvoir attirer le regard des dieux sur leur personne avant de ne plus avoir pour seul autel qu'un petit tas de pierre et pour seul lien avec le divin les quelques prêtres qui accompagnaient souvent les armées en marche. Quoiqu'on fasse les soldats restaient très matérialistes et accordaient beaucoup d'importance à ce qui n'était pourtant que des détails.
Malag'eyl aimait à penser que les prêtres n'étaient que des intermédiaires destinés à se faire entendre des faibles d'esprits, et que les forts n'avaient besoin ni de temples ni de prêtre pour faire résonner leur prière dans la demeure des dieux. Et quand bien même ce ne serait pas le cas, Malag'eyl était plutôt du genre à penser que les dieux étaient un coup de pouce bienveillant -ou un énergique coup de poing destructeur- et préféraient les fidèles qui se donnaient les moyens de leurs ambitions. Aussi ses propres prières se constituaient-elles généralement en remerciement et hommages.

Il revint s'asseoir à son bureau et tritura machinalement la lettre qu'il avait préparée. C'était un peu stupide de sa part. Mais il y avait repensé, plusieurs fois. Et maintenant qu'il était au pouvoir il avait envie de savoir, d'être convaincus de sa véracité,ou non. Elle devait exister, qu'elle ait ou non ce pouvoir, cela devait partir de faits réels. Les rumeurs se construisaient toujours ainsi. Garnëk vint le prévenir que l'invité était arrivé et le fit monter. Lorsque Dreynass entra dans le bureau, il trouva son supérieur assit.



    « Ah, vous voilà enfin Dreynass. J'espérais bien vous voir avant votre départ.Car oui, vous partez, dans la journée même. Accompagné d'une escorte de cavaliers, que vous choisirez comme bon vous semble, et ce pour la principauté de Thaar. Nous avons là-bas quelques affaires encore en cours et j'ai besoin d'un homme de confiance pour les achever. C'est une mission diplomatique, officielle, donc, une fois là-bas, essayez de vous montrez raisonnable.Bien, vous allez devoir remettre en personne un message à l'ambassadeur drow qui réside là-bas. Je ne connais pas son nom à dire vrai, il dépendait plutôt du Conseil à l'époque où celui-ci existait encore. Aujourd'hui, ce ne doit plus être qu'un drow abandonné et une épine dans le pied de ce que je souhaite établir en Ithri'Vaan.Vous trouverez dans cette enveloppe quelques détails intéressants. Cette mission n'est pas secrète, mais il est pour autant inutile d'en dire trop. Est-ce clair ? Parfait, vous pouvez disposez. »



Le Streea Jabuuk salua et quitta le bureau, puis les appartements du Karliik Glenn. Lorsqu'il ouvrirait l'enveloppe, il pourrait y trouver une lettre  recouverte de l'écriture fine, régulière et sobre de Malag'eyl.



    ''Streea Jabuuk Rilynt'tar,Vous aurez pour mission d'annoncer, publiquement, à l'ambassadeur drow que nous lui retirons tous privilèges au Puy et ne lui reconnaissons plus aucune autorité. Informez le également qu'il sera désormais privé de tout soutien financier ou militaire émanant du Puy. S'il proteste ou vous menace, rappelez-lui qui donne les ordres, je n'aurais aucune peine à l'apprendre blessé.J'ai également une deuxième mission très particulière à vous confier. Celle-ci devra être tenue secrète au maximum, bien que son importance va sans doute vous échapper. J'ai besoin que vous me retrouviez une personne. Il s'agirait selon toute vraisemblance d'une sang-mêlée drow et humain, rousse, exerçant comme danseuse et possédant sans doute quelques pouvoirs élémentaires.Je suis parfaitement conscient que cette demande peut sembler idiote et irréaliste. Néanmoins j'ai mes raisons. De plus, en tant qu'artiste itinérante, vous n'aurez peut-être pas grand mal à entendre parler de son passage à Thaar. Si vous la trouvez, prévenez-moi aussitôt que possible et demandez lui de vous suivre à Sol'Dorn. J'insiste sur le fait qu'aucune violence ne doit être employée à son encontre.Du Karliik Glenn Zuhak''

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MessageSujet: Re: [Palais] Sur la trace d'une rumeur...   [Palais] Sur la trace d'une rumeur... I_icon_minitimeSam 3 Nov 2012 - 14:16

    Loin dans les profondeurs de la terre, dans la demeure familiale, Dreynass se laissait aller quelque peu. Ces derniers jours, certains s’entraînaient avec davantage d’acharnement, souhaitant être fin prêts le jour du départ lorsque d’autres, eux, voulaient profiter du mieux qu’ils le pouvaient de ces derniers instants de répit avant un éventuel départ. Au sein du second Ost, l’on rongeait son frein dans l’incertitude. Allait-on faire partie de ce groupe partant pour Abyssea ou, au contraire, allait-on sagement demeurer au Puy, victime de cette routine quotidienne que les plus âgés ne connaissaient que trop bien ?

    Le Streea Jabuuk, de son côté, attendait patiemment les ordres qui n’allaient certainement pas tarder à arriver, eu égard à l’effervescence qui régnait au Puy. Le regard qu’il portait sur une possible affectation s’avérait être mitigé. Abyssea n’était qu’une ville perdue au milieu d’un marais qui l’était tout autant, sale et humide de ces bourbiers visqueux qui l’entouraient. Il n’y aurait assurément rien à y faire de plaisant, si ce n’était la mission confiée, et celle-ci n’avait finalement pour elle rien de très ragoûtant. A en croire certaines rumeurs qui couraient çà et là en attendre d’ordres clairs et simples, l’on parlait de transformer une partie du fier deuxième Ost en une simple bande de bucherons courant les forêts de la même façon que l’eussent fait leur lointain cousin. Le drow fronça imperceptiblement les sourcils lorsque cette étrange et déplaisante pensée lui parcourut l’esprit ; voilà qui n’était pas pour lui plaire, mais les ordres restaient les ordres.
    Quant à la seconde solution, qui consistait à rester stoïquement au Puy, elle était non seulement dépourvue du moindre intérêt tout en prohibant toute possibilité de faits d’arme et, à son terme, d’éventuelles promotions, en sus de prolonger une existence plusieurs fois séculaire au sein de ce cratère sombre et gris qu’il avait parcouru quelque million de fois. Décidément rien de très reluisant dans tout cela.

    Et le temps passa sans que jamais ne vînt la moindre indication, jusqu’à ce jour, en vérité, où Dreynass reçut une missive le conviant dans le bureau du nouveau Karliik. Aussi irait-il très certainement à Abysséa, sans quoi l’on ne l’eût jamais convoqué pour lui annoncer simplement une affectation prolongée céans-même. S’il le faut, songea-t-il en haussant les épaules, pragmatique. Ce fut donc décidé et résigné qu’il s’engagea dans les couloirs du cratère en direction des appartements de son supérieur hiérarchique afin de prendre la véritable teneur de ses futurs ordres de mission. Jouer au bûcheron lui paraissait, somme toute, une idée bien trop primitive.

    Il laissa ses quelques soldats qui l’accompagnaient durant le trajet dans la salle de réception lorsque le drôle de nain vint le quérir, averti de sa présence en ces lieux.

    «Karliik Malag'eyl », salua-t-il sobrement après s’être incliné avec diligence cependant une fois que le petit domestique l’eût introduit auprès de son maître.
    S’il s’était attendu à partir pour Abysséa ou bien à demeurer au Puy, voilà que les nouvelles directives venaient de le détromper. Une mission des plus basiques, pour sûr, qui lui permettrait de voir du pays, quittant momentanément ce demi-siècle de morne accoutumance à un traintrain quotidien et sans intérêt. Annoncer quelques mots à un ambassadeur désillusionné et qui déchanterait aussi vite que le drow serait reparti pour le Puy, alors que le lourd impact que recelaient ces simples propos se ferait durement sentir. Un ordre qui changeait certainement de ce qu’il s’était figuré. Ce qui n’était pas un mal en soi ; à moins qu’il ne l’eût mal pris, eu égard à la médiocrité apparente de la mission.

    «Entendu », déclara-t-il après s’être emparé de la missive tendue par Malag’. Puis, après s’être incliné respectueusement, il tourna rapidement les talons, précédé du nain. Sur le chemin du retour, il ouvrit le parchemin, et son attention se focalisa bien d’avantage sur son contenu que sur le chemin qu’il empruntait, se contentant de suivre vaguement le domestique, les yeux rivés sur ce qu’il avait entre les mains. Si Dreynass venait de connaître l’objectif de sa mission, la deuxième partie, secrète, le fit ciller. Retrouver une sang-mêlée aux cheveux de feu, danseuse de son état ? Voilà qui restait pour le moins ambigu, effectivement, et la portée finale de cette mission lui échappait assurément. Si les sang-mêlés n’étaient pas si courant que cela, étant, pour la plupart, méprisés, il était certain qu’il en demeurât plus d’une dans le monde. Fût-elle seulement drow qu’il aurait eu une idée concernant les lieux à explorer, mais le métissage de la damoiselle compliquait sérieusement la tâche pour peu qu’elle sût se dissimuler habilement. Si elle se trouvait en terre humaine, la partie était loin d’être gagnée. Mais il aurait bien le temps d’y réfléchir plus tard une fois qu’il serait à Thaar, ou même sur la route y menant. Il avait déjà une première mission à mener, et c’était sur celle-ci qu’il devait d’abord se concentrer.

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