[salle d'entrainement - Palais] A vos ordres

Sujet: [salle d'entrainement - Palais] A vos ordres Sam 1 Mar 2008 - 8:56

RP non conforme au BG actuel

Ce Rp a été écrit à une époque ou le contexte de Miradelphia n'était pas le même qu'aujourd'hui. Il décrit des éléments d'univers, des personnages et/ou des évènements qui sont susceptibles d'avoir été modifiés par les refontes successives.
Nous le laissons à la disposition des lecteurs curieux. Vous pouvez y trouver de l'inspiration et quelques éléments à remanier selon votre bon plaisir, mais les BG actuels et le jeu récent priment sur son contenu.

En cas de doute, avant de réutiliser un élément ou un personnage, contactez le Staff.

Date estimée : Verimios 996:X

Les rues étaient désertes à cette heure de la nuit… Surtout dans ce quartier. Des torches disséminées dans les couloirs ne diffusaient qu’une lumière sale et tremblante qui offrait de nombreuses possibilités aux gens discrets... Le morceau d’obscurité qu’était devenue Maya se déplaçait de zone d’ombre en zone d’ombre, se tenant à l’abri du regard des quelques gardes postés ça et là. Ce n’était pas absolument nécessaire, mais cela lui plaisait d’agir comme si elle était en mission en pleine ville ennemie… Et puis il était assez satisfaisant de se prouver une nouvelle fois qu’elle était capable d’être aussi indécelable qu’un fantôme lorsque l’envie lui en prenait. Elle était vêtue d’un uniforme de couleur rouge sang, un rouge très foncé qui tirait vers le noir. Une couleur qu’elle adorait… Le tissu moulait ses formes d’une façon indécente, mais bien pratique en vérité. Elle avait laissé chez elle ses longues robes au tissu vaporeux et volant… Sa tenue ne s’ornait d’aucune sorte de décoration, c’était simplement une seconde peau qui cachait la naturelle, plus claire à sa grande honte. Ne restait que sa longue et sauvage chevelure blanche, dissimulée sous un capuchon tout aussi sombre que le vêtement qui cachait aussi la partie inférieure de son visage.

Maya volait vers la salle d’entraînement de Tebryn avec un entrain palpable. Son cœur battait à tout rompre tant elle était impatiente de revoir son maître. Au fur et à mesure qu’elle s’approchait de ses appartements, les gardes étaient plus nombreux, et plus réveillés. Pour la jeune drow, cela n’était ni agaçant ni inquiétant, mais plutôt excitant… Elle se faufilait avec agilité entre ces silhouettes droites et attentives, passant quelques fois à quelques centimètres de leur nuque sans qu’ils ne ressentent le moindre souffle de vent effleurer leur peau sombre. Arrivée devant la porte sculptée et ornée de motifs savants – des courbes d’argent qu’elle avait elle-même forgé – elle s’arrêta et sourit sous son capuchon. Il y avait une autre ombre dissimulée dans les ténèbres du coin du couloir, à deux mètres de la porte. Un autre fantôme…

-Maya… C’est toi ?

L’intéressée ne répondit pas, mais fit la moue, accroupie dans l’autre coin du couloir. D’ordinaire, elle arrivait à le surprendre… Décidée à réussir tout de même, elle chercha à tâtons sur le sol, et attrapa ainsi une petite pierre. Calculant ses gestes, elle l’envoya sur la porte, contre laquelle l’objet ricocha avant de rouler par terre. L’homme avait suivit des yeux le mouvement du caillou, surpris, et sursauta lorsque Maya lui embrassa la nuque avec voracité.

-Je t’ai eu.
-Non, je t’avais reconnu avant.

Il s’était retourné sans se relever, et parlait à voix basse pour ne pas alerter le garde à l’autre bout du couloir. Maya haussa les épaules et ne bougea pas d’un pouce tandis qu’il tâtait son corps à la recherches d’éventuelles armes dissimulées. La routine…

-Ce que tu fais est ridicule. Tu ne sais pas qu’il y a dans cette salle assez d’armes pour tuer un régiment ?
-Voyons Maya, tu sais bien que je ne rate pas une occasion de te toucher…

Il n’était pas sérieux, c’était encore un de leurs jeux auxquels ils se livraient à chaque fois qu’ils se voyaient.

-Et ça, qu’est ce que c’est ?

Il tenait devant son nez un petit couteau à lame très fine qu’elle avait caché contre sa poitrine, entre ses deux seins. Une nouvelle fois, elle haussa les épaules avec un sourire espiègle.

-C’était pour t’éviscérer, mais tu ne m’en a pas laissé le temps.
-Quel dommage… Si tu pensais que je n’irais pas chercher là, tu t’es trompée.
-Je savais que tu la trouverai. C’est un cadeau, garde là. Un chef d’œuvre forgé par Dame Pharn en personne, tu devrais te sentir flatté…
-C’est trop d’honneur, vraiment. Je penserai à toi lorsque je l’enfoncerai dans la poitrine de ma prochaine victime…
-Je t’envoie la note dans la semaine, le manche est en argent.
-Et je l’attend avec impatience. Tu devrais entrer, il sera là dans très peu de temps.

Maya se releva lentement, se dirigea vers l’imposante porte et la poussa doucement. Parfaitement huilée, elle ne produit aucun bruit. Après un dernier regard à son collègue, la jeune drow la referma derrière elle et se retrouva dans l’obscurité totale. Ses yeux cependant n’étaient pas totalement aveugles dans cet environnement… Elle fit quelques pas et s’adossa à un mur, prenant son mal en patience. Tebryn n’était jamais en retard…

Sujet: Re: [salle d'entrainement - Palais] A vos ordres Mer 5 Mar 2008 - 4:03

Cela faisait longtemps qu'il n'avait revu Maya...........Cette Sombre si particulière pour lui. Si particulière que même Jar'Lyn ne connaissait sa présence près du dirigeant des Sombres. Non Maya était et resterait à jamais l'ombre meurtrière de Tebryn. Le guerrier jeta sa cape sur ses épaules et se dirigea vers la Salle d'entraînement. Il aurait été inutile de tenter de se cacher pour aller à cet entretien, sa stature était par trop reconnaissable parmi les siens. Et puis chaque rencontre avec Maya était à visage découvert dans un endroit choisi avec soin pour qu'aucun doute ne filtre, aucun soupçon. Officiellement Tebryn se rendait à sa séance d'entraînement quotidienne.

Passant devant les gardes raides comme des piquets et lorsqu'il referma la porte, ses yeux cherchèrent immédiatement la silhouette si connue. Personne n'aurait pu la deviner, personne sauf Tebryn. Ces deux là se connaissaient trop bien pour pouvoir se tromper. Le Sombre posa sa cape sur un tabouret et s'avança vers la silhouette. D'un mouvement de main, il fit glisser la capuche, pouvant ainsi revoir les traits de son ombre. Ses doigts caressèrent la peau sombre un court instant, avant de déposer un baiser volatil sur ses lèvres.

Ce n'était pas un baiser d'amant, ni celui d'un frère et encore moins d'un ami. Maya n'était rien de tout cela, elle était tout simplement son âme damnée, ils étaient liés par le sang du souverain elfique. Ce régicide qui avait conduit à l'exil des Sombres les avait uni à jamais dans un relation complexe et ambigu.

Quel plaisir de te voir Maya.

Le guerrier n'était pas hypocrite et il était vraiment content de revoir la Drow à ses côtés, même si il savait qu'elle y était toujours silencieuse et invisible.

Enfin, la porte s’ouvrit sur la silhouette virile du dirigeant drow. Maya ne sursauta pas, elle avait entendu ses pas dans le couloir, mais un très agréable sentiment de plénitude saisit sa poitrine lorsqu’elle croisa son regard sombre. Chacune de ces entrevues était une petite fête pour ses sens, c’était seulement dans ces moments là qu’elle se sentait entière. Elle avait l’impression d’appartenir à cet être obscur, et savait que leurs destins étaient liés. Il caressa son visage et l’embrassa brièvement, autant de gestes qui signifiaient leur attachement l’un à l’autre sans pour autant entrer dans un des cadres usuels.

-Tebryn… Je suis heureuse de te revoir également.

Cela faisait très longtemps qu’elle ne l’avait pas vu… Lorsque ces rendez-vous étaient trop espacés, elle avait tendance à déprimer, se sentant délaissée et cherchant sans le trouver un quelconque intérêt dans son travail officiel. Forger des bijoux et des armes de luxe… Si cela n’avait pas été pour Tebryn, Maya n’aurait pas hésité à cracher dessus et à égorger un à un chacun de ses apprentis et assistants avant de se régaler de leur fluide vital. Cependant, la couverture était nécessaire pour continuer de travailler pour lui le plus efficacement possible, et pour cela elle aurait supporté bien pire.

La drow posa une main assurée sur le torse de son interlocuteur, appréciant le fait de le sentir vivant, bien vivant. Cela faisait des années qu’elle le protégeait contre tous, et nombreux avaient été les gens assez stupides pour tenter quelque chose contre lui. La plupart d’entre eux avaient finit discrètement sous le couteau de Maya, bien avant d’avoir mit leur plan à exécution.

-Il ne parlera plus, plus jamais. Avant de le tuer, je lui ai cousu la bouche avec l’une de ses plus grosses aiguilles. Il n’était pas très malin, mais je crois qu’il a compris que ses paroles avaient été indésirables...

Elle parlait du noble tailleur qui avait importuné le leader de ses propos diffamatoires, prononcés pour son plus grand malheur dans un salon fréquenté par l’un des espions de Tebryn. La réaction de ce dernier ne s’était pas faite attendre, son ombre avait frappé le jour d’après. Mais tout cela datait tout de même de quelques temps… Le seigneur des noirs s’était absenté un assez long moment sans prévenir personne – hormis Maya bien entendu, qui sans cela se serait sans doute lancée à sa recherche sans regard pour sa couverture. La missive signée l’avait cependant laissé désemparée, de par son flou et le vague de ses propos. Ne pas s’inquiéter ? Il en avait de bonnes… Garder un œil ? Pas facile, mais elle n’avait pas besoin qu’il le lui ordonne explicitement pour le faire. Il s’en était passé des choses durant son absence… Et toutes étaient désagréables. D’ailleurs il le savait peut être déjà, les remaniements avaient été nombreux depuis son retour.

-Y a-t-il quelqu’un d’autre à punir ? Quelqu’un à tuer ? Tu n’as pas eu besoin de moi pour éliminer les multiples traîtres ces derniers jours, d’après ce que j’ai vu… Mais il en reste, beaucoup, et ils sont bien trop proches de toi à mon goût. Laisse moi en finir avec eux, me délecter de leur souffrance… Ils regretteront leurs actes méprisables, tu sais que j’en suis capable.

Maya baissa les yeux, sûrement pour dissimuler un malaise qu’il décèlerait de toute façon.

-Je n’aime pas ce qui se passe en ce moment, c’est trop dangereux. Ils sont là, rapaces, à tourner autour de toi ; et tes alliés sont rares.

Elle avait du mal à l’avouer, mais elle était inquiète. Tebryn était et serait à jamais sa seule et unique source d’inquiétude…

Sa douce Maya, son âme damnée, son ombre. la seule qui pouvait se targuer d'avoir sa confiance totale, nous ne parlerons pas de Nyrteb, son statut était trop particulier pour qu'il rentre dans des cadres. Maya la seule à qui il pouvait tourner le dos sans avoir à craindre qu'une dague ne se plante entre ses omoplates. Pourquoi ne pas l'avoir proposé pour Reine alors ? Ça c'était une autre histoire et un peu d'égoïsme de sa part. En tant que son ombre, il pouvait l'avoir pour lui seul, alors que son épouse appartiendrait avant tout au Peuple. Ces rendez-vous, comme celui de ce soir était une chose qu'il ne voulait pas voir s'éteindre. Ils étaient liés par le sang et il ne voulait pas d'un lien plus...........officiel. Maya devait rester le secret, son secret, son beau secret.

Elle était la seule, l'unique qui avait su pour son départ. Elle était seule à avoir eut droit à une missive. Succincte certes mais pas même la future Reine n'avait eut droit à ces quelques mots. Pour l'empêcher de partir à sa recherche ? Pour la rassurer ? Qui sait............Leurs rapports étaient tellement étranges qu'il serait bien vain de vouloir chercher à comprendre. Cette main sur son coeur était bien la seule qui ne voudrait pas lui arracher pour lui ôter la vie. Fermement, il posa sa main sur celle de son assassin, le serrant brièvement. Que ferait Aetherya si elle savait ? De face sûrement rien, par derrière la vie de Maya deviendrait bien incertaine. Mais gare à la colère de Tebryn, si cela se produisait. Sa reine serait avant tout une assurance pour que le pouvoir lui reste, la mère de ses enfants mais elle n'aurait jamais le même statut que Maya qui comptait bien plus aux yeux du Sombre. Le guerrier l'écouta résumer la mort d'un dissident, un sourire cruel aux lèvres. Il n'y avait qu'elle pour distribuer ainsi la mort à ceux qui s'opposaient au Sombre. Elle les faisait souffrir comme si c'était à elle qu'ils s'en étaient pris. Non........elle serait peut être moins cruelle si on essayer d'attenter à sa propre vie. Car le Drow exécuté n'avait même pas cherché à tuer le guerrier, il avait juste parlé.

Ta cruauté est un tel plaisir ma belle Maya.

Cette histoire datait maintenant mais il s'en souvenait bien, comme chaque fois qu'il était question d'une mission de son assassin. Non.......le terme assassin n'allait pas pour Maya, il était valable pour les chiens qui, comme cette femelle, courraient derrière Ant'zar. Elle était au dessus de tout ça. C'était une artiste de la mort et non, une exécutante brutale et sans finesse. Dégageant sa main, il caressa les cheveux de la Drow, l'écoutant parler. Il s'étonnait que cette proposition ne soit pas intervenue avant. Si il la lançait à leurs trousses, ils ne leur restaient plus longtemps à vivre. Car Maya était d'une célérité surprenante lorsqu'il s'agissait de distribuer la mort pour Tebryn. Pourtant cette fois, il n'y aurait pas de massacre de ses opposants. C'était trop attendu, trop prévisible.

Je le sais ma belle mais nous ne pouvons encore frapper. Ils s'y attendent et le jour où je les frapperai par ton bras je veux que se soit une surprise totale. La Haute Prêtresse de Teiweon Danath’Korr est terrorisée, elle accuse tout ce qui se présente à elle d'être un de mes assassins. Et j'aime ça, elle ne sera plus jamais en sécurité. Elle pourra s'entourer de milliers de gardes du corps elle n'aura plus jamais la paix de l'esprit. Et ce qui risible c'est que le jour où elle mourra se sera par une personne qu'elle n'aura jamais vu à mes côtés. Alyryne mérite de rester en vie elle. C'est la plus intelligente de tous les mutins, de plus son frère est mon Maître d'Arme, Illiv’aere est un danger mais il a une faiblesse tout comme Ant'zar. Ces deux là, sont trop attachés au fils d'Alyryne, de là viendra leur perte. Tu auras leur vie mais pas maintenant ma beauté, pas maintenant.

Pour l'instant la priorité était l'union du peuple des Sombres face à la menace des trois autres races. Ils ne pouvaient se permettre de se perde en dissension qui faciliterait la victoire de leurs ennemis. Non........patience sera le maître mot dans cette affaire. Mais Maya ne semblait pas apaisée, son malaise était frappant aux yeux du Sombre qui connaissait si bien son ombre. Il entendit ses paroles et lui releva légèrement le visage en faisant descendre sa main de ses cheveux à son menton.

Je t'ai et cela me met plus en sûreté que si je me cachais derrière mes Cohortes. Mais tu as raison, la situation est loin d'être idéale il va me falloir redoubler de prudence et de fourberie. Mon mariage n'arrangera rien à cette histoire. Ils y sont tous opposés.

Les yeux dans les yeux avec l’être vivant qui comptait le plus pour elle, Maya ne s’étonnait pas de se sentir plus heureuse que tous les autres moments de sa vie où elle n’était pas en sa présence. Il était content d’elle, de son travail, il la félicitait… C’était tout ce qu’elle aimait, le but de son existence et de ses multiples occupations. Elle vivait pour ces quelques mots, pour la lueur de fierté qu’elle décelait dans son regard et pour le contact avec sa si sombre peau… Attentive, elle l’écouta répondre à sa demande avec son assurance habituelle, comme si tout ce qu’il pouvait dire entrait dans le cadre des axiomes et ne souffrait d’aucune contradiction. Pour Maya, c’était bel et bien le cas, et elle inclina la tête pour faire savoir qu’elle avait comprit l’idée de son maître. La sagesse de ses propos était cependant souvent en désaccord avec l’impulsivité de ceux de la jeune drow, qui, si elle avait pu, aurait passé nuit et jour à ses cotés pour veiller sur lui.

Il y avait eu de nombreux meurtres la nuit passée… Une véritable purge de tous les individus un tant soit peu noircis par un quelconque début de rébellion. Les Cohortes du grand Tebryn s’en étaient chargé, répandant le sang comme les nuages répandent l’averse. Maya admirait ces drows et avait pour eux un grand respect : il servaient le seigneur de tout leur courage et leur cruauté, autant de choses qu’elle-même ne pouvait pas faire ouvertement. Elle ne les enviait cependant pas, ne pouvant imaginer d’échanger sa place privilégiée contre quelque chose de ce genre… Quoiqu’il en soit, Tebryn offrait à son ombre la vie de tous ses opposant, mais pas pour tout de suite. Cela lui suffisait, bien que son sang en fulmine d’impatience.

La main contre sa joue puis sous son menton la rassurèrent plus que les paroles qu’il prononça… Il s’appuyait aveuglément sur elle, et cela la comblait de joie. Puis il parla de sa future épouse. Les commissures des lèvres de la drow s’affaissèrent légèrement à cette évocation. Pas de secret entre ces deux là, elle n’hésita donc pas à lui faire part de son avis et de ses soupçons.

-Oui, j’ai entendu dire que tu allais te marier… Une rumeur confirmée par l’un de mes clients.

Une teinte de reproche dans sa voix : il n’avait sans doute pas eu le temps de lui en parler lui-même…

-Encore une fois tu t’exposes plus que nécessaire. Aetherya ne m’inspire absolument aucune confiance… Cela fait des lunes qu’elle convoite ton pouvoir, et tu le lui sers de la plus agréable des façons. Je l’ai observé pendant ton absence… Elle s’est réunie avec les prêtresses un long moment, complotant je ne sais quoi. M’est avis que c’est une femme extrêmement intelligente, et tu dois le sentir aussi. Le jour où son intérêt ne se trouvera plus à tes cotés, elle te trahira sans hésiter.

Jalouse ? Peut être un peu. La Prime Sorcière pourrait, dans les temps à venir, profiter de Tebryn dans sa couche tous les soirs, alors que les occasions de Maya étaient bien peu nombreuses… Quant à sa place de reine, qu’elle se la garde ! Maya n’en voulait absolument pas, et si cela lui était un jour proposé elle refuserait sûrement. Offense à son sang noir, la jeune métallurgiste ne partageait pas le goût de ses congénères pour le pouvoir. Seul comptait Tebryn. Si il souhaitait s’unir à la pire des sorcières du Puy, elle le suivait sans réfléchir et surtout sans le contredire. D’autant que ses raisons étaient valables…

-Je comprends cependant ce qui te pousse à faire une telle chose. La Prime Sorcière sera la garantie de ton influence sur le peuple sombre, du moins jusqu’à un certain point. De plus, il faut avouer qu’elle n’est pas franchement désagréable à regarder… Une belle quitte ton lit que tu y fais entrer une autre, on peut dire que tu ne perds pas de temps.

Cette dernière phrase était une boutade, une plaisanterie visant à alléger ses propos. Elle pouvait se le permettre et s’en privait rarement. Un petit sourire amusé éclaira ses traits quelques instants et elle remonta sa main le long de son cou pour la loger derrière sa nuque avant de l’attirer vers elle. Tandis que son autre main se glissait dans le dos du drow, Maya se laissa aller contre lui dans une étreinte qui avait des accents de tendresse. C’était sa ressource, ce qui lui permettait de se montrer aussi forte face à tous ces obstacles contrariants… Elle inspira profondément, s’enivrant de l’odeur musquée qui imbibait la tunique du grand seigneur.

Le Sombre passa ses doigts dans le chevelure de sa belle tueuse, se délectant de leur douceur. En prêtant la plus grande attention à ne pas tirer sur les tendres fils d'argent, il porta une mèche à ses lèvres pour y déposer un baiser. Quelle étrange scène que celle-ci ......... Théoriquement il était le maître et elle le sujet mais quiconque assisterait à cette scène serait bien incapable de donner un nom à leur relation, tant elle était unique. Pas seulement pour le peuple des Sombres, mais aussi dans tout Miradelphia. Certes il existait nombre de personnes liés par le sang mais aucun tel que ne l'était ces deux là. Tebryn pourrait s'endormir sans défense dans la même pièce que Maya armée jusqu'aux dents sans éprouver une once de crainte, elle était la seule en qui il avait une confiance totale et celle-ci était réciproque car jamais le Sombre ne trahirait son ombre.

Le guerrier vit bien que Maya tiquait à l'idée de son mariage et il la comprenait. L'écoutant, il laissa un léger sourire amusé venir sur ses lèvres au fil des mots, jusqu'à ce qu'il pose un doigt sur les lèvres de la Drow en une demande de le laisser parler.

Ton client n'est pas au fait des derniers évènements, mais c'est logique car personne ne sait. Mon union n'aurait pas lieu, elle a servi de manœuvre pour mieux faire taire cette révolte et sonder les cœurs des mutins. Ces chiens se sont jetés dans le piège tête baissée.

Caressant un instant les lèvres de Maya, il le fit voyager vers la douce peau de sa joue, avant de se retirer.

Aetherya a quitté le Puy, sûrement pour toujours, comme Jar'lyn avant elle. Il semblerait que je ne sois pas fait pour être un époux.

Malgré le ton amusé, il y avait une grande vérité dans cette dernière phrase. Tebryn ne se voyait pas être encordé à une épouse, il avait toujours vécu libre et même si son rôle de Roi l'enchaînait à son peuple, il n'hésitait pas à briser cette monotonie par des "fugues". La dernière avait failli lui coûter son trône d'ailleurs. Mais laissons là ce sujet désagréable qui avait tendance à réveiller ses instincts de tueur. Comment pourrait-il continuer d'y penser alors que sa belle tueuse venait de se blottir contre lui. Tebryn se laissa aller à ce moment de tendresse et enroula un bras autour de la taille de son ombre alors que l'autre s'aventura à caresser doucement la nuque de Maya.

Un moment de calme dans cette vie intraitable et cruelle qu'était celle du peuple des Drows. Tebryn ne pouvait y échapper, il était prisonnier de cette société violente et décadente. Prisonnier volontaire il faut bien l'avouer, mais parfois cela devenait trop lourd, même pour un Souverain et dans ces moments là Maya apparaissait. Son ombre semblait être connectée à son esprit et savoir quand il était au bord de la rupture, elle était bien plus soucieuse de son bien être que ne le serait jamais n'importe quelle épouse ou maîtresse, car elle ne voyait pas en lui Tebryn Rylint'tar, Souverain des Sombres, mais simplement Tebryn.

Le guerrier relâcha doucement son étreinte et se recule, observant ce beau visage qu'il pourrait retracer les yeux fermés, il en connaissait chaque trait, chaque angle, chaque expression. Il se pencha et effleura ses lèvres des siennes.

Tu feras le malheur de celle que j'épouserai car aucune Drow ne pourra être dans mon esprit comme tu l'es.

Ne vous y mèprenez pas ce n'était pas une mièvre déclaration d'amour, c'était un serment d'un autre genre, beaucoup plus profond, beaucoup plus subtil que, il en était certain, Maya décrypterait sans problème. Elle avait toujours su le comprendre même dans ses silences. Il devait pourtant rompre ce moment de douceur pour des choses plus terre à terre et beaucoup moins agréables. C'est pourquoi il prit un peu de distance pour ne pas laisser son corps prendre le dessus sur son esprit, même si ça lui était difficile.

Il me faut la tête de Nazareth Ril'Elda, la tueuse d'Ant'zar. "Un lâche qui ramène son derrière sur son trône pour éviter de se le faire prendre", voilà comment cette chienne a osé me parler.

Et non, Tebryn n'avait pas oublié les mots virulents de la Drow, il avait, malheureusement pour elle, une excellente mémoire et une rancune sans fin. mais paradoxalement il ne voulait pas qu'elle finisse sa vie sous le poignard de Maya, non il avait un tout autre plan pour elle.

Je veux réunir des preuves contre elle pour l'humilier en public, je veux la voir lapidée par ceux là même qu'elle prend de haut, se croyant intouchable car à la solde de l'étalon de service.

Se rapprochant de son ombre, Tebryn posa ses mains sur les haches délicates de Maya, les caressant doucement.

M'y aideras-tu ma belle ?

Il lui demandais son avis, comme à chaque mission car il ne lui serait jamais venu à l'esprit de dire à Maya je t'ordonne de faire ça, le Sombre la respectait trop.

[Je me mets à genoux pour m'excuser de ce retard inexcusable. Ce n'est vraiment pas contre toi.]

[Oh… Oui, à genoux *_*]

-Vraiment ?

Curieusement, lorsqu’il lui annonça qu’il ne se marierait pas avec Aetherya, Maya avait ressentit une sorte de brusque euphorie, un sentiment éphémère qui était parti comme il était venu. Ce souffle de joie lui arracha un sourire. La prime sorcière partie, toutes ses craintes et ses inquiétudes quant à la sécurité de Tebryn s’envolaient, tout comme sa jalousie à l’égard de cette belle drow qui semblait avoir attiré le désir du souverain. Maya respectait ses envies sans jamais le contredire, il était libre de faire ce que bon lui semblait et c’était à elle de le suivre. Cette situation ne lui déplaisait en aucun cas, sans lui elle ne serait qu’une âme perdue et inutile… Cependant, concernant ses maîtresses… Elle avait toujours éprouvé ce pincement au cœur lorsqu’elle avait vent de l’une de ses liaisons. Elle n’aimait pas savoir qu’il touchait ces autres drows, qu’il leur donnait du plaisir. Elle n’aimait pas savoir que ces cruches s’imaginaient qu’il les aimait, qu’elles jouissaient de sa présence auprès d’elles dans leurs draps… La tueuse avait bien conscience que sa relation avec Tebryn était unique, cependant elle était de nature très égoïste et l’idée de le savoir dans les bras d’un autre lui déplaisait profondément.

-C’est une excellente nouvelle. Honnêtement, je préfèrerai que tu ne te marie jamais, je serai ainsi bien plus tranquille.

Le regard dans le sien, elle lui adressa un sourire entendu. Ils se comprenaient, il pouvait lire en elle aussi facilement que si il avait été sa conscience. Son Tebryn était à l’abris de la venimeuse sorcière, et Maya s’en portait bien mieux. Il chercha à nouveau le contact de ses lèvres, et elle le laissa les caresser en frissonnant de plaisir. Elle aimait lorsqu’il manifestait ainsi son besoin de se sentir plus proche d’elle… Les yeux pétillants, elle l’écouta encore une fois.

-Aucune ne te mérite, Tebryn.

Aucune à part elle-même, bien sûr. C’était sous-entendu, Tebryn connaissait Maya du bout des doigts, et donc sa prétention.

Puis, la discussion changea de registre. Nazareth… Oui, Maya connaissait cette drow. Une tueuse… Cependant elle n’avait aucune ressemblance avec cette mercenaire de bas étage ! Une catin qui s’offrait à ses maîtres comme une chienne sans honneur. L’ombre de Tebryn avait eu vent de ses exploits, tout comme elle avait vent de la plupart des rumeurs du Puy. Elle méprisait ce genre de drows. Lorsque Tebryn lui annonça qu’il désirait en finir avec elle, Maya prit une soudaine inspiration et fit claquer sa langue d’impatience. Son regard fiévreux trahissait la folie qui dansait derrière ses pupilles… Du sang, enfin ! Nazareth avait osé insulté le Grand Sombre, oui, cela méritait châtiment. La tueuse en tremblait de rage. Elle s’imaginait déjà passant sa longue lame dans le corps de sa victime, déchirant chair, tendons, muscles, organes… Elle entendait ses cris, elle se délectait d’avance de la peur et de la souffrance qu’elle lirait dans ses yeux, lorsque Tebryn continua.

Aussitôt, son ombre se renfrogna. Non, pas de sang… Sa déception se traduisit par une moue quelque peu boudeuse. Ses pupilles retrouvèrent leur teinte normale tandis que leur propriétaire fixait son interlocuteur avec sérieux. Elle ferait selon son désir, comme toujours, ni plus, ni moins.

-De preuves… Quel genre de preuves ? Quelle est la stratégie que tu veux mettre en place pour la descendre ? Je suis d’accord, bien sûr, je ferai ce que tu veux. Tu sais que je ne te refuserai jamais rien...

Elle fouilla dans sa mémoire, réfléchissant déjà à ce qu’il convenait de faire. Il fallait trouver un moyen de se rendre chez la jeune tueuse… Habitait-elle chez Ant’zar, son maître ? Soudainement, un fait revint à sa mémoire.

-Tu ne le sais peut être pas mais… Il l’a engrossée. Son maître, Ant’zar… Ce n'est pas officiel, mais cela ne fait aucun doute. Cela ne fera qu’un bâtard de plus à sa collection déjà conséquente.

Qu’elle soit enceinte ou pas d’un rejeton de « l’étalon » ne changerait sûrement pas la donne. De fait, elle serait moins efficace et Maya, qui même sans cela n’avait pas de soucis à se faire, verrait sa tâche simplifiée

Le sourire de Maya eut comme réponse une légère infection des lèvres de Tebryn. Il ne pouvait s'empêcher de penser que la Prime Sorcière aurait sûrement connu des heures malheureuses à ses côtés si il l'avait épousé car son ombre n'aurait pas lâché la Reine d'une semelle à la recherche d la moindre chose qui lui permettrait de la faire chuter. Le Sombre n'en prenait d'ailleurs pas ombrage car il n'y aurait pas été question d'une lutte pour le pouvoir ici mais simplement la manifestation des sentiments de Maya. Hors lorsqu'il était question de la belle Drow, le guerrier devenait
curieusement très tolérant, en tout cas curieusement pour ceux qui n'était pas au courant de leur lien, autrement dit tout le peuple des Elfes Noirs.

-Aucune ne te mérite, Tebryn.

Cette fois c'est un franc sourire qui vint fleurir sur les lèvres et les yeux
du Sombre. Elle avait raison, aucune Drow ne pourrait jamais égaler Maya à ses yeux, au mieux elle ne serait qu'une pâle copie. Malheureusement le jeu du pouvoir ne permettrait pas à Tebryn de s'unir à son assassin et à bien y réfléchir c'était peut être un mal pour un bien, car ainsi il pouvait profiter égoïstement d'elle d'une façon exclusive. Oh il n'était pas idiot, il savait parfaitement que la Sombre avait des amants comme lui avait des maîtresses, après tout la Nature dotait chacune de ses créations de besoin qu'il fallait satisfaire, mais aucun des ces Drows n'avait d'importance aux yeux de Maya, ils n'étaient que le moyen d'assouvir ce besoin.

Lorsque la discussion se recentra sur les affaires du Puy et plus particulièrement sur Nazareth, Maya reprit son attitude tueuse, et Tebryn comprit qu'il n'aurait peut être pas du rapporter les dires de l'assassin d'Ant'zar. Son ombre tremblait de rage, le regard illuminé d'une flamme meurtrière et dévastatrice. Il se rapprocha d'elle et lui prit le visage entre ses mains, baissant le sien pour lui offrir un baiser plus poussé que ceux qu'ils avaient échangé depuis son arrivée. Ce geste avait pour but premier d'apaiser Maya, de faire baisser cette tension qui c'était emparée d'elle mais aussi de s'excuser de ne pas lui offrir la tueuse en pâture.

Ce serait lui faire trop d'honneur que la faire périr de ta main.

Non cette idiote méritait d'être humiliée, de devenir réellement le chien qu'elle aimait jouer auprès de son maître. D'ailleurs la nouvelle que lui annonça Maya le fit éclater d'un rire franc. Bien......finalement il aurait peut être moins de difficulté que prévu à la briser.

Bien ma belle ................ Je sens que nous allons nous amuser.

Mais en parlant d'Ant'zar, une petit souvenir lui revint.

Depuis qu'il a la garde de ma fille, je fais surveiller Ant'zar et on m'a rapporté qu'une métallurgiste s'est rendue chez lui pour une livraison
et qu'elle y est restée un très long moment.

Même si il ne le demandait pas, il venait de lui poser la question sur ce
qu'elle avait fait chez son ennemi.

Se rendant sans doute compte de la réaction de son ombre, Tebryn donna à Maya un long baiser dont elle profita le plus possible. Il était inquiet ! La drow se permit de lui adresser un sourire entendu lorsqu’ils reculèrent, l’éclat de ses dents effilées apparaissant dans le noir. Elle était incapable de désobéir à l’un de ses ordres… Si il lui demandait de ne pas la tuer, elle ne la tuerait pas, même si la chose la démangeait. Elle avait appris au fil des années à se maîtriser et à dompter ses pulsions sauvages. Pour lui uniquement, pour mieux le servir et surtout, surtout ne pas le décevoir. Ceci aurait été la pire des punitions qu’il aurait pu lui infliger… Il pouvait la fouetter, la torturer, la dépecer, l’éviscérer si cela lui chantait, elle se plierait à ses désirs sans rechigner, mais un seul regard déçu ou méprisant la pousserait sur l’instant à s’enfoncer l’une de ses précieuses lames dans le cœur afin de ne plus jamais avoir à en supporter un autre.

-J’agirai selon tes désirs, Tebryn, et uniquement selon les tiens.

Après tout, une humiliation valait peut être mieux que la mort dans ce cas précis… Le Grand Sombre savait ce qu’il faisait, et si traîner Nazareth sous les huées lui faisait plus plaisir que de contempler son sang maculant le sol, et bien Nazareth serait traînée sous les huées. Par Maya, bien sûr, ou du moins grâce à elle. En insultant son maître, la petite catin avait aussi insulté son ombre, et cette dernière ne pouvait s’empêcher d’éprouver une haine bouillonnante à son égard.

-Oui… J’espère que tu seras satisfait de mon travail. J’y prendrai plaisir aussi.

Le petit rire cruel qu’elle lança s’étouffa cependant bien vite dans sa gorge, alors que Tebryn parlait de sa visite à Ant’zar. Maya ne voulait rien lui cacher, si elle ne lui en avait pas parlé c’était pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait pas grand-chose à se reprocher, et qu’elle savait qu’il serait vite au courant. Rien à se reprocher ? Mais alors pourquoi un stupide nœud de stress venait-il de lui enserrer les entrailles ? Elle contracta son abdomen, pressée de le voir disparaître. Elle ne souriait plus, désormais, et fixait sa raison de vivre droit dans les yeux pour qu’il se rende compte lui-même de sa sincérité, et qu’il vérifie de fait qu’elle ne l’avait jamais trahi.

-Ant’zar avait commandé il y a longtemps déjà une bague à la bijouterie. Je suis allée livrer l’ouvrage moi-même, comme souvent. Ce chien n’était alors qu’un petit noble insignifiant, et sa réputation en tant qu’amant était dithyrambique. Je…

La bouche de Maya trembla, elle du s’arrêter à ce point de son récit quelques secondes, le temps de reprendre le contrôle sur ses nerfs. Elle craignait plus que tout la réaction de Tebryn…

-J’en a fait mon amant, pour cette fois-ci uniquement. Il a comblé mon corps, Tebryn, seulement mon corps. Rien de ce que je savais ne laissait alors supposer qu’il se dresserait un jour contre toi. Si j’avais su, je…

Sa bouche trembla de nouveau.

-Je l’aurais tué tout de suite.

Elle se détestait d’avoir succombé aux avances d’Ant’zar – avances qu’elle avait elle-même encouragées - , cet épisode était une énorme erreur qu’elle regrettait au plus profond de son âme, même si rien ne laissait présager une telle ambition derrière ce personnage quelque peu ridicule qu’était alors le drow. Un jeune fougueux avide d’entendre les cris de plaisir de ses compagnes. Elle l’avait sous-estimé, de beaucoup.

Maya n’avait cessé de sonder le regard de son maître, agitée et très inquiète. Si il réagissait mal à la nouvelle ? Elle posa une main sur la joue sombre, pour se rassurer. Alors qu’elle gémissait sous les assauts de l’étalon bleu, c’était à lui qu’elle avait pensé, c’était avec lui qu’elle s’était unie. Comme toutes les autres fois.

Et si il refusait dès à présent de la toucher, maintenant qu’il savait qu’Ant’zar l’avait fait aussi ? La sombre secoua la tête à cette pensée. Etre privée de la tendresse de Tebryn lui serait insupportable. En réalité, c’était leur premier rendez-vous depuis des lustres, il l’avait longtemps laissé sans nouvelles, elle avait dû supporter son absence de longs mois… Lorsque cela arrivait, l’ombre se trouvait dans un tel état de manque qu’elle multipliait les amants, cherchant sans le trouver dans ses divers ébats l’apaisement et la plénitude qu’elle ressentait en présence de son maître. De cela, ce dernier était conscient. Elle ne se serait pas risquée à le lui rappeler, la dernière chose qu’elle souhaitait étant de se décharger de la responsabilité de ses choix en lui mettant ses propres erreurs sur le dos.

Le baiser eu l'effet escompté et Maya se relâcha entre ses bras, le sourire qu'elle lui offrit rassurant le Sombre, il n'aimait guère voir la belle Drow dans cet état. Ce n'est pas pour autant qu'il se faisait des illusions sur la haine de son ombre envers Nazareth, celle-ci au moindre faux pas verrait sa tueuse lui fondre dessus, mais au moins elle ne périrait pas des mains de Maya et c'est ce qui importait à Tebryn, il voulait voir cette petite putain être humiliée, être détruite mais pas physiquement. Il ne fallait pas croire qu'il n'y avait que les paroles de la tueuse d'Ant'zar qui l'avait blessé. Il y avait longtemps qu'il avait pris l'habitude d'être insultée et les mots à son égard coulaient sur lui, mais à travers Nazareth, c'était Ant'zar qu'il voulait toucher. Pour l'instant il ne pouvait agir contre son Prime Conseiller directement alors il se vengerait de lui de manière détournée jusqu'à ce que le Drow fasse le pas de travers qui signerait sa fin.

Réfléchis ma douce à l'horreur que sera pour cette catin d'être humiliée, elle qui transpire l'orgueil. Se sera plus douloureux pour elle que n'importe quelle mort.

Et grâce à l'information de Maya un plan venait de germer dans son esprit. Il avait encore besoin de temps pour l'affiner mais l'idée principale était là et se serait savoureux, très savoureux. D'ailleurs son regard ne laissait aucun doute sur la cruauté du guerrier à cet instant, les temps seraient sombres désormais pour Nazareth et quelque part pour son maître aussi. D'ailleurs en parlant de lui, Tebryn demanda des précisions à son ombre sur ce qu'elle avait fait chez lui. Maya abandonna son sourire, confirmant les soupçons du Sombre sur ce qui c'était passé et les yeux de Tebryn devinrent orageux.

Il écouta attentivement les explications de sa tueuse, tout le corps contracté alors qu'elle lui avouait ce qu'il craignait d'entendre. C'était stupide il le savait, après tout ce chien avait aussi possédé Aetherya qui aurait du être son épouse et il n'avait pas ressenti une telle ........... jalousie lui envahir les entrailles. Il avait éprouvé de la haine et plus un brin de vexation mais pas de la jalousie comme là.

Sentant la main de Maya sur sa joue, il sursauta, mais se reprit vite et posa sa main sur celle de son ombre, l'appuyant contre sa joue alors que ses yeux e fermaient pour ne pas montrer à la Drow, la douleur que lui provoquait cette nouvelle. Mauvaise idée, car immédiatement des images de Maya sous Ant'zar lui vinrent à l'esprit et un grondement sourd s'éleva de sa gorge. Aussitôt ses bras encerclèrent la taille de sa tueuse pour la ramener contre lui dans une étreinte possessive. Il ne disait rien pour se laisser le temps de se calmer car il connaissait sa belle Maya et savait qu'une seule de ses paroles pourrait le conduire à commettre un acte irréparable ce qu'il ne voulait pas.

Finalement sans la relâcher, des mots vinrent rompre le silence. Bas, presque murmurés.

Je ne suis pas déçu Maya, j'ai juste mal de savoir que ce chien t'a sali en posant ses mains sur toi. Pour moi c'est pire que si il t'avait frappé ou violé. Mais je comprends pourquoi tu as fait ça et je ne t'en veux pas. Sache le.

Il n'y avait que Maya qui pouvait entendre des mots emplis d'une telle tendresse de la part de Tebryn. Il n'y avait qu'à elle qu'il pouvait exprimer un intérêt aussi profond.

Au lieu de la rejeter, de la repousser loin de lui, Tebryn garda le silence quelques longues secondes. Inquiète, Maya resta figée, le souffle court, jusqu’à ce que les puissants bras sombres se déplient pour enserrer sa poitrine et la ramener contre lui. Alors, elle se laissa aller contre son épaule et expira longuement. Elle avait craint, un instant, que l’erreur qu’elle avait commis ne lui soit fatale. Des mots murmurés parvinrent à son oreille, lui arrachant un demi sourire de soulagement. Elle ferma les yeux et se hissa sur la pointe des pieds pour effleurer de ses lèvres la nuque de son maître, faisant preuve d’une douceur rare, avant de les mener à l’oreille de Tebryn dans laquelle elle versa quelques mots.

-Je regrette. Il n’obtiendra plus jamais de moi autre chose qu’un coup de dague entre deux côtes…

Elle se recula, plongeant une nouvelle fois dans les yeux du Grand Sombre. Son cœur se serra d’allégresse en n’y lisant aucune trace de déception ou de mépris. Il était cependant peiné, elle s’en rendait compte, et être la cause de cet état la rendait extrêmement furieuse contre elle-même. Quelle idiote, vraiment ! Tebryn avait de nombreux soucis depuis son retour, lui infliger une nouvelle préoccupation était impensable. Soucieuse de son bien-être, la drow lissa du bout des doigts les plis qui s’étaient formés sur le front de son maître.

-Je ne suis qu’à toi, Tebryn.

Il le savait, bien sûr, mais elle jugeait nécessaire de le lui rappeler à cet instant.

Désireuse de changer de sujet, elle repensa à ce qu’ils envisageaient juste avant. Détruire Nazareth Ril’Elda, orgueilleuse tueuse au service d’Ant’zar et future mère d’un autre de ses bâtards. Un travail des plus plaisants en perspective !

-Penses-tu qu’Ant’zar se sentira concerné par l’enfant qu’il a fait à cette chienne ? Il se peut qu’il ne le reconnaisse pas, par rapport à sa chère haute prêtresse… Possible que Nazareth se soit mise elle-même en mauvaise posture. Alyryne pourrait s’en mêler.

Si c’était le cas, alors Nazareth risquait fort de ne pas en réchapper. D’une certaine manière, son sort était déjà scellé. Sauf bien sûr si Tebryn changeait d’avis… Ce qui n’arriverait pas. Il y avait cependant quelque chose que Maya ne saisissait pas.

-Comment comptes-tu t’y prendre pour la déshonorer ? Explique moi exactement ce que tu comptes faire, et ce que tu attends de moi… Elle n’est pas si vulnérable que cela. Rien d’infaisable au demeurant, mais je suis curieuse.

Maya possédait de multiples talents, divers et variés. Elle pouvait se rendre aussi invisible qu’un souffle de vent, manier les armes légères aussi bien que Tebryn lui-même, esquiver sans mal la plupart des coups, mais aussi jouer la comédie parfaitement. Ainsi, personne n’avait jamais découvert que Maya Pharn, métallurgiste de renom et politiquement neutre d’après son comportement, était en réalité l’âme damnée du chef des Sombres, et tuait régulièrement avec ses propres créations. Cette dernière capacité l’aiderait sans doute à percer les défenses de sa nouvelle proie, et de faire d’elle ce que Tebryn désirait.

Comment aurait-il pu lui en vouloir alors qu'il se savait responsable en grande partie de ce qui était arrivé ? Il ne pouvait lui donner toute l'attention qu'elle méritait, il était toujours à bouger, tenu loin d'elle par ses obligations et la tenant loin de lui pour qu'elle reste une ombre que personne ne puisse soupçonner. Tebryn, la garda contre lui, se maudissant d'être aussi injuste envers sa belle Maya qui comme une Reine subissait sans jamais se plaindre, sans jamais faillir dans sa fidélité. Elle était la seule en qui il avait confiance, la seule à qui il exposerait son corps sans défense sans se tenir sur ses gardes.

Un coup de dague entre deux côtes ? Se serait une mort trop douce pour ce minable. Mais je te promets que le jour où il tombera, tu pourras lui faire payer de t'avoir ainsi salie.

Car non, il ne considérait pas sa tueuse comme coupable de s'être ainsi offerte à son ennemi. Pour lui il n'y avait qu'un responsable, qu'un seul être à punir pour cela : Ant'zar. Son Prime Conseiller, donnait chaque jour à Tebryn des raisons supplémentaires pour le détruire. comme si le fait qu'il ait tenté de le renversé n'avait pas suffi. Néanmoins le Sombre n'était pas stupide, il savait parfaitement que pour l'instant il avait les mains liés, il devrait attendre pour le voir chuter et ne jamais se relever. L'ancien étalon n'était d'ailleurs pas celui qui lui poserait le plus de soucis. Mais ça c'est une autre histoire.

Il lui sourit pour ne pas la rassurer totalement et aussi pour la remercier de sa phrase. Elle était à lui et uniquement à lui. Il aurait aimé vouloir lui dire la même chose, mais malheureusement Maya devrait toujours le partager avec son peuple. C'était le devoir d'un Souverain d'appartenir à ceux qu'il gouvernait.

La conversation se recentra sur un sujet moins douloureux pour Tebryn et il remercia d'un léger mouvement de tête son ombre.

Justement tu mets le doigt sur le problème de Nazareth : Alyryne. Qu'Ant'zar ait réellement où non engrossé sa tueuse ne nous concerne pas, ce qui compte c'est que les gens le croie. Il la conserve à ses côtés alors qu'il ne lâche plus sa prêtresse. Je ne sais pas comment Alyryne réagira. Peut être qu'elle s'en moquera, et ne croira pas à cette paternité. Mais pas les fidèles d'Uriz. Une telle offense à la Haute Prêtresse est une offense à Uriz même, en tout cas je ou plutôt tu te chargeras de pousser les gens à penser ainsi.

C'était une mission totalement différente de celles qu'il lui confiait habituellement. pourtant elle était tout aussi meurtrière, mais se serait une mort lente, une espèce s'asphyxie qui prendra Nazareth à la gorge et par extension Ant'zar car le peuple s'en prendrait à lui aussi.

En tout cas c'est la première partie de mon plan et si il ne fonctionne pas et bien ....... j'ai d'autres cartes à mon jeu, qui feront passer cette idée pour une douce comédie.

On lui avait fait comprendre qu'il était naturel que l'on ait voulu sa place, que l'ambition était quelque chose d'inné chez les Sombres, il leur montrerait que d'autres qualités étaient naturelles aux Sombres et que les mots cruauté, rouerie, malice ne lui étaient pas inconnus loin de là. On le pensait faible, il allait se faire un plaisir de leur démontre le contraire.

Sais-tu comment est morte ma famille Maya ?

Cette question pouvait paraître bizarre puisqu'ils étaient si proches, mais rappelez-vous que Maya et lui s'étaient rencontrés chez les Sylvains, bien après le massacre de sa famille par Tebryn lui même. Le rapport entre cette question et leur conversation .............. vous le comprendrez assez tôt.

L’Ombre écouta attentivement ce que lui expliquait son maître, l’oreille délicieusement proche de sa bouche. Alyryne et sa fonction seraient donc les outils de la vengeance de Tebryn. Maya était là pour s’en assurer. Elle avait saisi son rôle dans l’affaire à suivre, et l’accepta d’un grave hochement de tête. Ses lèvres s’étirèrent en un mince sourire carnassier. Ce ne serait pas bien difficile, voire même amusant. Manipuler les autres était pour elle aussi simple que d’égorger un enfant de Diantra. Son travail serait effectué à la perfection, et Tebryn pourrait être fier d’elle. Oui, le Grand Sombre serait très fier de son ombre, et rien ne pouvait la combler davantage.

-Bien. J’agirai selon tes désirs, Tebryn. Dans peu de temps, chaque habitant du Puy saura que le Prime Conseiller offense gravement Uriz en se parjurant auprès de la Haute Prêtresse. Nazareth sera haïe de ceux qu’elle regarde aujourd’hui de haut.

Elle leva sa main pour passer ses doigts derrière la nuque de Tebryn. Sa dernière question la troublait… Jamais ils n’avaient abordé ce sujet lors de leurs discussions, Maya n’osant s’aventurer trop loin dans l’intimité de son maître. En réalité, ils s’étaient connus dans la grande capitale elfique, du temps où Tebryn était premier conseiller du roi des elfes. Ces imbéciles ne s’étaient pas méfiés de lui, ou du moins trop tard… Et ils l’avaient payé de leur souverain. Maya était là, et elle était fière aujourd’hui de savoir qu’elle avait aidé Tebryn alors même qu’il n’avait pas encore fait ses preuves en tant que leader. Elle avait vu en ce conseiller à peau noire un être puissant à l’avenir prometteur, mais avait été subjuguée dès leur première rencontre. A peine leurs regards s’étaient-ils croisés qu’elle avait été certaine de ne jamais le quitter. La suite démontrait qu’elle avait eu raison d’y croire… Dès lors elle n’avait plus œuvré que dans son intérêt.

Tebryn s’était hissé au sommet sans réelle difficulté, Maya à ses cotés. Lui et son ombre convinrent que la drow devrait désormais cacher sa véritable nature afin de le servir avec plus d’efficacité. Cela avait été un véritable déchirement pour elle de ne plus pouvoir passer le plus clair de son temps en sa compagnie, mais elle savait aussi que la situation était plus facilement manipulable si elle se terrait dans l’obscurité, frappant là où on ne l’y attend pas. Eux qui avaient fait de grands projets dont la plupart s’étaient déjà réalisés, eux qui avaient si souvent combattu ensemble, eux dont l’attachement n’était plus à démontrer, ne se voyaient plus que durant des entretiens de plus en plus espacés, de plus en plus brefs. Maya en souffrait, en silence. Elle savait que c’était pareil pour lui, l’exprimer ne leur aurait fait que plus de mal… Il y avait des choses plus importantes que leurs désirs, il y avait le peuple drow et son avenir, dont le destin reposait entre les mains de Tebryn. Que valait-elle à coté de cela ? Son seul espoir était que, une fois les autres peuples écrasés, une fois que la domination noire serait acquise, elle pourrait redevenir Maya. La véritable Maya, celle d’avant, celle qui ne se montrait plus que durant ces rares et précieux moments d’intimité avec son maître.

-Non.

L’Ombre posa une main sur chaque épaule du Grand Sombre, l’observant de ses grands yeux de chat aux pupilles verticales. Elle serra doucement les doigts, grognant presque sous l’effet de l’impression de bien-être qui saisissait invariablement sa poitrine lorsque Tebryn était devant elle. Elle allait de toute évidence en apprendre un peu plus sur lui, et l’idée l’enchantait.

J'ai confiance à toi ma douce.

Oui, il connaissait parfaitement les capacité de Maya et nul doute qu'elle mettrait un zèle particulier à salir Nazareth et Ant'zar par la même occasion. Aucun d'eux ne sortiraient entier de cette campagne de diffamation et même si ils réussissaient à vaincre la rumeur, ils n'en resteraient pas moins salis, une senteur soufrée les entoureraient dans leurs moindre gestes. Il y aurait toujours un soupçon au dessus de leur tête et la moindre de leurs erreurs s'en retrouverait décuplées. Finalement que la rumeur prenne ou pas, Tebryn gagnerait quelque chose.

Tout à réfléchir à tout ce qu'il avait à gagner, le Sombre en aurait presque oublié la question qu'il avait posé à son ombre. C'est les doigts de Maya caressant la peau sensible de sa nuque qui le lui rappela. Ses yeux scrutèrent les traits de la belle métallurgiste, cherchant au fond de lui les mots pour lui expliquer tout cela. Lorsque Maya l'avait connu, il ne se livrait guère, même à elle, comme si il cherchait à oublier la partie de sa vie d'avant son poste de Conseiller du Souverain des Sylvains. Et c'était vrai, toute la souffrance qu'il avait du subir, l'avait bâti tel qu'il était aujourd'hui mais restait une plaie que rien ne pourrait cicatriser.

Je les ai tué. Mes parents, mes sœurs, mon frère. Tous.

Lui le petit dernier, celui dont on n'attendait rien.

J'ai eu le malheur de naître avec un jumeau. Un être difforme qui aurait fait passer un nain pour un modèle de grâce et de beauté.

Sa mère aurait voulu tuer cet enfant monstre mais les Lois Drows déjà interdisait l'infanticide sous peine de mort. La natalité avait toujours été un problème pour ce peuple et le moindre petit tout monstrueux soit-il devait vivre. Tebryn et son jumeau avait alors servi à évacuer la frustration de leur famille.

Mon jumeau étant un monstre dans le corps, je devais l'être dans l'âme du moins c'est ce qu'ils ont pensés. Mon éducation a été confié à mon frère aîné.

Éduqué est un bien grand mot, sauf si l'on compte les coups et humiliations comme une manière d'éduquer. Les Drows n'étaient pas tendres avec leur progénniture mais ils avaient un minimum de retenue, il était rare qu'ils rouent un enfant de coups jusqu'à ce qu'il s'évanouisse. Pour Tebryn s'était quotidien, normal.

J'ai ensuite suivi une formation pour être un guerrier et c'est là que j'ai fomenté leurs meurtres. Ils ne juraient que par le sang, la violence, les armes, c'est le poison qui a mis fins à leurs jours.

Ensuite .............. ensuite il avait du fuir la colère du clan et se réfugier chez les Sylvains. La suite Maya la connaissait, puisque elle était entrée dans sa vie à cette période. Mais elle devait sûrement se demander le rapport entre l'histoire de Tebryn et leur problème : Ant'zar et Nazareth. Il y avait pourtant un rapport, très important même. Un rapport que seul un esprit tordu pouvait trouver et surtout mettre en œuvre.

Telle une statue de marbre, Maya resta figée lorsqu’il lui raconta enfin ce qu’il avait fait de sa famille. Elle ne cilla pas, ne montra aucune émotion. Elle ne voulait surtout pas qu’il pense qu’elle le jugeait… Ce n’était pas le cas ! Quoi qu’il ai fait, quoi qu’il fasse, quels que soient ses choix, elle le suivrait en l’approuvant, toujours. Qu’il ait tué sa famille ne l’étonnait guère… Tebryn était un guerrier, un être de sang et de pulsions, elle lui appartenait entre autre pour cette nature si particulière. Elle se contenta de la tenir par les épaules, le regard perdu dans le sien, buvant ses paroles comme si il s’était agit du plus savoureux des nectars.

Il parla d’un frère jumeau difforme. Aussitôt son esprit vola vers Nyrteb. Le lien qui unissait ces deux-là lui avait toujours échappé… Pourtant jamais elle n’avait éprouvé de jalousie. C’était étrange. Jamais elle n’avait non plus osé en parler à Tebryn, sentant qu’il le ferait lorsque l’envie lui prendrait. Au lieu de cela, il enchaîna sur son histoire. Le poison… Tebryn en avait toujours été friand. Maya baissa lentement les yeux, assimilant ces nouvelles. Son propre père avait été empoisonné. Qu’importe.

-Si tu les as tué, Tebryn, c’est qu’ils méritaient ton courroux.

Elle chercha le lien avec leur conversation précédente. Le poison… Empoisonner Nazareth ? Non, il ne voulait pas la tuer. Le poison… A défaut de tuer, il pouvait rendre malade. Le poison ! Maya n’appréciait pas vraiment cet outil de mort. Il lui paraissait trop facile, trop silencieux, pas assez jouissif… Où se trouvait le plaisir de tuer lorsque la chose était complètement anonyme, surprenante ? Maya aimait la pression de la chair contre sa lame, les jets de sang, les yeux révulsés de ses victimes, leurs cris… Le poison, c’était trop facile, mais elle devait avouer que cela avait certains avantages non négligeables, en particulier la discrétion.

Quoi qu’il en soit, le lien n’était toujours pas fait dans son esprit. Elle fixa le visage de son maître en plissant les yeux, qui semblèrent alors s’effacer dans l’obscurité.

-Dis-moi où tu veux en venir…

A ce moment, du bruit se fit entendre à l’extérieur, juste derrière la porte. Maya se raidit brusquement, prête à sauter se faufiler dans un coin sombre si le battant s’entrouvrait. Ce qui n’arriva pas – personne n’étant assez fou pour déranger Tebryn en pleine séance d’entraînement. La drow se détendit alors que les pas s’éloignaient. Il ne leur restait plus beaucoup de temps… Bientôt, la séance paraîtrait bien trop longue pour demeurer crédible, et les éventuels observateurs se poseraient des questions. Ils devraient à nouveau se séparer, pour un temps indéterminé. A cette pensée, Maya serra les dents et fronça les sourcils, sentant cette chaleur si particulière envahir son corps. Ne plus le voir, ne plus le sentir près d’elle… L’idée était insupportable et pourtant il faudrait bien s’y résoudre.

[C'est trop court *_*]

Sujet: Re: [salle d'entrainement - Palais] A vos ordres Mer 3 Sep 2008 - 2:56

Les mains fraîches de Maya sur ses épaules permettaient à Tebryn de garder contact avec les réalités. Sans cela il aurait certainement replongé trop loin dans ses souvenirs et des envies de sang seraient revenues le hanter. Hors il n'avait pas besoin de cette folie meurtrière pour l'instant. Il se devait de rester calme et mettre des moindres de ses émotions, il devait réfléchir avec son cerveau et non avec ses pulsions. C'était un très mauvais calcul que de se laisser guider par ses envies car elle vous ôtaient toutes capacité de rationalisation et elles menaient à une mort certaine. La preuve en était le meurtre de sa famille, si il n'avait pas eu un coup de chance, il serait mort, mis en pièce par son clan. Il en était de même pour la mort du Souverain des Sylvains. Il avait agi sur le coup d'une pulsion, n'écoutant que son orgueil blessé et de nouveau c'est sa chance qui lui avait permis de garder sa tête sur les épaules. Depuis il évitait autant que faire ce peut d'agir selon ce que lui dictait ses émotions mais selon ce que sa raison lui disait de faire.

Mais ses souvenirs là avait la faculté de lui faire oublier ses bonnes résolutions. Heureusement maya était là et elle avait su en un simple geste tempérer le caractère de Tebryn. Avait-elle perçu un changement dans son attitude ou était-ce simplement son instinct ? Toutefois il poussa un soupir lorsqu'elle lui dit qu'ils le méritaient. Un soupir fatigué. Il ne savait pas si ils le méritaient réellement mais ce qui était sûr c'est que leur mort avait été un grand bien pour les Drows. Sans elle, Tebryn n'aurait jamais quitté le clan et le peuple des Sombres continuerait aujourd'hui à être une peuplade divisée en clan et tribus se tapant joyeusement dessus jusqu'à l'extinction.

Alors qu'il ouvrait la bouche pour lui répondre, un bruit se fit entendre à l'extérieur. S'était le changement de Cohorte et qui disait relève, disait rapport. Un Cohortier ne tarderait pas à aller à toquer à la porte pour le lui faire. Il n'avait plus le temps de tout lui expliquer et quelque part en était heureux. cela voudrait dire qu'il pourrait revoir sa Maya plus tôt que prévu pour finir ses explications.

Pas maintenant ma douce. Le temps est un traître qui est passé trop vite.

Remarquant le changement de Maya, il la prit contre lui, appuyant sa tête contre son torse comme si il voulait ne former plus qu'un avec son ombre. Qu'il était béni le temps où conseiller du Souverain des elfes il pouvait profiter quotidiennement de la présence de sa tueuse. aujourd'hui leurs rencontres étaient si rares. elles en devenaient plus intenses aussi, mais la douleur de se séparer était violente pour l'un comme pour l'autre bien que Tebryn se force à garder son maque d'impassibilité.

Doucement il releva le menton de maya pour ravir ses lèvres en un baiser auquel n'aurait jamais droit aucune autre Drow. C'était un mélange tellement complexe duquel émergeait un respect profond du Sombre pour son ombre.

Je vais devoir te laisser ma belle Maya, les Cohortiers relevés doivent me faire leur rapport.

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