Eliphas
Humain
Nombre de messages : 19 Âge : 136 Date d'inscription : 23/07/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 24 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: [Fort Norkan] Les âmes des héros. Jeu 29 Aoû 2013 - 19:35 | |
| La petite troupe s'achemina par un versant de colline, dévalant une pente herbue d'où dépassaient quelques ajoncs et racines tordues. La journée avait été pluvieuse et une brume humide s'accrochait aux versants boisés des monts, au loin. Cheminant les uns après les autres à la file, comme un long serpent, ils étaient accompagnés de leurs molosses ; de grands chiens au corps allongé et imposant, avec une musculature massive, ainsi qu'une croupe et un dos larges, des pattes longues et une ossature forte. C'étaient surtout des guerriers et des maraudeurs, vêtus de broignes ou de peaux de bêtes abimées, armés d'épieux et d'épées courtes à la lame large et épaisse, comme des couperets de boucher. Leurs mailles, pour les plus riches, témoignaient de combats antérieurs, tandis que les plus pauvres, eux, devaient se contenter de cuirs et de protections usées et rapiécées, aux écailles disparates. Ils étaient conduit par un jeune homme aux cheveux noirs, marchant quelques mètres devant. Quelques daims s’arrêtèrent en les voyant, puis disparurent. Mais les Wandres n'y prêtèrent guère attention. Ils cherchaient un gué. Se reflétant entre les parois abruptes des gorges environnantes, le grondement d'une source proche leur parvenait comme si là haut, dans les monts, l'orage et la colère des dieux se déchainaient dans un vacarme assourdissant.
Lorsqu'ils parvinrent à passer la rivière, portant haut leurs armes et leurs effets, ils firent un grand feu sur la berge et se séchèrent, puis montèrent jusqu'à une éminence de laquelle on apercevait tout le reste de la vallée et, enfin, ils aperçurent l'objet tant poursuivi de leurs recherches. Là, dans la vallée, près d'un ruisseau, s'étendait le village des Sicambres, dont les remparts de pierres et de rondins protégeaient les habitations. Afin d'annoncer leur venue, Miroslav N'a-qu'un-oeil sonna de son cor en corne d'aurochs par deux fois, tandis que le reste de la troupe levait les bras en signe de paix. Lors, descendant l’éminence, ils arrivèrent jusqu'aux proches abords de l'oppida, longeant les clôtures et des lopins cultivés, dépassant des maisons aux toits de chaume et de paille, majoritairement constituée de bois et de terre. La pierre était réservée aux murailles. Ça et là, les habitants observaient ces hommes fatigués et crasseux avec un sentiment de crainte, mêlé de suspicion. L'air hagards. Mais l'on se rassuraient bien vite : si ces étrangers avaient voulus les attaquer, ils ne se seraient pas annoncer. Déjà des gardes venaient les saluer. Et d'ailleurs, voilà qu'on reconnaissaient parmi eux le jeune Vladimir et le vieux Beli, qui étaient Sicambres par leur naissance.
Un grand vacarme régnait à l'intérieur du village, largement plus peuplé que d'habitude. Des feux brûlaient sous des marmites ; on échangeait des rires. Des hommes, dont les capes étaient retenues par des fibules, les regardaient passés, la lance en appuie sur l'épaule et la main sur leurs grands boucliers. On criait, on s'appelait. On confectionnait des poteries. Des enfants couverts de vermine jouaient entre des huttes de roseaux et des cabanes en bois où patientaient des chèvres et des vaches en nombre. On eu bien vite crut qu'on s'y préparait à tenir un siège ! Aux étrangers qui arrivaient, on leur demandait bien sûr qui ils étaient et surtout, de quelles nouvelles ils étaient les porteurs. Car c'était là une chose précieuse en ces temps agités, semés de troubles. Mais alors que la troupe se dispersait en ville ; les uns allant rendre visite à des parents qu'ils n'avaient revus depuis longtemps, les autres se rendant chez les femmes et chez les commerçants, qui étaient nombreux dans l'agglomération ; le groupe de tête se rendit à la demeure du boïar Segest, chef des Sicambres. La demeure du chef comprenait une grande salle du trône, soutenue par des piliers de bois sculptés et parée de fourrures et de tapisseries. On y voyaient des trophées pris aux ennemis, qu'éclairaient des dizaines d'ouvertures dans les murs ; armes et boucliers étaient accrochés aux murs. Le sol était pavé de dalles, chose bien rare qui témoignait de la richesse de leur hôte. Face aux portes, se trouvait le trône du boïar : une grande cathèdre de bois sur une estrade haute de deux marches, tandis qu'au centre, un feu permettait de réchauffer la pièce où les voyageurs et les gens du boïar s'asseyaient sur des bancs couverts de fourrures et de plaids. Les cinq voyageurs restant furent invités à s'assoir et on leur distribua de la nourriture et de l’hydromel. Un barde pinçait les cordes de sa harpe et des pages apportaient les mets et les boissons. Quelques hommes leurs demandèrent poliment quels étaient leurs noms et la raison de leur visite, mais on ne s'attarda guère sur eux, de peur de paraître impolis. Seul un homme en bout de table restait silencieux. Les cheveux blonds, la peau burinée par le soleil, il était habillé à la mode des gens de l'est et portait une belle tunique que lui enviait Llywelin et ses compagnons. L'homme se faisait chuchoter quelques explications par un voisin de table et semblaient accorder de l'intérêt aux nouveaux venus. Trop d'intérêt. Mais en demander à la raison à cet instant eut été manquer de respect à leur hôte et risque quelque fâcheux malentendus avec les gens de sa maisonnée et tenez, justement : celui-ci arrivait. Le boïar était vêtu d'une broigne et portait dessous une peau de mouton retournée. Il était suivis de ses porteurs de bouclier, et à ses côtés venait une femme aux cheveux roux, une peau de loup sur sa poitrine sa poitrine blanche.
Comme chacun se levait pour saluer l'arrivée du maître de maison, Llywelin, Fernfael et leurs compagnons se levèrent à leur tour, saluant d'un signe de tête leur hôte. Puis revinrent à leurs assiettes, attendant qu'on les appels.
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Nimmio de Velteroc
Humain
Nombre de messages : 404 Âge : 134 Date d'inscription : 25/01/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 25 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Fort Norkan] Les âmes des héros. Ven 30 Aoû 2013 - 7:16 | |
| Llywelin ! Cela faisait fort longtemps que nous ne vous avions compté parmi nous ! Bien des choses se sont passées depuis votre dernier départ !
La voix tonnante de Segeste et son air rembruni de toujours avait le don de créer une impression de colère lorsqu'il s'adressait singulièrement aux gens qui l'entouraient. Mais toute personnes qui le connaissait de longue date savait que derrière cette apparente rudesse, se cachait un vieil homme fort noble et juste.
Qu'attendiez vous dans vos bois alors que notre territoire connaissait la guerre et la gloire ?
Ce qui aurait pu paraitre ici pour un reproche semblait contraster par la gestuelle du personnage qui venait de se lever et s'approchait à présent de son invité impromptu, les bras écartés. Arrivé à sa hauteur et tandis que le jeune homme se levait, il l'enserra dans ses bras et son expression grincheuse se changea en un sourire jovial.
Llywelin, mon ami ! Il est toujours bon de te revoir !
S'écartant du jeune homme, tandis que le barde, légèrement décontenancé ne savait plus s'il devait jouer où garder le silence, le vieux chef se recula, comme pour mieux contempler celui auprès duquel son peuple avait traversé bien des aventures.
Il y a tant de choses qu'il faut que tu saches mon ami... mais il convient que je te présente à ceux dont le modeste soutien nous permettra, demain, d'assurer notre domination face aux Barangons et à leurs alliés !
Sur ces mots, annoncés sur un ton particulièrement jovial, que peu lui connaissaient, il fit signe à l'homme de l'est de se lever et de les rejoindre dans cet étrange aparté qui s'était installé au centre de la pièce.
Je te présente Cyrian de Friss, émissaire de Velteroc auprès de notre peuple. Il vient, comme ses frères, de ce qu'ils appèlent la péninsule et se trouve par delà la seramire et ses terres accueillantes. Ils sont de bons combattants et leur soutien nous a permis de vaincre les Barangons à plusieurs reprise au village de Bran, au Gué ruisselant et de prendre leur village d'été de Sarenok. Ils nous ont prouvé que l'on peut leur faire confiance... et tu sais à quel point il m'est difficile d'accorder cette dernière.
En effet, de ses rapports avec Segest, Llywelin ne se souvenait sans doute pas l'avoir connu si jovial, ouvert et prompt à se nouer d'amitié avec des nouveaux venus. Bien des choses avaient du se passer depuis sa précédente venue. L'homme de l'est arriva finalement à leur niveau et salua la jeune homme à la manière des Sicambres afin de lui témoigner de son respect.
Cyrian de Friss, ambassadeur de Velteroc auprès des Sicambres, honoré de rencontrer le fier et grand guerrier que vous êtes. Le récit de vos exploits vous précèdent visiblement en de nombreux lieux.
Segest reprit alors la main sur la discussion, comme à son habitude. L'amélioration de la situation de sa tribut et les victoires successives sur leurs ennemis héréditaires semblaient lui avait donné une seconde jeunesse et, lui qui paraissait si fatigué ces derniers temps donnait l'impression de s'être incroyablement requinqué.
Il faudrait que tu vois leur camp retranché sur la côte mon ami. Leur construction est fort particulière et l'homme qui les mène, fort étrange. Ils ont hissé sur la porte principale, le crâne d'une énorme créature des abysses qu'il aurait, selon le dire de ses hommes, occis lui-même pendant leur traversée pour rejoindre nos terres. Je suis certain qu'il sera heureux de te rencontrer. Mais cela pourra attendre la fin de ce banquet, bien entendu !
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