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| Par la faveur du Favori... [PV Këda] | |
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Këda
Hybride
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 210 ans à sa mort Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Lun 3 Mar 2014 - 17:08 | |
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Alors c'est lui. Celui qui charcute son corps comme s'il lui appartenait, c'est ce sombre. Et en plus de ça, il lui adresse la parole. Comme s'il était digne de lui parler. Elle sent l'hybride remuer. Il a mal. Pourquoi ? Que s'est-il fait cette fois ? Est-il tombé d'un arbre ou s'est-il juste entaillé la main avec sa lame ? Non, ce doit être cet idiot qui lui donne tant de souffrance. Quand Elle baisse les yeux, Elle voit. Elle voit tout ce sang, Elle voit toute cette chaire, toute cette viande. Son corps. A Elle. Maintenant il est à Elle. Et Elle ne va pas laisser qui que ce soit le déchirer. Pendant que l'autre déblatère des inepties, sur son colocataire, ou quelque chose dans le goût, Elle essaye de porter les mains à son visage, pour vérifier qu'il n'est pas abîmé. Sauf que des chaînes la retiennent. Des chaînes. Comme si Elle était un animal, une bête !
Un grognement s'échappe de sa gorge. Elle sait qu'on attend une forme de réponse, oui, Elle le sait. Sauf que parler lui déchire la gorge. L'hybride y arrive, mais Elle n'y arrive pas. Elle peine à articuler des mots, à enchaîner des idées cohérentes et à les prononcer. Parce qu'Elle ne pratique certainement pas assez ce langage. A vrai, Elle n'en a pas réellement l'utilité. Elle s'exprime autrement. Oui, normalement, Elle s'exprime autrement. Mais aujourd'hui, Elle est obligée, Elle se sent forcée, Elle ne peu faire sans. Sa voix est basse, grave, et racle distinctement sa gorge. - Je ne sais pas qui tu es, et à vrai dire... Je n'en ai rien à faire. Il n'est peut-être qu'un abruti, incapable de se battre, mais... Elle s'arrête pour reprendre sa respiration et humidifier de nouveau sa bouche. Elle commence à faire des phrases trop longues, Elle fait comme lui. - Remets ce corps en état et détache moi. Que je te tue. Oui, Elle va le tuer. Déjà pour cette expression arrogante qu'il affiche sur son visage, et ensuite parce qu'il s'est permis de lui ouvrir le ventre pour voir ce que l'hybride cache dedans. Peut-être un peu parce qu'Elle commence à avoir faim aussi. Et si cette dernière raison est sans aucun doute la première, Elle n'est pas très crédible pour l'autre imbécile. Comme la dernière chose dont Elle a envie, c'est de le voir débarquer, autant lui faire croire qu'Elle réfléchi comme une grande et qu'Elle est capable de prendre des décisions à peu près justes !
Etendue sur le dos, Elle tente encore une fois de bouger ses mains, mais toujours sans succès. Sait-on jamais, Elle pourrait avoir plus de force tout de suite qu'à son « réveil ». Visiblement non. L'autre lui a pompé plus d'énergie qu'Elle ne le pensait au début. Quel con, mais quel con cet hybride ! Comment a-t-il pu les mettre dans une situation pareil ? Comment a-t-il pu la mettre dans une situation pareil ? Non, il était franchement temps qu'Elle s'en débarrasse. S'il continue comme ça, il finira par les faire tuer. Il finira par la tuer, et il est hors de question qu'Elle disparaisse. Son ventre gronde. Depuis combien de temps ne s'est-Elle pas nourri ? Trop longtemps pour qu'Elle s'en souvienne, certainement. Le sombre a tout intérêt à la recoudre rapidement et à retirer ses liens. Ou peut-être pas, justement.
- HRP:
C'est assez court parce que je ne pouvais pas anticiper ta réaction, donc j'ai fait ce que j'ai pu, j'espère que ça ira !
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| | | Bol d’Jiv’elgg
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Mar 17 Juin 2014 - 17:27 | |
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Et finalement, "elle" finit pas se réveiller. Il n'était pas trop tôt. Cet imbécile persuadé qu'une partie de lui-même avait pu disparaître purement et simplement. En soi, il ne pouvait qu'être d'accord avec le démon intérieur de son hôte: c'était un abruti. La rencontre devenait donc enfin intéressante. Face à lui était désormais un être qui ne ressentait pas la douleur physique. Une véritable perle rare pour tout fervent et ardent serviteur de la déesse des milles supplices. Dans son esprit, il pouvait sentir l'intérêt de sa déesse, une des Voix susurrait et chuintait comme un murmure ou une rumeur de plaisir devant une telle découverte. Il tenait peut-être la meilleure proie qu'il ait vu depuis longtemps. Le Favori ne comptait pas laisser partir un sujet si intéressant. Le plaisir qu'il en tirerait serait sans limite. Il ne restait plus qu'à choisir par où il allait commencer... "Remets ce corps en état et détache moi. Que je te tue." Et voilà que son hôte lui soumettait le plus délicieux des indices. Ainsi, elle aimait ce corps. Son occupant légitime, elle semblait l'exécrer et ne s'en soucier que pour l'usage qu'il faisait de son corps. Ce corps qui devait être l'objet d'un sacré désir pour qu'elle revienne de si loin juste parce qu'il en maltraitait la forme. Il ne pensait pas arriver là si vite, mais il se demanda jusqu'à quel point il pourrait pousser cette petite chienne à la rage... "Alors comme ça tu te montre enfin... Je ne pense pas que je vais m'arrêter si vite de jouer avec ce corps. Il me plait beaucoup tu sais, ses muscles saillants, durcit par la douleur, ce sang et ces viscères si chauds et si délicats... Non, décidément, je ne peux me résoudre à gâcher un si grand plaisir..." Il défit les sangles et commença à enlever son armure, pièce par pièce. Finalement, il défit sa ceinture et laissa tomber sur le sol son pantalon de cuir élimé dévoilant une virilité renforcée par la perspective du plaisir et l'odeur du sang et de la chair brûlée. Il se hissa sensuellement sur la table et força son membre dans le corps ouvert. S'appuyant d'une main sur la table et se servant de l'autre pour accroitre son plaisir au travers des entrailles dénudées de l'objet de son plaisir. Au travers de son masque, ces yeux d'ambre ne cessait de fixer ceux de l'autre. Un frisson le parcouru. Il aimait ça quand c'était sanglant, il aimait ça quand c'était douloureux, il aimait ça quand il voyait la haine dans ces yeux. Cela lui donnait une impression de toute puissance et de contrôle absolu. L'autre pourrait se débattre autant qu'elle le voulait, ses chaînes ne se briseraient pas. Et lui pourrait encore prendre son plaisir longuement, son masque sans cesse plus proche du visage haineux. "Il faut reconnaître que ton ami a un corps des plus délicieux. Je pense bien qu'on va se voir de très près tous les deux et pour un bon moment encore..." Et il partit d'un rire fou ponctuer de quelques grognements de plaisir comme il prenait son pied. Il profita de son euphorie et de son ivresse pour cracher au visage de l'autre à travers les barreaux de fer de son masque. Il comptait l'humilier, faire monter rage et frustration et ensuite, il allait la broyer, la faire plier dans un étaux mental à nul autre pareil. Un étau comme seul lui savait en forger. Le genre de magie dont Kiel détenait le secret et dont les Voix lui avaient enseigner l'usage. Mais pour l'heure, il préféra se concentrer sur sa jouissance...
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| | | Këda
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Ven 4 Juil 2014 - 14:03 | |
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La souffrance qu'Elle devrait ressentir est comme une simple sensation d'Elle ne sait pas bien quoi. Ce qui a fait tordre l'hybride de douleur, ce qui l'a fait l'appeler, ne lui pose, à vrai dire, pas tant de souci. Ca la dérange, certes, ça l'ennui, parce que son corps n'est pas fonctionnel, mais ça ne l'atteint pas. Et lorsque le drow se livre à ses libations, ce qui la gêne le plus n'est pas tant les dommages causés à son corps que la soumission à laquelle il l'oblige. Attachée à la table comme un morceau de viande qui se devait d'être dépecé, décortiqué, et découvert, Elle ne peut rien faire. Elle ne peut lui ôter la vie, Elle ne peut lui faire du mal, Elle ne peut l'effrayer. Et cela la frustre plus qu'Elle ne peut l'avouer. Savoir qu'Elle ne peut rien est quelque chose qu'Elle ne peut accepter.
S'il croit qu'il peut l'avoir comme ça, s'il croit qu'il peut la dominer comme il dominait l'autre bâtard d'hybride, il se trompe. Il ne sait absolument pas qui Elle est, il ne sait rien et fait comme si. Quel idiot. Si seulement elle était détachée, elle l'aurait égorgé avec ses dents, elle aurait fait couler le carmin jusqu'à plus soif et se serait repu de sa chair jusqu'à ce que son estomac n'en puisse plus. Alors, elle l'aurait tellement massacré qu'il ne resterait plus rien de lui. Rien que des morceaux de viandes tout juste bon à donner aux charognes. Si seulement. Mais non, il est lâche, bien trop lâche pour l'affronter, pour prendre le risque. Après tout, peut-être a-t-il raison, peut-être que s'il la libère, il ne ressortira pas vivant de cette pièce. Seulement, s'il aime tant la souffrance, qu'est-ce qui le retient ?
Dans son plus simple appareil, le sombre la domine, il la nargue, il lui donne envie. Envie de mordre, envie de voir le sang couler, envie de lui ôter la vie. Un grognement s'échappe alors de sa gorge. Pas un grognement de douleur, non, certainement pas. Une sorte de bruit animal, venu tout droit de ses entrailles, comme si elle n'était pas là, étendue sur la table, enchaînée et ouverte pour le plus grand plaisir du drow. Comme si elle allait se lancer à sa poursuite. Comme s'il devenait sa proie. Alors, ses dents se dévoilent dans un rictus carnassier, prêtes à servir, prêtes à broyer, prêtes à arracher. Plus sauvagement que jamais. Maintenant, Elle sait que le jour où il la renverra, Elle n'aura cesse de le traquer. De le chasser, encore et encore jusqu'à ce que la souffrance pure dépasse toute sorte de limite, jusqu'à ce qu'il embrasse volontairement la mort et qu'il rende son dernier souffle juste sous son nez. Elle éteindra cette lueur qu'Elle voit briller dans ses yeux.
Le sol défile sous ses pieds, sous son corps, sous son poids. Encore et encore. Le vent siffle à ses oreilles. Et la vie suis son cours. Jusqu'à ce qu'Elle l'arrête violemment. Jusqu'à ce qu'Elle fasse cesser les cœurs, et jusqu'à ce qu'elle éteigne l'étincelle essentielle de l'âme.
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| | | Bol d’Jiv’elgg
Ancien
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Lun 21 Juil 2014 - 11:45 | |
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Elle avait beau ne pas ressentir la douleur elle-même, le Favori, lui, sentait que cette douleur existait bel et bien. Il pouvait deviner que si l'hybride était revenu à lui, la pièce serait emplie de cris alors qu'il tirait sa jouissance purement bestiale et barbare de ce corps en charpie. Mais le manque de réaction de l'intéressé lui gâchait un peu son plaisir. Il était peut-être temps d'aller au delà de la simple vivisection. Intérieurement, il incanta un psaume à la gloire de la grande Souffrance, celle qui brûlait à même l'âme et déchirait rêves et espoirs entre ses griffes. Il se nourrit de la douleur du corps, une exquise souffrance trop peu exhibée hélas. Il se nourrit du plaisir à causer cette douleur. Finalement, il lui fallait un point d'entrer, un seul détail qui pourrait appartenir à son domaine, si infime soit-il... Frustration... Le mot s'était imposé à lui aussi sûrement que si les Voix l'avaient prononcé. C'était cela, la pierre d'angle, le point d'appui, la faille. Dans un dernier râle de plaisir, il canalisa en lui toute les influx nocifs qui parcouraient et faisaient trembler le corps de l'Hybride. Telle une lance, il planta cette force irrésistible qui l'emportait dans une tourmente bénie, dans une transe divine. Et puis, une fois que la pointe s'enfonça, il répéta le mot, le hurla dans son esprit et peut-être même tout haut lui sembla-t-il: "Frustration!" La lance de la volonté de Kiel se tordit, s'appuya sur ce seul sentiment et permis à l'esprit de son Favori de pénétrer à même l'esprit de sa victime. Parce qu'ils étaient uni à travers ce même sentiment: la frustration. Elle de ne pouvoir le déchiqueter, lui de ne pouvoir l'entendre crier. Et cela lui permettrait de jouir d'une torture bien différente de tout ce que l'autre pouvait attendre. Et l'entrée en matière ne manquerait pas de déconcerté cette hôtesse malgré elle. "Me chasser comme une proie, rien que ça? Et bien, je dois dire que je ne suis pas déçu par ce que je découvre. Tant de haine, de cruauté, d'ardeur... Tu es décidément un met de choix. Kiel m'a bien guidé en choisissant le petit Hybride. Je me demande si tu auras mal cette fois, lorsque je fouillerai dans ton âme sans vergogne..." C'était un sacrilège. Pas vraiment un péché contre un quelconque dieu, mais une violation morale profonde. Il était maintenant en elle, dans son for intérieur et elle ne pouvait lui échapper. Tant que le corps sentirait la douleur, il aurait le pouvoir de demeurer et de la chasser dans le moindre recoin de son propre esprit. Elle avait refusé sa volonté imposée par la voie physique? Soit, il asservirait son mental directement dans ce cas. La partie ne faisait que commencer et l'étau aurait encore le temps de se resserrer jusqu'à étouffer et emprisonner la bête pour de bon.
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| | | Këda
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Lun 28 Juil 2014 - 16:06 | |
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L'étrange sensation continue de se répandre dans son corps, encore et encore. Elle est là, persiste, et Elle ne peut rien y faire. Absolument rien. Parce que, bien évidemment, Elle est attachée. Il la craint trop pour lui ôter ses chaînes, il ne veut surtout pas qu'Elle l'abîme ou encore, qu'Elle lui échappe. Alors bassement, il a profité de la stupidité de l'hybride pour la confiner ici, pour la retenir physiquement prisonnière. Mais finalement, Elle est libre. Rien ne l'empêche d'attendre. Patiemment. Sans rien dire, sans se plaindre. Sans proférer de menace. Sans s'ennuyer. Elle le temps devant Elle. Alors pourquoi lui donner la satisfaction de la voir se débattre entre ses mains ? ''Parce que j'ai faim. Terriblement faim.'' Son ventre la supplie de faire quelque chose. Il la somme de bouger, d'agir. Pour ne pas mourir, pour ne pas disparaître. Sauf qu'Elle ne peut rien faire. Rien du tout.
- Tu crois que tu me tiens ? Tu es entrain de me perdre. Relâche moi.
Sa voix est encore plus rauque que précédemment. Elle a du mal à parler, encore plus que d'ordinaire. S'il pense qu'il va pouvoir la traquer, s'il pense qu'il va pouvoir lui nuire, il se trompe. Elle ne sera pas ici assez longtemps pour qu'il puisse réellement l'atteindre. Elle perd en puissance. Elle est entrain de disparaître, Elle le sait, Elle le sent. C'est un peu comme lorsque l'hybride la retient, quand il se bat contre Elle pour ne pas la laisser dehors trop longtemps. Un peu comme quand il s'isole beaucoup trop pour qu'Elle trouve satisfaction avant de s'affaiblir. Mais ça, le sombre ne le sait pas. Le sombre ne sait pas qu'il est entrain de la perdre alors qu'il croit la tenir. Si au moins Elle pouvait goûter sa chair, son sang, alors Elle pourrait rester encore un peu, Elle pourrait se maintenir à la surface plus longtemps. Seulement, il n'a pas l'air de comprendre. Et petit à petit, Elle s'étiole et échappe au monde tangible pour replonger dans un état de semi conscience.
La douleur. Brute. Et plus pure que jamais. Si un jour, il a connu la souffrance, si celle-ci lui a un jour enlevé tout espoir, aujourd'hui, elle est au delà de ça. Au delà de tout. Ses yeux ne voient plus autre chose que du blanc, ne cherchent plus à voir autre chose que du blanc. Il sent les larmes couler encore et encore sur ses joues, sans qu'il puisse rien y faire. Sa bouche est ouverte, lui semble-t-il, pour faire sortir un hurlement qui ne saurait tarder. Et son ventre. Surtout son ventre. Il n'a pas besoin de voir pour sentir qu'il est comme disséqué. Ce que recèle normalement son abdomen est exposé au monde, sans vergogne. Et est envahi par l'autre. C'est ça. C'est lui. Il ne sait pas comment, il ne sait pas pourquoi. Il en se souvient pas. Mais il en est sûr, c'est lui. Alors sans qu'il puisse aller plus en avant dans ses pensées, un hurlement perce ses tympans. Son hurlement. C'est de lui qu'il vient. Parce que tout est trop fort, tout est trop important. Trop. Rien n'est plus, sauf la douleur. Encore. Si seulement Elle pouvait être là. Si Elle pouvait prendre sa place le temps d'une seconde. Le temps de toute sa vie. Le temps que tout s'arrête.
Deuxième fois qu'il lui autorise l'accès à son corps de toute sa vie. Deuxième fois qu'il l'appelle pour qu'Elle prenne le contrôle. Pour qu'Elle l'aide. C'est encore pire que la première fois. Parce qu'alors, il était libre. Alors il était mu par la colère et par la rage. Il était comme Elle. Mais là, non, là il veut juste qu'Elle absorbe sa souffrance. Qu'Elle prenne sa place pour s'y soustraire. Alors qu'Elle même est faible, qu'Elle ne peut rester longtemps sans sentir cet appel. L'appel de sa conscience. Et si maintenant, Elle ne l'entend plus, dans peu de temps, Elle l'entendra de nouveau. Parce qu'Elle ne peut être si Elle n'a pas de but. Si Elle ne peut se mouvoir. Si Elle ne peut vivre. ca il le sait. Il le sait plus que bien, mais il n'en a cure. Peu importe ce qui lui est nécessaire. Elle s'en passera un moment. Il est plus important. Beaucoup plus important, Elle le sait. Et c'est d'ailleurs pour ça qu'Elle est revenue. Parce qu'Elle veut vivre. Il le sent, dans son esprit, il sent. Mieux que jamais. C'est presque comme si Elle était de nouveau devenu lui. Et alors, tout deux se mettent à chuchoter, en même temps. Et ce chuchotement paraît si faible par rapport à son cri qu'ils ne savent s'ils seront entendus :
- Tu ne nous auras pas, nous sommes bien plus forts que toi. Fais donc ce que tu voudras. Et quand tu auras fini, nous te traquerons et nous te tuerons. Nous te le promettons.
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| | | Bol d’Jiv’elgg
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Mar 29 Juil 2014 - 19:25 | |
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Ainsi donc, elle s'en était allée. Un fait intéressant, parce que la manière de l'exprimer était en tout point celle dont il l'avait ressentie. Il avait perçu sa conscience s'éloigner à mesure que celle de l'Hybride revenait. Lorsqu'ils s'étaient croisés, ils avaient parlé d'une même voix, pour essayer une dernière bravade. Dommage... Le Favori aurait bien aimé violer son esprit. Faute de mieux, il fouillerait celui de l'Hybride qui ne cessait de hurler dans ses oreilles, diminuant l'emprise qu'il avait sur son âme. Mais la poigne de fer du Haut-Prêtre n'était pas tendre et ne se laisserait pas briser par si peu. Il resta un instant à fouiller les souvenirs, pendant que l'Hybride ressentait toute cette souffrance tel un raz de marée subite. Il en apprit beaucoup sur cette "Elle". La Créature de Kiel posa ses griffes sur les informations qu'il lui manquait et fini par se retirer de l'âme du dénommé Këda, non sans laisser quelques trace de son passage, tirant de la mémoire du pauvre erre des images de violence et de souffrance. Il n'allait pas se priver d'un peu de torture facile. Une fois sorti de cette boite noir qu'était son coeur et de ce trou noir qui donnait sur son intérieur à ciel ouvert, le Favori entrepris la sale besogne de tout remettre en place. Les organes, les vaisseaux, les tissus et finalement, recoudre les muscles et la peau. Patiemment, calmement, il était toujours méticuleux dans cette tâche que trop bâclaient. Il y trouva une énergie particulièrement savoureuse, de la souffrance naissait sa création, la douleur était son outils. Par le va et viens de l'aiguille d'os recousant les chairs avec ces lanières fines de boyaux secs, il créa la scène mentalement, il ne fallait pas grand chose. Juste de quoi poser un terrain fertile sur lequel son esprit sèmerait et cultiverait le reste. Lorsque le cauchemar fut parachevé, il se redressa, psalmodia une prière à sa Mère, sa Génitrice et abattit violemment un pot en fer sur la tempe de l'Hybride. En même temps qu'il lui volait la conscience, il lui implanta la vision. Cours, cours petit hybride, tu es poursuivi. Monte, monte, les marches, elles sont ton salut. L'angoisse goutte et tombe, tombe, l'entends tu? Les portes closes et passent, passent, réfléchis...* Il ferait de beaux cauchemars, le temps qu'il le pourrisse en cellule. Lui avait d'autres choses à faire, des esclaves à acheter, des rafles à organiser et des vies à briser. Il lui laisserait la paix quelques jours, deux ou trois, juste ce qu'il faut pour qu'il se remette un peu de l'opération dans le cachot où il serait jeté sans ménagement, trop épuiser par la douleur et assommé par la violence que pour se réveiller. Après, cela, ils passeraient à la phase suivante. *** Le seau se balance au bout de son bras, la tension dans ses muscles est d'autant plus délicieuse qu'il la fait durer depuis des heures maintenant. Avant, arrière, avant, arrière. L'illusion va bientôt s'achevée. Il sait que l'Hybride va cesser de monter son interminable escalier en colimaçon d'une minute à l'autre, et lorsqu'il ouvrira la seule porte qui ne soit pas fermée... Alors là, ce sera le moment d'agir... En attendant, le seau se balance... Avant, arrière, avant, arrière... L'Hybride grogne dans son sommeil. Avant, arrière, avant, arrière... Il bouge et se retourne. Avant, arrière, avant, arrière... Il sourit enfin... Avant, arrière, avant! Et la saumure glacée s'écrase sur son visage. Il suffoque, il étouffe, le froid l'a surpris. La porte s'est ouvert sur une nouvelle scène, un théâtre macabre! La pièce est large, vaguement ronde, enfin, autant que les anfractuosités de la roche de parois non affinées peut le permettre. Son pied crisse sur le sol de graviers noirs. Dans la pénombre, il lui décoche un coup monumental de sa botte renforcée de fer, en plein dans sa grande cicatrice. Il est enchaîné, il ne pourra rien faire. Il le regarde un instant se tortiller. Qu'il est agréable d'avoir le contrôle sur une proie. Dans l'ombre, ses yeux brillent de plaisir, une bosse croit sous ses frusques à l'entrejambe. Il reste tapi dans l'ombre et pose d'une voie rauque rendu mystique par l'écho la première question. "Comment t'appelles-tu?" Que l'autre n'ait pas compris, ou qu'il reprenne ses esprits, cela lui est égale. Il fait claquer le fouet une première fois. Un coup de semonce en quelque sorte. Une manière de lui faire sentir la menace, de l'apeurer. Même si il sait que son passé ne va pas amener l'Hybride à craindre cette douleur, il la redoutera quand même. Et il apprendra que c'est là le bon sentiment quand Bol d'Jiv'Elgg manie le fouet. Il repose la question. La réponse ne vient pas assez vite. La bille de faire tranche l'air et puis la chaire dans un claquement sec. Il aime se claquement, il aime ce bruit, il aime l'odeur de la première goutte de sang versée et le son qu'elle fait sur le gravier. Il va aimer ce petit jeu avec son Hybride, avec sa chose. Il pose la question une troisième fois, armant son bras. Qui sait? Peut-être qu'il frappera quand même, même si on lui donne une réponse... Réponse qu'il connait déjà par ailleurs.
- HRP:
*je pense à un escalier en colimaçon avec plein de portes fermée et le son d'une goutte qui tape à intervalle régulier sur de la pierre. Voilà, c'est la traduction de ce joli quatrain en alexandrin Concernant le temps écoulé, tu conviendras je pense que Këda n'en a aucune idée. Enfin, j'espère, parce que moi j'en sais vraiment rien. Même pas sûr que Bol l'ait laissé plus ou moins de deux jours comme je le laisse sous entendre xD Enfin voilà, j'espère que ça te plaira
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| | | Këda
Hybride
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Mer 13 Aoû 2014 - 20:22 | |
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''Monte, monte...'' Les mots raisonnent. Et se mélangent. Encore et encore. Rebondissent sur les murs de pierres. A l'infini. ''...ton salut.'' ''Les portes closes''. L'angoisse. Voilà ce qui le saisi. Où est-il ? Pourquoi court-il ainsi ? Et Elle ? ''Nous sommes un, tu te souviens ? Je suis là.'' Un, ils sont un. Un seul. Et deux à la fois. Les marches sous ses pieds défilent. Et il est fatigué de monter. Encore et encore. Quand va-t-il s'arrêter ? Quand il veut. Il peut s'arrêter. Non. Il ne peut pas. Parce qu'il est ''poursuivi''. Un peu comme avant. Un peu comme quand les autres le voulaient. Lui courraient après pour voler sa vie. Pour lui ôter son âme. Ou peut-être même, pour les plus intelligents, pour l'utiliser. Mais il ne peut pas, on ne peut pas l'utiliser. Il ne sait même pas qui il est réellement. Qui Elle est. Qui ils sont. Et finalement, la lumière revient. Ou plutôt, la douleur. Il se souvient avoir tenté d'ouvrir une porte, mais la suite lui est inconnue. Il ne sait plus. Tout ce qu'il sait, maintenant, c'est qu'il a mal. Et que quelqu'un le retient prisonnier. Un instant, il croit qu'il est encore chez l'elfe qui aime tant jouer avec lui. Un instant, il croit que tout le reste, tout ce qu'il a cru vivre, n'était qu'un rêve. Un instant, il est de nouveau un enfant. Mais rapidement, il se rappel. Qu'il a de nouveau été une expérience. Qu'il a servi de cobaye une fois de plus. Qu'il n'est rien d'autre qu'un morceau de chaire. Et Elle... Il la sent aussi. Là, avec lui. Presque rassurante. Chose qu' Elle n'a jamais été auparavant. Mais peut-être que maintenant, il voit l'utilité de s'allier, il voit pourquoi ils ne devraient faire qu'un. Seul, contre Elle, il est plus faible. Elle prend tout, pour ainsi dire, et lui n'a presque rien. A deux, ils devraient pouvoir venir à bout de la créature qui s'adresse maintenant à eux. Sauf qu'elle est trop lâche, oui, bien trop lâche pour le libérer. Pour lui ôter ses chaînes et se battre contre lui. Et si la douleur qui irradie son corps lui arrache un premier grognement, le second est un grognement de satisfaction. Parce qu'au final, il le reconnaît comme étant puissant. Sinon, pourquoi prendre la peine de l'attacher avec ces lourdes chaînes de fer ? Le fouet claque. Et raisonne à ses oreilles. Une multitude d'images remonte de sa mémoire. Quand la peau cède finalement sous le fer, c'est un raz-de-marée irrépressible qui l'envahie. Avec toujours cette question qui tourne dans sa tête. La foule est devant lui, il peut presque la toucher. Et la terre est tellement poussiéreuse sous ses genoux qu'il sait que, quand on le laissera là, pour méditer sur ses méfaits toute la nuit, le sang aura cette odeur si particulière, presque une odeur de rouille. Sur sa langue, il peut presque sentir l'absence totale d'eau, il a l'impression d'avoir du sable dans la bouche. Et sa langue râpe ses lèvres abîmées quand il tente tant bien que mal de se soulager. Les maillons de fer ne manqueront pas de marquer ses poignets, proprement, comme ils le font à chaque fois. Et il sent déjà le picotement de la chaire à vif, une fois qu'il sera libre. - Onna*. C'est ainsi que vous m'appelez. Vous ne vous en souvenez pas ?Qu'ils sont idiots. Vraiment. Il sait bien qu'ils posent souvent des questions idiotes, sans aucun sens, parce qu'ils sont ainsi, mais là, tout de même. Ils le nomment et ne se rappellent pas de son prénom ? Quelle douce ironie. Enfin, il se prendra certainement un autre coup de fouet pour cette question. Parce que bien évidemment, ce sont eux qui posent les questions. Pas lui. Lui n'est là que pour répondre. Pour servir. Et rien d'autre. Ou si. Si, il est là pour souffrir. Pour assouvir les besoins sadiques des hommes. Et ce depuis longtemps. Peut-être depuis qu'il est né, qui sait. Alors il ferme les yeux et attend. Attend qu'on le frappe de nouveau. Attend que la douleur prenne une nouvelle fois possession de son corps. Parce que même si la peau de son dos s'est endurcie, depuis qu'il s'est enfuit, il sait qu'il aura tout de même mal. Moins, mais quand même. Inconsciemment, il bande les muscles de son dos, qui s'arque légèrement. Trop légèrement pour qu'on remarque quelque chose. Il est prêt. - Spoiler:
*Onna : Créature, en efique
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Mer 13 Aoû 2014 - 21:34 | |
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Alors comme ça, il rêvait encore malgré son réveil. Rien de bien étonnant pour un Drow rompu à ce genre de pratique. Il arma son bras prêt à frapper... Et attendit. Patiemment, le bras suspendu dans les air, il observa les muscles tendus sous la peau couturée, les yeux si fermement fermé qu'ils en ridait le front et le visage, la machoire serrée en prévision du coup... Un coup qui ne venait pas. Qui ne viendrait pas. "Nous ne t'avons pas nommé, et tu nous mens. Tu ne t'appelles pas Onna" L'écho se répercuta dans la salle, déformant sa voix. Il attendit encore un peu, que passe la seconde angoisse. La Créature de Kiel jouait avec les nerfs de sa proie. Bientôt, il apprendrait à redouter autant les menaces que les silences. Il ne se sentirait plus jamais en sécurité. Comme dans ce rêve qu'il lui avait imposé, il aurait l'impression de tourner en rond et de fuir en même temps, mais sans jamais trouver autre chose que des portes closes. "Tu mens." Ce n'avait été qu'un murmure, un moment de silence, les muscles avaient encore tressailli mais le coup ne venait pas. Alors il avait relevé la tête, il voulait sans doute vérifier que le Favori était encore là, peut-être, comme si le murmure avait pu signifier son éloignement ou la fin définitive du rêve. Ou bien juste pour vérifier si le fouet était prêt à frapper. Après tout, il ne fallait pas nécessairement prêté trop d'espoir à ses victimes. Le Haut-Prêtre de la cruauté ne lui laisserait pas le temps de voir le fouet. Il ne lui laisserait pas le temps de répondre à cette affirmation péremptoire qui n'était pas tout à fait vrai. Non, il n'avait pas de cadeau à lui faire et lui n'avait aucune forme de pitié à attendre, ni de logique même. Le fouet claqua avec précision, arrachant la pointe de l'oreille gauche. Puis il claqua encore, ouvrant le dos en deux et puis une troisième fois parce qu'il préférait marquer une croix. Il porta ensuite la bille de métal lancée à pleine vitesse sur la cuisse, insufflant dans son geste toute la cruauté que sa Mère lui avait offerte. Nul ne maniait le fouet mieux que Bol d'Jiv'elgg. Même la peau tannée et épaisse de cet hybride ne pouvait empêcher l'arme de rencontrer la chair. Il jubilait d'avance à l'idée du tintement qu'elle ferait lorsqu'elle heurterait les os. Mais pour l'heure, il avait une question à poser, parce qu'il n'avait pas encore eu sa réponse. Il fallait de la méthode et de la méticulosité quand on servait une déesse aussi noble et toute puissante de Kiel Elghinn. "Comment t'appelle tu?"
- HRP:
C'est peut-être un peu court, mais tu as la réponse à ta question je pense
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| | | Këda
Hybride
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Ven 15 Aoû 2014 - 12:46 | |
| Comme au premier jour, le fouet mord sa chaire et lui coupe le souffle. La douleur est trop importante pour qu'il puisse l'extérioriser, et quand il essaie enfin, ce n'est qu'un râle qui sort de sa gorge. L'autre pense qu'il ment. Mais quel intérêt aurait-il là ? Non, non il ne ment pas, absolument pas. Il dit la vérité. On l'appelle Onna, c'est devenu son nom, le seul et unique. Personne ne cherche plus à l'appeler autrement. Alors pourquoi ne le croit-on pas ? Il a de nouveau fermé les yeux, parce qu'il ne veut pas voir combien ses blessures sont profondes. Il ne veut pas en rajouter. L'effroi que sa vue pourrait ajouter à sa douleur, il n'en a pas besoin. Son ressenti suffit amplement. Et s'il lui dit qu'il n'a plus de nom ? Non, mauvaise idée, il le frappera sûrement encore. Même s'il sait qu'il n'en a pas finit avec lui, il préfère minimiser les coups. Alors, après avoir repris ses esprits, il articule péniblement :
- Onna...
Sa bouche est sèche, comme s'il avait encore cette poudre dans la bouche. Comme s'il ne savait plus saliver. Et ses lèvres lui font mal. Moins que sa cuisse, ou que son oreille, où bat une douleur sourde, mais tout de même. Quant à son dos, certes il est aussi source de souffrance, mais d'une souffrance qu'il connaît. Qu'il a côtoyé tellement de fois que cette fois-ci n'est pas si différente des autres. Les sang qui coule répand une douce chaleur sur son passage. Et bientôt, son sillon sera poisseux, désagréablement collant, et il n'aura qu'une envie : passer de l'eau sur son corps pour que cette sensation s'en aille. Mais il sait que l'eau n'arrivera pas de suite. Il sait qu'il sera frappé, encore et encore, jusqu'à ce que l'autre se lasse ou se répande en jouissance. Peut-être tombera-t-il dans l'inconscience avant ça. Il l'espère. Non pas pour se réfugier dans des songes qui l'ont quitté depuis longtemps, mais pour ne plus rien sentir.
Pourra-t-il jamais lui donner quelque chose qui le satisfasse ? Quelque chose qui puisse retenir les coups ? ''Tu sais bien que non. Il est de ceux qui aiment torturer. De ceux qui aiment enfanter la douleur.'' Oui, sans aucun doute. Ne peut-il donc que souffrir du mieux qu'il peut pour qu'un jour il s'arrête ? Certainement. Alors une fois encore, son esprit s'échappe et se perd. Loin, dans sa mémoire. Loin dans ses souvenirs. Loin dans son passé. Il revoit son sourire. Voilé de rouge. Ses cheveux. Ses yeux. Son corps. Tous teintés de carmin. Comme si ses yeux baignaient dans le sang. Partout où ils se posent, la couleur est la même. Il essaye de cligner des yeux, mais rien n'y fait. Tout est de plus en plus sombre. De plus en plus effrayant. Et il n'y peut rien. Quand il tressaille, assez violemment, les chaînes qui le retiennent tintent. Les muscles blessés le rappellent à la réalité. Alors il se dit que ce bruit, ce mouvement brusque pourrait bien être un autre prétexte pour le fouetter. Encore une fois. Il sait bien que l'autre finira par lui faire mal de telle façon qu'il ne puisse plus respirer. De telle façon que la souffrance le fasse suffoquer. Il espère qu'à cet instant, ce sera la fin.
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| | | Bol d’Jiv’elgg
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Ven 15 Aoû 2014 - 15:48 | |
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"Mensonge!" Il se répétait et se répéta encore parce que la question restait la même et la réponse de lui convenait pas. En réalité, le Favori ne savait lui même pas exactement quelle réponse lui conviendrait. Après tout, peut-être n'y en avait-il pas? Cette interrogation passagère n'empêcha pas le fouet de claquer encore une fois, et encore et encore. Jusqu'au soixante septième coup, parce que le Haut-Prêtre n'en manquait aucun, là, il eut sa réponse: le tintement du fouet sur une côte. Emporté par le zèle, il frémit de plaisir en réécoutant trois fois encore ce son divin. Intérieurement, il se promit d'un jour offrir à Kiel Elghinn un quantique joué uniquement sur les côtes à nu des fouettés. Mais pour l'heure, il avait d'autres idées en tête. Il se pencha et saisit un deuxième sceau de saumure. La perspective que son prisonnier perde conscience maintenant lui était intolérable. L'eau salée vint donc s'écrasé sur le corps sanglant faisant ruisseler le sang sur les graviers et frémir les nerfs de ce pauvre corps à la peau en lambeau. "Détachez moi ça." Derrière lui, deux Sombres sortir de l'ombre pour se porter auprès de l'hybride haletant. De gestes empressés, ils le libérèrent de ses chaînes et retournèrent rapidement à leur poste. Il est vrai qu'au vu de la taille de la chaîne, il valait mieux rester prudent. La Créature se campa devant sa proie, à deux mètre et lui rit au nez. "Alors, lève-toi, Hybride! Où est donc passée ta force? Qu'en est-il de cet être sanglant qui disait vouloir me traquer et me tuer? Vas y! Tu es libre maintenant! Relève toi! Bouge saleté!" Et le fouet claqua sur sa joue. Il n'aimait pas qu'on le fasse attendre. Il était temps qu'il s'occupe d'Elle et plus de lui. Elle avait l'avantage d'être un morceau de choix. Une bête qui ne se matte pas si facilement. Le jeu n'en serait que plus intéressant, même si il ne lui fallait pas négliger la prudence au profit de l'amusement. Sa langue pourlècha les barreaux de son masque. Au pire, de toute façon, un carreau d'arbalète viendrait cueillir la jambe de l'hybride si il allait trop loin. Bol d'Jiv'elgg avait d'autres choses à accomplir avant de mourir de stupidité dans une grotte.
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| | | Këda
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Sam 16 Aoû 2014 - 17:54 | |
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Jamais encore quelqu'un n'a atteint ses os. Jamais quelqu'un n'a été aussi sadique, aussi mauvais avec lui. Jamais. Et quand le fer atteint ses côtes, il sait qu'il ne pourra bientôt plus rien supporter. Parce que chaque fois, un peu plus de peau et de muscle sont arrachés. Chaque fois, la douleur se fait de plus en plus forte. Chaque fois, il espère que c'est le dernier coup. Lorsque enfin, le fouet ne mord plus sa chaire, et qu'il est à la limite de l'inconscient, lorsque enfin, il se dit qu'il va pouvoir basculer, l'eau salé le frappe de nouveau. Pour raviver sa douleur et son esprit. Pour le garder ici encore un peu. Pour profiter encore de sa souffrance. Alors, une chose étrange arrive : on le détache, on lui enlève ses chaînes, et non pas pour le transporter ailleurs, mais pour le confronter à son bourreau. Mais quand il n'est plus retenu, son corps part automatiquement en avant, son visage à la rencontre du sol, sans qu'il ne puisse rien y faire. Le fouet l'a vidé de ses forces, et quand on lui somme de se mettre debout, il a grande peine à obéir. Comme si obéir était devenu quelque chose de nécessaire à sa survie, comme s'il tentait encore d'éviter toute souffrance. Et au point où il en est, c'en est presque ridicule.
Quand le fouet claque sur sa joue, encore une fois, il en a la confirmation. Tout ce petit manège est ridicule. Pourquoi lui donnerait-il ce qu'il veut ? Alors qu'il peut simplement attendre ? Attendre que tout prenne fin. Attendre qu'il trouve un autre jouet. Attendre que la douleur soit si intense qu'elle le foudroie sans plus de sommations. Bien sûr, il sait qu'il veut le voir devenir monstre. Il sait qu'il cherche à la revoir, Elle. Seulement, Elle n'est plus tellement là. Il ne la sent plus si présente. Comme au début. Comme quand il était venu à lui pour lui demander son aide. Quel idiot il avait pu être ! Mais à ce moment, il voulait certainement souffrir. Parce qu'il se croyait fautif, et perdu. Peut-être un peu vide, aussi. Alors il avait voulu combler ce vide. Par quelque chose de fort, quelque chose d'intense, qui puisse le prendre aux tripes. Quelle douce ironie. Le sombre avait réellement touché ses tripes. Et l'avait fait souffrir plus que de raison. Et continu encore aujourd'hui.
- Te traquer dans une grotte, vraiment ? Ne sois pas si impatient de mourir, cela viendra bien assez vite, murmure-t-il.
Sa voix n'est plus qu'un filet, presque inaudible. Mais il est certain que l'autre l'a entendu. Parce qu'il guette. Parce qu'il est si pressé de trouver un prétexte pour le frapper qu'il ne manquerait pour rien au monde ses paroles. L'hybride ne veut pas se battre. Pas dans cet état. Pas sans ses lames. Pas dans cette prison. Il refuse de lui faire payer maintenant. Ce ne serait que pure folie de vouloir le tuer dans son antre. Que d'espérer pouvoir, même. Jamais on ne le laisserait faire, non, il le sait. Il ne se battra pas. Si l'autre pense qu'il est assez idiot pour se faire tuer, alors libre à lui. Mais jamais Elle ne se montrerait dans ces circonstances. Et sans Elle, il n'a pas la force, il tient à peine debout. Le sombre à beaucoup trop usé son corps. Il a bien trop pris. Elle a pourtant du le prévenir. Il sait bien qu'Elle n'est là que pour son corps, alors ç'a du être la première chose qu'Elle a dite. Seulement, il n'a pas du entendre. Dans sa soif de souffrance, il a du écarter cette information d'un revers de main. Maintenant, Elle n'est plus là. Et il la veut.
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| | | Bol d’Jiv’elgg
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Dim 17 Aoû 2014 - 13:29 | |
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C'était un peu présomptueux de sa part de penser qu'Elle viendrait à lui comme cela. Il n'avait pas encore dressé cet être là. Mais cela viendrait. Si il avait bien compris le mécanisme de cette créature, il lui suffirait de rendre l'autre suffisamment faible que pour qu'Elle tente de s'approprier son corps. Voir l'Hybride résister à l'envie de vengeance qui devait se faire pressante pourtant n'était pas dénué d'intérêt mais c'était bien décevant comme dernière image de son captif avant son départ pour l'Anaëh. Son sourire s'effaça et laissa place à une moue contrariée. Il fit demi tour et fit mine de s'éloigner avant de se raviser. Il se retourna et dans le même mouvement vif, il fonça vers sa proie, lança son bien botté de cuir et de fer et faucha sa tête pour l'entraîner violemment dans le gravier. Un peu de sport lui faisait du bien. Et dans le même moment où l'impact diffusait sa douleur et que le zygoma se fracturait, il lança sa terrible injonction. "Si tu n'es pas capable d'obéir correctement, alors voit chien! Voit ce qui t'a été fait et que tes rêves ne soient plus emplis que par la souffrance que tu as subi! La paix t'es refusée, sale Hybride!" Et il déverrouilla les souvenirs enfouis au plus profond de l'Onna. Peu importe lesquels remonteraient, ils n'apporteraient avec eux que le regret et la souffrance. Son nouveau jouet sombrerait lentement jusqu'au frontière de la folie. Alors, il reviendrait le cueillir et reposerai cette question qui semblait si prolifique. Mais en attendant, il ne pouvait que contempler la conscience de l'Hybride balayée par le choc de son pouvoir et le corps s'effondrer en tremblant convulsivement sur le sol. Il se pencha et écarta une mèche collée par le sang sur la joue entaillée. Il devait réparer les dégâts avant son départ. La quête de l'Ust'Kor pouvait être longue et il ne désirait pas voir son objet décédé en son absence. Il se saisit du sceau d'eau douce au milieu des autres de saumure, émietta quelques feuilles et champignons sèchés et y plongea un scalpe d'Elfe en guise d'éponge. Lentement, il passa sur les plaies pour les débarrasser de leurs impuretés. Toujours méthodique, il sortit une aiguille d'os et du fil de soie pour commencer à recoudre ce qui devait l'être. Couche après couche, faisceau de muscle, fascia, graisse, derme et peau, il ne laissa rien au hasard. Ajoutant à l'occasion l'un ou l'autre onguent, il ordonna qu'on lui apporte son nécessaire à pansement. Laisser la chair à vif n'était pas au programme. Il se saisit d'un pot ébréché et en fit sauter le couvercle pour appliquer généreusement une pâte faite de graisse de mouton, de miel, d'aulne et de quelques moisissures sur le dos de sa victime. Il y déposa ensuite de fine bande de lin. Ce premier cataplasme fut couvert d'une couche d'herbes sèche avant de maintenir le tout par un autre bandage plus serré. De temps à autre, il glissait l'une ou l'autre écorce préalablement trempée dans l'eau douce entre les bandes avant de poursuivre. Une fois le dos hors de danger, il s'attaqua à la jambe, puis au visage. Toujours selon le même rituel, nettoyer, recoudre, faire le cataplasme, ajouter les bandelettes. Seules les plantes et les potions variaient selon les plaies. Tel était l'art des Prêtres de Kiel, maintenir en vie quoi qu'il puisse avoir été infligé. La nuit était tombée depuis une heure lorsque le Favori inspecta la plaie au ventre de l'hybride et pris le soin de l'assainir et de l'enduir d'une autre résine. Finalement, il prépara une mixture verdâtre et épaisse qu'il réussit, malgré son inconscience à faire avaler à l'hybride, usant de sa voix et de ses talents. Une fois cette dernière étape accomplie, le Favori se releva sur des genoux douloureux et tremblants. "Ramenez-le dans sa cellule. Il ne lui faut aucune lumière, nourrissez le correctement, avec une portion d'hallucinogène semaine. Je veux que ses plaies et pansement soient examiner et au besoin rectifiés ou rafraîchi. Pas de repas à heure fixe. Si dans trois Ennéades, je ne suis pas revenu, détacher ses chaînes et laisser le seul. Ne lui adressez pas la parole. Est ce que j'ai été assez clair?" Il devait être la seule voix que l'Hybride entendrait jamais. Il était son maître désormais et jusqu'à la fin du dressage, seul lui devait compter dans l'esprit de sa proie. L'obscurité et les cauchemars auraient raison de sa volonté, de même que la perte de la notion du temps. A son retour, Bol d'Jiv'elgg se chargerait lui-même de le réveiller. D'ici là, Këda passerait sa vie seul dans les ténèbres avec comme seul interlocuteur ses fantômes. Lorsque cette pensée lui arracha un sourire, le Favori sortait déjà galvaniser ses troupes, le lendemain, Anaëh recevrait sa visite...
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| | | Këda
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Mar 16 Sep 2014 - 15:04 | |
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Enfin, il tombe dans l'inconscience. Enfin le noir le cueille et l'arrache à la souffrance. Il savait bien que cela arriverait un jour. Quand il revient à lui, il est seul. L'autre n'est plus là, et personne ne l'a remplacé. C'est étrange, parce qu'il aurait pensé que quelqu'un l'aurait réveillé avant ça. L'aurait tiré de ses ténèbres pour lui infliger de nouveau une séance de torture des plus extrêmes. Mais ce n'est pas le cas. Il est revenu à lui par ses propres moyens, et désormais, il n'a plus qu'à attendre. Attendre qu'on le tire d'ici ou qu'on le tue, il ne sait pas très bien. Quand il passe une main sur son corps, il sent pansements et bandages. Apparemment, on ne veut pas qu'il meurt. On ne veut pas que tout s'arrête bêtement parce que sa vie s'en est allée. C'est étrange, d'ordinaire, on veut qu'il souffre, mais on veut surtout qu'il disparaisse. L'idée de débarrasser le monde d'un monstre doit être assez excitante pour être dans tous les esprits. Alors pour surpasser cette idée, pour la reléguer au rang d'absurdité totale, il faut certainement qu'une bien plus puissante et bien plus utile la remplace. Comme faire de lui sa chose. N'est-ce pas de loin bien plus excitant, bien plus glorifiant de le dresser que de la tuer ? Si, bien sûr que si. Quelqu'un s'y est déjà essayé. Et il est mort. Depuis, personne n'a voulu tenter sa chance. Peut-être que le sombre veut inverser la tendance. Peut-être qu'il veut devenir son premier maître. Seulement, il a juré de le tuer. Du moins, Elle l'a juré.
Mais cette certitude disparaît bien vite. Le temps passe, encore et encore, et bientôt vient l'heure ou le sommeil décide de venir le prendre. Il ne sait pas si la nuit est tombée, mais peu importe. Il est fatigué. Très fatigué. Son corps à du mal à récupérer, ses blessures lui font mal. Quand ce n'est pas l'une qui se manifeste, c'est l'autre. La douleur sourde en permanence, et devient comme quelque chose dont il ne peut se détacher. A moins de mourir. Mais on ne le laisserait pas faire, non. De ça, il en est sûr. Parce qu'on le nourrit. Et parce qu'on change ses bandages. Parce qu'on s'occupe de lui. On veille à ce qu'il ait de quoi vivre, et qu'il l'utilise. Cependant, on veille aussi à ce qu'il n'ait aucun repère. Il n'a pas vu la lumière du jour depuis trop longtemps, et cela commence à lui manquer. Non pas qu'il ait été un jour très proche de celui-ci, de l'air libre ou de la nature en elle même. Mais plutôt qu'il est déboussolé, qu'il a besoin de se sentir réellement vivant, et ne plus errer là, comme coincé dans un cauchemar. Tout ce qui distingue cette réalité d'une construction de son esprit sont justement les constructions de son esprit. Le sommeil, s'il a cru qu'il était un jour une alternative, un échappatoire, n'est aujourd'hui qu'une prison de plus. L'escalier en colimaçon est interminable, et l'angoisse qu'il lui procure est insoutenable. La fuite éternelle ne le mène nulle part, et l'ouverture hypothétique de certaines portes le ramènent encore et encore dans les marches dont il vient.
Il a l'impression d'être un animal, traqué, encore une fois. Mais pas dans le but d'être achevé. Et c'est ce qui est terrible. Ce qui le mine et ce qui le rend tendu. Il ne sait pas si ce qu'il vit actuellement, si on peut appeler cela vivre, est quelque chose d'interminable ou non. Il ne sait pas si, dans sa cage noir, on laissera un jour pénétrer un rayon de lumière. Elle est de nouveau absente. Ou présente. Il ne sait pas. Il ne pense pas savoir. Peu importe en réalité. Qu'Elle soit là ou non. Il n'en a pas besoin. Pas du tout. Il n'en a jamais eu besoin. Il aurait pu vivre toujours sans. Mais non. Un jour Elle est venue, et Elle n'est jamais repartie.
- Këda ?
La voix s'élève souvent, et se tait ensuite. Comme si elle n'avait jamais existé. Mais elle revient. Encore et encore. Jusqu'à ce qu'il réponde. Et qu'elle lui dise de faire attention. Attention à quoi ? Il est relativement en sécurité, ici. Il ne craint rien. Pas tant que le sombre n'est pas là. Il n'a pas besoin de faire attention. Il doit juste se laisser vivre jusqu'à pouvoir tenir parole et se débarrasser d'Elle. Que dirait sa mère, d'ailleurs, si elle savait, pour Elle ? Et son père ? Peu importe. Ils sont morts Morts. Comme Saufy. Et comme tous ceux qui l'ont jamais entourés. Alors pourquoi pas Elle ? Elle aurait du mourir comme les autres, non ? Est-Elle si différente des autres, si peu semblable pour persister, jour après jour, saison après saison ? Peut-être bien. Peut-être que c'est aussi pour ça qu'il ne peut pas s'en débarrasser, juste comme ça. Qu'il doit redoubler d’ingéniosité pour trouver une solution. Mais c'est compliqué. ''Parce que je suis toujours là ?'' Parce qu'Elle est toujours là. A surveiller ce qu'il fait. Jamais ne passe une seconde sans qu'il se sente espionné. Et depuis qu'il est ici, c'est encore pire. Il a l'impression que les ténèbres l'épient. Et même si ses yeux voient ordinairement sous le manteau sombre de la nuit, dans cette obscurité opaque, ils ne perçoivent presque rien. Que du gris, parfois, au milieu des ombres. Au début, il essayait de trouver sa paillasse, celle qu'on lui avait mis à disposition pour dormir. Mais maintenant, il ne prend même plus cette peine. Peut-être parce qu'il essaye de ne pas dormir. Peut-être parce qu'elle a cette odeur si désagréable. Peut-être parce qu'elle n'est pas confortable.
Des fois, on vient lui donner à manger. Ce ne sont pas des repas de luxe, mais ce sont des repas qui suffisent. Même si quelques fois, par la suite, son ventre se manifeste encore. Elle se manifeste. Elle a faim. Parce qu'Elle n'a pas mangé depuis longtemps. A sa place, il aurait faim aussi. Et il en vient parfois à la plaindre. Cette pauvre bête, affamée, qui hurle silencieusement à la mort. Mais il ne peut rien faire pour Elle. Il a déjà essayé de réclamer, pour Elle, mais chaque fois on a pris soin de ne pas lui répondre. Comme si on voulait lui faire croire qu'il était fou. Mais il n'est pas fou. Il sait qu'il y a du monde autour de lui. Hormis Elle, bien évidemment. Ou sauf Elle, si en réalité, Elle n'est pas là. Depuis qu'il est ici, on est bien venu lui changer deux fois ses pansements. Et chaque fois, il était trop faible pour demander quoique ce soit, voire pour tenter quoique ce soit. L'idée de s'enfuir ne lui est même pas venu à l'esprit. Peut-être parce qu'il pense être à sa place, ici. Au milieu du noir, et de ses cauchemars. Seul avec lui, avec Elle, avec le reste. Seul. Et pour se tirer parfois de cette solitude, il revit des époques de sa vie. Se les repasse, encore et encore. Quand il n'est pas coincé dans cette horrible escalier, au milieu de ces marches, fuyant quelque chose dont il n'a même pas idée. Terrifié, apeuré. Comme une proie. Est-ce donc cela, d'être faible ? D'être destiné à mourir ? D'être destiné à quelque chose ?
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| | | Bol d’Jiv’elgg
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Sam 11 Oct 2014 - 14:20 | |
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Et au milieu de la souffrance, le voile finit par se déchirer. La réalité, la douleur, ses pensées, tout se déchire et seules demeurent les Voix. Jamais elles n'ont été aussi nombreuse que le jour où le Voile a été arraché. La trame de sa vie, de son être et de sa propre existence qui fit place en cette instant à la vision de celle qu'il servait. Une vision floue de mille visage tordu par les siècles. Une vision en flash de mille tortures qui le transperce lui-même. Il est nu dans la lumière aveuglante de tout ce qui fait que Kiel est Kiel.
Et puis, le voyage commença. Son corps explosa en morceau et son esprit le suivit. Sans trop savoir si il accompagnait ou se laissait distancer par ses propres organes. Ils explosèrent les un à la suite des autres. D'abord l'intestin qui lui montra la carte du monde connu et la merde qui peignit d'abord un village au bord d'un fleuve et puis une forteresse humaine. Ensuite, ce fut la rate qui lui montra le symbole de son propre rituel. Finalement le foie qui lui ordonna un nombre et lui susurra que la réponse était dans la peste. Enfin coeur et poumons qui le plongèrent dans l'asphyxie. "Tu me rejoindras et ton être sera à jamais changé. Cinq tu seras. Et dans les étoffes des cris tu baigneras le sang des frères et des étrangers pour m'offrir un corps." Le favori se réveilla en sursaut... dans le silence de la pièce. Troisième nuit à Yutar depuis sa mésaventure en Anaëh, et pour la troisième fois le cauchemar de sa propre vision venait le hanter. Les Voix n'étaient plus là, à nouveau, mais la douleur et la psychose étaient telles qu'il n'y avait nul besoin de leur présence. En son coeur, il fut alors persuadé d'une chose: quoi qu'il advienne, il ne survivrait pas sous cette forme à sa divine entreprise. L'Espoir n'avait plus cours pour lui désormais. Et étrangement, cela lui enserra la gorge et la poitrine plus certainement que les fers de ses propres geôles. Alors, il se glissa hors de ses appartement et s'avança dans les prisons remplies de gémissements et de plaintes. Il y avait un endroit où il pouvait aller. Un être qu'il pouvait voir sans aucun complexe. Il s'enfonça profondément dans les boyaux de Yutar jusqu'à cette prison de ténèbres. Il conjura les gardes et entra seul et sans bruit. Il regarda l'hybride dormir. Une minute, une heure, une nuit, qu'importait, il n'avait pas le coeur à faire souffrir ce soir. Il caressa son corps couturé et balafré, violé par son propre fait dans l'art des pratiques les plus abjectes. Ses doigt fin suivirent le tracé des cicatrices. Il se rendit alors compte à quel point sa dévotion l'avait déjà transformé. Le jeune drow manipulateur à la beauté sans pareil n'était plus depuis longtemps. Et à la pensée de toute cette vie qui ne mènerait qu'au terme unique d'une souffrance sans fin, il versa une larme qui s'écrasa sur le visage de l'autre. Ce fut peut-être ça qui le réveilla, il n'en avait aucune idée. Mais toujours est-il qu'il sut qu'il était éveillé. Incapable de bouger, parce que même dans sa peine il savait encore veiller à ce que le corps ne réponde plus à l'esprit, mais conscient tout de même. Dans un murmure, il parla sans vouloir de réponse. Sa seule volonté était de laisser une trace en ce monde avant l'anéantissement de ce qu'il était et avait été. "Tout le monde l'a oublié et personne ne daigne s'en rappeler. Je m'appelle Thalion. Je sais que je n'ai rien à te demander mais si un jour tu veux la liberté, retiens le, ce simple nom qui est le mien et dont on m'a dépossédé." Et dans ce seul mot, il fit passer toute la détresse et toute l'histoire dont il était porteur. En se disant que peut-être un jour, on pourrait lui redonner la mémoire lorsque Kiel l'aurait parfaitement et complétement violé, déchiré. Alors, il se releva et quitta la cellule. Sa victime retrouva l'usage de son corps au moment même où le cliquetis de la serrure marqua qu'il demeurait captif et que le lendemain, l'heure ne serait plus au confidence mais à nouveau à la souffrance...
Dernière édition par Bol d’Jiv’elgg le Lun 22 Déc 2014 - 11:01, édité 1 fois |
| | | Këda
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Jeu 20 Nov 2014 - 17:59 | |
| Alors il est revenu. Il n'est plus seul. Ou bien l'est encore plus. Au moins, quand il n'était pas là, il pouvait se reposer, il pouvait penser qu'un échappatoire était encore quelque chose de réaliste. Espérer pour une délivrance avait un sens. Sens qui a disparu aujourd'hui. Pourquoi se tient-il là, au dessus de lui ? Pour charcuter son corps, encore, jusqu'à qu' Elle revienne ? Ou pire encore, jusqu'à ce qu' Elle s'en aille, tant la douleur est insupportable ? Si ses yeux peuvent exprimer un quelconque sentiment, ce n'est que de la peur, une peur plus que rationnelle, une peur surdimensionnée, palpable. Il a peur de souffrir encore, il a peur de ne pouvoir mourir, il a peur qu'il réussisse à l'avoir, Elle, pour lui tout seul, et qu'il le laisse errer seul dans ses craintes. Mais tout ce qu'il entend, c'est sa voix. Ni chaîne, ni claquement de fouet, ni cliquetis d'instruments étranges. Juste le son de sa voix. Et alors, il lui apparaît comme étant la chose la plus belle et la plus douce qu'il ait entendu de toute sa vie. Une larme roule même le long de sa joue. Une larme qui passe certainement inaperçu, il n'en sait rien. Son corps est gourd, et il ne sait si finalement, ce n'est pas un rêve. Encore un rêve. Ou une illusion. Pire, une hallucination. Il ne peut même plus faire confiance à son esprit. Seulement, il se dit qu'il ne lui reste plus que cette voix, cette voix qu'il n'a pu inventer. Qu'il ne veut pas avoir pu inventer. ''Thalion''. Ce seul mot raisonne encore et encore dans sa tête. Parce qu'il l'a associé à sa liberté potentielle, et que soudainement, l'espoir d'une délivrance n'est plus si ridicule. Si même son bourreau lui parle de liberté, alors il n'est peut-être pas fou de penser que cela est possible. Thalion. Il doit chérir ce nom, il le sait, sa fin en dépend. Mais l'instant d'après, il est seul. Son corps est de nouveau sien, mais il n'en avait a utilité. Que peut-il bien faire d'un corps dans cette cellule ? Il ne lui sert à rien. ''Tu ne devrais pas le dénigrer ainsi. Elle l'aime, tu sais, Elle n'est là que pour ça, pour ce corps qu'Elle n'a pas.'' Alors dans cas, qu' Elle le prenne et qu'elle s'en aille avec. Qu' Elle le vole et qu' Elle s'en aille loin, si loin qu'il ne pourrait jamais les retrouver. Qu' Elle le libère de cette condition d'esclave. Esclave de ce drow, esclave de son corps, esclave de son propre esprit. Que lui reste-t-il, au fond ? Rien, certainement. Il ne lui reste rien. Peut-être encore ce léger espoir, l'espoir que tout ceci prenne fin un jour. Mais ne sont-ils pas censés être immortels ? Vivre infiniment tant que les dieux ne décident pas d'abattre sur eux une quelconque malédiction, un mal incurable ? Sont-il donc si cruels ? Ou si occupés ailleurs qu'il l'ont abandonné depuis longtemps ? Il est une cause perdue, lui même le sait. Mais est-ce une raison importante pour que même les dieux l'aient laissé livré à lui même ? Il n'en sait rien, à vrai dire. Peut-être que c'en est une. Peut-être qu'il n'a même pas le droit de les prier, tant il leur fait honte. Il ne sait pas, il ne sait plus. Et alors, il se prend à vouloir que le drow revienne. Qu'il l'aide, qu'il lui dise quoi faire, qu'il lui dise quoi penser. Qu'il le fasse souffrir, qu'il le fasse hurler, qu'il la rencontre de nouveau. N'importe quoi. Mais qu'il fasse quelque chose. - HRP:
Excuse moi pour l'attente et la taille du post, mais je ne voyais pas ce que je pouvais faire de plus :)
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| | | Bol d’Jiv’elgg
Ancien
Nombre de messages : 363 Âge : 31 Date d'inscription : 13/08/2013
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Dim 21 Déc 2014 - 21:13 | |
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C'était la sixième semaine du mois de Verimios, le jour avant le départ de la Sainte Légion. Les préparatifs étaient achevés, il avait mis longtemps à les conclure. Il n'avait pas oublié son devoir envers la forme de vie torturer qu'il devait asservir. La dernière Ennéade, il lui était devenu courant de lui mettre un collier et une laisse et de le balader avec lui, arrachant un des nombreux anneaux qu'il avait placé dans son corps lorsque l'hybride tentait de se débattre ou n'obéissait pas. Et lorsqu'Elle se manifestait, il n'hésitait jamais à utiliser ses pouvoirs divins pour la confiner dans une vision d'horreur qu'il lui réservait tout spécialement et qu'il avait passé de long jour à perfectionner.
Mais ce jour dans l'arène sousterraine, il se posait un dilemme des plus coriaces. Devait-il laisser là son animal ou l'emmener avec lui dans sa croisade? Ou bien encore le relâcher pour qu'il accomplisse sa mission? D'un coté, il ne pensait pas avoir le temps d'améliorer le remaniage de son esprit avant le rituel si il le laissait à Yutar, mais à coté de cela, ne le gênerait-il pas outre mesure si il l'emmenait dans ses bagages. Et si il choisissait la troisième option, pensait-il que Keda était suffisamment prêt? Suffisamment asservi?
Les graviers de l'arène crissèrent sous ses bottes cloutées comme il faisait les cent pas autour de sa chose. L'hybride était encore couvert de sang, attaché à un piquet avec une chaîne qui lui saignait les poignets. Il resserra sa poigne sur son fouet et le nettoya du sang et de la chair d'un geste désinvolte du poignet. Ne trouvant de réponse à son dilemme, il frappa encore une fois, juste pour passer le temps et peut-être pour ne pas montrer à sa proie qu'il hésitait.
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| | | Këda
Hybride
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Mer 14 Jan 2015 - 13:27 | |
| Finalement, on l'a extirpé de sa solitude. On l'a sorti de son trou, et on l'a promené un peu partout. De nombreux anneaux percent sa peau, et des chaînes sont passées au travers. Et s'il n'a pas résisté, certains anneaux ont tout de même été arrachés, comme si le drow aimait le faire souffrir gratuitement, sans aucune raison. Au moins sait-il qu'il n'a pas intérêt à essayer de se défendre. Seulement, il n'en a aucune envie. Il ne veut pas repartir dans le monde extérieur, il ne veut pas sortir d'ici, il ne veut pas se retrouver seul à nouveau. Quand il s'autorise à penser à une espèce de liberté, l'angoisse le saisit. Il ne peut pas s'imaginer errer sans but, encore, et encore, sans avoir des sueurs froides. Et même si le drow le fait souffrir sans cesse et sans réelle motivation, si ce n'est le plaisir, il reste une sorte de figure d'autorité qui le guide. Chose dont il a plus besoin que n'importe quoi d'autre. Et si pour ça, il doit endurer la douleur, alors il endurera la douleur. Le seul souci, c'est Elle. Parfois, Elle apparaît, et il n'est pas assez fort pour la refouler. Il a l'impression que son corps, et pire, que sa conscience, l'acceptent volontiers, comme une délivrance. Mais il ne sait pas ce qu' Elle fait, il ne sait pas si Elle essaye de s'échapper, ou si Elle aussi reconnaît les bienfaits du Haut-Prêtre. Il sait seulement qu' Elle ne reste pas longtemps, qu'il reprend rapidement le contrôle. Mais pourquoi, ça, il n'en sait strictement rien. Le drow ne doit pas aimer la voir. Il ne doit pas apprécier qu' Elle tente de reprendre le contrôle. Et cela tombe plutôt bien, puisque lui non plus. *** Le fouet claque, et arrache la peau de son dos. Ses muscles te tendent, son corps s'arquent, et ses lèvres se scellent. Il ne crie pas. Pas encore. La souffrance est supportable. Il a de plus en plus de mal à savoir si elle est réelle, ou si elle est inventée de toutes pièces par son esprit. Parfois, Elle rôde aux alentours de sa conscience et lui fait voir certaines choses, des choses qu'il aurait préféré ne jamais voir. Parfois, il a l'impression qu' Elle essaye de le convaincre de se battre, pour reprendre sa liberté. Parfois, il se demande si ce n'est pas Elle qui fait venir la douleur, juste pour le pousser dans ses retranchements, juste pour qu'il la suive et qu'il la libère. Mais le fouet claque une seconde fois, et il sait. Il sait que ce n'est pas Elle, mais que c'est bel et bien lui. Il se tend à nouveau, et la corde qui lie ses poignets mords un peu plus sa chaire. Une sorte de grognement réussit à franchir la barrière de ses lèvres. Presque inaudible, mais tout de même. ''Tu pourrais cesser de souffrir. Tu pourrais ne plus rien ressentir. Tu pourrais redevenir celui que tu étais avant. Réfléchis y. Elle t'aidera, tu peux lui faire confiance.'' Quel ramassis de mensonges ! Elle ne l'aide pas. Elle est le mal incarné. Elle ne fera jamais rien de bien pour lui. Jamais. Et puis, il n'a pas vraiment envie que tout cela s'arrête. A vrai dire, il ne sait pas s'il a envie de quelque chose. Non, il ne sait pas. Il sait seulement ce dont il a besoin. Et il n'a pas besoin de redevenir l'hybride seul et perdu qu'il était avant. Il avait besoin qu'on lui dicte sa conduite. Il avait besoin de celui qui tenait le fouet, celui qui tenait les chaînes, celui qui était le seul être capable de le guider.
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| | | Këda
Hybride
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| Sujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda] Ven 14 Aoû 2015 - 18:49 | |
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Devant lui, une plaine s'étend à perte de vue. Des collines, et quelques arbres, viennent la parsemer, et accrochent son regard. Il n'a aucune idée de la manière dont il a atterrit ici. Il ne sait pas comment il est venu, ni avec qui. Il n'a aucune idée de ce qu'il fait là, ni aucun souvenir de ce qu'il s'est passé. Il y a un instant, il était avec lui. Et maintenant, il est tout seul. Au milieu de nulle part. Au milieu d'un endroit qu'il ne connaît pas. Passant une main sur son visage, il prend un instant pour souffler et essayer de reprendre ses esprits. Au moins, il la sent encore, Elle est toujours là, Elle n'est pas partie. Pas comme la dernière fois. Pour lui, c'est un soulagement. Il n'aura pas à s'occuper de cela. Il n'aura qu'à essayer de se repérer. Chose qui, à cet instant, lui paraît déjà assez dur comme ça. Une dernière inspiration, un étirement, et il se met à marcher. D'abord doucement, puis de plus en plus rapidement. Il ne se rend pas tout de suite compte qu'il court, désormais, parce qu'il a bien plus important en tête. Pourquoi l'a-t-on ainsi relâché ? Pourquoi se retrouve-t-il ici, seul, avec en tête des bribes de chansons et de poèmes qui se répétaient inlassablement ? Que lui a-t-on fait, et que lui veut-on aujourd'hui ? L'hybride n'a aucune réponse, comme toujours. Il n'a toujours eu que des questions. Des dizaines et des milliers de questions. Auxquelles personne n'a jamais daigné répondre. ''Maintenant, tu te plains de ne savoir ce que le sort te réserve ? Profite, tu es libre, tu es dehors, tu es seul ! Profite ! Peut-être que cela ne durera pas. Va loin, enfuis-toi. Cours jusqu'à la mer, et prends là. Les réponses ne viendront jamais, les questions sont donc totalement futiles.'' Courir. Il court déjà. Il avale les distances si vite qu'il arrive bientôt aux abords d'un village. Il sent qu'Elle s'agite. Avant qu'il ne puisse faire quoique ce soit, Elle prend les commandes.
Libre. Enfin. C'est Elle qui les a libéré. Elle qui a finalement repris la route. Elle qui est sortie de cette cave glauque dans laquelle on les retenait prisonniers. L'hybride n'en sait rien. A-t-il réellement besoin de le savoir ? Cela ne changera rien à sa misérable existence, mieux valait qu'elle ne s'encombre pas de cela. Le drow, celui qui les a torturés, encore et encore, lui a donné plus de pouvoir qu'elle n'en avait à la base. Désormais, la résistance du propriétaire de ce corps est plus faible. Son esprit est plus malléable, plus ouvert sur le sien. Ce dernier point lui plaît moyennement, parce qu'Elle n'aime pas l'idée qu'il puisse intervenir lorsqu'Elle est de sortie, mais Elle suppose qu'elle va devoir s'y faire. Lui ne doit pas non plus aimer l'idée qu'Elle puisse se montrer ainsi, lorsqu'Elle en avait envie, et non plus lorsqu'Elle en avait besoin. Aux abords du petit bois qu'elle a remarqué depuis un moment déjà, de la fumée s'échappe d'une grosse cheminée. Celle d'un atelier, peut-être, une forge, ou quelque chose comme ça. Avec à l'intérieur, des hommes. Des femmes et des enfants, aussi, peut-être. En tout cas, cela augure quelque chose de bon. De très bon. Elle va enfin pouvoir manger. Enfin pouvoir se rassasier. Après toute cette privation, son estomac ne demande qu'à être rempli correctement. Son envie de violence, sa rage qu'Elle a contenue tout ce temps, ne demande qu'à être satisfaite, qu'à pouvoir enfin s'exprimer pleinement. Il lui est insupportable de penser qu'Elle puisse passer une journée de plus sans sentir la peur et l'angoisse, sans qu'Elle puisse goûter le sang, et se délecter des chaires.
Cela lui est peut-être impensable, mais ce n'est pas le cas de Këda. Dans un certain effort de volonté, il a repris le dessus. Il a repris le contrôle de son corps, et de son esprit. Sa volonté est toute autre, d'ailleurs. Lui n'a qu'une envie. Retrouver son chemin. Il lui faut arriver dans une ville, dans un port, dans une forêt, peu importe. Juste quelque part où il pourra se repérer. Quelque part où il pourra se poser, et réfléchir sur ce qu'il s'est passé, là bas. Là d'où il vient.
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