La Reconquête d'Almis III: Kharogan, ou la bataille de la Nerania.

Kharogan s’abattit violemment sur la tête d'un gobelin un peu trop aventureux qui explosa comme un fruit trop mûr. Le marteau de guerre exécuta un arc de cercle gracieux avant de voir son manche planté dans le sol. Libérant ainsi les mains du Runiste, celui-ci s'empara de sa tablette de cire et de son stylet d'argent. Alaric laissa mourir le son de la bataille, se retrouvant seul dans son univers intérieur. Il choisit sa rune fétiche, celle qui invoque la Voilée, Dame des eaux et Reine des Morts.

Dans son esprit défilèrent les sens de cette rune si particulière. Il les embrassa tous, loua le pouvoir de celle qui marche seule et répudiée et arrêta son esprit sur le sens qu'il désirait utiliser. Lorsque sa main traça souplement le symbole sur la cire tiède. Lorsqu'il rouvrit les yeux, ceux-ci était empli de tout le poids du sort. Le plus dur restait encore à accomplir. Désormais, la volonté devrait canaliser toute cette énergie libérée par le sens de la rune.

Il retourna la tablette vers le champ de bataille et prononça à voix haute son nom, retenant mentalement tous les sens indésirables. Il ne fallait jamais laisser la rune prendre le dessus à moins de n'être réellement en danger. Comme ce jour funeste à Kirgan, où sa vie avait dépendu de toute la puissance de cette glyphe. Si il la laissait aller, elle le viderait de son énergie et ce n'était aucunement le but recherché. Le véritable geyser qui s'échappa de la tablette pour déchiqueter proprement le groupe de peau verte qui harassait sa garde prouva qu'il avait largement réussi sa maîtrise.

Il effaça sa rune et rangea son matériel pour reprendre Kharogan à pleine main. D'un large geste, il encouragea ses troupes à marcher plus avant. Au loin, le son d'un cor lui avait signaler peu de temps auparavant que Thanor n'était pas seule à voler au secours d'Almia. La vallée de la Nerania était encore loin, mais passer l'Olyia, ici à l'état d'un simple torrent, il ne doutait pas qu'ils atteindraient vite la voie vers la Perle du Nord.

Ils étaient cinq centaines de nains à marcher sur le gué. Et menant l'armée que lui avait prêtée les Thane, Alaric marchait juste derrière l'avant-garde entouré de sa garde. Il agissait comme il était digne de la part du commandant d'une armée selon les codex militaire de l'ancien royaume. C'était une question d'honneur que de marcher à la rencontre du combat. Et la flèche grossière qui heurta son casque n'altéra nullement sa détermination. Il fit signe à son héraut de sonner du cor pour annoncer à Lante qu'ils n'étaient pas seul dans la mêlée. Inspirant à plein poumon, il lança son cri de guerre en élevant Kharogan vers le ciel de cet après midi de printemps.

"Pour la Perle du Nord!"

Et tous le reprirent en coeur, ils avaient reformé les rang et criait encore et encore ces mots comme ils chargeaient vers le passage. Balayant les Gobelin, ils n'avait plus qu'un seul but: débarrasser cette terre de la vermine grouillante qui la pervertissait. Alaric dépassa sa garde et dans un violent arc de cercle de son marteau faucha trois ennemis à la poitrine avant de se servir de son élan pour revenir à l'intérieur du cercle de sa garde qui en abattit deux autre d'un même mouvement. Ils ne laisseraient pas les Gobelins fermer la porte vers la reconquête en toute impunité.

L’ennemi parcourait le Brissalion et cela ne pouvait plus durer.

Thorgrel n’avait pas eu une minute de repos depuis le couronnement. Les choses changeaient et à un rythme bien peu nanesque, mais les temps étaient bien différents depuis la Malenuit. Après avoir régler certaines affaires aux frontières sud du royaume, le Roi de Lante n’eu qu’une seule obsession, détruire la menace gobeline qui foulait les Plaines. L’ordre avait été donné, les nains de Fort Hardrek mobilisé sans attendre. La flamme c’était rallumé dans le cœur de la citée. On portait une oreille bien plus attentive aux respects des traditions et aux actions à mener pour arriver en vu d’une aube nouvelle. Les Vertepeau ne pouvaient pas fouler plus longtemps le sol sacré du peuple de la montagne  et personne ne contester cette vision aujourd’hui. De plus, les derniers rapports parlaient d’un grossissement de la horde d’origine, il était temps d’agir.

Depuis, Lante avait été semblable à une ruche dérangée par les pattes d’un ours mal léché. Thorgrel avait apprécié le moment qui avait précéder le départ. Les forges de la ville avaient fonctionné à plein régime jusqu'à tard dans la soirée, illuminant ainsi la nuit de mille feux. Quand vint les premières lueurs de l’aube, les combattants c’étaient rassembler en un bloc compact prêt à partir à l’assaut. Il avait été fier de voir autant de bel acier brillé sous les reflets du doux soleil de printemps.  Il avait fait un signe et on avait sonné le Grand Cor faisant ainsi trembler la Plaines, le son c’était propagé jusqu’au Nord. Et  sans attendre les forces de Lantes se mirent en route. Six cent soldats issus des différents régiments de l’armée régulière franchirent les portes, prêt éliminer la menace.

La marche était forcée, mais les nains ne craignaient pas l’épuisement, ils avaient été entrainé pour ça. Thorgrel était à la tête de la formation, il marchait d’un pas déterminé, la flamme de sa forge de vie attisé par l’envi de se battre. Il était fait pour cela, ses nouvelles fonctions ne pourraient gommer une vie entière passer la hache à la main. A vrai dire, l’ancien capitaine kirganais se sentait plutôt comme un kelkana dans l’eau à cet instant précis. Les éclaireurs avaient été envoyé en avant et ils revinrent avec de bonne nouvelle, la trace des gobelins étaient proche, elle déviait au Nord-Est.
Ils remontèrent la piste en longeant l’Oliya, quand le second jour se leva, ils étaient déjà en vue des contreforts du Septentrion.

Le Roi de Lante plissa les yeux, ils venaient de traverser une des dernières vallées avant les premières montagnes. Bientôt, la présence de la horde gobeline était indéniable, la terre était devenu boueuse sous le piétinement de leurs pas. Il cracha un énorme gaviot de salive, son intuition ne le trompait que rarement, on se battait derrière la bute qui s’étendait au devant. Quand les bruits de combat se firent plus intenses, ils accélérèrent le pas, Thorgrel devait en être certain. Une dernière foulée et son regard pu se posa sur la vallée cachée.

Il distingua d’abord les grobis, masses  laides et dépareillé de combattant à l’aspect sournois. Puis son regard se posa sur les nains qui menaient l’attaque. Il reconnut bien vite les bannières, les nains de Thanor. Dans la foule de fanion il discerna celle du meneur de la troupe, c’était celle du célèbre Seigneur des Runes. Poing-de-fer afficha un sourire carnassier et rit avec force. C’était un grand jour pour la Nanie. Alors que les deux citées étaient en froid depuis la Sombrenuit, aujourd’hui, elle combattrait l’ennemi ensemble. Thorgrel dégagea sa lourde hache à l’aspect si particulier, Al-Maraz, la « Faucheuse », forgée dans les feux de la Grande forge de Kirgan et gravé de la rune d’Ikthor. Il la brandit bien haut et hurla pour couvrir le vacarme.

« En avant guerriers de Lante , il y en à bien assez pour tout le monde !  Aujourd’hui nous nous battons avec nos frères. Baruk ! »

La clameur couvrit le son de l’acier qui s’entrechoque et la charge fut sonnée sur le flanc des gobelins. Thorgrel chargeait en tête poussait par l’ire vengeresse du peuple nains. Il hurlait à plein poumon,  sa barbe fouettait l’air derrière lui. Il décrivit un arc de cercle avec sa hache, le tranchant d’acier perfora le cuir du premier gobelin qui se trouvait sur son chemin, le découpant littéralement en deux. Son cri se transforma en un rire vengeur. Il abattit une seconde fois la faucheuse et trancha un autre membre avant d’asséner un coup de bouclier qui cassa la mâchoire hideuse d’une verte-peau au nez incroyablement long. Il passa à un troisième adversaire laissant un cercle sanglant dans son sillage. Ses combattants le suivait de prêt, la Garde royale était composé des membres de son anciens régiments, tous des nains en qui ils plaçaient une confiance sans borne.
Ce serait un crépuscule sanglant pour la race vermines, elle subissait aujourd’hui la colère refoulait  de tout les nains endeuillé par la cicatrice laissé par le Père des batailles.

Traduction des termes nains ::

Le temps a tourné à l'orage apparemment, la chasse venait de sonner, pourtant les frères étaient dispersés, Kazadröm était à la quatrième rangée, il avait revêt sa belle armure. Une armure noire dont seuls les Azulgrungron ont le talent, une belle armure en soit où deux marteaux étés implantés dans son dos. C'était une première le front pour lui, la boule au ventre, un nouveau baptême, mais bon, il allait enfin pouvoir croiser le fer avec ces bestioles sans coeur et vengé la mort de son père tombé au combat, c'était un grand jour. Enfin, les Marteaux-de-Fers auront leur jour de gloire.

Kazadröm était tout de même pensif, sa mère qui était une grande guerrière devait regarder ses enfants de là-haut, certainement les protégeraient-elles. Peut-être que sa mère sera heureuse de voir ses fils dans la conquête d'Almis, le brave nain se dit que c'était un jour à ne pas rater. C'est vrai, il n'y en a pas des milliers des comme ça. À la première vue des gobelins et donc lorsque l'armée fut désordonnée, il en profita pour rejoindre son frère Tromdal et l'épauler, bien que ce fut plutôt l'inverse, Tromdal en tua, un, puis deux et le troisième souriait à Kazadröm qui put enfin en empaler un. Les choses se succédèrent jusqu'à l'arrivée de cette monture qui chargea les Gobelins, le forgeron-guerrier en tua un, un record.

Derrière cette chose les gobelins apparaissaient. Les deux frères restèrent ensemble, chacun leur tour ils en tuèrent un, puis comptèrent leur mort. D'ailleurs, Kazadröm avait comme équipement un bouclier rond et sa fantastique épée, Mog. Le sang coulait à flot, mais Tromdal sauva à nouveau l'aîné qui n'avait pas l'expérience du combat, croissant le fer à chaque apparition de cette chose verte. La rage persistait tout de même, la rage de parents morts, les nains du clan Marteau-de-Fer et du clan Brûle-Hache se battait certainement pour ça. Plus les Gobelins se faisaient déchiqueter plus le front avancer vers Almis, ce qui était plutôt une bonne nouvelle.

« J'en ai tué cinq et toi? Demanda Kazadröm »

« Dix, prends le temps de t'amuser comme ils se sont amusés à déchiqueter les corps de nos clans. Répondit Tromdal »

Kazadröm chargea alors une bonne fois pour toute sur un gobelin qui arriva, il le bouscula d'un gros coup de bouclier, derrière lequel il était planqué et planta son épée dans sa gorge. Lorsqu'un autre passa juste à côté de lui il le trancha au niveau du rein, et celui qui se présenta à sa droite, il lui donna un gros coup de bouclier l'envoyant près du nain qui venait de s'adresser au seigneur des runes. Une telle rage envers le gobelins ne pouvait pas passer avec le nain, il ne fut pas autant entraîné que son frère, mais on eut l'impression qu'il avait fait ça toute sa vie, il n'était certes pas au front, mais il était au milieu et se défendait comme il le pouvait.

Kazadröm suivait toujours cette cadence et remonta au niveau du front en en tapant autant qu'il le pouvait même s'il ne les tuait pas

Alaric hocha la tête en direction du nain qui lui avait adressé la parole. Mais il ne comptait pas laisser l'impertinent le prendre de haut. Il se lança, percuta l'autre au point de le déséquilibrer et assomma de la tête de son marteau un Gobelin plus vicieux que les autres. Se servant de l'élan, il pivota un tour complet pour abattre sa masse sur le dernier peau verte encore assez courageux ou assez idiots, c'était toujours difficile à dire chez eux, pour lui faire face.

Ils avait traversé le gué de l'Olyia et droit devant, la porte de la vallée leur tendait les bras. La rage du combat lui avait manqué. Même si celui-ci n'était qu'un avant gout de ce qui les attendaient, il se sentit rajeuni d'une dizaine d'année. Bien sûr, il n'ignorait pas que tôt ou tard, il ressentirait à nouveau les blessures du temps. Aussi préférait-il se ménager, des coups précis et une avancée constante plutôt que des actes spectaculaires. C'était tout aussi efficace mais beaucoup moins fatiguant.

Lui connaissait les troupes qu'il avait engagé dans le conflit mais il se demanda combien dans l'armée de Throgrel avait eu l'age de servir dans l'armée avant le Voile. La question pouvait sembler idiote, mais à voir comment beaucoup se réjouissaient de la jonction qui commençait à s'opérer, il doutait qu'ils sachent réellement ce qui les attendait. Les Peaux-Vertes n'étaient pas très courageux, mais pas aussi idiots qu'on voulait le croire. Ils se retranchaient vers une position plus avantageuse et vers le nombre.

La vallée de la Nerania pouvait s'avérer être un piège mortel. Des combes et des méandres, des chemins étroits, un paysage de plus en plus accidenté. Avec de la chance, la piste des chariots de ravitaillement était encore praticable, mais si les Gobelins avaient effectué un travail de sape, ils comprendraient bien vite leur douleur. Et le temps clément dont ils bénéficiaient ici, dans le Brissalion, pouvait très vite devenir de l'histoire ancienne dans les montagne. Le pire serait bien sûr un orage.

Il se déplaça à pas mesurer vers Thorgrel Poing-de-Fer, sans découvrir sa tête. Tant qu'il n'était pas sûr qu'aucun gobelin ne pouvait encore leur envoyer un trait, il préférait demeurer prudent. Thanor n'était pas prête à le voir disparaître et surtout pas aussi bêtement. Il s'arrêta suffisamment loin pour laisser au Roi de Lante le soin de faire les derniers pas. Kashok choisit ce moment pour venir se poser sur sa spalière, confirmant ses craintes quant à la masse qui grouillait du coté de la Nerania. S'appuyant sur Kharogan, Alaric prit la parole suffisamment fort pour être entendu par les nains alentours.

"Thorgrel Poing-de-Fer. Puisse les dieux être loués pour la chance qu'ils nous offrent en ce jour. Je suis heureux de pouvoir vous rencontrer sur le champ de la victoire. Mais qu'est-ce qui amène ainsi le Seigneur de la cité de Lante si loin de sa Cité?"

Bien sûr, il ne doutait pas que la question se posa pour lui-même. Mais pour l'heure, il était celui qui posait les questions, c'était l'avantage de l'âge. Si ce que Mursal lui avait transmis était exact, il avait fait preuve d'une grande bravoure face au Dragon. Et Alaric ne doutait pas que c'était la menace verte qui amenait le Roi à sortir ainsi avec son ost. Encore restait que c'aurait pu être un général plutôt que le roi lui-même. De quel acier était donc fait le fils d'Hardrek?

Thorgrel abattait presque mécaniquement chaque peau-verte qui se dressait sur son chemin. Sa garde royal formait un demi-cercle parfait autour de lui, protégeant ses flancs et se protégeant les uns les autres. Le nain avait conscience de cette présence, son bras était guidé par la flamme de la vengeance et il donnait du fil à retordre aux nains qui avaient juré de le défendre. Le Roi de Lante avait tendance à brisé la formation défensive sans prévenir. Les risques étaient pourtant calculés, le fils des Poing-de-fer était un guerrier émérite qui avait la pleine conscience des enjeux d’un champ de bataille. Dans une mêlée il savait reconnaitre le bon moment pour frapper, le bon moment pour se replier et le bon moment pour tenter de percer les lignes adverses.

Dans un hurlement guttural, il enfonça le manche de sa hache dans le visage déjà balafré d’un gobelin aux dents pointus, il sentit le nez et la mâchoire se brisé dans un grand « crak » sonore. D’un coup de pied il envoya au sol le grobi qui finit piétiné par la masse grouillante. Dans le même geste, il abattit le tranchant de son arme sur le premier ennemi qui se trouvait à sa portée. La tête de la hache fendit la verte peau en deux avec une précision chirurgicale, de l’épaule jusqu’au bassin. Un gobelin plus belliqueux que les autres en profita pour se jeter sur Thorgrel, il s’agrippa à sa barbe et à ses cheveux et tenta de le poignarder dans le dos avec son couteau rouillé. Mais le geste était dénué de force et l’armure d’acier encaissa le choc sans broncher. Le nain grogna et lâcha son bouclier pour attraper de sa main libre la vermine verte. Il le saisit au niveau par le cou, lui assena un coup de tête qui brisa l’arcade sourcilière du gobelin puis le projeta au sol. De sa lourde botte d’acier, il écrasa le crâne de son ennemi sonné qui explosa comme un fruit trop mûr.

Enfin il releva la tête, les Gobelins semblaient se replier. Ils reculaient vers l’intérieur de la Nérania. Le nain cracha un glaviot de salive brunâtre, l’ennemi était plus intelligent qu’il ne l’avait pensé. Les Vertes peaux risquaient de gagner l’avantage du terrain et du nombre, il serait bien plus difficile de les chasser du goulot que formait la vallée, que d’en venir à bout sur la plaine. De plus, son instinct lui criait de ne pas sous estimer la vermine, si celle-ci disposait d’atout cachée, les nains risquaient gros en s’engageant à leurs poursuites. Il se baissa et ramassa son bouclier. Il regarda vers la gauche et distingua les Varagals qui chargeaient dans la masse avec leurs lourdes montures provoquant des dégâts tout aussi lourd. Seul troupe montée du champ de bataille, il espérait conserver l’avantage des galioths aussi longtemps que possible, même si cela risquait de ne plus durer longtemps.

Thorgrel dégoulinait de fierté, voir autant de nain au même endroit se battre pour une même cause était un évènement historique qui serait sûrement gravé dans la pierre. Un mouvement attira son attention sur la droite. Il distinguait les traits d’un petit saurien ailée, un dräke à n’en pas douté. Il suivit le chemin de la bête qui se posa bientôt sur l’épaule d’un nain à la longue barbe blanche. Le Roi de Lante sourit une nouvelle fois, il reconnut bien vite le nain qui se tenait en face de lui.

« Alaric Œil-Tempête. Les Ancêtres posent aujourd’hui leurs regards sur nous, que ce jour soit bénit. C’est un honneur pou moi de combattre à vos cotés sur cette terre qui est la notre. Le jour est enfin venu de débarrasser la Nérania et l’Almion de ses agresseurs. Après que le conseil des anciens de Lante m’est jugé digne de m’accorder les fonctions que j’occupe aujourd’hui, il était devenu pour moi impossible de laisser le mal se propager plus longtemps dans le Brissalion. J’ai donc mobilisé une troupe composé des plus fidèles guerriers de l’ancienne citée et de la nouvelle, prêts à purger le mal gobelin des terres naines. Nous avons suivis la piste de la horde rencontrée peu avant notre rencontre avec le dragon, celle-ci semblait avoir gagné en taille et il était impensable de la laisser croître encore sans agir. La suite vous la connaissez, car elle est entrain de se dessiner devant nos yeux. »

Il fit un geste de sa hache ensanglantée, désignant l'ensemble du champ de bataille.

« Et par Mogar, voila un suite à laquelle je ne m’attendais pas ! Je suis heureux de pouvoir combattre à coté de nos frères venu de Thanor, nos citées sont depuis trop longtemps en froid, cela découle peut être des choix de mon prédécesseur et de la terrible blessure qu’à subit notre peuple. Mais par mes cents-vingt-deux ancêtres, nous sommes tous des nains, le même sang et la même fierté coule dans nos vei…»

Une percé des gobelins l’interrompu brusquement. Il eu le temps de lever son bouclier pour se protéger d’un coup d’épée. Il grogna et repoussa ses adversaires qui furent achevé par sa garde royal. Il reposa son regard sur l’Ancien.

« Un de vos émissaires à écailles m’a prévenu que vous souhaitiez me rencontrer. J’imagine que le lieu de rendez vous est légèrement différent de ce que nous avions tous deux imaginés pour cette entrevue, mais nous trouverons sûrement le temps de nous entretenir plus longuement quand le calme sera revenu. »

Thorgrel doutait que les occasions soit réellement si nombreuse que ça avant qu’ils n’atteignent les portes de la ville Reconquise. Il ne mentionna pas la troublante expérience qu'il vécut afin de recevoir se message.

« Je suis surprit de vous voir en se jour ô vénérable seigneur des runes, bien que ça soit une agréable surprise.»

En effet, quand il avait aperçut les premières bannières de Thanor, il s’attendait à rencontrer Valya du clan Brise-Étoile. Une naine forgée dans le plus dur des alliages qui avait longtemps était en charge des défenses et des mouvements de troupe de la Cité-État.

« Le Haut-Conseil vous apporte t’il tout son soutient dans cette dangereuse entreprise ? »

Thorgrel ne doutait pas de la réponse, car si le Président de se même Haut-Conseil se trouvait la en ce jour, alors les clans de la ville avaient à n’en pas douter soutenu ce projet. Mais le Roi de Lante était curieux de savoir ce qui avait poussé les nains de Thanor à sortir aussi loin de leurs citées, peut être un évènement qui lui était inconnu.
Il fut une nouvelle fois dérangé par un gobelin qui sauta dans sa direction en hurlant à plein poumon. Thorgrel le frappa de son lourd poing ganté, lui brisant les tempes et le laissant pour mort au sol. Quelques nains rirent autour de lui, voila pourquoi on le surnommait Poing-de-fer.

Traduction des termes nains:

Le ciel montrait un paysage sanglant de terreur et d'horreur sur la plaine du Brissalion, où le moindre échos faisait surgir le moindre mort gobelin. Le sang qui jaillit de chaque monstre faisait surgir l'abandon de Mogar envers ses propres fils, cette chose dont tout nain ne pouvait qu'en tombait dénue. C'était la triste réalité d'un triste temps, le petit peuple devait encore crier haut et fort leur présence à leur maître, même s'ils l'avaient abandonné, personne ne pouvait totalement l'oublier. Cette rage qui durait depuis de nombreuses années n'était pas prête de s'éteindre, les marques du temps resterait marqué dans la pierre éternellement.

Les coups d'armes faisaient surgir encore plus de haine chez les petits gens, la vue d'un panneau ne fit qu'assombrir encore plus le désir d'une guerre déjà tracé. Ce panneau fait de bois de pins laissa passait aux moins soixante-dix nains dans un état de transe, les coups donnaient se faisaient entendre encore plus fort. L'écho qui gravissait les nombreuses collines à la recherche de petit gens à ouïr de cette atroce ne fit que de plus belles. Chacun des hurlements guerriers se fit plus intensifs, tout en profitant de cette axe pour le peu pénétrant, le front avançât avec une rapidité déconcertante, logiquement, ceci devrai alerter les deux nains, qui de part leur grandeur se vouaient à être les meilleurs.

Une intersection laissa partir une petite partie de l'armée de Thanor vers un lieu plutôt reculé, ou ruine et désolation n'étaient que les murmures d'aujourd'hui. Mogar avait-il conscience de ses actes ou les nains devaient-ils changés, tel était la question. Pourtant, le combat désormais à deux fronts continuaient de plus belles, même si l'un des deux fronts avançaient moins rapidement que l'autre, celui des soixante-neuf nains voyaient leur rage augmenter chaque pas de plus gagner. Un trio de nains étaient devant tous ses derniers, les attaques tout autant fulgurantes que précises du petit peuple en question montrait énormément de performance sur le terrain.

L'un des soixante-neuf nains qui avaient tué une bonne vingtaine de ses créatures se détacha du cortège et affûta sa lame sur chaque crâne éparse qu'il pouvait apercevoir dans sa vision. L'apercevoir à des kilomètres à la ronde n'était plus une expression, mais une réalité, l'avancée des soixante-neuf petits gens accélérèrent encore pour rattraper cette personne, qui venait de transcender bon nombre de nains. Le regard avide de sang se laissa dessiner sur cette personne. Sa rage se laissa entendre sur cette personne qui parcourait chacun des gobelins de sa lame ou de son bouclier. Le fugitif distançait tout le groupe d'une bonne dizaine de mètres.

Ce front qui avançait bientôt plus vite que celui où il y avait beaucoup plus de nain laissait présager de bonne chose, quelques mètres les séparaient d'un gros village. Ce village en ruine demeurait horrifique, cette pancarte grinçante qui n'était tenu que par une seule chaîne juste au-dessus, la porte de cette dénommée Gromgrund, kazad azulgrungron ou même kazad Hal-az était fantomatique. Un nain qui ne faisait pas parti de la cohorte, mais qui était tout de même des Marteaux-de-Fers se présenta au seigneur des runes, il était assez grand, certainement un adolescent plus près des cent ans que des trente.

« Bonjour Rik a Rhun, mon nom est Korko Marteau-de-Fer, je vous prie de m'excuser, car je viens vous parler dans une situation de guerre, la citée du thane Marteau-de-Fer se trouve là-bas. Prononça l'enfant innocent en montrant du doigt l'armée »

Alaric se contenta de grogner l'affirmation, il n'était pas du genre à s'étendre en civilité sur un champ de bataille. Qui que soit ce Thorgrel, il parlait beaucoup trop. Alaric était trop vieux pour toutes ces fadaises. Savoir comment il avait mobilisé son ost ne l'intéressait absolument pas, c'était des détails superflus. Si il avait réellement voulu attirer son attention, il aurait parler de l'oeuf ou au moins du Myrn. Les gobelins, Alaric connaissait, il avait suffisamment eu à faire à eux ces dix dernières années. Il commença à caresser la tête de son Drake pour se donner une constance et pour appuyer ses propos.

"Salutation Thorgrel Wyrmdengi. On m'a en effet rapporté beaucoup de détail quant à votre accession au trône. C'est bien une agréable surprise de voir Lante faire cause commune avec Thanor."

La remarque laissait déjà sous entendre que l'honneur obligerait Thorgrel à les suivre jusqu'à Almia. Et puis, il en profitait pour rappeler au jeune roi que les oreilles et les yeux du Runiste portaient bien au delà de l'horizon de la Basse-Virnée. Il éluda d'ailleurs royalement la question quant au Haut-Conseil. Elle n'avait pas lieu d'être puisque la démarche était venue de lui et de Valya Brise-étoile qu'ils avaient tous deux portée devant l'assemblée des Thanes. Celle-ci l'avait validée, estimant que la menace si elle ne concernait pas Thanor ne la laisserait pas longtemps indifférente. Au final, si le Haut-Conseil avait une influence certaine, la prérogative des grandes décisions revenaient aux clans. Il était un peu atterré que le nouveau Roi ne soit pas encore au fait des rouages de la cité-état, mais il supposait qu'il avait eu des sujets plus urgents à traiter que les questions de protocole.

Il jeta un petit regard mi-surpris mi-méprisant au Varagal qui venait les interrompre. Il connaissait la réputation de ce clan de bannis et, bien qu'il ne douta pas de leur rôle dans l'accession au trône de Thorgrel ou de leur bravoure sur le champ de bataille, il n'en demeurait pas moins que son histoire et sa réputation lui étaient connues. Cependant, il ne pouvait nier que la question avait un certain sens, une fois la forme passée.

Cette première partie de la bataille était achevée, les dernières poches de gobelins désespérés se réduisaient à vue d'oeil et ne seraient bientôt plus qu'un souvenir. Ce qui était bien plus préoccupant demeurait la vallée de Nerania et les Grobi qui devaient y foisonner. Ceux là n'étaient que de petite taille, des faibles destinés à grappiller les miettes, le gros de la horde se trouvait dans la vallée avec les dieux seuls savaient quelles horreurs en réserve.

Il fut distrait de sa pensée par l'intervention d'un jeune nain, à peine sorti de l'enfance. Il se demanda bien ce qui avait pris au Thane des Marteau-de-fer d'en accepter de si jeunes parmi les siens mais s'abstint de tout commentaire. Il fit signe au jeune de parler. Lorsqu'il porta son regard vers les ruines qu'il indiquait du doigt, Alaric fut stupéfié de voir que les hommes du Thane en question s'avançait déjà vers cette position à l'entrée de la Nerania. Comme si on pouvait s'avancer à la légère et engager le combat sur un terrain aussi fourbe aussi facilement.

Les gobelins rafolaient des ruines, elles leur fournissaient autant de couvert que d'ombre pour tendre leurs embuscades. Le dédale des rues empêchait de savoir d'où viendrait la menace et les bâtisses effondrées étaient autant de repaire à purger et de bastion défendu. Il grommela un juron dans sa barbe et se tourna vers le héraut de ses troupes le regard sombre. La journée n'était pas encore à son midi et Alaric se sentait déjà excédé.

"Par tous les dieux, sonne le rassemblement. Je ne veux pas que notre armée soit amputée d'un clan entier par l'inexpérience d'un jeunot."

Il hésitait encore. Ils tenteraient ben et bien de prendre le village avant que le jour ne s'éteigne mais pour la suite, l'avenir était encore incertain. Devraient-ils poursuivre vers la Nérania avant la nuit? Préféraient-ils s'y engouffrer à l'aube? Sauraient-ils monter un camp avec des défenses suffisantes pour faire face à la nuit? Autant de question qui appelaient des réponses mais qui dépendraient de la suite. Il se retourna vers Thorgrel qu'il avait certes un peu négligé, mais la guerre n'appelait pas toujours à la politesse.

"Roi, j'ai promis à un des Thanes de ma Cité de reprendre ce qui était jadis sien, un village à l'entrée de la vallée. Si le combat risque d'y être âpre, nous pensons avec mes officiers que ces ruines pourraient constituer un refuge pour la nuit. Sans doute le dernier campement réellement sécurisé que l'on pourra mettre sur pied. Lante nous accompagnera-t-elle dans cette entreprise? Il va sans dire que, quoi qu'il advienne nous tiendrons conseil à la tombée de la nuit. Nous avons énormément à discuter pour l'avenir de notre peuple."

L’Ancien n’était pas très bavard, c’était une commune à beaucoup de vieux nain. Thorgrel n’en prit à aucune moment ombrage, il respectait grandement la hiérarchie tacite naine qui existait dans se monde. Chez les nains elle se traduisait de différente façon, dans se cas précis, il existait un dicton simple : Toujours écouté la barbe la plus longue et la plus blanche. Mais le Roi de Lante fut un brin déçu même si jamais il ne l’avouerait en publique, il aurait aimé trouver chez son interlocuteur un peu plus de fougue. Pour lui ce jour était à marqué d’une pierre blanche. Il lui était donc difficile de ne pas retenir ses paroles, l’excitation bouillonnait en lui, la flamme de sa forge de vie plus vive que jamais. Il se sentait dans son élément, bien qu’il d’eut s’avouer que mener une disscution au milieu de la mêlée n’était pas la meilleure des choses. Une lame perdue était si vite arrivé, il ne fallait jamais relâcher sa garde.   Alors quand le vieux maître des runes le salua pour couper cour à toute question, il l’accepta. Aujourd’hui il était roi, roi des nains de la citée du sud, mais c’est sans honte qu’il inclina la tête en courbant légèrement le dos afin saluer à son tour le Gromtrommi.

Il releva la tête pour juger  de la situation. Les gobelins étaient entrain de se replier. Des vertes-gueules combattants, ils n’en restaient qu’une poignée. Un petit contingent braillant se dirigeait à nouveau en  direction de Thorgrel et de son groupe de guerrier. Le nain jura, stupide engeance. Il se surprit même à penser à leurs places, imaginant sans trop de problème que les Grobis avaient jugé qu’une cible immobile était un met de choix dans ce déluge d’acier vengeur. Stupide vermine. Wyrmdrengi émit un grognement sourd et fit un signe de tête expliquant à ses troupes  qu’elles devaient se tenir prêtent. Ils reçurent alors la vague d’assaillant sans broncher, ne cédant pas un pouce de terrain. Le Roi de Lante abattit sa lourde hache et fendit un casque en deux avant de reculer derrière les boucliers et de céder ça place à un autre nain qui effectua une manœuvre similaire à la sienne. Et cela continua jusqu’à qu’il ne reste plus aucune peau verte dans le secteur proche.

D’un revers de la manche il essaya le sang verdâtre et visqueux qui s’agglutinait sur le devant de sa barbe, accompagnant le geste d’un ou deux glaviot de la même couleur. Il se fendit d’un sourire quand le Thane des Varagals s’approche de lui. Barbe-de-Neige avait eut beaucoup de chance en survivant à l’attaque du Grand Serpent, il avait perdu une jambe dans cet aventure, mais en contre partit, son clan avait regagné de son crédit. Passant d’exilé à respecté aux yeux des Lantais.
Thorgrel était heureux, Wyrtromm méritait cet honneur. C’était un nain fier mais qui avait peut être tendance à foncer tête baissé un peu trop rapidement. Il avait remarqué que les cavaliers Varagals n’avaient pas hésité à briser le fer de lance afin de faire la première percée dans les lignes adverses. La manœuvre avait été destructrice, mais il n’était pas bon de sous estimé son adversaire, aussi petit soit il et cela aurait pu se passer bien autrement si les grobis n’avait pas été surprit par l’attaque.

« Wyrtromm ! Toi et tes frères avaient laissé un sillon sanglant sur votre passage ! Mais j’ai bien peur que bientôt les galioth ne vous soient plus d’une grande utilité... »

Il désigna du plat de sa hache l’entrée de la vallée de Nérania, le terrain était accidenté et cela n’irait pas en s’arrangeant. L’Almion était devenu une région dangereuse ou les sentiers se finissaient en goulot meurtrier créant ainsi de nombreux endroits propices aux embuscades, de plus les bêtes de sommes naines perdraient facilement l’avantage de leurs élans une fois qu’elles seraient obliger d’avancer l’une derrière l’autre.

Il allait répondre à son frère d’arme quand un jeune nain vint les interrompre. Thorgrel tendit l’oreille, il s’agissait d’un envoyé d’un des thanes de Thanor.  Celui-ci indiquait la localisation d’un bourg non loin. Le Poing-de-fer ne saisit pas le fond exact de cette conversation, mais cela ne plut pas aux vieux seigneurs des runes. Celui-ci fit sonner le rassemblement, un groupe de guerrier avait brisé les rangs pour avancer seul en contre bas, une manœuvre risqué et dangereuse. Le Roi de Lante décocha un sourire discret, en aucun cas il n’aurait voulu être à la place du Thane qui avait brisé la ligne de front, subir le courroux de l’Ancien Œil-Tempête était une chose qu’il ne souhaitait à personne. Le runiste se retourna dans sa direction et lui exposa la situation. Calmement, il acquit du chef.

« Lante vous accompagnera. Il nous faudra effectivement endroit ou passer la nuit et sécurisé nos arrières en cas de revers gobelin, l'endroit est peu sûr. » Il fit un signe aux nains borgne qui se trouvait à ses cotés, c’était Bolgrim Fier-Marteau. Ccelui-ci portait l’étendard de Lante et accroché en bandoulière, un oliphant taillé dans une corne de wywern. Il souffla avec force trop long coup avant d’en souffler deux plus puissant mais rapide. L’armée mobilisé était prévenu, direction l’entrée de la vallée. « Nous vous suivons. »

Les dernières pochent de résistance prêt du guet étaient entrain de fondre comme neige au soleil, mais Thorgrel n’en doutait pas, le danger les guettaient toujours. Il réajusta son armure, prêt à emboiter le pas à la Voix du Haut-Conseil et à l’armée des clans fédéré de Thanor.

Traduction des termes nains:

De-ci et de-là sont faits les nains, la patience est un vilain avantage parfois. Il faut savoir s'en acquiescer, d'autres ne peuvent même pas le voir. Les cas de certains font prélasser l'envie d'autres. Savoir jouer dessus est aussi un avantage considérable, quand les nerfs se mettent à lâcher la rage qui sommeille en beaucoup. C'est un carnage sans nom, savoir garder son calme est quelque chose d'énorme. Beaucoup ne savent pas le gérer, pourtant c'est ce qui fait gagner la guerre, juger le bon temps et tout vous sera ouvert, saisit la poignée pour entrer avant que celle-ci ne se ferme.

Le calme n'était pas règne en ce moment précis dans son fort intérieur, un léger vent se mit à sortir de ses lèvres. La tête vers le bas montrait le calme qui essayait de régner, le regard se releva pour plonger dans celui de l'interlocuteur et avant tout interrupteur de carnage. La rage et la tristesse se fluidifia sur ses joues bombées de malheur. La main de son frère qui avait réussi à le rattraper se posa sur son épaulière noire d'un deuil que les Marteaux-de-Fers portaient sur eux depuis quelques années.

« Calme-toi mon frère, tu es Thane maintenant, il faut que tu saches prendre de bonne décision et pas partir à l'aveugle, je vous prie de l'excuser Ulkrim Barbe-de-Neige. Mon nom est Tromdal Marteau-de-Fer, chef des protecteurs du clan Brûle-Hache je serai ravis de vous accueillir s'il est possible de récupérer nos demeures. Ébruita le chef des protecteurs dans un aspect calme de lui qui ne montrait pas son caractère. »

Les frères ne savaient pas réellement ce qui s'était passé ce soir-là, l'attaque gobeline était réelle. Le clan Marteau-de-Fer et le clan Brûle-hache combattaient farouchement comme à leur habitude. L'ennemi innombrable submergea facilement l'adversaire, retranché dans une cave une bonne dizaine de nains survécurent au drame. Les noms avaient disparu, laissant place à la tristesse, du deuil et énormément d'amertumes, ils savaient que leur destin étaient scellés. Plus aucune provision en vue. Ils décidèrent donc de sortir, pour pouvoir enfin combattre une dernière fois cette adversaire putride. En vain, quelques minutes c'était tout. Même si cela ne vous choque, comprenez bien que derrière ces images je veux dire que tout corps de métiers, forgerons, mineurs, mercenaires et bien d'autres combattez main dans la main pour anéantir ce fléau, aujourd'hui, le tocsin sonnera et avec eux le mal s'abattra comme il l'a déjà fait tant de fois.

L'envisageable n'était plus possible, enfin il avait accepté qu'il ne pouvait pas délivré sa demeure tout seul. Sans doute laissera-t-il ses paroles envahir son esprit et il demandera à venir avec eux.

Les rapports étaient clairs: ça grouillait de gobelins là dedans. Un tel merdier que ça aurait pu être un nid. En même temps c'était la logique même, comment pourrait-il être surpris que ses perfides ne cherchassent en première intention un lieu où s'abriter? N'importe quelle bestiole douée d'un quelconque sens logique n'aurait fait autrement que de chercher un terrain où elle disposait d'un avantage. Désormais, ils devaient les empêcher de pouvoir pleinement l'exploiter. La nuit rendrait la place inexpugnable, ce qu'il fallait à tout prix éviter.

Les Varagals avaient fait un bon boulot, il devait bien le reconnaître même si il n'accorderait pas avant longtemps sa confiance à ce clan de bannis. Non pas qu'il doutait désormais de leur vaillance ou même qu'il ne commença pas à avoir une certaine estime pour leur Thane, mais il ne cessait de repenser au trognes de ces nains qui avaient jadis manqué à l'honneur et à la loi... Non, il ne pouvait se résoudre à leur confier la défense de son flanc pour l'instant. C'était d'ailleurs pour cela que la tâche de reconnaissance avait duré si longtemps, envoyer deux groupes n'étaient pas vraiment des plus rentable, mais il restait que, même si lui pouvait se fier au premier, il y avait dans sa hiérarchie des Thanorites pour douter et il ne pouvait se permettre de les rendre maussade si tôt. Ils auraient bien d'autres raisons de le devenir plus avant dans la vallée.

Ils avaient ensuite arrêté une stratégie basique. Nulle besoin de se séparer, que du contraire, il leur faudrait sécuriser chaque parcelle conquise avant d'aller plus loin et pour cela, il leur serait nécessaire de bénéficier de leurs forces entières. Alaric contempla une dernière fois le plan, un point d'assaut, puis trois front, une principale pour la cité, deux pour purger l'ombre des remparts. Avancer pas à pas sans jamais risquer ni rupture ni isolement.

Il lui sembla que le plan qu'il se repassait dans la tête peu avant l'assaut se fondit avec la réalité. Il cligna des yeux pour chasser de sa rétine l'image d'un gobelin intact désormais à l'état de gelée sous son marteau dans l'une des masures en ruine, dépouillée depuis bien longtemps de son toit. Il en ressortit avec sa garde, c'était la troisième demeure. Et pourtant, le sang gluant tantôt vert, tantôt noir empoissait la chaussée défoncée. Le verbe grouiller était faible et la muraille de bouclier Thanorite était à peine suffisante dans ce dédale mortel pour contenir la masse acculée qui tentait de se venger des importuns qui entendaient les chasser de leur refuge. En son coeur, Alaric commença à douter de pouvoir vaincre avant la tomber du jour comme la seconde heure de l'après midi touchait à sa fin...

Les troupes armées naines avaient prit la direction du village du clan Marteau-de-Fer. Sur la route ils croisèrent de nombreux gobelins, la plus pars étaient en fuite et il était plutôt facile d’en venir à bout. Malheureusement les verte-peaux empruntaient la même direction que les nains, cela ne voulait dire qu’une chose : Les ruines naines devaient être infestés de vermines. Thorgrel était sur le qui-vive, tout ses sens étaient en alerte et son œil était vif, il scrutait chaque recoin, prêt à riposter à une quelconque embuscade. Pourtant le chemin fut relativement calme et il ne se passa pas grand-chose avant que les premières maisons du village soient en vue. Les armées de Lante et de Thanor firent alors une halte et le clan Varagal partit en avant, servant d’éclaireur. Ils mirent un certains temps avant de revenir, Wyrmdrengi ne compta pas, il était occupé à demander des renseignements concernant les rues et les maisons construite à cette endroit.

Les nains d’Ulkrim revinrent et l’assaut fut alors lancé. L’endroit était exigu et effectivement, les gobelins s’y étaient retranchés en nombre. Les forces naines se séparent, l’armée des clans de Thanor se dirigea vers la gauche et l’armée de Lante se rendit à droite. Thorgrel était toujours en tête de ligne et participait activement à cette entreprise de reconquête urbaine. L’avancé était difficile mais les nains avaient toujours l’avantage sur les gobelins. Une haine tenace habitée les nains et l’ennemi était submergé sous le déluge d’acier et de fer. Pourtant, le Roi de Lante fût surprit au détour d’une rue.

Menant son groupe à vive allure, ils arrivèrent devant un grand bâtiment, une ancienne auberge à en juger le morceau d’insigne qui pendait encore au mur de façade. Ils s’apprêtèrent à pénétrer à l’intérieur afin de prendre position des lieux et retrouver peut être encore d’ancien tonneau de bière. Mais les vertes-peau anticipèrent l’attaque naine. Ils bombardèrent les nains avec des pierres, de nombreux guerrier furent assommés sur le coup.  Thorgrel hurla alors

« Bouclier ! »

D’un seul geste tout les nains levèrent leurs lourds boucliers et formèrent un mur d’acier ovale impénétrable. Les jets de pierres durèrent pendant encore quelques minutes puis, les gobelins se lancèrent à l’attaque. Ils foncèrent sur le mur, se jetant de tout leurs poids contre les targes naines. Cela ne provoqua d’abord que peu de dégât, mais ils furent bientôt de plus en plus nombreux et  une faille ne tarda pas a être percé. Le Roi de Lante se retourna et envoya un crochet du droit dans la tête du gobelin qui pénétrait la formation défensive.

« Séparez-vous ! »

Hurla t’il une nouvelle fois, et les nains reprirent une position plus commune, chaque engageant un combat singulier avec une ou deux peau vertes. Thorgrel lui affrontait un énorme gobelin, celui-ci devait faire bien plus d’un mètre et était tout aussi large. Il maniait une hache naine partiellement rouillé et dans ses mains celle-ci semblait peser moins lourd qu’une plume. Il semblait aussi très agile malgré sa corpulence. Wyrmdrengi attaque le premier et le gobelin contra et riposta avec force. Il fut prit de vitesse et la vieille hache vint rebondir contre son armure. Il grogna sourdement et évita un cracha de la part du gobelin. Le Roi de Lante se jeta à nouveau en avant et percuta de plein fouet le gros gobelin qui tomba à la renverse.  Le nain abattit sa hache mais la peau verte eu le temps de rouler sur le coté laissant alors le tranchant s’enfoncer dans le sol. Le grobi ricana et envoya sa hache en avant, Thorgrel tendit son bouclier mais avec un temps de retards. Il le paya relativement chère car la hache glissa sur l’arrête de la targe et fonça vers son visage, il put l’esquiver mais pas entièrement, creusant un sillon rouge sur sa joue. Thorgrel grogna. Il laissa tomber son bouclier et saisit le gobelin qui était toujours prit dans son élan. S’en suivit une longue étreinte ou le monstre humanoïde essaya par tous les moyens de s’échapper de l’étau du nain, en vain. Thorgrel du éviter de se faire crever les yeux ou arracher la moustache mais il tient bon. Il serra les dents une dernière fois tout en resserrant sa clé de bras autour du coup du monstre. Puis la bête cessa de bouger. Il laissa le cadavre tomber à terre avant de lui asséner un dernier coup de hache pour être sur du trépas de celle-ci. Le Roi de Lante se promit de ne plus sous estimer aucun de ses adversaires en ses lieux, il semblerait que certains des gobelins soient encore sujet à l’ire vengeresse du dieu de batailles.

Les combat durèrent jusqu’au soleil couchant. Les nains avaient réussit à reprendre l’ensemble du village et les pertes étaient peu nombreuses dans leurs camps. Les soldats commencèrent à se partager les abris disponibles. On alluma de petit feu et on perça les tonneaux retrouvaient intact dans les auberges. Les caravanes naines restées à l’arrière des troupes furent amenés pour être mis en lieux sûr.  Se soir, les nains pourraient profiter d’un moment de repos bien mérité. Une fois installé et ravitaillé, le Roi de Lante commença à bourrer sa pipe d’herbe à fumer. Il était entouré par des nains de confiance et appréciait se moment de détente. Le Seigneur des Runes avait dit vouloir tenir conseil se soir, il avait donc envoyé son proche conseiller le quérir, le campement était grand et Thorgrel n’avait pas eu le temps de repéré les lieux. Il avait pourtant précisé au messager une chose importante : Le lieu du rendez vous serrez à l’initiative du président du Haut Conseil et le Roi de la citée du Sud se déplacerait sans problème s’il le fallait. Sinon, il était le bienvenue à son feu de camp improvisé. La nuit serait courte.

Les Loups d'Ulkrim parcouraient le village nain avec prudence et détermination. Les Varagal avaient, en compagnie du Clan des Marteau-de-Fer, tuer un maximum de grobi. Les arbalètes naines étaient bien trop encombrantes et trop longue à recharger pour un combat de rue. La plupart de ses guerriers avaient donc opté pour la hache, l'épée ou le marteau de guerre, qu'ils soient à deux mains ou à une main ne changeait rien. Répartis en petit groupe, le Clan composé de Khûls se répartissait la Cité. Ils étaient une dizaine par groupe, guidé par l'un des anciens. C'était le meilleur moyen de voir qui pourraient supporter cette vie que s'imposaient les Varagal. Ulkrim, accompagné de plusieurs novices prometteurs, se dirigèrent vers les mines du Village. Tous les Varagal avaient traversé la ville sans réellement de soucis, ne rencontrant que des Grobis endormis, rapidement passé sous silence. Chaque groupe prenait une des embouchures du réseau minier, s'attendant à affronter bien plus d'adversaire que dans la Cité.

Soudain, une immense corne se fit entendre. Les armées de Thanor et de Lante se mirent en marche pour investir la ville. Poussant un juron à faire trembler un charretier nain de Lante, Ulkrim demanda à un nain derrière lui d'allumer sa lanterne. Wyrtromm prit sa hache de guerre ainsi qu'une hachette, plus petite. Quelques-uns de ses guerriers firent de même. Ils entendirent un bruit sourd, d'abord à peine perceptible, mais qui au final, devint de plus en plus proche. C'était comme un bruit de tonnerre, celui de centaine de gobelins marchant sur eux. Vérifiant autour de lui, il remarqua que lui et ses nains étaient le seul point de sortie pour cette marée verdâtre. Aboyant ses ordres, les jeunes novices (ils avaient environ une centaine d'année) du fond prenaient leurs arbalètes, prêt à éliminer le plus possible de ses créatures infernales.

Un carreau, puis deux, puis trois furent tirés par les guerriers d'Ulkrim, on pouvait entendre plusieurs couinements et râles de douleurs. Cela ne freina pas le moins du monde les vertegueules, qui chargeaient comme des possédés sur le petit groupe. Nombre de guerriers auraient attendus que les guerriers gobelins soient à portés. Mais Ulkrim n'était pas comme eux. Il chargea dès qu'il pouvait apercevoir un des fléaux de Mogar, accompagné par trois de ses guerriers. Le vieux Khûl utilisa ses haches avec une efficacité redoutable, utilisant le fait que le tunnel était étroit pour compenser son infériorité numérique. Quelques gobelins réussissaient à passer les lignes adverses, mais les Varagal réussissaient à stopper leurs avancés. Le Thane quant-à lui, utilisait toute sa force et sa rage pour vaincre un maximum de ses ennemis, nombres de grobi succombèrent à ses coups meurtriers et les peaux-vertes n'avaient pas l'air pressé de rejoindre leur Créateur Maudit. Un bruit se fit entendre, des hurlements comme des ordres également. Deux guerriers firent front devant le guerrier nain. Les deux étaient légèrement plus grands que leurs congénères, ils arrivaient au menton du vieux nain. Ils firent de nombreuses passes d'armes pour essayer, vainement, d'impressionner leur adversaire. L'un des deux avaient une épée large, sans doute pris dans un de ses pillages. On pouvait voir également deux épées plus petites accroché dans son dos. Sans aucun doute un soldat. L'autre Gobelin était plus massif et possédait deux haches qu'il maniait d'une main experte. Enfin experte, pour un gobelin bien entendu. Ils parlèrent dans leur horrible langue, faisant des cris plus ou moins agaçants, qui eût pour effet d'encourager leurs congénères.

Wyrtromm ne paniquait pas. De toute façon, il ne paniquait jamais. Deux gobelins, certes plus équipés et plus déterminés que leurs congénères ne l'inquiétait nullement. Il rangea sa hachette à sa ceinture et posa sa hache de guerre au sol. Il fit craquer ses articulations, comme un lutteur avant un combat. Il repris son arme d'une seule main et il attendit que les deux guerriers viennent à sa rencontre. Ce qu'ils firent en hurlant des insanités typiquement gobelines. Les coups des deux guerriers étaient rapides, mais manquait clairement de puissance et le guerrier nain esquivait leurs attaques pourtant adroites avec une facilitée déconcertante. Il riposta violemment, notamment grâce à son poing libre, qui rencontra le nez du peau-verte aux épées.  Celui craqua dans un bruit sinistre qui résonna dans tout le tunnel. Ce dernier échoua sur certains de ses congénères, pas encore sonné mais suffisamment calmé pour quelques secondes. Il se concentra ensuite sur son autre adversaire, celui aux haches. Il fit pleuvoir une série de coups, tous plus puissants à chaque impacts, même si le gobelin possédait deux armes, il se contentait et avec raison, d'encaisser l'attaque furieuse du vieux nain. Son compatriote arriva à sa rescousse, chargeant en hurlant, voulant embrocher le nain avec son épée. Wytromm esquiva habilement l'attaque, d'un tour sur lui même, ce qui eût pour effet que le gobelin au nez cassé embrocha son compatriote, qui, comme son assassin, ne compris pas réellement ce qui venait de se passer. Sans chercher plus longtemps à combattre, il abattit sa hache droit sur la nuque du survivant, ce qui eût pour effet de couper la tête à lui et son collègue. Ulkrim cracha un immense mollard sur les cadavres, pour montrer son dégoût si particulier à ses ennemis. Il reprit sa hachette dans son autre main et se dirigea avec un pas sûr vers les peaux-vertes, un sourire carnassier au visage. Ses nains le suivaient. Eux aussi voulaient faire versez du sang de grobi …

Le combat dans les souterrains dura quelques heures, Ulkrim ressortit avec tous ses guerriers des mines, tachés par le sang, les tripes et les cervelles de leurs adversaires. Le Clan des Loups Kirganais n'avait perdu aucun de ses nains, il en fallait bien plus qu'une poignée de Gobelins pour effrayer une meute de Loups. Ils se dirigèrent vers les Lantais, histoire de passer la nuit tranquillement. En chemin, Ulkrim remarqua le campement de Thorgrel Poing-de-Fer et sans plus de cérémonie, il se dirigea vers ce dernier.

« Alors ongi, qu'à tu pensé de ce combat ? La première journée de bataille est toujours la plus intéressante ! Tu permet que mes nains s'installent avec vous ? Alaric a encore quelques soupçons sur les miens et je ne veux pas que des tensions éclatent entre ses guerriers et mes Loups. Nous n'avons pas besoins de cela en ce moment. Et puis mes jeunes ne comprendraient pas pourquoi nous nous laissons insultés ainsi … T'aurais pas un peu d'herbe et une pinte de bière des fois ? »

Le guerrier nain parlait au Roi Lantais comme à un vieil ami. Après tout, le Thane des Varagal considérait tous les nains comme ses frères. Et lui et Thorgrel avait vécu tant de chose ensemble que Wyrtromm pouvait se permettre un langage si familier.

« Va falloir qu'on parle de notre prochaine étape d'ailleurs et de ce que vous autres, Seigneurs des Cités, vous voulez faire et surtout en quoi nous pouvons être utile moi et mes guerriers. »

Ses origines remontaient à la surface, un peu comme le sang gobelin qui giclait dans chaque ruelle avec des cris horribles et une odeur à en faire pâlir un enrhumé. Voilà huit ans, huit ans que foulait cette terre était impossible, la colère de Mogar avait emporté en elle bon nombre de nains. Pourquoi autant d'acharnement envers ses propres enfants ? La quête des nains était enfin lancée, bientôt, Almis sera de nouveau la fière citée naine. En attendant ce jour glorieux, il fallait se repentir sur un bourg commercial au sud du lieu saint. Là où encore cris de mélancolies et coups de haches étaient la mémoire d'un combat menait par des ancêtres dont le nom résonne dans chaque langue maîtriser pas les anciens habitants. Kazadröm, fier thane du clan Marteau-de-Fer marchait en direction de la forge d'un pas rapide, les cris de chaque nain résonnait dans sa tête comme un boomerang que l'on lance. Son regard se fixa un cours instant sur un nain qui venait de défoncer une porte de son épaule robuste, récupérant sa hache furtivement ce dernier trancha la tête du premier gobelin, ainsi que son corps.

« Peaux-vertes ! » Hurla le nain armait de sa hache, prévenant ces camarades de sa trouvaille si sublime. Ce dernier entra au pas de course dans la maison et cassa la vitre du corps gobelin.

Le fier thane tourna sa tête vers le regard du nain qui était à sa gauche, dans un hochement de tête celui-ci prenait le cor qui se trouvait accrochait à son ceinturon. Le Marteau-de-Fer souffla trente secondes dans ce large cor en bois où sortait un son appelant multitude de nains au point de rendez-vous. Kazadröm, gratifia le nain d'un nouvel hochement de tête puis mit la main sur son épaule en lui demandant de rejoindre son clan qui se préparait à l'assaut. Devant la grande porte jaillit un mur de bouclier nain avec sa tête le frère du forgeron devenu thane à son retour à Thanor. Deux nains des fracasseurs, troupe de mercenaire réputé pour leur mission les plus périlleuses pénétrèrent dans la forge par des volets en bois qu'ils cassèrent afin de rentrer dans la forge, en quelques secondes ces derniers étaient devant la porte, un décrocha le verrou et poussa la porte laissant libre recours à la charge des boucliers sur le front. Le sang gicla de plus belles, si le sol de la forge était une marée de sang, les nains étaient ses habitants et la cheminée son îlot. Le déchaînement de colère étaient vraiment superbe, chaque tête gobeline qui dépassait étaient décapité ou écrasait par la force naine.

« Hal'az ! Faites brûler vos Azdreugi ! » hurla la thane du clan Brûle-hache prisse dans une rage incontrôlable, ce qui était pratiquement de la folie.

Le mur de bouclier se sépara, les nains avaient désormais beaucoup plus de fluidité au niveau des gestes et pouvait donc mieux faire entendre leur rage. Kazadröm quant-à-lui demeurait pensif, un tel accent de colère, était-ce que Mogar cherchait à faire pour venir à bout des nains et de leur folie monstrueuse envers ses gobelins. Ce moment-là aurait pu se faire au ralenti, le thane dégaina tendrement sa lame qui coulissait contre les parois de son fourreau, pile dans l'axe de son nez, la lame était en parfaite symétrie avec la partie nasale. Le nain reprit calmement son souffle, s'il devait remercier des personnes c'était bien les deux représentants de la race naine, Alaric et Thorgrel. Le bouclier accrochait à son dos fut prit à son tour. Enjambant chaque parcelle de terrain, le nain avança vers cette forge, ancien lieu culte chez les Marteaux-de-Fers où la joie et le bonheur régnait de plus en plus chaque jour, foulant alors cette porte le nain ouvrit grand la bouche et s'arrêta juste après l'entrée.

« Pour Thanor ! Pour Lante ! Pour les Dawi ! » Tel une phrase mythique le nain se mit à sprinter vers les gobelins se trouvant à l'arrière du peloton.

Croisant le fer gobelin, le thane fit déferlait toute sa colère en tapant les gobelins qui se présentait à lui. La première partie de la forge était déjà récupérée que l'on pouvait remarquer quelques drames gobelins, les squelettes de nains gisaient au sol. Pourtant, les nains gardèrent espoirs, une bonne dizaine de peaux-vertes étaient déjà à terre sans la moindre once de vie. Un vaste entrepôt comblait le vide et servait à rejoindre le sous-sol pour les grosses commandes pour des villages alentour ou des mercenaires. Les mercenaires se dépêchèrent de combler le sous-sol avec la même folie qui enivrait le rez-de-chaussée, en moins de deux heures la forge était déjà reprise, Kazadröm lui avait déjà reprit une nouvelle direction. Il restait encore la grande maison, cet endroit accueillait tous les grands dirigeants ou thane pour rencontrer le thane des Marteaux-de-Fers ou des Brûles-Haches, ça pouvait même servir à discuter de plans de batailles. Arrivant devant ce grand bâtiment, une nouvelle stratégie se porta.

« Clan des Azulgrungron et des Hal'az ! Aujourd'hui est un grand jour pour notre peuple ! Et surtout notre village, voilà huit ans, huit ans que nos chers parents, chers enfants, que notre cher village a été perdu lors de cette invasion de peaux-vertes, j'en appelle, aux armes. Cette bataille scellera certainement le destin de beaucoup d'entre nous. Pourtant, il faut encore croire que Mogar nous souris, je ne demande qu'une chose, Abattons ces peaux-vertes ! » endoctrina le fier thane armait de son bouclier et de son épée.

La stratégie se présenta, elle changeait d'avant, un mur de bouclier se présenta de nouveau, en face de cette porte, sauf que cette fois-ci personne ne cassa de vitre. Comme un bélier, le mur de bouclier se heurta plusieurs fois à cette petite porte qui servait à accueillir le personnel, voir même une sortie d'urgence. La porte céda, cette fois-ci, le nain n'en prenait pas part. Il se retourna puis se dirigea vers le campement d'Alaric pour lui signaler que la grande maison, endroit où beaucoup de choix sont faits, était reprise. En l'avertissant de cette nouvelle, Alaric voudrait certainement faire la réunion à cet endroit ce qui serait beaucoup plus pratique que de le faire dans un autre endroit. D'un pas rapide Kazadröm arriva en face du fier membre du haut-conseil de Thanor qui n'avait pas d'égal en magie runique dans tout le continent de Miradelphia. Cette personne avait aidé le thane à récupérer son village et c'est à lui que le nain avait demandé pour le récupéré.

« Ô humble Rik a rhun, je viens vous signaler que la grande maison a été reprise, vous pourriez donc faire votre réunion là-bas, car cet endroit possède une salle de réunion. Sans trop vous en demandez, j'aimerais bien y prendre part je vous prie. » voici les paroles que le nain avaient dis au fier mage runique.

Pendant ce temps à la grande maison, les choses étaient bel et bien sanglantes. En dix minutes, plus d'une douzaine de peaux-vertes avaient trouvés la mort avec des couinements dont seul eux avaient le secret. Sans aucun répit, la première moitié de la grande maison avait été reprise, il ne restait plus que la salle du conseil à posséder, Kazadröm reprit sa route cette fois-ci vers cette auberge où le roi de Lante avait été établis dortoir pour la nuit qui arrivait en compagnie de son ami des Varagals que le nain avaient croisés avant de rentrer dans la ville et qui lui ont demandés de s'arrêter afin de ne pas faire plus de conneries. Le nain avant d'arriver à cette auberge s'arrêta un instant dans une maison qu'il connaissait apparemment bien, il entra puis caressa plusieurs objets, se remémorant le moment où des gens vivaient là dedans, c'est-à-dire ses parents. Il se remit ensuite en direction de cette auberge non-loin puis s'arrêta devant celui qui était l'une des meilleures haches naine et l'autre qui était le thane d'un clan de banni.

« Salutations, ô grand Rik a Lante, je suis venu vous dire que la grande maison est ouverte pour ce soir, je me permets de vous demander si je peux y participer, désormais j'ai une dette envers tous les nains de cette guerre, c'est grâce à eux que nous pouvons à nouveau fouler cette terre et tout particulièrement envers la personne qui nous arrêta avant que l'on rentre dans la ville, je ne sais pas qui c'est, mais j'aimerais lui dire que s'il cherche une demeure, Gromgrund l'accueillera bien volontiers. » Demanda le thane des Marteaux-de-Fers avant de remercier humblement le thane des Varagals.

Traduction naine:

Il aurait aimé dire qu'il n'y aurait pas de perte pendant cette escarmouche, mais c'était un rêve bien illusoire. Certes, l'observance d'une discipline de fer avait évité de nombreuses morts, mais il décompterait sans doute une dizaine d'âme qui aurait rejoint le Père des Batailles dans ses salles de pierre. Les carré sombre Thanorite avançait avec régularité dans les rue, nettoyant les derniers recoins. Il avait entendu le Thane des Marteau-de-fer mais il devait avant tout s'assurer que la position était sûr. Et ce ne serait le cas que lorsqu'ils auraient purgé une dernière bâtisse.

Alaric souffla un grand coup dans sa barbe. Il n'avait pas envie de passer encore une heure à fouiller les pièces et les caves, à faire fuir les ombres et occire le gobelin qui s'y tapissait. Il n'avait pas non plus envie de prendre le risque de perdre un nain de trop. Il s'approcha d'un des coins qu'il reconnu comme étant porteur et y grava la rune du bâtisseur. Une unique rune dans laquelle il fit passer deux concept simple: faiblesse et démolition. Le sol trembla, sa tête tourna quelque peu et puis la ruine s'écroula sur elle-même. Concert de poutres brisé, de pierre fracassé et de corps écrasé. Ses guerriers eurent tout le loisir d'achever les survivants. Il connaissait ses pouvoirs et savait ce qu'il avait invoqué, il n'y avait plus ici de cave.

"Général, rassemblez nos nains, formez des groupes d'une quinzaine. Qu'ils fouillent les caves et inspectent les derniers recoins de ce village, je ne veux pas me réveiller avec d'avantage de corps inanimés au matin. Ensuite, rassemblez nos mort et procédez à leur inhumation. Pas de brasiers, des cairns feront l'affaire, nous ne devons pas gaspiller le bois de chauffage. Et une dernière chose, ce soir la bière sera rationnée pour les Thanorite, je n'ai cure de ce que décidera Lante ou ces Varagals, je veux des nains frais et prêt au combat au levé du jour demain matin."

Il n'accorda pas vraiment d'attention au nain qui le salua avant de beugler ses ordres. Il hocha de la tête en direction de Kazadrom. Il ne cessait de penser à ce gobelin qui s'était laissé tomber du plafond pour essayer de lui planter un couteau dans le dos. Une expérience peu traumatisante pour un nain de sa trempe mais lorsqu'il pensait à ce à quoi les galeries d'Almia devaient ressembler à cette heure, il frissonna en imaginant les nains sans cesse plus fourbu par les combats. Et d'autant que plus aucun convoi ne les avait rallier depuis maintenant presque un mois. Il en avait la certitude en voyant les chariots thanorites renversés un peu plus loin sur le route de la Nerania.

Il caressa distraitement Kashok sur son épaule. Mursal était entrain de voler dans la plaine pour s'assurer qu'aucun Grobi ne tenterait de se rallier pour venir les harceler. La nuit tombait. Il avait envoyé un messager à Tarja avant la fin des combats, mais avait tout de même attendu que le climax soit passé et que les Nains aient la situation bien en main. Il fit passer quelques visions au Drake lorsque celui-ci lui transmis l'odeur de son frère. L'animal s'envola pour aller accomplir sa tâche.

Il arrivait à la taverne, encore plus ou moins intact lorsque Mursal vint se poser sur sa spalière. Il n'enleva son casque qu'une fois arrivé à l'intérieur de la demeure rapidement aménagée en bivouaque. Un feu ronflait dans l'âtre à moitié brisé de la cheminé de ce qui avait été une salle commune. Il essuya la sueur, le sel et la poussière qui maculait son front d'un revers de la main. Sa marche était un peu grippée par l'âge mais il se tenait toujours droit comme un nain vigoureux.

"Salutation Wyrmdrengi... Thane Varagal... J'ai pris la liberté de faire patrouiller une fois encore mes soldats pour éviter toutes mauvaises surprise. J'ai aussi interdit aux miens toute forme de biture, je pense que vous devriez en faire de même. Un de mes agents est parti plus avant pour nous donner d'avantage de renseignement concernant la suite des opérations, au cas où ce que nous déciderons ce soir devrait être changer."

Il s'interrompit à l'entrée de Tarja Main-de-Jade. Il se leva douloureusement de sa chaise, sans pour autant en laisser rien paraître. Il ne doutait pas qu'il se plaindrait mais pas avant que la rudesse des combats ne l'ait poussé dans ses derniers retranchement. Il lui sourit brièvement avec un simple hochement de tête. Elle avait fière allure dans son armure, éminente joaillière improvisée pour quelques énnéades responsable logistique.

"Prenez place Conseillère. Je vous présente Thorgrel Poing-de-Fer, Roi de Lante et fils du général de Kirgan, Kazadrom Marteau-de-Fer, Thane de son état et qui vient tout juste de reprendre possession de ses terres... Ainsi qu'Ulkrim Barbe-blanche, Thane des Varagals et allié de Lante. Seigneur Nain, je vous prie d'accueillir Tarja Main-de-Jade, Haute-Conseillère de Thanor, Maitresse des artisans et Joalière experte, qui supervise aujourd'hui la logistique de notre entreprise."

Il se rassit, le visage à nouveau fermé et se pencha sur la carte étendue sur la table. Une ancienne carte mise à jour avec le peu d'éléments ramener par les convois envoyer à Almia par ses soins. Rien de très précis cependant, il manquait des changements de terrains et d'autres altération avaient bien pu déformer le chemin qu'il devait emprunter depuis que les caravanes avaient été empêchées de remplir leur tâche.

"La Vallée de Nerania est un piège sournois à qui l'aborde à la légère. Sa porte n'est en rien une difficulté, elle commence en pente douce avec une végétation en taillis bas qui ne sauraient même pas cacher un gobelin. Cette configuration du terrain installera vite un manque de vigilance et prudence. C'est là où elle se fait mortelle, le paysage changera lentement mais sûrement, la pente se fera plus forte, la végétation plus fournie et surtout la vallée sera plus étroite. Le premier point sensible se situera dans un goulot ici."

Il pointa du doigt le dessin d'un rétrécissement des courbe figurant la délimitation de la vallée. Derrière celui-ci, une longue gorge serpentait sur près de trois kilomètre avant de se séparer en un dédale de couloirs anfractueux. Au fond de celle-ci, on voyait peints en bleu sur le parchemin le tracé des torrents qui se réunissait pour former le bouillon d'un des premiers affluents de l'Olyia jeune.

"Le ruisseau coulera à gros bouillon sur notre gauche, le chemin est étroit, à peine la place pour quatre nains de front. Il faudra également passer un poste de garde en ruine à son entrée et un autre à sa sortie, avant d'évoluer dans le labyrinthe. Il est assez court, mais constituera un épineux problème. En effet, devrons purger l'entièreté de ce lieu des peaux-vertes pour assurer l'évolution sereine du convoi sur nos arrière ou bien nous faudra-t-il inclure celui-ci entre une armée et une arrière garde?

La sagesse nous enjoint à prendre nos précaution en délogeant les Grobi. Pourtant, le temps joue contre nous. Qui sait combien de temps nos frères almiens pourront encore tenir? Les deux ou trois jours que cela nous ferait perdre peuvent tout aussi bien signifier que nous arriverons pour enterrer des héros plutôt que pour les secourir. Mais une attaque à revers qui nous prendrait en étaux pourrait être tout aussi délétère si pas d'avantage. Si le convoi est perdu, la mission n'a presque plus aucun sens. Nous ne nous rendons pas à la Reconquête pour simplement ajouter d'avantage de bouches à nourrir chez ceux qui manque certainement déjà cruellement de vivres."

Il releva son regard taillé dans le rock du temps et scruta de ses yeux perçants le regard grave de ses frères. Il convenait d'être clair, l'entreprise ne tenait qu'à un fil. Son échec serait aisé, et pourtant, si elle venait à réussir, ce serait un des premiers hauts faits accompli par les survivants de Malenuit. La première colonne posée sur les fondations de la reconquête d'Almia, de la reconstruction de Thanor et de l'indépendance de Lante pour reconstruire un nouveau royaume nain.

Il lança un regard par la fenêtre, les ruelles étaient maintenant bien plus calme qu’a l’heure précédente. Quelques nains marchaient encore suivant un chemin précis dans un but que Thorgrel ne connaissait pas. Il tira une dernière bouffée de tabac avant de tapoter le foyer de son brûle gueule pour en nettoyer l’intérieur. Il n’était pas réellement fatigué, ses muscles étaient endoloris à certains endroits et il possédait quelques légères blessures, mais rien réellement de grave pour un nain ayant passé ça vie la hache à la main. A vrai dire, le Roi de Lante ne c’était pas sentit aussi vivant depuis très longtemps. Il ne l’avouerait sûrement pas car il devait être digne de la tâche que les anciens lui avaient attribués, mais l’action brute lui manquait souvent. On le tira de sa rêverie, un nain approchait du campement de fortune, c’était Ulkrim, le Thane des Varagals.

« Baruk Wyrtromm. Prenez place, ce soir le tabac est disponible à volonté. Pour la bière c’est une autre histoire. »

En effet, il ne possédait qu’un seul tonneau intact, les autres étaient éventé ou vide. Quelques nains grognèrent à l’idée de partager ce maigre butin avec le clan des loups. Bien qu’ils aient atteint une notoriété peu commune depuis l’histoire du dragon, le peuple des montagnes n’étaient pas connu pour changer rapidement d’avis. Hache-Rousse était le premier, à vrai dire il appréciait peu le ton qu’empruntait le Thane avec le Roi de la citée du Sud. Thorgrel lui connaissait bien Barbe-Blanche et ne s’en offusquait pas.
Il saisit en suite le tonnelet remplit d’herbe à pipe et le tendit au nain. Il en profita pour remplir une nouvelle fois le foyer vide. Il continua.

« Nous tiendrons bientôt conseil concernant la suite des évènements,  j’ai envoyé un messager prévenir le Seigneur des runes de Thanor. Ce n’est plus qu’une question de temps maintenant. »

Le Poing-de-fer se perdit une nouvelle fois dans la réflexion. Son attention était centralisée sur les évènements à venir. Aujourd’hui une quinzaine de barbe avait rejoint la Forge Éternel. Un petit nombre mais pour Thorgrel, c’était déjà beaucoup trop. De plus il savait que se nombre augmenterait encore invariablement dans les jours à venir et il ne pourrait rien y faire. Il irait lui même annoncer la nouvelle aux familles des Lantais tombés au combat. Une nouvelle fois, on lui fit signe que quelqu’un approchait. Un nain de fière stature pénétra dans l’auberge, celui-ci s’approcha du petit groupe et le remercia. Thorgrel ne le connaissait pas mais il fit vite le lien, il s’agissait du Thane d’on lui avait parlé Alaric. Le Roi de Lante fit un signe, l’invitant à prendre place.

« Baruk Marteau-de-fer. Point de dette contracté aujourd’hui dawi. Nous sommes tous fiers d’avoir participé à la libération du village de vos ancêtres. Vous êtes bien sur convié aux délibérations du conseil qui se tiendra ici même, Œil-Tempête ne devrait plus tar… »

Il ne put finir sa phrase, le vieux nains, Seigneur des Runes et Voix du Haut-Conseil de Thanor venait de faire son entré. L’ancêtre avait fier allure,  son regard toujours alerte et sévère comme se devait d’être celui d’une Grande-Barbe. Thorgrel remarqua néanmoins sa démarche  légèrement claudicante, une conséquence liée à l’âge à n’en pas douter. Le Roi répondit du tac au tac.

« Seigneurs des runes vous voila ! Ne voyais aucun blâme dans mes paroles, mais aucun de mes hommes n’atteindra l’ivresse se soir, surtout pas avec un seul tonneau. La bière sera distribuée comme il se doit, elle est pour beaucoup des nôtres un réconfort nécessaire en temps de guerre. N’ayez crainte les soldats de Lante seront se tenir. »

Il n’en dirait pas plus. A vrai dire il n’avait pas beaucoup apprécié le conseil du vieux nain, il le jugeait mal venu et presque insultant, les nains connaissaient leurs limites et en temps de guerre la discipline régnait. Mais le respect qu’il accordait à l’âge et au plus vieux l’empêcha de faire une remarque supplémentaire. Il proposa néanmoins à l’illustre nain de prendre place parmi eux.

Le conseil se tiendrait donc ici même, dans l’auberge.

Puis la porte claqua une nouvelle fois et cette fois ci, ce fut une naine qui fit son apparition. Thorgrel fut très intrigué. L’armure qu’elle portait était d’un vert émeraude et finement ciselé. Elle était très belle et son arrivé ne laissa personne indifférent. Puis quand Alaric fit les présentations. Le Roi de Lante sourit. Tarja Main-de-Jade  cette naine ne lui était pas vraiment inconnu et pas simplement à cause du poste qu’elle occupait. Il ne c’était jamais rencontré mais ils étaient parents, cousin à vrai dire. Gharkar l’Enclume avait eu un frère nommé Nimrod, celle-ci avait enfanté Moktum qui  avait eu une fille nommé Mora. Une fière guerrière du clan ayant l’âge de Thorgrel et s’étant installé à Thanor bien avant la Malenuit. Tarja était sa fille.

A son tour il se leva et s’approcha de la naine, à deux pas d’elle il stoppa sa route et s’inclina légèrement.

« Baruk Tarja, c’est un honneur de rencontrer une parente de mon clan. Les circonstances auraient pu être plus profitable mais je suis sur que nous aurons bientôt plus de temps pour faire plus ample connaissance. »

Il aurait aimé lui demandé des nouvelles de sa mère qu’il n’avait vu qu’une fois dans sa vie mais le temps pressé et le Seigneurs des runes déroula bientôt une carte sur un table poussiéreuse. Il énonça en suite sa stratégie, le Roi de Lante en arrivait aux mêmes conclusions. La Nérania était réellement un piège mortel pour tous ennemis du peuple des montagnes, mais la Vallée était à la solde des gobelins aujourd’hui et les nains se retrouveraient en bientôt en fâcheuse position.  
Le Roi de Lante prit un moment afin de peser le pour et le contre.

« En effet, le temps ne joue pas en notre faveur mais comme vous le dite, il nous faut jouer la prudence ou la Nérania nous servira de tombeau. Aujourd’hui j’ai affronté un Grobi qui était différent des autres. L’Ire du père des batailles couve toujours dans leurs cœurs et il serait mal avisé de sous estimé la force des Vertes-gueules que nous croiseront sur notre route. Et comme vous le dite, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre le convoi. Une fois que nous aurons repris le premier avant-poste, je laisserai une centaine de mes combattants afin de garder nos arrières ainsi qu’un régiment du génie qui aura pour tâche de consolider les ruines et de créer un mur en cas d’attaque massive de nos ennemis. Il faudra aussi octroyer des forces au second avant-poste afin de pouvoir effectuer une liaison plus rapide avec le gros de nos troupes si le pire des scénarios se produit. Nous disposons aujourd’hui d’une force conséquente et il faut profiter de cet avantage afin de réduire au maximum nos pertes. Seigneur Alaric, Thane présent, qu’en dites-vous ? »

Ulkrim accepta sans mal l'herbe à pipe. Lui aussi prit son fume-gueule et se servit avec gourmandise. Il fuma une longue latte, qu'il savoura avec une réelle délectation, enivrant ses sens et légèrement son esprit acéré. Il laissa l'herbe du tabac envahir les environs. Plusieurs de ses nains firent de même, se posant en petit groupe aux alentours. Il n'y avait pas beaucoup de bière pour tout le monde, alors les guerriers-loups avaient laissés leurs rations aux guerriers Lantais. Ils partagèrent même de l'herbe sauvage venant des monts du nord. Une herbe rare, chère et particulièrement amère.

« Tu a raison. Espérons qu'il ne mettent pas plus de temps, j'ai l'intention de profiter de cette nuit pour partir en avant. Moi et mes hommes profiteront de la nuit tombée pour nous infiltrer. Un petit groupe est bien plus facile pour ... »

Il s'interrompit pour voir un nain arriver. Un jeune freluquet d'environ une centaine d'année attifé comme un guerrier s'approcha d'eux. Mais il n'avait ni la démarche et encore moins la détermination de ceux qui vivaient par et pour la guerre. Il fût surpris de voir qu'il était simplement le Thane du Clan qu'il arrêta un peu plus tôt. Ainsi donc voici le responsable de cette prise de position. C'était une place stratégique, mais son action était parfaitement inconsidéré. Il ne pût s'empêcher de dire.

« Thane Marteau-de-Fer, sachez que ce n'est pas à moi qu'il faut faire des remerciements, mais plutôt à ceux qui sont morts pour prendre ce village. Toutefois, Thane, votre action aurait pu coûter bien plus cher en terme de vie. Apprenez à contrôlez vos guerriers, Thane, car cette bataille ne fait que commencer et que la guerre n'est pas un jeu. »

Nul remontrance, un simple constat. Cette action était trop risqué pour être considérer comme judicieuse. Quitter les lignes étaient une chose, encore fallait-il savoir ce qu'on faisait ensuite. La plupart des Marteau-de-Fer étaient certes des mercenaires, mais plus des protecteurs de marchands que de réels guerriers nains. Deux autres personnes entrèrent dans la taverne, une jeune naine et un nain particulièrement vieux. Il reconnu Alaric Œil-Tempête, mais ne connaissait nullement la deuxième personne. Le représentant du Haut-Conseil Thanorite n'était pas venu seul et présenta la naine. Il s'agissait de Tarja Main-de-Jade, Maîtresse en Joaillerie qui était en charge du convoi alimentaire et matériel qu'ils devaient tous protégés, il inclina rapidement la tête à l'évocation de son nom, après tout on le présentait déjà. Le Seigneur des Runes parlant, estimant que leurs guerriers boivent plus que de raison. Il n'avait pas tort, en théorie … Mais en pratique, c'était autre chose.

« Je ne sais point comment est la discipline dans les rangs de l'armée Thanorite, Seigneur Alaric, mais sachez que mes nains aussi savent se tenir, bien plus que vous ne le laissez sous-entendre. Mais vous avez raisons, nous devons pratiquez le rationnement de nos ressources, nous ne savons pas pour combien de temps cette bataille pourrait durer. Elle pourrait aussi bien durer des jours ou des semaines. »

Il laissa ensuite les deux Seigneurs parler du plan de bataille. Il montrait les différents objectifs, notamment le premier avant-poste, qui était sans aucun doute aux mains des gobelins. Il savait déjà ce qu'il devrait faire.

« Moi et mes hommes nous partirons cette nuit pour reprendre cette ruine. Il ne sert à rien d'envoyer plus de guerrier, mise à part pour qu'ils se marchent dessus. Nous nettoyons cette ruine et nous assurons que les grobi ne nous poseront plus jamais problème. Nous vous attendrons ensuite dans cet avant-poste, le temps que vos armées, mes seigneurs, se mettent en marche. Je vous laisserais un de mes guerriers pour qu'il vous traduise notre code ... »

Il imagina rapidement le fait que les autres nains misent à part Thorgrel ne devaient réellement comprendre de quoi le Khûl parlait. Il ne prendrait néanmoins pas le temps de l'expliquer, se contentant de dire.

« Tho … Le Roi Thorgrel je veux dire, essayera de vous l'expliquer. Nous prendrons les galioths lantais, pour aller bien plus vite, puis j'enverrais une ou plusieurs escouades en fonction de la topographie du terrain … »

Si ces barbes du sud avaient eu connaissance du contenu des derniers chariots du convoi, ils n'auraient sans doute pas répliquer comme sous le feu de l'insulte. De l'accord de tout stratège et de tout érudit, l'eau était la ressource de nécessité première pour n'importe quelle expédition. Mais l'expérience avait vite montré qu'en situation réelle, un tonneau d'eau pouvait vite devenir une barrique de poison. La bière avait cette sécurité face à la maladie.

Mais ce n'était pas son rôle premier. Lorsque les armées essuieraient leur premier orage, parce qu'il y en aurait et pléthore, après une rude journée de combat et qu'il faudrait monter un camp dans le limon boueux de la Nerania, qui ne souffrirait d'ailleurs aucun feu, la bière aurait son rôle. De flotte, les nains en auront trop vue et trop bue et l'alcool saurait raviver la flamme de leur courage. Et puis, cela les distrairait des quelques tonneaux d'eau de vie médicinale...

Quant à savoir pourquoi Alaric revint sur ce point de la conversation en pensée, ce devait être une des énigmes de l'âge. Il se recentra sur le présent, intégrant et réfléchissant. Les champignonnières... Une idée à deux faces d'un côté sensée, de l'autre stupide. Les cavernes ne se laisseraient pas prendre facilement et le temps comme le nombre d'hommes leur était compté.

Laisser les Varagal aller devant? Pas idiot. Des guerriers aguerris, expérimentés qui devaient cependant gagner la confiance des troupes. L'endroit gommant l'avantage du nombre, ils ne pouvaient pas mieux convenir. De plus, cela permettrait de retarder la survenue du problème réel soulevé par Tarja: la vulnérabilité d'une longue file.

"Si les caves à champignons ont un attrait certain, je m'oppose tout de même à leur reconquête immédiate. Nous avons eu la chance de combattre les vertes-gueules sur un terrain qui n'était pas le leur, je ne pense pas sage de perdre si vite cet atout. Nous allons nous enliser et perdre nains et ressources qui ne pourront être remboursés par le peu de bénéfice de vieilles champignonnières.

La proposition des Varagal me semble dotée de raison. Laissons les bannis montrer leur valeur, la cohésion de l'armée n'en sera que meilleur. Le renforcement de l'escorte du convoi et de son arrière garde est également dans mon esprit.

Mais si Tarja soulève un problème à penser, je viens en poser un second. Nous n'avons pas les moyens de défendre tous les anciens postes militaire d'ici à Almia et espérer arriver avec une force suffisante pour extraire la Perle du Nord de sa gangue gobeline. Il va falloir trancher sur ceux dont on ne peut pas se passer. Le premier est un passage obligé, je ne crois pas que le laisser vide soit fort sage. Il reste peut être des grobi dans le Brissalion, une attaque à revers doit être envisagée et évitée."

«Baruk. Qu’il en soit ainsi et que les dieux veillent sur nous une fois l’aube venue. Nous choisirons donc sur place les principaux avant-postes et laisserons les autres une fois ceux-ci purger de la vermine qui s’y logent toujours.»

Le Wyrmdrengi acquis d’un signe franc de la tête en claquant le bock de bière qu’il portait à la main. L’heure était déjà bien avancée et les guerriers méritaient maintenant leurs repos. A n’en pas douter, la journée du lendemain serait une nouvelle fois placé sous le signes des combats et du sang versés. Hors Thorgrel le savait, la reconquête de la Nérania ne se ferait pas sans nouveau sacrifice, tel était le fardeau de son peuple, fils de la guerre, condamné à reprendre leurs royaumes par les armes.

Ainsi, il avait jugé que les discutions avaient assez trainé. Se rangeant totalement du coté de l’Ancien Seigneur des Runes, il était en effet exact que même en surnombre, les nains ne pourraient garder toutes leurs positions en y abandonnant des hommes. Ainsi, seul le premier avant poste serait pour l’instant occupé par un contingent de soldat comme énoncé plus haut, pour le reste, il leur faudrait aviser sur place, en espérant que les combats à venir soit en leurs faveurs. La prudence serait donc de mise comme le signala habilement la jeune Tarja.

Peut être pas pour tous le monde, il scruta du coin de l’œil le Thane des Varagals, celui-ci s’apprêtait une nouvelle fois à risquer ça vie en allant au devant du danger. Mais Ulkrim Barbe-de-Neige était ainsi forgé et nul n’aurait pu le dévier de sa route, une fois celle-ci choisit. Il lui fit un simple signe de tête lourd de sens, lui signifiant ainsi qu’il était en accord avec sa décision et qu’il le remerciait de prendre se risque.

Il était maintenant temps pour les nains présents et pour le conseil réunis de ce retiré. Chacun retournant à ses affaires, n’oubliant pas de se restaurer au mieux qu’il le put. Le confort du lieu était sommaire mais les barbes présentes étaient aguerri à cet exercice, aussi se reposèrent t’ils tous eux aussi comme ils le purent. Pas d’excès en cette soirée, certains restèrent tard à veiller devant le feu, s’échangeant récit et légende, des nains venus des villes de Thanor et Lante reprirent doucement contact, certains heureux de reconnaitre des connaissances depuis trop longtemps oubliés. L’odeur du tabac à pipe envahissait encore l’endroit aux premières lueurs du jour.

***

Thorgrel ne put dire si cette matinée s’annonçait sous le signe des dieux, mais quand il quitta aux toutes premières heures du matin  sa chambre de fortune, il scruta le ciel et il y vit un vol de grand corbeau noir. Une dizaine d’oiseau stagnaient au dessus du village reconquit. Ils croassèrent de concert  quand ils l’aperçurent avant de disparaitre dans une volée de plume et de bec. Les Émissaires du dieu Dumrek, aussi bien gardien que prophète des malheurs.  Seul dans l’ambiance feutrée qui suivait les débuts du jour, la brume recouvrant l’ensemble de la vallée, il en eut la conviction profonde : Ils allaient au devant de grand danger. Chassant les gouttelettes qui s’accumulaient dans sa longue barbe, il ferma en suite les yeux, il posa un genou à terre et écarta les bras. Sa hache de bataille dans la main droite, la main gauche quand à elle, paume grande touchant le sol.

Il adressa alors une prière à son dieu protecteur,  Ikthor le grand guerrier.  Lui demandant d’inspirer force et courage à tous les nains qui partaient aujourd’hui à la guerre, lui i comprit. Cela dura un moment, n’omettant pas de demander protection et bienveillance à tous ses ancêtres.
Il était maintenant temps de se mettre en marche. Thorgrel stoppa sa prière en entendant des pas se rapprocher. La silhouette de Hache-Rousse se dessina bientôt.  Il grommela.

« Les Varagals sont partis mon Roi. »
« Le temps est donc venu pour nous, de suivre leur exemple. Réveille les troupes, fait circuler le message, nous partons. »
« Ip.»

A aucun moment il n’avait entendu le Thane prendre la route, mais c’était une bonne chose, malgré sa jambe de bois il semblait encore réussir à faire preuve de discrétion ! L’agitation commença à grimper en flèche dans le campement improvisé. Les colonnes furent formées en moins de temps qu’il ne faut pour dire « Knublstubi », les guerriers des deux cités faisant preuve d’une organisation et d’une discipline de fer. Avant que le soleil soit totalement levé, les armées étaient en marche, direction l’avant poste.

« Alors, nous préparerons notre assaut. Veillez m'excusez, j'ai un long travail qui m'attend ... »

Ulkrim Barbe-de-Neige claqua ses bottes dans un salut militaire parfaitement exécuté et se dirigea vers la sortie. A peine il avait quitté le bâtiment, trois de ses camarades l'attendaient devant la ruine. Tarbur Main-Brisée, Singvar Dague-de-Corbeau et Zolkrid Tempête-d'Airain. Bien qu'Ulkrim était le Thane du Clan, il écoutait ses meilleurs guerriers avec une attention particulière, notamment Zolkrid, qui avant d'être un Varagal, appartenait à un groupe de mercenaire avec qui il a eu un grief. Le plus vieux des Khûls expliqua la situation aux Anciens … Et ils adoptèrent une stratégie. Celui qui resterait auprès des citadins seraient Tarbur. Il pourrait également aider les différents blessés deo la bataille précédente. Les autres Varagals se préparaient pour cet assaut si important. Nombres des jeunes ayant rejoints le Clan voudraient faire leurs preuves et ils auraient nombres occasions pour le prouver. Les Loups partirent sans un bruit dans la pénombre. Vu la distance qu'ils devraient parcourir, ils arriveraient, normalement, juste avant l'aube. Le moment parfait pour prendre en embuscade n'importe quel ennemi …

Après quelques heures de chevauchées, le Clan de Wyrtromm arriva enfin à l'avant-poste en ruine. On pouvait voir de nombreux drapeaux grobi, des trophées macabres et surtout une odeur pestilentielle … La tour délabrée était sans aucun doute infestée par de très nombreux peaux-vertes. Ulkrim mit le pied à terre, comme tous ses guerriers. Le vieux Khûl choisi une douzaine des siens pour prendre la tour, le reste serait légèrement en retrait, notamment pour s'occuper des différents renforts, s'il y en a. Quelques éclaireurs grobi somnolaient et faisaient un raffut de tous les diables. L'heure de l'assaut avait sonnée …

Équipé comme ils étaient, les guerriers pourraient sans problème s'adapter à toutes les situations. Enfin, en théorie, car la théorie et la pratique était toujours différente, surtout dans l'art de la guerre. Barbe-de-Neige et ses nains utilisèrent leurs arbalètes sur certaines sentinelles, sur d'autres, leurs haches. Zolkrid tua même deux gobelins à main nu, sans un bruit. Ils arrivèrent enfin aux portes de la tour. Ulkrim regarda ses guerriers et sans un mot, juste par quelques gestes précis, il indiqua la marche à suivre. Le Thane prit sa hache large et rentra silencieusement dans le bâtiment ...