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 [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]

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MessageSujet: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeLun 9 Fév 2015 - 10:41

4e ennéade de Barkios, 8e année du 11e cycle


Le campement avait des allures de fourmilières. A tel point qu’au fil du temps, la boue avait remplacé l’herbe et le camp avait pris la forme d’un immense merdier où tout le monde pataugeait. Même si le camp de l’armée royale avait toujours été en ébullition, il fallait dire que depuis les dernières ennéades et les événements, la vigilance avait été redoublé et concrétisé par une surveillance accrue de la frontière, autant que vers le nord en direction d’Eraïson. Ces fils de chiens s’étaient emparés de leur cité et un jour ils paieraient, mais avant toute chose, l’armée avait véritablement besoin d’un coup de pied dans le derrière. Pour ça, le nouveau capitaine d’infanterie, ainsi que le commandant Kelendil, avaient tous deux commencé à réfléchir à la question. Mais comment pourraient-ils changer le fonctionnement et l’organisation d’un corps illustre basé sur des traditions guerrières ancestrales ?

Le capitaine se tenait droit en plein milieu du campement et faisait face à une centaine de lanciers et d’épéistes bien ordonnés. Avec un regard glacial et une nonchalance habituelle, il les passait en revue afin d’inspecter la qualité de leur équipement. La plupart d’entre eux n’avaient jamais cessé de combattre depuis plusieurs cycles et Elrendil savait qu’une certaine fatigue généralisée sévissait. Le remède à ça : de l’ordre et de la discipline. Connu pour son sens aiguisé de la rigueur militaire, mais aussi pour son tempérament froid et impassible, Elrendil inspirait une certaine crainte dans les rangs, ainsi que pour les autres officiers. Pourtant, tous ici connaissaient ses faits d’armes et ses compétences de meneur depuis le temps.

Néanmoins, depuis son retour de Naelis, le capitaine ne parlait presque plus et semblait s’être replié sur lui-même, lui donnant de ce fait un air toujours aussi associable et glacial. Mais pouvait-on le réellement le blâmer d’avoir perdu tant d’êtres chers depuis cette foutue guerre ?

-MECTARIS, EHTYARIS ! EN POSITION DE COMBAT !

Comme un seul homme, les épéistes et lanciers se mirent en position, mais la manœuvre ne manqua pas d’irriter leur capitaine.

-Trop lent ! Je veux de l’ordre, pas un vacarme d’hommes. Recommencez !

Ses lieutenants prirent le relais et les soldats répétèrent inlassablement les mêmes gestes. Lui ne faisait plus que scruter les failles de ses soldats avec une vive attention. A tel point qu’il ne vit même pas les nouveaux venus dans son dos.


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Fenris Nöldorion
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMer 11 Fév 2015 - 13:31

En parlant de nouveaux venus...
Une silhouette à l'allure noble mais n'ayant sur lui aucun autre insigne que celui de la Cavalerie royale observait la scène depuis un petit moment. Cela faisait vingt ans à présent qu'un bruit courrait parmi les elfes... Un simple soldat assistait aux réunions des officiers. Et pas n'importe lesquelles : Les plus importantes ! Celles où l'on parlait notamment de stratégie ! Qui était-ce ? Un pistonné, sans aucun doute ! Il se présentait toujours aux côtés d'un Capitaine auquel il ressemblait beaucoup. Le lien de parenté était facile à deviner. Fils ou frère ? Là demeurait encore parfois la question.
Mais, ce jeune soldat dont on ne savait rien quinze ans auparavant avait déjà fait parler de lui. Oh, bien sûr, là où on le connaissait le mieux, c'était dans son propre corps. Les cavaliers royaux lui avaient d'ailleurs rapidement attribué un surnom... Le guerrier pacifique. Celui qui vainc ses ennemis sans en ressentir ni satisfaction ni gloire. Celui dont les compétences stratégiques avaient permis d'obtenir quelques petites victoires avec le moins de pertes possibles. Celui dont les capacités martiales lui avaient permis de triompher d'un mage du feu dans un affrontement singulier. Celui qui méritait progressivement sa place parmi les officiers mais qui appréciait la vie de simple soldat...

Fenris Nöldorion -tel était son nom- se tenait là, observant les gestes répétés inlassablement par les membres de l'infanterie afin de les étudier avec minutie. Le jeune soldat avait déjà pu voir les différents corps de l'armée elfique à l'oeuvre, bien sûr. Mais toujours en tant de guerre. Les apprécier dans ce nouveau contexte, plus paisible, n'était pas dénué d'intérêt et constituait à ses yeux une grande source d'informations. Car si "on" l'avait mandé, c'était pour participer à cette réunion, ce sommet des officiers dont il ne connaissait pas encore le but. Toutefois, il y avait fort à parier que les discussions auraient pour point central la stratégie des êtres sylvains face à la menace venue du Sud. En la matière, le jeune elfe avait pour postulat qu'une bonne stratégie devait prendre en compte toutes les forces et faiblesses des ennemis comme des alliés. Alors parfaire sa connaissance des autres corps d'armée n'était certainement pas inutile...

Depuis combien de temps avait commencé cette guerre déjà ? Plus d'une décennie, cela était certain. Les drows avaient remportés deux victoires : Ellyrion et Eraïson. Depuis, la situation piétinait. Les elfes avaient cernés les lieux et repoussaient bon nombre de tentative d'incursion en territoire elfe. Mais elles restaient minimes... Cela faisait des années que la situation n'avait pas évoluée avec le peuple sombre trônait sur les lieux symboliques de leur victoire et les elfes qui quadrillaient le secteur mais en conservant une position défensive, comme ils l'avaient toujours fait.
Peut-être cette réunion avait-elle pour but de faire changer les choses ?

Mais, pour l'heure, peut-être était-il tant d'interrompre l'officier dans son passage en revue pour lui signifier qu'un de ses... convives était arrivé. Même si en réalité Fenris avait été convié par un autre.

-Capitaine Silad ?

Le soldat salua l'officier supérieur comme il se le devait.

-J'espère ne pas arriver à un mauvais moment. Mon frère vous fait savoir qu'il nous rejoindra dans un moment. Pour l'heure, il règle un problème épineux. Une histoire... de réfugié il me semble.

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Aranos
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeSam 14 Fév 2015 - 0:25

      Alors surgirent les fuyards d’Eraïson. Ils étaient boiteux, penauds, certains maculés de sang. La plupart avait fui en hâte la cité, dès lors qu’elle était tombée aux mains des Sombres, et depuis ils avaient reflué vers le campement de l’armée du Sud. Certains s’étaient évanouis dans la forêt, d’autres étaient venus grossis la cohorte désordonnée, et c’était comme une longue colonne d’Elfes de pierre, vaguement inquiets, et qui serpentaient à travers la forêt soudain sur le qui-vive. Plusieurs, de tout le périple, n’avaient pas décrispé leur poigne sur la garde de leurs lames – qui pourtant n’avaient pas même eu le temps d’être tirées à Eraïson, car les Sombres avaient balayé les Elfes en quelques heures à peine. Des jours d'errance dans les sous-bois, éloignés de leurs pierres, isolés entre les racines et les lianes, avaient achevé de défaire ces figures autrefois brillantes. En cohortes cahotantes ils s'étaient déversés dans la forêt, bien peu y avaient trouvé un chemin menant à la lisière – à la lumière ! C’étaient des figures fatiguées, aux traits plombés, aux yeux lourds, qui émergeaient alors par grappes à la lisière du camp de ce qui avait été, jadis, l’armée du Fort d’Ellyrion.
      Mais ce ne fut que lorsque la masse des Elfes épars, et rompus, se fut déversée par douzaines vers les abords du camp, que l’on put percevoir ces ombres furtives qui derrière venaient. C’étaient quelques chevelures terreuses parmi ces mèches blondes, quelques lances de cèdre cliquetant par-dessus les armures de fer ; et des yeux sombres, noirs ou fauves, qui encerclaient la cohorte des fugitifs. Sur les arbres lointains, et les plus hauts, filaient de branche en branche des éclairs ombrés, et le pépiement des oiseaux les saluait confidentiellement. Les Noss autour d’Eraïson avaient frayé un chemin à leurs frères de pierre, ils les avaient guidés dans l’enfer vert de longs jours durant, entre les grondements de l’Œuvre échaudée par les sacrilèges.
      Peu de ces Sylves avançaient plus avant dans le camp de l’armée du Sud, beaucoup demeuraient agrippés aux arbres sauvages ; mais quelques-uns, les plus guerriers, se portèrent au-devant des officiers de l’armée régulière. Si bien que, devant Elrendil Silad le Capitaine, et Fenris Nöldorion à ses côtés, parurent au même instant deux Elfes fort différents : l’un sanglé dans l’acier et la maille, l’autre portant les plumes tribales de sa Noss.

      Il y eut une seconde de flottement, comme les deux Elfes s’interrogeaient du regard ; puis le guerrier Sylve prit la parole le premier, d’autorité, et sa voix rocailleuse grondait comme un torrent :
      « Paix, Taledhels, soldats de pierre. Je suis Taël-Laad, des bosquets ocres. Ceux-là ont perdu leurs murailles ... » L’Elfe eut une lueur de morgue dans son regard, puis il ajouta sèchement : « Et les profondeurs de l’Œuvre ne sont plus sûres pour eux. »
      L’assertion claqua dans le silence ; les sourcils de Taël-Laad n’étaient plus qu’une barre en travers de son front plissé par le souci. L’autre Elfe, dont une tempe portait encore la trace d’une estafilade, hésita quelques instants ; puis il se tourna vers Silad, et il lui dit :
      « Nous sommes peu nombreux, beaucoup d’entre nous auront été dispersés dans les sous-bois. Mon nom est Daendör Yqwa’ende, du conseil du protectorat d’Eraïson, enfin – il y a quelques ennéades encore. » La cité maintenant tombée, les murailles à présent éboulées, tout cela semblait si loin à présent : ces images de pierre s'effaçaient insensiblement de son esprit. Quelques ennéades à peine, pourtant. « Nous avons eu la chance que des Noss nous rassemblent et nous conduisent jusqu’à l’armée du Sud. »
      Derrière Daendör, les Elfes de pierre hésitaient, se regroupaient par petites grappes, ils échangeaient quelques mots puis se taisaient. Loin alentour, passant entre les troncs, quelques silhouettes farouches guettaient que tous aient quitté les frondaisons profondes.

      « L’armée du Sud a juré de défendre la pierre, énonça Taël-Laad de son timbre lourd. Ceux-là sont à vous » ; et disant cela, il enveloppait du regard la pléthore désordonnée des rescapés d’Eraïson, des fuyards soudain privés de leurs murailles rassérénantes. Il parlait alors autant à Silad qu’à Daendör, et à l’ensemble des soldats massés autour d’eux : « Nous n’avons pas besoin de pierre pour tenir la Forêt. »
      Alors Taël-Laad se retourna. Sa tâche semblait achevée : les rescapés d’Eraïson avaient été extraits de l’Anaëh. Maintenant les Noss retournaient à leurs sous-bois, à leurs arbres tutélaires ; et là, elles jugeraient si leur colère devrait s’abattre sur les Sombres. L’armée du Sud était étrangère aux luttes disputées dans les entrailles de la Forêt.

      « Mais une autre armée est en marche ! s’écria Daendör. Le Capitaine Aranos ... »
      L’Elfe Sylve s’était figé sur place. Une vague de murmures serpentait sur toutes les lèvres, de bouche en bouche. Aranos ? Celui-là était donné pour mort, ou bien il passait pour fou. Voilà de longues saisons qu’aucun Elfe n’avait entendu évoquer le nom de l’ancien Capitaine d’Infanterie – avant qu’Elrendil Silad ne soit élevé à sa place.
      Mais Daendör avait combattu, il y avait des siècles de cela, sur les hauteurs d’Ellyrion aux côtés d’Aranos. Sa voix vibrait d’espoir lorsqu’il lança :
      « Le Capitaine Aranos, on dit qu’il revient depuis l’Ouest – et qu’une grande armée marche derrière lui ...
      – Aucune autre armée ne marche dans l’Anaëh,
coupa rudement Taël-Laad. »

      L’Elfe des bois s’était raidi, et sa mâchoire se gonflait de ressentiment. De nombreux bruits avaient agité les sous-bois, ces dernières ennéades, et beaucoup couraient sur un Capitaine soudain réapparu. La Symphonie grondait de hargne, vent debout contre ce renégat.
      « La Mère a convoqué les Ëala, siffla le Sylve, et on a vu la Grande Chasse s’élancer et courir à nouveau. Il n’y a pas d’autre armée que le Grand Cerf et ses bêtes. »
      Une grogne glaciale durcit encore le visage de Taël-Laad, comme il jaugeait du regard Daendör devenu fébrile. Celui-ci, d’une voix presque suppliante, avait repris la parole, et il s’adressait directement au Capitaine Silad :
      « Tu dois me croire, Elrendil. Le Capitaine Aranos revient vers l’armée du Sud, et avec lui de grandes forces vont nous rejoindre. J’ai combattu avec lui de longues siècles durant, et jamais il n’abandonnerait une cité aux Sombres. »
      C’en était trop pour Taël-Laad, qui cette fois tourna les talons ; et il maugréa une dernière fois :
      « Tiens tes soldats de pierre loin des frondaisons. »

      Alentour, tandis que les rescapés d’Eraïson demeuraient immobiles, les silhouettes de la Noss bondirent retrouver les ombres d’Aanëh, pour s’y fondre aussitôt. La vaste crinière de Taël-Laad ondula quelques secondes encore, avant de disparaître dans les reflets verts et bruns de la forêt menaçante. Sur les plus hautes branches, les guetteurs des Noss s’évaporaient eux aussi entre les chênes séculaires.
      Les Elfes de pierre observaient leurs cousins qui s’effaçaient entre les branches ; certains avec inquiétude. Alors Daendör, pour les siens, répéta avec ferveur :
      « Le Capitaine viendra. »
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMer 18 Fév 2015 - 1:58

Depuis le début de Barkios et malgré les années qui s'écoulaient lentement depuis sa désignation, la Protectrice d'Ardamir avait l'impression d'être de retour à son poste d'Aigle. A force de parcourir le labyrinthe de toile que formait le Camp de l'Armée du Sud pour des affaires plus ou moins urgentes, on lui avait assigné une tente bien précise parmi celles des dignitaires. Elle avait repris plus assidument les entrainements qu'elle négligeait depuis quelque temps. Des messagers fourmillaient tout le jour durant. Randil avait pris l'habitude de courir seul sous le couvert des arbres sans s'éloigner plus que nécessaire. Si bien qu'elle trouvait facilement ses marques.

Cette fois, l'excuse d'Halyalindë pour être au Camp plutôt qu'ailleurs était une réunion. Une de ces réunions qui ne font pas de bruit, qui se préparent à demi-mot et décident du destin de bien des vies. Elle avait prolongée son séjour au milieu du bourbier pour assister à une réunion presque officieuse.

D'un mouvement rendu fluide par des siècles d'habitudes, elle sangla son armure, vérifia la souplesse des lamelles de métal au niveau des articulations, attacha son épée anonyme à sa ceinture et laça le fourreau d'une longue dague humaine sur son bras gauche. Ses cheveux avaient poussé plus vite qu'elle ne l'avait cru. Elle attacha quelques mèches de sa courte chevelure rousse à l'arrière le son crâne pour dégager ses yeux.
Deux coups résonnèrent sur l'un des piliers de bois qui soutenait la tente.

-Noble Dame. Un message de...

Elle surgit de sa tanière avant que le messager n'ait le temps de terminer sa phrase. Un visage parmi tant d'autres. Elle n'arrivait plus vraiment à les distinguer.

-Pas maintenant. Posez le sur mon bureau. Dites aux autres de faire de même. Et trouvez moi quelqu'un pour faire remonter des documents à Ardamir et Mera.

Randil passa à son tour les pans de tissus gris qui tenaient lieux de porte. Le loup blanc renifla l'air un instant. Son énorme tête approcha de celle du messager, mais il recula bientôt pour suivre l'elfe qui partait déjà vers les bipèdes seuls savaient où.
Il n'avait même pas besoin de trottiner pour suivre le rythme. La terre mainte et mainte fois retournée amortissait confortablement ses pas. Autour de lui, la même odeur âcre que lorsque des bipèdes étaient très nombreux : la pisse, la saleté et la tension. Quand il passait près d'une des nombreuses enclaves médicales, son poil se hérissait à l'odeur du sang à peine couverte par d'autres aussi étranges que répétitives. Mais son chef de meute voulait rester là. Alors il restait là.

Des archers, des lanciers, quelques chevaux tenus par la bride, d'autres encarapaçonnés sous une barde de métal. Halya cherchait des yeux l'angle d'une tente en particulier, un repère qui lui indiquerait qu'elle était arrivée près de l'infanterie.

Enfin, elle déboucha sur un espace plus dégagé. Un rassemblement d'hommes et de femmes armés de lances ou d'épée étaient dispersés en plusieurs groupes alors qu'elle apercevait le Capitaine Silad en compagnie d'un jeune homme aux maintien noble et d'un autre elfe, bien plus mal en point. Il lui sembla apercevoir un mouvement dans les feuillages qui bordaient le camp, mais si elle n'avait pas rêvé, les ombres ne semblaient pas hostiles. Elle s'approcha.

On ne lui posa aucune question, se contentant parfois d'un salut bref. Elle n'avait jamais besoin d'expliquer. Si tous ne connaissaient pas ses faits d'armes par le menu, ses méthodes ou ses efforts pour aider à conduire une guerre d'usure, assez de rumeurs couraient sur la Dame Louve depuis la mort de Dragan et Ellyrion pour que les soldats la reconnaissent et la respectent, même lorsque Randil n'était pas là... Ce qui n'était pas le cas ce jour-là.

Elle ralentit à quelque pas du petit groupe, juste à temps pour entendre l'inconnu parler du retour d'un capitaine. Le quel ? Mystère. Mais il semblait déclencher une certaine ferveur chez cet elfe. Et la ferveur n'était jamais une mauvaise chose.
Ne tenant pas plus que ça à les observer sans présentation, elle s'approcha encore d'un pas avant de s'arrêter avec un sourire confiant.

-Capitaine Silad.

Elle salua également Fenris d'un profond signe de tête, préférant ne pas énoncer de titre ou de grade dans ces conditions. Puis elle se tourna vers celui qu'elle ne connaissait pas encore, le saluant d'un signe de tête le sourire toujours aux lèvres et attendant qu'on les présente pour assouvir sa curiosité.
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Elrendil Silad
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeDim 1 Mar 2015 - 11:54

Une voix douce et élancée vint le sortir de sa fureur. Pourquoi s’adressait-on à lui alors qu’il était en train de passer en revu ses troupes ? Ayant horreur de ça, le capitaine se tourna et aperçut alors le jeune Fenris Nöldorion, frère de son compère capitaine de cavalerie, Delyndil. Le gamin comme il l’appelait, était propre sur lui et affichait comme à son habitude un jolie minois. A côté, le capitaine était crotté entièrement et son regard était loin d’être aussi radieux. Ce cavalier qui venait de l’interrompre, il le connaissait pour l’avoir déjà aperçu lors de conseils militaire et à vrai dire, il s’était toujours étonné de trouver un simple guerrier à ce genre de rendez-vous. Sans doute que la place de son frère devait y jouer. Néanmoins, son sens de la discipline et des protocoles n’avaient jamais véritablement acquiescé ce genre de présence. Les temps étant durs, la venue de ce cavalier ne pouvait qu’être bénéfique ceci-dit.

Le capitaine se résigna à le saluer à son tour en s’inclinant avec sa nonchalance habituelle. Après tout, Elrendil était peut-être l’antithèse même de ce jeune cavalier qu’on appelait « le guerrier pacifique ». Lorsqu’il l’avait entendu pour la première fois, il se rappelait avoir grincé des dents, lui qui ne voyait aucun pacifisme possible dans cette guerre générationnelle et séculaire. Ne sachant pas pourquoi on le surnommait ainsi, Elrendil avait tout d’abord pensé qu’on encensé son sens de la diplomatie et la diplomatie lui, il se la mettait où il pensait. Le cavalier l’informa alors de l’arrivée proche de son frère aîné. Ce n’était pas trop tôt se dit-il avec sarcasme.

-Bien, il me faudra parler avec votre frère le plus tôt possible.

Sans qu’il n’ait eu le temps de poursuivre, deux elfes firent leur apparition dans le campement et arrivèrent à leur niveau. Sans tarder, Elrendil comprit que l’un était un Noss et que l’autre était comme lui. Lui et les Noss n’avaient jamais vraiment fait bon ménage ensemble, à sa vue, Elrendil grinça une fois de plus des dents. Avant la fin de la journée, le capitaine crut que ses dents seraient assez affutés pour tuer un drow sans recourir à une seule arme. Il les salua alors à leur tour et attendit des explications. En même temps, certains de lanciers et épéistes avaient pris le chemin de l’entrée pour tenter d’apercevoir le spectacle qui devait se profiler à la lisière de la forêt.

Lorsque l’elfe de pierre se présenta à lui, il se souvint de l’avoir aperçu lors de son entrée à Eraïson. Comprenant qu’il s’agissait peut-être des derniers vestiges de la cité, il tendit l’oreille un peu plus pour tenter d’en savoir d’avantage sur la ville perdue. Jusque-là, tout allait bien, mais les choses changèrent du tout au tout lorsque Daendor annonça qu’une armée faisait marche avec à leur tête, le capitaine Aranos.

-Comment est-ce possible ? Nous le pensions mort.

Le souffle presque coupé, il n’aurait su dire si l’elfe qui lui faisait face était fou ou bien honnête. L’autre Noss n’avait pas l’air de le croire et pourtant le conseiller d’Eraison insista. Ainsi, le capitaine Aranos était encore vivant et marchait avec une armée derrière lui. Il était qu’il soit au courant, les choses risqueraient de s’accélérer dans les jours à venir. Il se tourna dès lors vers le jeune Noldorion et lui adressa un regard pressé.

-Savez-vous exactement quand votre frère arrivera ?

Le Noss lui demanda de tenir ses elfes loin des frondaisons et avant qu’il n’ait pu l’avertir à son tour, le sylve reprit le chemin de la forêt. Se tournant de nouveau vers Daendor, Elrendil l’invita à le suivre.

-Allons sous ma tente, nous serons mieux pour converser.

Il invita également Fenris à le rejoindre, mais leur élan fut coupé par l’arrivée impromptue de la dame protectrice d’Ardamir, qui était arrivée sans prévenir, mais qui le réjouit néanmoins. Tous s’inclinèrent simultanément face à la dame.

-C’est un plaisir de vous trouver ici, et autant dire que vous arrivez à point nommé. Dit-il en essayant de paraître moins brutal qu’à l’habitude. Veuillez me suivre je vous prie.

Après quelques pas, ils arrivèrent sous la tente qui lui servait pour tenir ses conseils avec ses lieutenants. Mais aujourd’hui, c’était un tout autre publique qui s’apprêtait à prendre la parole. Elrendil regretta subitement l’absence de son cousin et commandant de l’armée royale. Si des décisions devaient être prises aujourd’hui, c’était bien lui le seul capable à pouvoir les prendre.
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeDim 8 Mar 2015 - 11:21

Elrendil lui rendit son salut mais il lui fit rapidement comprendre qu'il aurait préféré voir son frère arriver plutôt que lui. Ce que l'elfe pouvait aisément comprendre. Tout le monde ne voyait pas forcément d'un bon œil que ce simple soldat, même s'il était le frère d'un Capitaine, assiste à ce genre de réunion et parfois encore moins qu'il expose son avis. Il se souviendrait toute sa vie des regards qui lui avaient été lancés la première fois. Difficile de justifier rationnellement sa présence lors de ces conseils dont le contenu avait un caractère confidentiel.
Si au début le jeune Nöldorion s'était contenté d'observer et de parler uniquement lorsque son frère le lui demandait, il avait depuis pris un peu plus d'assurance et prenait de temps à autres la liberté d'apporter quelques éléments aux discussions. Fenris restait toutefois prudent sur ses interventions, ne prenant la parole qu'après s'être assuré qu'il le pouvait et uniquement pour essayer de faire avancer les débats ou faire une suggestion qui règlerait une problématique en particulier. Il se contentait parfois de communiquer son avis à son frère, le laissant juge de la nécessité de l'exposer ou non. Le reste du temps, il restait en retrait et échangeait quelques mots avec son frère lorsque celui-ci le sollicitait.
Avec le temps, si certains reconnaissaient les compétences du jeune soldat, d'autres n'appréciaient toujours pas qu'il soit convié aux réunions d'Etat Major et voyaient d'un mauvais œil le fait qu'il prenne la parole de manière intempestive, refusant de reconnaître que ses interventions restaient minimes et pleines d'humilité.

-Bien, il me faudra parler avec votre frère le plus tôt possible.

Pour répondre à Elrendil, Fenris s'inclina légèrement vers l'avant.

-Bien entendu.

Son attention se reporta ensuite vers deux personnes qui s'approchaient du Capitaine. L'un d'eux était visiblement un Noss -ce qui ne manqua pas de surprendre le cavalier- et le second était en piteux état. Il suivit l'échange sans un mot, écoutant le récit du citadin avec sérieux... et surprise. Aranos... Cela faisait un moment que l'elfe n'avait pas entendu son nom. Qui dans l'armée ne connaissait pas les noms des officiers tombés à Ellyrion, et plus encore ceux des plus hauts gradés ? Aranos en faisait bien évidemment partie. Fenris n'avait que bien peu de souvenirs de lui, n'ayant pas vraiment eu l'occasion de le connaître. Toutefois, la nouvelle ne manqua pas de le marquer, mais sans doute moins que l'officier qui se tenait à ses côtés.

-Savez-vous exactement quand votre frère arrivera ?

-Bientôt. Assura-t-il.

Sans en dire davantage, le cavalier s'éloigna et alla trouver un soldat à qui il transmis un message pour Delyndil, lui demandant de se hâter. Le guerrier hocha la tête et partit au pas de course sans se poser de question. On ne s'interroge pas devant ce genre de requête, même venant d'un non gradé. C'était un service qu'il acceptait de lui rendre par simple esprit de camaraderie.
Se retournant vers Elrendil, il l'aperçut alors qu'il saluait une elfe dont il reconnut la silhouette. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres et il s'approcha pour se joindre à eux. Fenris s'inclina à la manière des nobles devant la Protectrice.

-Dame Yasairava.

Il lui adressa un sourire qui traduisait son plaisir de la revoir. Il appréciait toujours autant sa compagnie mais, par temps de guerre, qui pouvait dire quand il était possible de rencontrer à nouveau quelqu'un ? Sa joie était donc d'autant plus grande qu'elle comblait une insatisfaction à durée indéterminée.
Laissant le Capitaine prendre un peu d'avance, Fenris retint la dame une petite seconde afin de répondre à une de ses interrogations silencieuses. En effet, il avait remarqué qu'elle n'avait pas su comment l'appeler en la présence d'un officier de haut rang. Il lui glissa donc quelques mots à voix basse.

-Si le fait de m'appeler Fenris vous incommode, vous pouvez dire Soldat Nöldorion. Après tout, il s'agit de mon grade.

Il lui adressa un sourire poli mais avec un brin de malice. D'un geste, il l'invita à se diriger à son tour vers la tente du Capitaine avant de lui emboîter le pas. Un petite marque de la galanterie dont il lui avait promis de faire preuve pour lui plaire. Une fois à l'intérieur, il se plaça comme à son habitude un peu en retrait afin d'écouter l'échange qui allait suivre.
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Aranos
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeDim 8 Mar 2015 - 19:55

      Alors tous à présent étaient entrés sous la tente, comme le leur avait intimé Elrendil Silad, le Capitaine. C’était, sous la toile brodée, entre les étançons piqués dans le sol devenu boue, un cercle noble d’elfes valeureux. Evidemment, l’absence de Kelendil, le Commandant de l’armée du Sud, était autant intrigante qu’éloquente. Mais il y avait là, rassemblés autour de Silad, la Dame Yasairava d’Ardamir, et Fenris, de la fratrie du Capitaine Nöldorion.
      Daendor inspira une goulée d’air frais. A présent on le regardait ; et ses brodequins crottés, et sa capeline déchirée par les ronces, retenaient les regards de ces Elfes ceints d’atours ouvragés. Les premiers mots trébuchèrent sur les lèvres de l’ancien conseiller du Protectorat d’Eraïson. S’attardait dans ses yeux sombres, encadrés de cheveux fous, dépenaillés en mèches sales, un soupçon de démence. Ses mains, qu’il tenait liées ensemble pour qu’on ne les vît pas trembler, étaient fébriles. D’une voix chevrotante, enfin, il entreprit de dire :

      « Compagnons… ». Il eut un hoquet d’hésitation. Son premier mot avait déjà dévoré tous les grades, aboli tous les honneurs, renvoyé les dignités à l’oubli. Mais la fureur de la fuite hors d’Eraïson, durant ces jours et ces ennéades passées, semblaient avoir aboli les dorures – pour lui en tout cas. Quel temps restait-il aux Elfes pour remâcher les ors de la noblesse et de l’armée ? Au contraire, Daendor, il en était convaincu, portait une grande nouvelle – si grande que tous, dans la félicité, ne seraient plus que des compagnons.
      « Compagnons, reprit-il alors, le Capitaine Aranos a reparu. » Nul ne contestait plus la bravoure de celui qui, jusque récemment encore, était l’unique Capitaine dans l’infanterie du Sud. Et nul ne contestait non plus que le protectorat d’Eraïson, particulièrement exposé aux foudres des Sombres, n’avait longtemps tenu aussi proche de la lisière d’Anaëh, que sous la vigilance d’Ellyrion plus en avant, et des soldats qui garnissaient son rempart. Mais quelle fébrilité, quel tremblement dans le timbre de Daendor quand il rappelait le nom du Capitaine ! Sa voix entière n’était qu’un tressautement, c’était un hérissement de tout son visage à chaque fois que ses lèvres articulaient Aranos. Les sourcils de Daendor tiquaient comme il passait d’un visage à l’autre, cherchant l’approbation dans ces têtes nobles et policées.
      « Nous devons préparer le campement de l’armée du sud, pour accueillir l’armée qui marche derrière Aranos ! reprit l’eraïsien dans un glapissement d’excitation. Dresser des vivres, fourbir nos armes, tailler de nouvelles flèches. Et sacrifier à Calimenthar ! Car il ne fait pas de doute que c’est le dieu guerrier, relevant Aranos de l’oubli, qui a dressé cette armée pour marcher dans son sillage. »

      Si le soufre s’attachait au nom d’Aranos, c’était une autre suspicion qui pouvait se lier au culte de Calimenthar, seigneur de la guerre. Depuis qu’Ellyrion était tombé, plus encore depuis qu’Eraïson avait sombré, le nom du Guerrier courait sur de trop nombreuses bouches ; on murmurait que quelques cultes païens, non dans les entrailles mais en lisière d’Anaëh, aux abords d’Eraïson, avaient pu invoquer Calimenthar avant de s’élancer mourir contre les Sombres. Il fallait composer aussi avec les bruits de l’éveil nouveau des Ëala, en plusieurs points de l’Œuvre : qui avait extirpé de leur long sommeil ces golems protecteurs, était-ce la Mère, était-ce plutôt la guerre ? Les avis divergeaient, les mines se renfrognaient.
      Alors Daendor aspira d’autres goulées d’air frais ; ses joues rosies d’agitation commençaient à se désempourprer. Il parla dès lors plus posément, et tâchant de détacher soigneusement les mots, il énonça calmement :
      « Je vous conjure de croire que le Capitaine Aranos est en marche. Plusieurs d’entre nous l’avons vu, lorsque nous refluions d’Eraïson, et … et il partait quérir son armée, dans les profondeurs des bois. Il faut dès à présent apprêter le camp pour sa venue. »
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMar 10 Mar 2015 - 15:08

Coupant court aux présentations... au plus grand damne de la Protectrice, Elrendil tourna les talons pour les mener au lieu de la réunion. Et bien savoir qui était cet homme et qui était le capitaine dont il espérait si ardemment le retour viendrait plus tard...

Halya allait emboité le pas au capitaine d'infanterie lorsque Fenris fit un geste vers elle. Comme attendu, il avait compris la gêne dans laquelle se trouvait la protectrice qui ne voulait ni le froisser, ni le mettre dans une position inconfortable en présence d'officiers.

-Cela m'ira très bien soldat Nöldorion.

Elle lui rendit son sourire. Même au campement depuis quelques jours, elle ne l'avait pas vu jusque-là. Elle le remercia aussi d'un mouvement de tête joyeux lorsqu'il la laissa passer d'un geste de la main. La conséquence d'une plaisanterie au sujet de la galanterie des humains. Les mêmes humains qui avaient surement oublié de prendre en compte la présence d'un loup géant dans cette notion...

Une fois sous la tente, les personnes présentes se répartirent automatiquement autour d'une longue table ou trônaient de nombreux documents. L'absence du commandant Kelendil se faisait sentir, tout comme celle des capitaines manquants et, pour la Dame d'Ardamir, d'Ëninril. Elle cru qu'Elrendil demanderait de les attendre encore un peu pour vraiment entrer dans le vif du sujet, mais l'étranger ne lui laissa même pas l'occasion de placer un mot.

"Compagnon!"

Halya se tourna vers celui qui venait de les interpeller comme s'il était l'instigateur de cette réunion et qu'il en connaissait les enjeux mieux que tous. Dans ses vêtements boueux et déchirés sur lesquels étaient encore accrocher des brindilles et autres piquants témoignages d'un périple difficile, on aurait dit un prêcheur tant sa voix était mue par l'émotion. Il avait surement traversé de nombreuses épreuves, mais un messager, quel qu'il soit, méritait de pouvoir s'exprimer, surtout si, comme elle l'avait entendu, il parlait d'un ancien capitaine. Les apparences en temps de guerre n'étaient parfois qu'un luxe inutile.

"Compagnon. Le Capitaine Aranos a reparu. »

Instantanément, le regard de la protectrice se fit plus aiguë. Son dos se raidit. Par égard pour celui qu'elle avait connu en tant que lieutenant, elle s'était efforcée à ne pas prêter l'oreille aux rumeurs le concernant... mais certaines choses ne pouvaient être oubliées.
L'étranger semblait être convaincu que cette nouvelle était la plus grande qu'aurait l'occasion d'entendre les personnes présente. Quoi que le pauvre hère avait pu traverser, qui qu'il ait été par le passé, ce n'était plus qu'un fou pour prêter foi à Aranos. Et il continuait sur sa lancée, ses cheveux en bataille ombrageant de temps à autre ses yeux dément.
Halyalindë ne le lâcha pas un instant, pas plus qu'elle n'essaya de consulter du regard les autres militaires. Elle le fixa pendant qu'il parlait de l'arrivée d'une armée providentielle et de cérémonies au Père des batailles. Le visage habituellement confiant et expressif qu'elle aimait à montrer était fermé.

-Aranos a fuit il y a bien longtemps. Si tout ce que vous avez à dire concerne un déserteur, nous ferions mieux de commencer cette réunion.

Elle avait toujours considéré que les elfes pouvaient emporter cette guerre. Mais pas en se préparant à l'arrivée providentielle d'un héros déchu et d'une armée de fantômes. Certains elfes étaient déstabilisés par les rumeurs concernant les Ëalas et les golems protecteurs d'Anaëh. Pour sa part, Halya préférait considérer que la Mère offrait son aide à ses enfants s'il s'en montraient dignes. Le Peuple devait rester uni et faire front ensemble.


Mais elle n'était pas seule à prendre les décisions ici... elle n'était même pas sensée prendre des décisions pour l'armée. Elle chercha finalement le regard d'Elrendil pour avoir son avis pendant que le fou les implorait encore de croire son histoire aberrante. le visage de l'ex-Aigle était de nouveau plus expressif et mobile. Les paroles d'un inconnu instable n'étaient pas une raison suffisante de rester tendue, même si la mention d'Aranos était plutôt désagréable. Des raisons bien réelles justifiaient de ne pas y prêter foi.

-Même s'il voulait revenir, il n'a plus sa place parmi nous. Et, à moins qu'il ait rallié les Noss, ce qui, avouons-le, est hautement improbable, une telle armée ne peut exister. Ëninril pourra nous le confirmer, c'est un druide Noss qui nous a déjà aidé à plusieurs reprises. Je l'ai mandé pour cette réunion, il ne devrait pas tarder.

Le Capitaine Aranos avait été un modèle de bravoure pour bien des militaires depuis la bataille sur les rives du lac d'Uraal. Il était resté fidèle à son post lors du départ de Rima-Macil. Il avait tenu le fort pendant des siècles parmi les soldats. Et il avait déchu. Il avait montré que même les guerriers les plus fidèles peuvent faire défaut. Halyalindë n'était plus dans l'armée pour voir ce que ce geste avait vraiment provoqué dans l'infanterie, mais lorsque la nouvelle lui était parvenue, elle avait eu du mal à y croire...

-Calimenthar en personne ne se penchera pas pour défendre Anaëh, mais nous pouvons le faire.
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Ëninríl Il'Dolwen
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeDim 15 Mar 2015 - 20:54


L'arrivée du druide dans le camp causa une grande agitation. Celui-ci apparut au nord d'Eraison dans un ciel crépusculaire sous sa forme d'aigle géant gris. Avisant un espace dépourvu de tente pouvant accueillir le rapace géant de cinq mètre d'envergure, il s'y dirigea d'un fléchissement de l'aile gauche. Il atterit sur le sol en glatissant. Son arrivée n'avait qu'un seul but : impressionner ses pairs des Cités. Sa fierté et son orgueil n'étaient pas étranger à cette décision mais son choix de privilégier une arrivée en grande pompe plutôt que la discrétion était aussi stratégique. En montrant à l'armée ouvertement que l'Ornedhel était un druide, il se ferait respecter et son statut de Noss pourrait être un avantage.

Ëninríl reprit son apparence elfique. Immédiatement, plusieurs soldat en armure et équipés de lances l'encerclèrent. Il avait prévu cette méfiance de gardes zélés à son égard et avait déjà prévu une réponse afin de se libérer :

"_ Je suis Ëninríl Il'Dolwen, émissaire du peuple Noss. Je suis convoqué par la Dame Protectrice d'Ardamir, Halyalindë Yasairava."

Les quelques guerriers se concertèrent du regard et l'un d'eux se dirigea de sa démarche militaire vers la tente centrale où devait se tenir l’état-major elfe.


~oOo~



Un sergent de l'infanterie vint perturber la réunion en entrant dans la tente sous des regards courroucés des officiers présents. Il balaya du regard la pièce, se dirigea vers la Dame d'Ardamir et lui murmura à l'oreille :

"_ Un ... druide Noss souhaite participer à la réunion. Il prétends avoir été mandé par vous-même." dit-il sans chercher à cacher son dégout. Dois-t-on le faire venir ?

Halyalindë ayant demandé à le faire entrer, le soldat repartit vers le camp et escorta le druide jusque la tente. Celui-ci traversa le camp, et arrivé devant le lieu de réunion, écarta le pan de toile et entra avec un sourire indescriptible. Il inclina la tête à l'intention de toute l'assistance et appuya sa salutation à la dame louve. La table autour de laquelle il prit place croulait sous la paperasse : cartes, traités et toute sorte de parchemins s'y trouvaient. Le comité, composé uniquement d'elfe de haut rang ou aux postes à responsabilité, se voulait pourtant assez sobre. Le druide détailla alors les acteurs de cette réunion : à sa gauche se trouvait Dame Halyalindë. La même détermination brillait dans ses yeux qu'à leur première rencontre. Cette fois cependant elle semblait douter. En face de lui, se trouvait un jeune soldat à l'apparence plus modeste mais au courage tout aussi grand que ses pairs. Ensuite venait Elrendil Silad, dont Ëninríl avait entendu parlé lors de ses visites à Ardamir. Le seul élément qui faisait tâche dans cette assemblée, était un elfe rabougri que le druide ne connaissait pas. Il jaugea toutes les personne du regard et se fia à son expérience au coté des elfes pour se persuader qu'il pouvait faire confiance à chacun d'eux, même si ils n'étaient pas favorable à sa présence. Son tour de table terminé, il s'immobilisa et attendit patiemment que quelqu'un vienne briser le silence qu'il avait jeté.


HRP:


Dernière édition par Ëninríl Il'Dolwen le Mar 17 Mar 2015 - 6:17, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeLun 16 Mar 2015 - 12:04


Tout  le monde était là, ou presque. Son cousin et commandant de l’armée royale manquait toujours à l’appel. Il l’avait prévenu de son absence et il fallait dire qu’elle tombait mal. Depuis qu’ils l’avaient retrouvé dans une grotte à moitié mort, son cousin n’avait plus jamais été le même, une certaine fatigue semblait l’emporter et Elrendil n’aurait su dire s’il était alors en proie à la folie où à la peur. Le lieutenant Delnwë, qui avait été son partenaire lors de l’opération de sauvetage de Kelendil n’était toujours pas arrivé. Il aurait pourtant aimé avoir la présence d’un autre officier qu’il appréciait. Le dernier absent de grande importance n’était autre que le capitaine de la cavalerie qui avait envoyé son jeune frère à sa place pour le représenter avant qu’il ne vienne.

Les personnes d’importance étaient assises et formaient un cercle dans cette grande tente pouvant accueillir une trentaine d’individus. La place de Kelendil était vacante, Elrendil n’aurait pu envisager d’y prendre place simplement par respect. Mais au moins, le cercle permettait qu’aucune personne ne puisse prétendre d’être supérieur à qui que ce soit d’autre.

Dans un premier temps, Elrendil écouta les paroles de l’ancien conseiller du protectorat d’Eraison. Son apparence faisait peine à voir. Elle lui rappelait la sienne après la bataille d’Ellyrion, triste pensée. Cet elfe devait avoir traversé d’innombrables tourments avant d’en arriver là, jusqu’à se faire escorter par des Noss. Ses mots quant à eux, ne semblaient pas dénués de sens. Le capitaine Aranos était revenu et marchait avec une armée derrière lui. L’ancien conseiller lui demandait de préparer un campement pour eux, et de leur fournir armes et provisions. Elrendil médita quelques secondes afin de visualiser quel serait le bon emplacement pour cette « armée » sortie de nulle part, ce qui l’intrigua d’ailleurs un peu plus. Mais avant qu’il n’ait eu le temps d’interrompre Daendor, la protectrice d’Ardamir vint le faire à sa place avec des mots qui ne manquèrent pas de tranchant à l’égard de son ancien capitaine qu’il ne connaissait que trop bien pour l’avoir suivi dans toutes les batailles dans lesquelles l’infanterie royale dut se battre.

-Dame Yasairava, faites attention aux termes que vous employez lorsque vous parlez du capitaine Aranos. Il n’y a pas de plus illustre officier que lui et l’affublez de « désertion » et dire qu’il n’a plus sa place ici n’est certainement pas de votre ressort. Je vous prierais à l’avenir de ne plus professer de quelconques paroles alors que vous vous trouvez au sein même de ce qu’il reste de l’armée royale.

Son ton avait été aussi tranchant et glacial qu’à l’habitude. Elrendil était réputé pour dire ce qu’il pensait, quitte à ce que les choses soient mal prises. S’il avait dû envoyer balader le roi, il l’aurait fait sans regret. Mais là, il n’avait pas pu laisser passer ce manque de reconnaissance à l’égard de cet officier. En poursuivant, il adopta une voix moins froide.

-En ce qui concerne l’armée qu’il ramène avec lui, je reste plus sceptique et j’attendrais de voir ça de mes propres yeux. Mais soit, le commandant Kelendil sera informé et nous dresserons un camp qui pourra accueillir cette armée. Pourriez-vous être plus exact concernant les effectifs maintenant Daendor ?

Au même instant, un nouvel individu vint interrompre leur réunion. Apparemment, il s’agissait du druide qui avait été convié par la dame protectrice, un Noss… Son quota de Noss pour la journée allait vite se terminer si d’autres sylves venaient. Lorsqu’il rentra, le capitaine se mit à grincer légèrement des dents et afficha un regard aussi froid que perçant en sa direction. Un long silence était venu s’installer et Elrendil fit un effort pour briser la glace.

-Vous êtes ce fameux druide dont la dame protectrice nous a parlé juste avant. Il prit son temps en affichant un regard nonchalant. Pouvez-vous donc nous confirmer l’existence ou non d’une armée qui se dirigerait vers notre direction ?
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeSam 21 Mar 2015 - 15:01

Les journées se faisaient longues dans l'inaction et l'attente. Les guerriers s'entraînaient comme ils le pouvaient, recréant des situations d'embuscades ou chassant sans tuer, pour le frisson du défi. Les plus artistiques préparaient les peintures tribales des combattants, les fresques rudimentaires indiquant aux autres Noss le nom de leur clan et leur emblème ainsi que les dessins ésotériques dont l'utilité n'étaient connue que des vétérans initiés aux secrets du Baar'Ane.

Seul problème: ils manquaient cruellement de sang pour les effigies de l'hydre, traditionnellement dessinées avec du sang elfique ou d'animaux puissants. Quelques traqueurs avaient songés à kidnapper un ou deux éclaireurs des Cités pendant leur ronde... Heureusement pour ces derniers, Voronwë s'y était farouchement opposé. Ce qui lui avait valu quelques remontrances oniriques de la part de la mystérieuse créature qui parasitait son esprit.

D'ailleurs il attendait là, seul devant une mare forestière, regardant son reflet dans l'eau... Mais au lieu de son image, l'onde renvoyait l'illusion d'une créature hideuse, ophidienne autant que draconique et dont l'apparence baroque aurait fait trembler un Eäla. Entre les deux une conversation semblait s'être engagée, variant entre les voix d'un Voronwë las et d'un monstre chthonien avide.


-"Je ne suis pas suffisamment honoré, Gardien."

-"Tu n'auras rien de plus, Baar'Ane. Nous ne ferons pas couler le sang pour toi."

-"Allons, qu'est-ce que la vie d'un de ces infidèles? Ils font souffrir Anaëh, ils affaiblissent mes chaînes..."

-"Ce sont nos frères."

-"Tu ne gagneras rien à les épargner, Voronwë. Un jour ils creuseront trop loin, trop profondément, trop avidement. C'est dans votre nature, Gardien. Vous étiez condamnés le jour où votre déesse vous a vendu à Tyra. Mais moi... Moi je saurai vous rendre insensibles au souffle du temps."

L'elfe soupira et se releva, échappant au regard assassin que lui lançaient les yeux jaunes, chacun couru par une fente noire verticale qui le traversait de tout son long.
Les apparitions de l'hydre fatiguaient toujours le maître de la Noss, surtout quand il se faisait menaçant, heureusement aujourd'hui le temps d'exposition court l'avait protégé. Ce serait cette nuit qu'il faudrait se méfier...
D'un pas lourd, le traqueur rentra vers la petite tente, au demeurant assez confortable, "prêtée" par un officier elfe du coin. Les nuits étaient un peu fraîches et la fatigue relative du sept-centenaire avait poussé ses hommes à le chouchouter un peu plus que de rigueur.

Il n'avait pas encore passé la toile qu'un de ses éclaireurs se précipitait sur lui, accompagné de trois vétérans équipés de leurs casques à l'effigie de l'hydre et bien armés.


-"Gardien, les officiers des Cités se réunissent en ce moment pour délibérer sur la stratégie à adopter, mais... Vous n'avez pas été convié..."

Une minute plus tard Voronwë partait vers le lieu indiqué de la réunion à la tête d'une dizaine d'hommes qui attendaient désespérément un peu d'action.

-"Quel dommage, parce que j'y vais."

------------------------------------------------------------------------------------------------------

Que dire des gardes à l'entrée sinon qu'ils reculèrent tous d'un pas en voyant arriver un vieil elfe furieux avec ses guerriers en armes et déterminés à passer. Il ne fallut que le temps que Voronwë leur aboie son nom, sa fonction, ainsi que le destin potentiellement douloureux qui les attendait s'ils refusaient son offre, pour qu'ils le laissent rentrer. En passant un individu osa lui demander son arme, un couteau rituel en os d'ours. Sa mâchoire se souviendrait longtemps de la sensation de mâcher une poigne propulsée à pleine vitesse par un bras rageur... Mais il tenait le couteau!

Les sourcils froncés, l'air buté, le poing serré de colère, Voronwë surgit sous la tente, observant d'un air sévère et furieux le carnaval de noblesse et d'aristocratie armée qui s'offrait à lui. A l'exception d'un tout jeune druide, devant l'assistance. Ses hommes étaient restés à l'entrée, occupés à bavasser avec les citoyens en faction. Le Gardien se contenta d'une présentation sobre.


-"Je suis Voronwë, maître de la Noss du Baar'Ane. J'espère que les soldats devant la tente n'étaient à aucun d'entre vous."

Dans un coin il remarqua la Protectrice Yasairava qui l'avait accueilli à son arrivée. A côté d'elle se tenait un grand loup blanc, sans doute son animal de compagnie qu'elle lui avait demandé d'épargner.

-"Oh ma Dame, je ne vous avais pas vu. Je vois que votre... Compagnon... Se porte bien. Mes hommes ont su se tenir."

Quittant son sourire de circonstance, il tourna sa mine renfrognée vers le reste des présents.

-"Ma question sera simple: où frappons-nous?"

La voix insidieuse et cruelle raisonna dans son esprit:

-"Vois comme ils sont faibles et indécis. Imagine à quel point tu pourrais transcender la puissance de leurs armées si tu prenais leurs têtes pour t'asseoir au sommet... Si seulement tu apprenais à suivre mes conseils..."
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Delnwë Iridwen
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeDim 22 Mar 2015 - 15:18

Ainsi décision était prise d'agir. Enfin, agir... pouvait-on réellement parler d'agir? L'armée avait-elle tout du moins été convoquée. Les officiers, les soldats, tout ce qui restait de la jadis grande armée royale. Mais il n'y croyait qu'à moitié. Les effectifs actuels n'était que bien peu, s'il on la comparait aussi bien à ce qu'elle avait été il y a plusieurs décennies, mais aussi et surtout à l'effectif sombre. L'affrontement direct semblait aussi vain que désastreux. il fallait une véritable stratégie. Lui avait jugé que pour avoir une vraie stratégie, il fallait des alliés. Las. Les nains s'étaient estimés indifférents à cela. Pourtant ils étaient en partie dans leur bon droit: qu'avait fait Anaëh lorsque les périls avaient submergés leurs cités? Naelis ne répondrait pas davantage apparemment, et que dire que la péninsule humaine, elle-même ravagée par les actions des sombres? Non dans cette action les enfants de Kyria seraient seuls. Seuls et surtout déchirés. Car le conflit entre ce que l'on baptisait les elfes des cités et les noss n'avait cessé de se propager. Conflit latent, opposition réelle. Triste réalité d'un peuple qui face à un immense péril ne pensait qu'à se déchirer.

Delnwë en était attristé. Il avait voyagé, tentant de trouver de l'aide, et n'en avait pas reçu la plus petite once. S'il conservait son grade, s'il avait encore des hommes et des femmes fidèles et dévoués, c'est parce que tous partageaient sa vision: l'Anaëh courait à sa perte si une union rapide ne voyait pas le jour. Le trône blanc vacant, et les Ëala qui ne pensaient qu'à s'opposer à toute créature qui ne leur convenait pas, sans aucune distinction. Le monde était malade et se mourrait, du moins son monde à lui. Il avait pris son temps. Non par mépris de ceux qui se battaient encore. Ils étaient pleins de bravoure et de courage, mais quelque peu aveugles des véritables problèmes. Les sombres et leur invasion n'étaient pas le problème principal, ils n'en étaient que la conséquence. Mais cela...

Il était venu à Naelis, et s'il en repartait sans aucune troupe, il n'était pas seul. Glinaina, qu'il avait rencontrée il y a bien longtemps, l'accompagnait. Elle serait son invitée. Mais ce ne fut aucunement un apaisement. Ils cheminèrent rapidement, le lieutenant ralliant ceux qui lui étaient encore fidèles. Il ne disposait pas d'une forte troupe, cela était vrai, mais au moins saurait-il compter sur eux. Il prit soin de laisser une petite troupe en arrière, veillant sur le principal camp dissimulé des siens. Car depuis ces tragiques événements, il vivait caché, en solitaire. Ce n'était point ce que l'on attendait de lui. Il n'en avait cure. Tant que les siens ne montreraient pas une réelle volonté de lutte commune, il ne voyait pas ce qu'il leur devait. Peut-être était-ce l'occasion?

Son arrivée fut assez remarquée. Accompagné de trente archers royaux... mais aucun d'entre eux ne portait l'armure de l'armée. leur équipement était devenu davantage discret et pratique que réellement distinctif. Il fit signe aux siens d'attendre dans le camp, et de veiller à rester proches les uns des autres. N'ayant eu aucun mal à distinguer la tente de commandement, il s'y dirigea, invitant Glinaina à le suivre. Les soldats de l'entrée tentèrent de l'arrêter, ne le reconnaissant pas, dans son armure usée et sa cape élimée. Il les fit taire d'un regard glacé, avant d'entrer brusquement.

Ceux qui commandaient semblaient être là. Il en reconnu quelques-uns, notamment Elrendil. Il avait entendu que celui-ci avait été promu. Bonne chose. Même si ses méthodes laissaient à désirer, il savait mener des hommes. Il y avait également un noble manifestement, sans doute un ancien membre de protectorat. Une dame, qu'il ne reconnaissait pas, accompagnée d'un magnifique loup blanc. Un autre combattant, manifestement un simple soldat. Chose étrange qu'il fut présent à une telle réunion. Mais au fond quelle importance? Il put aussi voir un druide apparemment représentant du peuple Noss. Enfin il supposait que c'était un druide. Et il n'était pas le seul. Un autre Noss, moins jeune et par conséquent plus influent, à la mine fermée et sévère, semblait ne pas vraiment apprécier tout cela. Tout cela était-il le signe que les Noss et les siens avaient décidé d'une trêve d'intérêt? Mais surtout et avant tout, il s'étonnait grandement de l'absence du commandant Kelendil. Mais il n'en laissa rien parraitre. Pas encore.

« Delnwë Iridwen, lieutenant d'archerie. Me voici, comme convenu, quoiqu'en retard je le sais. Je ne ferais pas l'affront de demander le pardon de ce conseil, car je me doute qu'il n'y a rien de pardonnable dans mon retard.»

Ton sec et dépourvu d'émotion. Bien loin de celui qu'il avait été jadis. L'heure n'était pas aux excuses. L'heure n'était pas au pardon.

« J'ai cru entendre qu'une action serait tentée pour reprendre Eraïson, ou quelque chose de cet ordre-là. Je ne suis pas venu seul, mais je suis porteur de davantage de mauvaises que de bonnes nouvelles. Si toutefois ce conseil souhaite les entendre. Je me suis également fait accompagner de dame Glinaina, dont je réponds de la présence devant ce même conseil.»

Cette introduction faite, il salua tous les membres présents. Y compris les Noss. Leur présence était peut être indésriable aux yeux de certains. Pour les siens, cela pouvait être leur salut. Puis il prit place.
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMar 24 Mar 2015 - 16:05

Les choses n'avaient pas été spécialement aisées ces dernières ennéades, entre l'accouchement qui avait failli me faire quitter ce monde, le départ de Glenn pour l'Oësgardie et les différentes visites. Préparatifs en tous genres, la vie politique qui recommençait après une ennéade de repos... la raison pour laquelle j'étais loin de mes chers enfants à l'heure actuelle était d'ailleurs purement politique ; le choix avait été difficile, Glenn préférant que je reste auprès des enfants surtout qu'il serait parti pendant un bon moment, et moi désirant protéger ces petits êtres issus de mon propre corps, de mon propre sang. Mais l'arrivée de Delnwë, même si je fus contente de le revoir, avait sonné le glas de ce côté-là. Si au départ nous n'avions fait que discuter par rapport à la venue du Seigneur-Protecteur Adantar et de ce que cela avait occasionné, le fait qu'il ait été rappelé par le conseil militaire par rapport à Eraïson (et possiblement une reprise de cette cité) avait été un hasard - quoique... - dont je ne pouvais faire autrement que d'exploiter. Naelis avait passé un accord avec Timérion Adantar, l'Anaëh était en guerre et je savais Eraïson symboliquement importante aux yeux des Elfes. Il y a de cela quelques années ils avaient perdu le Fort Ellyrion, ce qui avait été un choc pour tous, chose que j'avais pu ressentir à l'époque en tant que jeune elfe désirant entrer dans l'armée. Et maintenant Eraïson... je comprenais tout à fait que reprendre cette cité donnerait un bon coup au moral des troupes et redonnerait de la fermeté dans le combat contre les Sombres - même si une guerre d'usure n'était jamais simple à vivre. Enfin soit ! Même si c'était juste pour de la représentation politique, il était important que je vienne. Du moins était-ce ainsi que je concevais les choses, aussi lorsque le messager ayant donné la missive à Delnwë repartit pour l'Anaëh je lui demandai de transmettre aux subordonnés du militaire que je l'accompagnerai.

Parmi les chevaliers qui ne partaient pas avec Glenn, je fis attention à choisir les trente qui seraient les plus à mêmes de comprendre le fonctionnement des Elfes ou, au moins, de se comporter de façon à ce qu'il n'y ait le moins de problèmes possibles. Je connaissais un bon nombre d'entre eux et la sélection ne me fut pas aisée. Pour le coup, je décidais de ne rien laisser au hasard. A arriver sans réellement prévenir dans une contrée en guerre, j'avais de quoi essayer de prévoir à l'avance tous les cas possibles. Mon choix fait, le temps de partir venant, nous quittâmes Naelis auprès de Delnwë et d'une trentaine d'elfes.

Delnwë... si je savais que c'était bien lui, je le trouvais foncièrement changé depuis le jour où il était venu prendre des nouvelles de la jeune elfe que j'étais, dans un village tout au nord du royaume. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé exactement pour que son tempérament ait tant changé mais désormais il était froid, distant, bien plus terre-à-terre qu'auparavant - ce qui était déjà pas mal à l'époque - et ne voyait plus que les actes immédiats. Ce qui faisait que l'elfe aurait aimé ramener une armée mais qu'avec la guerre dans le nord de la Péninsule et l'implication de Glenn pour son pays natal la chose étant impossible, le fait que je vienne quand même ne lui allégeait pas le cœur. Il m'avait aidée de par le passé, nous avions partagé un moment relativement fort ensemble lors de sa visite, j'aurais aimé pouvoir lui rendre la pareille. Malheureusement pas dans le sens qu'il désirait.

Le voyage fut sans encombres et en quelques jours seulement nous arrivâmes près du campement où devait se dérouler la réunion. Avant de suivre Delnwë jusqu'à la tente de commandement je supervisais les gardes royaux qui m'accompagnaient, demandant à Elvire et Alvdan de me suivre tandis que Fabian serait le responsable du campement. Elvire et Fabian étaient les chevaliers que je connaissais le plus : Elvire, que j'avais eue en tant qu'archère lorsque j'étais lieutenant, faisait dorénavant partie de ma garde personnelle (en somme elle faisait partie de ceux qui étaient le plus souvent auprès de moi) et était même devenue une bonne amie ; Fabian était également quelqu'un que j'appréciais et, en plus de s'intéresser au peuple sylvain, avait un plus grand sens du commandement qu'Elvire, d'où le fait que je lui faisais amplement confiance pour la tâche que je lui confiais - même si je spécifiais bien qu'en cas de "problème" il valait mieux venir me voir qu'engager un conflit. Avant de rejoindre Deln je précisais tout de même de faire attention, ne sachant pas qui était présent exactement en ces lieux : autant je n'avais pas trop à craindre des Elfes de pierre, autant ceux des Noss... j'en savais suffisamment pour savoir que toutes n'étaient pas hostiles mais que les choses pouvaient être bien autrement. Alors s'il ne fallait montrer aucune hostilité il était quand même préférable de rester sur ses gardes. Puis, ma fine couronne sur la tête - ce qui me faisait bien étrange... - je suivis mon ami elfe.

dos droit tout en restant souple, de l'assurance, le pas léger (a contrario de lourd), ... je ressassais dans ma tête l'enseignement de Timérion concernant le comportement d'une reine elfe et mettais le tout au clair, en application sans pour autant en faire de trop. Rester naturelle, ne pas penser aux regards qui se posaient sur moi comme s'ils se demandaient - et ils avaient de quoi - ce que faisait une fille à peine adulte portant des couleurs qu'ils ne connaissaient pour beaucoup pas, avec un diadème sur la tête et suivie par deux humains portant les mêmes couleurs (encore une chance j'avais fait en sorte qu'ils ne viennent pas en armure de plaque). Je faisais décalée, c'est vrai. De toute façon il semblait bien que je n'étais pas fille à entrer dans les normes, que ce soit volontaire ou non. Donc quand nous entrâmes dans la tente... je compris pourquoi certains firent une drôle de tête en me voyant, se demandant ce que je pouvais bien faire ici, mais je n'en montrais rien pour autant. Faisant le tour des personnages présents autour de la table pendant que Delnwë prenait la parole, allant droit au but et m'introduisant le plus simplement du monde en se fichant éperdument de la politique... j'aurais peut-être pareil il y a encore cinq ans de cela mais là j'étais obligée de jouer le jeu autrement, et donc d'apporter des précisions. Comme lui, j'allais entrer dans le vif du sujet, n'étant pas du style à faire de longs discours pour un rien.

"Glinaina Hereon, reine de Naelis. Sur l'invitation du lieutenant Iridwën je me suis permise de venir participer à ce conseil, faisant ainsi suite au traité signé avec le Seigneur-Protecteur Adantar."

Deux personnes devaient provenir des Noss vu leurs accoutrements, tous les autres ressemblaient bien plus à des elfes de pierre, avec pour majorité des gens de l'armée d'Ellyrion (ou du sud, si vous préférez), l'autre personne étant une femme noble accompagnée d'un superbe loup. Et parmi les militaires se trouvait Elren, qui me parut en nettement meilleur état que lorsque nous nous étions rencontrés à la fin de l'hiver. Tout en prenant place au même titre que les autres elfes ici présents, je lui accordai un signe de tête assorti d'un très fin sourire, sincère, montrant ainsi discrètement que je le connaissais et que j'étais ravie de le revoir. Les autres eurent un salut plus... conventionnel, même si je fis bien attention à ne pas paraître très froide.

Cela aurait pu être tout... mais alors que je m'approchais réellement des autres, je ressentis immédiatement une gêne, un sentiment qui faillit me pousser dans mes retranchements intérieurs. Dans mes tréfonds je ressentis Ust'kor s'animer, être lui aussi gêné par ce quelque chose que je n'avais pas ressentie d'entrée de jeu. Je détestais cela, je ne pouvais réellement la supporter... la magie. Pourtant personne ne semblait essayer d'en utiliser, personne ne semblait gêné par ce ressenti... alors où était le problème ? Était-ce cette partie sombre de mon être qui percevait plus que nécessaire cela ? Ou bien... ?



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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMar 24 Mar 2015 - 21:32

Halya avait à peine fini sa phrase que la capitaine d'Infanterie la moucha avec une froideur digne des neiges éternelles de nainie. Qu'il lui reproche sa véhémence envers Aranos, elle aurait put encore comprendre, elle l'avait admiré jadis. Mais qu'il lui demande purement et simplement de se taire en la présence des officiers de l'armée royale et de regarder comme un vulgaire sous-fifre...

"Je vous prierais à l'avenir de ne plus professer de quelconques paroles alors que vous vous trouvez au sein même de ce qu'il reste de l'armée royale."

Le sang de l'elfe ne fit qu'un tour.

-Je vous fais mes plus plates excuses pour avoir rappelé la disparition suspecte d'un ancien officier. Mais les Citées comptent sur la coopération de l'armée, même en l'absence d'un roi. Je ne suis pas votre subordonnée. Je ne tolérerai pas un nouvel affront.

Si le capitaine avant son franc parlé, Halya non plus n'était pas connue pour être d'une docilité exemplaire. Sa voix tremblait presque de colère contenue. Claquant la fin de sa phrase comme pour signifier qu'elle n'attendait aucune réponse, elle ne s'étendit pas plus. Elle n'en avait pas besoin. Elle savait ce qu'elle apportait à l'armée et, que ça leur plaise ou non, ceux qui étaient autour de la table le savaient également. Elle débattait avec les autres Cité pour mobiliser celles qui ne se rendaient pas compte de l'état des frontières et veiller à la coordination des efforts en un moment ou le Roi et ses décisions centralisées leur manquaient cruellement. Mais surtout, elle insistait sans cesse pour que les Noss soient pris en compte et ralliés. Cela lui attirait plus de rancoeur que d'amis mais c'était nécessaire et elle ne renoncerait pas. Si elle ne pouvait pas quitter la table pour des raisons évidentes, rien de l'obligeait à se soumettre à un Capitaine un peu trop zélé. Comme il l'avait si bien sous-entendu, elle ne faisait plus partie de l'armée royale.

Elrendil se tournait de nouveau vers le Conseiller d'Eraison lorsqu'un soldat fit irruption dans l'atmosphère déjà tendue. La Protectrice fut assez surprise de le voir obliquer vers elle et se pencher à son oreille, d'autant plus que c'était l'un des hommes du Capitaine avec lequel elle venait d'avoir une altercation.

- Un ... druide Noss souhaite participer à la réunion. Il prétend avoir été mandé par vous-même. Doit-on le faire venir ?

Le dégoût qui se dégageait de la voix du messager lui valut un regard glacial qui le fit frémir. Mais elle opina cependant du chef. Si Ëninril pouvait mettre fin à ce débat grotesque concernant une armée imaginaire, ils pourraient en fin passer aux choses sérieuses. Le soldat repartit aussi vite et aussi silencieusement qu'il était arrivé... Et le druide arriva comme une fleur quelques minutes plus tard.

Assez insensible à l'ambiance visiblement, il salua toutes les personnes présentes de la tête avant de se redresser. Halya l'invita à s'approcher de la table mais un silence salua tout de même son entrée. Entonnament, ce fut Erlendil qui brisa la glace qui commençait à se former. Visiblement, le capitaine était en verve ce jour-là...

-Pouvez-vous donc nous confirmer l'existence ou non d'une armée qui se dirigerait vers notre direction ?

Pour aider le druide à se situer, elle lui fit un rapide résumé des rumeurs qui tournaient.

-On dit qu'un Elfe des cités avancerait vers nous avec une grande armée à sa suite. En avez-vous le moindre éch...

Une voix, un coup et un fracas d'armes que l'on dégaine la coupèrent net. Un autre Noss venait d'entrer sous la tente dans une envolée de toile. Le Gardien Voronwë, qu'elle avait accueilli en personne quelques temps auparavant et sur lequel elle avait envoyé un rapport à chaque capitaine vint se planter devant eux avec une question aussi simple qu'inutile dans le contexte actuel de la discussion. Il avait bien sûr pris la peine de saluer la protectrice d'un bon mot à propos de Randil, ce qui la remit une fois de plus au centre de l'attention... et du problème Noss.
Son air revêche n'étonna pas l'elfe de pierre, mais sa présence ne la laissa pas indifférente... Au delà du fait que son entrée la désignait comme une connaissance, elle n'avait pas eu l'impression que ce Gardien soit d'une patience infinie, même s'il avait montré sa compréhension du problème en court en acceptant de tenir ses guerriers quelques jours le temps de s'organiser avec les soldats citadins. Les choses devaient être en route maintenant... mais cela ne suffisait surement pas. Comme si cette réunion n'allait pas être suffisamment tendue! S'il fallait que des chefs Noss, aussi importants soient-ils, s'invitent sans prévenir pour mettre de l'huile sur le feu, ils n'avanceraient pas d'un iota.

Elle le salua cependant de la tête.

-Gardien, c'est ce que nous établissons à présent. Nous aurions envoyé un messager vous prévenir lorsque nous aurions terminé les premiers préparatifs.

Mais là encore le monde semblait trouver très amusant de rajouter des éléments sans laisser le temps aux premiers de s'apaiser. Attendre pour commencer la réunion aurait finalement été une excellente idée...

Un nouvel elfe venait de franchir le seuil. Un elfe de pierre, cette fois-ci. Un homme aux cheveux sombres et à l'armure assez légère et faire pour l'action plutôt que pour une quelconque parade. Son maintien était droit et son ton sec, presque cassant. C'était ainsi que changeaient parfois les gens confrontés à la guerre.
Très vite suivit d'une jeune femme peut-être même pas encore adulte. Son regard était encore celui de la prime jeunesse, mais un diadème ornait son front. Un diadème plus ou moins humain... Elle semblait tenir son rang, gardant la tête haute et l'œil plus ou moins ferme, mais elle n'avait pas été élevée pour cela. Quelque chose dans sa personne interpela Halya. Randil éternua à plusieurs reprises avant de grogner un court instant contre la nouvelle venue, mais ne sembla pas désireux d'aller plus loin qu'un avertissement. Quelque chose le gênait lui aussi?

Sans même faire attention au fait qu'un des Noss n'était même pas encore arrivé jusqu'à la table, l'homme se présenta et donna vaguement le nom de sa compagne. Un lieutenant des archers. Il avait dû venir de loin pour arriver en telle compagnie.

"Glinaina Hereon, reine de Naelis. Sur l'invitation du lieutenant Iridwën je me suis permise de venir participer à ce conseil, faisant ainsi suite au traité signé avec le Seigneur-Protecteur Adantar."

Le cœur de la protectrice rata un batement. Elle glissa un regard sur Ëninril puis sur le Gardien Voronwë. Une elfe reine d'un pays humain... Une traitre au sang elfe en quelque sorte... Voila ce qui l'interloquait. Randil avait du sentir l'odeur des humains de sa suite sur les deux arrivants. Elle n'avait jamais vu cette jeune femme et n'en avait jamais entendu malgré ses correspondances avec les Protecteurs et les ambassadeurs des différentes cités.
Si elle était la avec des troupes humaines, cela risquait de dégénérer beaucoup trop rapidement à son goût! Si les elfes des cités réagissaient mal, ils pourraient perdre l'appuie des Noss... mais pouvaient-ils vraiment cracher sur l'aide des humains?

Halya fut surprise en voyant la jeune femme s'inviter elle-même à la table sans que personne ne le lui ait demander. Visiblement, elle connaissant le Capitaine Silad... Ce qui expliquait peut-être son aplomb.
Même si elle doutait qu'on puisse la reconnaitre comme autre chose qu'une guerrière étant donné l'armure qu'elle portait et son arme gravée au style des Aigles, mais lorsque la toute jeune reine la salua, elle porta la main à sa bouche puis le poing à son cœur et finit par une légère inclinaison de tête sans la quitter du regard: le salut traditionnel d'Ardamir. On ne l'utilisait que rarement et c'était peu à peu devenu plus une façon de rendre hommage a des personnages importants. Elle-même ne l'utilisait que pour saluer les protecteurs lors de leur première rencontre ou en des occasions officielles, mais il semblait avoir sa place en pareille situation... et il ne serait pas dit qu'elle rejetterait une elfe de bonne volonté pour son choix de vivre en terre humaine!

-Bien. Je pense que personne ne verra d'objection à vous écouter, si vous avez des idées à fournir pour terrasser les sombres.

Après de rapides présentations, la Protectrice pensait pouvoir retourner au sujet du jour, mais visiblement, la reprise d'Eraison, l'état des troupes et des ravitaillements ou la stratégie à abordée était bien le dernier souci du Destin. En passant près du gardien Noss pour gagner la table, l'expression de Glinaina changea subitement elle paraissait... Troublée, peut-être gênée par quelque chose.

-Dame Hereon?

Peut-être aurait-elle dû lui donner du "Votre Altesse" ou même du "Votre Majestée" mais la façon simple de s'adresser à une noble dame elfe restait la meilleur solution pour ne pas creuser les écarts de cultures. Au moins, elle n'avait rien perdu de son elfique, c'était déjà ça.
Tout en attendant la réponse de la noble dame, elle coula de nouveaux regards vers les deux Noss de l'assistance, prête à intervenir en cas de dérapage violent. Elle pria silencieusement Kÿria et les Ëalas pour que rien de dramatique ne marque la fin des chances de victoire du peuple elfe sous cette tente.
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Delyndil Nöldorion
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMer 25 Mar 2015 - 1:43

La mission qu'avait autorisé notre capitaine semblait apporté ses fruits. En effet cela le surprenait même que les Noss aient décidé eux aussi de se joindre au combat des éternels. Oh il ne connaissait pas le combat en mêlé, ils avaient une façon bien à eux de se battre, aussi c'est avant le départ pour le campement du Capitaine Silad que notre Nöldorion s'attarda a trouvé un moyen d'utilisé les noss dans cette guerre, car il était certains qu'il faudrait utilisé leur manière de se battre différemment des taledhels, c'était peut-être la solution....la diversité. Mais comment? de quel manière exploité au mieux leur capacités? les question fuselèrent dans l'esprit de notre elfe. Si bien qu'il chargea son jeune frère d'avertir le Capitaine Silad de son arrivée. Les officiers de Nöldorion et lui-même finirent par trouvé une idée, une possible solution. Delyndil Chargea le lieutenant Calum du commandement en son absence. Tarion Melendil l'accompagnerait avec deux de ses meilleurs cavaliers.

Melendil: " J'espère qu'ils accepteront..."

"...Si ils veulent autant que nous voir les sombres saignés alors ils n'auront pas le choix..."


Melendil: " la dernière missive de la Dame louve...elle nous apporte un autre clan noss...la Baar'Ane...des guerriers il semblerait..."

"...Des Chasseurs tu veux dire?"

Melendil: " Non non des guerriers...attendons de voir avant de jugé.."

"....Si se sont réellement des guerriers alors peut-être avons nous une chance..."

_______________________________________

La tente étaient déjà pleine d'invitées de haute marques que sa soit chez les noss ou les Taledhels. L'arrivée tardive du capitaine avait été plus longue que prévu suite au derniers préparatifs concernant un nouveau groupe de réfugié, il fallait les rédigés vers le nord, et soignées ceux qui devaient l'être. Delyndil fut même surprit par l'aide des plusieurs membres des tribus Noss avoisinantes aidé les réfugiés et les blessées. Le message d'Halya semblaient porté ses fruit progressivement. Son arrivée ne fut pas discrète puisqu'il pénétra lui et ses cavaliers à toute allure, puis s'arrêtant presque aussi vite, comme si la discipline et le dressage des chevaux étaient un art à part entière. Un sous-officier se présenta alors tout de suite au capitaine Nöldorion l'invitant a se rendre dans la dite tente. Remerciant le soldat pour son message, il laissa Turambar et se dirigea vers l'endroit où se déroulait la réunion. L'elfe à la chevelure de blanc et d'argent pénétra aussi froidement que ne le laissait témoigné son visage....un minois désormais marqué par les maux de la guerre car en effet dans une lutte acharné contre un sorcier sombre, il fut brûlé par la magie qui désormais trônait comme une marque...Un visage balafré témoignant de son implication profonde dans cette guerre d'usure qu'avait entamé le conseils royale soutenu par Timerion Adantar et qui par son entêtement à ne pas agir plus vite , a éviter que cette guerre dure et ne devienne une guerre d'usure...Eraison fut prise, car les drows l'avaient compris, ils n'attendrais pas, ils frapperont vite et frapperons fort... Delyndil se rappelait d'avoir prévenu Timerion de son erreur, des conséquences...mais cet elfe avait sans doute combattu bravement, mais les temps changent, les guerres aussi et les manière comme les méthodes changent elles aussi. Le temps n'était plus l'allié de l'elfe, il lui avait dit et finalement quoi?....Les voila tous réunit pourquoi?....Pour agir enfin, pour agir vite car les morts et les blessé ne cessent de croitre.

Une fois entrée le taledhel qu'il était posa son regard sur l'ensemble des personnes avant de baissé les tête légèrement en signe de respect mais aussi d'excuse.


"Excusé mon retard...Capitaine Silad..."

Tarion Melendil se placa au côté de son capitaine, Melendil était un célèbre bretteur qui lui valut le surnom de Melendil Le brave lors de la bataille d'Elyrion pour avoir chargé seul les drows afin de permettre au aigles de se dégagé. Melendil se souvenait de Silad, et ce fut d'un signe discret qu'il salua lui aussi le nouveau capitaine d’infanterie.

Delyndil tourna sa regard vers Halyalindë.


"Votre message semble être passé ...Dame Yasairava..."

Puis du haut de son armure d'ébène au relief d'argent il s'adressa à l'ensemble de l'assemblée et fixa particulièrement Delnwë pour l'occasion.

"Capitaine Silad....j'ai avec moi une mauvaise nouvelle...."

"Le Capitaine Aylah Elabriryn..à été capturé ou tué....sa disparition ainsi que divers témoignages nous laisse à le pensé...j'ai cependant envoyé des éclaireurs suivre un groupe de sombres qui d'après certains renseignements peu fiable je vous l’accorde se dirigeaient vers le sud en direction des terres stériles...."


"Lieutenant Delnwë Iridwen...malgré votre jeune âge...et au vue de la situation actuel des choses, je vous nomme Capitaine suppléant du corps des quingamor (Archerie) vous succèderez à Aylah Elabriryn jusqu'à ce que je trouve mieux ou que le Commandant Kelendil en décide..."

"Voyez-vous une objection Capitaine silad?"

Les choses avait été dite sur un ton pas spécialement autoritaire mais qui dégageait de la force, bien que le celui-ci était neutre, le regard  du capitaine et sa balafre laissait filtré une aura sombre et puissante à la fois. Son âge lui avait amené l'expérience des combats et des batailles.

Melendil invita Fenris discrètement à venir se placé à ses côté quelque peu en retrait du capitaine, de son frère, car celui-ci allait sûrement avoir besoin des avis éclairés de son jeune frère cadet, après tout il avait participé activement au ralliement des noss.
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Elrendil Silad
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMer 25 Mar 2015 - 14:25

Ordre de passage:


De toute évidence, la dame protectrice s’était retenue pour ne pas l’envoyer paitre. A vrai dire, il s’était attendu à bien pire et lorsque la dame lui demanda de ne plus lui faire un tel  affront, Elrendil répondit par un regard stoïque à en frustrer n’importe quel comique. Il n’était pas là pour s’excuser, pas là non plus pour raviver d’anciennes querelles digne de sa race, il n’était là que pour organiser ce qui ressemblait de plus en plus à un règlement de compte entre son peuple et celui de la forêt. Si l’arrivée du druide ramené par la dame protectrice lui avait fait grincer des dents, celle du chef d’une tribu Noss manqua une fois de plus de l’achever. Le Sylve était rentré sans prévenir, en menaçant vraisemblablement ses soldats à entendre les bruits devant la tente. L’elfe des bois semblait être en colère, et cela tombait bien puisque lui aussi l’était devenu. Exprimant du regard tout son dégoût pour cet elfe qui fit preuve d’arrogance et de médiocrité en demandant quel serait l’endroit pour la frappe, Elrendil n’eut même pas le temps d’y répondre, la dame protectrice s’en chargea elle-même, envoyant ainsi promener l’hirsute.

D’un geste de main sec, mais courtois, Elrendil l’invita à s’asseoir dans le cercle. D’autres sièges étaient encore vacants, mais petit à petit, la tente se remplissait.

-Bien, nous pouvons reprendre.

A vrai dire, ils n’eurent pas le temps de poursuivre vu qu’une bonne surprise arriva. Le lieutenant Delnwë fit son apparition en devançant quelque peu une jeune elfe qu’il avait rencontré quelques ennéades auparavant.

-Lieutenant c’est un plaisir, nous attendions votre venue. En revanche je ne m’attendais pas à vous retrouver dame...Hereon. il fut un peu perplexe en entendant le titre, surtout lorsqu’il se remémora toutes leurs discussions, mais il fit en sorte de garder une certaine distance.

Seulement, il eut pour une fois un sourire non forcé qui ne pouvait qu’exprimer sa joie de la retrouver elle, mais aussi le lieutenant avec qui il avait retrouvé le commandant Kelendil. Il les invita par la suite à venir se joindre aux places restées libres à ses côtés. Néanmoins, Elrendil devint amer lorsqu’il vit la place du commandant de l’armée du sud encore libre. Si seulement son cousin pouvait revenir à la réalité et prendre les décisions que tous attendaient ici. Comme si la dame protectrice commençait à s’impatienter, et il y avait de quoi, elle tenta de revenir dans le vif du sujet pour pouvoir enfin aborder les différents moyens de terrasser les drows. Si une méthode miracle existait, cette guerre n’aurait jamais commencé, néanmoins, il devait bien y répondre. Mais une fois de plus, il fut coupé par l’arrivée tant attendue du capitaine de la cavalerie, frère aîné du jeune Fenris qui était déjà présent. Après les excuses qu’Elrendil accepta d’un signe de tête en tant qu’officier du même rang, il attendit pour écouter la suite qui ne manqua pas de le mettre de plus mauvaise humeur. Le capitaine Aylah avait disparu…encore un coup qu’il leur faudrait encaisser. L’armée perdait chaque jour ses meilleurs éléments, à croire que Kyria elle-même souhaitait leur fin. Néanmoins, Delyndil mit son ancien compagnon archer au poste de capitaine, ce qu’Elrendil trouva logique.

-Je ne vois pas mieux que le lieutenant Delnwë pour reprendre ce poste, et je pense d’ailleurs pouvoir parler au nom du commandant Kelendil.

Kelendil aurait eu tôt ou tard son rapport sur la réunion, Elrendil préféra ainsi éviter un long moment d’attente avant d’avoir une réponse officialisant le tout. Une fois de plus, le capitaine de l’infanterie invita Delyndil à prendre place dans le cercle. Tout le monde devait être présent, même s’il eut une petite pensée pour le protecteur d’Adantar.  Ainsi, ils pourraient peut-être poursuivre sur la voie qui avait été lancé un peu plus tôt, à savoir, comment exterminer la vermine ?

-Pour revenir sur votre question dame Yasairava, il serait bon de connaître le nombre de combattants que nous pouvons réunir. Que chacun ici nous donne du concret, cela nous fera gagner un temps précieux. Ensuite, nous pourrons éventuellement parler des actions à entreprendre. Mais avant tout, Elrendil regarda le chef du noss. Rappelez-vous que nous sommes tous ici pour la même chose, à savoir, débarrasser Eraïson de la vermine. Il jeta un œil du côté de Daendor qui s’était fait plus silencieux. Si Aranos ramène une armée dans son sillage dont nul ne peut affirmer aujourd’hui d’où ils viennent, ni leur nombre, nous devons accepter l’éventualité qu’il ne s’agit ici que d’une troupe d’elfes ayant abandonné leur habitat suite au passage des drows. Dès leur arrivée, s’ils arrivent bel et bien jusqu’ici, j’établirai avec l’accord du commandant un détachement pour les accueillir et les encadrer rigoureusement. Maintenant, la présence de la reine de Naélis semble indiquer que les Hommes aient l’envie de prendre part à la lutte. Il regarda Aina avec un regard serein. Nos éclaireurs nous ont appris qu’une armée drow a franchi la frontière, pouvez-vous nous donner de nouvelles informations ? Est-ce que vos sembla…vos alliés ont fait barrage ?

A vrai dire, la situation du royaume des Hommes ne l’intéressait pas plus que ça, néanmoins, si les Hommes luttaient déjà contre les drows, il pourrait peut-être entrevoir une « coopération ». A voir ce qu’en penserait les autres membres du conseil.
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeJeu 26 Mar 2015 - 13:51

Trop, c'était trop. On l'avait humilié en "oubliant" de l'inviter à la réunion, personne ne répondait à ses questions et maintenant les humains menaçaient de s'inviter à la fête par l'intermédiaire de cette traîtresse? Intolérable.

Mais quand il entendit ce parvenu au maintien trop fier lui parler comme à un enfant ayant commis une faute, son sang ne fit qu'un tour. A peine le rigide eût-il fini sa tirade que Voronwë frappa du poing contre la table, furieux.



-"Je refuse de me battre aux côtés des humains! C'est une race faible et impure, capable uniquement de semer la mort et la désolation où elle passe! Et vous leur proposeriez de venir en Anaëh pour nous "aider"? Autant leur tendre notre gorge et leur offrir une dague! Leur avidité est sans limite et la Mère Forêt regorge de richesses!"


Sans s'en rendre compte il s'était tourné vers Glinaina et s'en était rapproché, le visage déformé par la colère. Au fond de lui, la voix cruelle tenta une nouvelle percée. L'inquiétude du chef Noss augmenta encore, jamais jusque là le Baar'Ane n'avait été si actif, sa libération devait se rapprocher...


-"Aucun ne voit les enjeux, Voronwë. Personne ici ne te comprend. Mais je suis favorable à l'idée d'amener des hommes ici... Il y a bien longtemps que je n'ai plus dévoré d'humains."

Regardant sa main il constata la présence de grandes griffes l'ornant et d'écailles vertes qui remplaçaient sa peau. Il ferma les yeux quelques secondes pour que cette vision disparaisse... Horrible. Son emportement renforçait le contrôle de la créature sur son esprit...

-"La Symphonie est très claire: Anaëh souffre de la présence des drows! N'attendons plus, fondons sur Eraïson et exterminons les drows jusqu'aux derniers avec une telle force qu'ils n'oseront plus s'aventurer chez nous avant les trois prochains cycles!

Il est fini le temps où vous vous prélassiez dans vos demeures de pierres, à l'abri des bêtes et du danger, maintenant il va falloir se battre."


Il avait ponctué sa phrase en frappant du plat des mains sur la table, les sourcils froncés et un rictus en coin. Dehors ses dix guerriers lançaient de petites acclamations.

-"Laissons trois jours passer... Non deux... Et ma Noss ira égorger ces immondes serpents dans leur sommeil et brûler leurs réserves..."
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Ëninríl Il'Dolwen
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeSam 28 Mar 2015 - 12:46

Son arrivée jeta un froid. Des regards interrogateurs et outrés brillaient tout autour de la table. Finalement, c'est l'elfe en face de lui, Elrendil Silad, qui brisa le silence :

"_ Vous êtes ce fameux druide dont la dame protectrice nous a parlé juste avant. Pouvez-vous donc nous confirmer l’existence ou non d’une armée qui se dirigerait vers notre direction ?"

Le ton de cette déclaration se voulait nonchalant, mais le capitaine de l'armée n'arrivait pas à cacher la colère qui grondait en lui, et son regard ne trompait pas le Sylvain. Le voyant réfléchir à une réponse correcte, Dame Halyalindë vint à son aide :

"_ On dit qu'un Elfe des cités avancerait vers nous avec une grande armée à sa suite. En avez-vous le moindre éch..."

La fin de sa phrase se perdit dans le fracas des armes dégainées. Instinctivement, Ëninríl se leva d'un bond et vit un autre Noss entrer dans la tente, l'air furieux. La satisfaction de voir les siens entrer dans le conflit fut éclipsée par une sensation tellement agressive qui lui coupa le souffle. Le druide, presque sonné, se rassit sur sa chaise, une main sur sa tête. Mais sa curiosité surpassa la sensation étrange et le jeune elfe se força à se décrire ce qu'il ressentait. Un mal insidieux était entré en même tant que son pair, une colère difficilement refrénée, une rage incontrôlée et involontaire. L'étourdissement passé, il tourna les yeux vers Voronwë, qui venait de se présenter comme tel.

"_ Ma question sera simple : où frappons-nous ?"

Une franchise toute Noss comme le druide en faisait preuve souvent. Le chef de la Noss Baar'Ane attaquait le vif du sujet sans concession. Cependant, le druide pensait lui-même qu'un minimum de politesse était de mise en cette occasion de réunion des peuples. Ce que faisait l'Ornedhel lui serait peut-être préjudiciable par la suite. Ëninríl se prépara à répondre, mais Halya le devança d'une phrase très juste, qui calma les ardeurs du nouveau venu. D'une froide invitation de Silad, il prit place autour de la table. Le druide reprit la parole en fixant Elrendil :

"_ Je ne puis infirmer de façon certaine qu'une armée marche à travers Anaëh. Cependant je trouve une annonce telle assez... improbable. Les rumeurs qui courent dans les rangs de vos soldats ne sont pas toujours les sources les plus fiables."

Le pan de toile de la tente se souleva une nouvelle fois et laissa entrer un elfe plus jeune que le Sylvain dans une armure souple. A sa suite se trouvait une elfe encore plus jeune, à tel point qu'on puisse douter qu'elle fut adulte. Le premier se présenta comme Delnwë Iridwen un lieutenant de l'archerie elfique. Sa "compagne" s'annonça comme la reine de Naelis. Le druide connaissait ce royaume comme faisant partie des terres humaines. Ainsi les hommes voulaient se joindre au combat ? Soit. Ëninríl se contenta d'une signe de tête poli, jugeant des débordements de manières inadaptées. Les nouveaux arrivants s'installèrent eux aussi autour de la table qui se remplissait petit à petit. Peu de temps plus tard, les pans de toile s'écartèrent de nouveau et laissèrent entrer un elfe d'un certain âge, le visage défiguré par ce qui semblait être une blessure d'origine magique. Il présenta platement ses excuses pour son retard et échangea avec les autres officiers des paroles qui ne concernaient que l'armée royale. Les attendus étaient apparemment tous arrivés, ce qui permit à Silad de reprendre la parole.

"_ Pour revenir sur votre question dame Yasairava, il serait bon de connaître le nombre de combattants que nous pouvons réunir. Que chacun ici nous donne du concret, cela nous fera gagner un temps précieux."

Ëninríl intervint une nouvelle fois :

"_ Suite à l'entrevue que j'ai eu il y a quelques ennéades avec la Dame Protectrice d'Ardamir, ici présente, j'ai pu visiter des Noss accompagné d'un ambassadeur elfe. Ceci pour motiver les sylvains à rejoindre le combat, car, si quelques-uns sont venus, ils sont encore trop peu. Encore aujourd'hui, je ne sais pas combien d'entre-eux auront répondu positivement à mes 'invitations'. Cependant, et le Gardien Voronwë pourra vous le confirmer, vous ne pourrez pas traiter les elfes des bois comme un de vos bataillons."

Silad reprit son discours, avant de se faire de nouveau interrompre par le chef de Noss, cette fois. Celui-ci, avec son tempérament fougueux et guerrier, déclara aux elfes un ultimatum de deux jours pour se décider. Le druide entreprit alors de freiner ses ardeurs, bien que son pair fut plus âgé que lui :

"_ Gardien, les humains peuvent nous être utiles. Les drows sont en supériorité numérique, nous ne pouvons pas nous permettre de refuser de l'aide. Pareillement, la précipitation ne peut que nous ... précipiter à notre perte. Organiser l'attaque est essentiel pour reprendre Eraison. De plus, vos guerriers à vous seuls ne peuvent rien face aux armées sombre qui se cachent dans la cité.
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeDim 29 Mar 2015 - 23:11

      Daendör, l’Elfe aux habits loqueteux, bouillait de rage. On avait moqué ses espoirs et piétiné ses prédictions, on avait tourné le dos à ses appels et on avait sali le nom d’Aranos. Sur ses tempes pâles, où les veines étaient d’ordinaire effacées, on voyait palpiter à gros débit son sang fulminant. Déjà on l’avait oublié, et on ne parlait plus que de rallier les Noss, eux dont la loyauté toujours flanchait. Devant cette cacophonie tragique, Daendör s’était longtemps retenu, mais à présent il élevait la voix :
      « Abandonnez vos rêveries, cessez d’implorer les Noss ! Qu’espérez-vous de ceux-là ? Ils se terrent dans la forêt. On n’a jamais vu les Sombres être défaits par quelques chats sauvages, quelques mésanges apeurées, et une poignée de javelines en mauvais bois. »

      La voix de Daendör était traversée de hoquets fiévreux. Lui seul, parmi eux tous, avait vu Eraïson souillée par les Drows. Lui seul avait vu les crânes éclatés se putréfiant dans le vent, et les charniers grossissant partout dans la cité. Les rejetons d’Elda avaient cadenassé l’enceinte d’Eraïson, ils y avaient traqué les derniers Elfes rebelles, et ils les avaient éventrés ; à présent leurs tripes rougissaient les abords de la ville. Mais nulle part, on n’avait vu les Noss prendre les armes.
      Les yeux traversés d’éclairs, Daendör tourna le regard vers les deux sylves, Voronwë et Ëninríl. D’un ton sans appel, il les apostropha avec colère :
      « Je n’ai pas souvenir que les Sombres aient plié, pas même devant vos maîtres ! »
      Daendör avait plongé la main dans ses poches percées, et il en extirpa un caillou qu’il jeta à terre, au milieu d’eux tous. La pierre s’écrasa au sol, où elle ne rebondit même pas. Elle avait une lourdeur inattendue, pour un si petit objet. C’était un galet poli de tous côtés, parcouru de reflets bleutés. Il ne faisait aucun doute que le caillou transpirait la magie – et dans la Symphonie, à cet instant, ce devait être un martèlement horrible et effaré.
      « J’ai ramassé cette pierre à Eraïson, avant notre départ. Il y en a un plein cratère, encore fumant devant les portes de la ville. C’est là que les Sombres ont foudroyé un de vos Ëalas orgueilleux. D’Uuvanio, le titan réveillé par les Noss, il ne reste rien qu’un amas de cailloux. Qui croira encore que les Noss peuvent nous sauver ? »

      L’apparition de la pierre avait dû doucher l’agitation dans la tente, et à présent le silence devait être assourdissant. Mais Daendör, rageur, n’avait pas attendu de voir les faces des druides se décomposer de frayeur. Il avait déjà bondi hors de la tente, plantant là ce conciliabule misérable. Ceux-là, tous, étriqués dans leurs armures clinquantes, n’étaient que des faibles. Aucun n’était à la mesure du péril Sombre qui pesait sur les Elfes, et déjà subjuguait certains pans de leurs territoires. L’esprit ébouillanté de Daendör faisait galoper mille pensées. Un seul officier saurait reprendre Eraïson – et c’était à sa venue, à présent imminente, qu’il fallait travailler.
      L’Elfe bondit droit au champ de boue, là où il avait laissé les autres rescapés. C’était dans cette zone indéfinie, entre les premières tentes et la lisère menaçante, que les fuyards s’étaient ramassés. Quelques cahutes de fortune s’élevaient déjà, avec le bois de l’armée du Sud. Les Elfes ici s’étaient fait silencieux, éreintés par le voyage ; ils étaient dispersés en cercles épars, où la parole était rare, et les yeux souvent fermés. Après des ennéades à batailler dans la forêt agressive, on savourait l’air frais qui tombait d’un ciel dégagé, sans branche pour le voiler. Le calme tombait sur le campement improvisé.

      « Elfes d’Eraïson ! »
      Le rugissement de Daendör balaya en un instant la quiétude du lieu. Tous sursautèrent, tous les visages se tournèrent d’un coup. L’angoisse revenait rider ces fronts devenus gris sous l’effet du souci. Muets, vaguement effrayés, les survivants d’Eraïson regardèrent monter vers eux la silhouette furieuse de Daendör. A encore quinze pas des siens, il tonna :
      « Tous, ils nous ont trahis ! Ils abandonnent l’effort de guerre aux Noss. Mais Aranos viendra bientôt, et avec lui son armée infinie ! »
      Les Elfes se rassemblaient, hagards. La plupart tombait de fatigue, mais à leurs esprits embrumés parvenaient encore quelques mots : trahison, abandon … Eux avaient passé par les griffes hargneuses de l’Anaëh sauvage, pour trouver le salut auprès de l’armée du Sud. Qu’on leur apprenne maintenant que l’armée ployait et s’en remettait à ces Noss dépourvus d’honneur, voilà qui assommait ces Elfes et naufrageait leurs espoirs.
      Il y eut quelques murmures parmi eux, on répétait à mi-voix ces mots terribles. Mais la voix de Danedör s’éleva encore et domina l’agitation :
      « Préparons la venue d’Aranos ! Des vivres, et de la viande pour son armée ! »

      Daendör arracha une courte dague des mains d’un Elfe, sans s’arrêter de marcher. Devant lui se dressait la lisière, immense, inquiétante, avec ses frondaisons noyées dans l’ombre. On voyait  peine à quelques mètres dans les entrailles d’Anaëh, comme si c’était là un autre monde qui débutait. Mais en avant des premiers arbres, à l’orée du bois, paissaient quelques faons aux pattes graciles, sous l’œil orgueilleux d’un grand cerf. C’étaient des bêtes paisibles, qui jugeaient d’un œil indifférent l’agitation des Elfes, leurs frères. Voilà sans doute pourquoi aucun ne s’alarma tandis que Daendör montait vers la horde au pas de course, la dague serrée dans sa main droite. Cela ferait de la bonne viande pour l’armée d’Aranos.
      A trois pas des faons, l’Elfe éleva soudain le bras et brandit sa lame d’argent ; mais un sifflement le stoppa net. Des profondeurs d’Anaëh, une javeline avait jailli tout à coup, et elle visait la tête. Dandör n’eut pas la moindre chance de l’esquiver : il fut fauché sans appel, le front transpercé par l’épieu de bois. Aussitôt le cerf brama pour ameuter les siens, et tous disparurent dans les entrailles de l’Œuvre. Sans doute ils y retrouvèrent les Noss qui, depuis l’ombre, guettaient les agissements de l’armée du Sud.
      Le silence revint vite sur la lisière. Il ne restait plus que cette javeline élancée, fichée dans un corps à présent inerte. Le rouge se déversait en glougloutant sur l’herbe alentour, vite absorbé par l’humus épais, comme un ruisseau qui clapote en lisière d’une forêt.
      Ainsi mourut Daendör.


Dernière édition par Aranos le Jeu 2 Avr 2015 - 21:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMar 31 Mar 2015 - 2:47

Visiblement, le malaise de la jeune reine ne touchait pas grand monde. Mais de toute façon, ils n'eurent pas le temps de s'appesantir sur le sujet. En plus d'avoir une foule chose à discuter, Delyndil venait enfin d'arriver en grande pompe pour annoncer à la fois la disparition d'Aylah Elabriryn et la promotion du dénommé Delnwë Iridwen. L'annonce était abrupte, mais ils ne pouvaient se permettre de tergiverser à ce sujet et l'ex-Aigle avait déjà assister à des nominations bien plus cavalières. Au moins, Elrendil n'avait pas jugé nécessaire de répliquer à la courtoise mise en garde qu'elle avait réussi à ne pas transformer en déclaration de guerre.

Mais Halya aurait dû disposer de journées extensibles pour pouvoir se tenir informée de la réputation de tous les officiers et soldats d'importance, aussi ne connaissait-elle du tout nouveau capitaine que le nom, sa démarche décidée, sa façon très directe de parler ainsi que... l'attention totalement dénuée d'animosité qu'il semblait porter aux Noss. Une telle chose ne pouvait être qu'un avantage étant donné les difficultés qu'elle risquait d'avoir à garder le capitaine de la Cavalerie et celui de l'Infanterie à la même table que le Gardien Voronwë et Ëninril... Sans parler de la présence de la reine. Il allait peut-être enfin constituer un parti neutre, rôle qu'elle avait légèrement délaissé en se montrant aussi véhémente envers Aranos... Même si elle était totalement dans son droit.

Avec plaisir, la protectrice put constater qu'Elrendil, pour tout froid qu'il était, semblait aussi décidé à faire avancer le débat. Même si elle avait fait sa remontrance, le fait qu'un vrai officier se charge d'ouvrir réellement les hostilités n'était pas pour lui déplaire. D'autant plus qu'il n'admettait plus le fait qu'une armée providentielle arrive comme une évidence.

Par contre, la présence d'une représentante des humains et de Noss au même endroit était forcément... Explosive. En proposant une coopération, la plaie s'était largement rouverte. À dire vrai, Halya fut assez surprise de voir Ëninril prendre si facilement la défense des hommes. Être ouvert à la fédération du peuple elfe et accepter l'aide d'un peuple que beaucoup considéraient comme inférieur et destructeur était totalement différent... Mais même avec l'appuie d'un druide, dans un premier temps, garder le soutient des Noss avec l'arrivée des humains serait sans doute impossible...

-Comme le dit Ëninril, si avec les humains nous pouvons occuper les drows sur deux flancs, cela n'en sera que moins couteux en vie dans nos deux camp et nous pourrons chasser les sombres plus loin encore. Nous avons des milliers de drow en face de nous. Sacrifier vos cent guerriers ne servira a rien et nous avons besoin de vous. Mais proférer des menaces et des insultes ne fait que vous aliéner les personnes présentes et a ralentir les décisions.

Le ton était sec, mais pas agressif. Elle ne pouvait simplement pas se permettre de perdre de nouveau du temps à chaque fois qu'il viendrait l'idée au chef Noss d'interrompre les négociations... ni de risquer qu'il soit renvoyer étant donné les retombées que cela aurait sur l'opinion des Noss. Elle chercha d'ailleurs Delyndil et Elrendil du regard pour s'assurer qu'ils ne sauteraient pas sur l'occasion pour le congédier. Elle n'eut que le temps de trouver celui de Delyndil.

Quelqu'un commença une phrase dans la cohue lorsque l'émissaire fou prit de nouveau la parole. Sa voix claqua comme une voile sous la tempête. Son visage fanatique vociférait des injures et des réprimandes. Cette fois, la Protectrice n'eut même pas le cœur de le juger. Elle se contenta de parcourir l'assembler des yeux pour connaitre leur réaction face à se violent brassage de vent.
Et la chute d'une pierre figea le monde. Même petite, elle n'avait pas oscillé une fois, comme si elle était constituée du métal le plus dense. Les yeux verts de l'elfe se posèrent sur sa surface irisée, à peine consciente du grognement sourd de Randil, avant de fixer plus intensément Daendör.

Après avoir jeté ces dernières paroles, terribles comme les foudres de Calimenthar, il tourna les talons et sorti presque en courant. La destruction d'Uuvanio... Cela restait difficile à imaginer... et cela devait l'être encore bien plus pour les Noss que pour les citadins. D'un regard, elle essaya de savoir ce qu'en pensait Ëninril mais ce n'était pas sa priorité.

Avec le départ du survivant, le calme était retombé dans la tente. Même Randil avait cesser de gronder. Les dernières révélations de cet homme n'avaient pas seulement jeté un froid. Elles avaient le pouvoir d'enlever leur plus important atout : le moral.

Pour briser la glace qui semblait avoir plus ou moins pris les différents participants, elle poussa un véritable soupir avant de retrouver une prestance régalienne.

-Bien. Avant de continuer, je pense qu'il est nécessaire de rappeler que notre objectif commun est la destruction des sombres.

Elle laissa un instant la phrase en suspend pour capter l'attention, laissant clairement sentir qu'elle ne renonçait pas pour autant à la parole. Le plus simple était encore de rappeler ses positions. De ce qu'elle avait cru deviner, il y aurait au moins deux voix pour la soutenir.

-Nous ne pourrons arriver à cet objectif que si les Elfes unissent leurs efforts. Le fait d'être né dans une cité ou dans une Noss ne devrait pas compter à l'heure ou Anaëh est en danger. De plus je suis sûre qu'aucun de nous ne souhaite que l'on puisse dire un jour que les elfes ont abandonné la Première Œuvre par orgueil. D'autant plus si ceux qui nous offrent de l'aide sont sous l'égide d'un membre de notre peuple.

Cette fois, ses yeux verts passèrent de Dame Hereon à Voronwë en un seul mouvement.

-Je ne dis pas que cela sera facile et nous aurons surement à travailler plus que jamais. Mais cela ne change pas le fait que ce n'est que par un travail commun que nous pourrons faire des batailles à venir les victoires les plus éclatantes de notre histoire. Divisons-nous et c'en seront les défaites les plus honteuses. Kÿria et les Eäla nous aiderons peut-être si nous nous montrons à la hauteur mais ce ne sont de toute façon pas les dieux qui nous offriront cette victoire sur un plateau. Alors avant de nous quereller a nouveau, respectons au moins l'engagement de tous ceux qui sont venus jusqu'ici. Écoutons ce que chacun a à dire pour défaire les drows.

Elle prit garde à ne pas prêter attention aux expressions des hauts personnages qui lui faisaient face pour ne pas être déconcentrée par leurs réactions et gratifia les deux Noss d'un signe de tête, plus pour appuyer ses mots que par réelle déférence cette fois-ci. Mais lorsqu'elle parla, elle s'adressait à tous les militaires présents.

-Messieurs, je propose de revenir sur la complexe question de la puissance Noss, de leur inclusion dans l'armée et de cette pierre dans un instant. La traiter risque d'être long.

Distinctement, elle se tourna vers la reine des humains et inclina légèrement la tête comme elle l'avait fait quelques instants avant pour les deux Noss, mais avec plus de grâce.

-Je vous présente mes excuses pour les insultes dont vous avez été la cible, Dame Hereon. J'espère seulement que vous saurez comprendre les tensions qui persistent ici. Pouvez-vous répondre aux questions du capitaine Silad et nous en apprendre un peu plus sur les attentes que vous avez de cette visite imprévue dans un lieu si dangereux?

L'absence du commandant Kelendil se faisait sentir... Mais il fallait faire sans. Même si elle devait prononcer des excuses pour les actes d'un autre, elle avait été trop impliquée dans l'armée et le recrutement des clans pour s'en laver les mains. Autant éviter un incident diplomatique, qu'il concerne Naélis ou les Noss. Et avancer dans leur conseil serait encore mieux.
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Fenris Nöldorion
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMer 1 Avr 2015 - 19:12

Contrairement à Halyalindë et Elrendil, Fenris ne s'était pas assis à la table mais avait choisi de rester debout quelques pas plus loin. C'était sa façon de faire preuve d'humilité et de signifier qu'il avait conscience que son grade seul ne lui aurait pas permis d'être sous cette tente en d'autres circonstances. Il avait assisté à toutes les arrivées, les unes après les autres. Certaines l'avaient surpris plus que d'autres mais il fit montre d'une certaine impassibilité, à la manière des nobles, se contentant d'observer. Il salua l'entrée de Delnwë par un salut militaire peu appuyé et celle de la Reine de Naelis par une inclination du torse plus prononcée en signe de respect pour son titre. Sa réaction face aux Noss fut plus mitigée. Si le druide fut accueilli par un plaisir signe de la terre exempt de toute animosité, Voronwë n'eut droit qu'à un froncement de sourcils désapprobateur. Sa présence ne le gênait guère mais ses manières en revanche étaient celles d'un rustre. Il n'avait nul besoin de menaces pour entrer ici, une simple demande aurait suffit. Enfin, lorsque son frère arriva, il ne lui adressa qu'un hochement de tête, signe qu'ils s'étaient déjà vus, tandis qu'il serra le poignet de Tarion Melendil à la manière d'un frère d'arme.

Delyndil prit place et fit signe à son cadet d'approcher. Fenris vint se poster à un pas derrière lui. Le Capitaine n'aurait qu'un signe à faire pour qu'il se penche à son oreille. Et le conseil put enfin commencer. Plusieurs problématiques à l'ordre du jour, certaines plutôt éloignées de l'objet de leur présence. La présence des Noss et de la Reine d'un royaume humain amenèrent quelques tensions... Le conseiller d'Eraison fut de loin le plus virulent en la matière et le jeune cavalier était prêt à intervenir pour le calmer lorsque celui-ci quitta la tente. L'elfe venait de vivre une période éprouvante depuis la chute de la cité et était probablement épuisé. Le cadet était persuadé que sa réaction aurait été moins virulente dans d'autres circonstances, même si son avis n'auraient sans doute pas été différent. Toutefois, il n'aurait pas été inutile de l'isoler un moment afin de lui permettre de reprendre quelques forces avec un bon repas chaud et une couchette. Mais il n'eut pas le temps d'agir que la conseiller les avait quitté, laissant derrière lui un silence pesant. Les étrangers (conviés ou non à cette assemblée) avaient de quoi se fâcher face à cet accueil déplorable et il n'était pas dans leur intérêt de perdre des alliés. Comme cela avait déjà été fait remarquer, les elfes étaient pour l'heure inférieur en nombre et il fallait absolument ramener le calme dans l'assistance... Ce que la Protectrice d'Ardamir fit à merveille. Ses mots sonnaient à son oreille sur le même ton que dans son cœur. Lui aussi était favorable à l'union de leurs forces et y voyaient sans mal les avantages stratégiques.
Lorsque la Dame évoqua une attaque d'Eraison sur deux fronts grâce à l'armée humaine, Fenris se baissa vers son frère pour lui chuchoter quelques mots.

-Sans parler de l'élément de surprise. Les drows ne s'attendent pas à trouver Noss et humains à nos côtés.

Le chef de la Noss était assez vindicatif et son attitude très imbue de lui-même trahissait son envie de sang (drow ou citadin... c'était un peu la question mais pour l'heure il semblait davantage vouloir des sombres). Il était prêt à lancer sa Noss seule face à une armée complète dans l'instant. Même en faisant preuve de toute la discrétion possible et en connaissant les lieux, ils ne pourraient parvenir à bout de ceux qui les avaient chassés d'Eraison mais aussi d'Ellyrion si facilement. Les elfes sylvains pouvaient être des plus redoutables mais à cent contre mille, ils n'auraient guère de chance. Sans compter que...

-Détruire leurs provisions est inutile, nous n'avons pas les moyens d'empêcher leur réapprovisionnement.

Les tunnels... Non seulement ces boyaux souterrains oubliés leur avaient permis d'envahir la cité mais en plus ils s'en servaient très probablement pour convoyer soldats, armes et nourriture. Il n'y avait pas de moyen plus sécurisé pour eux d'y parvenir sans craindre une embuscade elfe. Si seulement ils avaient les moyens de repérer leurs emplacements... Ils pourraient trouver un moyen de les faire s'effondrer depuis la surface grâce à la magie. Mais ils ne pouvaient secouer les centaines de kilomètres carrés qui séparaient les deux cités assiégées dans l'espoir d'y parvenir.
Bref, la stratégie de Voronwë était mauvaise et son assurance inquiétante chez un chef. Fenris crut voir dans ses yeux une haine bien plus dévastatrice et dangereuse que celle qu'il observait régulièrement chez son frère. De plus, il avait l'assurance de pouvoir ramener Delyndil à la raison, même dans le feu de l'action. Ce qui n'était pas le cas du Noss... Il ne voulait pas se faire d'idées trop hâtives mais il avait désormais quelques réticences à son encontre.



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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMar 7 Avr 2015 - 16:49

Sa venue était attendue. Pourtant il s'en était fallu de peu pour que ce ne soit pas le cas. Pourquoi l'avait-il fait? Avant toute chose parce qu'il voulait croire que l'Anaëh avait encore une chance de se défendre. Ensuite, parce que certains ici présents avaient son respect. Enfin, parce que d'autres avaient réussi à le convaincre. Sur l'invitation d'Elrendil, il prit donc place comme un membre du conseil qui se tenait là. Les premières remarques auxquelles il assista furent à l'encontre de Glinaina. La venue d'une représentante des humains, fut-elle elfe comme eux, ne plaisait guère. Celle que les autres nommaient Dame Yasairava accepta toutefois de l'écouter. Il n'interviendrait pas pour le moment. Quoique jeune, la "reine" savait se défendre d'elle-même. Il pensait que chercher à la défendre ne ferait qu'ajouter à son inconfort, la présentant comme faible et incapable de s'exprimer. Aussi préféra-t-il la laisser faire.

L'arrivée du capitaine Delyndil Nöldorion acheva de compléter l'effectif des officiers de l'armée royale. Ce fut chose triste que de penser cela, car il en manquait bien trop au goût de Delnwë. Outre Kelendil, commandant de l'armée, Aranos, ancien officier, eut été d'une aide précieuse. Mais depuis sa "mésaventure", il fut étonnant de le voir paraitre ici. Rude perte, mais qu'il fallait désormais accepter. Et il y avait également la capitaine Aylah, sa supérieure...
La capitaine Aylah, dont Delyndil donna rapidement des nouvelles: enlevée ou tuée suite à la chute d'Eraïson. Ce fut un coup dur pour Delnwë, pourtant ce ne fut pas le plus dur à encaisser, car s'il parvint à ne rien laisser paraitre sur cette première déclaration, la seconde le fit réagir immédiatement.

« Malgré votre confiance, capitaine Nöldorion, capitaine Silad, je souhaiterai m'exprimer sur le sujet. Vous souhaitez me nommer capitaine, même à titre temporaire, pour mener nos quingamor à la bataille. Toutefois, j'émets des réserves sur ma propre nomination. La première est que lesdites troupes que je suis censé menées me semble bien étiolées, à tel point que je me demande s'il est encore besoin d'un officier, ou si les incorporer aux autres corps n'est pas une meilleure chose. Mais quand bien même je me tromperai, ce qui est possible et que j'espère, j'émets encore un autre doute sur ma faculté à mener tout une portion de notre armée. Dois-je en déduire qu'aucun autre officier ne s'en est tiré? Si tel est le cas, j'accepterai cette nouvelle charge à une seule et unique condition. Si le capitaine Aylah devait être retrouvée saine et sauve, je demande à ce qu'elle réintègre son poste, sauf si elle-même ne le désire pas. Sans cela, je refuse de prendre sa place qui ne serait alors qu'usurpée.»

Le ton avait été posé, mais clair. Il n'acceptait aucune discussion sur la clause qu'il avait évoquée. Soit elle était acceptée, soit ils devraient trouver un autre meneur. On pouvait assimiler cela à un refus d'obéir, à un refus de suivre les ordres, mais ce n'était pas l'intention première du lieutenant.

La discussion du conseil reprit, de manière plutôt houleuse. Le capitaine Silad demanda un rapport à chacun des présents sur les troupes qu'ils avaient à leur disposition, leurs équipements, afin d'établir une stratégie adéquate. Il évoqua de nouveau l'"armée inombrable d'Aranos". A ces mots, Delnwë secoua piteusement la tête. Mais il ne put s'exprimer avant que le gardien Noss, ivre de fureur, s'en aille marteler la table de son poing. L'idée que des humains les aident le révulsait. Et l'idée d'attendre l'énervait. Il semblait croire que sa Noss allait, à elle seule, éradiquer la menace sombre, et lancait une sorte d'ultimatum au conseil. S'en suivit des réactions contrastées: le membre du conseil défunt d'Eraïson explosa, montrant l'un des restes du présumé Eäla détruit lors de la prise de la cité, avant de quitter la tente, furieux. L'autre Noss présent, manifestement un druide, tenta de modérer les propos et de calmer son homologue, et la dame s'évertua elle aussi à calmer l'humeur de chacun tout en revenant sur un sujet facheux, la gestion des Noss au sein de l'armée qui se préparait. Tant de sujets...

Poussant un soupir, Delnwë s'enfonca un peu dans son siège.

« Sauf votre respect à tous, membres de ce conseil, je crains que faire reposer un quelconque espoir sur une prétendue armée innombrable menée par Aranos est une immense bêtise. Si les fantômes et les rumeurs pouvaient se battre à notre place, nous aurions écrasés les sombres depuis des cycles.»

Il s'avanca un peu et s'adressa au capitaine Silad.

« Vous demandez l'état de nos effectifs? Ceux que j'ai pu ramener sont plus que maigres, aussi j'espère que vous disposez d'autres soldats maniant l'arc. Je ne suis venu qu'avec trente des miens, et cela représente pourtant une bonne part de ce que j'ai pu garder à mes côtés. Ils me sont fidèles et j'ai toute confiance en eux, mais trente soldats ne forment guère une armée. Aussi j'espère pouvoir compter sur une partie des troupes présentent sur le camp.»

Il reprit à l'intention de l'ensemble du conseil, mais plus particluièrement à l'attention du gardien Noss.

« Vous apparaissez tellement convaincu que vous et les vôtres allez écraser l'ennemi sans coup férir et en un délai si court. Qu'attendez-vous donc? Montrez-nous toute l'étendue de votre puissance! J'ai tout respect pour l'Anaëh, et j'ai appris à accepter les vôtres. Pourtant, malgré votre expérience, il semble que votre cadet fasse preuve de plus de sagesse que vous. Dois-je en déduire que les années vous ont enseigné l'imprudence? Charger sur les rangs ennemis sans préparation ni plan, sans organisation ni coordination reviendrait à offrir notre sang pour je ne sais quel usage à nos ennemis. Or il est hors de question qu'un seul des soldats qui seront sous mes ordres ne se sacrifie par la bêtise d'un être ayant négligé tout conseil. Car pendant que vous proférez vos menaces à l'encontre de ceux qui viennent à notre aide, que vous brandissez l'étendard de la colère, et que dépensez vainement votre énergie, d'autres sont prêts à mourir pour une terre qui n'est pas la leur. Ils sont hélas peu nombreux. Je me suis porté aux devants des humains de la péninsule, mais ceux-ci estiment avoir trop à faire pour nous secourir. Quant aux nains, ils ont refusé de nous aider, sous prétexte que nous les avions ignorés lors de leur chute. Mais s'ils avaient été là, les auriez-vous rejetés, gardien?»

Cette fois ci, le ton avait été froid. Aussi froid que celui du Noss avait été embrasé. Refutant la précipitation par l'argumentation. La bêtise faisait parfois faire bien des erreurs.

« Je ne vois aucun inconvénient à ce que les Noss se joignent à nous tout en formant une armée indépendante, si toutefois ils acceptent d'oeuvrer en coordination avec nous, comme deux alliés le feraient, s'offrant conseils et érigeant leurs plans ensembles. Mais si le gardien estime que les Noss doivent agir seul et que nous ne sommes là que pour finir leur travail, alors inutile de compter sur mon accord.»
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Glinaina
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMar 7 Avr 2015 - 22:16

Les choses s'enchainaient très vite et, de ce que je pouvais voir, pas dans le bon sens : à peine fus-je arrivée qu'un capitaine de l'Armée du Sud entra dans la tente, s'excusant de son retard auprès de ses frères d'arme. Pour l'instant, rien d'anormal, il avait pu être retardé dans le cadre de son travail - ce qui en temps de guerre était tout à fait compréhensible. La suite par contre... j'avais peine à voir le déroulement que devrait avoir une réunion d'état major, autant par les prises de parole successives sans tenir compte des personnes à qui l'on s'adresse que de par l'ambiance qui y régnait ; colère, haine... sans compter cette sensation étrange qui m'assaillait depuis un endroit pour l'instant caché à mes yeux, sensation de mal-être qui se répercutait autant sur moi que sur Ust'kor. Je le sentais, quelque chose n'allait pas... si d'ordinaire je ne pouvais supporter la magie, contrairement à l'autre entité en moi qui réagissait tout de même à celle-ci, là j'avais l'impression que cette magie était telle qu'elle mettait plus à mal Ust que moi-même. Cela sembla s'être vu puisque celle qui était en réalité la Dame-Protectrice d'Ardamir m'appela, peut-être pour savoir si un mal me prenait. La réponse aurait été "oui", malheureusement. Me rendant compte que mon malaise était un minimum visible je raffermi mon visage, afin de ne pas montrer une quelconque émotion, juste au moment où le chef noss frappa du poing sur la table tout en criant à l'injure que des Humains puissent ne serait-ce que pénétrer dans la Prime Forêt. Bien des hommes étaient avides, je ne pouvais le nier, et l'Anaëh renfermait de formidables richesses aux yeux des Elfes. Certes. Cela ne m'empêcha aucunement de répondre de manière très ferme à ce noss, sans hausser le ton, une fois qu'il eut fini de s'approcher et qu'il eut rouvert les yeux.

"Si les Humains étaient venus semer mort et désolation, Gardien Voronwë, il me semble que toutes les personnes ici présentes seraient déjà au courant d'une telle situation... qui vu le contexte et l'endroit où nous sommes équivaudrait à ce qu'une alliance soit passée entre Naelis et les Sombres. Si tel était le cas, pourquoi serais-je ici autour de cette table, hormis pour vous induire en erreur, tous ? Et au passage être sûre d'y passer ?

J'esquissai un sourire ironique, montrant toute la confiance que je pouvais avoir en moi malgré cette horreur magique que j'avais ressentie plus fortement lorsque Voronwë s'était rapproché de ma personne et toute la haine dont elle était pourvue. Je ne pouvais que penser à Ust'kor en même temps, je fis même attention à l'appeler rapidement pour m'assurer que cette sensation ne le perturbait pas trop. Son manque de réponse et le sentiment que je perçu en retour ne furent pas pour me plaire.

-Naelis n'aurait rien à gagner à s'allier aux Drows, d'autant plus que la haine envers eux est commune à nos deux peuples. Et concernant l'avidité de mes hommes soyez assuré qu'aucun d'entre eux ne compromettra la sécurité de la Prime Forêt.

En sous-entendu : le premier qui ferait volontairement un faux pas aura affaire à moi, non pas à un membre des noss. Que cela ait réussi un temps soit peu - mais j'en doutais fort - à rassurer le chef noss ou non, j'arrêtai pour l'instant mes dires là. Voronwë ne tarda pas à reprendre sa hargne de plus belle, lançant une sorte d'ultimatum aux elfes de pierre : deux jours pour se décider où frapper sinon il enverrait sa propre noss sur les ennemis. Idée bien plus dictée par la colère que par la réflexion, à mon avis, cependant cela ne m'étonnerait guère qu'il mette en application son idée avant même que les deux jours ne soient passés. Enfin... une personne à laquelle je ferai tout particulièrement attention, ne serait-ce que vis-à-vis de la sécurité de mes hommes ; je ne savais pas jusqu'où cet être serait capable d'aller, s'il s'en prendrait à eux. Quoi qu'il en soit, la discussion reprit sans me laisser une seule seconde le temps de répondre à Elrendil. Ce n'étaient pas mes troupes, je n'étais plus vraiment "chez moi" et la tension était telle qu'il valait mieux que je laisse les autres elfes apaiser la tension d'eux-mêmes que d'imposer ma parole. J'attendis donc, le visage toujours aussi ferme, écoutant et regardant avec attention. Celui qui, de ce que je comprenais, était un rescapé d'Eraïson n'échappa pas à mon regard et ses gestes, ses paroles ainsi que sa fièvre s'ancrèrent dans mon esprit au même titre que le reste. Lorsqu'il jeta la pierre sur le sol, cependant, cet instant me marqua plus que les autres : ayant le malheur d'être devenue sensible à la magie et donc à la Symphonie je sentis comme un cri sourd me vriller le corps, l'âme même, comme si ce petit objet était d'une extrême importance. Le malaise passa, j'appris qu'il s'agissait d'un reste d'un Eäla... cela en disait long sur la force des Sombres. J'espérais que cet Eäla n'était pas Aerlynn, même si j'en doutais pour avoir vu sa force.

Daendör partit ; cela commença à aller mieux. Je sondais une nouvelle fois mon for intérieur, là où devait se trouver Ust'kor, et l'appelais : il ne répondit pas, par contre je ressentis plus précisément son état d'esprit. J'avais l'impression qu'il "traquait" de façon bornée et avec colère. Même si je me doutais que cela n'aurait pas vraiment d'effets j'usais de paroles rassurantes et calmes à son encontre, espérant que son état ne s'aggrave pas trop. J'avais peur que ça tourne au vinaigre au sein même de mon propre corps...

Au bout d'un moment arriva la réponse de Delnwë, assis à côté de moi. Il fut plus froid que moi vis-à-vis de Voronwë et de la part d'un elfe vivant en Anaëh ce n'était peut-être pas une mauvaise chose. Plus terre-à-terre qu'auparavant il donna l'état de fait quant à ses hommes et à l'aide qu'il avait été chercher dans les pays voisins et donna son point de vue quant aux noss. Le silence tomba, enfin. Me doutant que la triste musique ne tarderait pas à repartir je repris la parole, m'adressant en premier lieu à la Dame-Protectrice, la regardant dans les yeux.

-Ce n'est pas à vous de vous excuser pour cela, Dame-Protectrice Yasairava. Je vous remercie toutefois pour votre geste.

Je lui souris afin de lui montrer que je n'étais pas en colère, ce qu'elle pouvait ne pas comprendre de la part d'une reine. En même temps, il fallait rester terre-à-terre, il y avait de quoi se douter qu'en arrivant ici qu'on ne me jetterait pas des fleurs, à moins qu'elles ne soient pourvues pour bon nombre d'épines. Et puis s'il doit y avoir un problème avec quelqu'un j'entendais bien le résoudre à la source, c'est-à-dire face à la personne concernée au lieu de passer par un intermédiaire. A savoir si le Gardien (de quoi d'ailleurs ?) aurait la franchise de réagir de la même manière. En attendant de constater quoi que ce soit, je me tournai vers le pauvre Elrendil qui devait certainement ne plus savoir où donner de la tête.

-Capitaine Silad... il est vrai qu'il y a de cela quelques temps un ost drow a franchi l'Aduram afin de se diriger vers la région située la plus a nord de la Péninsule, l'Oësgard. De ce que je puis en savoir cet ost n'aurait pas qu'un but militaire puisque leur principal dirigeant est un haut-prêtre dénommé Bol d’Jiv’elgg. Des fanatiques font également partie de cette armée.

Je fis une courte pause à l'intention d'Elrendil : je me souvenais très bien quelle avait été notre conversation lorsque nous nous étions rencontrés pour la première fois... et quel était son état suite à l'incendie de la forêt auquel ce même haut-prêtre avait participé.

-C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je ne suis pas venue - et ne puis aucunement en ce moment même - avec une armée : Naelis ainsi que d'autres contrées humaines marchent vers l'Oësgard afin d'éradiquer la menace sombre. Si bien que ce n'est pas par rapport au nombre que vous pourrez compter sur nous, du moins pas pour l'instant. De même que le lieutenant Iridwën, je n'ai amené que trente hommes avec moi et, même si ce sont d'excellents guerriers, ils ne feront aucunement pencher la balance dans cette guerre.

Une nouvelle qui ne devait pas être plaisante à entendre mais ainsi en était-il, je ne pouvais malheureusement rien faire de plus de ce côté-là. Ce n'était pas pour autant que je ne pouvais rien faire, entre les services d'espionnage et les aides plus ou moins administratives, politiques et officielles pour passer de l'autre côté du front... avec un peu d'imagination et en fonction des événements il devait bien y avoir quelque chose à faire de faisable, non ?

-Concernant votre armée et la question des Noss, maintenant... A condition que vous trouviez tous un terrain d'entente et êtes capables de travailler ensemble sans pour autant perdre une quelconque indépendance de l'un envers l'autre, je ne peux qu'être favorable à ce qu'ils aident l'armée, d'autant plus qu'il s'agit d’œuvrer dans un but commun qui est la protection de la Prime Forêt. Je ne sais comment vous vous êtes battus jusque là contre les Drows, peut-être toujours selon les mêmes façons plus ou moins traditionnelles, peut-être pas... quoi qu'il en soit les Noss pourraient vous apporter une autre façon de voir l'Anaëh ainsi que des façons de combattre différentes. Et quand un combat s'éternise et que les deux combattants sont de même niveau, généralement celui qui arrive à s'en sortir est celui qui utilise la ruse, quitte à changer ses propres habitudes. Un ennemi qui vous connait trop bien et qui en plus ne vous sous-estime pas est l'un des pires ennemis qu'il puisse y avoir. L'aide des Noss et leur façon de faire et de voir, bien coordonnée avec l'armée, ne pourrait qu'être positive pour les Elfes... et étonner les Sombres, peut-être à un point qui pourrait être intéressant à exploiter."

Je fis un petit haussement des épaules accompagné d'un signe de la main pour montrer que ce n'était que mon point de vue, que je ne connaissais pas quelles avaient été les manœuvres jusqu'ici et qu'il ne serait pas à moi de décider de ces choses-là. Compter sur une armée invisible ne rimait à rien. Compter sur la forêt elle-même pour qu'elle se défende de l'envahisseur n'était certainement pas ce que désirait Kÿria. Dans le fond, je n'étais qu'une jeunette parmi les Elfes, la plus jeune au sein de ce conseil. Mais j'avais connu différentes batailles, contre des adversaires différents, humains comme drows. De plus, je devais certainement faire partie de ceux qui en savaient le plus sur le peuple sombre entre la position géographique de Naelis et la découverte forcée de Sol Dorn que m'avait faite la guerrière d'Y'Shahinn. A voir ce que tout cela donnerait... En attendant, constater la division entre les Elfes et le moral plus bas que je ne l'ai jamais connu ne pouvait que me désoler.

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Delyndil Nöldorion
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMer 15 Avr 2015 - 22:19

Aranos était donc encore ne vie?, Du moins c'est qu'affirmait l'elfe qui se retira ensuite, sans laissé le temps à notre Capitaine de prêté attention a ses dires...mais la rumeur planait, son vieil ami était toujours en vie...Scrutant chaque interlocuteur de son œil de prusse, le taledhel qui l'était ne voyait pas d'un très bon œil la présence des noss dans cette réunion. La protectrice semblait vouloir croire qu'une alliance était possible, qu'elle croyance futile...les Noss étaient indépendantistes, même entres eux ils se tiraillaient parfois, de plus il n'était pas militairement apte et organisé pour entrer en guerre contre les ost drows...seul les armées des taledhels en avaient réellement la force et les moyens.

Retournant son attention sur la réponse que lieutenant Iridwen, celui semblait émettre quelques points avant de prendre en charge ses nouvelles fonctions. prétextant divers raisons, sûrement tous aussi valide les unes que les autres. C'était une charge lourde à porté, mais si l'elfe qu'(il était avait su se hissé jusqu'au rang de lieutenant, c'est que c'était un soldat responsable.. la voix froide du Capitaine Nöldorion était imprégné d'un calme à la fois rassurant et imposante, laissant flirté l'expérience et le poids du commandement.


« Malgré votre confiance, capitaine Nöldorion, capitaine Silad, je souhaiterai m'exprimer sur le sujet. Vous souhaitez me nommer capitaine, même à titre temporaire, pour mener nos quingamor à la bataille. Toutefois, j'émets des réserves sur ma propre nomination. La première est que lesdites troupes que je suis censé menées me semble bien étiolées, à tel point que je me demande s'il est encore besoin d'un officier, ou si les incorporer aux autres corps n'est pas une meilleure chose. Mais quand bien même je me tromperai, ce qui est possible et que j'espère, j'émets encore un autre doute sur ma faculté à mener tout une portion de notre armée. Dois-je en déduire qu'aucun autre officier ne s'en est tiré? Si tel est le cas, j'accepterai cette nouvelle charge à une seule et unique condition. Si le capitaine Aylah devait être retrouvée saine et sauve, je demande à ce qu'elle réintègre son poste, sauf si elle-même ne le désire pas. Sans cela, je refuse de prendre sa place qui ne serait alors qu'usurpée.»

"Lieutenant Iridwen, dois-je vous rappeler que lorsqu'un officier est mort, disparut ou dans l'incapacité d'assumer ses fonctions, il revient à la seconde chaine de commandement de prendre le relais...aussi je me fiche de savoir que vos soldats soient étiolés ou non, vous êtes responsable de l'ensemble de vos troupes en l'absence du Capitaine Aylah, vous allez me rassemblez vos Quigamors..."

"Je veux que les sombres craignent autant le ciel que l'acier qui viendra les pourfendre..."


Son ton était posé et sans agressivité, il fixa une dernière fois le lieutenant Iridwen, lui exprimant sa volonté de voir les Quigamors sous la tutelle d'un nouveau Capitaine.


"Puis-je comptez sur vous....Capitaine?"

"Concernant le Capitaine Aylah...je n'ai pas pour habitude de laissé des soldats derrière moi...si tenté que nous survivons à cette guerre et qu'il y ait le moindre espoir qu'elle soit toujours en vie...nous irons la récupéré..."

"Vous avez ma parole..."


Puis vint le Gardien Noss qui s'exprima sur sa hâte de partir au combat, notre taledhels pouvait ressentir cette soif guerrière jusque dans ses entrailles, de cette rage de faire coulé le sang, mais l'idée de foncé tête baissé sur les drows, n'était pas une bonne idée, si bien que même son frère cadet lui murmura une réflexion concernant les dires du gardien.

-Sans parler de l'élément de surprise. Les drows ne s'attendent pas à trouver Noss et humains à nos côtés.

"....."


-Détruire leurs provisions est inutile, nous n'avons pas les moyens d'empêcher leur réapprovisionnement.

Tournant son regard vers son cadet, puis vers Tarion, celui-ci d'ailleurs lui souri d'un air discret.
D'une voix à peine audible pendant que les autres semblait continuer a palabré sur les effectifs et une possible alliance des noss et des hommes au côté des taledhels.


"Tu as raison Fenris...cependant cela pourrait peut-être nous permettre de gagner du temps.."

Tarion: " Tu envisagerais une diversion...si je comprend bien?"

"Oui...ils nous faudrait pour ça pouvoir s'infiltrer discrètement dans la cité..."

Tarion: "..l'elfe qui parlait du Capitaine Aranos semblait venir d'Eraison...nous pourrions avoir besoin de lui..."

Cessant de parlé a ses acolytes, le Capitaine Nöldorion observa chaque convives, une elfe qui semblait être reine de Naelis était elle aussi présente, que faisait-elle ici? Le Capitaine avait entendu dire que les Hommes aussi étaient en proie contre les sombres dans le nord. Les dires de la reine Hereon venaient de confirmé ses soupçons, plus que ça elle offrit quelques précision supplémentaire. Bien il était clair qu'il était inutile d'espérer de l'aide des Hommes de Naelis. Aussi dans un ton respectueux et pourtant direct, il s'adressa à la reine de Naelis.

"-C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je ne suis pas venue - et ne puis aucunement en ce moment même - avec une armée : Naelis ainsi que d'autres contrées humaines marchent vers l'Oësgard afin d'éradiquer la menace sombre. Si bien que ce n'est pas par rapport au nombre que vous pourrez compter sur nous, du moins pas pour l'instant. De même que le lieutenant Iridwën, je n'ai amené que trente hommes avec moi et, même si ce sont d'excellents guerriers, ils ne feront aucunement pencher la balance dans cette guerre."

"Dame Hereon, puisque votre peuple semble déjà lui aussi en proie contre les sombres et que vous ne pouvez-nous garantir de l'aide, votre présence ici est donc superflu, je ne vous retiendrais pas plus longtemps en ce lieu..."

"A moins que vous ayez quoique se soit d’intéressant qui serait susceptible de nous aidé...?"


Le Capitaine avait annoncé tout cela sur un ton calme, posé et serein et pourtant, il lui exprimait clairement que si elle ne pouvait offrir de garantie, ou même des informations utiles pour cette guerre, elle n'était d'aucune utilité dans cette réunion.

Il était temps de mettre de l'ordre dans cette tente...Venait le tour de ceux envers qui Delyndil portait une certaine animosité....les Noss. l'un semblait plus enclin a tenté de trouvé une solution...un Clan de noss....deux...pitoyable et prévisible. L'armée entière des taledhels en compagnie des armées des protectorats était prêt a aidé dans l'effort de guerre.
La protectrice d'Ardamir semblait croire qu'une alliance était possible, que leur aides étaient indispensable, pourtant qui depuis protégeait véritablement le front sud, si ce n'était les taledhels. Les tribus Noss ne faisait pas le poids, incapable de se réunir sous une même bannière, ils était donc inutile de compté sur leur aide.


-Je ne dis pas que cela sera facile et nous aurons surement à travailler plus que jamais. Mais cela ne change pas le fait que ce n'est que par un travail commun que nous pourrons faire des batailles à venir les victoires les plus éclatantes de notre histoire. Divisons-nous et c'en seront les défaites les plus honteuses. Kÿria et les Eäla nous aiderons peut-être si nous nous montrons à la hauteur mais ce ne sont de toute façon pas les dieux qui nous offriront cette victoire sur un plateau. Alors avant de nous quereller a nouveau, respectons au moins l'engagement de tous ceux qui sont venus jusqu'ici. Écoutons ce que chacun a à dire pour défaire les drows.

..........


-Messieurs, je propose de revenir sur la complexe question de la puissance Noss, de leur inclusion dans l'armée et de cette pierre dans un instant. La traiter risque d'être long.

"Cette question sera vite réglé Protectrice...les Noss nous ont envoyé leur guerriers....deux tribus...au plus quatre...."

"Je salue ceux qui se sont présenté ici, mais comme je l'avais pressentit, leur implications pour défendre l'Anaeh....est dérisoire"


Delyndil était cruel dans ses mots et pourtant il n'affirmait la qu'une vérité déjà toute faite...les Noss impliqués n'étaient qu'une poignée en comparaison à la levée des armées taledhels.


"Aussi Protectrice...je prendrais en compte les tribus Noss quand celle-ci m’auront montrée leur implications dans l'effort de guerre..."


S'adressant au Druide Noss, Delyndil lui exprima ses souhaits, bien que le ton de sa voix laissait clairement sentir qu'il n'y croyait pas trop, même si un mince filet d'espoir pouvait filtré.


" Lorsque vous aurez réunis suffisamment de tribus prête à défendre l'Anaeh...bien que je doute sincèrement que beaucoup nous rejoignent...alors peut-être pourrons-nous parlé de ce qui est à venir..."








"
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Elrendil Silad
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MessageSujet: Re: [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé]   [Etat-major]Si vis pacem, para bellum [Officiers elfes & co][terminé] I_icon_minitimeMer 22 Avr 2015 - 17:37


Il régnait au sein de la tente de commandement une atmosphère glaciale. Toujours assit sur son fauteuil, les deux mains sur chaque rebords, Elrendil écoutait attentivement toutes les prises de parole. Puisqu’aucun d’entre eux ne semblaient s’entendre sur la poursuite des événements, le capitaine de l’infanterie préféra se figer dans un silence de plomb, attendant inexorablement le moment où une parole utile sortirait. Malheureusement, ce ne fut pas le cas pour celui qui le succéda dans la conversation. Comme la fois précédente, les propos du chef noss ne firent qu’accentuer son profond désarroi quant à l’avenir de leur race. A l’entendre parler, toutes tactiques militaire étaient désuet, il suffisait seulement de foncer dans le tas en beuglant des immondices à tout va.

S’ensuivit la prise de parole du fameux druide convoqué par la dame protectrice d’Ardamir. Le noss répondit avec la même nonchalance que la sienne un peu plus tôt. Toujours aussi statique et impassible, Elrendil laissa le noss parler et ne répondit pas, ne trouvant pas cela plus nécessaire. Néanmoins, le petit spectacle orchestré par le mystérieux Daendor le remit presque d’aplomb. Elrendil sentit tout le froid lorsque celui-ci jeta un caillou ayant vraisemblablement appartenu à Eraïson. Elrendil avait presque pitié pour cet elfe qui devait avoir tout perdu, et pour qui son seul espoir passait par Aranos. Lui aussi aurait aimé avoir le capitaine à ses côtés en cet instant précis. Il manquait tellement d’officiers qu’au final cet entrevu sensé aborder toutes les questions militaires était devenue un vulgaire exutoire où les uns et les autres s’évertuaient à se lancer des piques. Elrendil ne put retenir l’elfe d’Eraïson lorsque celui-ci décida de partir, mais lui-même en aurait fait autant s’il avait pu.

Au moins, il y en avait une qui semblait vouloir faire avancer les choses. S’il avait pu être sec avec la dame-protectrice, il reconnaissait en elle une meneuse certaine. A la rigueur, Elrendil eut presque le sentiment qu’elle parlait à sa place. Mais lorsqu’elle aborda la question de l’intégration des noss dans l’armée, Elrendil grinça quelque peu des dents. Mais après tout, que leur restaient-ils à faire si ce n’est ça ? En étaient-ils arrivés si bas qu’ils devaient à présent se battre à leur côté ? Une fois de plus, Elrendil garda le silence et attendit la suite.

Le nouveau capitaine d’archerie qu’il connaissait pour avoir déjà combattu à ses côtés lors de l’opération de sauvetage du commandant Kelendil prit à son tour la parole, ne manquant pas de s’interroger sur sa soudaine promotion et sur la véritable aide des noss. Ce sur quoi, le capitaine Delyndil ne manqua pas lui aussi de lui rappeler le pourquoi de sa promotion. Les mots du capitaine étaient aussi tranchants qu’une lame de mectaris, mais pas dénués de sens. Mais lorsque Delnwë lui demanda s’il restait des archers dans le campement, Elrendil se força pour rouvrir sa bouche, lui qui aimait tant son mutisme.

-Tout le reste de l’armée royale se trouve ici. Vous retrouverez suffisamment d’archers, capitaine. Même si je ne pense pas que « suffisamment » soit le terme le plus approprié.

Aussitôt, la mystérieuse Aina devenue reine de Naélis prit la parole et confirma ses craintes lorsqu’elle employa le nom de Bol d’jiv’elgg. Une fois de plus, Elrendil se mit à grincer des dents, même si la nouvelle n’en était finalement pas vraiment. Si seulement cette pourriture drow avait pu se trouver à Eraïson, il aurait pu lui ôter lui-même la vie, mais il avait fallu que ce grand prêtre se trouve chez les hommes. Elrendil jeta un œil sur toutes les personnes présentes, sentant qu’ils n’avanceraient à rien. Il avait envie de prendre ses armes et de réunir l’infanterie pour leur ordonner une marche sur Eraïson. Finalement, le chef noss n’avait peut-être pas tort. Au lieu de s’attarder dans des débats presque inutiles, il valait peut être mieux courir tête baissée pour enfin trouver le repos.

Les propos du capitaine Delyndil ne manquèrent pas d’enterrer une fois de plus toute possibilité d’ouverture avec les humains, et même malheureusement avec les noss. En tant qu’officier, il approuvait les propos de son compère. Il n’aurait jamais fait mieux, même s’il se serait abstenu de parler sur ce ton à la reine de Naélis. Lâchant un grand soupir de fatigue, il eut l’impression que son corps était en train de s’enraciner dans le sol.

Il était néanmoins sorti de bonnes idées, dont celle de la dame protectrice qui fit de son mieux pour clore les querelles et réclamer l’unité. Elrendil vit ainsi l’occasion de sortir de son profond mutisme en faisant une dernière intervention.

-Vos mots sont justes dame Yasairaya. Si nous persistons à garder nos rancœurs, le temps des elfes sera révolu. Il monta d’un ton. Cela me coûte de le dire, mais si nous restons divisés, nous sommes voués à une mort certaine bien que cela ne me déplaise pas de sacrifier mon existence pour sauver ce qui peut encore l’être.

Un de ses mectaris apparut derrière lui comme une ombre surgissant de nulle part.

-Le conseiller d’Eraïson a été retrouvé mort à la lisière, dit-il en chuchotant.

Elrendil se leva sans attendre.

- Pardonnez-moi je dois m’absenter. Ce ne sera pas long.

Accompagné de plusieurs de ses soldats, le capitaine sortit du campement et retrouva les quelques réfugiés qui étaient arrivés en même temps que cet étrange Daendor. On lui montra ainsi le corps transpercé par une javeline qui ne pouvait indiquer qu’une seule chose malheureusement.


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