Nombre de messages : 1257 Âge : 70 Date d'inscription : 01/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 21 ans - 1m59 Taille : 1m59 Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Cécilie - Une mélodie dans les ténèbres [terminé] Dim 1 Mar 2015 - 3:30
Possessions :
Théoriquement, elle a encore le titre de Baronne et toutes les possessions qui vont avec. En plus, elle a en son propre nom, trois manoirs, l'un a Diantra, le second en Ydril et le troisième à Serramire ainsi que l'Abbaye des Espérines.
Mais toutes ces propriétés font partie d'une vie à laquelle elle a renoncé. Aujourd'hui, elle n'a qu'une poignée de bijoux en plus des vêtements qu'elle porte, du poignard de son père, d'un bâton et d'une lyre de bonne facture. Sa richesse se résume à une chevalière portant à la fois les armoiries de Missède et des de Laval, une broche florale faite d'or, de cuivre et de vermeil, et un médaillon d'or dont l'intérieur a été gratté pendant des années, limant les mots et les dessins qui qui étaient marqués.
Apparence :
Taille : 1m59
Yeux : bleu azur
Cheveux : longs cheveux roux
Jadis, elle fut une belle et douce jeune femme aux formes généreuses et au sourire serein. Aujourd'hui, la Mériale de Beaurivages a laisser place à une femme à la beauté glacée. Une peau de lait, des lèvres roses bien dessinées, des yeux d'un bleu ciel sans nuage ourlés de longs cils. Sur le papier, rien n'a vraiment changé. Pourtant, bien peu la reconnaitraient du premier coup.
Marchant seule à travers les plaines arides, même en mangeant à sa faim elle a développée une musculature fine de voyageuse, affinant sa taille et affirmant des courbes orgueilleuses. La magie la draine également, éclaircissant sa peau de nordienne et la gardant d'une blancheur presque maladive malgré le soleil. Veillant à rester propre et à ajuster au mieux ses vêtements, elle n'est plus pomponnée ou parfumée. Les coiffures complexes ont cédé la place à une crinière sauvage qui glisse jusqu'à ses cuisses, bien entretenue mais rarement apprêtée. Leur couleur châtaine tire désormais sur un roux vif sous le soleil d'Ithri'Vaan, mais elle les couvre parfois de pigments noirs lorsqu'elle change d'identité au fur et à mesure de ses voyages.
Lorsqu'elle ne joue pas un rôle, son port gracieux et noble est devenu orgueilleux et distant. D'une froideur glaciale, ses yeux anciennement aveugles, fixent maintenant les choses avec neutralité sans dévoiler leur pensées. Avare de paroles, elle préfère écouter, regarder, apprendre et comprendre. Mais tout cela disparait dès qu'elle en a besoin, ou envie. Son visage peut alors s'animer d'une grande candeur et sa langue acerbe s'agiter en de volubiles réparties. Son maintient et ses expressions suivent à la perfection les jeux de dupe dont elle use quotidiennement.
Personnalité :
Elle fut une jeune fille douce, timide, soumise à la tradition, bienveillante, responsable, aimante et soucieuse du bien-être de ses proches. La vie ne fut pas tendre, mais elle résista et le destin lui offrit des titres et des terres. Elle fut une baronne pieuse et vertueuse, fervente de Néera, prônant par l'exemple la tolérance et la douceur maternelle de la DameDieu. Dans l'adversité, elle était droite. Elle n'avait qu'une parole, préférant souffrir mille mort que de la renier. Elle protégea son peuple contre la guerre, le froid, la famine, donnant de sa personne et sacrifiant son propre bonheur.
C'est dans cette profonde bonté, cette douceur maternelle et cette volonté de bien faire que germa son actuelle noirceur. Chaque évènement retirait une pierre du solide édifice. En l'espace de deux ans, son père tenta d'assassiner le grand amour de sa vie, un gueux qui le sauva en y laissant la vie quelques jours plus tard parce qu'il restait le père de son aimée. Son second mari périt. Son troisième mari lui offrit un livre nisétien maudit, tendant à faire d'elle une force vengeresse et paranoïaque, brisant la confiance qu'elle avait en ses proches. La trahison et la tyrannie hantaient la politique péninsulaire, fauchant son troisième mari. Son père tenta de l'assassiner, elle. Sa mère et sa cousinent furent emportées par l'hiver. Puis elle partit jusqu'en Nisetis pour aider les clergés de Néera et Tyra à sauver des Souffles égarés, traversant le désert loin de tous ses proches, laissant derrière elle son fils d'un an pour le bien commun. Et lors du rituel qui mit fin à leur pèlerinage, elle sentit un néant absolu tenter de l'engloutir.
L'ultime goutte d'eau qui la fit basculer fut une rumeur. Alors que son expédition avait sauver le monde en prenant tous les risques. Après la mort de plusieurs de ses compagnons, une rumeur s'étira de Zurthanie aux Wandres en passant par l'Anaëh. Cécilie de Missède était une nécromancienne à la tête d'une kabbale, elle était la cause du dérangement du royaume des morts et avait invoqué un monstre géant près de Nisetis. En Ithri'Vaan, son nom se retrouva synonyme de danger, de blasphème et d'actes de plus en plus horribles. Sa volonté érodée par la vie et corrompu par son livre nisétien cessa de se battre.
Le bien, l'honneur, les traditions, ne sont que des absurdités qui empêchent de profiter de la vie. Elle a expérimenté la trahison et le deuil sous toutes leurs formes. Elle sait qu'on n'accomplit rien, qu'on ne possède rien et qu'on ne garde rien en se montrant bienveillant.
Aujourd'hui, elle ne reconnait plus ni loi, ni maître et considère les dieux comme des simples bouches voraces qui attendent de dévorer les mortels au jour de leur mort. Elle est persuadé que le néant qu'elle a sentit lors du rituel au Cercle de Pierre à Nisetis est l'unique vérité. Après la vie, il n'y a rien. C'est pour ça qu'aucun Souffle ne revient jamais du Monde des morts. Il n'y a pas d'après-vie paradisiaque, pas de possible réunion avec ceux que l'on a aimé. Il n'y a que la vie. Et elle compte bien en profiter à jamais.
Obsédée par l'idée d'immortalité, elle amasse le savoir et la puissance de toutes les façons possibles et a accepté de lier définitivement sa vie à la magie du Livre des Lamentations, tuant chaque ennéade pour maintenir sa puissance. Depuis lors, elle mange, tue, vole, viole, détruit, et manipule sans le moindre remord. Elle fait tout pour trouver le secret de l'immortalité et à défaut, elle fait simplement ce qu'elle a envie quand elle en a envie. Elle n'accorde que mépris aux prêtres, qu'importes leurs dieux et une haine viscérale envers tous les représentants de la morale et de la tradition péninsulaire.
Sa vie s'articule donc autour de deux buts dévorants : trouver un moyen d'atteindre l'immortalité et bruler la chandelle par les deux bouts.
Capacités magiques :
Ancienne magie:
Cécilie était doté d'un ressentit magique inné, découvert par un mage de cour à Missède un peu avant ses dix ans. Par la suite, elle a passé plus de dix ans à affiner sa perception de la magie, sa volonté, sa concentration et les exercices de bases des apprentis avant leur première tentative de lancer de sort. Prudente à l'excès en ce qui concernait l'art, elle ne tenta rien avant de retrouver son mentor, des années plus tard à Lourmel, alors âgée de près de vingt ans. Ces bases extrêmement solides lui ont permis d'avoir une grande finesse dans l'interprétation de l'état des protections mentales de chacun, à la limite de l'empathie. Au lieu de percer frontalement les défenses dans un concours de volonté comme beaucoup de mage, elle préfère trouver ou provoquer des failles pour s'y engouffrer sans que la personne n'en ai parfois conscience.
Mage douée, elle s'est consacrée à l'exploration de l'esprit humain, de ses émotions, de sa mémoire et de ses sensations. Elle ne peut envahir qu'un esprit à la fois, mais une fois à l'intérieur, elle joui d'une puissance et d'une liberté particulièrement importante.
Sa magie repose sur la musique. Elle perçoit les flux et les esprits qu'elle cible comme des mélodies. Pour incanter, elle se concentre sur les cordes de la trame qu'elle souhaite faire vibrer. A l'origine, ses mains dansaient comme si elle jouait de la harpe et elle était obligé de chanter pour rester concentrer mais avec le temps, ses petits rituels sont devenus moins contraignant.
Depuis l'an 9:XI, Cécilie possède un antique livre Nisetien nommé le Livre des Lamentations. L'encre du livre est mélangée à de minuscules cristaux et l'entièreté de l'ouvrage est un bijou de façonnage, créé par la magie perdue de Nisétis. Basé sur la nécromancie de l'âme et créé par une kabbale de mage décimée par les drows, son objectif premier était de détruire la société eldéenne de l'intérieur. Il tend à corrompre son hôte et à le rendre dépendant, exigeant toujours plus de sacrifices contre un pouvoir magie de plus en plus grands, menant à des génocides et des catastrophes phénoménales.
Pendant deux ans, Cécilie a puisé dans son pouvoir pour éviter de sombrer dans la dépression à cause de deuils successifs. Elle s'est raccroché à lui comme un ami fidèle jusqu'à ne plus pouvoir s'en passer et ne se rendit pas compte qu'il corrompait sa vision bienveillante du monde. Il lui apportait paix intérieur et puissance magique contre une rétribution progressive. D'abord des psaumes nisétiens, puis un accès à son esprit, puis du sang et enfin elle l'accueillit dans son corps lors de chaque acte magique, l'encre et les cristaux passant sous sa peau pour se nourrir d'elle. Grace à lui et à la façon dont il dévora l'énergie des autres participants du rituel de Nisetis, Cécilie réussit à attirer l'attention de Tyra elle-même. Mais interrompue par la puissance divine, le rituel lui échappa complètement.
Le livre de papier disparut sous les griffes du Karkal abyssal. On pense qu'il a sombré dans l'abysse d'où le monstre est sorti mais personne n'en a la certitude. La magie, qui était alors au plus fort de son potentiel, s'accrocha au corps de la magicienne et s'y encra. Incapable de pratiquer sa magie habituelle, elle tenta de trouver un moyen de se débarrasser de cette magie nisétienne jusqu'à la fin de l'an 12:XI, mais sans succès. Puis, à travers quelques péripéties, elle choisie d'embrasser pleinement sa nouvelle nature, renonçant du même coup à son passé de mage de l'esprit.
Aujourd'hui, elle est en symbiose avec la magie des Lamentations et elle en comprend une part du fonctionnement. La trame de la Magie, qu'elle percevait jadis comme un entrelacs complexe de mélodies virtuoses, a changée. Plus de musique. Plus d'empathie, d'émotions, de sentiments. Elle n'est plus capable d'influer sur les sensations ou les émotions d'une personne.
Elle sent les flux de magie comme des courants de chaleurs et de sensations physiques. Les créatures conscientes capable d'utiliser la magie (comme les humains, les nains, les fées ou les loups sages) sont autant de pulsations étranges, les autres des rythmes bien moins forts et égaux. Cécilie pense que chaque pulsation représente une âme, une identité mystique que d'autres appellent Braise ou Souffle, et associe leurs particularité à des état d'emportement, de paix ou de corruption.
Son focalisateur est l'encre cristalline qui coule dans son corps et si elle n'est pas visible en temps normal, plus elle pratique la magie de façon intensive, plus les écritures multicolores qui couvraient les pages du Livre réapparaissent sur sa peau. Le contact du sang sur la peau de la magicienne les rend également visibles jusqu'à ce qu'elle sèche.
En plus de ce changement de perception, la seule magie qu'elle peut utiliser à présent est celle de l'âme. Grâce aux Lamentations, elle progresse rapidement et dispose d'une puissance et d'une concentration inhabituelle pour son âge, mais il faudra du temps pour combler les lacunes qu'elle a sur la théorique de la nécromancie. A terme, elle peut développer les pouvoirs d'une spirite accomplit : repérer et guider les âmes, établir une forme de communication, attirer leur attention ou les forcer à venir à elle. Elle pourra également d'un point de vue plus nécrotique arracher l'âme d'une personne, créer des goule, contrôler des morts vivants ou empêcher une âme de trouver le repos en l'enfermant quelque part. Pour l'instant, elle n'utilise que le pouvoir de suggestion propre aux nécromants spirites : le pouvoir d'imposer sa volonté à d'autres âmes. Généralement utilisé sur les goules pour les obliger à agir selon la volonté du mage, peu de gens non-pratiquants savent que cela peut être utilisé sur les vivants. L'opération est cependant beaucoup plus difficile car chaque vivant à une capacité de résistance et une fragilité de très loin supérieur à celles des âmes brisées utilisées pour la nécromancie. A noté tout de même que le simple fait de toucher l'essence d'une personne vivante est un acte extrêmement intime et lourd de conséquences. Si cet art n'est pas utiliser avec grande précotion et un crtain degré de confiance, en plus de provoquer une peur atroce, une sensation de mort imminente ou quelques troubles à long termes, cela peut aussi être extrêmement douloureux et traumatique.
En contre partie, une sensation de faim la tenaille et elle doit récupérer assez d'énergie pour nourrir l'aberration nisétienne qui sommeil en elle. La magie tend à conserver son corps dans son état d'origine comme elle le faisait avec le Livre, mais elle a besoin d'au moins l'équivalente d'une vie par ennéade pour rester en bonne santé. Pour nourrir cette sombre parti d'elle, elle se lie magiquement à l'âme d'une personne et en dérobe l'énergie, comme le ferait un sortilège raté. La mort ne survient pas avant au moins une minute. Elle peut également utiliser cette particularité pour renforcer ses pouvoirs durant un court laps de temps
Si elle ne peut pas trouver de quoi rassasier la magie des Lamentations, cette dernière la consume de l'intérieur. Elle est épuisé, affaiblit et sa mémoire est peu à peu rongée. Elle n'a à ce jour aucun moyen de savoir combien de ses souvenirs ont déjà été dévorés par ce biais.
Histoire
Histoire de famille
Cécilie est l'héritière d'une très longue lignée de petit seigneurs péninsulaires remontant à la fondation du royaume. Originaires du Sud, ils se sont établis à Missède et n'ont plus bougé de leur chatelainerie de Chiard. Aimés par leurs vassaux, soucieux de leur peuple et néérites extrêmement pieux descendant de Sainte Alienor, les de Laval sont tombés en disgrâce un peu avant l'an 900:X. Leurs suzerains, les de Missède, se sentaient menacés par leur pouvoir grandissant et ce furent les vassaux des de Laval eux-même qui leur évitèrent de tout perdre. Ayant échoués à défendre leur fief faces aux armées baronnales, les de Laval se réfugièrent chez les de Beaurivages, vassaux et amis de longues dates. Ces dernier leur offrirent de reprendre le fief de Beaurivages et de garder la suzeraineté du reste de leur ancienne chatelainerie contre une alliance. Les de Laval acceptèrent et jurèrent sur l'honneur qu'ils rendraient Beaurivages à leurs légitimes seigneurs dès que Chiard serait de nouveau entre leurs mains. Les de Missède, satisfait d'avoir prit possession de la plus grande ville portuaire et de la flotte qui allait avec, pardonna publiquement les de Laval et c'est ainsi que la famille commença a diriger la chatelainerie depuis Beaurivages. Les années s'écoulèrent sans qu'ils ne puissent tenir leur promesse, jusqu'à la naissance d'Arnaut de Laval, près de soixante-dix ans plus tard.
Dernier de trois fils et élevé en commerçant, le jeune homme hérita brusquement lorsque son père et ses deux frères périrent en l'espace d'un an : les deux premiers de maladie et le troisième de noyade dans un naufrage, alors qu'il partait à Soltariel pour son mariage.
Arnaut de Laval se retrouva donc à la tête de sa famille à 20 ans à peine en 982:X, sans épouse et avec une sœur de trois ans sa cadette: Eulalie. Malgré tout, il réussit le tour de force de faire prospérer son fief, en partit grâce à l'union bien heureuse de son unique sœur avec l'Ambassadeur de Chiard : Renard d'Orman. En seulement quelques années, il gagna une réputation d'homme fort habile en affaire et ayant un avenir prometteur dans la noblesse.
C'est cette excellente réputation qui lui valut d'épouser Mathilde de Lourmel à l'été de ses 23 ans en 985:X. Seconde née, elle n'avait que peu de chances d'hériter, mais la famille originaire de Serramire était aussi prestigieuse que prospère. Il n'aurait pu rêver mieux.
Du moins, c'est ce qu'il croyait en échangeant ses vœux. Mais la réalité fut un peu plus difficile. Deux ans après le mariage, il n'avait toujours aucun héritier. Mathilde avait fait deux fausses-couches près du terme. Affaiblie, la pieuse jeune femme mis enfin au monde leur héritière en Favrius 988:X. Selon la loi Missèdoise, le sexe du premier né n'avait pas d'importance pour l'héritage, elle serait donc celle à qui échoirait le titre quoi qu'il arrive. Une grande fête eu lieu et l'enfant fut placée sous la protection de la cousine d'Arnaut, la Haute-Prêtresse de Néera Iris d'Arosque en personne. Elle reçu le nom de Cécilie en l'honneur de la prêtresse qui avait aidé sa mère à la porter à terme, Hilde pour une illustre ancêtre Lourmelloise et Aliénor comme toutes les femmes de la famille, pour rappelée la Sainte à l'origine de leur lignée.
L'enfance de l'art
Cécilie était un bébé fort et plein de vie. Mathilde retrouvait sa joie de vivre. Arnaut était enfin comblé et les dieux semblaient sourire à leur famille... Jusqu'à ce que le comportement de la petite fille ne commence à inquiéter les habitants de la forteresse blanche. Elle gazouillait au moindre bruit, tournait la tête quand on lui parlait, mais elle ne semblait pas percevoir les objets autour d'elle. Ses grands yeux d'un bleu azur, bien que souvent clos, semblaient parfaitement normaux... et pourtant Cécilie était aveugle.
Des prêtres vinrent de tous les coins de la péninsule. La Haute-Prêtresse de Néera en personne ne put rien y faire. Désespérés, Arnaut et Mathilde firent même appellent à des marabouts, mais la fillette ne retrouva jamais la vue. Le premier anniversaire de sa fille fut comme un coup de massue pour Arnaut qui perdit tout espoir de guérison. Il était clair que Néera avait maudit Cécilie pour le punir lui ou ses ancêtres. Il priait chaque jour un peu plus et refusait désormais de voir sa propre fille. Il cessa de rire et commença a vivre selon des préceptes religieux stricts, entièrement dévolu à son devoir.
Par peur que son époux ne commette l'irréparable, et peut-être pour échapper à la culpabilité, Mathilde se résolut à envoyer sa fille en gouverne dans leur petit palais de Missède. Par peur que sa fille n'attire le mauvais œil sur d'honnêtes gens à cause de sa malédiction, la dame envoya discrètement ses gens dans les bordels de Langehack pour trouver une putain qui aurait tout juste accouchée, suffisamment jeune et maléable pour être reconnaissante. Madeline et sa fille, Rose, furent arrachées à un bordel d'une ville de campagne pour être ramenées à Missède. L'ancienne putain devenue nourrisse reçue un minimum d'éducation, Cécilie lui fut confiée et il fut décidé que Rose serait élevée et éduquée avec elle pour devenir ses yeux une fois qu'elles seraient plus grandes. Un tel arrangement avec une fille de basse extraction assurerait à l'une un avenir entretenu et à l'autre une âme damnée qui ne la trahirait pas.
Cécilie passa ses premières années entre les murs du palais de Missède. Mathilde faisait de rares voyages pour voir sa fille, mais son existence même était devenue un tabou familiale. Rose fut le seul enfant qu'elle côtoya. Elles vivaient et apprenaient ensemble. L'une le solfège, l'autre la lecture.
En 992:X, Cécilie avait déjà quatre ans lorsque sa mère mit au monde un deuxième enfant : Gaël. Cette fois, les guérisseurs le gardèrent à l'œil. Ils le suivirent pas à pas durant des mois, mais non. Le petit Gaël était... Parfait. Arnaut put enfin se réjouir et le nom de Cécilie reparut pour la première fois sur ses lèvres. Après des mois de diplomatie de la part de Mathilde, il accepta même de passer les deux mois d'hiver à Missède à chaque cycle saisonnier, laissant leur domaine à son plus cher ami, Clarence de Beaurivages, pour réunir la famille.
Cécilie découvrit donc un semblant de vie de famille hivernale à l'âge de six ans, en 994:X. Elle passait un temps fou avec sa mère et son frère, son père acceptant sa présence sans véritablement la prendre en compte. Mathilde multiplia même ses voyages pour que ses deux enfants se connaissent.
En parallèle, la jeune fille développait un don incroyable pour la musique et une mémoire tout aussi surprenante. L'histoire, la géographie, la rhétorique, l'étiquette, la théologie, l'arithmétique... Rose passait tout son temps à lui lire tout ce qui lui tombait sous la main et elle passait des ennéades entières à l'écouter écumer les rayonnages de la Bibliothèque de Missède. Le fait qu'elle ne puisse relire seule les passage qui l'intéressaient la poussèrent à exercer sa mémoire et à aiguiser sa capacité d'analyse au fil de l'eau. Tout le temps qu'elle ne passait pas à se gorger de savoir, elle l'offrait à sa harpe. Comme elle ne pouvait ni broder, ni filer, ni tenir une maison, on attendait d'elle qu'elle puisse au moins divertir la maisonnée... Ou on en ferait une prêtresse qui saurait accompagner pieusement les messes quotidiennes. Arnaut l'aurait déjà mise au couvent s'il ne considérait pas sa maudite engeance comme un blasphème vivant. Les facilités de la fillette poussèrent Madeline à trouver les meilleurs musiciens de la ville pour poursuivre plus loin son éducation.
Un peu après les neuf ans de Cécilie, en 997:X, trois petites filles arrivèrent d'un coup sous le toit des de Laval. Mathilde venait de donner naissance pour la troisième fois, certes, mais les deux autres étaient des cousines de Serramire, des jumelles nommées Lyanna et Maélyne de Lourmel. Colombe, la sœur de Cécilie, était de faible constitution, Mathilde ne reparti donc pas tout de suite de Missède. Les deux fillettes restèrent avec elle et on apprit à Cécilie qu'elles étaient là pour deux ans. Un peu plus âgées, les jumelles accueillirent pourtant Cécilie à bras ouvert. Le naturel éveillé et mature de la petite aveugle combla assez bien le retard.
La présence des jumelles de Lourmel et leur séjour prolongée à Missède souda davantage la famille de Laval. Cécilie retrouvait véritablement sa position de jeune fille de la maison et d'aînée par rapport à son frère. Cécilie se lia avec Maélyne et Lyanna comme jamais elle ne se lia à ses frères et sœurs. Elles devinrent parties intégrantes de sa famille de cœur, comme pouvait l'être Rose, et contrairement à tous ceux que les fillettes s'amusaient à berner, Cécilie n'avait aucun mal à les différencier. Leurs caractères différaient chaque jour un peu plus. Si Maélyne la traitait comme une égale, Lyanna avait tendance à vouloir simplement la protéger. C'est avec ses deux cousines qu'elle a vécu ses plus grandes aventures de jeunesse. Sa première sortie du palais. Quelques rencontres imprévues. De quoi faire battre le cœur de la jeune fille recluse qu'elle était.
Son assiduité, sa maturité et sa curiosité presque maladive portèrent l'un de ses professeurs à parler d'elle a un mage de la cité. Ses parents ne s'y opposèrent pas et elle commença a apprendre à pratiquer la magie de l'Immatériel à bas bruit à l'aube de ses dix ans.... Mais n'eut que le temps d'aborder quelques principes théoriques avant qu'une épidémie ne se déclare. L'ensemble de la famille reparti alors à Beaurivages et, mis à part quelques mois de cours avec un mage de seconde zone, Cécilie continua à répéter les bases et à entrainer sa perception à travers des entrainements personnels et des livres poussiéreux décryptés par Rose.
Premiers amours et vie paisible
Lorsque Cécilie arriva pour la première fois dans le domaine familial, elle avait 11ans. La forteresse blanche était perchée sur un à-pic en bord de mer, légèrement à l'écart de la petite ville portuaire qui avait fleuri sous son influence. On ferma donc les portes pour endiguer la maladie. Pendant près d'un an, le fort de Beaurivages vécu en relative autarcie, obligeant surtout les enfants à rester cloitré dans les salons, les cours et les chemins de ronde. Le Voile passa sans que la jeune fille ne comprenne ce qui terrifiait tant les autres et elle n'en garde pas un souvenir particulier.
Le fait de ne pas pouvoir sortir ne gênait pas non plus Cécilie, bien trop occupée à trouver ses marques dans ce nouvel environnement et a apprécier les nouvelles choses comme l'air marin qui déferlait dans sa chambre ou l'écho particulier que produisait sa harpe dans la grande salle. Le fort résonna de musique comme jamais. Mais ses cousines semblèrent beaucoup en souffrir et cela lui pesait en retour.
Lorsqu'enfin le fort rouvrit ses portes, ce fut une libération. Maélyne et Lyanna étaient plus intenables que jamais et Cécilie était de toutes leurs bêtises... Toutes celles qu'elle pouvait commettre en tout cas. Son frère et elle partageaient une véritable complicité malgré les efforts de leur père pour les pousser à se détester. Suffisamment âgée, Cécilie comprenait qu'elle était l'héritière légitime mais ne s'en préoccupait pas vraiment. Elle continua à se passionner pour les arts. Tout en poursuivant ses études nobiliaires, elle commença a être connue à Beaurivages pour sa voix magnifique, ses morceaux de harpe virtuoses et ses textes touchants. Plusieurs fois, on lui demanda même de venir jusqu'à Missède pour se produire à un évènement.
A quatorze ans, en 3:XI, elle demanda à retourner vivre à Missède la moitié de l'année pour continuer à s'investir dans son art. La présence des jumelles n'était plus suffisante pour calmer les tensions qui s’instauraient entre elle son frère et son père. Cette nouvelle vie mondaine changea profondément la timide jeune fille. Les nobles la courtisaient. Les hôtes les plus festifs l'invitaient. Elle se retrouva brusquement au milieu d'une attention chaotique faite de robes, de parfums, de présents et de mots doux. Naïve, elle apprit durement que les trahisons n'existaient pas que dans les contes. La réputation, les rumeurs, l'art de la répartie, elle apprit les codes de ce nouveau monde sous l'aile de la bienveillante Madame de Clairmont, une noble passionnée de musique qui l'avait introduite dans le grand monde. Un soir, un admirateur lui offrit un couple de Mériale en la remerciement de sa prestation, à partir de ce jour, on la surnomma la Mériale de Beaurivages.
A l'aube de ses seize ans, en 5:XI, alors même que Maélyne et Lyanna venaient de repartir pour leur Lourmel natale, Cécilie retourna pour un an à Beaurivages. Leur présence et leur joie de vivre manquaient énormément à la jeune fille. Elles maintenaient le contact par lettre, mais c'était si différent... La vie à Beaurivages surtout était devenue morne. C'est alors qu'elle rencontra Alexandre, un jeune noble des Deux-Havres qui lui fit tourné la tête. Elle se rendit compte par hasard qu'il n'était pas sincère, heureusement avant que les choses ne dérapent au delà de ce que la décence réprouve. Et avec cette découverte, les restes de sa naïveté s'écaillèrent. Elle portait désormais un regard très clair et objectif sur le monde et sur l'insignifiance qu'elle pensait avoir.
Départ pour le Nord
Consciente de ses devoirs, elle voyait son père préparer Gaël à la succession, mais elle voyait aussi son frère devenir de plus en plus chevaleresque et grandiloquent. Intimement persuadée qu'il ne ferait pas un bon seigneur, elle refusa de renoncer à son droit d'ainesse et retourna vivre seule à Missède, dans le palais familial. Elle avait tout juste dix-sept ans.
Courtisée et appréciée en tant qu'artiste, elle savait qu'elle ne ferait jamais un beau mariage si ce n'était avec un arriviste qui en avait après ses titres. La pression familiale était de plus en plus forte, même à distance, et elle savait également être un poids pour les siens. La Malédiction de Néera la poursuivait encore et avec son intérêt pour l'art, sa famille pouvait bien la prendre pour une dévote d'Arcam. Aussi cherchait-elle discrètement une place de conseillère auprès d'un seigneur, espérant se forger des contacts et renforcer les compétences qu'elle mettrait un jour au service de son fief.
Elle en profita également pour rendre visite à ses cousines Lyanna et Maélyne à la fin de l'an 7:XI. Alors âgée de 18 ans, sa réputation de musicienne et l'appui de ses cousines lui valurent quelques invitations dans les cours des environs. Maélyne lui demanda également de faire une apparition à Etherna de sa part. Bien lui en prit puisque Jérôme de Clairsac proposa à la demoiselle de s'installer au château comme musicienne officielle de la cours... et il la garda proche de lui pour la consulter officieusement sur les affaires commerciales et diplomatiques de la région. Ils devinrent si proche qu'elle le suivait dans tous ses déplacements entre Bastylle et Etherna.
Lorsqu'elle apprit la maladie de Lyanna, elle se rendit tout de suite à Lourmel et y resta plusieurs ennéades. Cécilie s'efforça d'être là pour ses cousines dès qu'elles en avaient besoin l'une ou l'autre... Jusqu'aux funérailles. La disparition de Lyanna fut très dure pour Cécilie, mais voir l'état de Maélyne était presque aussi terrible. D'autant plus lorsqu'on apprit que sa sœur avait été empoisonnée.
Cécilie fit plusieurs allé-retour entre Etherna et Lourmel au début de l'an 8:XI, mais Jérôme l'encouragea à retourner à Lourmel le temps qu'il faudrait pour soutenir Maélyne et au passage rétablir la paix qui menaçait de s'écrouler entre Etherna et Serramire.
Intendante de Lourmel
Lors du voyage qui la mena pour la dernière fois d'Etherna à Lourmel, le convoie de Cécilie fut attaqué par des bandits et aidé par un bucheron Oesgardien du nom de Jindanor, un colosse de plus de 2m de haut qui brilla autant par sa férocité que par sa bienveillance. L'homme offrit une gravure de fleur à la demoiselle comme souvenir de leur rencontre, puis leurs chemins se séparèrent.
Une fois sa mission de messagère accomplit et ses valises posées au chateau de Lourmel, Cécilie s'investit de plus en plus dans la ville. Elle prêta tout particulièrement attention au temple et aux orphelins, se renseignant sur la guerre qui sévissait bien trop près au Nord. Peu à peu, elle devint un véritable appui pour Maélyne, nouvelle Dame de Lourmel depuis la mort de sa sœur. Encore chancelante et prise dans des problèmes diplomatiques qui dépassaient les frontières de son fief, Maélyne, nomma Cécilie intendante de Lourmel, lui permettant de parfaire son éducation de future Dame.
Dans le même temps, la jeune Missèdoise croisa de nouveau Jindanor. L'homme était en recherche d'une situation plus stable que celle du Bucheron en Aduram et, pour le remercié, elle lui proposa d'entrer dans sa garde personnelle. De protecteur, il devint un ami. Il lui sauva plusieurs fois la vie face à des bandits et donna presque sa vie pour la défendre lors d'un rapt organisé par des Wandrais. De fil en aiguille, les deux jeunes gens avouèrent leurs sentiments. Leur rang les séparaient et jamais Cécilie ne se serait abaissée à s'offrir avant le mariage, mais ils ne pouvaient imaginer vivre loin l'un de l'autre.
Jindanor ne pouvaient pourtant pas se satisfaire de ce demi bonheur. Il partit du jour au lendemain pour guerroyer à Amblère et repousser les drows pendant qu'elle prenait soin de la ville de sa cousine. Pour contrôler ses angoisses, Cécilie plongea à corps perdu dans la magie de l'esprit, s'entrainant dès qu'elle avait une seconde de libre et pendant chacune de ses longues insomnies. Elle outrepassa ses capacités plus d'une fois et ne dut sa survie qu'à l'aide de son mentor qui était venu la rejoindre quelques mois plus tôt dans le Nord.
Jindanor revint à la fin de l'an 8:X, adoubé dans la boue d'Amblère par les Chevaliers de l'Ordre du Calice, et malgré le traumatisme de la guerre contre les nécromans, la première chose qu'il fit, fut de poser un genou en terre pour demander Cécilie en mariage. Elle accepta sans même une pensée pour son père.
Elle aurait dû.
De son côté, Arnaut avait trouvé un bourgeois nouvellement anoblit et fait baron dans le chaos qui régnait en l'absence de véritable roi. La main de Cécilie était promise au Baron de Nelen, Enrico di Montecale. Gaël l'apprit à sa sœur lors d'une visite, mais quelques jours après son arrivée, une tempête frappait la petite ville et Maelyne disparaissait. Dans le chaos, Cécilie prit les choses en main, organisant les secours puis les soins et prouvant ses capacités de dirigeante. Jindanor fut emporté par la rivière en sauvant Gaël et durant quelques heures, Cécilie cru sa cousine et son amour morts tous les deux. Maélyne reparue, mais, trahie par ses conseillers, fut mortellement poignardée et sa fille de six ans jetée du haut d'une tour. Tandis qu'elle luttait, entre la vie et la mort, Jindanor ressurgit à son tour, blessé mais bien en vie. Bouleversée, Cécilie rendit les armes et s'abandonna à son fiancé. Son innocence aurait été définitivement perdue si son frère de les avaient pas interrompus, promettant à Jindanor un duel à mort dès que son suzerain l'aurait autorisé.
Maélyne se remis finalement, mais sa mémoire resta vague pendant des ennéades. Cécilie resta donc auprès d'elle, cherchant toujours un moyen d'échapper honnêtement au mariage que lui avait prévu son père, sans succès. Les deux dames se rendirent à la Grande Lice de Serramire en Karfias de l'an 9:XI, tournois donné en l'honneur de la fin de la guerre. Là-bas, Maélyne retrouva la mémoire, libérant Cécilie et la condamnant du même coup. Sur la rive du lac qui bordait le palais, Jindanor redemanda la jeune Missédoise en mariage et elle accepta de nouveau. Les jeunes gens échangèrent leurs vœux sous la lune, sans prêtre ni cérémonie, et le jeune homme jura de rester près d'elle, même si elle ne pouvait être uniquement à lui. En gage de leur amour, il lui offrit une broche florale constituée d'or, de cuivre et de vermeille dans laquelle il avait mis toute ce qu'il possédait. Une poignée d'ennéades plus tard, la mort dans l'âme, Cécilie quittait le Nord, pour aller se marier à Diantra.
Baronne de Nelen
Le mariage donna lieu à une belle fête... Si belle que les deux mariés se saoulèrent au point de ne pas être capable de quoi que ce soit durant leur nuit de noce. Ni l'un ni l'autre ne voulait de ce mariage. Cécilie en aimait un autre et Enrico était un noceur à la réputation sulfureuse qui se trouvait être étonnamment honorable. Il préférait de loin courir les femmes, mais il avait trop d'honneur pour trahir une épouse. Ces mauvaises hospices se confirmèrent lorsque, le lendemain du mariage, Enrico apprit la mort de son frère et qu'Iris d'Arosque apporta à Cécilie la preuve que Jindanor descendait d'une famille noble déchue d'Oesgard, les Bärvelike, ce qui l'aurait rendu tout à fait acceptable aux yeux du père de cette dernière.
Le mariage des jeunes gens ne devait duré que deux mois, durant lesquels l'union ne fut jamais consommée. Jindanor resta le chevalier personnelle de Cécilie, attendant avec impatience qu'il prenne fin, ce qui fut finalement le cas à cause d'une guerre de succession Missèdoise.
Comtesse de Missède
En effet, tandis que Cécilie convolait en juste noces, le Comte de Missède Théobald de la Courcelle sombrait dans la maladie. Le jeune homme n'ayant pas d'enfant, les deux seules familles qui pouvaient prétendre à sa succession étaient les d'Ethin et les de Laval. Hors, l'assassinat de l'héritier d'Ethin fut imputé à Arnaut de Laval, et ainsi commença une lutte intestine.
Les choses furent finalement démêlées par Ernest d'Ethin, dernier né de la fratrie qui se trouva avec le titre de Seigneur d'Ethin à la mort de son grand-père, lui aussi assassiné. Il trouva le coupable, l'un de ses propres vassaux, et empêcha une marche militaire sur Beaurivages, pendant que Cécilie revenait en catastrophe à Missède pour calmer les choses de son propre côté. Pour éviter la guerre, Ernest demanda à Cécilie de défaire son mariage pour l'épouser lui. Appuyant cette idée, le Conseil de Missède menaça de lui retirer son droit d'héritage si elle restait marié à Enrico. Rusée, la jeune femme les pris aux mots et fit défaire son mariage pour non consommation, non pour épouser Ernest, mais pour épouser Jindanor.
Une fois son mariage défait, elle revint chez elle, mais Jindanor avait rendu son dernier souffle le matin même. Arnaut avait été attaqué par des nobles belliqueux et malgré le froid entre la jeune femme et son père le Chevalier avait donné sa vie pour lui permettre de fuir. L'esprit de Cécilie manqua de se briser, mais elle décida plutôt de tout faire pour que jamais la guerre ne fasse souffrir son peuple. Elle accepta la proposition d'Ernest et devint Comtesse de Missède en Verimios de l'an 9:XI, prenant au passage le nom de "de Missède". Son mari lui offrit en cadeau de mariage, un antique livre de magie Nisetienne nommé le Livre des Lamentations. Arnaut, convaincu que la malédiction qu'elle portait condamnerait leur peuple, tenta de l'assassinée avant son investiture et fut jeté en prison à St-Aliénor. La nouvelle de la mort de Maélyne arriva quelques ennéades plus tard, poussant Cécilie à se perdre dans le travail.
Ensemble, Ernest et Cécilie stabilisèrent Missède et remirent Langehack dans le droit chemin malgré l'assassinat de sa duchesse, en usant d'autant de ruse que de piété. Ils récupérèrent Edelys, s'occupèrent des réfugiés de guerre et offrirent le fief entier au culte de Néera. Ils protégèrent, pacifièrent et restituèrent Diantra à la couronne avec l'aide de Soltariel et obtinrent le pardon du régent Cleophas d'Angleroy.
Hélas, le Livre des Lamentations était imprégné d'une magie néfaste. Plus Cécilie l'utilisait pour contenir son chagrin, plus il prenait de l'emprise sur elle, la poussant à la paranoïa et à l’intransigeance. Ernest disparu avant la fin de l'hiver et aucune battue ne retrouva sa trace. Cécilie apprit dans la foulé qu'il avait séquestré la jeune duchesse de Langehack, Linaëlle de Lancrais. Horrifiée, elle libéra la jeune fille et la traita comme sa fille, utilisant tout son savoir et toute sa magie pour l'aider à dépasser ce cap difficile. Son fils, l'héritier de Missède, Maël, naquit en Barkios de l'an 10:XI. et ne connu jamais son père. Un mois plus tard, le régent fut déclaré félon, ses décisions annulée et Missède, malgré sa richesse et ses choix paisibles, fut rétrogradée au titre de Baronnie et lourdement imposée pour les années à venir.
Le Souffle Prisonnier
Ereintée par les trahisons, le deuil et la magie maligne du Livre des Lamentations, Cécilie décida de se retirer quelques temps, lorsqu'elle rencontra Jenna, la Gardienne de Néera, qui lui apprit avoir déceler un présage inquiétant. La Sainte femme disait que l'esprit de Maélyne l'avait visité et qu'il n'arrivait pas à trouver le chemin du royaume de Tyra. Cécilie n'hésita que pour son fils, mais décida de se mettre au service des clergés de Néera et Tyra. Quelque chose empêchait les Souffles d'accéder au repos et il fallait trouver quoi.
Une expédition fut organisée vers les Piliers de la mort, cet endroit près de Nisetis où la porte du royaume des de Tyra s'était soit-disant ouverte pendant le Voile. Sur le chemin, ils consulteraient une guilde de mage estréventine pour tenter de comprendre ce qui se passait, puisque nul en Péninsule ne semblait savoir. Au début, de lourds renforts des clergés étaient prévus, mais ils s'embourbèrent dans la diplomatie et les démarches nécessaire pour traverser d'autres pays sans déclencher de guerre. Cécilie confia donc son fils à son frère qu'elle nomma Régent de Missède avant de partir presque seule. Son principal soutient vint des étrangers qui se joignirent à elle plutôt que des chevaliers et des prêtres.
Seuls pendant les deux premiers mois de l'an 11:XI, ils traversèrent tout l'estrévent, le désert Zurthan et les terres stériles jusqu'aux Piliers de la mort, en un extravagant pèlerinage pour interroger les esprits à la porte du Royame de Tyra. L'expédition coûta la vie à un grand nombre d'entre eux, et Tyra lâcha un monstre énorme pour protéger son royaume des mortels, mais leur quête aboutie. Les portes du royaume de Tyra furent réouvertent et Souffles circulèrent à nouveau.
La Rumeur
Pour réussir cet exploit cependant, Cécilie s'était plongée dans la magie du Livre des Lamentation pour soutenir le rituel d'appel auquel Tyra répondit à la place de simples Souffles égarés. Le livre la consumait d'autant plus qu'elle était confronté à l'adversité du monde dans une solitude et un danger qu'elle n'avait jamais connus auparavant. Sa paranoïa augmenta si bien qu'elle ne faisait plus confiance à ses propres amis et la seule personne qu'elle croyait sur parole était une jeune drow nécromancienne qui lui avait permis de fouyer sa mémoire pour prouver sa bonne foi.
Durant la traversé d'Ithri'Vaan, Cécilie s'en prit à l'un de ses compagnons de routes, le tuant presque sur le coup : Haldren Umbarion. Elle réussit à faire passer cela pour un accident et aucun de ses camarade n'y trouva à redire tant la victime était un mauvais compagnon de route. L'homme blessé les suivit de loin jusqu'à destination, et, assistant au rituel depuis un point haut à plusieurs dizaines de mètres, il se fit une opinion bien différente de la réalité. Pour lui, la seule raison qui pouvait expliquer que les clergés ne soient pas présent et qu'aucun membre du groupe n'ai tenu Cécilie pour responsable était clair : Cécilie les manipulaient tous pour s'en servir comme surplus magique une fois arrivée aux Piliers. Au lieu de chercher à régler le problème des Souffles - qu'elle avait sûrement causé elle-même d'une façon ou d'une autre - elle tentait d'invoquer et de soumettre la créature géante qui s'était extirpé des abysse à l'endroit du Rituel.
Inconscient de l'exploit accomplit par la jeune femme et sa compagnie, il prit ses jambes à son cou avant la fin du rituel et averti tout l'Ithri'Vaan de l'identité de la dangereuse Enchanteresse : Cécilie de Missède. Étant donné le désordre spirituel des derniers mois et l'affection du peuple pour les rumeurs, l'idée se répandit comme une trainée de poudre. Avant la fin de l'an 11:XI, le Puy, l'Ithri'Vaan et l'Anaëh avaient entendus parlé de Cécilie et son nom était chaque jour accolé à des méfaits plus extravagants,. Elle était transformée en une sorte de croquemitaine jouant entre la sorcière qui invoque des démons, la nécromancienne qui relève les morts et la succube qui manipule les hommes pour les attacher à elle.
Pendant ce temps, Cécilie se remettait des graves blessures récoltées aux Piliers de la mort. Aidée par l'esclave en fuite Shematt, la nécromancienne T'sisra et la runiste Grimeldha, elle survécut de peu. En plus de ses blessures physiques, son corps avait absorbé la magie du Livre des Lamentation et la fin précipité du Rituel n'avait pas permis à la puissance de l'artéfact de retourner couvrir les pages du livre. La peau de la jeune femme se retrouva donc couverte d'écritures anciennes, son corps servant de repère à la magie Nisetienne. Et comme si cela ne suffisait pas, ses souvenirs du Rituel n'étaient qu'un total néant, qu'elle interpréta comme une vision du véritable Monde des Morts. La remettre sur pied fut une épreuve et le fait que les deux mages de la vie qui l'accompagnaient lui rendirent la vue en soignant ses nerfs n'arrangea rien à son instabilité.
Fragilisée dans ses croyances, son esprit affaiblit ne supporta pas l'ultime trahison que constituait la rumeur lancée par Haldren. Déboussolée et emplie de rage, elle quitta brusquement le petit groupe de survivant pour se perdre dans l'immensité d'Ithri'Vaan et trouver un moyen d'échapper au néant qu'était désormais la mort à ses yeux.
L'apprentissage
la première étape vers l'immortalité, était de se débarrasser du Livre qui la rongeait et l'empêchait d'utiliser sa magie. Durant plusieurs mois, elle vivota en jouant le la lyre et en chantant dans les auberges des Principautés. Elle pensait pouvoir fouiller dans les bibliothèques des Thaaris avec quelques pièces et un sang noble, pour trouver un moyen de se débarrasser de la magie du Livre des Lamentations. Hélas, la rumeur l'empêchait de jouer de sa véritable identité et l'argent lui manquait. Elle ne dormait plus non plus. Dès qu'elle fermait les yeux une sensation de vide l'assaillait et la magie du Livre des Lamentation venait la tarauder de plus belle. Elle la repoussait tant bien que mal, désormais consciente de son prix et de sa nature nécrotique... Mais sa présence était aussi apaisante et tentante qu'elle l'avait été dans le passé.
Un phénomène étrange commença également à l'inquiéter. Elle se sentait affamée. De plus en plus affamée. Quoi qu'elle mange, quoi qu'elle boive, sa faim était de plus en plus compulsive, et elle s'affaiblissait comme victime d'une hémorragie perpétuelle. Elle y laissa tout ce qu'elle avait à l'exception d'une chevalière, de la broche de Jindanor et de son médaillon.
Un soir à la fin de l'an 12:XI, après sa représentation dans la taverne d'un village côtier, l'un des spectateurs la suivit alors qu'elle rentrait dans la grange que le tenancier lui avait gratuitement ouverte. Son sourire faussement charmeur, son visage aviné, son cœur battant la chamade, Cécilie remarqua chaque détail et refusa que la situation lui échappe. Elle tenta d'user de magie, quitte à risquer de s'appuyer sur le Livre... Mais rien ne ressemblait à ce dont elle avait l'habitude. Elle força maladroitement la magie à sonder l'homme en face d'elle, se retrouva au cœur de quelque chose de chaud qu'elle ne connaissait pas et distingua une pulsation. Une pulsation qui décupla sa faim. Quelque chose se brisa, comme une digue qui rompt sous le poids de l'eau, et elle sentit la magie abonder vers elle. Son médaillon chauffa au point de commencer à fondre. C'était plaisant. Grisant. Apaisant. Et bientôt, l'homme tomba à terre, mort sans une égratignure. Elle avait vidé sa victime de toute son énergie comme l'aurait fait un sort raté et la magie des Lamentations s'en était repus. Mais plus important : elle n'avait plus faim et se sentait mieux.
Comprenant qu'elle ne pouvait simplement l'ignorer, Cécilie recommença à méditer pour tenter de comprendre et de communier avec la magie nisétienne qu'elle portait désormais. Durant deux ans, jusqu'au début de l'an 15:XI, elle vécu pauvrement, ramassant juste assez d'argent pour manger, passant le plus clair de son temps à méditer. Elle compris que le Livre avait toujours eu besoin de forces pour resté actif. Cette force, elle le lui offrait jadis en lui donnant du sang ou en l'accueillant dans son corps et son esprit lorsqu'elle pratiquait la magie. Mais à présent qu'il était dans son corps en permanence, il était actif en permanence. Le sang et la magie de la jeune femme ne lui suffisaient plus.
Puisque sa vie était intimement liée au Livre à présent, elle décida d'accepter le coup du sort et renonça à l'idée de retrouver son ancienne magie. Pour rester en bonne santé, il fallait à la jeune femme plus d'énergie... L'équivalent d'une vie par ennéade. Dans le cas contraire, la magie la consumerait de l'intérieur, affaiblissant son corps mais surtout, dévorant sa mémoire jusqu'à ce qu'il ne reste rien de ses souvenirs ou de sa personnalité. Elle n'avait aucun moyen de savoir combien de souvenirs elle avait déjà perdu en tentant d'ignorer son état ou si la fatigue raccourcissait son espérance de vie. Elle reprit donc ses recherches de plus belle, mais cette fois, elle ne s'imposa aucune limite. Elle utilisa la magie, l'or, la diplomatie, la séduction et le meurtre sans aucun remord.
En contre-partie, l'antique magie Nisetienne s'encra définitivement dans ses os, redonnant à sa peau la blancheur unie qu'elle avait eut jadis. Et en toute discrétion, les Lamentation renforçaient ses pouvoirs de nécromancienne, lui permettant d'accélérer son apprentissage. Elle lut tout ce qu'elle pouvait, se renseignant sur toutes les magies et les sciences capables de rallonger la vie ou de lui en apprendre plus sur Nisetis.
En l'an 17:XI, elle cherche toujours à amasser du savoir et à renforcer sa magie. Elle ne cesse de voyager, se faisant parfois rémunérer pour ses crimes ou son savoir de nécromant, toujours sous une nouvelle identité.
HRP:
Dernière édition par Cécilie de Laval le Ven 13 Mar 2015 - 21:26, édité 6 fois
Arichis d'Anoszia
Ancien
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Sujet: Re: Cécilie - Une mélodie dans les ténèbres [terminé] Dim 1 Mar 2015 - 3:40
Je vais m'occuper de toi :)
Arichis d'Anoszia
Ancien
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Sujet: Re: Cécilie - Une mélodie dans les ténèbres [terminé] Dim 1 Mar 2015 - 3:50
Pour le moment, j'ai repéré qu'un petit truc :
Citation :
Quelques demandes en mariage de nobles parvenus ou même de bourgeois parvinrent à ses parents, mais ces derniers les refusèrent pour des raisons évidentes.
Quelles sont ces raisons évidentes ? Normalement si à 15ans elle reçoit des demandes en mariage, ses parents devraient être tout content car ils se débarrassent d'un poids mort tout en perdant pas en "prestige" non ?
Halyalindë
Ancien
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Sujet: Re: Cécilie - Une mélodie dans les ténèbres [terminé] Dim 1 Mar 2015 - 10:53
sauf qu'elle est l'aînée et on m'a dit qu'en Missède, seul le droit d'ainesse prévaut, donc ça serait risquer de mettre la fortune familial et-peut-être la maîtrise de la région, entre les mains d'un non noble ou d'un homme qui risquerait de les dilapidées.
Arichis d'Anoszia
Ancien
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Sujet: Re: Cécilie - Une mélodie dans les ténèbres [terminé] Dim 1 Mar 2015 - 14:29
Yep, après ses parents peuvent l'écarter de la succession pour son frère qui est en pleine forme. Mais tu as raison, ça reste un choix
Cécilie de Missède
Humain
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Sujet: Re: Cécilie - Une mélodie dans les ténèbres [terminé] Lun 2 Mar 2015 - 23:29
Je pense que c'est bon! Je te laisse faire ton boulot de bourreau Arichis ^^"
et j'en profite pour remercier tous ceux qui m'ont proposé des idées ou qui m'ont aidé à faire ma fiche! Thor, Maé, Théobald, Arichis, Jérôme ceci est une dédicace! o/
Azhar Tahwi Salougan
Ancien
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Sujet: Re: Cécilie - Une mélodie dans les ténèbres [terminé] Mar 3 Mar 2015 - 0:03
Tu connais ton chemin, te voilà validée :)
Guzandrakka
Ancien
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Sujet: Re: Cécilie - Une mélodie dans les ténèbres [terminé] Ven 13 Mar 2015 - 21:12
Déplacé pour légère modif !
Cécilie de Missède
Humain
Nombre de messages : 1257 Âge : 70 Date d'inscription : 01/03/2015
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Sujet: Re: Cécilie - Une mélodie dans les ténèbres [terminé] Ven 13 Mar 2015 - 21:31
Modifications apportées
Merci staffeux adorés =3
Halyalindë
Ancien
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Sujet: Re: Cécilie - Une mélodie dans les ténèbres [terminé] Ven 1 Fév 2019 - 11:25
Remise dans le présentoir pour mise à jour (ellipse)
Ancienne fiche:
Nom/Prénom : Cécilie de Laval, la Mériale de Beaurivage Âge/Date de naissance : 20ans née en 989 du 10e cycle Sexe : féminin Race : Humaine Faction : Péninsule (Missedoise d'origine) Particularité : -Ses grands yeux bleus bien souvent fixes n'ont jamais connu la lumière du soleil: elle est aveugle de naissance. Mais c'est aussi cette particularité qui lui a donné des sens particulièrement aiguisés. -toujours accompagnée de sa demoiselle de parage: Rose
Alignement : Neutre bonne Métier : héritière de la châtelainie de Beaurivage et musicienne de la cours d'Etherna Classe d'arme : Aussi capable de se défendre qu'un poussin en bocal
Équipement : Née parmi les nobles, elle dispose de nombreux biens. Ses parents étant beaucoup plus portés sur le commerce et la culture que sur la guerre, elle vécu donc dans le confort et possède de nombreuses robes d'excellentes qualités pour ses apparitions publiques dont certaines sont des cadeaux, et quelques unes plus confortables pour le quotidien.
Elle ne se sépare jamais de sa chevalière, glissée au majeur de sa main droite, et qui porte les armoiries familiales et garde toujours un petit médaillon offert par sa mère et qui contient une plume bleue de mériale. Ce médaillon est très cher à son cœur et elle l'utilise comme focalisateur pour le peu de magie qu'elle contrôle. Elle ne voyage jamais non plus sans sa harpe, un objet de maître créé pour elle à Missède, ainsi que sa lyre.
chevalière:
médaillon:
Elle ne sait pas se battre et n'a aucune armure, même minime à sa disposition mais on insiste pour qu'elle porte un stylet, bien au chaud dans le revers de sa manche, même si elle ne serait surement même pas capable de toucher un éventuel attaquant.
Description physique :
Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair… puis la nuit! - Fugitive beauté Dont la voix m’a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l’éternité? Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-être! Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais!
C'est une tâche difficile de définir ce qui est beau ou non, surtout lorsqu'on ne peut pas voir... Et pourtant, si on peut dire quelque chose sur la demoiselle de Laval, c'est qu'elle est toujours habillée de façon fort correcte, souvent dans les tons rouges et or de son blason, et semble manier le noir et la poudre avec autant de facilité que d'autres dames de son rang. Ses très longs cheveux aux reflets cuivrés sont bien entretenus et souvent tressés avec soin.
Mais ce qu'on ne dit que rarement, c'est que toutes ces petites choses reposent sur les épaules de Rose, la damoiselle de parage de Cécilie.
En revanche, il y a des choses qu'on ne peut changer. Qui font de nous ce que nous sommes. Par exemple, la noble dame n'est pas très grande du haut de son mètre 62, mais elle a toujours été d'une bonne nature. Si on met à part ses yeux qui ne servent à rien de plus que décorer son joli minois, on peut même dire qu'elle a une santé de fer.
Aillant vécue recluse pendant longtemps, la peau de la jeune artiste est restée extrêmement pâle et elle en prend grand soin. La seule cicatrice qui orne son corps est une toute petite coupure sur l'intérieur de son bras causée par la rupture très brutale d'une corde de sa harpe. Elle a aussi pris les traits fins et gracieux de sa mère. Avec ses hanches larges, sa taille assez fine et sa poitrine rebondie, elle rentre impeccablement dans les canons de son époque: un corps pâle et surtout parfait pour porter des enfants. Si seulement...
Si seulement Néera avait bien voulu lui accorder la vue.
Ses yeux, parlons en d'ailleurs. On pourrait les croire fait de glace tant ils sont clair et tranchent avec des cils très noirs, mais ils ne sont déformés d'aucune façon. Si l'on repère assez facilement leur inutilité, c'est par la fixité du regard.
Les attitudes de Cécilie sont également un peu étrange parfois. Son maintien est régalien, rigide diraient certains... et ils n'auraient pas tord. Sa tête est toujours impeccablement droite et ne se tourne pas toujours vers ceux à qui elle parle. Comme elle ne peut pas voir, elle a pris l'habitude de faire des gestes amples et sans précipitation pour éviter d'éventuels accident, ce qui donne un air gracieux et posé mais maîtrisé à l'excès. Ces détails donnent à la jeune femme une prestance presque froide. Le seul moment où cette impression de rigidité disparait totalement, c'est lorsque la jeune femme se laisse emporter par la musique. Elle n'est alors plus que son, harmonie et mouvements.
Description mentale :
D'un naturel doux et calme, pour beaucoup, Cécilie est l'exemple même de la noble demoiselle parfaitement éduquée. Mais son sourire posé et son rire délicat cachent un cœur passionné et avide de découvertes et de sentiments, ce qui lui donne un côté éperdument romantique voire un brin mélancolique. Elle serait prête a faire les pires folies pour ceux qu'elle aime. Son esprit est taraudé par l'envie d'aventure que son corps ne lui permet pas et s'échappe à travers la musique et les livres que lui racontent Rose.
C'est d'ailleurs son handicap qui forgea en grande partie son caractère. Sa cécité a aiguisé ses autres sens, spécialement le touché et l'ouïe, la rendant sensible à des intonations de voix que d'autres n'auraient pas remarquées. Mais pour surmonter des situations que le commun des mortels considèrent comme banales, elle devait user de patience et de volonté, deux amies qui ne lui font plus jamais défaut. Elle dut également développer sa mémoire, ne pouvant espérer retrouver ou écrire des notes.
Elle se sait aussi incapable de se défendre physiquement et cette peur est l'une des rares choses qui lui fait perdre son sang-froid à coup sûr. Pour éviter des situations fâcheuses, elle a également pris l'habitude de ne jamais déclencher d'affrontement, même verbaux et, grâce en partie à sa grande culture, elle est passée maître dans l'art d'esquiver les provocations. Mais si elle sait n'avoir rien à craindre, elle parlera franchement et sans arrière-pensée.
De par son éducation, elle est loyale au point de considérer que briser un serment est pire que d'offrir sa vie pour le remplir. Honneur et compassion sont les valeurs qu'elle porte au-dessus de tout. Mais ce qu'elle espère de tout son cœur, c'est que sa vie profitera suffisamment à sa famille et à ceux qu'elle aime pour rembourser la dette qu'elle a contractée au moment même où ses yeux se sont ouverts sur le néant.
Capacités magiques : Cécilie a touché du doigt la magie alors qu'elle n'avait que 10 ans, mais cette rencontre resta gravée en elle. Elle venait de découvrir une façon d'agir, de pouvoir au sens premier du terme. Malgré tout, elle n'eut pas le temps de beaucoup approfondir ses études pendant les deux ans que dura son mentora à Missède. Elle possède surtout d'excellentes bases théoriques et a continuer à s'entrainer seule avec la grande prudence qui la caractérise.
Sa magie est étroitement liée à son art. Adepte de la magie de l'Esprit, elle a passé dix années sans professeur à entrainer ses perceptions. Celles de la magie et des êtres. Avec la concentration et la volonté nécessaire, elle perçoit les esprits comme de légères mélodies, la magie comme une caresse sur sa peau. Sans en faire quoi que ce soit, elle passa de très longues heures à écouter ce que lui apportait la magie et à forger concentration et volonté.
Histoire : Mère: Mathilde née de Lourmel sœur de Victoire de Lourmel Père: Arnaut de Laval seigneur de Beaurivage (il a une sœur cadette) Frère: Gaël de Laval (16ans) envoyé faire ses premières armes à la cour de Missède Soeurs: Colombe et Melisande de Laval (12 et 9ans)
Nous pourrions commencer directement à la naissance de Cécilie mais ce serait bien mal aisé de parler d'une noble dame sans évoquer sa famille, aussi ferons-nous une petite entorse et nous pencherons un peu sur la vie de son père.
Arnaut de Laval, fils du Chatelain de Beaurivage, grandit en commerçant plus qu'en héritier. Ayant deux frères aînés, il ne pensait pas qu'un jour les terres de son père lui reviendraient... et pourtant. En l'espace d'un an, après la mort de son père, ses deux frères succombèrent à leur tour. L'un péri de maladie et l'autre se noya dans un naufrage alors qu'il se rendait à Soltariel pour son mariage.
Le jeune homme se retrouva donc à la tête de sa famille à 20 ans à peine, sans épouse et avec une sœur de trois ans sa cadette. Malgré tout, il réussit le tour de force de faire prospérer son fief, en partit grâce à l'union bien heureuse de sa sœur et d'un noble sans terre de Chiard très versé dans le commerce local. En seulement quelques années, il gagna une réputation d'homme fort habile en affaire et ayant un avenir prometteur dans la noblesse.
Et c'est cette excellente réputation qui lui valut d'épouser une de Lourmel à l'été de ses 23 ans. Seconde née, elle n'avait que peu de chances d'hériter, mais la famille était prestigieuse. Il n'aurait pu rêver mieux.
Du moins, c'est ce qu'il croyait en échangeant ses vœux devant les dieux. Mais la réalité fut un peu plus difficile. Deux ans après le mariage, il n'avait toujours aucun héritier. Mathilde avait fait deux fausses-couches près du terme et était assez affaiblie.
L'année suivante, la chance tourna enfin. La famille Laval accueillit une petite fille forte et pleine de vie. Mathilde semblait aussi retrouver de l'énergie et sa sœur lui annonça la naissance d'un petit garçon. Les choses semblaient s'arranger pour le mieux... Jusqu'à la découverte de la cécité de la petite Cécilie.
L'enfant avait déjà près d'un an lorsque la certitude de son handicap fut annoncée à ses parents. Pour Arnaut, ce fut comme un coup de massue, preuve que Tyra en voulait à sa famille. Il priait chaque jour un peu plus et refusait désormais de voir sa propre fille. Par peur que son époux ne se décide à commettre l'irréparable, et peut-être pour échapper à la culpabilité, Mathilde se résolut à envoyer sa fille en gouverne dans leur petit palais de Missède.
La Dame faisait de fréquents voyages pour voir Cécilie, mais cela ne remplaçait pas la présence d'une mère au quotidien. La fillette grandie pourtant bien entourée. Sa nourrice, Nanette, qui l'avait suivit à Missède et qui était devenue sa gouvernante, avait une petite fille de son âge: Rose. Pendant longtemps, ce fut le seul autre enfant que la petite put fréquenter. Elles jouaient ensemble et il fut décidé très tôt que Rose deviendrait les yeux de la jeune noble. Un tel arrangement avec une fille de basse extraction assurerait à l'une un avenir entretenu et à l'autre une âme damnée qui ne la trahirait pas.
Cécilie avait déjà 5 ans lorsque sa mère mit au monde un petit garçon. Cette fois, les guérisseurs le gardèrent à l'œil. Ils le suivirent pas à pas durant des mois, mais non. Le petit Gaël était... Parfait. Arnaut put enfin se réjouir et on commença à parler du retour de la grande soeur dans le domaine familial.
Mais les choses trainaient en longueurs et trouver des précepteurs étant plus aisé à Missède, la famille choisit plutôt de passer les mois d'hiver dans leur palais de Missède pour ne retourner à leur forteresse qu'aux beaux jours. Cécilie commença donc à connaitre la vie de famille vers ses 6 ans. Son père l'acceptait petit à petit et elle passait beaucoup de temps avec sa mère et son frère.
On apprenait la lecture et l'écriture à Rose, pendant que Cécilie commençait les cours d'histoire. Tout de suite passionnée par le monde que lui ouvraient les livres, elle passa des ennéades entières à écumer les bibliothèques, demandant à Rose ou à qui voulait de lui faire la lecture pendant des heures. Le fait qu'elle ne puisse relire aucun passage la força a travailler sa mémoire qui resta l'un de ses meilleurs atouts. Comme elle ne pouvait ni filer ni broder, on lui donna également des cours de musique. Tout le temps que la gamine ne passait pas à écouter quelqu'un, elle le passait à jouer sur sa harpe ou à chanter aux corneilles. Très vite elle put se souvenir de longs morceaux et jouer à l'oreille. On repéra ses facilités déconcertantes et on la confia à un des meilleurs musiciens de la ville.
Vers ses neuf ans, trois nouvelles petites filles arrivèrent sous le toit des de Laval. Mathilde venait de donner naissance pour la troisième fois, certes, mais les deux autres étaient des cousines de Serramire. On avait dit à Cécilie que les deux fillettes resteraient deux ans et étaient un peu plus âgées qu'elle mais le naturel éveillé et mature de la petite aveugle combla assez bien ce retard. Étrangement, la présence des jumelles de Lourmel souda davantage la famille de Laval. Cécilie retrouvait véritablement sa position de jeune fille de la maison et d'aînée par rapport à son frère.
Elle se lia avec Maélyne et Lyanna comme jamais elle ne se lia à ses frères et sueurs. Elles devinrent parties intégrantes de sa famille de cœur, comme pouvait l'être Rose. Mais contrairement à tous ceux que les fillettes s'amusaient à berner, Cécilie n'avait aucun mal à les différencier. Leurs caractères différaient chaque jour un peu plus et si Maélyne la traitait comme une égale, Lyanna avait tendance à vouloir simplement la protéger. C'est avec ses deux cousines qu'elle a vécu ses plus grandes aventures de jeunesse. Quelques sorties en cachette. Quelques rencontres imprévues. Quelques flirts interdits. De quoi faire battre le cœur de la jeune fille recluse qu'elle était.
Son assiduité, sa maturité et sa curiosité presque maladive portèrent l'un de ses professeurs à parler d'elle a un mage de la cité. Elle commença donc a apprendre les bases de la magie dans le courant de sa 10e année... Mais n'eut que le temps d'aborder quelques principes théoriques avant qu'une épidémie ne se déclare.
L'ensemble de la famille repartit à Beaurivage. Lorsque Cécilie arriva pour la première fois dans le domaine familial, elle avait 11ans. Le fort lui-même était perché sur un à-pic en bord de mer, légèrement à l'écart de la petite ville portuaire qui avait fleuri sous son influence, aussi, on ferma les portes pour endiguer la maladie. Pendant près d'un an, le fort de Beaurivages vécu en relative autarcie, obligeant surtout les enfants à rester cloitré à l'intérieur.
Le fait de ne pas pouvoir sortir ne gênait pas vraiment Cécilie, bien trop occupée à trouver ses marques dans ce nouvel environnement et a apprécier les nouvelles choses comme l'air marin qui déferlait dans sa chambre ou l'écho particulier que produisait sa harpe dans la grande salle. Le fort résonna de musique comme jamais. Mais ses cousines semblèrent beaucoup en souffrir et cela lui pesait en retour.
Lorsqu'enfin le fort rouvrit ses portes, ce fut une libération. Et la vie recommença à s'écouler entre Beaurivages et Missède. Mais cette fois, Cécilie faisait partie de tous les voyages. La jeune fille continuait à se passionner pour les arts. Tous en poursuivant ses études sur le commerce, la rhétorique, l'histoire et la diplomatie, elle commença a été connue pour son chant et sa maîtrise de la harpe. Elle touchait également un peu au luth et a la viole, mais le son en était un peu trop aigre à son goût.
A quinze ans, elle était déjà invitée à jouer dans les soirées. Un soir, un admirateur lui offrit une Mériale en remerciement de sa prestation, l'oiseau dont elle tira par la suite son surnom. Le fait qu'elle soit aveugle lui donnait peut-être un air de mystère, toujours est-il qu'on commençait à murmurer qu'elle chantait un monde que les yeux ne pouvaient voir.
Puis vint l'heure de la séparation. Maélyne et Lyanna devaient retourner dans le Nord. Leur présence et leur joie de vivre manquaient énormément à la jeune fille. Elles maintenaient le contact par lettre, mais c'était si différent... La vie à Beaurivages surtout était devenue morne. A 17ans, elle demanda donc à ses parents l'autorisation de retourner vivre à Missède. Mais cette fois, elle s'y installa en tant que maîtresse des lieux.
Elle retrouva son vieux maître de magie et reprit les leçons tout en continuant la musique. En l'espace d'un an, la jeune fille était devenue une invitée presque incontournable des soirées musicales de la noblesse et sa réputation rayonnait dans la Baronnie, mais elle pensait que sa condition n'était pas tenable à long terme pour sa famille. Elle s'était toujours vue comme un poids pour les siens, même après que la famille se soit un reconstruite, et n'imaginait pas pouvoir faire un beau mariage. Aussi cherchait-elle discrètement une place auprès d'un seigneur, espérant former autrement une alliance pour sa famille et renforcer les compétences qu'elle mettrait un jour au service de son fief.
Elle en profita également pour rendre visite à ses cousines Lyanna et Maélyne vers la fin de la 7e année du 11e cycle. Sa réputation de musicienne lui valut quelques invitations dans les cours des environs. Voyant cela, Maélyne demanda à sa cousine de faire une apparition à Etherna de sa part.
Bien lui en prit puisque Jérôme de Clairsac proposa à la demoiselle de s'installer au château comme musicienne officielle de la cours... et il la garda proche de lui pour la consulter officieusement sur les affaires commerciales et diplomatiques de la région. Si bien qu'elle le suivait dans ses déplacements entre Bastylle et Etherna
Lorsqu'elle apprit la maladie de Lyanna, elle se rendit tout de suite dans le pied-à-terre que sa mère avait gardé dans le fief des Lourmel et y resta plusieurs ennéades... Sa mère et ses sœurs arrivèrent peu après, mais son frère était en apprentissage à la cours de Missède. Cécilie s'efforça d'être là pour ses cousines dès qu'elles en avaient besoin l'une ou l'autre... Jusqu'aux funérailles. La disparition de Lyanna fut très dure pour Cécilie, mais voir l'état de Maélyne était presque aussi terrible. Elle prolongea un peu son séjour pour rester avec sa cousine mais dû finalement retourner à Etherna.
T'sisra Do'ath
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 124 ans Taille : 171 cm Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Re: Cécilie - Une mélodie dans les ténèbres [terminé] Lun 12 Oct 2020 - 17:51
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Sujet: Re: Cécilie - Une mélodie dans les ténèbres [terminé]