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 Danse enflammée (libre)

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MessageSujet: Danse enflammée (libre)   Danse enflammée (libre) I_icon_minitimeLun 10 Mar 2008 - 20:16

" Je m’inquiète pour l’avenir, je m’inquiète pour l’avenir
Comment te décrire ce que tes yeux me font ressentir ?
Je m’inquiète pour l’avenir, je m’inquiète pour l’avenir
La vérité doit un jour se dire,
même s’ils pensent que le futur n’est pas propice pour te conquérir
Je ne pourrai jamais te laisser tomber,
mon cœur ne peut cesser de t’aimer. "


Dimble leva les yeux vers le ciel, la lune apparaissait de plus en plus nette, belle et argentée, aucun nuage à l’horizon n’allait gâcher ce magnifique spectacle. Satisfait, le barde chercha du coin de l’œil un endroit confortable où se poser afin d’admirer la scène. Après quelques minutes, il se retrouvait perché au creux d’une large et épaisse branche d’un arbre centenaire et au feuillage vert sombre, d’ici il avait vu sur le reste de la forêt qui s’étendait à ses pieds, les étoiles suspendues au-dessus scintillaient de mille feux, tout était paisible et seul le bruissement des feuilles au passage du vent semblait briser le reposant silence qui s’était installé dans les bois.
Le Murnig sortit sa pipe et chercha dans une de ses nombreuses poches intérieures des herbes étranges qu’il tassa dans sa main avant d’y rajouter de fins cristaux et d’allumer le tout, tirant une longue bouffée de sa concoction, il se laissa aller contre le tronc dans une gestuelle démasquant le bien-être profond qui s’emparait de lui. Sa mandoline à la main, il gratta les cordes à la recherche d’inspiration, tranquillement, sans rien brusquer ni montrer à aucun moment un signe d'impatience, puis lorsqu’elle fut trouvée, les notes s’enchaînèrent sans un seul arrêt, aucune coupure, aucune fausse note ne fut émise. La musique semblait avoir été choisie avec l’environnement qui entourait Dimble, les sons se métamorphosaient en une voix semblable à celle d’un elfe sylvain habitant ces contrées, mystiques et remplies de secrets mais que l’on ne peut s’empêcher d’écouter jusqu’au bout. La magie des bardes, rares sont ceux qui la virent à l'oeuvre, s'exprimant avec le coeur et non avec un grimoire, imprévisible et surprenante.
C’est alors qu’elle apparu, dansant au milieu des flammes aux reflets bleutés de la nuit, sa jupe de bohémienne virevoltait encore et encore, elle-même dansant comme une furie, se jetant à corps perdu dans la musique qui la faisait tourner sans cesse, ses longs cheveux bouclés et sombres descendaient en cascade sur ses épaules et ne la rendait que plus irrésistible, ses bras et ses chevilles portaient grand nombre de bracelets. Dimble, les yeux fermés, laissait ses doigts faire le travail, il avait oublié tout le reste, hommes, enfants, terres, dieux qu’importent, le flot immense et puissant de l’art de la musique s’emparait peu à peu de son corps, de son âme. A ses pieds, les flammes étincelantes brûlaient toujours, mais ne semblait pas affecter la verdure du sol qui restait intact. Au milieu le femme, pieds nus, poursuivait à un rythme effréné de faire tournoyer ses bras autour d'elle dans des gestes gracieux .
Soudain, le bruit de feuilles tombées sur lesquelles on marche sans prêter attention montèrent aux oreilles de Dimble comme si on venait de sonner les cloches d’une église dans son dos. Il stoppa net de jouer et tout disparu, la magie rompue. Le barde ne broncha pas, s’il avait été surpris, il n’en montra aucun signe extérieur, toutefois il semblait tenter de reprendre ses esprits, la tête entre les main, il resta immobile dans cette position un instant, puis un sourire malicieux apparu sur son visage, attendant la suite.
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MessageSujet: Re: Danse enflammée (libre)   Danse enflammée (libre) I_icon_minitimeMar 11 Mar 2008 - 13:51

Le silence régnait. Froid. Glacial. Plombant toute sa force sur le vent qui lui frigorifiait le visage. Unéra n'y prêta pas attention. Les nuits froides, elle avait l'habitude. Elle ne les sentait presque plus. Comme si toute son âme avait été arrachée à son corps.. Non, une chose la retenait sur terre. Cette plaie qui courait le long de son molet droite. La jeune fille fit la grimace. Le simple fait de se remémorer cette coupure réveillait la douleur. Elle s'efforça d'égarer ses pensées autrepart. Un corps. Du sang. Non, il ne vallait mieux pas. Les yeux grands ouverts sur la voûte céleste, l'arrière du crâne appuyé sur un rocher, Unéra ne parvenait pas à dormir. C'était à dire si elle dormait beaucoup, ces derniers temps. La fatigue commençait à se faire sentir mais l'amertume était plus forte encore. La jeune fille laissa vagabonder son regard entre les étoiles, à travers les feuillages noircis par l'obscurité qui semblaient la menacer de leur griffes telles des ombres maléfiques. Mais l'adolescente n'avait plus la force de se prêter à ces peurs d'enfants. Elle se contenta d'observer leurs mouvements, lents et majestueux, se calquant avec le rythme du vent dont elle entendait le souffle paisible.

D'abord, elle ferma les yeux. Des éclats d'images confus et indéfinissables défilèrent dans sa tête. Des visages, des sourires. Elle ne se rendit même pas compte qu'elle souriait aussi. Un petit sourire triste et enfantin qui ne lui était pas commun. Elle se tourna et retourna au moins quatre fois sur elle-même, assaillie de violents spasmes. Les images sereines se déchirèrent et firent place à des jets de sang. Des hurlements. Elle survolait des champs de bataille, contournait les guerriers fous de haine et assoiffés de sang, effleurait des armes aux lames écarlates abandonnées sur le sol. Le sang couler sur l'herbe et s'imbibait dans la terre, par dizaines de litres. Des bouts de chair et de cadavres gisaient çà et là, piétinés par les combattants encore debout. L'envol accéléra. Le vent lui fouetta le visage. Elle traversa le désert avant de s'arrêter devant un arbre au pied duquel une forme immobile était allongée. La jeune fille sentit une angoisse abominable s'emparer de son ventre. Une tornade surgit de l'horizon. Le vent était si fort que la silhouette fut roulée jusqu'à ses pieds. Elle distingua un visage convulsé, des yeux blancs grands ouverts, un filet de sang coulant sous le menton. Une douce mélopée s'évela de nul part, s'infiltra dans chaque parcelle de l'âme d'Unéra qui voulut fuir. Loin. Très loin. Le plus loin possible. Loin du monde.. Elle se réveilla en sursaut.

La jeune fille ne sut pas si elle avait crié en se réveillant. Elle entendait encore la musique, à quelques mètres derrière elle. C'était un instrument à cordes, une mandoline peut-être, elle ne s'y connaissait pas assez pour le deviner. La mélodie s'empara d'elle. Unéra secoua violemment la tête pour chasser l'affreux visage de ses pensées. Le coeur battant, elle se redressa. Les feuilles craquèrent sous elle. La musique se tut. Une amère colère s'empara d'elle. Bonjour la discrétion.. Frustrée de s'être laissée aller à cause d'un fichu cauchemard, elle resta un instant immobile, guettant le moindre bruit. Puis, lentement, elle pivota sur son buste. Une ligne coupait net le tapis d'herbe, quelques pas seulement derrière elle. Une route. Elle s'était arrêtée à même pas trois mètres d'une route ! Elle prit cette étourderie pour le compte de la fatigue et rampa silencieusement vers là où s'arrêtait la forêt. Là, elle s'accroupit et écarta le feuillage pour jeter un oeil dehors. La jeune fille ne se donna même pas le temps de détailler l'homme assit juste en face. La surprise la fit tomber à la renverse, le derrière sur une branche qui se brisa dans un craquement sonore. Se cacher, vite..
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MessageSujet: Re: Danse enflammée (libre)   Danse enflammée (libre) I_icon_minitimeMar 11 Mar 2008 - 21:09

Dimble se retourna, s'attendant à tomber sur n'importe qui !...Ou n'importe quoi, un drow, un loup, un sanglier, un ogre, un troll de glace, une montagne à pieds ! Et quelle fut sa surprise lorsqu'une jeune et mignonne fille fit surface des fourrés.
Cette dernière basculant à la renverse sous le choc de l'inattendu face à face avec le barde. Le barde éclata de rire, se relevant avec souplesse, il s'avança vers la petite et s'agenouilla à quelques centimètre d'elle, prenant appui sur sa mandoline comme un bâton, et la dévisageant un gros sourire au lèvre l'inconnue.


Et bien ! Je suis si moche que ça !?Demanda-t-il d'un ton taquin tout en se passant la main sur son menton caché par sa barbiche.

Il est vrai que cela fait un moment que je ne me suis pas vu dans un miroir, ma barbe aurait-elle tant poussée ?
Il n'attendait aucune réponse mais espérait simplement détendre les traits du visage de l'enfant qui semblait apeuré. Tout en parlant, Dimble en profita pour faire une rapide analyse du personnage qui se trouvait devait lui, le mal pouvait prendre n'importe quel visage, y comprit celui de l'innocence. Toutefois, aucun vice ne semblait émaner de la fillette, ses yeux en disait long sur sa personne, elle était jeune certes, mais un lourd passé lui avait donné une maturité et une certaine dureté face à la douleur. Ses bras et ses genoux étaient parcourus d'entailles, depuis combien de temps parcourait-elle ces bois ?
Par pur réflexe, le Murnig jeta un rapide coup d'oeil sur le chemin d'où était apparu la fille, personne n'arrivait, aucun adulte ne semblait l'accompagner.
Lorsque son attention retomba sur elle, cette dernière n'avait pas cessé de le fixer. Les cernes qui encerclaient ses yeux étaient flagrants...
Une compassion s'installa en Dimble qui décida de rompre un silence beaucoup trop long à son goût, (à peine 1 minute entière...). Se relevant d'un bond tel un félin, il tira deux notes de sa mandoline puis dit d'un ton théâtrale:


Sais-tu qui se dresse devant toi belle enfant ? Le grand et humble barde Dimble Murnig !

Avec une rapidité fulgurante il colla son visage à celui de la petite et dit dans un souffle emprunt d'humour:

J'essaye de travailler le côté humble de ma personne, pas facile.

Enchaînant sur une cabriole, il se remit à jouer un morceau plein de légèreté et entraînant tout en sautillant, puis, s'arrêtant dans une position recroquevillée, il demanda d'une voix malicieuse accompagnée d'un regard propre à Dimble, celui qui vous donne l'impression qu'aucun mensonge ne peut dissimuler la vérité qu'il recherche, qu'aucun voile ne vous sépare de son regard. :

Puis-je savoir quel est le nom de la future et renversante femme qui se tient devant moi ?
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MessageSujet: Re: Danse enflammée (libre)   Danse enflammée (libre) I_icon_minitimeMer 12 Mar 2008 - 7:26

Unéra vit avec susprise l'inconnu éclater de rire. Bon, tant pis pour la discrétion. Lorsqu'il vint s'agenouiller près d'elle, une multitude de solutions s'offraient à elle. Elle pouvait se confondre en excuse et s'éclipser, se lever et s'enfuir, se terrer comme une petite fille terrorisée, envoyer ballader le type, ou bien rester là immobile à attendre la suite des évènements.. Un vent contraire devait contraindre ses suggestions personnelles sans qu'elle ne le sache car ce fut la dernière solution qu'elle choisit. Elle dévisagea intensément l'homme barbu. Pas la moindre trace de malveillance ne se lisait sur son visage. Bon, on pouvait dire qu'elle avait eu de la chance. Mais elle resta sur ses gardes, une main posée sur le sol à la hauteur de ses hanches et un talon légèrement relevé, pas trop pour que ça ne se remarque pas, afin de pouvoir se lever et détaler si besoin.

- Et bien ! Je suis si moche que ça !? commença-t-il par dire.

Unéra ne trouva rien à répondre. Elle n'avait jamais été douée pour faire la conversation, de toutes façons. Elle se retint de sursauter lorsque le barbu bondit sur ses pieds. La fatigue la rendait beaucoup trop émotive. Ce n'était pas bon, ça, pas bon du tout.. La preuve, elle perdait même le contrôle d'elle-même. Si l'énergie ne lui manquait pas tant, elle serait déjà en train de l'installer à quelques bons kilomètres d'ici ! Encore que.. La discrétion féline qu'elle avait pu acquérir lui aurait laissé des chances de pouvoir rester au même endroit. La curiosité tirait dans le sens inverse. Le remède était la prudence. Mais elle perdait ses moyens. Cette pensée fit monter en elle un élan de frustration. Autant se faire tuer tout de suite, s'il faut vraiment que ça arrive un jour !

Le barde Dimble Murning, c'est ainsi qu'il se présenta. Unéra observa son curieux manège enjoué et porta une attention particulière aux notes jouées sur la mandoline. Cet air-là était encore différent de celui qu'elle avait entendu un peu plus tôt, précisément dans ce mauvais rêve dont la simple pensée lui donnait encore des frissons. Elle se laissa aller malgré elle au rythme de la musique. Immobile, les yeux fixés sur le sol, elle analysa cette dernière. De la joie, de la légèreté ; un soupçon de majesté peut-être. C'était difficile à dire. En tant que parfaite inculte en la matière, elle se contentait de faire confiance à son intuition. Lorsque la mandoline se tut, elle releva les yeux vers Dimble qui la regardait. Un regard tellement limpide qu'elle faillit se jeter les yeux fermés dans ce sentiment parsemé de dangers qu'était la confiance..

- Puis-je savoir quel est le nom de la future et renversante femme qui se tient devant moi ?

Elle le regarda un instant. La brise ne cessait de faire dresser son échine. Elle avait rarement connu de telles personnes, et cette rencontre promettait d'être fort intéressante.

- Unéra, répondit-elle.

* Bravo, tu progesses. Encore trois mots et tu auras battu ton reccord. *

Dans un soupir intérieur, elle chercha quelque chose à ajouter. Peine perdue. Aucun mot, sinon des fragments indéchiffrables, n'effleura son esprit. Si, un. Une question simple mais qui marche toujours.

- Vous êtes du coin ?

Bon, c'était déjà ça..
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MessageSujet: Re: Danse enflammée (libre)   Danse enflammée (libre) I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2008 - 10:21

Continuant de dévisager la jeune fille, Dimble attendit une réponse qui se fit un peu désirer à son goût, durant un court instant seul le bruissement des feuilles se faisait entendre, comme le barde disait souvent.

**On pourrait entendre une mouche qui pète.**

Puis les brèves paroles sortirent de la bouche de l’enfant.

Unéra.

Dimble se redressa l’air satisfait, le fait qu’elle se présente signifiait déjà qu’elle n’avait pas, ou presque pas, peur de lui. Toutefois, il sentait comme une dernière et quasi-infranchissable barrière entre eux. La partie n’était pas gagnée et le barde se rendit compte de l’effort que fit la dénommée Unéra prononcer les paroles qui s’ensuivirent.

Vous êtes du coin ?

Le barde lui-même n’aurait pas pu trouver de meilleur question pour entamer une conversation. Son chez-soi : le monde. Sa terre-natale ? A quoi cela sert-il d’en avoir une. Il sourit et fit signe à Unéra de le suivre. Sans rien dire, il s’enfonça lentement dans la forêt, le chemin ne devait pas être fréquenté car aucun sentier n’était visible désormais tellement les ronces et toutes sortes de buissons avaient poussés et envahis le terrain. Tout en poursuivant sa marche et sans se retourner, Dimble répondit :

Oui, je suis du coin, enfin pas à proprement parler, je ne suis pas né dans cette région, mais qu’importe ! Je pense mieux connaître ces bois que beaucoup de gens nés dans les environs. On peut donc dire que je suis du coin !

Il fit un clin d’œil malicieux à Unéra et lança un petit rire sans aucune arrière pensée.

Le monde entier est mon coin ! Ces terres n’appartiennent à personne en particulier et nous avons tous les même droits et devoirs envers elle.

Dimble s’arrêta dans son discours, cette leçon de morale n’était pas dans ses habitudes et il trouva ridicule ce qu’il venait de dire à la jeune fille. Eclatant de rire, il se retournant tout en se passant la main dans les cheveux et dit d’un ton mi-enjoué mi-d’excuse.

En fait, il serait plus simple de te répondre que je ne suis pas d’ici .

Alors qu’il terminait sa phrase, ce dernier se stoppa devant un rideau de lianes et attendit que la fillette arrive à son niveau, la simple idée qu’elle puisse s’enfuire dans son dos ne lui avait même pas effleuré l’esprit, si elle voulait prendre congé de sa présence, elle n’avait qu’a le demander. Il écarta les lianes comme il aurait écarté un rideau et dit avec un brin de fierté.

Nous seront mieux ici pour discuter .

Devant eux s’écoulait un petit ruisseau sur lequel se reflétait le lune d’argent. Un petit espace sans arbre s’étendait autour d’eux en un cercle d’environ dix mètre de diamètre. Une herbe grasse et douce avait poussé sur long des années et la rosée l'avait rendue fraîche, le barde s’installa, sa mandoline à la main, non-loin du cours d’eau. Il invita de sa main libre Unéra à en faire de même et joua un petit refrain beaucoup plus apaisant et à la rythmique lente et calme, la mélodie était mélancolique et rêveuse. Dimble Laissa le temps à la petite de se désaltérer si elle en avait envie. Le ciel était dégagé et on pouvait voir distinctement les étoiles qui scintillaient. Lorsqu’elle s’assit en face de lui, le barde avait les yeux clos et une luciole étrange tournait autour de lui, laissant sur son passage une traînée dorée qui encerclait le barde. Le bruit du ruisseau semblait s’accorder comme par magie avec les sons mélodieux qui s’échappaient de la mandoline. Sa main arrêta de jouer avec les cordes et il rouvrit les paupières, souriant à Unéra qui n’avait prononcé mot, il déclara :

Je suis heureux de pouvoir faire partager ma musique à une si jeune et jolie fille que toi. J’espère que tu apprécis ces médiocres morceaux que je te joue, je viens juste de les inventer pour notre rencontre.

Il sourit, la luciole, elle, avait disparue en même temps que les corde de l’instrument s’étaient immobilisées.

Dis-moi, d’où viens-tu ? Il est bien étrange pour une jeune fille de se promener seule en cet endroit et pour finir, à cette heure.
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MessageSujet: Re: Danse enflammée (libre)   Danse enflammée (libre) I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2008 - 12:28

Unéra s'attendait à une réponse. Tout d'abord, il n'en fut rien. Le barde commença par lui faire signe avant de s'enfoncer dans la forêt. Perplexe, Unéra le suivit des yeux. Elle hésita une seconde ; il était plus facile d'attaquer dans la forêt. Ce n'était peut-être pas pour rien qu'il l'emmenait là-bas. A présent, il fallait faire un choix. Encore une fois, elle choisit d'étouffer sa méfiance et lui emboita le pas. Ils marchèrent un instant dans les hautes herbes. Unéra n'était pas très grande, elle n'avait pas trop à se pencher pour éviter les branches. En revanche, les ronces lui égratinaient les jambes, jusqu'au dessus des genoux. Elle n'y prêta pas attention. Ce genre de douleur physique lui semblait à présent si familière qu'elle ne le remarqua même pas. La voix de Dimble la tira de ses pensées et elle se rappela soudainement la raison de sa petite marche nocturne, ainsi que la présence du barbu.

- Le monde entier est mon coin ! déclarait-il gaiement. Ces terres n’appartiennent à personne en particulier et nous avons tous les même droits et devoirs envers elle.

Unéra acquiesça en silence et leva les yeux vers les hauts feuillages. Il n'avait pas tort. Mais les êtres au développement avancé - à savoir les elfes, les humains et tout ce qui s'ensuit - avaient tendance à abuser de la notion de propriété. C'est même peu dire s'ils l'avaient. Bon, après, il y avait propriété et propriété, mais la jeune fille ne se sentait pas assez en forme pour entamer un débat philosophique intérieur. Une petite porte pourtant s'ouvrit sans qu'elle n'ait effleuré la poignée. La guerre. C'était à cause de ces fichues histoires de propriété qu'il y avait des guerres. Elle repassa en mémoire les maccabres spectacles dont elle avait maintes fois été témoin. Massacres, invasions, batailles, attaques, cliquetis des lames et odeur du sang. L'adolescente fit la moue. Non, ça n'avait jamais été beau à voir. Elle ne tenait pas à revivre l'expérience. Même si elle savait que ce souhait n'avait guère de chances de se réaliser..

- Nous seront mieux ici pour discuter.

Unéra releva la tête. Dimble, qui quelques minutes plus tôt la distançait de quelques mètres, se trouvait à présent à sa hauteur. A moins que ce ne soit elle qui était parvenue à son niveau. En fait, elle n'en savait rien. Mais il faut avouer que ce n'était pas sa principale préoccupation.. Elle tourna la tête. Un tapis circulaire d'herbe humide s'étendait à leurs pieds. Un doux bruissement liquide leur parvenait d'un fin ruisseau qui serpentait pas plus loin. Unéra s'assit en face de Dimble qui avait prit place près de ce dernier, mandoline en main, les yeux clos. Une jambe repliée, l'autre à moitié tendue, la jeune fille posa le coude sur son genoux et et laissa le courant du ruisseau se heurter au bout de ses doigts. Lentement, la musique l'envahissait. Les yeux d'abord fixés sur la surface argentée de l'eau, ils se levèrent ensuite vers la luciole. Intriguée, elle observa la danse du petit insecte scintillant. Sa lumière avait quelque chose d'iréel. D'irrationel. De magique, peut-être. Comme s'il n'était qu'un rêve, une hallucination.. Elle crut même voir son image vaciller. Soudain, la musique se tut, et la luciole disparut. Unéra cligna des yeux. Le petit point lumineux hanta un instant sa vision puis se dissipa si lentement qu'elle ne s'en aperçut pas. La voix de Dimble semblait lointaine mais elle reporta son attention sur lui à temps pour entendre la question qui suivit.

- Dis-moi, d’où viens-tu ? Il est bien étrange pour une jeune fille de se promener seule en cet endroit et pour finir, à cette heure.

La jeune fille le regarda puis fixa sa main droite qui commençait à geler dans l'eau.

- Je sais plus trop d'où je viens. Je me souviens à peine de l'endroit et j'ai perdu le nom. Il s'est passé tellement de choses que j'ai même fini par oublier où je suis censée aller. Ou bien si je suis censée aller quelque part..

Elle s'arrêta là. Raconter toute sa vie prendrait trop de temps.

- Si c'est ce qui vous intrigue, je n'ai aucune famille, ajouta-t-elle quand même. J'ai toujours vécu seule et un peu partout. Du moins, depuis que j'ai perdu ce qui me restait.

Autrement dit, son père. Mais elle préféra ne pas réveiller ce souvenir encore trop douloureux. La face défigurée de son cauchemard lui revint cependant à l'esprit. Elle le chassa en donnant une pichenette sur la surface de l'eau, faisant gicler des perles d'argent qui s'écrasèrent sur les brins d'herbe dans un choc sourd et humide.
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MessageSujet: Re: Danse enflammée (libre)   Danse enflammée (libre) I_icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 11:59

Je sais plus trop d'où je viens. Je me souviens à peine de l'endroit et j'ai perdu le nom. Il s'est passé tellement de choses que j'ai même fini par oublier où je suis censée aller. Ou bien si je suis censée aller quelque part..


Dimble ne répondit pas car il n’y avait rien à rajouter, continuant seulement de dévisager Unéra.

Si c'est ce qui vous intrigue, je n'ai aucune famille. J'ai toujours vécu seule et un peu partout. Du moins, depuis que j'ai perdu ce qui me restait.


Le barde se redressa, le sourcil levé en signe de perplexité. Depuis leur rencontre, le Murnig n’avait cessé de tenter d’en apprendre le plus possible sur cette jeune fille qui, il en était sûr, n’avait pas été élevé au milieu des siens : au milieu des Hommes. Ses gestes, sa façon de se déplacer, de regarder et de parler étaient par moments très proches de ceux des nains. Comment expliquer ce fait ? Dimble n’en savait rien. Mais cette enfant l’intriguait vraiment.
Elle ne semblait pas avoir choisi de se retrouver sur le chemin qu’elle empruntait, celle de l’errance. Marchant sans but, sans savoir où ses pas la mèneraient, la peur au ventre face à l’inconnu. Elle ne s’empreignait pas des paysages qu’elle découvrait, des personnes qui croisaient son chemin, de la couleur différente des fleurs, bref de tout. Cela ne plaisait pas à Dimble, mais comment pouvait-il lui en vouloir ? Elle était si jeune, si seule et si vulnérable.
Il s’allongea alors dans l’herbe fraîche et légèrement humide, le bruit du ruisseau était apaisant face au silence qui les entourait. Soudain, le barde se souleva tel un félin, en position d’équilibre, la tête à l’envers, il souriait à Unéra. D’une retournée acrobatique il retomba sur ses pieds sans un bruit, la mandoline à la main. Ses mains entrèrent en contact avec les cordes, les sons s’enchaînèrent, s’enchaînèrent encore et de plus en plus vite, au bout de quelques secondes une musique avait pris forme, elle était de celles qui vous donne cette chair de poule qui n'est non pas synonyme de peur, mais d’excitation, c’était une musique qui faisait monter l’adrénaline au cœur tel un premier baiser, et qui donne l’impression que rien n’est impossible. Dimble dansait, les yeux fixés sur la fillette et affichant un sourire mystérieux, les flammes bleutées réapparurent en un cercle que décrivait le barde autour d’Unéra, elles apparaissaient au fur et à mesure au moment où le talon du barde décollait du sol. Elles ne rongeaient ni ne détruisaient la terre, mais attiraient inextricablement les yeux pour leur magnifique étrangeté.
Éblouir, c’était le mot que préférait le Murnig ; sa musique allait dans un rythme toujours plus effréné, si une foule avait été présente, elle se serait mise à danser sans même s’en rendre compte, juste par envie de bouger, de se sentir vivant.
Soudain, la bohémienne de flammes se dessina dans le feu, elle n’avait rien perdu de sa beauté, ni de son talent de danseuse, jouant de sa cymbale en accord avec la musique, sa jupe virevoltait et ses cheveux n’avaient pas le temps de retomber sur sa nuque. Elle se tenait à quelques mètres de la petite restée bouche-bé sous l'effet de surprise et de la somptuosité de la scène qui se déroulait devant elle. Profitant que cette dernière soit absorbée par la magie qui l’entourait, Dimble s’approcha discrètement d’elle pour lui souffler ces quelques paroles :


Cette femme rêve de liberté, de pouvoir danser sans arrière-pensée. Ses pas dansent et danseront toujours sur les sons de mes cordes, je ne peux lui offrir ce qu’elle veut, personne ne le peut.


Il n’attendit pas d’avoir à supporter les questions qui pouvaient survenir.

Ne cherche pas à savoir qui elle est, ce serait trop long… Sache une chose, ton passé est triste et sans doute sombre, mais ta vie est courte et ne fais que commencer, rien ne te retient de faire ce dont tu as envie, aucune chaîne ne t’oblige à faire des choses contre ton gré et personne n’attend quelque chose de te part. Alors vie, vie librement et comme tu le désires sans te soucier d’où tu viens ni ce qui en sera de demain.

Il savait que ces dires lui correspondaient mais que tout le monde n’était pas fait sur le même schéma, son moule à lui semblait d’ailleurs être peu commun. En tout cas il voulait émerveiller Unéra, cette nuit devait à jamais marquer sa mémoire, cette nuit devait rester un souvenir de bien-être et de bonheur. Lui, il n’oublierait jamais cette rencontre.
La bohémienne était désormais au-dessus de l’eau, les flammes au lieu de s’étouffer au contact du ruisseau coulèrent dessus pour se refléter et donner des couleurs uniques au liquide, des scintillements enlaçaient la si belle femme, elle tournait sur elle-même, sa cymbale au-dessus de sa tête, la musique emportait tout, malheur et crainte.
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MessageSujet: Re: Danse enflammée (libre)   Danse enflammée (libre) I_icon_minitimeLun 17 Mar 2008 - 8:31

Dimble n'avait rien répondu. Il n'y avait rien à répondre, de toutes façons. Et puis, si il y avait quelque chose, à quoi cela aurait-il pu servir ? On ne changeait pas la vie avec des mots, non. On avait beau lui cracher dessus ou l'encourager partout où elle passait, la vie d'Unéra restait la même. Vide. Terne. Ponctuée de combats et de nostalgie.

Le barde, allongé dans l'herbe, ne bougeait pas. La jeune fille crut d'abord qu'il s'était endormi. Mais alors qu'elle était plongée dans la contemplation du ruisseau, un bruit mou attira son attention derrière elle. Elle eut juste le temps de voir Dimble pirouetter et atterrir sur les mains, tenant son éternelle mandoline. Une fraction de seconde, elle se vit incapable d'imaginer le barde dans sa mandoline. Il semblerait tellement.. Dénué. Elle le regarda attentivement commencer à faire vibrer les cordes. Les notes s'enchaînaient et prirent une allure grisante. Unéra sentit son coeur faire un bond. Ses yeux se fermèrent sans qu'elle ne puisse réagir. Etrangement, à chaque morceau, les sons s'envahissaient un peu plus.. Tel une raffale, une tornade qui s'emparait d'elle et balayait tout ce qui gisait blotti dans ses entrailles. Une lueur à travers ses paupières la fit rouvrir les yeux. De grandes flammes teintées d'un bleu électrique s'élevaient, traçant un cercle autour d'elle. Unéra ouvrit de grands yeux ébahis. Là, c'était fort.

Mais le plus fort fut lorsqu'une silhouette svelte et élancée se matérialisa avec grâce dans les flammes. Une femme. Elle tournoyait sur elle-même, inlassablement, jusqu'à vous en faire tourner la tête, le nacre bleu du cercle de feu teintait le noir ébène de ses longues boucles fébriles, ainsi que sur la symbale qu'elle faisait claquer en rythme au-dessus de sa tête. Unéra l'observa longuement, intensément. Cette femme inspirait la joie de vivre. La liberté. Celle de guider soi-même ses pas. La jeune fille ne bougeait pas. La danseuse la fascinait. Une voix masculine se fit entendre, tout près de son oreille.

- Cette femme rêve de liberté, de pouvoir danser sans arrière-pensée. Ses pas dansent et danseront toujours sur les sons de mes cordes, je ne peux lui offrir ce qu’elle veut, personne ne le peut.

Unéra ne trouva rien à répondre. Silencieuse, elle tournait et retournait ces paroles dans sa tête tout en contemplant la joyeuse bohémienne qui ne se lassait de remuer ses membres avec la grâce et la majesté d'une déesse nocturne. Elle crut même voir la lune passer dans ses yeux sombres alors qu'elle entrouvait un peu les paupières, une fraction de secondes. Des questions se soulevèrent dans la conscience de l'adolescente. Des tas de questions qu'elle n'eut pas le temps de poser. Dimble reprenait :

- Ne cherche pas à savoir qui elle est, ce serait trop long… Sache une chose, ton passé est triste et sans doute sombre, mais ta vie est courte et ne fais que commencer, rien ne te retient de faire ce dont tu as envie, aucune chaîne ne t’oblige à faire des choses contre ton gré et personne n’attend quelque chose de te part. Alors vie, vie librement et comme tu le désires sans te soucier d’où tu viens ni ce qui en sera de demain.

Unéra réfléchit. Il n'avait pas tort. C'était vrai. Complètement vrai. Ca, de toutes façons, on ne pouvait pas le nier. Mais en même temps, elle trouvait cela si facile à dire. Non, elle ne s'était jamais retenue de faire ce qu'elle avait envie.. Mais qu'avait-elle envie de faire ? Qu'avait-elle à faire ? Peut-être qu'au fond, c'était cette liberté eccessive qui l'avait rongée.. On l'avait abandonnée.. Non, c'était elle qui s'était enfuie. Elle avait fui le monde, elle voulait juste la paix, la liberté. Eh bien, la liberté, elle l'avait obtenue. Et maintenant ? Elle réprima un soupir et secoua légèrement la tête. Dimble avait raison. Malgré tout ce qu'elle pouvait penser, elle se cloîtrait elle-même dans la lassitude. Elle n'avait aucune chaîne. C'était elle qui s'en imposait.

Une larme lui échappa tandis qu'elle ne lâchait pas la danseuse des yeux. Une larme de quoi ? De tristesse, de joie, de soulagement ? De regret ? Oui, peut-être. Elle n'en savait rien. Une chose était sûre, il fallait qu'elle vive. Vivre, et c'est tout. Bon, concrètement, elle ne savait pas trop à quoi cela revenait. Mais la certitude lui trottait à présent dans la tête comme cette musique qui continuait de tout balayer en elle. Peurs, craintes, noeuds, questions.. Et j'en passe.. C'est comme si elle émergeait d'un rêve pour plonger dans un autre..
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MessageSujet: Re: Danse enflammée (libre)   Danse enflammée (libre) I_icon_minitimeMar 18 Mar 2008 - 20:45

Une larme coula sur la joue rosie de l’enfant, que représentait-elle ? Dimble ne chercha pas à le savoir.

**Certaines choses n’appartiennent qu’à soi et ne servent à rien d’être dévoilées.**

Il sentit son cœur s’alourdir à la pensée que demain leurs chemins se sépareraient, demain le Murnig devrait laisser Unéra poursuivre sa route, seule. Il ne pouvait en être autrement, notre barde sentit une pointe de remord à abandonner cette petite sans défense encerclée par les dangers pouvant survenir de toute part. L’idée qu’il avait eu peu avant lui sembla alors absurde, penser qu’une si jeune fille pouvait mener une vie similaire à la sienne, quelles idioties. Il aurait voulu la serrer fort contre lui, mais il se retint de le faire, dévoiler aussi ouvertement ses pensées ne lui ressemblait pas, certes il était toujours très expressif mais pas forcément sincère.
Non, il chassa ces craintes de sa tête, ce soir, il avait réussi à faire disparaître douleur et tracas de l’esprit d’Unéra et son petit doigt lui disait que peu de personnes pouvaient s’en vanter.
Il avait entraîné la petite dans sa danse folle et digne des contes les plus farfelues des korrigans au milieu des flammes étincelantes, le temps semblait s’être figé.
Des heures plus tard, un petit feu bien réel cette fois flamboyait au bord de la rivière. Unéra dormait à poing fermé, du moins en donnait-elle l’impression, le barde avait déposé sa couverture sur ses épaules. Ce dernier était resté un moment penché sur le visage de l’enfant, observant son front perlé de sueur et parcourus de quelques mèches brunes plaquées par la transpiration, cette nuit, ils avaient dansé à en perdre la raison, abandonnant, livrant leur corps comme offrandes aux pouvoirs mystérieux de la musique et plus particulièrement, de la sienne. Dimble avait oublié avec les années à quel point les enfants avaient du charme, cette dernière était vraiment ravissante et ferait une femme magnifique plus tard, il en était certains. Heureux de cette improbable rencontre, heureux d’avoir pu rendre l’innocence perdue de cette enfant pendant une nuit, il baisa délicatement le front d’Unéra.


Que les dieux s’ils existent servent à quelque chose pour une fois, qu’ils te protégent et guident tes pas sur le chemin du bonheur. Trop peu sont ceux ayant réussit à le trouver.

Le barde s’assit en tailleur face au ruisseau qui continuait de suivre inlassablement la direction de son lit. Pour changer un peu, il joua quelques notes de sa mandoline qui donnait l’impression d’être, à la façon d’un être vivant, dans un état de sommeil léger, les sons étaient faibles et très doux. Comparable à un murmure, le chant du barde ne pouvait réveiller quiconque était endormi. Il chantait pour lui, c’était une musique qu’il avait composé des années auparavant, elle datait de sa plus belle et inoubliable épopée. Cette ballade faisait parti de ses préférées car des plus personnelles, elle contait l’histoire de son unique et mystérieux amour, un poème en prose qu’il n’avait jamais chanté en présence de quelqu’un…

Allonge-toi
Ton esprit est frais et las
La nuit tombe, tu es arrivé à la fin de ton voyage

Dors maintenant
Pense à ceux qui sont partis il y a longtemps
Ils t’appellent
Depuis un rivage lointain

Pourquoi pleures-tu ?
Que sont ces larmes qui coulent sur ton visage ?
Bientôt tu verras
Que toutes tes craintes mourront

Dimble s’arrêta, il avait eu l’impression de sentir l’enfant bouger dans son dos, l’avait-il réveiller ? Son esprit était embrumé et ses pensées mélancoliques aux paroles de sa chanson qui rouvrait à chaque parole une plaie qui jamais n’avait cicatrisé. Un vague sourire effleura ses lèvres puis il reprit le fil de sa musique :

Et tout se reflètera dans un miroir argenté
Comme une lumière sur l’eau
Toutes les âmes s’évanouiront

L’espoir s’éteint
Dans un monde plongé dans la nuit
A travers les ombres qui s’échappent
Des mémoires et du temps

Ne dis rien
Nous sommes arrivés à la fin
Les rivages blancs nous appellent
Nous nous rencontrerons de nouveau

Et tu seras dans mes bras
Simplement en train de dormir

De l’autre côté de la mer
La Lune blanche s’élève dans le ciel
Les bateaux sont venus
Te ramener chez toi

...................................…………..

Le lendemain, Lorsque Unéra se réveilla, il n’y avait plus une trace des événement passés. Aucune flamme, disparue la bohémienne, et pas de barde à l’horizon. Dimble s'était envolé, laissant pour seuls signes, témoins de son passage dans les environs, sa couverture pour réchauffer la petite ainsi qu’une lettre déposée au milieu de fruits succulents et fraîchement cueillis à l'attention de l'enfant. Dessus était écrit :

Citation :
Ce n’était pas un rêve…
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