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 entre chien et loup | libre

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Halyalindë
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Halyalindë


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MessageSujet: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 1:19


Arcamenel de la 6e ennéade de Verimios
8e année du 11e cycle
tombée du jour - veille de l'assaut

Après l'entraînement, les dernières vérifications du plans avec la totalité des officiers et des Noss. Après les dernières vérifications générales, le repérage stratégique. Après le repérage, les dernières vérifications en interne à l'armée d'Ardamir. Après la vérification en interne avec Feran, le lieutenant Limier et les différents capitaines, une dernière discussion avec Feran et l'émissaire de la Noss la plus proche de leur position, pour se mettre d'accord une dernière fois sur le soutient qu'ils pouvaient échanger et les limites à ne pas franchir. Après Feran, la revue des équipes de reconnaissances qui devraient rouvrir la brèche, composées de mage, de Limiers et d'un minimum de soldat d'infanterie. Après la revue des équipes de reconnaissance, elle s'était aperçu que les repas étaient passés à la trappe et qu'il commençait sévèrement à faire soif.

Après avoir rédiger un dernier rapport à l'intention des autres protecteurs sur ce que ses éclaireurs avaient trouvé dans la journée et les prévisions pour le lendemain, elle s'autorisa enfin un long soupire en s'étirant de tout son long, ses doigts frôlant le plafond de la tente. Sa colonne vertébrale craqua des vertèbres aux lombaires. La Symphonie retenait déjà son souffle. Énervée, tiraillée désaccordée. Comme l'humeur de la Protectrice. Elle avait hâte que cette interminable attente se termine enfin. Hâte de voir toutes les tensions entre elle et Randil s'envoler. Hâte que ses mois de préparation durant lesquels elle avait réussit à attirer l'attention des autres Cités servent enfin à protéger réellement la forêt. Hâte d'assouvir sa faim… dans tous les sens du terme.

Aussi rangea-t-elle son nécessaire d'écriture, s'étira encore sous tous les angles et sorti de la tente pour se changer les idée… et corrompre les intendants pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent.

Le camps était toujours égale en apparence… Mais entre la Symphonie et l'atmosphère étrangement silencieuse, on ne pouvait pas oublier ce qui allait se jouer le lendemain. Les derniers instants de calme avant la tempête.

Pour beaucoup, les soldats d'Ardamir présent aujourd'hui étaient des vétérans d'Ellyrion. Et une bonne partie de ces survivants étaient déjà des vétérans du Lac d'Uraal. La plupart transpiraient de haine envers leurs ennemis, portant le fardeau de leur défaites précédentes. Pourtant, cette dernière soirée était particulière. Car pour la première fois, ils allaient donner la charge. Pour la première fois, les elfes allaient attaqués. Non seulement une armée, mais également une Cité.

Plusieurs fois, Halya s'arrêta pour échanger quelques mots, donner un coup de main, même sur des choses triviales comme tenir un pan de table pendant qu'un soldat remettait le tréteau d'aplomb. D'expérience, elle savait que savoir ses supérieur étaient conscient de chaque vie qu'il devait dirigé était important. Et qu'elle le veuille ou non, la présence de la Commandante qui avaient sauvé le plus de troupe lors de la retraite de la débâcle d'Ellyrion, qui les avaient ramené sains et saufs,  rassurait et aiguisait le cœur de beaucoup d'entre eux. Contre l'avis de la plus part des diplomates et hauts représentants d'Ardamir, les officiers et Feran avaient tous approuvé son choix de mener la bataille à leur côté.

Au détour d'un groupement de tentes de l'archerie, Halya se trouva attirée par une mélopée qu'elle connaissait bien. Ses semelles collant à la boue des allées qui avait autrefois été recouverte d'herbe et de plantes, elle se glissa vers un large hêtre près des quartiers des lieutenants des archers. Un petite groupe priait en cercle, main dans la main, près de ses racines. L'un des priants portait le symbole de Kÿria. Un prêtre aux longs cheveux blonds et à l'air doux qu'elle ne se souvenait pas avoir déjà vu. Défaisant les légers gantelets de sa nouvelle armure, elle se joint à eux.

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas prier entouré d'autres personnes. Elle ne sentait d'ailleurs que très rarement le besoin de s'épancher par le verbe et préférait la simplicité du couvert de sa Première fille pour exprimer sa dévotion. Mais ce soir là, il y avait quelque chose a vivre, non seulement avec sa meute, dont l'absence la terrorisait bien plus qu'elle ne le montrait, mais avec son Peuple. Le recueillement dura une petite éternité. Avec le rythme des mots, elle se laissait allé à mettre également un peu de ses craintes dans cette main que leur Mère leur tendait. Un peu de ses espoirs également.

Puis prise d'une certaine anxiété malgré son apparente certitude, elle repartit à la recherche de Randil. Heureusement, entre la Symphonie et les soldats qui n'étaient pas habitués outre mesure a voir déambuler un loup 1m80 autour d'eux, le localisé se fit plutôt facilement. Lorsqu'elle l'aperçu enfin, l'animal humait l'air en bordure du campement. Le vent chatouilla les mèches libres de la Protectrice. Il venait du Sud-Est. Eraison… Et plus loin Ellyrion. Elle s'approcha du loup à pas feutrés, si léger que Randil fini par faire volte-face, la fourrure gonflée et la tête basse lorsqu'elle effleura son flanc… avant de se rendre compte de l'identité de son agresseur.

Ni l'un ni l'autre n'avait vécu une telle attente depuis Ellyrion. Et même là-bas, ils n'avaient fait que réagir. Et même là-bas, ils étaient encore entouré de leur meute. Sandriel, Ahna, Unmiriel… Cette fois Halya avait beau avoir entraîné une équipe de Limier, elle et Randil seraient seuls. Ils en avait une conscience étrange l'un comme l'autre. Malgré les dissension apparues entre les deux êtres, ils ne feraient pas l'erreur de s'en garder rancœur. Pour cette fois. Pour l'instant peut-être…

La main d'Halya flatta le flanc de l'animal. Elle le bouscula de l'épaule. Il lui rendit la pareille. Elle sourit. C'était étrange.
Elle était toujours aussi sereine face à la guerre. Ce soir ne faisait pas exception. Elle avait toujours sû que sa place était auprès de ses fils… C'était ce qui l'avait encouragé à revenir. A revenir à elle, en Anaëh, revenir du combat également… Mais pour la première fois depuis des siècles, elle se découvrait une autre raison. Un regret qui la rongerait. Une promesse que ni elle ni l'autre parti n'avait le droit de rompre. Combattre en espérant revenir… Voilà qui s'annonçait être une sacrée nouveauté.

Elle l'entendait d'ici lui dire qu'elle avait besoin de se changer les idées. Que s'acharner à n'en plus pouvoir n'aiderait en rien… Et ce jeune cavalier n'aurait pas eu tord. Elle avait besoin de se détendre.

Elle fit quelques pas jusqu'à l'arbre le plus proche et se laissa glisser le long de l'écorce pour finalement s'asseoir, les jambes étendues. Randil ne se fit pas prié deux fois. Il vint s'allonger près de sa mère et poser sa lourde tête sur ses genoux. Tout en laissant ses doigts disparaître dans la fourrure blanche de la bête, Halya laissa sa tête aller contre l'arbre. Au travers des feuillage, le ciel était à peine visible. Dommage... Elle aimait regardé les étoiles, elle pouvait y passer des heures. Devant elle, le camp fumait, respirait et ronronnait comme un énorme animal. Dans la pénombre, elle se surprit à fredonner une vieille musique  Ardamirienne… un peu faux comme toujours, mais le cœur y était.

La joie te réveille, ma blonde
Allons nous unir à ce chœur !
Marchons vers la gloire et le monde !
Marchons au devant du bonheur !

Allons, allons !
Chantons au vent !
Debout, amie !
Il va vers le soleil levant
Notre pays

Dans leur triomphante allégresse
Les jeunes s'élancent en chantant
Bientôt une nouvelle jeunesse
Viendra au devant de nos rangs

Allons, allons !
Chantons au vent !
Debout, amie !
Il va vers le soleil levant
Notre pays

Depuis Eteniril, elle se disait souvent qu'elle devrait reprendre la danse… Bon, ce n'était pas vraiment le moment. Lire aurait aussi été un peu trop compliqué vu la faible luminosité. Mais pour l'instant elle était juste bien, profitant de quelques notes de musiques, de la chaleurs de Randil, des souvenirs de la dernière fête du solstice.

De tout ce calme avant la tempête.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Ven 12 Fév 2016 - 14:07, édité 1 fois
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Halandarin Las'Danir
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 1:55




Halandarin avait une manière toute particulière d'accueillir la bataille imminente. Il n'alla pas prier... l ne rumina pas ses pensées dans une tente seul, il n'alla pas même forger, c'était d'ailleurs si étonnant que ses propres apprentis vinrent le questionner à ce sujet...
Le trouvant particulièrement ivre.

-Euhm... Vous êtes sûr que c'est une bonne idée que de boire ainsi ?

-Beuhdieu... Ho... C'est qui le maître ici ? Je crois encore que c'est moi. Dit-il, après un hoquet. Et puis tu dois encore rafistoler l'armure de ... Enfin tu as du travail. Reprit-il, en agitant la main vers l'extérieur, assez vivement, et avec un léger ouste répêté une dizaine de fois à la seconde.

L'apprentis le regarda, quelque peu déboussolé devant le Toer Tamindal... Avant de sortir toujours avec cette impression d'avoir vu quelque chose d'horrible dont il ne voudrait jamais se souvenir... Le teint pâle il rejoint calmement l'ensemble du matériel de forge qui s'était entassé derrière la tente du Toer Tamindal, et de l'ensemble des bâtisse de toile des forgerons qu'il avait réussis à traîner avec lui.

Ce qu'il faut se poser comme question maintenant c'est : Est-ce que l'apprentis à été étonné d'être si chaleureusement renvoyé à la tâche, ou bien est-ce l'odeur d'alcool qui imbibait la tente du Toer Tamindal qui l'avait partiellement assommée ? Bah, qui sait ? Probablement le bougre en question.
Halandarin se leva difficilement de ce qui semblait être une chaise improvisée d'une racine qui s'était insinuée dans la tente... Ou plutôt de la tente qui s'était posée sur la racine ? Ho ça va, il est bourré, il ne saurait pas le décrire de toute manière.

Alors qu'il quittait la tente en s'étant emparée d'une amphore pleine de Lorëas, Halan' eut un effet de recul.. Il faisait frais... Et la forêt n'empestait pas l'alcool... C'était... Particulièrement dérangeant, aussi vida-t'il une autre lampée de l'alcool, se dirigeant d'un pas titubant vers ce qu'il croyait être la forêt à quelques mètres.. Manquant de s'empiérger dans une corde tirée pour tenir sa propre tente, Halandarin sauva l'alcool en roulant boulant et serrant l'amphore contre lui, se redressant efficacement, avant de s'essuyer un peu, déplorant la boue qui s'était accrochée sans en demander la permission à ce qui semblait-être la chemise la plus brune qu'il avait... A moins qu'elle fut blanche avant cette roulade ? ... Il ne savait plus.

Alors qu'il errait un peu dans le campement, à la recherche d'Estiam, en compagnon de beuverie... Il entendit distinctement la voix d'une femme qu'il connaissait assez bien... Ses oreilles jouant en allant dans tout les sens, essayant de déterminer l'origine du son... Ce fut tout un art de se démêler les pinceaux et de glisser vers cette chanson qui embaumait l'air... Ancienne chanson lui rappelant ses douces années.

Ce qui est étonnant, c'est qu'il arriva à rejoindre le lieu du chant, juste avant qu'il ne se termine... Saluant d'un geste légèrement dégourdis Halyalindë et le loup qui l'accompagnait, sachant bien que l'animal était sauvage, et ne l'appréciait pas plus que cela, il s'assit à trois bons mètres faisant face à la Dame.

- B'soir... J'vous épargne les éfluves d'alcool... Et si vous vous posez la question... Oui, je suis éméché. Hic... Il ria légèrement avant de poser l'amphore entre ses jambes... S'appuyant dessus pour observer Haly', sa main écrasant sa joue et lui donnant un visage à la limite du ridicule.

-Cela... Faisait longtemps que je n'avais pas entendu ce chants... ET j'me suis dis que vous pourriez vouloir partager cette amphore de Lorëas avec moi. Il soupira un peu, faisant jouer de sa langue entre ses lèvres, avec un air de dégoûts... J'ai la langue pâteuse... Une gorgée alors ? Dit-il en tendant l'amphore de tout son long vers Halyalindë, lorgnant le Loup qu'il voulait éviter de trop embêter.

Oui... Le calme.... Le CALME... Va falloir le chercher ailleurs, loin de ce campement, Halandarin rôde mes amis.
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 14:48


C’est quand le soir s’annonce, que les heures filent et que les échéances approchantes semblent vouloir vous étrangler que les elfes se révèlent vraiment. Lorsque l’attente n’est plus une option, lorsque les débats ne peuvent plus s’allonger dans les ennéades et qu’il n’est plus heure à radoter se dévoile enfin la qualité de votre discipline et la force de votre organisation. Ce n’est qu’au dernier moment que tu t’étais décidé à t’éloigner de tes amis d’Ardamir, pour ton bien comme pour le leur. C’est à la dernière minute que tu t’es porté volontaire auprès des troupes d’Eteniril, et c’est encore plus tard que tu t’es décidé à rejoindre ceux qui prendraient les avants plutôt que de rester en arrière avec la grande majorité des autres mages. Et pourtant tout avait été décidé si vite. La direction à prendre, la stratégie, les méthodes, vos libertés comme vos restrictions, tout t’avait été énoncé à la fois avec exactitude et efficacité. Peut-être ne t’y plierais-tu finalement pas, toi qui semble toujours t’évertuer à briser les conventions, mais voir ton peuple ainsi se démener pour ne pas perdre le temps qui pourtant ne l’affecte pas te fit à la fois chaud au cœur et une grande frayeur.

 Les troupes d’Eteniril accueillirent avec joie non dissimulée le compétant Sorcier que tu te disais être, sachant que malgré les doutes qu’ils puissent avoir à ton sujet, toi dont le nom, contrairement à nombre de tes contemporains grands mages leur était inconnu, le temps n’était pas au mensonge. Au fur et à mesure des conciliabules ils apprirent que tu avais l’expérience de la chasse, que tu étais habitué à utiliser ta magie à l’offensive, et la sincérité de tes discours eut pour effet de les rassurer.  Ils furent heureux de trouver en toi, à défaut de leur hargne, le profond désir de sauvegarder la Prime Forêt quoi qu’il puisse en coûter. Les discours haineux finirent cependant par se lever, prendre la gorge de tous, et se propager parmi les soldats. La mort fut mainte fois souhaitée au peuple sombre entier, ils furent en mots maudits de souffrance éternelle… et c’est ainsi que les soldats perdirent l’attention de celui qui durant la journée avait déjà versé du sang.

 Ne serait-ce que pour un temps, il fallait que tu t’éloignes du climat de rancœur, que tu oublies le dégoût que t’ont inspiré les mots et le regard de ton meilleur ami ; il fallait que tu tombes l’armure. C’est au forgeron son créateur, que tu es allé la rendre le temps d’un soir, et à l’odeur embaumant la tente du Toer Tamindal, tu devinas ne pas être le seul à chercher à oublier. Halandarin était dans un piteux état. À vrai dire, ton ami était à ce point dans un état second que c’est tout juste s’il réalisa ta venue, qu’il t’ignora tout bonnement lorsque tu reposas soigneusement ta tenue de guerre dans l’armurerie pour retrouver le confort de tes seules braies. Le pauvre elfe finirait sûrement par retourner te chercher là-bas dehors alors que tu étais tout près. C’est donc sans aucun scrupule que tu retournas là où tu l’imaginais convaincu de te retrouver : dehors. Et puis… tu n’aurais pas pu supporter l’odeur de l’alcool une seconde de plus de toute façon.

 L’air frais de la soirée te glissant à même la peau était un véritable délice, tes doigts au fil de tes pas, se perdaient dans ta chevelure, humidifié par l’eau que tu avais prélevée à une atmosphère qui en était chargée, s’occupant à y chercher les nœuds, la ramenant à l’avant de ton visage, ne te laissant qu’un seul œil pour te diriger. Tu erres, profite du vent, apprécie la boue entre tes orteils, glane ça et là de réconfortantes prières, jusqu’à ce qu’au moment où ton bras à nouveau ballant rencontre la trajectoire de ton œil et que les dessins imprégnés dans ta chair te rappellent à la réalité. Ce sont les troupes d’Ardamir qui seront les plus proches de la zone ratissée par les éclaireurs… tu dois parler à Halya, mais malheureusement pour toi, tu n’auras pas trouvé la protectrice dans sa tente… au moins tu n’auras pas eu à t’exposer ainsi ( peu ) vêtu à un quelconque des représentants importants qui devaient s’engluer à elle en ces temps difficiles.

 C’est à la Symphonie, si crispée soit-elle que tu devras te remettre pour la retrouver. Chercher la feinte mélodie de la louve s’avère une tâche bien plus ardue que de suivre la douce clameur qui poursuit Yriaë. C’est finalement le son de cloches de Randil, plus remarquable que celui de sa mère adoptive, qui te conduit jusqu’à eux, et par extension, jusqu’à ton ami le Toer Tamindal. Ta main se pose avec empathie sur l’épaule d’un Halandarin ayant visiblement à cœur de partager le Lorëas, y laisse un peu de réconfort avant de s’envoler vers Randil, qu’une fois encore elle hésite à toucher, pour abandonner au dernier moment. Accroupi auprès d’Halyalindë, ton bras marqué trouva sa place autour des épaules de l’Elfe-Louve le temps de poser un baiser de salut sur sa tempe. Douceur avant la rudesse des mots à venir.

- Bonsoir olorïel. Heureux de te revoir.

Tu t’écartes quelques peu, jaugeant les comportements du loup géant, lui laissant l’attention de sa mère, mais restant toujours à portée de bras.

- J’aurais aimé t’apporter de véritable bonnes nouvelles… tu regardes en direction d’Halandarin, cherchant en vain ne serait-ce qu’un peu de soutien du forgeron en état d’ébriété Mais je crois que je devrai me faire oiseau de mauvais augure. Halandarin et moi avons suivi les routes empruntées par les éclaireurs pour observer de nos yeux les mouvements de la garde sombres, mais la rencontre d’un groupe de nos éclaireurs avec l’une de leurs patrouilles nous a forcé à intervenir. Ils auront eu à déplorer plus de pertes que nous, mais les mouvements se sont intensifiés à la suite de l’échafaud. J’ai entendu dire que ce sont les armées Ardamiroises qui feraient leur entrée par les failles du Nord-Est, mais les Drows auront sûrement concentré plus de force de ce côté. Peut-être serait-il plus judicieux de les contourner et d’utiliser la faille de la porte Sud.

Tu n’es pas un habitué des stratégies militaires, peut-être te trompes-tu complètement, peut-être d’autres éclaireurs leur auront-ils déjà fait état des risques et les plans auront-ils déjà été tissés en accord avec les meilleures connaissances que l’on a de la disposition des Drows… mais il fallait que tu lui en parles. Il fallait que tu lui parles, tout simplement.

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Halyalindë
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeSam 13 Fév 2016 - 21:45

Une lourde silhouette marchait à pas pesant vers Halya. Elle l'avait bien vu, mais pour ce que cela changeait ! Si certains des soldats préféraient noyer leurs angoisses dans l'alcool, libre à eux. Sans cesser de fredonner avec son manque habituel de justesse et de rythmique, elle l'avait finalement reconnu ce grand colosse. Le Toer Tamindal. Sans demander quoi que ce soit, il se laissa tomber sur le sol à quelques mètres d'elle et la salua.

Sa manière de se présenter la fit sourire.

-Oui déjà bien éméché je vois ça. Mais je dis pas non à une gorgée.

Elle délogea un instant Randil pour attraper l'amphore, recevant un coup de tête vengeur auquel elle répondit par une morsure à l'oreille qui arracha un glapissement à Randil. Avant de prendre une lampée du breuvage… Et il était bon en plus ! Le liquide froid légèrement sucré coula dans sa gorge. Au moins contrairement à ce qui se serait passé avec de l'alcool, elle n'avait pas l'impression d'avoir le gosier en feu et elle avait même moins soif… Par contre, elle devrait pas y revenir deux fois le ventre vide.

Elle avait à peine rendu son flacon au forgeron… et qu'une odeur connue ait décroché Randil de l'oreille de sa mère, un autre visage connu apparu. Elle sourit de plus belle en avisant sa drôle de tenue. Le loup releva la tête, gronda sourdement à l'approche d'Estiam et ne retrouva sa tranquillité qu'une fois qu'il recula un peu.

L'embrassade du mage fut accueillit avec gratitude. Quelqu'un d'aussi tactile était aussi inhabituel qu'agréable. Elle lui rendit son étreinte et lui répondit avec un rire dans la voix.

-Bonsoir Estiam. Je ne m'attendais pas a te croiser avant demain soir. Et dans les rêves que je faisais il y a quelques siècles, ce n'était pas vraiment ta fille que j'étais. Jolie tatouage sinon.

Son regard amusé déchanta vite lorsque l'elfe reprit. Elle faillit l'interrompre mais une petite voix lui soufflait qu'elle n'en avait pas le droit. Qu'elle le veuille ou non visiblement, elle était parmi ceux qui conduiraient l'assaut du lendemain…

Elle nota donc soigneusement les informations que le mage lui apportait… et soupira de soulagement.

-Je te rassure. On a déjà eu ces oiseaux de mauvais augure il y a a peine quelques heures. Nous avons renvoyé des éclaireurs et choisi une autre brèche. Notre entré sera moins préparée que celle des autres et plus risquée une fois que nous serons à l'intérieur mais Ce sera toujours moins risqué que d'entrer du côté où ils ont renforcé leurs patrouilles. La porte Sud est trop proche de l'entrée d'Eteniril. Inutile. Nous perdrions certains quartiers clefs difficiles à récupérer par la suite. Nous irons au plus proche du Palais. Mais merci.

Randil attrapa le bras de la Protectrice à pleine mâchoire, se rappelant à son bon vouloir. Sa chemise grisâtre était la seule chose à la protéger des crocs du loup, pourtant elle fini de parler à Estiam avant de tourner son regard vers le preneur d'otage, enfouissant son visage dans son encolure, mi-câline, mi-bagarreuse. Le petit affrontement se finit par un face à face. La grosse truffe noire se posa quelques instant sur le nez de l'elfe, respirant le même air. Jusqu'à ce qu'ils tournent tout deux la tête vers les deux elfes présents, la main d'Halya, restant passée autour de Randil et la patte de l'animal clouant le buste de l'elfe contre l'arbre.

-Tu resteras bien un peu ? J'ai comme l'impression que nous ne seront pas trop de deux pour aider cet homme à ne pas finir son amphore, n'est-ce pas Tamindal ?
Un franc sourire illumina son visage. Alors, pas trop dépaysé pour l'instant ? La guerre est comme vous l'imaginiez ? Les officiers sont assez tête à claque pour vous motiver ? La nourriture suffisamment insipide pour mettre les soldats de mauvaise humeur ?
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Anorn
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeMar 16 Fév 2016 - 19:28


Les heures s'égrenaient, et Anorn ne cessait de parcourir le camp. Il n'était pour ainsi dire presque jamais dans sa tente, toujours occupé par un jeune soldat, un protecteur, un mage. S'il passait énormément de temps au dispensaire, à superviser les apprentis, à essayer de coordonner les mouvements de chacun, il n'était pas rare de l'apercevoir ailleurs. Il avait de l'énergie à revendre, et il était compliqué de le garder à un endroit précis, concentré sur une seule et unique tâche. Son esprit vagabondait de pensée en pensée, lui laissant finalement peu de répit. Vint l'après midi, et l'instant où il ressentit le besoin presque viscérale qu'on lui récite à nouveau la stratégie mise en place point par point. Il n'eut pas à chercher bien longtemps, puisqu'il tomba sur la commandante Faren, celle qui semblait être le bras droit d'Halyalindë. Exactement la personne qui lui fallait. Il l'arrosa copieusement de questions, cherchant des réponses qu'il connaissait déjà, mais qu'il était rassurant d'entendre une fois encore. De se dire que tout était bien réfléchi, bien pensé, bien rôdé l'apaisait légèrement. Il ne serait pas au front, parce qu'il y serait inutile, mais au fond de lui, il avait envie d'y être. Il avait envie d'être aux côtés de son peuple, d'être devant eux, pour pouvoir protéger chacun des siens. Et s'il savait que c'était impossible, le désir était tout de même là. Il avait l'impression qu'on envoyait ses frère et ses sœurs au massacre, et cette idée n'était pas vraiment à son goût. L'interrogatoire qu'il faisait subir à l'elfe prit fin au bout d'une longue heure, et il s'en excusa d'ailleurs brièvement. Mais c'était plus fort que lui, il avait besoin de cela.

Quand vint le soir, il était de nouveau au dispensaire, vérifiant que chacun était bien à son post, et avait enregistré correctement son assignation. Si l'un d'entre eux n'était pas certain de son rôle, les jours qui allaient suivre risquaient d'être relativement compliqués. Il n'aurait pas le temps de rappeler ce genre de choses, puisqu'ils auraient à peine le temps de faire leur travail. Quelques mages de l'illusion étaient présents, au cas où certains blessés seraient violemment atteints psychologiquement. Il avait croisé Celebrand, et s'il n'appréciait toujours pas le caractère de l'elfe, il fallait reconnaître qu'il avait été utile lors de la dernière bataille. Le dernier tour qu'il fit le rassura légèrement, puisque tous purent lui dire avec précision ce qu'ils étaient censés faire dans les prochaines heures. Il sortit finalement du dispensaire, pour se retrouver sous le couvert de la canopée, qui ne filtraient désormais plus les rayons du soleil. La nuit était tombée, et il ne ferait plus rien de constructif avant le lendemain matin. Il étira alors copieusement son dos, craqua son coup et soupira. Fermant les yeux un instant, il s'ouvrit rapidement au flux, et ressentit avec satisfaction cette bienfaisance qui en émanait toujours. Au moins une chose que l'occupation drow n'avait pas altéré. Ou une chose que son esprit n'avait pas mêlé à tout ceci. Ses perceptions s'étendirent rapidement, et les couleurs apparurent clairement devant ses yeux. La vie était omniprésente. Pour peu de temps, sans doute. Et il comptait bien en profiter pleinement. Il marchait nonchalamment au milieu des tentes, au milieu de ses frères, et de ses sœurs. Saluant chacun qui croisait son regard. Ses pas le menèrent rapidement à une source plus condensée d'énergie, une empreinte particulière, qu'il finit par reconnaître comme étant celle d'Estiam. Lorsqu'il le trouva, il était entouré d'Halyalindë, et d'un autre elfe qu'il ne connaissait pas, qui avait l'air ivre. Chose qu'un rapide inspection confirma. Ses sens étaient sans aucun doute altérés, et la chaleur qu'il dégageait était indéniable.

 - Estiam, Halyalindë, j'espère que je ne vous dérange pas ? Pardonnez moi, continua-t-il en s'adressant à l'inconnu, je ne pense pas vous avoir déjà rencontré. Vous êtes ?

Quand il eut sa réponse, il reprit rapidement.

 - Puis-je me joindre à vous le temps d'un instant ? Si ma présence n'est pas la bienvenue, je comprendrais tout à fait, n'ayez crainte de m'en faire part.

Son regard se tourna alors vers Estiam, qui ne portait que ses braies. S'il ne s'attarda pas réellement sur la chose, il ne put s'empêcher de remarquer la gêne qui s'était emparée de ce dernier. Etant étrangement d'assez bonne humeur, il s'autorisa à plaisanter à ce sujet.

 - Je dois dire que je vous ai déjà vu plus vêtu que cela !

Anorn ne savait pas réellement s'il avait sa place parmi eux, ils étaient visiblement assez proche, et lui était loin d'être si amical en temps normal. Il n'entretenait que eu de relations intimes, privilégiant toujours les discussions politiques, et les débats intéressés. Il n'appartenait pas réellement au monde qu'ils s'étaient créé, entre eux, et il comprendrait qu'il ne soit pas le bienvenu. Ils voulaient sans doute se détendre, avant l'assaut, se réunir pour se donner du courage peut-être, pour se sentir unis. Et il n'avait aucune envie de gâcher cela, de créer un malaise quelconque. Pas cette nuit. Pas la veille d'un jour décisif.
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeMer 17 Fév 2016 - 0:08

Lorsque Randil recommença a gronder, Halya appât plus fortement son attention pour l'empêcher de faire peur à chaque soldat qui passerait par là… Quoi qu'ils étaient quand même dans un coin abrité. Personne n'avait vraiment intérêt à venir par ici.
Ses compagnons d'un soir n’eurent pas le temps de répondre à ses questions qu'elle les interrompis de nouveau avec un sourire en coin.

« Une seconde, je crois que nous allons accueillir un nouveau venu. Si j'avais su que ma voix d'or suffisait à rameuter autant de monde, je me serais lancé dans la chanson ! »


Il ne fallu que quelques secondes de plus pour qu'ils soient rejoins par un grand homme aux cheveux d'or pâle. Le visage qui surgit de la pénombre surpris quelque peu Halya, mais cela était loin de la gêner. Détendue, les émotions qui la traversaient, aussi futiles soient-elles, se lisaient sur son visage sans le moindre problème.

Les manières un raides et précautionneuses du nouveau Régent redoublèrent le sourire de la guerrière. Lorsque Halandarin répondit au nouveau venu, elle ne put s'empêcher d'ajouter.

-Je vous promet que sobre, notre cher Toer Tamindal a l'air presque respectable.

En tout cas pour ce qu'elle en savait. Elle ne l'avait rencontré qu'une fois officiellement, peu avant son dernier voyage hors d'Anaëh. Mais il n'était pas nécessaire de le préciser.

Puis lorsque les quelques bonds mots furent écoulés, elle ajouta à l'intention de son confrère.

-Je ne sais pas si Estiam voulait rester, mais je t'en prie, joins-toi à nous… Mais j'ai une condition…

Asticotant toujours à demi Randil, elle plongea son regard dans les yeux d'Anorn, soudain bien plus sérieuse. Elle attendit volontairement quelques secondes avant de terminer.

-On oublie les vouvoiements et l'étiquette.

Un nouveau sourire éclatant apparu aussitôt sur les lèvres d'Halya.

-Pas besoin d'être si formel, évidemment que tu es le bienvenu. D'ailleurs, Estiam, il a raison, si tu étais à ce point dans le besoin, tu n'avais qu'à demander, on doit bien avoir quelques chaussures en rab.
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeMer 17 Fév 2016 - 13:41



Ton cœur se retrouve allégé du poids d’une sombre vérité, à la fois bienheureux et empreint de culpabilité à l’idée de ne pas être celui qui aura su faire passer le message à temps. Les troupes Ardamiroises étaient sauves, ou du moins autant qu’elles puissent l’être en temps de guerre, et là était le plus important. C’est volontiers que tu quittes l’habit de plumes d’ébènes pour retrouver ta propre peau et profiter de la fraîcheur d’une soirée d’été. Parler de tout et de rien, et se laisser bercer par la voix des gens que l’on aime. Mettre de côté l’espace d’un instant le contexte guerrier, oublier pour un temps tes derniers aveux, et reprendre la discussion là où elle aurait dû commencer si le feu et le fer ne s’en étaient pas mêlés. L’éclat de ton sourire se rallume alors que jouent ton amie et son fils adoptif ; que de souvenirs, aussi doux que douloureux à la simple vision de ces deux-là.

- J’aime bien me voir comme celui qui aura su un tant soit peu te guider. Disons que c’est agréable à l’égo. Tu ris Mais sinon pour le dessin… c’est vrai que mes vêtements de citadin n’ont pas dû te donner bien souvent l’occasion de le voir. Cela va bien faire trois quart de siècle que je le porte pourtant. Il contient à la fois la marque des tisseurs et des guerriers de ma Noss, liées par les dessins d’une druidesse. Je m’étais un peu… perdu en ce temps-là. Cette gravure représente beaucoup pour moi.

Un bruyant soupire du Toer Tamindal attire ton attention, et la difficulté du forgeron à proprement faire passer une expression à travers les traits de son visage manque de t’arracher un fou-rire. Tu sais que lorsqu’Halan se perd dans la boisson, c’est qu’il va mal. Tu sais qu’il a l’alcool émotionnel, mais tu préfères en rire qu’en pleurer. Les sourires sont contagieux dit-on et ton ami en a besoin.

- Ne t’inquiètes pas Halan, toi aussi tu comptes énormément pour moi.

Tu singes le geste destiné à Halyalindë et gratifie le forgeron d’une bise moins cérémoniale, mais également attentionnée. Tu reviens ensuite à ta place, et lorsque la Dame-Protectrice t’invite, tu te laisses finalement choir dos contre le sol, pour observer danser la canopée. Mains derrière la tête, tu ne lèves que fébrilement ta nuque lorsque tu t’adresses à eux.

- Je pense sincèrement qu’il serait plus raisonnable pour moi de me passer de breuvage.

Et puis les questions se sont rapidement enchaînées. Interrogations sans sérieux auxquelles viendraient répondre des fabulations seulement à moitié vraies.

- Disons que le paysage n’est pas si désagréable tant qu’aucune silhouette trop foncée ne vient le gâcher. Les membres du corps armé évitent tant qu’ils peuvent de me parler depuis que j’ai été surpris à discuter avec les Noss voisins… mais je ne m’en plains pas, la nourriture est bien meilleure là-bas de toute façon ! C’est que tu dois jeûner toi par contre pour être de si bonne humeur.

Cette fois tu ne peux t’empêcher de rire, forçant Randil surpris par l’éclat sonore à lever l’oreille. La clameur ne dure pas longtemps cependant, l’annonce d’un nouveau venu te force à baisser le ton, pour accueillir qui déciderait d’apparaître avec tout de même un minimum de décence… ce qui se sera prouvé insuffisant au vu de qui traversait le ciel dans le coin de ton œil. Halyalindë est ton amie, Halandarin est ton ami, mais c’est une toute autre forme de respect que tu éprouves envers Anorndellon. Il est deux fois ton aîné, parmi les elfes et parmi les mages ; et d’une certaine manière, faisant parti de ceux qui ont répondu à son appel sur la place Tyral, tu es sous sa responsabilité. Vos points de vue diffèrent il est vrai, et à cause de ton irrévérence entre vous le ton est déjà monté, mais qu’il ne s’y méprenne, il reste à tes yeux figure d’une certaine autorité.
Et te retrouver ainsi à nu, au sens propre puisque tu l’as déjà été au sens figuré devant une telle figure d’autorité est une situation qui ne saurait être vécue absolument sans gêne. Ta peau basanée rougit à peine, mais ton regard fuyant parle à sa place et c’est un signe qu’aura facilement saisi celui que tu ne savais pas encore être le nouveau régent. Pour balayer la gêne, jouer de l’humeur plaisantarde d’un elfe que tu as connu bien plus rigide et en réponse à la boutade d'Halyalindë, tu te lèves d’un bond, de toute ta hauteur et contractes puis relâches dans un long étirement la musculature que tu conserves, sans être aussi massive que celle du Toer Tamindal, très imposante pour elfe. Ta tenue est quelque peu inappropriée en présence d'Anorn... mais tu n'en es pas moins fier de ton physique.
La canopée te fait de l'oeil, et tant qu’à être plus haut qu’eux, tu décides de prendre encore en altitude, et grimpes à l’une des branches basses de l’arbre sur lequel s’était posée la protectrice. Dos contre le tronc. Ainsi installé, il était évident que tu comptais rester pour un moment au moins.

- Vous devriez essayer un jour. Il n’y a rien de plus agréable que la caresse du vent à même la peau, la terre entre les orteils et l’écorce des arbres qui glisse dans votre dos au rythme des inspirations. Et puis… je suis sûr qu’Anorndellon serait d’une beauté plus éblouissante encore sans être caché d’autant de vêtements ! Vous ne pensez pas ?
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Halandarin Las'Danir
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeSam 20 Fév 2016 - 16:50




A s'être vidé la moitié d'une bouteille de Lorëas à lui seul, Halandarin s'était déjà bien entamé avant de revenir avec une amphore pleine pour ses camarades... Au début elle était pour lui, mais la raison était parvenue à l'empêcher de se démonter plus que de raison.

Démonter était cependant le mot, le Toer Tamindal entendait les voix d'assez loin, mélangées à la symphonie qui se faisait plus sourde à ses oreilles qu'à l'accoutumée... Il fredonnait très légèrement celle-ci avant d'observer le nouveau venu. Estiam, qui semblait incroyablement sérieux, le regard embuait du Toer Tamindal roula lentement en l'entendant parler avec sérieux , restant assez respectueux envers son ami pour ne pas gentiment lui faire avaler deux ou trois lampées d'alcools.

-Tu resteras bien un peu ? J'ai comme l'impression que nous ne seront pas trop de deux pour aider cet homme à ne pas finir son amphore, n'est-ce pas Tamindal ? Un franc sourire illumina son visage. Alors, pas trop dépaysé pour l'instant ? La guerre est comme vous l'imaginiez ? Les officiers sont assez tête à claque pour vous motiver ? La nourriture suffisamment insipide pour mettre les soldats de mauvaise humeur ?

En réalité, cette phrase fut la seule qu'il avait dénié réellement écouter... Et à laquelle il répondit :

-Beuh... Hé... Y va rester... .Et siiiii'il est pas d'accord c'pareil.. NAh... D'toute manière, si on finit cette amphore qu'à deux j'arriv'ras pas à m'lever demain.... Hic... Et de toute manière, plus on est d'fous, plus on rit ! Il ria sans réelle raison avant de se calmer. Dépaysé ? Naaaaaaaaaaan.... Les officiers sont pas plus emmerdant que l'vieux... Donc ç'va... Hips.. La bouffe par contre est vraiment dégueulasse.. Y'a que le Lorëas qui vaut l'coups... J'ai pas mangé d'puis combien de temps moi ? Demanda-t'il légitimement, ne s'en rappelant vraisemblablement pas.

Et alors qu'il semblait compter sur ses doigts, un nouvel intrus s'approcha, non pas que cela gênait le Toer Tamindal, il était bien trop éméché pour s'en inquiéter. Il accueillit le dit Régent avec un grand : Olé !

- Moi ? Je suis bourré.... Il eut un hocquet avant de comprendre que l'on lui demandé son nom. Ho... Désolé, Halandarin Las'Danir. Toer Tamindal.

-Je vous promet que sobre, notre cher Toer Tamindal a l'air presque respectable.

-Beuh hé dis... JE suis tout à fait sobre. Hips.... Enfin presque...Pas.... Du tout en faîtes. Il eut un autre hoquet. Et puis de toute manière je m'en fous, j'ai bien plus important à oublier, je veux me mettre une bonne murge avant de m'élancer contre ces fils de chiennes.Et cela venait du coeur...

Et alors que le Régent qui n'était aux yeux d'Halandarin qu'un elfe de plus demandait à rester Halandarin opina du chef comme pour inciter les autres à accepter... Avant de se rendre compte qu'agiter ainsi sa tête n'était pas la meilleure idée du siècle.

-Ohla... Ça tourne.

Et alors qu'ils discutaient entre eux, Halandarin se laissa tomber vers l'arrière, sur son dos, assez lourdement, libéré de l'amphore il se sentait légeeeeeer.... Et puis il pouvait enfin observait la cime des arbres et les milliers d'étoiles qu'il n'avait pas eu l'occasion de regarder depuis leurs départ d'Ardamir et de sa demeure... Oh et les lucioles... Et un piaf... Une chouette...

Alors qu'il était sur le dos il ferma les yeux le temps d'un instant, qui se révéla être une p'tite dizaine de minutes pour ses camarades... Il ne dormait pas mais revoyait comme si c'était hier toute ses mésaventures à Thaar... Avant de se relever avec un grand sourire, prés à se saouler d'autant plus pour ne pas arriver à en parler.

-Bon... Et si nous buvions ? J'ai soif... Ma langue est pâteuse. Il fit craquer sa nuque en bougeant sa tête, le regard légèrement sombre le court d'un instant avant de reprendre un air très jovial. Au diable toutes ces conneries, il voulait passer un dernier instant agréable avant de partir à la bataille. Ho... J'y pense... cela aurait-été intéressant de trouver un joueur de viole ou d'autre instrument... Ca manque d'entrain tout ça.
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 23:20

Un léger sourire s'afficha sur son visage lorsqu'on lui demanda d'oublier l'étiquette et toute forme de politesse. Apparemment, on avait envie de voir le nouveau Régent tel qu'il était réellement, non fardé de toutes ses manières et de ses bonnes manières. Ce qui allait se révéler assez ardu pour lui, puisqu'elles faisaient désormais partie intégrante de la personne qu'il était, ce depuis un bon nombre d'années. Mais la demande qui le surpris le plus fut celle d'abandonner le vouvoiement pour adopter le tutoiement. Beaucoup plus simple, plus direct et familier, il ne savait pas s'il en était capable. Surtout avec des gens qu'il avait l'habitude de garder à l'écart, ou pour qui il lui semblait important de marquer une certaine forme de respect. Abandonner cette formulation serait sans doute le plus compliqué. Mais en hochant la tête, et en s'asseyant en tailleur, aux côtés de ceux qui s'étaient déjà rassemblé, il accepta le défi. Avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche, Estiam lui répondait déjà, du haut de son arbre, où il était allé se percher à son arrivée. Il ne savait réellement pourquoi, se demandant si sa présence ne le gênait pas plus qu'autre chose, mais il lui répondit rapidement, sur le ton de la rigolade.

- Il me semblait que nous devions oublier le vouvoiement, alors je t'en prie, n'en use pas avec moi, pas plus que tu ne peux en user avec tes autres comparses ici présents ! Après tout, je ne suis qu'un frère pari tant d'autres. Et je ne doute pas que ton absence de vêtement te dérange réellement, je sais combien il est agréable de sentir la vie à même la peau... Même si c'est une chose qui commence à dater, quelque chose à laquelle je n'ai pas pu goûter depuis un certain moment. Quant au reste, je n'ai pas ta carrure, je ne serais pas si impressionnant, et j'avoue une certaine pudeur, qui me pousse à réserver cette vue à un nombre restreint de personnes.

Il était vrai qu'il n'avait pas pour habitude de se dévêtir ainsi, n'ayant pas l'envie de s'exposer à ce point. S'il ne rejetait pas non plus son corps, il n'avait aucune admiration particulière pour lui, et n'avait pas particulièrement envie de l'exposer à la vue de tous. Lorsqu'on était bâti tel qu'Estiam, ou manifestement tel que le Toer Tamindal qu'il venait seulement de rencontrer, il ne voyait pas réellement le besoin d'offrir son corps aux regards de ses frères et de ses sœurs. Il préférait garder cela pour des regards qu'il saurait admiratifs, plutôt que de se confronter à de la gêne, ou tout ce qui pouvait s'y rapporter.

- Ravi de te rencontrer Halandarin ! Je pense qu'il y aurait pu avoir meilleures circonstances, mais après tout, nous sommes la veille de l'assaut, je peux comprendre que tu ais besoin de te perdre dans l'alcool. D'ailleurs, je prendrais bien un verre, ça ne peut pas faire de mal !

Même s'il n'avait pas vraiment bu depuis un certain moment, il pouvait sans mal comprendre ceux qui préféraient se réfugier dans le doux cocon que tissait l'acool au fur et à mesure des doses, plutôt que d'affronter l'effroyable réalité. S'il parlait haineusement de leurs envahisseurs, il n'avait sans doute pas le même jugement, pas les mêmes inquiétudes. Et tromper ainsi son esprit n'avait rien d'incompréhensible. Même si ce n'était pas son choix. Lui préférait la clarté, la conscience entière et totale des choses qui allaient arriver, pour pouvoir mieux s'y préparer. Pour ne pas être surpris, ou le moins qu'il était possible de l'être. Cela viendrait peut-être plus tard, avec les décennies. Ou peut-être jamais. Certains avaient des habitudes si profondément ancrées, enracinées d'une manière si radicale qu'on ne pouvait les leur enlever. Ce n'était pas forcément mal, lui même était bourré de coutumes et de manies. Les elfes avaient le temps de s'en charger lourdement, et il était rare de les voir en changer. L'ambiance avait été lourde et pesante toute la journée, les cœurs et les corps s'étaient échauffés, mais le sentiment étrange d'éternité que procurait la nuit avait apaisé les esprits. Les langues se déliaient, et on profitait des derniers instants de répit.

- Pourquoi vouloir de la musique quand nous pouvons nous contenter de parler ? Je suis peut-être un peu vieux jeu, mais je pense que ce genre de moment se prête plus à un échange léger qu'à un interlude musical, non ? A moins que vous ne soyez pas d'accord avec moi, et dans ce cas allons en chercher un !

Il n'avait pas réellement envie d'écouter un des leur s'épancher sur son instrument, surtout qu'il savait que la qualité pourrait être médiocre. Le stress, la pression et la haine n'était pas des bons moteurs pour produire quelque chose d'harmonieux, et il avait envie de tout sauf ça. Les heures allaient passer assez vite comme ça pour qu'ils ne se fardent pas d'un musicien rendu mauvais par l'ambiance. Tous n'étaient pas comme eux, après tout, nombre se retournaient dans leur lit, en essayant de trouver le sommeil, ou faisaient les cent pas dans les environs. Et cela, il pouvait le comprendre parfaitement. A chacun sa manière d'évacuer ce trop plein d'émotions. La sienne était visiblement de se mêler à ses semblables, pour partager un dernier instant de paix.
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeMer 24 Fév 2016 - 13:21


C’était presque irréel. Tu n’avais eu l’occasion de le croiser qu’une seule fois, et pourtant l’ancien Seigneur-Protecteur de la Quatrième Saison t’avait marqué de la rigidité de son aura. Il semblait impassible, imperturbable, le visage figé à jamais dans une moue sérieuse, grattée méthodiquement par les expériences de la guerre et de la politique. Anorndellon semblait capable de ressentir, mais incapable de partager. S’il y a bien une seule et unique chose que tu ne pensais pas voir de ton vivant, c’était un sourire sur son visage… et voilà pourtant que l’elfe s’y tentait. Et toi tu observes, et tu meurs intérieurement d’envie d’éclater en joyeux sanglots devant un visage à la limite de se craqueler tant il a perdu l’habitude de supporter de telles tensions. Les muscles de la face d’Anorn devaient depuis bien longtemps être atrophiés, vu l’effort qui semblait avoir été déployé ne serait-ce que pour ourler le coin de la bouche.

- Tu devrais venir un jour visiter mon clan. Une aube et un crépuscule suffiraient certainement à te débarrasser de la moindre pudeur. Après tout, il faut accepter de se mettre à nu s’il on veut que les tisserands nous habillent. Je veux bien t’avouer par contre qu’il reste tout de même certaines personnes que l’on préfèrerait n’accueillir qu’une fois après avoir passée tenue plus riche.

Et Anorn était l’un de ceux-là. Il t’aura fallu du temps pour t’accepter, mais tu n’as plus peur de montrer ni à ceux qui ne compte pas, ni à ceux dont tu as déjà acquis la confiance. Tu prends d’ailleurs grand plaisir à fendre les tissus de tes vêtements pour mettre en avant la gravure qui épouse les monts et les failles de ton dos, de ton épaule et de ton bras. Cette marque est une part de qui tu es, et aujourd’hui, l’embrassant pleinement, tu ne vois plus de sens à la dissimuler. Que comprenne qui sache la comprendre, les autres s’ils doivent savoir, tu leur expliquerais. Ceux de l’espèce d’Anorn par contre, tu préférais la leur épargner, en contraindre la beauté quelques peu bestiale le temps de t’attirer leurs faveurs. Anorn est l’un de ceux qui comptent, mais pas l’un de ceux avec qui tu es à tes aises… peut-être ce soir serait-il l’occasion d’y remédier. Le compliment de l’archimage de vie te touche probablement plus qu’il ne devrait. Déjà parce qu’il y avait là le compliment d’un elfe pour une carrure quittant les canons, et puis parce que malgré votre dernière altercation, celle durant laquelle tu as cru comprendre qu’il ne te comprendrait jamais, voilà qu’il t’accepte plus entier que jamais.

Les incessantes exhortations du Toer Tamindal à venir partager la boisson qu’il ne pourrait en toute décence pas se résoudre à terminer seul s’il ne voulait pas être vaincu par ses nausées plutôt que par les Sombres quand demain viendrait te forcent à rouler des yeux. C’est la réplique d’Anorn par contre qui te pousse à redescendre de ton perchoir, lâchant un long soupir au passage. Entre l’exaspération et l’amusement, tu te saisis sans mal de l’amphore que te tend volontiers Halandarin, avant de te retourner vers ton collègue mage.

- Chose importante à savoir. Dans cet état, lorsqu’Halandarin ici présent te propose une lampée d’alcool, il faut savoir apprendre à faire sans verre.

Une gorgée à même l’amphore d’une boisson que tu t’étais promis de ne pas toucher ce soir, et c’est aux mains d’Halyalindë que tu confiais le récipient. Tu t’assoies à nouveau auprès du groupe, méditant la demande d’Halandarin. Sa seconde demande… puisque tu viens finalement de lui accorder de partager au moins une gorgée.

- La musique n’empêche pas d’échanger Anorn. Au contraire, on peut beaucoup dire en quelques notes. C’est le langage premier de la nature.

Et alors, tu inspirais profondément, et à défaut de jouer des cordes d’un instrument d’artisan, ce sont les tiennes qui se sont mises à vibrer. Une première voix, légère comme une plume, claire comme la Lune, agile comme un chat s’envole en de complexes vocalises. Tu chantes ce qu’enfant tu entendais de l’entrelacs de Magie et de Symphonie que tu sais aujourd’hui démêler. Des médiums aux aigus tu cherches un écho. Tu attends. Tu espères trouver la compagnie de la basse qui maintenant doit si bien connaître les mélodies qu’à longueur de journée tu te laisses aller à fredonner.
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeVen 4 Mar 2016 - 1:25

Estiam, Halandarin et Anorn.

Un détail frappa la guerrière qui s'était à l'origine isolée pour profité de quelques heures de complicités avec son fils. Chaque personne autour d'elle devait bien avoir le double de son âge. Puisque Randil les regardait déjà mi-surpris, mi-agacé, ils étaient maintenant deux à fixer les mouvements des trois elfes millénaires d'un œil inquisiteur.

Le fait qu'Estiam grimpe à un arbre sans aucune manière n'étonna pas Halya outre mesure… Mais la situation la fit éclaté de rire. Voilà une situation qu'elle pourrait racontés à ses petits neveux ! Le Régent, une protectrice, le Toer Tamindal et un mage qui a son sens était plus doué pour manier les éléments que tous ceux qu'elle avait vu à Ardamir… Mouais, ça risquait d'être une bonne soirée. Improbable mais bonne.

Le comportement d'Anorn la toucha. Il avait l'air d'avoir un mal fou à se détendre autant qu'une réelle intention de se prêter au jeu. La Leoras dans une main, elle en but une seconde grande lampée. Elle s'était promis de ne pas boire, mais l'occasion était trop belle. Mais à gain… elle allait vraiment intérêt à trouver quelque chose à se mettre sous le dent.

-Au moins avec la Leoras, nous devrions être à peu près en forme demain matin,
ajouta-t-elle au commentaire d'Estiam en cherchant le regard de ses compagnons pour savoir si quelqu'un voulait l'amphore.

La voix du mage était légère. Etrangement, elle avait l'impression de connaître les paroles de ce qu'il fredonnait, comme si elle avait le texte entier sur le bout de la langue. Elle se demandait bien où elle pouvait l'avoir déjà entendue. M'enfin, il ne vallait mieux pas qu'elle se mette à fredonner vu son incapacité totale à chanter juste. Le rythme, elle l'avait, mais le ton… pour une Ardamirienne, c'était une vrai cata !

-Vous allez dire que c'est parce que je suis Ardamirienne, mais la musique, il y a vraiment que ça de vrai. Bon… ça, la chasse et la natation réfléchit-t-elle tout haut en se laissant presque tombé en avant sur Randil qui l’empêchait toujours de bouger. Mais ne me demandez pas de chanter quelque chose de beau, je suis une vrai casserole…
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeJeu 10 Mar 2016 - 10:05


Le langage premier de la nature. Anorn n'avait pas cette fibre musicale, il n'avait pas cette sensibilité particulière à la musique. Chose que ses compagnons semblaient avoir, et semblaient exprimer facilement. Encore une différence qui s'ajoutait, qui venait creuser le fossé qui existait déjà entre eux. S'il avait tant de mal à s'exprimer comme ses camarades, s'il avait tant de réserve, ce n'était pas parce qu'il le voulait, mais parce qu'il était ainsi fait. Changer sa nature était une chose qu'il avait beaucoup de mal à faire, et à cette instant, il aurait aimé qu'Arwain soit là. Parce qu'elle aurait parlé, parce qu'elle aurait chanté, parce qu'elle aurait ri. Elle se serait exprimée pour lui, et il aurait vécu cette expérience à travers elle. Il n'aurait pas eu à endosser le rôle qu'on lui demandait de jouer, et tout aurait été plus simple. Plus naturel. Quand Halyalindë chercha à passer l'amphore, il tendit la main pour s'en saisir, et se servi une bonne gorgée. L'alcool chauffa un instant sa bouche, puis sa gorge, pour enfin atterrir dans son estomac. Il serait si simple pour lui d'effacer tout effet néfaste du breuvage, de n'en garder que la chaleur et le goût, mais ce serait sans doute tricher. Le commentaire de la protectrice quant à demain lui fit poser les yeux sur Halandarin. Ce dernier était dans état assez remarquable, et s'il continuait ainsi toute la nuit, il ne serait pas debout avant qu'on ne lance l'assaut. Le régent lui offrirait sans doute son aide avant de les quitter, mais il ne savait pas si cela était réellement de bon goût.

Il n'avait sans doute pas besoin de se torturer tant l'esprit, mais c'était plus fort que lui. Il n'était pas à l'aise, et ne le serait sans doute jamais. Ces elfes étaient tout à fait différents de lui, et jouer à se fondre dans la masse ne lui réussissait pas vraiment. Il savait bien qu'il n'allait pas tarder à les quitter, parce qu'il ne trouvait pas vraiment sa place ici, et parce qu'il était plus mal à l'aise qu'autre chose. Cela devait se ressentir, et il ne voulait en aucun cas les déranger. Parce que demain serait un jour important, et qu'ils devraient être en forme. Ils avaient besoin de se détendre, de partager une dernière fois, et cela, il le comprenait parfaitement. Ils étaient là entre frères et sœurs, et lui aurait tellement aimé l'être aussi. Peut-être avait-il rejoint ce petit groupe parce qu'Arwain et Aldartha n'étaient pas là. Parce qu'ils n'avaient pas pu l'accompagner, et que ce soir, il recherchait désespérément leur présence. La voix d'Estiam s'éleva rapidement dans le silence de la nuit, comme pour lui prouver qu'il s'agissait là d'une forme de communication. Si ses oreilles appréciaient ce qu'elles entendaient, il n'arrivait pas à trouver un quelconque écho au fond de lui. Les commentaires qu'on fit à propos le firent légèrement sourire. L'envie de se joindre au mage ne manquait sans doute pas à la guerrière, mais elle reconnaissait n'avoir pas la technique, ou la voix. Lui ne l'avait pas non plus, mais ce n'était sans doute pas la question. Certes il voulait communiquer, mais les mots n'arrivaient plus à franchir ses lèvres, sa langue ne voulait plus formuler aucune phrase. Passant rapidement une main sur son front, ses yeux se perdirent dans le sol, avant de revenir sur chaque visage qui composait le petit groupe. Peut-être était-ce la dernière fois qu'il les voyait ainsi. Ou la dernière fois qu'il les voyait tout court. Et l'idée lui serra tout de même le cœur.

 - Essayez de ne pas vous perdre, demain. De ne pas quitter Kÿria pour goûter aux bras de Tari, d'accord ?

Il n'avait pas envie de plomber l'ambiance, mais ces mots étaient sortis tout seul. Ils avaient éclaté dans la nuit avant même qu'il ne puisse les retenir.
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeMar 15 Mar 2016 - 23:32

-Compte sur nous. J'en ai déjà trop vue pour y rester demain.

Le visage d'Halya avait instantanément délaisser toute trace de comédie burlesque pour prendre une expression calme et sereine. Pour ceux qui ne l'avaient pas connue au combat, la différence était frappante. Même dans l'exercice de ses fonctions de protectrice elle ne dégageait pas une telle force paisible. Elle semblait… plus âgée. Comme si les discrètes rides qui marquaient à peine ses traits paraissaient là ou l'agitation constante de la guerrière les masquaient aux regards inattentifs. Sa main n'avait pas interrompu les caresses.

-Ce n'est pas pour nous que tu devrais t'en faire, tu sais ? La place que tu occuperas demains, je ne la voudrai pour rien au monde. Nous, nous reviendrons, ou non. Ce sont les guérisseurs qui voient le plus de combats, de guerres, d'injustices, de maladies. Mais vous essayez de sauver des vies, que vous y arriviez ou non. Et tu mérites des remerciements, peu importe le nombre de personne que tu pourras soigner. Alors tache de ne pas te perdre. Reprit-elle en échos a la demande du régent lui-même.

Ses iris émeraude s'attardèrent un peu sur ceux d'Anorn, un sourire serein et reconnaissant sur les lèvres… avant de se remettre à gigoter, passant une main dans son dos.

« Après si tu peux remettre ce grand dadet de forgeron sur pied pour éviter qu'il se fasse éviscérer à cause d'une gueule de bois… J'avoue ne pas y être opposée. Mais en… attendant... »

Elle dégaina enfin l'objet tant recherché avec un sourire triomphant.  Un petit étuis de bois dont les dimensions laissaient devinées un paquet de carte et qu'elle laissa tomber à terre avec un léger claquement.

« Puisque nous ne sommes pas tous mélomanes, est-ce que quelqu'un sait jouer au Trois-coupes ? »

Dans l'intervalle de silence, un énorme gargouillis retenti. La cause ? L'estomac toujours vide d'une certaine guerrière.
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 11:39


La chanson, la chasse et la natation. Tu en perdrais presque le tempo… tant la chose était bien résumée. Bien sûr pour toi il y a aussi et avant tout la magie, et s’il on cherchait véritablement à être exhaustif, il aurait fallu penser à parler des amis et de la famille avec qui l’on vivait tout cela. La chanson, votre interprétation des côtés plaisants des voix et de sons de la nature. A chasse, les sauts d’adrénalines qu’elle apporte, la sensation profonde d’être partie intégrante du cycle de la vie… et le plaisir d’emplir sa panse grognarde de viande fraîche. La natation… la sensation la plus proche du vol que vous ne connaîtrez jamais, la proximité de ta première amante l’onde. Halyalindë ne pouvait pas imaginer ; ou peut-être bien que si ; à quelle point elle visait juste. Mais il faut bien le dire, les plaisirs les plus intenses le sont beaucoup moins lorsque l’on a personne avec qui les partager après tout.

- C’est à force d’écoute et de pratique que l’on devient mélomane. Tu as une jolie voix Halyalindë, il te suffirait d’un peu de maîtrise. Je ne pense pas qu’il soit plus difficile d’apprendre le chant à la manière des Sylvains que celui des loups ; et par Carpacelva ! Le second on ne peut pas dire que tu y sois étrangère !

Tu reprends en fredonnant maintenant plus que tu ne chantes vraiment, observant tout particulièrement Anorndellon dans sa tentative d’insertion. Il serait finalement bien dommage que le nouveau régent ne fasse trop d’efforts pour se conformer à votre groupe. Les grands verbiages et autres politesses qui à toi ne te parlent pas forcément sont dans sa nature, et si ainsi est-il, alors qu’ainsi il soit. L’empêcher de s’exprimer comme il le souhaiterait reviendrait à lui voler ce qui pourrait être votre ultime moment de partage, et l’idée paraît fortement l’inquiéter.

- Halyalindë marque un point. Au moins sur le champ de bataille nous pouvons mettre un visage sur le mal que nous combattons, et nous n’avons pas à nous méfier de ceux même à qui l’on essaie de sauver la vie. Je ne te promettrai par contre pas de conserver la mienne avec autant d’assurance qu’Halya, puisque je ne sais pas de quoi sera fait demain. Mais tu connais la politique de mon père. Nous n’avons avec nous que peu de mages, et j’en fais partie. Si cela peut te rassurer, j’imagine qu’à moins que l’on ne soit en plus rude position qu’attendu, il est très peu probable que les corps armés acceptent de me laisser courir à ma mort.

Après la moue d’Anorn, ce sont les gesticulations d’Olorïel qui attirent ton attention, et lorsqu’elle a tous les regards sur elle, la question est posée à la fois en son et image… mais la réponse est pour le moins inattendue.

- Soit ta panse a décidé de te trahir pour la durée d’une partie, soit ton serment sur la chasse t’a plus ouvert l’appétit qu’il n’y paraît. Tu ricanes Il vaudrait mieux que tu trouves à te restaurer avant d’entamer le jeu. Quoique, si la faim t’occupe plus l’esprit que la partie, j’aurais au moins une chance de gagner.

Un millénaire d’existence, un millénaire d’expérience, mais tu es toujours aussi mauvais aux cartes.
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MessageSujet: Re: entre chien et loup | libre   entre chien et loup | libre I_icon_minitimeMer 30 Mar 2016 - 17:14


L'éloge que lui fit Halyalindë suite à la promesse de revenir vivants toucha Anorn. Il savait combien la place qu'ils occupaient dans les mouroirs était pénible, mais leur vie n'était pas directement en jeu. Elle n'était pas menacée, elle n'était pas ce qu'il y avait de plus instable. Contrairement à celle des soldats. Et si certains ne supportaient pas la pression psychologique qui était exercée, elle restait à ses yeux une alternative tout à fait acceptable. Il ne donnaient pas leur sang, n'utilisaient que leurs connaissances, et ramenaient leurs frères et leurs sœurs à la vie. S'ils avaient du mérite, elle n'avait aucun droit de se retirer le sien. Ils avaient tout deux leur importance, peu importait quand, peu importait comment. Ils étaient nécessaires, et c'était tout ce qui comptait.

 - Tes mots me touchent, Halyalindë. Mais ne perds pas de vue votre combat. Il est vrai que nous n'aurons pas le même, mais ne dévalorisez pas le votre. Je ne me perdrai pas. Pour reprendre tes mots, je sais pertinemment dans quoi je m'engage, et j'en ai assez vu pour minimiser mes erreurs. Je sais que j'en ferai. Mais je saurai les surmonter. Ne t'en fais pas pour moi. Je serai là pour vous redresser si besoin. Quant à toi, Estiam, j'ai promis à ton père de te ramener vivant. Ne compte pas sur moi pour laisser Tari te prendre. Et si ta témérité vient à te mettre en mauvaise position, sache que tu ne t'en ira pas avant que mon corps me lâche.

Il aurait leurs arrières, et il ne voulait absolument pas les inquiéter à propos de ce qui se passerait après. De ce qui risquait d'arriver s'il y avait trop de blessés, s'ils étaient en trop mauvais état, ou si lui même n'était pas capable de les ramener. Parce qu'alors, ils n'en auraient pas conscience, et tout reposerait sur lui, et sur ceux qui l'épauleraient. Pas sur eux, pas sur ceux qui auraient déjà donné. Alors leur embrumer l'esprit avec ses propres doutes, ses propres peurs, n'était pas quelque chose qu'il se permettrait. Ils avaient encore l'avantage d'une certaine innocence, et le leur retirer serait cruel. Ils se débattraient déjà sans aucun doute avec la douleur, avec la rage, avec la haine. Ses angoisses n'avaient pas lieu d'être les leurs. Quand on ramena à son attention le Toer Tamindal, il eut un léger soupir, suivit d'un mouvement de tête. Il ne désapprouvait pas réellement, ses mimiques trahissaient plutôt une certaine incompréhension, et un amusement enfantin.

 - Je suis encore parfaitement apte à utiliser ma magie, ce sera un jeu d'enfant d'éliminer l'alcool de son organisme. Je m'en occuperai en repartant, il devrait être totalement remis demain matin !

D'ordinaire, il l'aurait laissé souffrir d'un mal de crâne désagréable, et d'un mal être général, mais il n'y avait rien d'ordinaire aujourd'hui. Ils avaient besoin de toutes leurs forces, de toutes leurs capacités, de toutes leurs aptitudes. Sans quoi ils risquaient de se faire plus mal que nécessaire. Ils risquaient d'être un poids plutôt qu'un atout. Et c'était inenvisageable. La nuit les enveloppait doucement, et il se mit à penser qu'il aurait aimé être l'elfe qu'il avait été, plus jeune, plus insouciant, plus heureux. Entouré de ses camarades, aux côtés de son frère. Cette réunion nocturne lui rappelait celles qu'ils avaient l'habitude de faire, lorsqu'il faisait doux, et qu'Aldartha acceptait de quitter les livres pour passer quelques moments en leur compagnie. Il n'était plus cet homme, désormais, il avait évolué, et avait tant gagné que perdu. Aujourd'hui, lui manquait ce qu'il avait perdu. Et ce qu'il savait ne jamais pouvoir récupérer. Parce qu'il était des choses qu'on ne pouvait oublier. Qu'on ne pouvait effacer. Et le passé restait souvent un lointain souvenir, sans qu'il ne puisse devenir autre chose. La proposition que fit bientôt la guerrière ne fut pas pour chasser cette nostalgie, puisqu'il n'avait pas joué aux cartes depuis quelques siècles maintenant. Les Trois-coupes n'était pas le jeu auquel il jouait le plus souvent, mais il y avait tout de même joué, dans le temps.

 - Ne t'inquiète pas Estiam, je suis un peu rouillé, je n'ai pas joué depuis des siècles. Tu as toutes tes chances pour cette partie !

Une fois les cartes distribuées, Halyalindë bravant l'appel de son ventre, le jeu put commencer. Halandarin n'était clairement pas en état de jouer, aussi ne furent ils que trois dans la compétition. Cette dernière avait au moins le mérite de chasser l'appréhension du jour à venir, et d'égayer les esprits. Alors, il espéra seulement que les nuits prochaines seraient du même goût. Même s'il savait que cet espoir était vain, totalement irréaliste, il existait. Et il allait continuer de le faire exister.
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