Sujet: " Face a l'absence, restent les mots. " ( PV correspondance. ) Sam 30 Avr 2016 - 11:49
Duché de Langehack, chambre ducale.
Dehors il fait nuit noire, mais guère autant que dans son cœur. Bruissements de tissus, souffle court puis vient le cri, a peine retenu, qui brise le silence étouffant de la chambre. Voila bien longtemps que cauchemar n'était point venu hanté ses nuits. Par réflexe, la duchesse glisse une main vers la place a ses cotés. Mais elle ne rencontre que le vide froid. La froideur d'une absence. Il n'est pas la. Bien sur qu'il n'est pas la, sans quoi jamais cauchemar n'aurait pu empiété a nouveau sur ses nuits. Si il avait été a ses cotés, aux premiers tremblements, il l'aurait doucement éveillé pour la sauver de ses vieux démons. Elle se serait alors blottie contre lui et entourée de la présence des bras de son époux, elle se serait laissée aller a un sommeil reposant sans l"ombre de ses souvenirs pour l'y guetter.
Entre mélancolie, fatigue et désormais les coups abruptes qu'elle recevait dans le ventre, preuve qu'elle n'était pas la seule a etre réveiller, il ne servait plus a rien de rester au lit. Elle se redresse avec précaution, grimaçant sous l'effort tant désormais son ventre se fait imposant. Un coup de plus, puis deux. Elle porte une main réconfortante sur son ventre, qu'elle caresse d'une geste d'une tendresse infinie. Sa grossesse n'avait rien avoir avec la première. Elle avait beau aimée sa fille de tout son etre, la mettre au monde et avoir a la porter avait été une torture de par les circonstances de sa conception. Aujourd'hui il était tout autre, ce qu'elle portait au creux de ses entrailles, c'était le fruit de son amour avec Oschide. Elle donnerait volontiers sa vie pour protéger ce miracle, d'ailleurs peut etre aurait elle a le faire.
Lasse de ses propres pensées, Méliane se tira définitivement du lit. Sans surprise, elle découvrit que l'aube était encore bien loin. Néanmoins la nuit était claire, baignée d'une lune pleine et d'un ciel étoilé. L'air était doux, elle ouvrit dont l'une des fenêtres, afin que l’odeur parfumée du Langecin en ce début d'été, puisse inondée la pièce. Appuyé contre l'un des cotés de la fenêtre, elle contempla l'horizon. Elle aurait du se trouver apaiser du spectacle que lui procurait ses terres. Après tout le Langecin, bien que privé de certains de ses vassaux ne s'était jamais trouvé aussi prospère. Le peuple était heureux. Pourtant la duchesse, a l'abri des regards, elle ne l'était pas. Il manquait une présence a ses cotés.
Il semblait frivole qu'une duchesse se languisse de la présence de son époux. Toute affaire d'état réclame labeur et voyage. Mais la réalité du monde, faisait qu'il n'y'avait eu que bien peu de moment de bonheur dans leurs récente union. La guerre. La défection de certains de ses vassaux puis sa maladie. Comme si il avait suffit d'une simple pensée pour que cette dernière se réveille, Méliane fut prise d'une quinte de toux. Tout du long alors que son souffle lui était difficile, elle ne pensa qu'a la sécurité de la vie qu'elle portait en elle, tenant son ventre avec précaution comme si il s'agissait la du plus grand trésor qui soit. Cela l'était d'ailleurs. Son trésor. Leur trésor a elle et a Oschide. La quinte de toux passée, elle se dirigea vers le petit salon attenant aux appartements ducaux, pour y quérir la médecine qui lui avait été prescrite.
Poitrinaire, voila quel avait été le diagnostique. Une faiblesse des poumons avec laquelle il lui faudrait vivre toute sa vie, du moins si elle était parmi les chanceuses. Il y'aurait des rétablissements et des rechutes, les temps froids et humides lui seraient les plus dure lui avait on dit. Dans son malheur, elle avait eu de la chance, la maladie avait été détecter alors qu'elle était encore jeune. Une caresse sur son ventre. C'est son état de grossesse a risque qui avait fait que du simple rhume et grande fatigue dont elle se souciait que trop peu, elle était passée a un sommeil profond dont elle avait bien faillie ne jamais se réveiller. De bonne consistance Méliane s'était toujours remise sans mal de ses épisodes de toux et de fatigue, mais il lui restait semble t'il de sa précédente grossesse des lésions qui la rendaient fragile. Cette fragilité alliait a la faiblesse due a sa maladie avaient eu raison de ses forces.
Certes sa dernière grossesse avait été difficile et probable qu'il lui en restait des séquelles. Mais sans doute moins grandes que celles causées par les sévices que lui avait infligé son précédent époux, seulement cela nul ne le savait en dehors d'elle meme et de Sire d'Olside. Meme son cher Oschide ne savait rien de cela, elle lui avait caché jusqu'au moindre détail de cette période sordide de sa vie. Par la honte ou par la crainte de voir son regard sur elle changé, elle avait gardée le silence. Un silence qui pesait parfois bien lourd sur son cœur. Mais qu’elle genre d'épouse aurait t'elle donc été si elle avait été déverser ses soucis sur son époux alors que lui meme croulait sous des inquiétudes bien plus importantes.
Le jour étant encore loin et tout espoir de s'immerger en un sommeil réparateur, l'ayant quitté, elle se dirigea vers son bureau. Prendre la plume et écrire a son époux lui ferait le plus grand bien. Il allait peut etre la prendre pour une bécasse sentimentale a ainsi lui écrire si vite après son retour, mais elle avait besoin de savoir qu'il allait bien. A Diantra en ces temps d'incertitudes, qui pouvait lui jurer de la sécurité de son époux ? Personne. Qu'importe qu'elle soit une bécasse sentimentale, entre sa grossesse et sa maladie si il y'avait bien une chose dont elle n'avait nulle besoin, c'était se faire du soucis pour son époux. Quel mal y'avait il dont a lui écrire ? Ce serait la une bonne échappatoire et la meilleure des distractions en attendant le début de la journée, ou la ses fonctions de duchesse l'occuperaient jusqu'au soir.
S'installant aussi confortablement que lui permettait son état, un oreiller de velours coincé dans le dos, elle sortie un vélin et s'arma de sa plus belle plume pour y coucher les mots qui pesaient sur son cœur. Elle espérait que son mari y trouverait autant de réconfort a les lire qu'il lui en procurait de les écrire. Égoïstement, et oui car toute duchesse qu'elle était, elle avait le droit aussi a cette faiblesse humaine de temps a autre, elle espérait qu'Oschide prendrait lui aussi la plume pour lui écrire.
Après s’être relue, la duchesse déposa un baiser sur le vélin ainsi qu'une goutte de son parfum. Elle y déposa ensuite son sceau, puis après l'avoir glisser dans une protection de cuir, fermée par des lanières, elle déposa le tout sur son bureau dans l'attente de pouvoir la faire porté a Diantra. Chose qui serait faite dés les premières lueurs du jour. Un nouveau coup de pied ou de poing sur la gauche .. Puis un autre sur la droite. Un pas ver le miroir, elle contemple son ventre arrondie par au moins deux fois ce qui devrait etre pour une grossesse de son avancée. Un sourire illumine ses traits. Oui, son tendre époux aurait bientôt une surprise de taille. Car ce n'était pas une vie qu'elle portait en elle, non tout les signes semblaient annoncés que deux enfants se nichaient au creux de ses reins. Des jumeaux ou des jumelles. Pour sa plus grande joie et elle l’espérait celle de son époux. Bien que les médecins eux y voient la une inquiétude supplémentaire pour le bon déroulement a terme de sa grossesse déjà a risques. Mais elle ne laisserait pas cela lui gâchait sa seule source de joie, alors meme que son époux était loin d'elle. Voila également pourquoi, elle ne lui en avait encore rien dit. Elle se refusait a l’inquiéter alors qu'il était loin et aux prises avec d'importantes décisions. Le destin choisirait bientôt ce qu'il serait de l'avenir, mais si un funeste futur devait etre le sien, elle ne partirait pas sans se battre.
Oschide d'Anoszia
Humain
Nombre de messages : 477 Âge : 33 Date d'inscription : 10/02/2014
Sujet: Re: " Face a l'absence, restent les mots. " ( PV correspondance. ) Sam 30 Avr 2016 - 15:35
Déjà plus d'une ennéade que son épouse s'en était retournée dans le Langecin, sur ses propres recommandations. Diantra n'était plus un lieu sûr, au centre de toutes les manigances et les ambitions des seigneurs péninsulaire, la décision avait été prise sans longs débats. Dès le départ des nobles du médian et des autres membres de cette nouvelle ligue, Oschide avait embrassé une dernière fois son épouse pour qu'elle recouvre le confort et la sécurité de Langehack. Bien que ce choix ait été le bon, il le regrettait à présent, accusant l'éloignement et la distance qui les séparait désormais. Même ses journées bien remplies, à régler les problèmes des uns et des autres, à tenter de reconstruire la cité. Même cela ne l'empêchait pas de penser à elle jours et nuits, provoquant d'inexorables longues insomnies.
Quelque fois, lorsqu'on lui permettait certaines solitudes, Oschide repensait à leur voyage pour gagner les terres de Leliande. Comme s'ils avaient été de simples honnêtes gens, ils s'en étaient allés sobrement pour y découvrir les landes natales de son épouse. Cet épisode, si joyeux, n'avait été que leur dernier moment de quiétude avant de devoir s'exposer aux yeux de tous. Enfoui dans un coin de sa tête, il gardait ce moment comme l'un de ses meilleurs souvenirs, pouvant le sauver de ses idées noirs lorsqu'elles venaient.
La simple et unique idée de partir de là, laissant tout derrière lui, lui venait régulièrement en tête. Après tout, l'un de ses capitaines réussirait probablement à reprendre les commandes de ce navire en perdition pour lui laisser la chance de retrouver sa dame. Pourtant, l'exemplarité était de mise et seul le duc de Langehack avait le devoir de porter ce fardeau. Ignorant encore si le sacrifice en vaudrait la chandelle, il restait dans cette ville comme un otage, attendant qu'on vienne le délier de ses fonctions dont il ne souhaitait aucunement. Le sort de la royauté était pourtant entre ses mains. Il ne tenait plus qu'à lui, et à lui seul d'ouvrir les portes à un roi déjà existant où à un nouveau, choisi par ses pairs.
Las de tout cela. Las de devoir attendre, de devoir guetter des nuages poussières à l'horizon, le duc finit par se renfermer de plus en plus, se contentant de répondre aux questions de ses officiers et d'exercer ces fonctions de régent de la cité. Mais la chose n'allait pas plus loin, non, cela était au dessus de ses forces. Sans Méliane à ses côtés pour l'aider et l'épauler, pour prendre des décisions et égayer les cœurs de leur entourage, il n'était plus rien, sauf un capitaine parti pour des terres lointaines et revenu d'entre les morts.
La tête dans ses missives, à la lueur d'une bougie qui éclairait fébrilement les les papiers, Oschide se demanda alors ce que faisait son épouse. Souffrait-elle encore du mal qui l'avait rongé ? Était-elle heureuse ? Riait-elle à quelques boutades de sire d'Olside ? Se languissait-elle de sa présence alors qu'elle devait gérer les affaires du duché ? Bercé par les odeurs de son herbe à pipe, enivré par les milles senteurs s'émanant du quartier des épices, il se mit à penser à toutes ces choses sur le rebord de sa fenêtre. Du haut de la tour royale, il pouvait contempler la cité et ses centaines de tours s'élevant dans le ciel. Pourtant, l'on vint le tirer de ses rêveries par quelques coups secs sur sa porte. Frustré d'être ainsi perturbé de la sorte, il se mit à maudire l’intrus qui venait le déranger à une heure si tardive. Mais lorsque l'homme qui se présenta lui remit une petite enveloppe portant le sceau de Langehack, son cœur se mit à battre et un long frisson le parcouru. Se pouvait-il que les dieux aient été si généreux avec lui en répondant à toutes ces questions si vite ? Sans tarder, il prit la missive et la mit devant son nez pour sentir la délicate et si douce odeur de sa tendre aimée. Il lut alors les mots écrits avec la plus extrême attention, savourant chacune des lettres, chaque ponctuation, chaque tournure de phrases qui pouvaient révéler l'auteur de cette missive. Ni une, ni deux, Oschide prit un vélin vierge qui traînait sur son bureau et n'attendit pas une seconde de plus avant de poser la première encre.
Méliane de Lancrais
Humain
Nombre de messages : 193 Âge : 39 Date d'inscription : 14/04/2014
Sujet: Re: " Face a l'absence, restent les mots. " ( PV correspondance. ) Sam 30 Avr 2016 - 17:07
Les jours passaient tranquillement a Langehack, l'été s'étant installé, le paysage était en fête et ramenait la joie parmi tout les cœurs meurtris par la guerre. Néanmoins le temps des larmes n'avait point été pour autant derrière eux, n'est pas que la guerre pour apporté malheur, mort et désolation. Quelques jours plus tot, avait eu lieu les funérailles du jeune fils de Sire Guilhem de Tall. Assister a un enterrement n'était jamais chose facile, mais voir mettre en terre un jeune etre dont le destin commençait a peine avait été une épreuve pour tous, surtout pour la duchesse de Langehack, de par son état et de par son inquiétude envers sa fille, pauvre fiancée esseulée du défunt alors qu'elle meme se trouvait encore dans les ages de l'enfance. Tout comme elle meme, sa fille s'était montrée forte aux yeux de tous, mais Méliane était bien placer pour savoir que façade de circonstance était souvent bien loin de refléter la réalité.
Ce fut dont une journée bien longue. Une cérémonie triste, un enterrement sous grand soleil et paysage en fleurs. Cela en avait presque paru offensant tant on s'imaginerait volontiers ce genre d'événement se passer dans un paysage froid, grisonnant et pluvieux. Mais rien n’arrêtait l'été pas meme la mort ou la douleur d'un père. Malgré la chaleur étouffante, une respiration sifflante et un vilain mal de dos de par sa silhouette s'arrondissant un peu plus chaque jour, Méliane été apparue a tous droite, digne et semblant au mieux de sa forme. C'était meme elle qui avait soutenu le pauvre père en deuil quand était venu le moment d’ensevelir son fils, elle encore qui avait recueillie au creux de ses bras le corps tremblotant de larmes de sa fille quand les yeux curieux n'avaient plus étés la pour les épier. Mais sous cette force de parade, la lassitude avait vite gagné la duchesse, c'est pourquoi elle ne fut guère fâché quand Sire d'Olside sous le couvert de la galanterie lui proposa de la reconduire a ses appartements. Elle put ainsi tout a loisir se reposer contre lui et son bras qui la soutenait plus que quiconque n'aurait pu le supposer. Bien que parfois la prévenance de Sire d'Olside lui était pesante, de par la faute de son mari elle en était certaine, ce jour il fallait en convenir, il lui avait été agréable qu'il soit la pour lui épargner plus de fatigue qu'elle ne pouvait encore en supporter.
Les jours suivants n'avaient guère étaient plus reposants, le Langecin était en fête, puis il y'avait eu le départ de sa fille qui s'en était retournée vers leurs terres de naissance. Après une longue journée de plus, la duchesse regagna ses appartements ou elle passa des vêtements confortables puis se retira dans sa chambre. La elle dut faire face a son reflet dans le miroir et sans doute pour la première et dernière fois, elle fut soulagée que son mari ne soit point a ses cotés. Une fois parure, coiffure et tout l’apparat disparu, la duchesse était d'une pâleur extrême, d'ou contrastait cruellement les épaisses cernes qui cerclaient ses yeux. Oui, son époux n'avait pas besoin de voir cela, il avait déjà bien assez de préoccupations en tete. Après s’être longuement brosser les cheveux dans l'espoir de voir ses soucis se taire, elle avait préférée se rendre a la bibliothèque. Un lieu qu'elle avait toujours affectionnée de par son amour des livres, mais qui aujourd'hui avait aussi le pouvoir de la faire sourire. C'était dans cette pièce que Oschide, son tendre époux lui avait dérobé un baiser. Leur premier baiser. Pourtant malgré l'étreinte plus qu'agréable, l'instant n'avait en rien était romantique. En effet il s'était soldé par une gifle de la duchesse a l'encontre du malheureux capitaine qu'il était alors.
A ce souvenir, un léger rire lui échappa. Qu'il était bon de rire et ses souvenirs d'instant heureux. Pas que la gifle ait eut a la ravir, non. Mais cet instant, qu'importe sa finalité avait été les prémices de leur amour. C'est l'instant ou elle avait due se résoudre bien malgré elle a accepter le fait qu'elle voyait en le capitaine bien plus qu'un ami, meme si alors il lui avait été hors de question de l'admettre. Plonger dans ses souvenirs, elle mit un moment a se rendre compte des coups discrets frappés a la porte. Quand elle en découvrit le motif, telle une enfant a l'approche d'un cadeau, elle s'en voulut de chaque secondes perdues. Une missive était arrivée, une missive de son époux. Bien qu'elle l'ait espérée très fort, elle ne l'avait pas attendue si tot. La était la preuve que Oschide sitôt sa lecture terminé avait pris sa plume pour lui répondre, voila qui lui était le plus puissant des baumes. N'était ce pas la après tout le signe évident qu'elle lui manquait tout autant que lui lui manquait. Elle dut prendre sur elle pour ne pas décacheter le vélin séance tenante. Elle remercia la servante et demanda a ce que le messager attende car il aurait bientôt un autre vélin a emporter avec lui. Ceci fait, elle regagna bien vite ses appartements, comme si le simple fait de tenir entre ses mains les mots de son époux, avait pu lui etre la plus efficace des médecines.
Une fois a nouveau seule dans ses appartements, confortablement installée elle avait tracée de ses doigts impatients les mots de son époux, comme si elle pouvait sentir la main qui avait tenue la plume. Puis le sourire aux lèvres, elle avait relue les mots encore et encore jusqu’à les graver dans sa mémoire. Quelques larmes avaient aussi perlées a ses yeux. De bonheur d'abord, par la gratitude de lire ses mots et son amour. Puis de peine aussi, par l'affliction de leur séparation et du manque de sa présence a ses cotés. Serrant ensuite le vélin contre son cœur comme pour s’imprégner de la présence de son cher Oschide, elle avait regagnée son bureau, prit plume et vélin et couchant a son tour des mots qu'il faudrait pourtant plusieurs jours a son époux, pour les recevoir.
Oschide d'Anoszia
Humain
Nombre de messages : 477 Âge : 33 Date d'inscription : 10/02/2014
Sujet: Re: " Face a l'absence, restent les mots. " ( PV correspondance. ) Dim 1 Mai 2016 - 11:13
De retour à Diantra, après son voyage dans le Berthildois, la première chose qu'il demanda fut la potentielle présence d'une missive de Langehack. Comme un enfant attendant sa friandise, l'un de ses hommes lui donna le précieux papier et ce n'est pas sourire que le duc la reçu, impatient d'en découvrir le contenu. Pressé de déguster chaque mot, chaque phrase et chaque pensée de son épouse, il se délecta de ce bref moment de lecture, loin de toutes les intrigues et tensions qui régnaient en ce monde. Se sentant en proie à une profonde sérénité en y découvrant les réflexions de sa bien aimée, il ne put, à son tour, que reprendre la plume pour lui répondre comme si elle s'était tenu juste là en face de lui. L'imaginant ainsi sur le divan qui lui faisait face, il se remémora les moindres traits de sa femme, son visage si apaisant, ses pincements de lèvres, ses yeux lorsqu'elle le regardait fixement sans qu'aucuns mots ne puissent rivaliser avec la passion débordante qui se dégageait d'elle. Heureux comme un prince de pouvoir mettre des mots sur ses songes qui l'assaillaient jours et nuits, il savoura les derniers rayons du soleil et les mille et une senteurs de la cité pour trouver l'inspiration nécessaire à la rédaction de sa lettre.
Pourtant, en son cœur, plusieurs interrogations et doutes venaient noircir son humeur et s'il voulait faire de son mieux pour ne pas rajouter quelques inquiétudes à son aimée, il ne pouvait se retreindre à camoufler les vérités qui nécessitaient la vision d'une femme d'Etat et non plus d'une simple épouse. Comment dire à son aimée qu'il venait de rencontrer le seigneur du Berthildois et que l'homme lui avait fait des révélations bien plus affolantes qu'il n'aurait pu l'imaginer. Était-ce prudent d'aborder la chose avec son épouse, tandis que ses préoccupations devaient être tout autre. Incapable de cacher ces étonnantes déclarations, il ne put se restreindre à un tel secret et trouva la force nécessaire pour l'en informer. En plus de ces nouvelles, pour le moins perturbantes, d'autres actualités étaient venus jusqu'à ses oreilles, en commençant par la mort du duc Maciste et par la fuite de son épouse Kahina d'Ys. Ignorant si ces nouvelles étaient déjà parvenues jusqu'au Langecin, il décida également de la mettre au courant.
Tel fut le courrier que transmis le capitaine Augustor à la duchesse de Langehack. En personne, accompagné d'une petite escorte, il traversa les fleuves, les forêts et les campagnes pour apporter ces dernières nouvelles du duc Oschide. La mine fatiguée, les mains tremblantes, le capitaine accusait le coup de la chevauchée, mais n'avait pu se résoudre à informer les choses suivantes avec un simple messager. Non, il connaissait la duchesse depuis plusieurs années, elle lui faisait confiance et saurait qu'il ne pourrait lui mentir. Presque encore sous le choc de ce qu'ils venaient tous de vivre ces derniers jours à la capitale, il donna ainsi à sa duchesse un courrier du capitaine des aigles, Sigmund d'Olile, cousin de cette dernière et frère de Lidwina d'Olile.
Sentant la duchesse en proie à un profond mal être, Augustor de Rasque se tint prêt à la retenir dans l'éventualité où Méliane se serait effondrée.
Méliane de Lancrais
Humain
Nombre de messages : 193 Âge : 39 Date d'inscription : 14/04/2014
Sujet: Re: " Face a l'absence, restent les mots. " ( PV correspondance. ) Dim 1 Mai 2016 - 12:54
Le Langecin avait beau etre dans la quiétude et la prospérité depuis plusieurs ennéades déjà, une certaine agitation était venue ternir les festivités de l'été depuis quelques jours. Agitation liée aux inquiétudes que tous éprouvés face aux rumeurs qui leur arrivaient de toutes parts. Diantra, le Nord, Soltariel ... Les promesses d'une paix tant attendue semblaient se faire plus incertaine, faisant craindre a tous que finalement le pire n'était peut pas derrière eux. Source de tracas dont la duchesse se serait bien passée, si de par le retour des beaux jours, toux et douleurs poitrinaires s'étaient quelques peu calmés, sa grossesse désormais a un stade avancé et les complications qui en découlaient, la laisser empreinte d'une grande fatigue. Fatigue qu'elle avait désormais bien du mal a cacher et ce malgré les divers artifices dont elle se parait. Néanmoins pour l'heure la voyant paraître a chaque conseil, les nobles comme le peuple ne s'en faisaient guère trop pour leur duchesse, se réjouissant plutôt de la future génération a venir. Une naissance que tous voyaient comme un bon présage pour l'avenir de Langehack.
Méliane sortait d'une énième visite avec ses médecins, quand l'annonce d'une délégation en approche lui fut faite. Encore quelques jours plus tot, son cœur se serait emballé a l'idée que peut etre Oschide était tout proche, mais au vu des dernières nouvelles, elle savait que ça ne pouvait etre lui et vu qu'aucune visite n'était attendue, c'est avec appréhension qu'elle accueillie la nouvelle. Quand un peu plus tard, le capitaine Augustor lui apparut visiblement éreinté par une chevauchée qui avait du etre sans répits, ses craintes redoublèrent. Si cela avait été de bonnes nouvelles, un simple messager aurait suffit mieux encore, son cher époux les aurait lui meme apporté. C'est dont le regard inquiet et le dos courbé par la grossesse qu'elle reçut au creux de ses paumes, les deux vélins qu'il était venu lui remettre. L'un était de son époux, ce qui lui procura grand soulagement. Il allait bien. Mais alors pourquoi le deuxième, le caché portait le sceau de Sigmund d'Olile, son cousin. A la mine des hommes qui lui faisaient ça, elle savait que c'était lui qu'il fallait lire en premier. La tete haute et un sourire de façade parfaitement maîtrisé, elle annonça d'une voix claire: "Que la cour veuille bien se retirer, j'ai a m'entretenir de choses importantes avec le capitaine. Que l'on veille a ce que soit préparer une chambre ainsi que de quoi se restaurer pour lui et ses hommes." Alors que tous sortaient, elle ajouta. " Veuillez faire mandé a Sire d'Olside de nous rejoindre. "
Une fois seule face au capitaine, c'est d'une voix bien plus anxieuse qu'elle demanda. " Capitaine dois je vraiment lire ce vélin, ne puis je entendre ce qu'il y'a a savoir de votre bouche ? " Rien qu'a son regard, elle sut que la réponse n'augurait rien de bon." Je ne puis etre celui qui apporte ces nouvelles a la duchesse. Quelqu'un comme votre cousin est bien plus désigné. " Un simple hochement de tete tandis que sentant sa détresse, en son ventre s'agitent deux petits êtres déjà pleins de vie. Elle voit bien que le capitaine la guette comme si elle allait s’effondrer, mais cela est hors de question. Son mari attend d'elle qu'elle soit une femme forte, son peuple aussi, elle ne peut faillir devant cet homme, ni devant nul autre. C'est pourquoi quand sire d'Olside fraîchement arrivé se propose a lui en faire la lecture, elle refuse. Prenant une profonde inspiration, elle décachette le vélin et entame sa lecture. Elle ne s'écroule pas, elle ne trébuche pas, pas plus qu'elle ne fond en larmes, pourtant il y'a une chose qu'elle ne peut cacher, c'est le tremblement de ses mains qui plient douloureusement les mots de son cousin jusqu'a ce que sire d'Olside demande d'une voix anxieuse, toute son attention portée sur Méliane. " Ma dame, est ce la des nouvelles du duc ? " En réponse, elle lui tend ce qu'il reste du pauvre vélin froissé et s'éloigne de quelques pas.
Elle sentait les regards attentifs des deux hommes, tout comme elle percevait leurs inquiétudes, mais elle avait besoin d'un instant de répit. Leur tournant le dos, elle appuya ses mains sur la douleur lancinante qui lui vrillait la poitrine. Ses yeux la brûlaient de par des larmes dificilement contenues. C'était impossible, les dieux ne pouvaient leur faire ça. Était ce la sa punition pour ce qui avait été jadis ? Devait elle payée plus qu'elle n'avait déjà eu a le faire ? C'était elle qui était malade, elle qu'un mal sournois rongé. Si l'un d'eux devait etre emporté par la mort, cela devait etre elle et non son époux. Il lui fallait réfléchir, sagement et prudemment. Mais comment, alors meme que son esprit se tordait sous le poids de l’inquiétude et que son cœur manquer de tomber en miettes. Si il n'y'avait eu l'état avancé de sa grossesse, une grossesse a risque qui n'allait que l’être d'avantage de par les deux vies qu'elle portait, elle aurait pue se permettre de se précipiter séance tenante a Diantra auprès de son époux. Le duché se portait bien, il n'y'aurait eu nuls préjudices a cela. Mais en l'état actuel des choses, prendre une telle décision serait déraisonnable. Dans l’inquiétude de perdre son époux, elle ne pouvait se risquer a mettre en danger leurs futurs enfants a naître.
Inspirant profondément, elle se tourna le visage déterminé vers les deux hommes. Tout deux étant en train de converser a voix basse de façon assez animé, se turent dés qu'elle s'approcha a nouveau d'eux. " Votre altesse se sent t'elle bien ? Peut etre devrais on mandé a vos médecins de venir ? " Elle balaya les craintes de l'homme d'un geste de la main. " Ce n'est point moi qui ai besoin de recevoir des soins, c'est mon époux. En ma condition, je ne peux me rendre a Diantra, c'est dont vous sire D'Olside qui vous y rendrait afin de veiller a ce qu'il reçoive les meilleurs soins possibles. " Tout de suite, son vieil ami fit un pas vers elle, la mine soucieuse. " Ma dame, le duc m'a demandé de veiller sur vous jusqu'a son retour, je ne crois pas qu'il soit opportun que ... " Avec un regard glacial qui en aurait fait pâlir plus d'un, elle le fit taire. " Tout ami que vous m’êtes sire D'Olside, cela est un ordre de votre duchesse et j'entends a ce que vous le respectiez. " De par son inquiétude et pour sa sécurité, elle le savait prés a risquer sa tete au besoin, voila pourquoi elle ajouta. " Préférez vous dont resté ici pendant que moi meme je me rendrais a Diantra ? " Voyant l'homme pâlir, elle hocha la tete. " C'est bien ce que je pensais, les choses sont donc entendus. Vous partirez dés que vous meme et vos hommes seront prés. Maintenant je m'en vais me retirer dans mes appartements afin d'écrire des missives qui ne sauraient attendre, veuillez passé les quérir avant votre départ et également faire mandé un messager prés a partir pour Soltariel dans les plus brefs délais." Les deux hommes s'inclinèrent tandis qu'elle quittait la pièce d'une démarche droite et d'un pas assuré.
Tous la saluèrent sur le chemin qui menait a ses appartements, sans que nul jamais ne suspecte la douleur qui était sienne. Elle était une femme certes, une femme amoureuse meme, portant aux creux de ses reins les enfants d'un père qui ne seraient peut etre jamais sur le retour, mais elle était aussi duchesse et jamais duchesse ne faillit aux yeux du monde. Les vautours guettent et saisissent la moindre faiblesse pour apporter le trépas. Elle tient donc bon et ne faillit pas, allant jusqu'a sourire aux divers nobles qui la saluent. Ce n'est qu'une fois la porte de sa chambre fermée, que se fissure la carapace et le masque de froideur. Les larmes coulent, inondant bientôt ses joues tandis que son corps ploient et se laisse glisser sur le sol. Appuyer contre le battant de la porte, elle serre contre son cœur le vélin en provenance de son époux. Aura t'elle seulement la force de le lire alors que dans la cruauté du monde, il pourrait s'agir la des derniers mots de son bien aimé. Non, elle ne le peut, pas encore. Le cœur en miette, la migraine qui lui vrille les tempes, elle essuie ses yeux du revers de la main et se redresse dificilement pour se traîner jusqu'a son bureau. Elle sort plusieurs vélins et prend la plume.
Le vélin suivant fut celui qui partirait pour Soltariel, sans doute que les nouvelles leur étaient déjà parvenues, mais par courtoisie, quand bien meme elle ne rêvait que de s’effondrer sur son lit, elle se devait d'adresser quelques mots a son beau père. La dernière fois ou elle prit sa plume fut sans doute la plus dure. Un message pour son époux, bref mais porteur de tout son amour et de toutes ses espérances.
Une fois les vélins cachetaient, elle dut prendre sur elle pour a nouveau paraître devant tous. Digne, elle expliqua que Sire d'Olside et un petit compte d'hommes seraient envoyés a Diantra pour épauler le duc. Nul mot sur son état de santé, elle s’inquiétait bien assez pour tous. Le peuple et les nobles n'avaient point a trembler. Leur duc leur reviendrait, il ne pouvait en etre autrement. C'était soit y croire, soit s’effondrer. Et elle ne s’effondrerait pas. Sire D'Olside ne tarda guère a partir, elle lui en fut reconnaissante, elle sentie toute son inquiétude dans leurs aurevoirs. Il s'en faisait tant pour elle que pour Oschide, elle le plaçait dans une situation impossible, mais les dieux ne lui avaient guère laissés le choix. " Nous, nous reverrons bientôt mon ami et ce jour vous serez en compagnie de mon époux. " Elle s’efforça de lui sourire, puis tant pour le rassurer que pour puiser dans sa force, elle l’enserra dans une brève étreinte. Avant la tombée du jour, lui et ses hommes étaient en route pour Diantra, tandis qu'un messager prenait la route de Soltariel avec le vélin destiné aux Anoszia.
Ce n'est qu'une fois toute cette agitation passée que la duchesse put regagnée sa chambre. Déchirée entre larmes, colère et inquiétudes. Épuisée de par trop de choses pour les compter. Elle se glissa dans son lit sans meme se changer ou défaire sa coiffure. C'est la seulement qu'elle lue enfin le vélin de son époux. Tout du long, ses larmes coulèrent. Elle n'ignorait rien ou presque des nombreuses informations dont il lui faisait part, toutes ces rumeurs étaient venus jusqu'a eux, les bonnes comme les mauvaises. Serrant le vélin contre son cœur, elle sortie une chaîne d'un des tiroir de sa commode, elle y glissa l'anneau envoyé par son époux. Elle accrocha le tout a sa nuque, afin que cela soit en tout temps prés de son cœur. Jusqu'au jour ou elle pourrait le rendre a son bien aimé. Elle s’efforça de l'imaginer a ses cotés comme il lui avait demandé, pourtant a chaque fois que ses yeux consentaient a se fermer, elle ne pouvait rien imaginée d'autre que son tendre Oschide a l'agonie. Cette nuit la fut peuplée et de larmes et de cauchemars, des cauchemars d'un genre nouveau. Des cauchemars qui lui firent regrettés ses vieux démons. En ces songes sournois, elle voyait son époux périr encore et encore, sans qu'elle ne pusse rien faire pour lui et sans meme qu'elle ne pusse etre auprès de lui lors de son dernier soupir.
Cette nuit la, toux et douleurs reprirent de plus belle, l’entraînant dans une faiblesse qui déclencha des contractions. Les médecins arrivèrent a la stabiliser, duchesse et enfants se portant bien. Mais tous craignaient de ce qu'il adviendrait si la duchesse ne retrouvait pas bientôt un sommeil reposant. De plus sa tension en hausse malgré une fatigue évidente n'était pas sans leur créer également de nombreuses inquiétudes. La duchesse s'accrochait a la vie, elle tenait sa promesse .. Du moins le ferait elle au moins jusqu'a la naissance des enfants. Mais qu'adviendrait il ensuite si les dieux dans leur cruauté décidés de rappeler a eux son époux ?! Parfois la mort semble une bien douce délivrance face aux vicissitudes de la vie. Diantre, il n'est guère bon d’être mélancolique quand la maladie est la.
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Sujet: Re: " Face a l'absence, restent les mots. " ( PV correspondance. )
" Face a l'absence, restent les mots. " ( PV correspondance. )