Le poids des mots. ( Correspondance. Arichis. )

Duché de Langehack. Karfïas, milieu de l'Ennéade 4. 9 ème année du 11ème cycle.

Quelques heures avant le départ de son époux pour les terres de Soltariel, Méliane avait prit la plume et le vélin pour écrire a son beau père. Elle eut aimée que ce soit simplement pour les félicitations d'usage quand a sa prochaine union, mais malheureusement il retournait de quelques chose de bien moins heureux. Oschide remettrait lui même la lettre a son père, elle ne doutait point que son époux saurait d'ailleurs obtenir du soutien pour Langehack et qu'il défendrait la cause de leurs terres avec fidélité, mais elle jugea utile que la demande soit conjointe. Ce n'était pas un fils qui demandait de l'aide a son père, mais un duc qui cherchait un allié. A ce titre et tant que duchesse, elle se devait de joindre ses efforts aux siens.

Sa grandeur Arichis d'Anoszia, Régent d'Ydril , Vicomte de Calozi, Seigneur de Velmonè, Seigneur-Dragon de Calozi, Sénéchal d'Ydril, Grand Voyer du Duché de Soltariel et Grand Argentier de Sa Majesté Bohémond Ier.

Mon cher beau père, j'eu aimée que mes mots vous parviennent en d'autres circonstances. Il y'a peu nous discutions ensembles de votre bonheur prochain et voila que tel un oiseau de mauvaise augure, moi et votre fils venons ternir cela de par quelques nouvelles affligeantes.

A l'heure ou vous lirez ces mots, nul doutes qu'Oschide vous aura déjà tenu informer de l’imminence possible d'une guerre et de la menace de son instigateur. Le marquis Godfroy de Saint-Aimé, qui faisant fi de l'amitié qui l'unissait a mon époux, s’apprête a nouveau a faire couler les larmes et le sang sur la péninsule.  

Nous, nous tournons dont aujourd'hui vers vous pas seulement en la quête d'un allié, mais pour vous avertir de cette menace. Ne nous leurrons pas il faut s'attendre a ce que les actes de cet homme le pousse a vouloir bien plus qu'une guerre contre Langehack. Probable que c'est Soltariel qu'il vise et plus particulièrement Bohémond. Aujourd'hui ce sont nos terres qui sont menacées, mais si il sort victorieux de ces affrontements, demain il se pourrait bien que les terres du duché, qui sera bientôt le votre et celui de votre épouse, soit le théâtre de ses prochains actes et que ce soit au final toute la péninsule qu'il retienne sous son joug.

Je ne me placerais pas comme votre belle fille dans ce conflit, vous quémandant par affection votre aide de par la position que vous occuperez bientôt et de par celle que vous occupez déjà. Je me pose en une alliée potentielle. Si il ne me plait guère de voir la péninsule a nouveau déchirée par la folie d'un homme, je ne le laisserais point s'en prendre a nos terres sans riposter et je suis sure qu'il en va de même pour vous et le roi.

Indépendamment l'une de l'autre, nos terres sont fortes mais peuvent néanmoins essuyées de dures revers. Ensembles, unis dans un même effort, nous pourrions peut être offrir un nouveau souffle a la péninsule. Un souffle de paix et de prospérité comme elle n'en a pas connue depuis bien trop longtemps.

Que cet accomplissement soit le premier d'une longue liste dans le règne de votre épouse et du votre. Associons nos noms par bien plus que l'union de nos deux familles, joignons nos terres dans cette lutte et pour le bien des nôtres, triomphons ensembles de cet ennemi belliqueux.

Je vous envois tout mes vœux quand a vos épousailles et votre accession au trône ducal, ainsi que toutes mes prières quand a la réussite de vos projets. Puissent ils inclurent votre désir de nous prêter assistance envers cette menace qui nous guette tous. Que les dieux vous protègent et puissent ils nous épargner dans les dures moments qui sont a venir.

Méliane de Lancrais, Duchesse de langehack.

Une fois ses derniers mots couchés sur le vélin, Méliane imposa le sceau Ducal de Langehack et remit le rouleau a son époux. Il était temps pour le Langecin de prendre position, elle qui avait tant espérée que leur neutralité préserverait la péninsule de nouveaux débordements. Malheureusement le marquis de Sainte Berthilde ne leur donnait guère plus le choix. Il lui fallait désormais pensée au salut de ses gens et de ses terres en laissant de coté ses idéaux et ses espoirs pour la péninsule. Cela était douloureux, mais bien moins que de voir couler le sang des siens sur l’hôtel de l’orgueil d'un homme.

A Méliane de Lancrais, Duchesse de Langehack.

Belle Dame,

Comme je le répétais à mes enfants autrefois, ne vous excusez jamais des actions d’autrui. Vous êtes Duchesse de Langehack et bientôt de nouveau la vassale du Bon Roi Bohémond Ier. Il vous suffit néanmoins simplement de vous placer en tant que ma belle-fille pour que j’accoure à votre aide.

La sottise du prétendu marquis de l’Atral le conduira à sa chute car aujourd’hui en rompant la Paix du Roi c’est contre le royaume tout entier que le triste sire lève ses armées. Oschide prêtera serment en votre nom devant le roi et la cour royale mais j’enverrais une délégation du Conseil à Langehack afin que vous puissiez prêter serment également au Roi devant témoin en attendant que votre condition s’améliore pour que vous puissiez vous déplacer en personne devant Sa Majesté Bohémond Ier.

N’ayez crainte, si guerre il y a celle-ci ne viendra pas perturber vos journées hormis peut-être le tracas dû à la perte de soldats loyaux et fidèles sur le champ de bataille. Si guerre il y a, le sénéchal du roi mènera nos armées et de Merval à Ydril nous chanterons les prouesses de nos hommes. Nous vous aiderons car le roi est bon et protège ses vassaux, le roi n’a pas été vaincu par Nimmio de Velteroc, il ne le sera pas par des soldats-paysans berthildois.

Reposez-vous. Prenez soin des enfants que vous portez. Mon ami Niccolo di Corellii viendra vous prêter main forte à Langehack et vous conseillez en attendant nos retrouvailles. Je m’excuse de la longueur non adaptée de ma réponse à votre missive alarmée mais des affaires dans l’immédiat plus urgentes m’attendent. Que les Cinq vous préservent ma chère Méliane, nous nous reverrons très bientôt.

Arichis d’Anoszia, Grand Argentier de Sa Majesté, Archonte-régent d’Ydril et Duc de Soltariel.

Duché de Langehack. Karfïas, Enneade 5. 9 ème année du 11ème cycle.

Sa grandeur Arichis d'Anoszia, Régent d'Ydril , Vicomte de Calozi, Seigneur de Velmonè, Seigneur-Dragon de Calozi, Sénéchal d'Ydril, Grand Voyer du Duché de Soltariel et Grand Argentier de Sa Majesté Bohémond Ier.

Mon cher beau père, vos mots, bien que bref, m'apportent le réconfort attendu. Je ne doutais point de votre soutien, mais il est néanmoins plaisant d'en avoir la complète assurance. Je prends le blâme de mes actions sachez le, je ne chercherais point a m'en dédouaner. Je ne suis certes pas celle qui déclencha cette guerre, mais si j'avais été plus forte face a la maladie alors peut etre cet homme n'aurait il pas pu étouffer la méfiance de votre fils sous de belles paroles.  

J'ai faillie a mon époux et a la confiance que mes gens avaient placés en moi. Le coup de cette guerre m'alourdira longtemps le cœur. Portant la vie en moi, je ne peux que penser a toutes ces familles qui seront bientôt brisées par la folie d'un etre vil. Combien de pères, de fils ou d'époux ne rentreront point chez eux pour que s'en soit fini du règne de cet etre belliqueux.

Langehack accueillera avec soulagement et reconnaissance la délégation du roi. Nos terres n'ont que trop tarder a prêter serment, j'avais pensée que notre neutralité préserverait la péninsule des vicissitudes d'une nouvelle guerre. Je me suis lourdement trompée, rien ne saurait arrêtée pareille tragédie quand des hommes tel que le marquis sont au pouvoir. Dans le fond mon cœur saigne également pour sa pauvre femme, simple épouse, elle n'a point de pouvoir et ne peut que se soumettre a son bon vouloir. Elle qui m'a l'air d’être une femme de paix et de raison, doit tout autant avoir a souffrir que moi quand aux événements qui se profilent a l'horizon.

Vous n'avez point d'excuses a me faire, a l'heure ou vous lirez ses mots, j'imagine qu'il conviendra de vous appeler votre altesse. Recevez en mes félicitions. Votre règne et celui de votre épouse puissent t'ils êtres prospères et bienheureux. Votre ami sera reçue a ma cours comme vous l'auriez été, je gage qu'ensembles nous œuvrerons pour le bien de la péninsule et pour la conclusion de cette guerre. Puisse t'elle se terminer le plus vite possible et puissions nous avoir peu de pertes a déplorer.

En l'attente de nous revoir, je vous renouvelle mes vœux de bonheur. Que cette période trouble ne puisse en rien entravée votre récent bonheur. C'est une chose précieuse que nous nous devons de préserver car nous ne savons jamais quand nous en serons privés. Recevez mes prières. Puissent les cinq vous protéger, protéger la péninsule, nos terres, nos gens et notre famille.

Méliane de Lancrais, Duchesse de langehack.