[Lourmel] Solitude : douce absence de regards. | Druvan (PNJ)

Druvan
Espion à la solde de Maélyne

Au 1er  jour
1ère  ennéade
Barkios, mois d'automne
de la 9ème  année du 11ème  cycle
A Lourmel.

La nuit était tombée depuis peu. Maélyne avait rejoint la chambre conjugale et s'était déjà affairée à se délaisser de cette robe encombrante pour s'habiller de sa chemise de nuit. Guillaume quant à lui a préféré profiter encore un peu du banquet qui fut donné en l'honneur de leur union. Assise dans l'un de ses fauteuils, face au feu de cheminée, aidée d'une bougie, la Dame entama un nouveau livre principalement remplit de légendes et de contes pour bonnes enfants. Mais elle était sans doute l'une des rare à savoir que parfois, ces écrits cachaient une part de vérité et son compagnon Arth n'en était que la preuve vivante.

Plongée dans sa lecture, la jeune femme entendit soudainement toquer à sa porte. N'eut elle pas le temps de se lever qu'une silhouette s'engouffra déjà dans la pièce. En voyant sa carrure et son visage, Maélyne se tétanisa.

« Roderik?! Mais que faites-vous ici?! » Dit-elle en chuchotant alors que le ton de sa voix montrait amplement son étonnement. Elle n'eut cependant aucune réponse. L'Arétan s'était planté devant elle et la regardait. « Vous ne pouvez pas rester ici ! Guillaume peut arriver à tout moment! » Reprit-elle en adoptant des gestes montrant la sortie de la chambre mais encore une fois, elle n'eut aucune réponse. La jeune femme prit alors l'initiative de le pousser violemment mais la seule chose qu'elle récolta était une chute après être passée au travers du corps du Comte. Elle jura intérieurement puis se releva.

« DRUVAN ! » Cria-t-elle ensuite, oubliant toute discrétion. Elle put alors apercevoir un sourire malicieux sur le visage de son ancien amant. « Je t'ai déjà maintes fois interdit de jouer avec moi! Montres-toi ! » L’image de Roderik se mit petit à petit à s'effacer alors que la Lourmelloise sentit son cœur se serrer. Se reprenant, la Dame scruta les moindres recoins de la pièce à la recherche de celui qui était responsable de cette entourloupe. C'est là qu'un homme apparût, assis à la place qu'elle occupait un peu plutôt, lisant ce même livre qu'elle avait entamé.

« Ne me refait plus jamais cela! »
« Quoi? Faire apparaître l'homme que tu aimes? »
« Ce n'est pas un jeu, Druvan! »
« J'aurais cru que cela te ferais plaisir. »
« Tu ne mesures pas les conséquences que cela peut avoir! Si Guillaume l'avait vu... »
« Allons. Tu sais pourtant bien que j’assure toujours mes arrières et puis Guillaume est encore en train de se saouler joyeusement au rez-de-chaussée. »
« Formidable... » Répliqua-t-elle en pensant que cette nuit serait sans doute de nouveau un cauchemar.
« Et donc? Que viens-tu faire ici? Je n'ai pas fait appel à tes services. »

L'homme claqua violemment le livre puis se mit à offrir un sourire béat à la Dame. « Justement ma douce, cela fait trop longtemps que tu n'as pas fait appel à mes services. Je m’ennuie... j'ai besoin d'action! »
« Ne m'appelle pas comme cela. N'oublie pas que je ne suis pas Lyanna. »
« Ah Lyanna... elle me manque terriblement. »

La jeune femme ne répondit pas, préférant se renfermer sur elle-même pour combattre ce souvenir douloureux de sa sœur.

« Mais il me suffit de te regarder... » Dit-il en tournant la tête dans sa direction. « pour m'apercevoir que tu lui ressembles bien plus que tu ne le crois. »
« Forcément Druvan, nous étions jumelles. »

Il fit un bond pour se lever et s'approcha. « Tss, tss, tss. Tu sais bien de quoi je veux parler. » Finit-il par articuler dans un murmure alors qu'il s’empara de son menton avec ses doigts glissant ensuite sa main sur la gorge de la Dame, offrant une caresse. Maélyne fit un geste brusque, frappant de sa main le bras de l'homme.

« Je ne te permets pas. »

Le regard du mage se fit plus intense, plus sombre et plus mystérieux.

« Oublie-là, Druvan. Pour ton propre bien. »
« Comment veux-tu que j’y arrive alors qu’il me suffit de te regarder pour la voir, elle. »
« Alors change d’employeur. » répliqua-t-elle sèchement.
« Je suis le meilleur, tu le sais bien. Tu as trop besoin de moi. »
« Justement. » La Jeune femme s’écarta de lui, prenant plus de distance.
« Nous ne sommes plus en guerre. »
« Nous n’étions pas en guerre lorsqu’Aline a été assassinée. »

Maélyne s’arrêta puis serra les points, sa bouche se crispa sous la colère.

« Rien que cet évènement prouve ton incapacité à faire ton travail, Druvan ! Tu auras dû savoir ce que Berthold et Arold manigançaient! »

« Ils ne manigançaient encore rien avant que tu ne m’envoie en Arétria poursuivre ton bien aimé, Maélyne. Tu ne peux m’en vouloir car c’est toi qui a fait le mauvais choix, privilégiant tes doutes sur ses sentiments plutôt que la sécurité de ton castel ma douce. »

« Ne m’appelle pas comme cela ! »

Il se mit à rire légèrement.

« Tu lui ressembles encore bien plus lorsque tu t’énerves. »
« Sors d’ici ! VA-T-EN ! »
« J’ai des informations à te vendre. Des informations assez alléchantes je dois dire. Mais si tu désires vraiment que je m’en aille... alors soit. »

Il prit la direction de la porte et l’ouvrit pour s’engouffrer dans le couloir.

« Attends. »

Un sourire s’afficha sur le visage de l’homme encapuchonné, un sourire de victoire.

« Qu’as-tu de si intéressant à me dire ? »

Il se mit à parler et Maélyne a écouter.