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| [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} | |
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Auteur | Message |
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Halyalindë
Ancien
Nombre de messages : 1722 Âge : 97 Date d'inscription : 17/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mar 14 Mar 2017 - 20:05 | |
| Assise sur le lit qui lui avait été gracieusement préparer à son attention, Halya posa son menton sur ses doigts croisés. Le Haut Conseiller avait disparu vers dieux savaient quels devoirs corrompus et elle avait remercié Aendal d'un sourire étonnamment sincère. Dans la silence de la pièce, la fenêtre grande ouverte sur un jardinet entretenu à en être dénaturer aux yeux d'une ardamirienne, elle s'était posé un instant. Avant de ce laver. Avant de manger. Avant même de dénouer la sacoche qui pendait à son côté.
Une soudaine lassitude venait de la prendre au cœur... Et une émotion qu'elle mis un long moment à identifier comme de la colère.
Kÿria et Tari semblaient prendre un malin plaisir à jouer sa vie aux dés... Et si avant Eraison, elle pouvait se dire que ce n'était qu'une vue de son esprit fatigué, a présent elle en était presque convaincue. Son Souffle ne lui appartenait plus. Son Inspiration n'était qu'extérieur. Et pourtant... Elle se sentait plus posée que jamais. Après ce qu'elle avait vécue seule à Eraison, elle s'était jetée sur les routes. Parce que c'était sa façon d'assimiler. Aller. Seule. Marcher. Mais un imprévu s'était glissé dans ce rouage bien rodé. Un Imprévu d'une douceur qu'elle n'aurait put prévoir.
Un Imprévu qui l'obligeait maintenant à regarder venir un monstre terrifiant et difforme contre lequel elle avait perdu déjà plusieurs fois. Un monstre qu'elle s'était juré de ne plus connaître et qui avait pourtant passé des siècles à hanter sa vie, comme si elle avait choisie la seule voie sur laquelle elle savait qu'il serait nécessairement présent.
Et finalement, la colère n'en était pas vraiment.
Elle avait insisté pour se diriger seule vers Holimion, laissant Fenris retourner à ses obligations. Elle avait profité de chaque instant passé près de la Meute de Randil aussi nouvelle soit cette organisation. Aussi différente soit cette dynamique. Elle avait savouré les longs jours de chevauchée le long de la côte à regarder le soleil se lever et se coucher paisiblement sur la forêt grouillante de vie. Elle en avait profité pour faire le point sur les bouleversements qu'elle subissait depuis un an. Elle avait été de nouveau happée dans cette folie qu'était la guerre. Le conflit le plus difficile qu'elle n'avait jamais eu à gérer en y réfléchissant...
Et maintenant, la seule chose qui lui paraissait importante, au dessus de toute velléité de justice et bien commun, c'était de maintenir la paix à son échelle et de retrouver les gens qui lui étaient proches. Elle avait regarder dans les yeux de la solitude et du manque... Et c'était comme un mauvais rêve qui lui venait en tête. Jadis, elle avait sût qu'aucune vie n'était dispensable, qu'aucun meurtre n'était justifié. Jamais. Et pourtant c'étaient bien des objets de mort qu'elle maniait depuis des siècles dans le but de protéger son peuple. S'infliger une folie pour en protéger les autres... Et pour se protéger soi-même de penser autrement.
Trop longtemps elle avait fuit en avant.
A chaque fois qu'elle pensait être venue à bout de cette fâcheuse habitude, elle s'apercevait qu'il n'en était rien...
Trop longtemps... Même ce matin ou elle avait insisté pour quitter seule Malereg. Il fallait qu'elle voyage seule, comme elle avait d'abord refusé la présence de Fenris dans sa traque. Comme si rester près de lui était plus dangereux que de courir les immensités sauvages d'Anaëh armée de simples lames... Et dans une certaine mesure, c'était le cas... Elle en avait la douloureuse certitude depuis ces jours passés à délirer seule sous les tentes des mouroirs d'Eraison. Cette même certitude qui l'avait tenue loin de sa famille, juste assez loin pour qu'elle puisse soutenir son père au travers du deuil de celle qu'elle avait elle-même voué à la mort au lieu de crouler sous ce fardeau immense. Elle avait passé trop de temps à éviter la moindre flamme, la moindre étincelle... Sans même en avoir conscience.
Mais aujourd'hui, pour la première fois depuis trois siècles, elle s'autorisait à regarder dans les yeux du monstre derrière lequel elle se cachait... et elle ne voyait que son propre reflet portant les chaînes rouillées d'expériences passées.
Aujourd'hui, et même en sachant Randil non loin, elle se sentait seule. Ce sentiment qu'elle craignait tant et auquel elle avait déjà fait face lui tenaillait le ventre... Et elle l'acceptait.
Ardamir et son calme lui manquait. Son père et son humour étrange lui manquait. Killen, les jumeaux Tiril, même Kaëlis. Les membres du clergé de Kÿria et leurs chaleureux conseils. Ceux d'Arcam et leur insupportable folie qui confinait parfois à la provocation inutile. Sa mère et ses tendres moqueries. La musique et les coups de rabot qui sonnaient dans les Hauteurs dès le petit jour jusqu'à tard dans la nuit. La lumière toujours tamisée qui atteignait le sol. L'odeur de la plus dans les branches du Grand Chêne. Le son du vent dans les larges verrières. Le mouvement cadencé de toutes la structure de la ville lors des orages de printemps. La beauté subtile des ancêtres dont l'eau éclairait la cité de milles feux bleutés. La Symphonie telle qu'elle n'existait nulle part ailleurs...
Chez elle...
C'était son foyer, qu'elle le veuille ou non. Elle aimait toujours voyager. Elle aimait toujours découvrir et se sentir utile. Mais elle ne pouvais pas ignorer l'importance de sa terre natale.
Il avait fallut qu'elle lui trouve le dos combien de fois pour se rendre compte de ce simple fait ? Risquer de perdre un lien révèle parfois la force de ce dernier il faut croire...
Et plus que celui qui l'unissait à Ardamir, un être bien particulier lu manquait intensément après ces quelques jours de voyages... Elle plongea la main dans sa sacoche, en tirant un objet bien étrange. Un objet marquée d'un symbole abstrait dont Halya suivait les contours du bout du pouce tout en laissant son regard le caresser vaguement.
Pour la première fois elle sentait avec une telle force la morsure de son absence... Plus qu'à Eraison. Plus que le long de la côte. Plus que dans les Wandres. Plus que dans les moments d'intenses difficultés ou la peur de mourir. Il lui manquait simplement. Lui. Sa présence. A croire qu'à force de vouloir rester loin de lui pour ne pas avancer trop vite, elle l'avait encrer plus profondément dans ce Souffle qu'elle était sensé ne même plus posséder.
De toutes les rencontres qu'elle avait put faire dans sa vie d'elfe, il n'y en avait pas une qui valait celle là. Pas une en près d'un demi cycle. Et quoi qu'il arrive dans le futur, et quoi qu'il soit arrivé dans le passé, elle était heureuse d'avoir suivit cette voie. Kÿria et Arcamenel lui avaient fait de bien beau présent au cours des années en fin de compte...
Un léger sourire se dessina sur ses lèvre sans qu'elle n'en ait conscience. Sa main se serrait sur le sceau en même temps que l'étau se refermait sur sa gorge. Quel drôle de dilemme... Au bord des larme, vidé au point de n'être plus que culpabilité et manque, elle éprouvait un soulagement incroyable. Son sourire ne l'avait pas quitté.
Et tout cela n'avait pas le moindre rapport avec la situation qui l'occupait... Quelques mois auparavant, elle aurait traité le problème sans être déconcentrer une seconde... mais le temps courait plus vite qu'elle visiblement, et ce n'était pas plus mal.
Elle expira à fond, reniflant les quelques larmes qui manquaient de s'échapper avant de se lever pour profiter d'un repas léger et d'une toilette plus que bien venue.
Ce qu'elle pouvait avoir hâte de quitter cette ville et toute la folie des grandes décisions...
Jamais elle n'avait aussi bien compris le désire de paix du fondateur d'Ardamir. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mer 22 Mar 2017 - 0:25 | |
| Au bout d'un long moment, alors que la lune sortait légèrement derrière l'horizon, un garde vint s'enquérir une fois de plus de l'état de l'hôte de ces lieux et, une fois à peu près rassuré sur le teint maladif et les traits tirés qu'elle arborait malgré elle, l'accompagner jusqu'à la demeure du Haut Conseiller qui avait accepté de dîner avec elle. Pour qu'elle ne dépareille pas trop, on lui avait fournit une robe grise, inhabituellement lourde. Les gens d'Eteniril avait décidément le goût de toute ce qui était rigide et pesant...
Le soldat s'arrêta devant la porte de la maison raffinée jusqu'à laquelle il avait escorté l'étrangère. A l'intérieur, Sigvald était assis, le regard perdu dans une cheminée aux flammes dansantes. Après l'avoir vu un peu plus tôt dans la journée, le pauvre homme semblait.à bout de force.
« Vous avez l'air épuisé... » dit-elle simplement en s'approchant à pas comptés, l'air sincèrement inquiet.
Le Conseiller sursauta à demi avant de se lever pour faire face à sa visiteuse, lui tendant poliment la main en signe d'amitié. Sans le moindre signe d'hésitation, l'ardamirienne glissa ses doigts sur la paume de l'homme avec un sourire, tâchant d'oublier au mieux ce qu'elle comptait faire ce soir.
« Veuillez m'excuser... En effet, la journée n'a pas été des plus simples. Et vous, avez-vous pu vous reposer depuis que nous nous sommes rencontrés ? - Ne vous excusez pas. La chambre était très agréable. Dormir un peu dans un vrai lit m'a fait un bien fou. J'aurais aié avoir l'occasion de voir la ville dans d'autres conditions. Ce n'est que maintenant que je regrette de ne pas y avoir passé plus de temps lors de l'investiture de Neraën. - Je suis heureux de vous savoir à votre aise ici. J'espère qu'effectivement vous aurez l'occasion de revenir lorsque la situation sera plus table. Mais je parle... Avez vous toujours faim ? - Une faim de loup. » sourit-elle en retour.
A vrai dire, elle espérait déjà avoir l'occasion de revenir tout court... Mais avant cela, il fallait que la situation se calme et que cet homme soit interrogé par les autres conseillers avant toute chose. Pour l'instant, elle avait réussit le plus difficile : se retrouver avec lui sans une armée de garde à l’affût. Pour le reste il lui suffirait d'attendre le bon moment pour l’assommer discrètement et le tour serait joué. C'est donc sereinement qu'elle suivit Sigvald dans une autre pièce où une table était dressée pour deux personnes. Elle s'assit à son invitation tout en continuant la conversation d'un air badin.
« N'hésitez pas à me le dire si vous me trouvez indiscrète, mais y a-t-il eu quelque chose d'imprévu pour vous avoir mis dans cet état ? Vous n'aviez vraiment pas l'air bien... - Non, pas vraiment... des réunions qui ne se terminent pas sur des sujets plus ou moins délicats... - Je vois... J'espère que vous tiendrez le choc. - Je tiendrai ! Mais servez-vous, c'est là pour ça. »
Le repas commença doucement, les deux convives parlant peu de sujet sans importance et goûtant aux plats qui étaient aussi bon que le laissait penser leur aspect. Mais les sujets fâcheux ne pouvaient toujours être repoussé... Et ce fut Sigvald qui y revint le premier.
« Vous souhaitiez m'entretenir à propos de quelque chose il me semble ? A moins que vous ne souhaitiez parler d'autre chose ? - Nons, vous avez raison... » elle finit sa bouché et soupira en reposant ses couverts. « Que savez vous de ce qui s'est passé à Eraison et dans les ennéades qui ont suivies ? - Peu de choses glorieuses, malheureusement. Eraison s'est vue être une bataille plus compliquée que prévue, avec des elfes morts rendus esclaves des Drows et une magie qui happait les âmes des soldats. J'ai entendu dire que vous ainsi que notre protecteur avez contribué en grande partie à terminer cette bataille mais que cela n'a pas été sans conséquences, notamment pour le seigneur-protecteur Yeldoreï. Depuis il est à l'Académie d'Alëandir, afin de retrouver une stabilité magique si je ne me trompe. Est-ce bien cela ? - Lors de la bataille, un mage drow a tenté de créer volontairement un Noeud magique... NE me demandez pas ce que c'est exactement, c'est un prêtre qui m'a donné ce terme après la bataille. Neraën et moi sommes parmi les seuls survivants du groupe qui a empêcher cet homme de parvenir à ses fins. La magie qui s'est dégagée à ce moment était extrêmement puissante... et nous en avons tous gardé des séquelles. Neraën a faillit tué plusieurs personnes et aux dernières nouvelles, son état était encore des plus instable... Et il était très affaiblit. Je ne veux pas vous accabler, mais je ne sais pas si ses gardiens accepteront de prendre le risque de le laisser revenir... Alors que ferez-vous s'il ne revient pas ? - Il y a des risques qu'ils refusent un tel risque, en effet. Peut-être même iront-ils plus loin si son état ne se stabilise aucunement, ce que je n'espère pas. Et s'il ne revient pas... nous serons dans l'obligation d'élire un nouveau seigneur-protecteur, d'autant plus que le régent qu'il a nommé nous a quittés. - Puis-je en savoir plus sur la façon dont il a été tué ? Cela me semble toujours si... incompréhensible. - Nous l'avons retrouvé une flèche dans le cœur, et pas des nôtres. Cela faisait déjà quelques temps que des tensions existaient entre les noss et la ville, et là... que cela paraisse incompréhensible ou non, il nous a été difficile de comprendre - et d'accepter - ce qui était : les noss avaient tué un régent qui était aller parler avec eux. »
En silence, elle se leva pour aller jusqu'à la fenêtre, portant une main à son visage. Cela ne rimait à rien de continuait indéfiniment cette conversation stérile. La nuit ne durerait pas toujours. Mieux valait qu'elle ait le temps de le mettre en lieu sûr le temps qu'on ait besoin de lui.
Peut-être que son visage morbide et son air fatigué pourrait lui être utiles cette fois...
« Vous ne vous sentez pas bien, ma Dame ? »
Alors qu'il se dirigeait vers elle, elle se retourna d'un mouvement souple, tout son corps accompagnant à un coup à la tempe... que l'éténirilien esquiva sans soucis. Un étau se referma sur le poignet de la guerrière qui se retrouva dos à sa cible, le en extension, son épaule menaçant dangereusement de cédée sous la pression d'une clef de bras. Il commença a articuler quelque chose, mais au lieu de s'immobiliser, elle risqua la cassure pour reculer d'un pas, son épaule et son coude protestèrent mais l'homme relâcha sa prise pour tenter de reprendre appui sur des jambes si fatiguées qu'elles menaçaient de céder d'elles mêmes.
Libérée, elle profita du changement du déséquilibre pour attirer l'homme au sol. Malgré la lourde robe qu'on lui avait offert de porter, elle réussi à l'immobiliser. Il se débattit peu. Lorsqu'il ne bougea plus, elle relâcha la pression... Pour s’apercevoir en quelques secondes que celui qu'elle pensait priver d'air jusqu'à l'inconscience ne respirerait plus jamais, la trachée écrasée par une pression trop grande.
Et voilà... Une erreur de plus à son palmarès... Une fois de plus...
Depuis qu'elle était devenue Protectrice, chaque fois qu'elle avait dégainé, chaque essaie pour améliorer les choses n'avait fini que par causer plus de souffrance inutile. Elle retint un cri de rage en s'agenouillant à côté du cadavre. Les blessures de Fenris. Son incapacité à protéger ses hommes à Eraison. Sa démission de poste avant la prise du palais pour suivre Neraën. Son inutilité pour le trône blanc. Sa folie de vouloir courir après Randil. Le poids mort qu'elle avait été dans les Wandres... et maintenant ça.
On aurait put croire qu'après avoir accepter plusieurs centaines de vie comme dégâts collatéraux de ses décisions et presque fait tuer deux fois l'homme qu'elle aimait, elle se serait habituer à ce genre d'incident malheureux... Et bien non.
Dire qu'elle avait refusé de devenir Lieutenant des Aigles... L'une des vingt meilleurs combattantes d'Anaëh dont le style de combat était basé sur l'analyse du terrain, le mouvement et la connaissance des corps... la bonne blague. Au moins elle pourrait dire qu'elle n'était pas doué en duel ce qui expliquerait certainement son manque de justesse aux yeux de profanes. Certes elle avait aidé quelques personnes lors de l'attaque d'Eraison et certes le projet qu'elle avait lancé pour contacter les Noss avait été salutaire sur bien des plans, mais cela ne valait pas tout le reste. Elle ne se souvenait pas avoir une fois été autre chose qu'un danger ambulant pour les siens depuis bien longtemps... Sans même parlé de Fenris qui ne l'avait toujours vu sous son plus mauvais jour... Au moins quand il apprendrait ce qu'il s'était tramé à Eteniril, il ne serait pas dépaysé... Même pas fichue de mettre un elfe fatigué hors d'état de nuire sans le tuer. Un cadet de l'Académie royale aurait été plus efficace.
Un vieux chien de salon se prenant pour un loup...
Mais après tout ce n'était pas si grave, une semi-noss venait juste de tuer celui que toute une cité prenait pour leur sauveur, ôtant sûrement toute chance de prouver son implication dans le meurtre du régent et perpétrant un meurtre gratuit de plus.
D'un mouvement précis, pour une fois, elle attrapa les deux couteaux présents sur la table avant de fouiller rapidement le Haut Conseiller... sans aucun résultat probant. Déplaçant rapidement le corps sous la table, elle rabattit les longs pans de la nappe de manière à ce que toute personne entrant dans la pièce ne puisse voir que la table noblement apprêtée pour deux personnes.
Elle avait raison... Les dieux prenaient vraiment plaisir à la mettre dans le pétrin. Qu'ils aillent se faire voir. Qu'ils se débrouillent tout seul pour guider les elfes devenus fous ou oublieux de leurs racines. Une fois sortie de cet enfer, elle suivrait l'exemple de Sandriel et rengainerait définitivement son épée.
« Rendez-moi mon Souffle et trouvez donc quelqu'un d'autre. » murmura-t-elle en passant par la fenêtre, les deux couteaux coincés dans sa ceinture.
Une fois dehors, elle se faufila entre les maigres points de verdures pour s'éloigner de la demeure de façon discrète, restant sur ses gardes, prête à frapper mortellement toute personne armée risquant de compromettre son avancée. Elle avait encore une promesse à tenir... sans parler du fait que c'était sûrement son meilleur moyen pour en sortir en un seul morceau. Et pour ça, direction le palais.
Ou plus exactement, direction la Salle de l'Aube. - HRP:
rédaction d'un RP fait avec Gli et avec des lancés de dés
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Jeu 24 Aoû 2017 - 11:24, édité 1 fois |
| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mar 28 Mar 2017 - 12:39 | |
| Le Palais et la Salle de l'Aube étaient plus gardés que prévu. Plus gardés que ce soir-là, lors de l'investiture de Neraën en tout cas. Après un rapide repérage aux alentours et une longue course pour perdre les gardes qu'elle avait soudain eus sur les talons, il était clair qu'elle ne pourrait rien faire seule pour le moment... Bon... Il était tant de faire le point.
La colère grondait toujours dans son estomac, à la place de la faim. Mais à part ça... Deux couteaux de table aux bouts pointus. Une robe bien trop lourde. Et sa sacoche. Sa sacoche... Après s'être mise à l'abri des regards dans l'ombre de deux bâtiments, elle ouvrit fébrilement la poche de cuir qui pendait toujours à sa ceinture. Le présent de Fenris et la broche dorée de sa mère lui arrachèrent un sourire... Et lui apportèrent un souffle de sérénité auquel elle ne s'attendait pas. Elle les mit soigneusement de côté avant de faire l'inventaire du reste.
Une petite pierre à aiguiser. Un silex. Une petite boite à braise, vide depuis des jours. Quelques aiguilles droites ou courbées. Du fil. Deux ou trois sachets d'herbes médicinales réduites en poudre. Deux morceaux de fusain. Un peu d'amadou. Une fiole d'huile. De la ficelle. Des bandages.
Le petit couteau qu'elle gardait au fond avait disparu.
En somme : tout ce qui ne servait pas à faire le moindre dégât... Enfin sauf les aiguilles, mais il fallait croire qu'ils n'étaient pas paranoïaques à ce point.
Et bien puisqu'elle ne puisse pas tenter de rejoindre le groupe qui s'infiltrerait dans la Cité sans risquer de les faire prendre et qu'elle ne pouvait pas exiger le dépôt des armes grâce à la prise en otage du Haut-Conseiller, il ne lui restait plus qu'à la jouer à l'Ardamirienne...
Dans l'ombre d'Eteniril, une silhouette en robe grise se dirigeait à grands pas vers un point bien précis situé... au cœur même du hasard.
Hilënda se réveilla en sursaut. C'était bien un bruit qu'elle avait entendu en bas... Aux aguets, sa couverture remontée jusqu'au menton, elle attendit. Un lourd grincement... elle n'avait pas rêvé. D'un pas furtif, elle sortit du lit avec une infinie lenteur. Au moment où elle atteignait la porte, un nouveau fracas, plus fort, lui parvint du rez-de-chaussé. Elle agrippa la poignée en déglutissant. A peine hors de sa chambre, la tête de son mari glissa dans l'encadrement de sa propre porte. Il la questionna du regard, elle fit non de la tête et pointa l'escalier.
A pas comptés, descendant l'un derrière l'autre, les deux époux tâtonnaient vers leur salon... Qu'ils trouvèrent totalement sans dessus dessous. Tout ce qui n'était pas accroché au sol avait été poussé au milieu de la salle, une fenêtre était brisée... et une haute silhouette rousse portant une lourde robe de velours grise était visible par intermittence par la porte de la cuisine...
En s'approchant, les sourcils froncés, Meodel saisit fermement le pied d'une chaise brisée.
Inquiets, ils restèrent pourtant interdit devant l'apparition qui semblait chercher quelque chose dans les placards de leur cuisine...
« Mais qu'est-ce que vous faites ? - Je cherche de l'alcool. »
Les deux elfes échangèrent un regard. La femme n'avait pas l'air d'être de la région, son accent était léger mais bien présent. Mais cette histoire expliquait quelques petites choses... Elle devait être au plus mal pour agir de la sorte, rien d'étonnant étant donné les tensions des derniers temps. Certaines personnes craquaient et c'était bien triste. On disait que les prêtres ne savaient plus où donner de la tête pour accompagner et rassurer la population. Hilënda serra le bras de son compagnon, inquiète pour le maison tout autant que pour cette femme. Aucun Etenirilien n'était totalement sans défense, mais pour maîtriser quelqu'un en toute sûreté...
« Pourquoi vous ne vous asseyez pas ? Je devrais vous trouver ce que vous chercher. » tenta-t-elle alors que son mari hochait la tête en quittant la pièce discrètement. « Vous cherchez quel type d'alcool ? - N'importe... Mais votre compagnon est parti appelé la garde ? »
Le visage de la maîtresse de maison se figea. Les yeux verts de l'étrangère semblaient plus curieux qu'agressifs, mais cela n'empêchait pas Hilëna de sentir son cœur battre dans ses tempes. Son esprit se vidait. Elle venait de voir un éclat métallique briller à la ceinture de l'intruse sans oser réellement poser les yeux dessus.
« Vous ne voulez pas vous asseoir ? Nous pourrions discuter... » sa voix trembla malgré elle.
Une cavalcade passa devant la fenêtre. L’étrangère lança violemment ce qu'elle avait à la main – soit un pot en terre – sur la fenêtre dont le verre brisa net, et profita du sursaut de la propriétaire pour la pousser sur le côté et bondir vers la fenêtre totalement brisée du salon. Alors que les gardes faisaient irruption dans le salon, elle filait dans une rue adjacente.
Sa première tentative était un échec... Encore... Ni arme. Ni alcool. Ni tambour. Ni cor. Ni corde. Pas le moindre piment, pas la moindre poignée de poivre... Pas même le moindre couteau un peu plus affûté que ceux qu'elle avait déjà...
D'un mouvement ample, elle attrapa l'un de ses couteaux et déchira sa robe tout le long de sa jambe droite jusqu'à sa hanche, puis fit de même de l'autre côté.
Très bien. Cette fois-ci, elle allait jouer le tout pour le tout...
Le souvenir d'une vieille mission aux côtés de Sandriel la fit sourire...
Dans la grand rue longeant le dépôt de grain en direction de la place du lavoir dans l'un des quartiers au nord de la cité, une patrouille marchait en carré, main au pommeau, pour s'assurer que la population ne risquait rien. Leur présence rassuraient les riverains. Leur réputation de bravoure et d'efficacité aidait tout particulièrement à calmer les peurs des braves gens... après tout, même les Conseillers étaient menacés dans leur propre cité. Si les Noss pouvaient s'introduire en ville, qui d'autres que les gardes d'Eteniril pourraient les empêcher de s'en prendre au peuple ?
Voilà une question qui aurait eu le mérite d'être débattue... Une autre nuit...
Car dans l'obscurité, sur les toits des bâtiments voisins, deux yeux verts les suivaient approchés depuis déjà quelques minutes. Le poing droit de la silhouette restait soigneusement serré.
Lorsqu'ils passèrent à portée, l'ombre se laissa glisser sur une fenêtre puis au sol. Un sifflement aussi puissant que strident fit faire volte face aux quatre soldats. Ouvrant la main, la silhouette souffla sur une sorte de poudre brunâtre à l'odeur dérangeante. L'homme le plus proche se mit à tousser, n'ayant put faire autrement qu'en respirer, le reste du nuage lui agressant la cornée. L'un de ses confrère détourna la tête pour se protéger les yeux tout en dégainant son arme. Pas assez rapide. Une suite de deux violents coups de pied à la hanche et à la rotule lui retournèrent le genou dans un cri de douleur... Mais très vite, ce fut à la silhouette grise de lâcher un cri de douleur. La lame du caporal s'était profondément enfoncée dans la chair de son bras gauche, produisant un raclement répugnant sur l'os en tentant de lui sectionner le poignet. La femme eux cheveux roux n'échappa à la mort que d'un souffle, la lame du dernier garde traçant une ligne infime sur son menton... Mais le combat continua.
Debout près des corps inconscients de ses frères d'armes, le caporal regarda filer leur attaquante, blessée, dans une rue latérale.
« Vous n'êtes que les premiers... » avait-elle murmuré.
Il s'était retenu de toute ses forces pour ne pas lui donner la chasse. Les dieux seuls savaient ce qu'elle allait faire... Mais il avait un devoir et il obéissait à des ordres clairs. Il rassembla ses camarades autour de Maërion, gravement blessé à la poitrine, puis donna l'alerte aux patrouilles les plus proches... mais elles se faisaient longues à arriver. L’œil ouvert. L'oreille aux aguets... Le son de son propre glapissement alors qu'on l'attaquait par derrière fut la dernière chose qu'il entendit ce soir là.
« Lieutenant ! »
Il leva les yeux des rapports du jour alors qu'un garde du rang se mettait au garde-à-vous devant lui, visiblement essoufflé... Un mauvais pressentiment lui secoua l'échine.
« Lieutenant, la patrouille du Caporal Sigwën vient d'être retrouvée près du puits nord. Mërion est encore aux soins des guérisseurs et ils ne savent pas s'il va s'en sortir, mais les autres sont hors de danger. - Que s'est-il passé ? - On ne sait pas exactement. L'un d'eux délirait comme si on l'avait drogué. Le second était assommé et blessé à la jambe. Sigwën a été étouffé et on compte toujours ses côtes fêlées. Quant à Mërion il avait... - Parlez et vite. - Il avait un couteau à fromage dans la poitrine... - … Un quoi ? - Ce n'est pas une blague, mon Lieutenant. Il avait un couteau à fromage dans la poitrine. » répéta le garde raffermissant sa posture comme preuve de son sérieux. « Et ce n'est pas tout, Lieutenant. Deux d'entre eux ont été retrouvés dépouillés de leurs uniformes. - … Vous vous foutez de moi... ? - Non, mon lieutenant. Leurs uniformes ainsi que leurs armes de service avaient disparu à notre arrivée... Tout comme leur cor d'appel. »
A bout de souffle, Halya se laissa glisser contre le mur du bâtiment derrière lequel elle s'était réfugiée en serrant les dents sous la douleur. Elle respira profondément, posant sa main à moitié démise sur son genou pour que ses mouvements arrêtent de tirer sur son poignet ouvert. Même si la douleur n'était qu'un simple et lointain rappel depuis ce jour dans les Wandres, le sang continuait de couler et elle se sentait faiblir.
De son butin, il ne restait que deux longues dagues glissées à sa ceinture, une épée réglementaire et un uniforme de la garde qu'elle avait réussi à préserver de toute tâche de sang en l'entourant dans la chemise du second uniforme qu'elle avait prélevé.
Elle s'était débarrassée d'une épée en la glissant discrètement dans la première maison qu'elle avait trouvé, dont la porte n'était pas verrouillée, et d'un des deux uniformes dans une autre bâtisse tout aussi aléatoire.
Jusque là pressé dans un pan de sa robe pour éviter de laisser une traînée de sang derrière elle, elle jeta un rapide coup d’œil à sa blessure. C'était moche... Elle chercha dans sa sacoche et en tira les dernières onces de poudre médicinale dont elle disposait. Elle n'avait pas le temps de s'occuper réellement d'elle, aussi déposa-t-elle simplement le remède dans la plaie pour que le sang coagule rapidement. Quant à la fin du sachet, elle le posa sous sa langue... Une dose bien supérieure à ce qui était recommandé, mais pas au point de délirer comme sa victime un peu plus tôt. Un peu d'euphorie et le risque de ne pas sentir la douleur n'avaient pas grande importance pour l'heure. Le seul risque était pour le lendemain, si elle ne buvait pas jusqu'à en être transformée en barrique d'eau, l'épaisseur de son propre sang pourrait lui être fatal... Mais elle verrait bien où ils en serait une fois le soleil levé. Après quelques points de sutures fait à la va-vite, elle tira un bandage qu'elle serra exagérément juste au dessus de la blessure, prenant par la suite la paume et le poignet ensemble pour que l'articulation bouge le moins possible.
Un tiraillement au ventre à chaque respiration lui apprenait qu'un autre coup de lame lui avait également entaillé l'abdomen, le dernier garde à être resté debout avait vaillamment défendu le frère d'armes dans la poitrine duquel elle venait de planter une lame... Mais rien de bien grave pour les heures à venir. Avec ce qu'elle venait de prendre, le saignement s'arrêterait vite.
Une fois à peu près soignée, elle prit le parti de changer une nouvelle fois d'endroit avant de se changer. La robe grise fut roulée en boule après que deux ou trois coups de couteaux aient permis à la guerrière d'en arracher un large bandeau dont elle se couvrit les cheveux. Dans l'ombre, un coup d’œil ne suffirait plus à repérer sa flamboyante crinière, un détail qui aurait pu la trahir si son signalement était déjà en circulation.
Elle glissa ses biens les plus précieux dans sa tunique et abandonna sa sacoche avec la même méthode que les autres cadeaux qu'elle avait déposé chez de bonnes gens.
A présent, les réjouissances pouvaient commencer. Ordres, alertes et informations contradictoires donnés de façon aléatoires. Petits départs de feux. Agressions fantômes rapportées aux patrouilles rencontrées. Il y avait de quoi faire sans même s'approcher des larges postes de gardes... Et lorsque le temps serait venu, le cor d'appel qu'elle avait récupéré sur les gardes sèmerait la confusion... |
| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mar 11 Avr 2017 - 20:36 | |
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"BANDE D'INCAPABLES ! Mais que la Mère me protège d'imbéciles comme vous ! Alors maintenant au lieu de jouer à l'humain, vous allez faire en sorte de me trouver cette fille de Tinuviel avant que je ne m'en occupe moi-même ! Vous avez été formés pour protéger cette cité, oui ?! Merde !"D'un signe énervé de la main, le lieutenant congédia les deux pauvres soldats qui avaient eu l'inconfortable devoir de le prévenir des avancées de la situation. Les deux gus se fient violence pour ne pas prendre leurs jambes à leur cou et le laissèrent seul, assis à son bureau face à toute la paperasse de la soirée. Ce n'était pas possible... il n'arrivait même plus à écrire convenablement ses rapports avec cette putain d'histoire ! Le lieutenant s'obligea à respirer profondément pour se calmer, puis finit par prendre un papier et le chiffoner de frustration avant de se rendre compte que c'était un rapport qu'il venait d'écrire. "Des politiciens, des noss, des idiots, des rapports... j'en peux plus moi."La nuit allait être longue... très longue ! ~~~~~~~~ De longues heures plus tard... "Lieutenant ? - Oui ? - Nous avons retrouvé et capturé la femme au couteau à fromage. Ladelran jeta un regard noir au soldat, n'appréciant pas l'humour que l'elfe osait mettre dans son rapport. Ou, plutôt, se retenait-il ainsi d'éclater de rire... - Et je suppose que vous l'avez placée dans un endroit approprié, avec la garde qu'il faut ? - Oui lieutenant. - Bon... je vais m'en occuper. - Le capitaine Tenetrian m'a demandé de vous transmettre qu'il s'en occupait. - Pardon ?"Le lieutenant fixa des yeux le soldat, s'arrêtant dans son geste pour se lever de sa chaise. Comment ça le capitaine Tenetrian s'en occupait ? Mais il n'était même pas le capitaine de la garde ! Ayant appris à ne pas montrer ses émotions lorsqu'il en avait besoin, Ladelran prit quand même sa cape et sortit de son bureau afin de rejoindre les cachots. Ne se souciant pas de si le soldat le suivait, il marcha rapidement à travers les longs couloirs. Sa cape mise sur son dos, il se perdit dans des réflexions qui n'apparaissaient aucunement sur son visage ou dans son comportement. Certes il s'était laissé emporter plus tôt dans la soirée, mais là une colère froide couvait dans son esprit. Ce n'était clairement ni le moment ni l'habitude des capitaines de se charger du travail des autres branches militaires. Mais bon, depuis la disparition du capitaine des armées, cet individu avait commencé à se mêler de toutes les affaires, ce qui ne dérangeait pas le capitaine de Ladelran. Alors autant ne pas se laisser marcher sur les pieds. Quelques minutes plus tard il arriva devant une geôle où se trouvait une rousse en mauvais état, fortement blessée au bras par un objet tranchant et ayant visiblement reçu d'autres coups lors de sa fuite. Elle avait bien évidemment été dépossédée de tout objet, qu'il soit potentiellement dangereux ou non. Ladelran pouvait deviner que celle qui était en réalité une dame-protectrice avait choisi la voie des armes de par sa stature et il regrettait presque qu'elle soit une ennemie. Non en fait, il le regrettait réellement... savoir une soeur tuer l'un de ses frères était toujours un fait bien triste et répugnant en soi, et c'était une chance que de tels actes soient rares - du moins dans cette cité. Arriva alors son collègue, parqué d'un elfe lui étant inconnu. Sa mâchoire carrée et ses longs cheveux châtains, ainsi que sa balaffre à l'arrière de la joue gauche faisaient de lui un elfe reconnaissable. Et cela sans avoir besoin de voir ses prouesses martiales. "Capitaine Tenetrian. - Lieutenant Ladelran. Je vois que vous vous trouvez toujours au bon endroit au bon moment ? - Il semblerait. Je suis chargé de la garde cette nuit, il est donc de mon devoir de m'occuper de cette femme. Puis-je savoir qui est votre accompagnateur ? - Une personne capable de nous aider dans cette histoire. Je m'occupe d'elle. - Seriez-vous de la garde de la cité, capitaine ? Ou bien auriez-vous remplacé le capataine Falaedhel dans ses fonctions ? Les deux elfes se foudroyèrent du regard pendant un long moment, un silence de plomb s'abattant ainsi sur eux. Ce fut finalement Tenetrian qui reprit la parole. - Très bien, allons-y tous les deux, lieutenant."Le capitaine fit signe aux gardes d'ouvrir la porte, ce qu'ils firent. Les deux gradés entrèrent dans la pièce sombre avec le troisième elfe, et la porte se referma derrière eux dans un bruit métallique. Ladelran sentit immédiatement qu'il gênait, mais il n'en fit rien. Au lieu de cela, il prit les devants malgré la différences de grade qui le séparait de Tenetrian. "Dame Halyalindë Yassairava, protectrice d'Ardamir... Trouvée dans le camp des fils de Tinuviel, vous avez par la suite attaqué plusieurs soldats d'Eteniril et êtes accusée d'avoir plongé le haut-conseiller Sigvald dans les bras de la déesse Tari. Avant que nous ne passions à un interrogatoire plus poussé, en tant que protectrice je vous laisse la possibilité de vous exprimer sur ses faits - si vous le désirez. Je suppose que mon confrère ici-présent, le capitaine Tenetrian, souhaiterait vous questionner en premier suite à votre décision."Le concerné fit un signe de la tête et le silence s'installa à nouveau dans la pièce. A l'ardamirienne de commencer... si elle trouvait un moyen miraculeux d'alléger sa peine.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mer 12 Avr 2017 - 19:34 | |
| La douleur restait supportable, bien trop supportable pour son propre bien. Elle avait arraché les fils de son poignet et agavé plus d'une blessure dans ses péripéties nocturnes. Assise en tailleur au fond du cachot dans lequel on l'avait jeté, son occupation principale consistait à entendre au loin des hurlement lupins sporadiques en se demandant si ce n'était pas son remède qui la faisait délirer. A part, cela, elle évitait de trop bouger, incapable de sentir si ses mouvements risquaient d’aggraver son état et demandait à intervalle régulier de l'eau... sans franchement de résultat.
Il fallait dire qu'elle n'y était pas aller de main morte. Quelques patrouilles incapacités, un boxon certain mis dans l'ordre et les itinéraires des tours de garde. Des maisons mises à sac par un membre de la garde, instillant la méfiance. Des fausses plaintes et témoignage d'ombre et de rôdeurs dans des coins divers et variés. Dans un cas comme dans l'autre, en plus de devoir gérer les civiles dérangés, cela permettrait aux autres de profiter de la désorganisation. Soit les patrouilles ne vérifiaient pas les témoignages et prendraient ceux annonçant l'arrivé d'un réel danger comme la suite de ce qu'elle avait mis en route. Soit ils perdraient un temps fou et disperseraient leur hommes pour rien, mettant à cran le moral des habitants réveillés autant que celui des soldats.
Elle avait été attrapée après avoir fait irruption dans une maison de plus à la recherche d'armes moins voyantes que celles qu'elle possédait, mais les gens de cette cité semblaient avoir réglementer le moindre couteau un peu trop long...
Son entreprise avait connu un point d'arrêt avec la patrouille de trop. Là ou elle avait réussit à se débarrasser de plusieurs patrouilles en les prenant par surprise, ne mettant que quelques personnes hors jeu pour que les autres soient obligées de s'en occuper, cette fois, c'était elle qu'on avait pris par surprise... Et lorsqu'elle avait voulu dégainé, elle l'avait fait de la mauvaise main. Son poignet avait tout simplement lâché, et le temps qu'elle se reprenne, les quatre gardes de l'unité l'avaient immobilisée.
Maintenant que minuit était passé, elle espérait simplement que tout cela n'avait pas servit à rien. Lorsque les militaires s’interpellèrent, elle retint un sourire. Alors ce lieutenant était un homme de Falaedhel...
« Je vais vous faire gagner du temps : j'ai tenter de maîtriser Sigvald pour le rendre à la justice de ses pairs. Malheureusement, dans la lutte, il a été tué. Notre combat était prémédité mais sa mort est un accident. Je regrette que cela se soit passer ainsi et j'en assumerai les conséquences devant Kÿria et devant vos Hauts-Conseillers. Mais si vous voulez connaître la raison de mon geste, Falaedhel vous expliquerait sûrement tout mieux que moi. Qu'en pensez-vous, Capitaine Tenetrian ? » termina-t-elle en vrillant son regard dans le sien
Il n'y avait rien de plus à dire. Halya avait l'abord tranquille de ceux qui ont la vérité de leur côté, bien qu'elle ait clairement entendu le lieutenant faire état d'un accompagnateur supplémentaire. |
| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mar 18 Avr 2017 - 12:38 | |
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Elle était bien trop tranquille alors qu'elle répondait à la demande du lieutenant, d'une tranquillité et d'une suffisance dérangeantes. A qui ne chercherait qu'à lire en elle, il ne verrait que le fait qu'elle énonce sa vérité. A qui était au coeur du conflit, voir une personne parler platement d'un mort par accident faisait froid dans le dos. En effet, prendre la vie était un acte qui restait gravé en chaque elfe, et tout particulièrement pour les malchanceux qui avaient dû prendre celle des leurs. Folie, préméditation ou pure vérité ? La question aurait pu être débattue si l'ardamiri n'avait pas prononcé un nom lourd de sens : Falaedhel. Une forte haine apparut dans les yeux du capitaine Tenetrian et ce dernier se retint tout juste de cracher au visage de la protectrice, mais les mots qui suivirent étaient comme des lames chauffées à blanc cherchant à atteindre un adversaire malheureusement bien trop loin.
"Ce sang de Tinùviel ne devrait être une référence pour personne. Un drow dans l'âme qui a caressé l'Aduram, voilà tout ce qu'il est ! Il est triste de savoir que la protectrice d'Ardamir elle-même ait été envoyée par lui... personne ne peut plus rien pour vous à ce stade et la nature du meurtre est facilement devinable. Vu ce que vous êtes, autant savoir l'entière vérité directement plutôt qu'à ce qu'elle soit déformée par les mots. Astrayil !"
Il avait prononcé ce dernier mot sur le ton du commandement tout en se tournant vers le troisième individu qui était resté dans un coin de la pièce entièrement dépourvu de lumière. En comprenant qu'il s'agissait en fait d'un mage de l'esprit et que Tenetrian allait contre étique, Ladelran intervint.
"Qu'elle soit du côté du capitaine Falaedhel ou non vous ne pouvez faire intervenir un mage de l'esprit sur une dame-protectrice, capitaine Tenetrian. - L'étique politique n'a plus lieu d'être dans ce conflit, lieutenant. Ladelran fit un geste brusque de la main pour empêcher le mage de continuer à s'approcher de la prisonnière. - Vous outrepassez à nouveau vos droits, Ten..."
Le lieutenant s'arrêta immédiatement dans ses paroles, le souffle coupé, ne bougeant plus d'un centimètre. Alors qu'il sentait le métal froid contre son cou, juste à la jonction entre celui-ci et l'épaule, il fixa de ses yeux verts le capitaine. Un silence presque mortel s'installaentre eux, Tenetrian maintenant toujours sa dague contre la peau de l'autre militaire.
"A me parler ainsi, qui plus est devant une prisonnière, c'est vous qui outrepassez vos droits Ladelran. Ni le seigneur-protecteur ni le régent sont là pour prendre une telle décision et vous le savez très bien, alors retournez à... - Capitaine Tenetrian ? Le concerné tourna son regard noir vers le nouveau venu, qui restait droit malgré le fait qu'il comprenait qu'il interrompait une scène très délicate entre deux supérieurs hiérarchiques. Le soldat salua son supérieur et, ayant autant l'attention de ce gradé que de l'autre, il reprit. - Le Seigneur-Protecteur Yeldoreï est revenu et désire vous parler. De même, il a demandé la réunion du Conseil près du temple de Kÿria."
Un nouveau silence s'intalla dans la geôle, accompagné dans le coeur de chaque individu de surprise mêlée à de la peur ou au contraire de la joie. Tenetrian rengaina son arme et sortit de la pièce sans dire un mot, aussitôt suivi du jeune soldat. Le mage de l'esprit fit une moue dubitative, soupira et sortit à son tour. Alors seulement Ladelran expira profondément, ayant sérieusement craint pour sa vie. Il resta un moment à regarder la protectrice au poignet brisé, égaré dans ses doutes, puis partit à son tour. Il valait mieux qu'il ne laisse pas cet elfe au comportement étrange s'approcher seul du protecteur...
La porte se referma lourdement, laissant seule la protectrice. Seules les ombres, désormais, étaient celles qui pouvaient la défaire de sa solitude.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Avoir la foi {Terminé} Mar 18 Avr 2017 - 16:17 | |
| « C'est moi qui vous intéresse. Laissez l... » Halya avait voulu se lever en voyant le capitaine dégainer, mais le mouvement l'avait plié en deux, soumis à une quinte de toux qui secouaient ses côtes meurtries. Le temps qu'elle puisse reprendre une respiration, même tremblante, un quatrième homme était arrivé, interrompant les menaces du Capitaine.
Sa vision troublée vit un homme rengainer sa lame et trois de ses visiteurs ressortir aussi sec. Elle sécha ses paupières d'un revers de main, inspirant de façon mesurée pour ne pas aggraver son état. Seule avec le lieutenant, elle ne prononça pas un mot, rajustant son bras et toute sa posture comme elle l'avait fait avant leur arrivée, mentalement attentive à ne risquer aucun dommage à son corps.
Lorsqu'elle fut enfin seule, elle cracha au sol une tâche sanglante, tentant de se débarrasser du goût cuivré qui glissait délicieusement sur ses papilles. Pourtant ce qui la faisait de plus en plus trembler n'était pas le doute sur ce qui allait suivre. Ce n'était même pas cette crainte poignante de ne pas avoir le droit à de réels adieux concernant Fenris. La peur qui s'insinuait en elle depuis des ennéades, celle là même qu'elle ne pouvait plus ignorer, c'était celle du changement.
Blessée, enfermée, le sang coulant sur sa langue, elle restait maître de ses pensées et de ses émotions. Malgré ce goût qu'elle appréciait sans jamais l'avouer, elle ne se sentait pas à fleur de peau. Ou du moins, pas de la même façon qu'avant. Pas comme ces animaux piégés. Elle n'agissait et ne pensait plus comme la louve traquée qu'elle avait été. Randil l'avait senti. Elle devait le reconnaitre... Depuis qu'elle avait rencontré Fenris, trop de choses avaient changés en elle pour qu'elle continue à stagner. Mais dans ce cas, que pouvait-elle être à présent. |
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