Lorsqu'il est question de stratégie | Charles

Au jour 1
1er ennéade de Verimios
de l’an 9 du 11ème cycle.

Cela faisait quelques jours que les Etherniens prompts à suivre Guillaume sous la bannière Berthildoise s’étaient rassemblés à Caerlyn. Le froid arrivait et au vu des renforts apportés par le Berthildois, les soldats seraient trop nombreux pour coucher au château ou dans les casernes. Certains allaient donc devoir camper. Mais avec le vent glacial qui gelait de plus en plus les visages, mains et pieds des hommes, une inquiétude s’empara très vite des nobles qui voulaient éviter par tous les moyens une désertion de masse ou une quelconque épidémie.

Des dispositions furent donc prises et celles-ci se devaient d’être rapidement mit en place car la neige était à prévoir dans les jours qui suivaient. Du bois fut allé chercher en quantité, du ravitaillement fut apporté de diverses autres seigneuries et un roulement fut mis en place pour que chaque homme puisse bénéficier d’une nuitée sur trois sous un toit.

Le château fut réservé aux nobles mais certains durant partager les mêmes appartements où des lits supplémentaires furent montés. Chaque pièce contenant une cheminée fut aménagés de sorte de pouvoir y accueillir des personnes et dès l’arrivée à la ville, la nourriture, malgré les apports des autres seigneuries fut immédiatement rationnée.
Au jour 2
1er ennéade de Verimios
de l’an 9 du 11ème cycle.

Avec tant de choses à faire, Caerlyn ainsi que Guillaume ne virent pas les jours passer depuis leurs arrivé. Ils s’étaient rassemblés pour réclamer leurs liberté face à celui qu’ils pensaient être leurs plus grand ennemi ; Le Marquis d’Odélian, pourtant une autre menace se profilait à l’horizon ; le gel et la neige. Difficile de mener ainsi une guerre alors que la poudreuse montaient facilement jusqu’aux genoux des plus grand gaillards. Ils se devaient de discuter de la stratégie à adopter.

Dans une des rares salles restantes du château, les grands seigneurs Etherniens attendaient les Berthildois. Guillaume, Maélyne, Caerlyn, Argon, et quelques autres seigneurs de l’est et de l’ouest, tous à présent attendent l’arrivée du représentant de leurs suzerain légitime.

Après que les troupes berthildoises se soient installées près de la ville de Caerlyn, Charles et Valérian s'étaient empressés de prendre les mesures nécessaires pour que leurs hommes passent l'hiver. Bien sûr, c'était un travail sans fin - rien ne pouvait vraiment être suffisant, tant le froid mordait la chair des hommes dès les premiers jours du mois. Mais il n'y avait guère de berthildois dans le camp qui pouvait dire que leurs commandants avaient négligés leurs soldats. Hormis le nécessaire pour mettre en place des feux en grand nombre, on déblayait sans cesse la neige qui s'infiltrait dans le campement. Dans la dernière énnéade du mois précédant l'hiver, on entama la construction d'abris de bois. Ceux-ci étaient certes de fortune, mais avaient l'intérêt de protéger du vent. Ce fut une autre chanson lorsqu'une armée d'un peu plus de deux milles cinq cents hommes vint se rallier sous la bannière du Cerf. Durant plusieurs énnéades, il ne fut pas question d'aborder la suite des événements ou la politique. Des navettes effectuaient sans cesse le trajet entre Caerlyn et le campement berthildois, qui s'était alors rapproché de la ville pour bénéficier de ses bienfaits. Durant plus de trente jours, on œuvra à préparer la venue des jours difficiles.

Lorsqu'on convint qu'il n'était guère possible de faire mieux, ou plus, les berthildois furent invités au château de Caerlyn. Les seigneurs s'accordaient sur la nécessité d'avoir une discussion importante sur la suite des événements, maintenant que le ralliement de la quasi-totalité d'Etherna était chose acquise. Charles et Valérian se dirigèrent vers le lieu où ils avaient été conviés, non sans s'arrêter régulièrement pour s'entretenir avec de nombreux soldats et officiers pour recueillir leurs plaintes ou leurs recommandations. Si la plupart se plaignaient du froid, tout en comprenant que l'on ne pouvait faire mieux, d'autres proposaient des idées constructives pour améliorer le quotidien des guerriers.

Enfin, les deux seigneurs berthildois parvinrent au château, non sans apprécier quelques murs de pierres et des salles chauffées. Charles entra le premier dans la salle, balayant des yeux les seigneurs présents, nullement gêné par le silence quelque peu amusant qui s'était installé à leur entrée. Il reconnaissait quelques visages. Après tout, Charles avait vécu la majorité de sa vie en ayant connu Etherna berthildoise. N'importe quel individu de plus de vingt ans avait pu entendre parler de lui, ou mieux, avait pu servir à ses côtés ou le fréquenter, du temps d'avant même le règne de Trystan.

« Mes seigneurs. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Charles d'Hardancour, père de Judith d'Hardancour, marquise-mère de Sainte-Berthilde, et grand-père de Louis de Saint-Aimé, marquis de Sainte-Berthilde et régent d'Olysséa. Je vous passe les titres et les formalités. Je suis celui qui a convaincu le marquis d'envoyer des hommes sur vos terres. Et je suis le légat de Sainte-Berthilde pour tout ce qui concerne l'Affaire d'Etherna - comme on l'appelle déjà à Cantharel. »
Charles prit place sur un siège de bois, attendant que chacun prenne place.
« Avant tout, je me permets de vous remercier tous d'être ici, et sachez que je salue votre décision. Je sais que certains d'entre vous ont subi personnellement les excès du Berdevin, et que vous avez perdu un parent sous son joug. Avant que nous abordions la question de la suzeraineté berthildoise, j'entends répondre à toutes vos questions si vous en avez. Il est nécessaire que nous commencions sur la même longueur d'onde. »

Guillaume regardait Charles entrer dans la pièce. Il commença à l’examiner sous toutes les coutures et ce, plutôt discrètement avant de poser son regard sur les nobles Etherniens qui prenaient place. Toujours debout, la première chose qui le frappa était l’âge des seigneurs présents. Tous dépassaient -parfois de loin- la quarantaine et pourtant tous le soutenait comme Baron, lui qui avait à peine 24 ans et respirait la jeunesse. Il se sentit tout d’un coup entouré d’une forte sagesse en présence de ces ainés. C’est là que la situation le frappe encore de plus belle. Que serait-il devenu si Caerlyn n’avait point décidé de fomenter cette rébellion sans attendre son retour d’Aduram ?

Il prit place, comme les autres, la bouche serré et le regard ailleurs. Il avait la légitimité de son côté mais ses récentes actions -ou plutôt inactions- ne lui conférait aucun droit de plus. Guillaume hésita un instant à prendre parole en premier, après tout, il n’était point le maître des lieux. Il adressa un regard à Maélyne qui vint discrètement lui serrer la main. Le jeune Clairssac regarda ensuite Caerlyn, attendant son approbation puis se tourna vers Charles.

« Nous remercions le Berthildois de nous soutenir dans cette situation et apprécions toute l’aide que vous nous fournissez. Nous avons tous, ici, émit le souhait de retrouver notre ancienne suzeraineté et sommes donc ravis que le Marquis nous tende la main. » Il fit une légère pause. « Vous avez sans aucun doute reçu notre missive officielle comprenant les sceaux des seigneurs souhaitant se rallier à notre cause. Sachez qu’entre-temps nous avons été rejoints par les seigneurs d’Argon, de Montmore, de Castelmont et d’Allard, tous présents dans l’ouest du territoire. » Il refit une pause. « Des questions, nous en avons certainement. Mais la plus importante néanmoins, reste celle-ci : quelles sont les conditions de son Excellence quant à l’aide militaire offert ? »

Valérian s'était assit à la droite de Charles, ne prenant guère la parole. Non pas que ce qui se passait actuellement le désintéressait, loin de là, mais il n'était guère en position de prendre la parole pour l'instant. Qui plus est, Charles lui avait demandé d'observer les seigneurs présents et d'évaluer, à l'aide de ses yeux et de son intuition, leur motivation. Lorsque Guillaume de Clairssac prit la parole, Charles ressentit un certain étonnement avant de se rappeler qu'il était le baron légitime. Jusqu'à ce jour, le légat n'avait eu affaire qu'à Caerlyn. C'était l'agent de Caerlyn qui s'était rendu à Cantharel. L'armée berthildoise campait à Caerlyn. Et il n'avait pas été question jusqu'ici de Guillaume de Clairssac, bien que Charles se doutait de sa présence. Puis le vieil homme posa ses yeux sur son épouse, Maélyne de Lourmel. Ancienne marquise de Serramire. Le baron d'Etherna s'adressait à Charles, mais lui regardait celle qui avait perdu la mémoire - selon ce qui se disait, ne quittant pas des yeux la blonde serramiroise dont il ne savait pas quoi penser.

« Mh. » répondit tout simplement Charles en premier lieu, le visage austère et sévère comme à son habitude. « Une fois que tout ceci sera terminé, il sera bien entendu nécessaire de se rendre à Cantharel afin que vous puissiez rendre l'hommage lige au marquis de Sainte Berthilde en bonne et due forme, comme le veut la coutume. Votre missive nous a convaincu qu'il ne s'agirait pas d'une entreprise suicidaire...Mais elle ne fait pas office de serment. » Charles fit une seconde pause, avant de répondre à la question de Guillaume. « Vous êtes un vassal de jure de Sainte Berthilde, et avez demandé au marquis l'aide nécessaire pour pouvoir revenir sous la bénédiction de Cantharel. A ce titre il n'y a aucune condition à l'aide et à la protection qu'un suzerain se doit d'offrir à son vassal. Le marquis n'attend rien de plus des seigneurs ethernans qu'un seigneur en attend de ses vassaux. En revanche, en tant que légat de Sainte Berthilde pour l'Affaire d'Etherna, j'ai en effet, une condition. » Charles planta son regard dans les yeux de chacun des seigneurs présents. « Il ne sera jamais question en Etherna de considérer Louis de Saint-Aimé et ceux de son sang comme des régents. La seule famille légitime à régner sur le Berthildois sont les descendants de Godfroy de Saint-Aimé, lui même descendant de Clotaire de Saint-Aimé, fils aîné de Bartholomé de Sainte Berthilde. Que le roi Bohémond Ier soit un parent du marquis - un cousin, pour être exact - ne lui donne. Aucun. Droit. » Charles reposa son regard sur Guillaume. « Sommes-nous d'accord sur ce point, messire de Clairssac ? »

Guillaume ne savait pas quoi penser de ce que le vieux Berthildois venait d’annoncer. Parmi les hommes présents, il y en avait certains qui s’étaient opposé à la décision de Gaston d’attendre pour reconnaître la couronne alors que d’autres avaient partagés son avis. Voilà que le jeune blondinet se retrouvait dans la même situation que le Marquis lors de la cour plénière en Odélian. Les seigneurs commencèrent à discuter entre eux, adressant à son voisin puis à l’autre leurs avis sur la question.

« Vous nous demandez de ne pas respecter une décision Royale ? » Demanda alors Caerlyn à l’intention de Charles mais avant que celui-ci ne puisse répondre, un autre prit la parole, émettant ses propres réticences. Puis un autre vint interférer entrainant avec lui chaque seigneur autour de la table. Les souvenirs étaient douloureux, et leurs réputation de traite leurs collaient que trop bien à la peau.

Lasse de les voir se débattre ainsi, Maélyne se permis une simple remarque : « n’oubliez pas que c’est une décision royale qui a amené Etherna à devenir vassale d’Odélian. Vous rebeller contre votre suzerain revient donc à vous rebeller contre la couronne, même si celle-ci a changée de tête. »

Nulle réaction de la part des seigneurs établés. Certains étaient surpris d’une telle franchise, d’autres préféraient se taire face à celle qui deviendrait peut-être leurs future baronne mais n’en pensaient pas moins. Maélyne n’avait pas pour intention de les inciter à répondre favorablement à la demande de Charles mais les voir ainsi s’inquiéter à ce qui semblait être leur honneur lui donnait une irrésistible envie d’être ailleurs.

Guillaume regarda un instant son épouse et voulu lui faire une remarque. Mais aucun mot n’arrivait à franchir la barrière de ses lippes tant il estimait qu’elle était loin d’avoir tort. Il posa alors son regard sur Caerlyn et se demandait s’il avait bien fait de suivre cet homme dans cette entreprise.

Maintenant que l’ost Ethernien était rassemblé avec celui du Berthildois, il ne voyait pas comment il pouvait faire demi-tour. La jeune Clairssac avait du mal à choisir entre trahir son honneur ou trahir des Etherniens que Gaston n’hésiteraient certainement pas à massacrer comme le fit son frère par le passé.

Il soupira. « Soit. Je m’entretiendrais avec son Excellence, Louis dès qu’il m’en sera donné la possibilité. Nous nous entretiendrons donc sur les différentes possibilités qui s’offrent à lui pour ainsi récupérer ce qui lui revient de droit. Cela vous convient-il, Messire d’Hardencourt ? »
HRP:

Valérian était resté silencieux durant toute la durée de l'échange. Le seigneur de Casteldulac ne s'était pas prononcé, comme s'il sentait le regard pesant de Charles le défiant de prononcer un avis divergent du sien. Mains sur la table, doigts croisés entre eux, le doyen de la noblesse berthildoise s'adressa à Caerlyn, entreprenant de lui répondre.

« Je vous demande de respecter la tradition qui fait office de loi de succession dans le Nord de ce royaume depuis la conquête des Marches : la primo-géniture masculine. Vous savez tout aussi bien que moi que la couronne doit plus aux Saint-Aimés qu'ils ne lui doivent. Le mensonge du roi Trystan à Godfroy de Saint-Aimé, lui assurant yeux dans les yeux le marquisat après que ce dernier ait mené la révolte contre Aegar. La décision de l'Ivrey d'asseoir Arsinoé comme marquise parce qu'il y voyait un parti à marier. Les Saint-Aimés n'ont subis que des humiliations de la part de ces ingrats. La décision du l'Angleroy de ne pas entériner la légitimité des Saint-Aimés est l'affront de trop. Ceux qui pensent autrement sont invités à se lever et à retourner auprès de Gaston Berdevin pour implorer son pardon. Vous avez le choix entre deux marquis : le Berdevin, ou Louis de Saint-Aimé. »

Charles laissa les échanges se poursuivre avant que Guillaume de Clairssac, étonnamment silencieux lui aussi jusqu'ici, ne décide de conclure le débat qui n'avait pas lieu d'être. En réponse, Hardancour hocha la tête sobrement, satisfait de l'issue de la discussion.

« Excellent. Maintenant que nous sommes tous d'accord pour considérer Louis de Saint-Aimé comme légitime héritier de tous les titres de son père - et plus encore, revenons à la question qui nous réunit aujourd'hui. J'ai ordonné la mobilisation de deux milliers d'hommes olysséans afin de renforcer nos rangs. Je ne peux dire quand est-ce qu'ils arriveront, d'autant qu'ils feront le nécessaire pour ne pas se faire décimer par la neige et le froid. Avec les troupes odéliannes mobilisés à Etherna, le marquis a dégarni ses propres terres et les a laissées à la merci de l'hiver et la racaille. Il me paraît judicieux, avant d'envisager une quelconque offensive, de proposer au Berdevin des pourparlers. Il pourrait lui être proposé de se retirer la tête haute et la dignité intacte...à moins qu'il ne préfère livrer Odélian aux raids et aux assauts. »

Le bon Charles ne pouvait être on ne peut plus clair, si bien que Guillaume n’avait plus rien à lui répondre à propos de ce sujet. Maélyne quant à elle, avait toujours la tête baissée, l’expression de son visage montrait aisément un certain désaccord avec ce qui se tramait en Etherna. Que ce soit la rébellion contre Odélian ou la non-reconnaissance d’une récente décision royale. Où était donc passé le sens de l’honneur de ces nordiens ?

La discussion tourna bien vite autour du leurs principal problème : Gaston. Le seigneur d’Hardancour souhait lui laisser une chance de repartir « la tête haute ». C’est là que Maélyne se demanda si le vieil homme plaisantait ou non. Restant toutefois silencieuse, elle estima que le moment n’était pas assez opportun pour soumettre son avis.

« Des émissaires sont arrivés d’Etherna-ville au nom du Marquis. » Souligna Guillaume. « Il est facile de supposer que celui-ci désire connaître la raison de la présence de vos hommes ainsi que de notre rassemblement. Autant en profiter pour transmettre nos exigences au Marquis. »

Caerlyn reprit alors la suite sous l’invitation de son baron. « Je pense que nous pouvons aisément dresser une liste de ces exigences : Le marquis se doit de reconnaître qu’il a usurpé le titre de Baron. Toutes ses décisions prisent depuis seront donc invalides. Il devra reconnaître le sieur Clairssac ici présent comme Baron d’Etherna, accepter qu’Etherna redevienne vassal de Sainte-Berthilde comme elle l’était de jure. Doit s’engager dans un traité de non-agression envers Sainte-Berthilde et ses vassaux, toutes les terres Etherniennes délivrés à des sieurs d’Odélian devront être rendus sans qu’aucun dommage n’y soit fait. Une fois ces décisions acceptés et actés, celui-ci sera éconduit sans heurts hors d’Etherna avec ses gens et son armée. »

Guillaume reprit. « Voyez-vous quelque chose à rajouter, messire d’Hardancourt ? »

Charles écouta le jeune Guillaume de Clairssac l'informer de ce qu'il savait déjà, sans l'interrompre, ni lui, ni le seigneur de Caerlyn. Lorsqu'on attendit de lui qu'il reprit la parole, il le fit, gardant ses doigts mêlés entre eux, poignets fichés sur le bois de la grande table où tous les seigneurs s'étaient retrouvés.

« Oui, j'ai été informé de la présence de ces émissaires. Nous ne les avons pas reçus. Nous ne sommes qu'une troupe mandée par le marquisat de Sainte Berthilde pour s'assurer que le souhait éthernan de rallier Cantharel soit mené à bien. Cette émancipation contre les excès de votre suzerain est votre décision. Sainte Berthilde la soutient, en faisant valoir son droit de jure en tant que suzeraine, et ma présence en est la preuve. Nous ne mènerons pas les négociations, vous le ferez. »

Resongeant quelques instants en silence aux points émis par le seigneur de Caerlyn, Charles ne vit rien à ajouter. Néanmoins, il clarifia un point.

« Nous ne pouvons pas attendre du marquis d'Odélian qu'il accepte de se plier à une interdiction de préparer des représailles. Mais Cantharel se gardera bien de lui donner un quelconque motif de prendre les armes contre elle, non...Au lieu de cela, exigez du marquis qu'il reconnaisse avoir perdu tout droit de suzeraineté sur Etherna. »

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