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Sujet: Changement de stratégie | Caleb Sam 6 Jan 2024 - 10:41
9ème jour de la 1ère ennéade de Bàrkios. Second mois de l’Automne | Année XXI | Cycle XI. Soltariel-la-Ville | Bureau privé du Duc.
Mort ; parjure ; trahison. Des mots forts, sombres, noirs de sens, qu’Adriano connaissait malheureusement trop bien et qu’il venait encore de vivre, voilà un peu plus d’une ennéade. Ydril, cité qui devait se retrouver grandie par le retour de la lignée d’Ydril au pouvoir, devint en moins d’un mois le cœur d’un attentat et d’une tentative de coup d’état. Sans l’intervention courageuse et inespérée de Louis d’Ydril, cadet de la fratrie, Adriano aurait fait détruire cette lignée de traîtres issus des bas quartiers de ce monde.
Mais voilà, un malheur n’arrive jamais seul… Car, alors qu’on tentait de l’assassiner, Adélina, sa jeune épouse, était emprisonnée dans des geôles. Baignant dans son sang, empoisonnée de sorte que l’enfant du couple ducal ne meurt sans avoir eu la chance de vivre, elle fut évacuée par Louis, encore une fois. Alors, en quoi est-ce un malheur ?
Car alors qu’elle fut dirigée vers Tylère, l’ancienne Baronne décida de fuir. Car on l’accusait d’être une pirate. Une chanson, de plus en plus entendue dans les quartiers sombres parlait d’elle et du fameux Rokvenha… Mariés ? Amants ? Rumeurs ou vérités enfin dévoilées ? Cela fut un peu plus appuyé par la présence d’une dague Mécane retrouvé sur elle, l’attaque plus que rapide du navire qui était sensé l’évacuer vers Thaar… Et ses propres aveux, selon lesquels, elle était toujours en contact avec des pirates et des Mécans toujours présent en Péninsule. Elle expliqua cela à Adriano comme étant une stratégie, un moyen de se venger… Mais plus le Duc y pensait, plus il se demandait s’il n’avait point été manipulé comme un enfant, comme un aveugle…
Puis vinrent les rumeurs, à nouveau. Adélina serait à Méca, aurait retrouvé Caleb. De gré ? De force ? Libre ou esclave ? Quelles étaient les chances pour qu’un pirate recherché depuis deux mois, désiré mort ou vif, puisse percer les défenses Péninsulaires aussi facilement, sinon avec une aide intérieure ? Quelles étaient les chances pour le même forban, capture la même personne, deux fois de suite, au cœur du territoire qui pourtant le recherche avec ardeur ? Trop de coïncidences… Trop de chances… Trop de choses qui ne collent pas. Ainsi, les rumeurs étaient sans doute plus des faits rapportés, que des élucubrations d’ivrognes. Adriano, lui, y croyait de plus en plus.
Mais que faire ? Adélina n’était au départ qu’un faire-valoir. Un moyen camoufler de prendre le dessus sur le Langehack, de le conquérir et le prendre des mains de la cultiste Prudence, maudite soit-elle. Bien-sûr, quelques sentiments naquirent lorsqu’il la vit dans la Duomo, resplendissante et magnifique. Lorsqu’il prononça la phrase rituelle, il en pensa une partie… Sans doute en souvenir de son tout premier mariage, le seul mariage d’amour qu’il n’avait jamais vécu. Mais, au final, cela n’était rien en comparaison de ses plans, de ses projets…
Alors, que faire ? Continuer à chasser ce pirate, pour ne jamais le retrouver ? Chasser, en plus, Adélina ? Qui ne quittera sans doute que très rarement la sécurité de Méca ? Continuer les dépenses liées à l’entretiens de l’armada ? Non, définitivement non… Il fallait penser autrement. Faire d’autres choses, sans oublier les but, plus grands qu’une nobliaude qui aura oublié sa place ; tombée amoureuse d’un criminelle, témoignant alors de son profond manque de force et de courage. Au final, sans doute Adriano était-il chanceux que pareille épouse lui soi-retirée. Sans doute l’aurait-elle trahi tôt ou tard ? Sans doute sa faiblesse d’esprit l’aurait placée au rang de potiche bonne à pondre quelques héritiers, seules responsabilités qu’elle réussirait plus ou moins. En tous les cas, Adriano devait reprendre ce qu’il avait trop longtemps laissé de côté… Et un jour, peut-être, se vengerait-il.
Il rédigea une missive, plutôt simple. Il scella le parchemin à la cire, sans sceau particulier. Le sceau de Soltariel fut placé dans la missive, aux côtés du sceau de la maison Cortès di Alcacio. La missive, elle-même, fut placée dans un cylindre métallique poli et lisse, sans couleurs, scellé d’une cire rouge sans sceau, mais qui entoure l’entièreté du couvercle pour le rendre difficile à ouvrir. Dans ses cachots, il retrouva un flibustier, et un équipage, qu’il forma dans ces lieux sombres et humides. Au pirate, désormais capitaine d’un petit boutre, il indiqua une consigne : « Remettez ce cylindre au Rokvenha, et au Rokvenha seul. Voici un coffret, pour vous, pour vous dédommager. Vous ne serez pas suivi. Assurez cette mission, et vos crimes seront pardonnés. Vous recevrez également la même somme que celle de ce coffret, si vous revenez avec une preuve de la réussite de cette mission. »
Ils purent donc prendre la mer, et, comme l’avait promis Adriano, libéré de toute menace de l’armada du Soltaar.
Avant que ne vienne l’hiver, le Rokvenha.
J’ai ouïe dire que vous aviez retrouvé celle que les chansons nomment comme votre « Rose ». Depuis Tylère, au cours d’une attaque chanceuse. Si elle est heureuse avec vous, puisse-t-elle l’être longtemps. Sinon, puissiez-vous être magnanime.
J’aimerais vous proposer une rencontre, en territoire neutre. Une île, située à exactement 1 jour et demi de navigation, à l’Ouest du Soltaar. Vous trouverez ces coordonnées au bas de cette missive.
Je viendrais avec un seul navire, et un équipage réduit. Cette zone est loin des patrouilles de vos ennemis, il n’y aura pas d’armada. Afin de prouver ma bonne foi, j’ai libéré cet équipage des geôles ducales et leur ai offert un boutre et un coffret de souverains. Ils ont également été graciés de leurs méfaits passés, chose que je vous propose également aujourd’hui.
Retrouvez-moi aux coordonnés présents à la fin de cette missive, au 6ème jour de la 6ème ennéade de ce mois. J’ai plus à offrir que vous ne le pensez.
Personne ne sait pour cette missive, et ce que je compte vous proposer. J'espère que vous garderez tout cela pour vous, et pour vous seul.
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Sujet: Re: Changement de stratégie | Caleb Mer 24 Jan 2024 - 12:38
3ème jour de la 2ème ennéade de Bàrkios Année XXI du XI Cycle, Sur les quais de Méca et à bord du Second Souffle,
En cet après-midi du second mois du printemps, le tumulte des activités grondait sur les quais aux abords de l’Eris. Des marchands de passage désirant vendre ou acheter tout ce qui était dans leurs moyens, des marins et pirates se préparant à partir en expédition ou déchargeant leurs prises récentes sur le port, ou de simples habitants vaquant à leurs occupations quotidiennes et profitant des étales de poissons frais ou d’autres échoppes nouvellement montées. Parmi eux, quelques hommes pressés semblaient traverser les foules comme un navire traverse les flots, dégageant leur passage à grands coups de bousculades sans excuses.
Les trois hommes s’arrêtent un instant et cherchent du regard quelque chose, un navire, un en particulier au beau milieu d’un tas d’autres bateaux. L’un d’eux trouve ce qu’ils désirent et le désigne de sa main. Les marins reprennent alors leur marche en direction de ce boutre à la coque significative, faite d’une sombre matière sentant le sel et la mort.
L’homme en tête s’approche de la passerelle, il tient dans ses mains un cylindre métallique qu’il place devant lui en gravissant le bois de la planche avant d’être interpellé par un marin sur le pont. L’homme agite alors le cylindre et s’explique brièvement avant d’être invité à monter sur le pont accompagné de ses camarades. Peu à peu, ce petit groupe se dirige en direction de la porte de la cabine du capitaine devant laquelle ils patientent quelques instants avant que cette dernière ne s’ouvre dans un grincement de bois, dévoilant alors la silhouette du Rokvenha.
Les visiteurs entrent alors et la porte se referme derrière eux. Rokvenha se dirige lentement en direction de son bureau et fait volte-face juste avant, s’installant sur un coin du meuble en les observant. Le marin tenant le cylindre prend alors la parole, pendant que ses camarades semblent inquiets en présence de celui que l’on nomme “Le Fidèle de la Médée.”
“Ahoy, l’Rok’... On a une missive à t’faire passer d’la plus haute importance…” L’homme déglutit et grimace comme s’il n’avait pas le cran de poursuivre et lâche tout dans un soupir. “... C’est d’la part du Duc d’Soltariel.” Il tend alors l’objet en métal et poursuit. “On devait t’remettre ça en main propre et on doit r’tourner le voir pour lui dire quand c’est fait avec une preuve.”
Le capitaine, d’abord silencieux, réceptionne le cylindre dans sa main et le détaille, écoutant attentivement l’histoire de ces marins. Il rétorque, sans même quitter la missive de ses yeux. “Mmh… J’vais vous croire sur parole qu’le Duc lui-même m’envoie une missive ?” Un lourd silence se pose dans la cabine et un second homme prend la parole, plus hésitant que le premier. “L’...L’Duc nous a libéré d’ses cachots pour ça et… et…” Il n’a pas le temps de finir que le regard du Rokvenha se posant sur lui le coupe net dans son explication.
Pleins de pensées se bousculent dans la tête du capitaine à cet instant, cherchant alors à ouvrir le cylindre pour libérer la missive. Que peut bien vouloir lui dire Adriano Cortès di Alcacio, grand Duc de Soltariel et Pair de la Péninsule. Est-ce une missive pour retrouver son ancienne épouse ? Des menaces de mort lente et douloureuse ? Un bref sourire se dessine alors aux coins des lèvres alors qu’il parvient à se saisir de la missive en voyant les sceaux de la maisonnée qu’il détaille. Lentement, il la déplie et finalement la lit en silence, devant les hommes qui restent là tout aussi silencieux en le regardant faire.
Ainsi donc Le Duc demande une rencontre, sur un terrain neutre en équipage réduit. Un sourire carnassier s’étire sur le visage de Caleb alors qu’il lève une œillade en direction des autres mécans présents dans sa cabine. “J’vais pas pouvoir lui répond’ d’la même manière, mais…” Il semble chercher quelque chose dans sa cabine, tournant son buste de droite et de gauche. D’une main, il se saisit d’une petite idole faite du même bois que celui des coques de navires et la tend vers le meneur des messagers. “Donne lui ça… Il saura pas c’que c’est, donc j’te laisserai lui expliquer.” Il étire un large sourire en observant son interlocuteur. “Dis lui qu’bien évidemment j’accepte d’le rencontrer et d’entend’ c’qu’un grand homme comme lui a à m’offrir.”
Le marin opine et récupère la petite statuette de bois qu’il range soigneusement dans une poche de son manteau. D’un pas hâtif, les trois hommes sortent de la cabine et quittent le boutre du Rokvenha. De nouveau sur les quais, soulagés que la rencontre se soit bien passée, l’un d’eux se questionne.
“L’Rok vient vraiment d’nous donner une dagyde d’Eris ?” L’homme opine et grimace. “Qu’l’Impétueuse nous préserve de c’qui pourrait arriver…”