[Essalia] La Loi c'est Moi | Thalion

Hiver - 3e jour de la 4e ennéade de Karfias
10e année du XIe Cycle
Etape à Essalia avant Sol'Dorn

Emmitouflée jusqu'aux yeux sur le dos de Tril, Krish ruminait l'extrême frustration que lui laissait cette période glaciaire. Elle ne s'était pas installée en Ithri'Vaan pour avoir de la neige en hiver nom d'un fern! Pour la première fois de mémoire de Thaari, la ville se couvrait régulièrement de gelées matinales et quelques plaques de verglas tenaient jusqu'à tard dans la journée. Sans parlé des vents de sable et des tempêtes à cause de l'affrontement entre les vents venus de la mer Oliyenne et ceux du désert Zurthan.

Année de merde !!!

Resserrant les pans de son manteau fourré et attirant les rênes de l'impressionnant étalon à la robe couleur or sur lequel elle était assise, elle jura plusieurs fois en langue drow.

Mais bon, elle ne pouvait rester toute sa vie enfermer dans son palais surchauffé. Alors après des mois de désintérêt pour la situation de purge de plus en plus sévère qui agitait la ville et une séparation déchirante avec son fils de moins de deux mois, elle avait finalement pris la direction de Sol'Dorn. Les pleurs d'Elghinn lui tournait toujours dans la tête. Bon sang! C'était la première fois que ça lui faisait un effet pareil. Elle avait hâte de retourner à Thaar pour le serrer dans ses bras... Mais paradoxalement, cela lui faisait un bien fou de voyager incognito avec du vent froid dans les cheveux. Cela lui rappelait tout un pan de sa vie... Et de ses nuits.

Aussi n'avait-elle pas accéléré la cadence au retour de l'antre de la deuxième Doth'ka. Le jour arrivait à son terme et si elle et Widryn; une femme aux cheveux poivre et sel, fluette comme une elfe et grise comme une drow, dont l'air revêche et bougon démentait la finesse des traits; auraient put continuer en pleine nuit jusqu'à son palais, elle décida se s'arrêter dans un village le long de la route pour y passer la soirée et la nuit. Alors qu'elle entrait dans une auberge seconde dans laquelle la canaille et les marchands devaient cohabiter à cause du froid hivernal, sa très estimée garde du corps en armure de cuir alla trouver un box à leur deux montures, quitte à foutre dehors celles d'un ou deux autres guss.

Elle traversa la salle commune pour venir s'appuyer au bar, sa chemise blanche savamment échancrée tranchant sur la peau noire de sa généreuse poitrine. D'une main experte, elle rabattit sa longue chevelure blanche sur son épaule tout en commandant d'une voix chaude calculée pour voir l'hésitation monter aux joues du tenancier.

" Une liqueur d'amande.
- ç-ça vient. "

Puis elle laissa son regard flotter sur l'assistance bruyante. Allez, avec un peu de chance il y aurait bien de quoi fêter dignement sa première sortie en tant que divorcée !