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| [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Il est temps d'avancer {Terminé} | |
| | Auteur | Message |
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Telenwë Neraën
Elfe
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 816 ans Taille : 2m05 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Il est temps d'avancer {Terminé} Mar 7 Nov 2017 - 17:09 | |
| Rp précédent : Avec le printemps revient...
Elenwënas de la huitième ennéade de Favriüs, dixième année du XI° Cycle, Forêt d'Anaëh, protectorat d'Eteniril.
Les sons. Le chant. Toutes ces voix bourdonnaient dans ses oreilles, lui vrillant la tête comme jamais. Pendant près d'un an il avait peaufiné son écouté afin de garder une stabilité, de ne pas devenir fou seul dans sa chambre, et maintenant qu'il faisait un premier pas dehors il en subissait le revers de la médaille. C'était horrible : comme si on avait enlevé un peu trop soudainement un épais casque de coton. Ils n'étaient qu'à quelques centaines de mètre des murs d'enceinte, pas encore dans le coeur de la forêt. Et déjà il avait fini par chanceler, tomber sur le sol humide de ce milieu de matinée tout en essayant désespérément d'atténuer les sons qui lui parvenaient en plaquant ses mains caleuses sur ses oreilles. La douleur était là, bien présente... et le seul moyen d'avancer était d'attendre qu'il ne se réhabitue à être en-dehors de la cité, en priant pour qu'il ne perde pas le contrôle de sa magie.
De longues minutes passèrent avant qu'ils ne purent continuer leur chemin, empruntant au début l'une des routes menant vers l'une des directions où des elfes avaient disparu. La tension était palpable dans le groupe, les uns parce qu'ils craignaient malgré tout une mauvaise rencontre, les autres parce que l'état de Neraën les perturbait : le protecteur avait fini par rabattre le capuchon de sa cape sur sa tête et gardait la tête baissée, comme pour empêcher aux autres de voir son visage. Par à coups ceux qui étaient les plus proches de lui pouvaient remarquer que ses lèvres se mouvaient régulièrement, comme s'il récitait sans émettre le moindre son des paroles quelconques. Une ou deux larmes, certainement de douleur, se firent voir. Pour le reste, il donnait l'impression d'être devenu sourd puisqu'il ne répondait pas aux questions qu'on lui posait ; et niveau magique il ne l'utilisait pas de manière active mais les trois prêtres pouvaient ressentir qu'il se laissait aller à elle s'ils se concentraient sur lui.
Après plus d'une demi-heure à marcher, Neraën s'arrêta. Les autres firent de même, se demandant ce qu'il allait encore leur sortir d'étrange. Il se passa de longues secondes avant qu'il ne relève la tête, posant son regard bleu profond sur un point en particulier en plein milieu du chemin. Rien. Il n'y avait rien. Et pourtant...
"Ils sont ici."
Dernière édition par Telenwë Neraën le Sam 27 Jan 2018 - 15:46, édité 1 fois |
| | | Mélnaica
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Il est temps d'avancer {Terminé} Jeu 9 Nov 2017 - 14:17 | |
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- Je sais que tu l’entends Mélnaica, je l’entends moi aussi. La druidesse s’accroupit légèrement, portant son visage à hauteur du tien Mais peux-tu le voir ?- À cette distance…- N’abandonne pas avant d’avoir essayé. Et rappelle-toi, rien n’est invisible à celui qui dessine la course du soleil.- J’y vais.Tu fermes les yeux un instant, tes doigts s’enroulent les uns autour des autres, et tu prends une grande inspiration. Tu ouvres d’abord ton ouïe, parce qu’elle est ton guide. C’est la Symphonie qui te montre le trajet, et seulement ensuite la magie pourra l’emprunter. Tu ouvres ensuite ton esprit, en appelle à la témérité du faux-dragon. Voilà de longues ennéades qu’il n’a pas repris contrôle, mais autant de temps durant lequel tu as longuement médité à sa recherche, durant lequel tu as pris le temps d’apprendre encore un peu plus à le connaître, pris le temps de le laisser s’exprimer à travers toi, pour ne pas qu’il se sente réprimé par la faible créature que tu es à ses yeux. Huru’locë rugit en ton fort intérieur, impatient, ne comprenant pas ce qui pouvait bien t’arrêter quand à ses yeux tu avais déjà réalisé de bien plus impressionnants tours de force. Tu rouvres les yeux sur ton monde de miroirs alvéolés, identifiant ceux qui traçaient chemin parallèle à celui de la Rumeur. C’est par là qu’ils sont. Tu touches la trame du doigt, démarre la réaction en chaîne, en les miroirs se retournent, frappent leurs voisins, redirigent les images, déformant le monde comme il est perçu par les vivants, et apportant jusqu’à vous des silhouettes d’objets lointains. - Tiens bon. Tu y es presque. Une goutte de sueur te glisse sur la tempe alors que sans bouger, tu te rapproches des murs de la Cité. Si la Rumeur ne vous trompait pas, et l’Anaëh ne mentait jamais, alors il ne devrait pas en être bien loin. - Là.- C’est donc de lui que l’on attendait le jugement ? C’est lui le porteur de l’Ëala ?- C’est lui.- Si son corps reste aussi faible alors elle est en danger.- Ils seront tous les deux en danger tant qu’il restera prisonnier de la Cité.- Et c’est pour l’en libérer que nous sommes ici. Si seulement la liberté est ce qu'il souhaite.Yriaë et toi entamiez dès lors votre procession, suivant attentivement la route tracée par les Chants. Heureusement la forêt votre complice vous guidait, car votre destination est elle aussi mouvante. Pour quelles raisons sont-ils sortis de l’enceinte de la Cité, et surtout, où vont-ils ? Ce sont des questions auxquelles la Sylve elle-même ne peut répondre, alors vous devez vous contenter de vous réorienter au fur et à mesure, évaluant un chemin qui vous permettrait de leur couper la route. Ils sont lents, probablement freinés par l’état apparemment déplorable de Neraën, alors les atteindre fut le moindre de vos soucis. - Pour quelles raisons l’avez-vous sorti d’entre les murs ? les miroirs se tournent un à un, dévoilant petit à petit vos deux silhouettes à Yriaë et toi Est-ce que vous réalisez seulement ce que c’est que d’entendre à nouveau après avoir été coupé des Chants pendant si longtemps ? - Vous auriez pu le tuer, et détruire avec lui un esprit précieux à la Mère. et en disant cela, ce n’est pas au Souffle de l’ancien Aigle qu’elle faisait allusion Mais si nous sommes ici, c’est parce qu’il doit faire un choix. La druidesse millénaire s’avance jusqu’à faire face à celui qui était il y a si peu de temps encore un fier guerrier, plonge ses yeux profonds dans les siens, tandis que s’excitent des Chants plus envoûtants qu’ils ne le furent jamais dans cette partie de l’Anaëh. La Forêt se fait mélodieuse, séduisante, apaisante, car elle sait la prochaine question qu’il sera posé à cet elfe qui a mal. - Ton peuple a rejeté ta manière de gouverné et a pris les armes contre les frères. Tu as vu de tes yeux payé par le sang le prix de l’indécision. le même prix qu’un millénaire de vie de plus n’aurait pas suffi à son aimé à payer, lui à qui le choix s’était imposé dès la naissance Aujourd’hui il est temps de décider qui sont ceux avec qui tu as décidé de marcher.
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Il est temps d'avancer {Terminé} Ven 10 Nov 2017 - 20:15 | |
| Ailleurs. Il était ailleurs, au loin, et pourtant ses yeux n'étaient ni vitreux, ni ne laissaient à montrer l'utilisation d'une quelconque substance. Tout en lui posant cette question si importante à ses yeux, tout en fixant les deux prunelles bleues du protecteur, la druidesse pouvait remarquer que l'attention de l'autre était posée sur elle. Sur ses propres yeux, exactement. Pourtant il ne répondait pas, statue de chair figée dans le temps.
Ailleurs. Ailleurs mais pour autant bien présent. Celui qui n'aurait certainement pas dû quitter ainsi la cité de pierre était comme dans un autre monde. Le reste n'importait pas ; ni la fille de feu, ni ces soldats qui avaient porté leurs mains sur la poignée de leurs armes.
Le regard de Neraën se décrocha soudainement de celui d'Yriaë, se porta sur sa droite un bref instant puis se dirigea sur sa gauche, semblant regarder un point particulier au milieu de la sylve. Ses lèvres articulèrent des mots insonores, s'adressant non pas à ceux qui étaient venus le chercher mais aux voix qui chantaient tout autour d'eux. Cela dura un long moment avant qu'il ne ferme les yeux et ne baisse la tête, en silence.
Au fond de lui, tout n'était que voix et humeurs contradictoires : la Symphonie chantait à tue tête à ses oreilles, le rendant sourd à tout autre son, et l'entraînant à se renfermer sur lui-même dans un monde d'émotions. C'était ainsi qu'il percevait ce qui l'entourait, ressentant la crainte de ses frères de sang et la joie comme le questionnement de la flore. Il s'était laissé guidé par elle, jusqu'à ressentir la présence des deux individus cachés de la lumière. Alors les ressentis en lui changèrent, le bouleversèrent, aussi bien de par l'excitation nouvelle de la Symphonie que par une forme de colère grondant auprès de lui. Il ne falait pas qu'elle vienne, cette colère, non. Tout comme la folie, elle était capable de faire faire des actes ou encore de faire dire des mots que l'on regrettait à peine prononcés. Ce fut la raison pour laquelle Neraën s'obligea à se reconcentrer sur le visible, se rendant alors réellement compte qu'une femme se trouvait juste en face de lui à lui parler. Mais le Chant était trop fort, aussi n'entendit-il à peine quelques sons. Il regarda à droite, puis à gauche. Ses lèvres se muèrent, mais c'est intérieurement qu'il demanda aux frères de sève de bien vouloir réfréner leur enthousiasme pour qu'il puisse entendre. Pour qu'il puisse comprendre. Il se concentra pour partir des voix qu'il entendait et leur transmettre sa demande sous forme d'émotions, fermant de ce fait les yeux. Qu'il ait réussi, qu'ils aient compris d'eux-mêmes la situation ou que son esprit ait réussi à suffisamment s'isoler du Chant, enfin il put entendre ses frères de sang.
"Pardonne-moi ma surdité, druidesse... Tout en rouvrant les yeux vers ceux d'Yriaë, il fit tomber son capuchon de ses mains. Pourrais-tu répéter ce que je n'ai pu entendre, je te prie ?"
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| | | Mélnaica
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Il est temps d'avancer {Terminé} Lun 13 Nov 2017 - 20:53 | |
| À la fois agacée et touchée par l’état du Taledhel, Yriaë garde le silence. Il n’est pas temps de hausser le ton face à lui, pas encore. S’il était même capable de l’entendre, il ne le supporterait probablement pas. C’est à de dures épreuves que vous l’arrachiez, et vers d’autres dures épreuves que vous l’emmèneriez. Pour l’instant il avait besoin de calme, d’attention, de compassion, de ce qui a dû atrocement lui manquer alors qu’il s’était trouvé arraché non seulement aux Chants, mais aussi à son propre peuple. Pour l’instant il avait besoin d’être écouté et compris plutôt qu’interrogé, seulement ensuite viendrait le temps des efforts. La liberté de Dryade en dépendrait. La main de la druidesse se pose sur la joue de l’ancien Aigle, son regard veillant à ce que la réaction de ses premiers accompagnateurs ne soit pas trop viscérale. Tu avances à ton tour, accrochant d’un œil perçant, impérieux comme il ne l’a jamais été, celui de Neraën. Oui, de vos mots… de tes mots, tu lui donnes le choix, mais en ton cœur ta demande ne souffre pas de refus. Neraën appartient à ton monde, pas au leur. Neraën a trop sacrifié pour eux et à cause d’eux. Les côtoyer plus longtemps ne ferait que pousser ce qu’il possède de force de vie à détruire plus qu’il ne l’a déjà fait. Les doigts d’Yriaë orientent légèrement le visage du guerrier affaibli vers le tien, facilitant le contact, alors que de sa magie, elle lui traverse le corps, allégeant la souffrance là où elle le peut, effaçant les lésions les moins durables, et rétablissant un fonctionnement au plus proche de la norme. Lorsqu’elle aurait terminé son ouvrage, alors il aurait certainement faim et soif, lui dont le corps avait appris à faire avec la privation. Lorsqu’elle aurait terminé son ouvrage, il aurait aussi certainement sommeil, mais au moins, il devrait entendre à nouveau. Tout entendre, comme il est supposé le faire lorsque les énergies coulent librement en son sein. - Maintenant que tu as été jugé tu ne leur dois plus rien Neraën. Tu prends la main de l’elfe avant de continuer Maintenant, il est temps de choisir avec qui tu feras tes prochains pas. Ornedhels, ou Taledhels ?
Mais tu as déjà décidé pour lui. Et s’il y a une chose qui t’es aussi mystérieuse que la réponse à venir, c’est la réaction que tu aurais face à un refus.
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Il est temps d'avancer {Terminé} Mer 15 Nov 2017 - 20:53 | |
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Il accueillit la main sur sa joue tel un enfant retrouvant la douce chaleur de la main maternelle, fermant un très bref instant les yeux en ressentant la magie parcourir son corps. Sa main gauche vint prendre celle de la druidesse, sans la serrer, sans l'obliger non plus à s'écarter. Ses deux prunelles océan fixèrent alors celles de Mélnaica, qui s'avançait jusqu'à lui tout en parlant. Etrangement, sa voix lui sembla bien moins lointaine que celle des autres, de même que la Symphonie se faisait moins puissante à ses oreilles.
"Maintenant que tu as été jugé tu ne leur dois plus rien Neraën. Il lui prit la main. Maintenant, il est temps de choisir avec qui tu feras tes prochains pas. Ornedhels, ou Taledhels ?"
Tu ne leur dois plus rien... Les paroles du druide étaient miel à l'esprit du citadin qui avait tant vécu à cause de cette histoire, dont l'esprit comme le corps en étaient éreintés. Il ne le ferait pas, il irait jusqu'au bout... mais s'il pouvait laisser tomber son manteau de protecteur pour partir au loin, ne plus être lacéré par cette charge qu'il ne pouvait plus porter, il le ferait volontiers. Neraën serra instinctivement la main de Mélnaica, le geste de l'ornedhel l'invitant grandement à partir au sein des noss, auprès du Chant des Frères de Sève.
Ses yeux se baissèrent sur leurs mains liées. De nombreuses images lui revinrent en mémoire, ainsi que des pensées toutes plus sincères les unes que les autres : les épreuves, le jugement, les deux jours qui s'en étaient ensuivis... ce qu'il avait appris.
Ses yeux se relevèrent, son regard humble et tranquille se plantant dans celui impérieux du druide.
"Mon choix est fait, Mélnaica... mais il n'est pas encore temps pour moi de l'énoncer. Il me reste auparavant une dernière chose à faire ; une chose qui touche ceux qui ont décidé de vivre au coeur de la forêt."
Sa main relâcha l'autre, doucement. Il n'était pas encore temps, non... Ni pour les noss, ni pour les citadins. Les deux êtres qui étaient venus le chercher pouvaient s'inquiéter pour l'Eäla qu'il gardait en son for intérieur, ceux qui l'avaient accompagné pouvaient craindre qu'il n'abandonne ceux qu'ils considéraient comme étant "les siens"... Qu'ils pensent : le temps n'était pas encore venu et la patience restait reine en cette situation.
Un raclement de gorge. Les regards se portèrent sur le prêtre de la Mère qui préférait mettre un terme à cette situation tendue pour tous les citadins présents - hormis Neraën lui-même visiblement. En effet, le fait que cette question si déterminante soit posée ainsi, abruptement et sans prendre en considération la présence de concernés n'aidait en rien à ce que leur mission se passe bien. D'autant plus que la réponse de l'elfe faisait naître dans les têtes nombre de questions.
"Suite au tribunal divin, nous sommes venus rencontrer les vôtres ainsi que ceux qui ont quitté Eteniril. Les représentants des Cinq ont demandé à ce que l'Aube soit remise à sa place et que l'enquête sur la disparition de hauts-conseillers soit réouverte. - Comprenez que, même si pour vous cela semble évident, renchérit la mathauth, suite aux souvenirs de Neraën révélés les etenirilis soient en passe d'accepter que cette guerre soit de leur faute et non de la vôtre. Si c'est bien la vérité, alors recueillir le plus de témoignages possible permettra de la rétablir. Neraën remercia d'un signe de tête ses frères de sang avant de reporter son attention sur les deux héraults de Kÿria. - Pourriez-vous nous mener jusqu'à eux ?"
Si tu ne souhaites pas témoigner toi-même, Mélnaica... Un fin sourire, un peu faible, orna un instant ses lèvres alors que cette pensée lui traversait l'esprit. La main d'Yriaë s'éloigna de sa joue, attirant en même temps le regard du protecteur. Doucement il relâcha sa main et inclina respectueusement la tête afin de la remercier pour ce qu'elle avait fait.
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| | | Mélnaica
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Il est temps d'avancer {Terminé} Jeu 16 Nov 2017 - 12:23 | |
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Yriaë fit un pas en arrière, sa mission engagée, mais coupée court par celle dans laquelle s’était déjà lancé l’ancien Protecteur. Elle ne pouvait pas se permettre de l’attendre plus que de raison. Elle préparait une renaissance, une bataille aux retombées plus importantes que ne l’étaient celles du théâtre d’Eteniril. Elle reviendrait plus tard. Elle trouverait à nouveau le Protecteur lorsqu’il serait prêt.
Toi en revanche, c’est auprès de lui et des terres qu’il avait fait serment de protéger qu’était ton engagement premier, et durant le siège, ton partenaire dans cette croisade t’avait manqué. Avec le plus grand des naturels, sans la défiance que l’on te connait habituellement, mais avec la précaution de celui qui touche à un objet fragile, tu prends Neraën dans tes bras, et te blottis contre lui. Ton oreille écoute son cœur battre, et tes yeux fermés sondent les dernières images imprimées de lui. Derrière la chaleur de ton étreinte, derrière le soulagement de le savoir en vie, derrière l’affection que tu as pour cet elfe, il y a quelque chose de glacial, de tranchant, une épée de damocles placée au-dessus de son crâne en même temps que tu témoignais de ton attachement.
- Alors j’espère que ton choix est le bon.
Tu t’écartes, interrompu par les porte-parole Citadins des Dieux, dont le premier versa un peu de lumière sur la mission dans laquelle ils accompagnaient ton ami pour que la seconde puisse prononcer des mots qui n’arrivaient que trop tard. La paume d’Yriaë flatta une dernière fois la joue de Neraën, en signe d’encouragement cette fois, avant qu’elle ne se voie forcer de vous fausser compagnie, et de continuer sa route vers le Nord.
- Si vous voulez tant entendre les victimes des machinations des Taledhels, je vous emmènerai auprès d’eux tes yeux plongent de manière agressive dans ceux que la Mathauth À commencer par moi-même. tu te rapproches de la guerrière, lui faisant face la rage au ventre En début de Bàrkios, j’étais Wyvern, et j’ai survolé votre Cité, car l’Anaëh s’inquiétait de ce qui s’y passait. Mais les vôtre dans leur méfiance ont fini par lui donner la chasse. Le Wyvern se croyant leur cible s’est enfui, et m’a rendu la place, pour que je puisse leur parler… sauf qu’au lieu de ça je me suis retrouvé à croupir dans des geôles nourri au pain et à l’eau tarie à attendre qu’on vienne me soutirer de faux aveux à la force des poings. À ce moment-là les Etenirili ont préféré commettre blasphème et faire mentir un druide plutôt que leurs gouverneurs meurtriers. J’espère qu’au moins maintenant à défaut de leurs oreilles, leurs yeux au moins se seront ouverts. Tu te retournes, invitant la Sylve à transmettre un message et faisant mine de prendre la tête du convoi Si vous voulez entendre les autres, suivez-moi, ils sont par ici.
Non ils n’y sont pas, mais ils y seront bientôt. Hors de question de mener les Citadins à votre campement, alors répondant à ta demande, car elle vient d’un juste désir, la Sylve s’est appliquée à appeler ceux qui entendent à vous rejoindre, et à appeler les Sourds possédant des réponses. Tu penses en particulier à Falaedhel et à Severan, mais certains de ceux ayant vécu auprès de vous après avoir été capturés durant le siège font d’aussi précieux témoins.
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Il est temps d'avancer {Terminé} Mer 22 Nov 2017 - 13:58 | |
| Comment comprendre ? Comment voir dans cette étreinte, aussi froide que chaleureuse, autre chose que l'appel d'un druide envers un citadin à le suivre ? Comment y voir autre chose qu'une provocation aux craintes qu'ils pouvaient déjà avoir concernant cet elfe qu'ils escortaient ? Comment comprendre cela, tout simplement ? Alors j’espère que ton choix est le bon. Tout et rien, pure subjectivité. Pour autant, le protecteur n'en dit pas mot. Il se contenta d'accepter l'étreinte, refermant ses bras fragiles sur le jeune elfe sylvestre.
Froid et chaleur. Contrainte et acceptance.
Neraën ferma un instant les yeux, ne sachant initialement pas comment réagir face à cet élan d'attachement dont il n'était plus habitué depuis de nombreuses années. C'était pourtant ainsi qu'il se sentait bien, dans cette situation mêlant feu et glace ; dans cette ambivalence dans laquelle il avait mûri. Il n'avait pas peur que sa décision ne plaise pas, à quels yeux que ce soit. Pour une fois, il avait décidé de s'écouter et l'avis des autres ne lui importait que peu... Entendant le prêtre de Kÿria rappeler le druide à l'instant présent, Neraën rouvrit ses bras et laissa Mélnaica faire le témoignage de ce qu'il avait vécu, sa hargne toujours présente un an après. Lui se contenta de regarder Yriaë une dernière fois avant qu'elle ne parte en direction du nord, la sensation de sa main chaude restant encore présente sur sa joue. Ses yeux restèrent un moment braqué dans la direction qu'elle prit, puis il se reconcentra sur les autres elfes lorsque le druide fit signe d'ouvrir la marche vers le lieu où se trouvaient les autres. Lieu qui n'était aucunement celui du campement des non-citadins mais il n'en fit aucune remarque. Il se contenta plutôt de faire attention aux visages des uns et des autres ainsi qu'aux émotions qu'ils laissaient échapper d'eux, désormais que son ouïe le laissait un peu en paix. Et il lui était facile de lire la colère, voire même la consternation, Si les militaires gardaient leurs ressentis derrière des masques neutres, le prêtre de la Mère ne fit aucun effort pour ne pas montrer sa consternation de savoir que des elfes aient pu toucher à un druide, qui était l'un des héraults de la Mère.
Au loin, la Symphonie chantait l'appel d'un enfant à ce que ses pairs le rejoignent. Sourds comme entendants étaient appelés, bien que seuls les seconds pouvaient guider les premiers. Force de questions et de réponses, le message fut passé, et ce furent deux dizaines d'elfes qui marchèrent vers le lieu de rendez-vous. Pierre et sève, en silence, marchaient.
Ils arrivèrent en silence dans un espace dégagé, guidés par Mélnaica. Quelques questions avaient été posées en chemin, parfois accueillies par le silence, parfois par des paroles plus ou moins douces. Une volonté de comprendre et de connaître, d'apporter enfin une lumière à toute cette histoire. Le petit groupe s'arrêta, dans un silence presque oppressant, avant qu'une voix ne parvienne à leurs oreilles. Une voix douce mais ferme que Neraën et Mélnaica n'eurent aucun mal à reconnaître. Une voix qui chantait, enchanteresse, faisant lever les regards vers la femme assise sur la haute branche d'un arbre millénaire.
"Ta voix nous a appelés, Jeun' fils de la canopée, Quel mystère amènes-tu ? Pour quels êtres chantes-tu ?
Enfants perdus et trouvés, Tous en leurs coeurs sont menés, Bientôt le printemps renaît, Relevant ce qu'il ne sait.
Oh Mélnaica, Mélnaica... Qu'apportes-tu avec toi ?"
Un fin sourire orna les lèvres d'Elveä, alors que ses yeux perçants dardaient ce groupe dont elle en reconnaissait des membres.
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| | | Mélnaica
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Il est temps d'avancer {Terminé} Sam 2 Déc 2017 - 18:28 | |
| C’est posant à peine le regard en arrière que tu guides le convoi. Qu’ils suivent sans poser de questions s’ils sont sincères, qu’ils te prouvent t’avoir accordé leur confiance s’ils sont en quête de vérité. Hérault de la forêt et de sa vérité, si parfois tes voies sont mystérieuses, et si ton tempérament rend tes manières parfois retorses, tu n’agis jamais par fausseté. Que tous t’en soient témoins, jusque dans les aspects les plus méprisables de ton être, tu n’en restes pas moins vrai.
Tu as des secrets cependant. Tu n’exposes que la part de vérité qu’il te sied d’enseigner, te dirigeant au mieux vers un bien plus grand que vous. Tu gardes des secrets, et l’emplacement de votre camp en est un. Vous n’avez rien à gagner à exposer vos quartiers aux Taledhels ni désireux de rejoindre les rebelles, ni pris en otage et forcés de faire vie commune. Vous dévoiler c’est perdre l’une des cartes de votre main, et jusqu’à preuve du contraire, pour que justice termine de se faire, vous ne pouvez jouer franc jeu. Mais qu’importe ? Quelle différence entre ici et ailleurs pour entendre la vérité ?
- Je n’amène pas tant de mystères que j’espère en résoudre. Le soleil s’est levé sur le peu d’esprit qu’il reste à Eteniril. Tes yeux se posent enfin, et très durement, sur les représentants de la Cité Ceux des Pierres se disent prêts à porter l’oreille à ce qu’ils appellent notre regard sur l’histoire.
Ton regard s’assouplit, balaie plus longuement l’assistance, jauge de l’agacement s’insinuant sur les traits de la Dévote de Calimenthar et de la lente perte de patience s’inscrivant dans le cœur de celui de Kÿria. Tu sais ce jeu être mauvais, tu sais cela n’être que futile vengeance, mais n’est-il pas juste pour celui qui a souffert que de profiter du désarroi des frères de ses bourreaux ? Peut-être pas quand ces derniers ne cherchent qu’à apaiser les tensions, mais si ce n’était grâce à leur désir d’apaiser les tensions, jamais tu n’en aurais eu l’occasion.
- Tu peux les appeler Elvëa, il est temps que ceux-là entendent enfin quelque paroles de vérité.
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| | | Telenwë Neraën
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Il est temps d'avancer {Terminé} Mer 6 Déc 2017 - 21:38 | |
| A la demande du druide, la petite femme aux cheveux bruns parsemés de feuilles, gris-gris et à la peau mate seulement recouverte de peinture diverses et variées ainsi que de peaux de bêtes sauta de sa branche. Une lance à la main, elle regarda un instant les différents protagonistes de cette histoire avant d'imiter le chant d'une corneille et de s'avancer. Tout autour du groupe de citadins s'avancèrent des elfes, pour la majorité des sylvains. Quelques uns seulement étaient originaires de la cité, plus ou moins reconnaissables. Parmi ceux-là se trouvait un jeune adulte, à la limite de l'adolescence. Ses yeux croisèrent ceux du prêtre de Calimenthar et les deux frères, s'ils ne sourirent pas, ressentirent le réconfort de savoir l'autre en bonne santé. Severan était cependant plus jeune et le fond de son être brûlait d'impatience de cribler son aîné de questions. Comment ça se passait en ville ? qu'en était-il de leur mère et de leurs deux soeurs ? et lui, comment allait-il ? Comme souvent ces derniers mois : des questions qui devraient attendre.
Elveä s'approcha des citadins et posa son regard sur chacun d'entre eux. Elle n'eut pas mal à reconnaître Neraën mais l'état dans lequel se trouvait son corps fit monter la colère en elle. Pour ne pas aider, les couleurs particulièrement rouges des vêtements de deux d'entre eux ne lui plut pas du tout. Elle savait que les religieux citadins s'habillaient de la couleur du dieu qu'ils suivaient et autant de rouge... les Taledhels étaient vraiment des êtres étranges. Et pas dans le bon sens du terme.
"Venez-vous chercher ceux qui ont décidé de ne pas rester dans la maison de pierre lors de l'hiver, enfants ? - Non, Heri. Nous venons récolter leurs témoignages afin de pouvoir mettre un terme à la situation qui est née lors de l'automne. - Alors vous pourrez leur parler. Mais ils resteront dans la forêt tant que la folie n'aura pas cessé de brûler les coeurs des vôtres. - Nous ne mettrons personne en danger. - Il n'est pas à vous d'en décider. Froidement, la noss avait répondu sans vraiment laisser le temps à la mathauth de finir de répondre. Les deux femmes se fixèrent du regard, installant un froid autour d'elles. - Elveä ? La concernée détacha ses yeux de la prêtresse de Calimenthar pour les tourner vers ceux de Neraën. - Puis-je te parler, s'il-te-plaît ?"
Les deux elfes allèrent plus loin et discutèrent longuement à voix basse. Tous purent constater le côté maternel d'Elveä à l'égard de celui qui était resté prisonnier des siens. Tantôt l'incompréhension, tantôt la colère, tantôt l'espoir... Puis, une fois qu'ils eurent fini, elle revint vers le petit groupe et désigna deux aigles, la femme habillée de rouge et le prêtre de la Mère.
"Venez avec nous. Les autres, vous pouvez recueillir le passé de ceux qui le souhaitent. Mélnaica, souhaites-tu venir ? Ils souhaitent récupérer l'héritage d'Eten'ril..."
Puis, sans attendre, elle partit. Elle ne marcha pas rapidement pour que Neraën puisse la suivre ainsi que Mélnaica. Pour les autres, ils pouvaient se perdre dans les bois, elle s'en fichait. Sauf pour le prêtre de Kÿria peut-être. Elle fit de nombreux détours avant de les conduire jusqu'à une clairière minuscule. De vue comme d'ouïe, personne ne les avait suivis. Par la magie, l'ancien aigle savait qu'il en était autrement. Elveä s'arrêta là puis se retourna. Elle n'avait pas perdu son éternel regard bienveillant mais Mélnaica, pour l'avoir beaucoup côtoyée, pouvait sentir qu'elle faisait la tête. Aussi, d'un ton qui ne suggérait aucun refus, elle reprit la parole.
"Attendez-moi ici. Mélnaica, tu peux venir si tu le souhaites."
Un regard, puis elle pénétra à nouveau dans les profondeurs de la forêt. Elle y pénétra, en silence, jusqu'à arriver dans une zone où la végétation était extrêmement dense. Habituée à ce lieu, elle laissa sa lance derrière un arbre tordu de sorte à ce qu'on ne puisse pas la voir depuis l'extérieur de cette zone puis fit signe au druide de la suivre. Agile comme un serpent, elle se faufila entre les trons des arbres et les buissons plus ou moins épineux, se contorsionnant et grimpant à de nombreuses reprises pour pouvoir avancer. La guide des Linwë fit attention à ne pas perdre le jeune elfe, consciente qu'il ne devait certainement pas avoir l'habitude d'emprunter un chemin aussi tortueux. La route sembla longue mais ils finirent par atteindre un endroit plus espacé où se trouvait un hêtre extrêmement vieux. En ce lieu, les oiseau ne chantaient pas et aucune magie spécifique ne se faisait sentir ; seule la Symphonie chantait de son choeur habituel. Alors Elveä se tourna vers Mélnaica, un fin sourire sur les lèvres et ses yeux démontrant tout son côté maternel.
"T'es-tu déjà demandé pourquoi notre noss revenait toujours ici alors qu'elle est habituellement nomade ? Elle le laissa réfléchir avant de reprendre. - Nous sommes tous nés ici, au plus proche de Galadhiaur*, le grand arbre creux dans lequel le fondateur de notre clan a souhaité vivre et mourir. Il est notre ralliement, même si aujourd'hui ses os sont devenus cendre et se sont mélangés à la sève de l'arbre. Son coeur bat toujours avec celui de Galadhiaur et qu'un enfant naisse ici l'ouvre au savoir que nous avons accumulé au fil des cycles. En tant qu'enfant adoptée par les Linwë, Minriel a été mise en lien avec lui."
Son ton était doux, toute trace d'énervement avait disparu. Elle laissa le temps au druide de comprendre, de se poser des questions également. Parce qu'il ne faisait pas partie de la noss, parce qu'il avait appris autrement, il ne pouvait comprendre toute la symbolique qui se trouvait derrière cet arbre multi-millénaire ni derrière chaque tradition linwë. Et pourtant, lors de cet hiver, il avait appris d'eux. Peut-être bien plus qu'il ne le pensait, d'ailleurs.
"Tu es un druide et tu as suffisamment appris pour que nous puissions te faire confiance. Pour autant, nous ne cherchons pas à t'adopter : cela ne correspondrait pas à celui que tu es. Mais nous pouvons te lier à nous sans réellement te lier à lui, si tu le souhaites. En plus d'être druide, tu seras considéré comme... hum... elfe très proche aux yeux des nôtres et de toutes les noss qui nous connaissent. Si tu acceptes, je te demanderai d'abord de promettre de garder ce que les autres noss t'apprendront comme un être fragile dont il te faudra prendre soin, le préserver dans ta mémoire et ne jamais l'utiliser autrement que pour les aider eux. Comprends-tu ?"
Elle attendit la réponse. Elle attendit de savoir s'il désirait être marqué avant d'aller de l'avant.
- Traduction :
*Galadhiaur : Arbre ancien
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| | | Mélnaica
Elfe
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| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Il est temps d'avancer {Terminé} Ven 8 Déc 2017 - 20:51 | |
| Une feinte tension crépitait dans l’air, et contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier abord, tu n’étais pas le seul à la nourrir. En dépit de tout ce que tu aurais voulu faire croire, il ne s’agissait cependant pas du fait des Citadins… mais bel et bien d’Elveä elle-même. Tu n’es pas le seul à te méfier – injustement ou pas – de vos invités de ce jour. Tu n’es pas le seul dont les interventions claquent sèchement à leur visage, et quelque part, tu t’en rassures. À travers les réactions de l’Ornedhelle les tiennes trouvent au moins un semblant de justification.
Sèche, certainement, mais loin de se comporter en obstacle. De gaieté de cœur ou pas, Elveä les conduirait vers leur but, et là leur aventure prendrait fin, en même temps que tout espoir de gain de cause pour ce en quoi tu crois. Plus tu avances et plus tu te rends compte qu’il est une part de toi qui apprécie le déséquilibre en place en Eteniril, qui se réjouit de cette situation conflictuelle, parce que de toute situation conflictuelle naît le mouvement, et tant que le mouvement est en cours, alors il est des chances de le voir se diriger en ton sens. Seulement la résolution prend une tangente trop obtue à ton goût, et il semblerait que la conclusion soit trop proche pour que tu aies le temps de ramener la finalité sur le chemin que tu aurais voulu lui tracer. Alors il faudrait se contenter de celui-ci, et continuer d’aller de l’avant coûte que coûte. Il te faudrait arrêter de regarder en arrière, gommer le passé pour mieux te concentrer sur le futur, effacer les regrets comme tu effaces vos traces, alors que vous évoluiez à la suite de l’elfe des Linwë.
Alors que tu évoluais à la suite de l’elfe des Linwë.
Arriva un moment où la lumière finit par se plier entre eux et toi, vous séparant Elveä et toi du reste du convoi. Ce n’était plus que de toi qu’il était question maintenant, ce n’est plus que de toi que la femme avait besoin, et dans une telle situation, même à travers les Chants tu ne trouvais pas réponse au pourquoi. Même au travers de l’épaisse Sylve que vous traversiez, même au cœur du puissant Ode déclamé par la forêt environnante, tu ne trouves aucun frère pour trahir le secret de ta guide. Il faut suivre pour comprendre, voilà tout ce qu’il t’est autorisé de savoir. Il te faut faire confiance et t’armer de patience, car la réponse à la question qui te sera posée ne souffre pas d’être réfléchie sans que toutes les cartes soient en ta main. Tu t’accroches du bout des ongles, sautes de branche en branche, et bien que tu sois agile, ce n’est pas un chemin auquel tu es habitué, ce n’est pas même un environnement dans lequel tu es le plus à ton aise, toi qui a majoritairement connu une vie entre plaines et plateaux montagneux. Plus d’une fois il te fallut faire attention que les pointes et les crocs de ton bras armuré ne s’enlacent pas dans la végétation, et plus d’une fois, il te fallut ralentir le pas pour que les épineux n’aient pas littéralement ta peau, mais lorsque Son Chant se fit maître des lieux, que la source de la puissance de la Symphonie en ces lieux te fut révélée, alors plus aucun des désagréments préalables n’eurent de valeur à tes yeux.
- Je vous imaginais une connexion avec l’endroit, un secret dont vous seriez les gardiens. Je n’en imaginais juste pas la nature.
Tu poses ta main contre le tronc de l’arbre, et tu écoutes, tu ressens, entre magie et Symphonie, la vie qui le traverse. Tu ressens l’énergie, la lumière cognant dans son feuillage encore amaigri par le dernier hiver comme tu ressens l’histoire qu’il conte sans cesse sans jamais répéter un seul mot.
- J’ai fait cette promesse dès le jour où j’ai accepté l’appel de l’Anaëh. ta main posée sur l’écorce se referme en un poing serré à presque t’en faire mal Et si je suis encore trop faible pour accomplir tout ce que j’ai promis, jamais je ne trahirai mon serment. Tes bras te retombent le long des flancs Tu penses peut-être me rassurer en me disant ne pas chercher à m’adopter, et je suis assez conscient de mes propres failles pour en comprendre les raisons… tu marques une pause mais il reste de mon devoir en tant que Druide que d’être frère de chaque clan… et même de chaque Cité. Je hais passionnément les manières de ceux qui s’écartent des voies de la Mère, c’est vrai, mais c’est parce que j’aime chaque elfe comme un membre de ma famille, et l’on a jamais plus mal que lorsque l’on est blessé par sa propre famille.
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 816 ans Taille : 2m05 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Il est temps d'avancer {Terminé} Ven 8 Déc 2017 - 22:11 | |
| "Tu es un druide, un Hérault de la Mère et un Gardien de notre vaste Soeur. Cela ne suffit-il pas en lui-même ? Elveä inspira doucement tout en fermant les yeux, avant de reprendre d'une voix de matriarche. - Je pourrais t'adopter. Soliandiel pourrait t'inclure dans notre clan. Nous nous sommes posé la question et la réponse que je t'ai donnée n'a rien à voir avec ces failles dont tu parles. Elle a à voir avec ce que tu es, avec toutes ces forces qui couvent en toi. Si nous t'adoptions alors tu serais lié à Galadhiaur et à la vie interne des Linwë. Bien qu'étant druide, tu serais restreint dans tes mouvements et les fois où tu partirais, la noss partirait avec toi. Est-ce une vie comme tu l'imagines ? As-tu envie de vivre celle-ci ?"
Elle s'approcha du jeune elfe et, doucement, posa une main douce sur son torse et lui fit signe de se reculer de l'arbre millénaire, un fin sourire sincère ornant ses lèvres. Elle venait de montrer l'un des côtés qu'impliquait l'adoption et qui, à son avis, ne convenait pas à l'elfe qui se trouvait auprès d'elle. Il y en avait d'autres, tous plus ou moins contraignants pour une personne comme lui.
"Nous ne te proposons pas l'adoption parce qu'elle ne te conviendrait pas, tout simplement. Mais tu restes l'un de nos frères, un qui a appris de nous, un que nous pouvons à notre manière aider dans sa longue et éreintante mission. Voilà pourquoi nous te proposons de te lier à nous et ainsi pouvoir accéder plus facilement au souvenir. Pas parce tu possèdes des faiblesses mais parce qu'aller aussi loin risquerait de te détruire. Maintenant que j'ai ta réponse, écoute et regarde."
Elle fit encore reculer Mélnaica et prononça d'une voix chantante toute une litanie que l'elfe ne comprit pas. Un langage encore plus basé sur les cris des animaux et l'écoute de la nature que l'elfique, une langue qui paraissait tout aussi complexe qu'ancienne. Peut-être une langue que les Linwë avaient développée au sein de leur propre noss... peut-être. Le Galadhiaur se mit alors à craquer et une partie de ses branches se mit à bouger, emportant avec elles près de la moitié du tronc. Alors Mélnaica put ressentir toute la magie qui était restée enfermée dans l'hêtre, magie que dégageait une orbe ancestrale aux couleurs dansantes. Protégée en ce lieu l'Aube d'Eteniril avait été sagement gardée, loin de la folie et des endroits trop accessibles pour les citadins. Qui aurait eu l'idée d'ouvrir un arbre en deux pour la récupérer, alors même qu'on ne pouvait la ressentir de l'extérieur ? Elveä esquissa un signe de tête respectueux envers l'hôte de Galadhiaur, s'approcha de l'arbre et embrassa son tronc. A l'intérieur de l'arbre creux pouvaient encore se voir les traces d'un corps long et fin, devenu depuis quelques cycles cendres et sève. Elle parla, toujours dans cette langue inconnue mais charmeuse, récupéra un petit bol fait de feuilles trônant à l'intérieur et récupéra un peu de sève à l'intérieur, avec une grande délicatesse. Ensuite elle se tourna vers Mélnaica, bolet en main, et lui demanda où voulait-il qu'elle le marque. Elle s'amusa de sa réponse et lui demanda de s'asseoir, jambes pliées mais pieds bien visibles, avant de se mettre à genoux devant lui.
"Les pieds foulent la terre, porteuse de mémoire... Les lunes apprécieront ton passage, jeune elfe."
Sans plus faire attention à un possible retour en arrière, elle prit dans l'une de ses petites besaces une poudre brune, en égraina une partie au-dessus de la sève recueillie et prit un long et fin os pour mélanger le tout. Puis, avec ce pinceau sans poils, elle appliqua la sève en des arabesques mystérieuses sur le pied droit du druide. A peine la sève se collait-elle à sa peau qu'une vive brûlure le lançait à cet endroit, continuant alors que là où l'os passait d'autres sensations de brûlure le prenaient. Parce qu'elle savait pertinemment ce qu'elle faisait, il était inutile aux yeux de la cheffe de faire beaucoup de dessins. Un pied puis l'autre, cela serait suffisant. Avant de passer à l'autre pied, remarquant la douleur de son frère, elle posa bolet et os puis prit délicatement la jambe du druide, de sorte à ce que son pied soit à bonne hauteur. Puis, tout simplement, elle passa sa bouche sur la sève pour l'enlever de la peau et l'avaler. Aussitôt que sa salide diluait le mélange, Mélnaica pouvait ressentir un bien fou ; une fois qu'elle terminé, si les traces restaient, la brûlure avait entièrement disparu. Alors elle fit de même avec le pied gauche avant de murmurer quelque chose et de retourner auprès de l'arbre pour reposer à l'intérieur le bolet et le peu de sève qui s'y trouvait encore.
Désormais que cela était fait, il allait être temps... temps de retourner auprès de celui qui se retrouvait entre deux mondes.
Elle se mit alors à chanter, toujours dans l'ancien dialecte linwë, et prit délicatement l'Aube dans ses bras musclés. Telle une mère réconfortant un bébé qui pleurait, elle regardait l'objet avec une tendresse infinie et, tout en chantant, faisait de doux vas et viens tout en caressant d'une main l'orbe. Les couleurs de l'Aube dansèrent longuement avant de, finalement, s'éteindre, comme apaisée. Elveä embrassa alors le grand hêtre creux, terminant ainsi sa chanson, puis se recula. Galadhiaur se referma alors sur lui-même, redevenant aux yeux de tous un vieil arbre tout à fait ordinaire. La guerrière se tourna alors vers son jeune frère. Il était temps pour eux qu'ils repartent, temps que les évènements reprennent leur cours.
Ils retournèrent auprès des citadins qui attendaient, patiemment et pour certains énervés ou gênés par l'endroit où ils se trouvaient. Le seul vraiment calme, être qui était le centre de l'attention des noss, était assis sur le sol, la capuche rabaissée sur sa tête et le visage baissé. Il releva les yeux à l'approche du druide et de la sage et se releva. Le silence se fit, la tension régnait à nouveau. Pour ceux qui en avaient entendu parler, jamais quelqu'un n'avait pu se promener avec l'Aube en main sans en connaître des conséquences. Pour la cheffe noss, rien ne semblait la toucher et la manière qu'elle avait de border l'orbe n'était pas forcément la plus facilement acceptable : comme s'il s'agissait de son propre bébé.
"Il est temps que la guerre prenne fin. Que vous preniez soin d'eux le temps qu'elle décide de ce qui est le mieux. Neraën..."
L'appelé s'approcha de la petite femme et c'est délicatement, comme si elle lui passait un nourrisson, qu'elle lui donna l'Aube, sans un mot. Juste avec un sourire confiant. Le grand elfe prit l'artefact et ferma immédiatement les yeux. Encore une fois sa magie l'envahissait et sondait chaque parcelle de son être, cherchant certainement ce pour quoi elle avait été créée. La magie se plus douce et l'orbe changea de couleur. Pour la première fois depuis qu'il avait posé les yeux sur elle, elle avait pris une couleur unique et constante : un bleu foncé très profond... comme les siens. Le sourire d'Elveä s'effaça et Neraën la ressentit bouleversée, même si ce ne fut qu'un très bref instant. Cependant elle ne dit rien et il n'était pas à lui de la questionner. Plus tard, peut-être. Elle sourit à nouveau, posa une main maternelle sur celle du protecteur et les laissa partir, demandant aux siens de les escorter jusqu'à la route qui menait à la cité de pierre.
Elveä attendit que les citadins soient sortis de son champ de vision pour laisser tomber son sourire de façade. Le temps qu'ils partent elle avait eu le temps de se souvenir d'une chanson en particulier, l'une qui rappelait de moments tristes qui auraient dû rester dans la mémoire de tous les concernés. Des Elfes de Pierre, notamment. Elle ferma les yeux, toujours debout à côté de Mélnaica, et fredonna ces quelques phrases qui n'étaient que récit du passé.
"Et Elle, dans toute sa splendeur, prit l'éclat de ses yeux. La pierre était son chemin et elle ne faisait plus qu'un avec celui qui la tenait dans ses mains. Louve protectrice, pourquoi ne sus-tu pas le garder auprès de Kÿria ? Pouvait-elle savoir que ce serait à sa Soeur qu'il serait donné..."
Toujours, l'Histoire se répétait. D'une manière ou d'une autre. Aussi Neraën mourrait-il. D'une manière ou d'une autre...
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