L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | Même un oeil ne peut tout voir (solo)

La chance sourit aux préparés et l'Ombre s'est préparé depuis longtemps au cas de figure. Si l'architecture est globalement la même, il a refait le tout en profondeur mine de rien. Un passage secret ici, des murs soufflés avec des caches, un vrai gruyère créé spécialement pour que les gamins puissent autant défendre que se sortir de la merde en cas de danger. Dans le manoir Rutsi, rien ne bouge en apparence tout est calme en cette douce soirée. Les lanternes sont allumées et les mercenaires assignés à la surveillance font leur ronde parmis les plantes foisonnantes. La lanterne d'un premier mercenaire, puis d'un second s'éteint, suivi d'autres avec une régularité de métronome. Du toit, un archer va en rejoindre un deuxième, lui passant le mot d'ordre. L'ombre empenne une flèche qu'il tire vers une cible là bas, au dessus de la cours arrière.

Des ombres se mettent alors en mouvement.

Deux hommes de l'Oeil entrent dans l'écurie, mais elle est vide. Manifestement,  Rutsi est parti en balade. L'équipe de deux qui se met en frais de tout démolir passe par dessus un petit tunnel secret accessible seulement par un enfant, le seul accès, un trou dissimulé sous le foin, entre deux planches du plancher marquant l'entrée des quartiers du palefrenier. Dessous, une gamine avec une bougie placée plus loin, près d'une mèche imbibée d'huile. Quand ils passent pour aller fouiller plus loin, elle met le feu à la mèche et se retire. Ils ont déjà fait les tests, ils ont une dizaine de minutes de délai avant que le foin dans l'écurie ne s'enflamme.

A l'entrée du sous sol, l'aménagement paysager en étage agrémente agréablement la porte. Entre les ronces et les rosiers délicat fleurit du couvre sol. Quand deux équipes de deux s'immiscent dans les caves, rien ne bouge encore. Après un moment, une flèche se plante au sol, donnant le signal.

Un léger bruissement de fait entendre, avant qu'un gamin ne s'extirpe de sous un amas de pierre de l'aménagement paysager. Chaine et cadenas en main, il verrouille la porte, passant la chaine dans deux anneaux et en bourrant la serrure du cadenas d'argile, avant de ramasser la flèche pour regagner son trou. La procédure n'aura pris qu'une minute.

De dehors,  à l'aile est, un quatuor attend en retrait, entendant les bruits de mises à sac de la demeure, les intrus fouillant tout de fond en comble. D'ailleurs ca cause un incendie dans une des pièces. Rien de grave, la pierre ca ne brûle pas. Quand ils atteignent le Harem, ils y entrent sans heurts.

Le groupe de l'aile ouest massacre tout sur son passage. Enfin, massacrerait tout, si il y avait un être vivant.  Ils ne remarquent pas les minces filins de métal solide accroché au bas desportes, serpentant sous les riches couvre sols du corridor, disparaissant dans les grilles d'aération ouvragées. Les murs sont peut-être un peu épais pour des changements de pièce, mais qui porterait attention? Un adulte ne peut s'y glisser.

Dans la cours intérieure, les superbes plantes sont mises à sac... Tout va bien pour les gens de l'Oeil. Jusqu'à ce qu'une autre petite grille dissimulée ne s'ouvre, laissant sortir quelques serpents venimeux forts mécontents.

Mais tout vas bien. Alors un groupe de sept s'immisce au coeur de la demeure, les quartiers du maître. Là les attend un spectacle insolite. Un Autel, ni plus ni moins, à la gloire du Prime Dragon. Une tête de Dragon aux yeux creux dans lesquels sont posé des bougies. Un morceau d'encens laisse lentement  échapper sa fumée des naseaux et de la gueule, pour descendre sur la table sacrificielle ensanglantée. Qui sait quel pauvre hère a pu se trouver sous la lame, mais son corp supplicié n'est plus que boucherie. Les fenêtres aux magnifiques volets de métal ouvragés, fermés et verrouillés, donnent l'impression de barreaux de prisons. Insensibles au spectacle, les septs membres de l'Oeil se déploient dans la pièce étrangement nue et spartiate pour fouiller. Mais il n'y a rien à fouiller.

Au sol, à leur pieds, est tracé avec le sang du sacrifié le symbole du Prime Dragon. Les lourdes portes d'ébènes ouvragées sont alors fermées avec fracas derrière eux pendant que leur compagnons laissés en garde dans le corridor s'effondrent, avec chacun un trait d'arbalète dans la tête.  Les deux assassins patentés sortent enfin et met l'enfant dans sa cache, avec une petite arbalète de poing et des carreaux empoisonnés. Ils se mettent en chasse.

Quand l'écurie prend feu, les deux larbins réussissent à sortir, mais sont grièvement brûlés.
Dans la pièce, les septs attaquants se mettent à tousser, leur poumons brûlant sous l'impitoyable morsure du sumac vénéneux mis à brûler sur l'autel.

Dans le sous sol, les deux éclaireurs tombent sous les dagues qui ont suivi le criard jaune.

Dans l'aile Est, il n'y a un cri bref. Dans les chambres, celui qui a pilé sur les clous dissimulés sous un tapis s'est retrouvé raide mort, pris de convulsions. Les portes fermées, des fumigènes mortels ont traversé les persiennes de métal ouvragées,

Dans l'aile Ouest, il y a  un hurlement accompagné de couinements de rats. Et un bruit bref de combat.

Dans le jardin intérieur, deux tombent, mordus par des cobras.

Pour ceux laissés en arrière, il y a un moment de flottement, avant qu'une dizaine d'assassins nés ne leur tombe silencieusement sur le râble par l'arrière. Les lames enduites du paralysant puissant affectionné par leur Maitre les ombres se portent à l'assaut dans un silence de mort. Le combat est bref, mais intense et ne va pas sans perte du coté des gars de Dante. Deux bons éléments tombent. Mais tout les assaillants sont soit morts soient paralysés.

Et c'est là que la carte Maitresse de l'Ombre se dévoile à moitié, l'identité soigneusement dissimulée sous un masque atroce et fait son choix de victimes, avant que les autres ne soient proprement disposés.