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| Jardins de l'Estaon | Corps et Âme [PV Celenengîl] | |
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Artiön Laergûl
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| Sujet: Jardins de l'Estaon | Corps et Âme [PV Celenengîl] Mer 16 Jan 2019 - 2:37 | |
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Elenwënas de la 3e ennéade de Karfias Douzième année du Onzième Cycle Jardins d’Alëandir – peu après midi Tu laisses échapper un râle de plaisir. Pourtant la combinaison du pain de méroca et du miel n’a absolument rien d’inhabituel pour toi. Ce sont les conditions de ton repas qui te sont devenus inhabituelles. Que ta robe blanche se détache du décor parce que la neige refuse de poindre le bout de son nez en ce début de Karfias, tu n’en étais pas le moins du monde déçu. Que les températures hivernales frôlent toujours ce qui à Daranovar serait l’équivalent des premières chaleurs de Printemps, tu n’avais pas même le cœur de t’en plaindre. Aujourd’hui tu étais libre. Loin du Trône Blanc et de toutes les oppressantes problématiques qui venaient avec. Aujourd’hui tu ne porterais pas la responsabilité de l’ex-Eldéen sur tes épaules. Aujourd’hui tu laisserais les discours destinés à des Cités menacées de disparaître derrière toi. Aujourd’hui tes Conseillers traiteraient sans toi les doléances de la population Lëandrine. Aujourd’hui tu n’es pas Aran, tu es juste Artiön. Un mage forcé de veiller bien trop tard le soir pour s’exercer. La frilosité de la population Lëandrine joue en ta faveur. En cette période les parcs et les jardins sont extrêmement calmes, abandonnés par des elfes préférant la lourde chaleur estivale à la douceur hiémale. Depuis le petit matin jusqu’au déjeûner tu as eu les verdures éternelles de ce coin de l’Estaon pour ton étude et toi seul et avec un peu de chance, il en serait de même au moins jusqu’au début de soirée. Toujours installé confortablement sur le blanc qui t’a vu prendre ton repas, tu sors une dernière fois les rouleaux sur lesquels sont encrées tes notes et tes dessins… ceux que tu peux te permettre de consulter au grand jour du moins. Pour beaucoup des dessins d’anatomie, visiblement griffonnés de main d’artiste plutôt qu’avec l’idée de l’efficacité du trait que privilégient les scientifiques. Certes tu y avais dépensé bien plus de temps que de nécessaire, mais qu’y pouvais-tu ? C’est ainsi que ta pensée était faite. Au moins ainsi l’infinité de fibres torsadées qu’étaient les nerfs trouvaient là un peu de valeur esthétique. Tu te répètes à toi-même des choses mille fois redites, les pensant aussi lentement que possible, alors que tu te plonges dans le concert des pulsations, et de la tienne en particulier. Tu penses aussi lentement que possible parce que tu t’écoutes penser, tu t’écoutes respirer, tu t’écoutes sentir, tu t’écoutes toucher, et tu t’écoutes voir. Tu cherches à suivre le chemin des sensations en ton corps, à comprendre la manière dont elles circulent, les messages qui leurs sont associés, les infimes changements qu’elles imposent à ta rythmique. Tout est dans les nerfs. Tout est dans ce circuit, courant du crâne au dos et du dos au corps. Tout est dans les foudres qui le traversent, mais leurs changement d’intensité sont tellement subtils… Tu te lèves et défourailles ton focaliseur. Dès l’instant où ta main se pose dessus le bâton voit son métal pâlir, en réaction aux aurores, signe de ton activité arcanique, qui le parcourent. Tu inspires longuement, tes doigts se mettent à danser autour du manche du sceptre, et à lui imposer de lentes rotations. Tu touches ton horloge métabolique à défaut d’en avoir une plus simple sur laquelle tu considèrerais moral de te laisser aller à ce genre d’expérimentations. Tu infliges la foudre à tes nerfs, de manière contrôlée, mais de manière encore hasardeuse, forcé d’avancer à tâtons par la jeunesse de tes théories. Ton souffle continue de ralentir, l’iridescence qui entoure ton focaliseur grandit en intensité, ton sortilège grandit en précision, et sans la moindre raison les larmes te montent. La tristesse te prends au corps sans qu’aucun souvenir ne s’y rattache. Les larmes te coulent, et te forcent à mettre un terme à cette tentative. Tes doigts viennent rapidement cueillir l’eau échappée de tes yeux et t’essuyer les joues. C’est un échec compte tenu de ce que tu recherchais à faire ; mais c’est un pas vers la confirmation de la plus osée de tes théories.
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| | | Cëlenengîl
Elfe
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| Sujet: Re: Jardins de l'Estaon | Corps et Âme [PV Celenengîl] Mer 16 Jan 2019 - 19:06 | |
| L'Astre princier faisait déjà circuler ses rayons entre les hautes façades blanches de la Prime Cité depuis une bonne partie de la journée, lorsque Dunraël se décida à battre le pavé de la cité. Si l'aura du soleil n'était guère chaleureuse en cette période de l'année, elle dissipait néanmoins les nuages du ciel, laissant le loisir à qui le désirait de perdre ses yeux sur l'immensité bleue. Timides lorsque le froid gagnait leurs plumes, quelques courageux volatiles venaient braver le fin manteau de givre, ensorcelant de leurs chants les rares citadins se perdant dans la frileuse cité.
La rosée, portée par les ailes de l'aube, n'avait guère séchée. Les talus et jardins d'Alëandir se complaisaient de leurs feuillages humides et de leurs branchages assombris par la pluie de la veille. Et si, durant les heures qui suivirent, les bâtiments s'étaient couverts de traces sombres, les flots les avaient épurés de leur crasse, luisant le lendemain d'une belle couleur blanche. Au détour d'un angle, les pieds de Cëlenengîl le menèrent dans les jardins de l'Estaon. Il marchait lentement sur le chemin qui se dressait face à lui, son regard se perdant sur les rares passants bravant le froid.
Ses yeux se posèrent sur une famille qu'il soupçonna bien jeune. Ses doigts entrelacés dans ceux des mains de sa mère et de son père, un enfant, bercé par l'inconscience et la douce innocence qui forment la coquille de la jeunesse se balançait le long de ses bras. Le sourire bienveillant et malicieux de ses parents, comme s'il s'agissait d'une contrefaçon des étoiles qui brillaient dans leurs yeux, arracha à Cëlenengîl un sourire. Comment aurait-il pu en être autrement ? Le rire enfantin du petit Elfe entretenait les sourires de ses parents, comme le plus simple des engrenages. Ils étaient si perdus les uns dans les yeux des autres qu'il ne remarquèrent même pas le vieil Elfe qui les croisa. Et pour cela, Cëlenengîl haït le jeune Elfe.
Il continua son chemin, perdu dans ses pensées. Aussi perdu que lui, au bord du sentier, il prit place sur un banc de pierre, posant son bâton à ses côtés. Il caressa la peau du visage de ses doigts un peu ridés, émergeant de sa bulle au sein de laquelle il s'était enfermé afin de ne point se perdre dans ses songes. En ouvrant les paupières, il aperçut que sur le banc face à lui se tenait un Elfe, essuyant ses larmes. Il ne ressentit que les minces reliquats de son art, ne pouvant se concentrer suffisamment promptement pour savoir de quoi il s'agissait. Sortant une pomme de son petit sac, il croqua dedans, seule survivante du repas silencieux qu'il avait passé avec son frère.
« Vous ne ressemblez pas à un étudiant de l'Académie. A quoi vous essayez-vous ? » Repliant les bras, il posa ses coudes sur ses genoux, posant ses yeux verts sur l'Elfe face à lui, son bâton bien en évidence.
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Jardins de l'Estaon | Corps et Âme [PV Celenengîl] Mer 16 Jan 2019 - 20:47 | |
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Tu ponctues l’essuyage de tes joues d’un claquement de langue et d’un soupir perplexe. Ton train de pensée retrouve sa vivacité habituelle, et à partir de là les hypothèses fusent à nouveau. Tu conjectures de nouveaux trajets, de nouvelles possibilités et de nouvelles impossibilités. Qu’appelle-t-on finalement émotion ? Ce que l’on perçoit comme l’émotion, est-ce le stimuli initial, ou la réponse de notre corps au dit stimuli ? Les deux étaient-ils même dissociables ? Et s’ils l’étaient théoriquement, est-ce qu’artificiellement forcer le corps aux réactions qu’il aurait face à des stimuli émotionnels suffirait à tromper l’esprit ? Quand tes larmes ont coulé, tu n’as ressenti ni tristesse ni colère, ni ennui, ni même fatigue. Tu n’as en réalité même pas été le moins du monde dérangé en réalité dans ta psyché. Ce qui pourrait motiver à valider une dissociation, et à mettre de côté l’idée d’une incapacité du corps à exprimer sans ressentir… seulement les larmes sont une forme d’expression beaucoup trop généraliste ! Peut-être qu’en essayant de… - Je me demandais jusqu’à quel point est-ce qu’il était possible de tromper les sens par le corps plutôt que par l’esprit. tu réponds du tac au tac, toujours absorbé par ta propre pulsation À la milice comme dans l’apprentissage de la magie on nous apprend l’importance du travail conjoint entre physique et intellect. Du coup, je me demandais ce que ça pouvait donner de manière plus… organique. Sans même y réfléchir plus que cela, tu te gardes bien d’expliciter exactement et les implications déjà dégagées par ta mère lorsqu’elle dirigeait ce même sujet d’étude au Peninor Angol, et les expériences qui ont permis d’arriver à ses premières conclusions. Travail de dissimulation plutôt efficace lorsque l’on se rend compte à quel point tu es encore plongé entre tes pensées et les arcanes que tu manipules au moment où l’homme t’a interpelé. Tes arcanes, tu t’y engouffres plus profondément encore après t’être rapidement redessiné ton premier trajet, prêt à te lancer sur une autre route. Et paradoxalement, c’est au moment où ton art a été fait premier dans ton esprit que la présence de ton accompagnateur t’est devenue évidente. Une autre pulsation elfique proche. Stable. Immobile. - Mais effectivement, peut-être la devise de l’Académie est-elle différente. De mon côté c’est un Guide du Culte d’I Ëmel qui a fait les bases de mon éducation aux arcanes.Tu prends appui sur ton focaliseur, dont l’iridescence témoigne des quantités d’arcanes que tu mobilises alors que ton visage se pose enfin véritablement sur l’autre, et que tes pas te mènent d’abord à récupérer tes schémas, puis à t’approcher à portée plus convenable de lui. Entre la remarque impliquant une certaine familiarité avec les étudiants et la curiosité de l’entreprise – visiblement en rapport avec les arcanes – dans laquelle tu te lançais, tout porte à croire que c’est à un autre mage que tu faisais face. Et Par La Mère, depuis combien de temps n’as-tu pas eu l’occasion de discuter de magie avec un autre mage ? - Désolé de l’accueil un peu informel. Mes nouvelles obligations me laissent peu de temps pour me consacrer à mon Art, alors quand je trouve le temps… tu hoches la tête en guise de salutations, trop heureux de pouvoir faire sans la grandiloquence royale Artiön. Enchanté… ton front se plisse, puis l’un de tes sourcils se soulèves Rassurez-moi, nous n’avons jamais été présentés, je ne me trompe pas ?Son visage… son visage ! Il t’est terriblement familier, et pourtant tu es sûr et certain de ne jamais l’avoir côtoyé. Et en fin de compte, tu te rends compte que cette certitude doit être réciproque. Si ton interlocuteur avait la moindre idée de qui tu es, il se serait probablement adressé à toi en tant qu’Aran. Tu souris. Aujourd’hui, les étoiles s’alignaient en ta faveur. Jusqu’au bout tu pourrais feindre ne pas être Roi.
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| | | Cëlenengîl
Elfe
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| Sujet: Re: Jardins de l'Estaon | Corps et Âme [PV Celenengîl] Mer 16 Jan 2019 - 21:45 | |
| Tromper les sens par le corps plutôt que par l’esprit. La réponse de l'Elfe plongea Cëlenengîl dans une réflexion interne. L'objectif était loin d'être dénué d'intérêt, en réalité il était même fortement intéressant. Accueillant son menton, son poing fermé se délia légèrement le temps que son index vienne gratter le bout de son nez. Puis, la main jointe, l'Elfe assis vint se gratter la joue. Inclinant légèrement le visage, Cëlenengîl rendit la courtoisie.
« Vous ne ressemblez pas définitivement pas à un étudiant de l'Académie. Quant à l'accueil, ne vous formalisez pas. Je ne suis guère versé dans le...comment dirais-je ? Protocole ? » Un très léger rire vint ponctuer sa réponse. Il s'était trouvé hilarant. Depuis un demi-siècle, naufragé de sa propre amertume, Dunraël avait erré aux quatre coins du monde, fréquentant jusqu'aux sphères les plus condamnables des bourgs les plus reclus du continent. Dans la majorité des lieux qu'il avait fréquenté, pour la majorité des individus qu'il avait fréquenté, le protocole était un mot dont ils ignoraient jusqu'à l'existence. Cela avait déteint sur lui. Chassant son rire d'un geste de la main, l'Elfe aux yeux verts se présenta.
« Je suis D...Cëlenengîl. » Pourquoi avait-il donné son vrai prénom, Dunraël l'ignorait. Il se rendit compte que revenir en Anaëh avait eu sur lui bien des effets curieux. Sous les cimes, il ne ressentait plus le besoin de l'anonymat, alors que paradoxalement, c'était là où cela lui aurait été le plus profitable. Peut-être avait-il fini de courir. Peut-être était-il temps pour lui de rentrer à la maison. Portant la main à son pendentif, éclairant de son habituelle couleur d'émeraude la nuque de l'Elfe, il répondit.
« Nous n'avons jamais été présentés, en effet. Je ne fréquente pas l'Académie non plus. A vrai dire je ne fréquentais plus l'Anaëh depuis quelques années jusqu'à...récemment. Tromper les sens par le corps ? Je sais qu'il est possible d'en faire attraction, d'être en état de ne plus pouvoir en jouir...mais cela relève de l'esprit. Comment est-ce possible ? » Cëlenengîl était curieux. Il n'y avait point de fin dans l'apprentissage. Pas pour lui. Jamais.
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Jardins de l'Estaon | Corps et Âme [PV Celenengîl] Jeu 17 Jan 2019 - 0:13 | |
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Tes fossettes se creusent et tu donnes une moue pensive lorsqu’en plus de se confirmer étranger, il creuse l’écart à chasser en quelques mots – plus lourds de signification que son ton ne le laisserait entendre – tous vos potentiels lieux de rencontre. Naturellement, mis face à une telle déclaration, ta mémoire s’élance de souvenir en souvenir, explorant des possibilités allant des Universités Tethiannes et Lëandrines aux alentours du Peninor Angol de Lanthaloran, en passant par les congrès et conférences, puis les dispensaires et autres lieux d’enseignements indirects. Et plus tu le regardes, plus tu te trouves forcé de t’avouer les raisons de tes doutes nulles et non avenues… Ta mémoire visuelle en est habituellement une sur laquelle tu peux compter, et à mieux l’observer, même s’il n’avait été qu’un peu plus qu’un passant sur ta route, il te serait fort étonnant de ne pas te souvenir de lui. Autant ils sont d’une extraordinaire rareté les elfes capables de te regarder dans les yeux sans lever le menton, autant l’extrême inverse est lui aussi marquant. Celenengîl t’aurait été une personne aussi remarquable que l’est la différence de taille entre vous deux…
- C’est ce que je pensais moi aussi au départ. tu donnes la réplique un grand sourire au visage, abandonnant la chasse à ce visage qui te hante Les subtilités de ce que nous rapportent les sens ont toujours été attribuées au domaine de l’esprit… mais justement ! À partir du moment où l’on sait qu’être blessé dans son corps peut nous priver de nos perceptions, la question est : jusqu’à quel point ?
Tu t’approches de ton interlocuteur tes notes et schémas dans ta main libre, lui en tendant une page dès lors que tu fus à portée de bras, pour étaler les autres sur ce qu’il restait de place sur le banc où il était assis.
- Ce n’est de secret pour personne, notre corps est parcouru de nerfs, et c’est leur activité qui permet à notre pensée d’être traduite en mouvement. tu pointes du bout de ton sceptre les gros plans de tracés tentatifs de l’innervation des yeux, des oreilles, de la langue, du nez et de la bouche Mais mettre nos muscles en mouvement n’est pas leur seule prérogative. tu plies et déplies ton bras libre, contractant tour à tour biceps et triceps en guise de démonstration C’est aussi en agissant sur les nerfs qu’en tant que Mages de Vie, nous pouvons priver un corps de sensations, ou éteindre certains réflexes naturels comme le larmoiement, le temps d’une opération. Mais qu’arriverait-il si plutôt que de stopper l’activité nerveuse, on la régulait. Comment est-ce qu’on pourrait traduire « ressentir deux fois moins » dans le cadre de sens comme la vue et l’ouïe ? Et s’il on arrivait à faire une régulation assez fine, puisque les nerfs conditionnent autant les sensations que les mouvements, est-ce qu’en régulant assez finement, on serait capables de traduire une pensée ? Et si l’on arrivait à traduire une pensée, est-ce que l’esprit s’en trouverait lui aussi confondu ?
Tu ramènes ton sceptre à la verticale d’une adroite fioriture, et la main au menton, ton regard se pose sur ton interlocuteur, espérant qu’il puisse t’accompagner dans cette réflexion.
- Jusque-là, je suis poussé à penser que corps et esprit chez les vivants sont bien plus dépendants que l’on ne pourrait le croire, et qu’effectivement, si l’un peut confondre l’autre, l’inverse est aussi vrai. Mais je dois bien dire que mes connaissances dans le domaine de l’immatériel sont assez parcellaires. tu t’autorises un léger rire Et quand on en est encore à être le sujet de ses propres expériences, on se rend vite compte qu’il est assez difficile d’être à la fois l’analyste et l’analysé.
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| | | Cëlenengîl
Elfe
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| Sujet: Re: Jardins de l'Estaon | Corps et Âme [PV Celenengîl] Jeu 17 Jan 2019 - 8:47 | |
| Cëlenengîl s'empara avec lenteur et douceur des vélins sur lesquels avaient été dessinés de ce qui ressemblait à des croquis. En même temps qu'il les parcourait, en étant loin d'en comprendre ne serait-ce que la moitié, le plus petit des deux Elfes tendait ses oreilles à son interlocuteur, préférant écouter ses propos plutôt que de comprendre les croquis ésotériques qu'il lui avait tendu. Reposant le vélin, Cëlenengîl plissa les yeux, décalant légèrement son bâton afin de faire place aux autres vélins qu'Artiön déposait face à lui.
« Réguler l'activité neurale ? Comme si on voulait filtrer les informations qu'ils recevaient afin que le corps ne réagisse qu'aux éléments triés sur le volet ? Si je comprends bien, faire de la mécanique musculaire un réflexe inné, et non un ordre transmis par la pensée. Est-ce que cela passerait nécessairement par un « sacrifice » d'un sens au profit d'un autre ? » Cëlenengîl se passa la main sur le visage, puis la garda légèrement en l'air, le coude toujours vissé à son genou. Plissant les yeux, il se mordit les lèvres en réfléchissant à la problématique. Bien loin d'être un mage de Vie, ses propos seraient sans doute ceux d'un néophyte, sinon ceux d'un ignorant. Cependant, rien de tout cela n'allait l'empêcher de théoriser et de proposer des idées. Après tout, on l'avait invité à se joindre à la réflexion.
« En théorie, j'imagine qu'il serait possible, pour un mage suffisamment puissant et concentré, de faire abstraction du monde qui l'entoure pour se concentrer sur, par exemple, sa rapidité. Peut-être pourrait-il sacrifier les informations transmises par l'odorat au profit de la vue, ou de l'ouïe, ou du toucher. Par sa propre action, il pourrait...faire de son corps et de ses mouvements, des réactions à ce qu'il voit ou entend, accélérant non seulement la transmission de l'information, mais également la vitesse de réaction. Mais à ce point...Ce serait presque comme outrepasser l'étape « d'ordre ». Tous ses mouvements seraient, pendant un temps, un ensemble de réactions, de réflexes, presque pré-conçus. » Puis Cëlenengîl se tut, relevant - considérablement - ses yeux pour les poser sur son interlocuteur. Il retint une grimace en se dévissant le cou.
« J'ignore si c'est bien de quoi il est question. Je me suis peut-être un peu laissé aller. »
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Jardins de l'Estaon | Corps et Âme [PV Celenengîl] Jeu 17 Jan 2019 - 11:11 | |
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- Il ne s’agit pas tant d’établir un ordre de priorité entre les différents sens tu plisses le front ou de passer outre leurs signalements pour favoriser une réponse plus « viscérale » plus rapide. Pour ça il suffit de s’infliger des conditions de stress assez intense. tu ris moitié jaune, là c’est l’expérience des champs de bataille qui parle autant que le médecin L’idée serait plutôt de savoir s’il est possible de filtrer les informations avec assez de précision pour changer le message transmis par un sens.
Tu t’accroupis face au banc de manière à pouvoir pointer du doigt tes vélins. Et choisissant celui qui représente ce qui ressemble à un globe oculaire entouré d’un complexe amas de câblages, tu entames ce que tu espères être une clarification d’un sujet qui t’est encore à toi aussi confus.
- Dès lors qu’une image arrive à l’œil, ton doigt se pose sur la pupille il y a échange d’information par l’activité des nerfs qui lui sont associés. C’est cette activité neurale qui nous permet de voir. Notre pensée ensuite ton doigts glisse de l’œil vers une zone plus nébuleuse, partagée entre du câblage et du flou va interpréter cette activité, pour nous permettre de comprendre ce que l’on voit. Mais imaginons que l’on soit capable de tordre cette information de manière à ce que l’information qu’interprète la pensée soit différente de la réalité, est-ce que cela serait suffisant à tromper la pensée, ou est-ce qu’il y a quelque mécanique de l’esprit qui le pousserait à se douter d’une supercherie ?
Tu te penches ensuite sur un croquis plus global, car c’est finalement, cette seconde question qui t’intéresse le plus, la réponse à la première te paraissant de plus en plus évidente à chaque fois que tu réitères l’interrogation.
- Ou plus discutable encore… pour peu que l’on arrive à artificiellement associer le cortège de messages nerveux des réflexes que l’on attribue à la peur à une image qui en temps normal inspirerait tout le contraire, est-ce que l’esprit le comprendrait véritablement comme de la peur, ou alors est-ce qu’il y aurait à ce moment dissonance entre le corps et la pensée ?
Ton sceptre te tourne entre les doigts, et une décharge de magie que tu t’infliges toi-même te force le même geste de contraction de ton biceps que précédemment.
- À quel point peut-on dire que notre esprit est une chose physique ? Et du coup, où se trouvent les limites entre l’esprit, encore attaché au physique, et le Souffle qui survit à la fin du corps ?
Ton visage se referme. Plus que la continuité des recherches de ta mère, il y a là un égoïsme sous-jacent. Celui d’un enfant se demandant ce que ses parents emporteraient de lui jusqu’aux Terres d’Emeraude.
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| | | Cëlenengîl
Elfe
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| Sujet: Re: Jardins de l'Estaon | Corps et Âme [PV Celenengîl] Jeu 17 Jan 2019 - 11:54 | |
| Cëlenengîl était bien loin du compte, aussi se gratta-t-il le front en écoutant les éclaircissements bienvenus de son interlocuteur. Suivant ses indications et écoutant ses clarifications, Cëlenengîl se tut, gratifiant de nouveau son menton de son poing fermé. Ce que le mage face à lui révéla permit à l'Elfe aux yeux d'émeraudes de mieux comprendre les projets de son interlocuteur du moment. Ce qu'il ne comprit pas, cependant, fut la raison qui poussait ce mage à entreprendre de telles recherches.
« Je comprends mieux votre objectif. Il serait extrêmement difficile, je pense, d'appliquer cela à soi-même. Il faudrait s'appliquer à altérer une information brute, obtenue par la vue et transmise par les nerfs, le tout en un temps extrêmement limité. Et même là, la conscience se douterait que l'information tronquée, parvenant au siège de notre pouvoir décisionnel, n'est pas l'image d'origine : si au préalable nous décidons de tronquer une image que nous voyons nous-même, nous savons qu'elle l'est. En revanche nous ignorerions ce qu'elle était au départ. C'est comme si on se recouvrait soi-même d'un voile qui déformerait les images reçues.
Quant à inspirer la peur par une image qui d'ordinaire n'en ferait ressentir aucune...Sur soi-même, je pense que le problème resterait le même. J'ai peine à envisager un esprit qui serait dupé par sa propre action. Cela dit, ce recours sur un tiers est fortement possible : prenons le cas des phobies. Je pourrai avoir la phobie de quelque chose qui est bon et gentil. Mais sans être en mesure de l'expliquer, ce quelque chose bon et gentil me ferait ressentir de l'effroi. Mais à nouveau, c'est là un travail de l'esprit et non du corps. Et si l'objectif était d'agir sur autrui, une illusion aurait tôt fait de vous épargner toute cette réflexion. » Se taisant, Cëlenengîl regarda de nouveau les croquis.
« Maintenant, si l'action se limitait uniquement à une influence sur les nerfs...Je pense qu'il est difficile d'établir de principe général. L'esprit cherchera sans cesse à se rattacher à une certaine rationalité, et il ne se doutera d'une supercherie que si l'éventail de ses possibles est épuisé, et qu'il ne parvient pas à trouver une réponse à la question qui se pose face à lui. Et encore, même dans ce cas-là, même face à ce qu'il n'a jamais vu, jamais entendu parler, jamais expérimenté, l'esprit peut admettre la nouveauté comme réelle. Chaque esprit est unique, forgé par son expérience, sa vie, son vécu. Celui qui demeure cloîtré chez lui aura moins tendance, si vous agissiez sur son système nerveux, à se douter d'une manipulation magique que celui qui aura arpenté le monde.
Le Souffle, l'esprit, que l'on définirait couramment comme la somme de l'intelligence et de la volonté, n'a rien de physique. Corps et esprit sont complémentaires, une enveloppe physique n'est pas intelligente, elle ne peut se mouvoir seule. Elle répond aux commandements de l'esprit, bien que ce soit elle qui, en premier lieu, transmet l'information par les sens. Certains lui sont spécifiques, comme le toucher ou l'odorat. Mais pas la vue, ni l'ouïe, paradoxalement. Ces sens peuvent être exercés en dehors d'une enveloppe physique. » Cëlenengîl se rendit compte qu'il en disait beaucoup. Il ne se rappelait plus de la dernière fois qu'il avait conversé de théories avec un autre mage. Voulant s'épargner un souvenir douloureux, il tenta de ne point y penser, mais c'était trop tard. Sa mémoire l'emporta vers ses nombreux échanges avec Lömè-Sîlma. Fermant les yeux, chassant une peine qui lui étreignit le cœur de sa poigne puissante, il reprit, sa voix vacillant en un premier temps.
« En théorie, il serait...possible de...de manipuler le système nerveux, de lui faire voir, entendre, ressentir quelque chose de particulier. Ce serait naturellement plus puissant qu'une simple illusion, qui s'évanouit face au toucher, par exemple. De plus, votre théorie permettrait de s'aventurer sur le terrain de la mémoire. Autant que la vue et l'ouïe, qui imprègnent des images et des sons dans la mémoire, le toucher ou l'odorat peuvent également susciter des souvenirs.
Une illusion trouve ses limites face à ces sens. Votre technique, non. En exerçant les bonnes pressions nerveuses, en faisant appel aux bons sens qui d'ordinaire sont épargnés, il serait possible de travailler sur les amnésiques, ou d'avoir un avantage que les illusionnistes et les médecins de l'esprit n'auraient pas. »
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: Jardins de l'Estaon | Corps et Âme [PV Celenengîl] Jeu 17 Jan 2019 - 17:08 | |
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Une occasion de passer à une application pratique, c’est tout ce dont tu avais besoin. Pouvoir étudier l’encodage des messages nerveux de tes propres yeux. Pouvoir observer les subtilités entre les réactions viscérales et les plus réfléchies. Distinguer de visu ce que l’esprit force au corps de ce que le corps force à l’esprit… mais jamais tu ne pourrais te suffire en tant que cobaye. Tu finirais immanquablement par intellectualiser chaque démarche…
Tu te contenterais pour l’instant d’entendre et d’intégrer ce que ton compère t’apportait de nouveau pour nourrir ton équation. Apprendre qu’ouïe et vue avaient une dimension spirituelle t’était à la fois peu surprenant et révolutionnaire. Il nous faut nos yeux pour voir. Il nous faut nos oreilles pour entendre. Un corps privé de ces organes est aussi privé de ces sens, mais un esprit totalement privé d’enveloppe physique serait à nouveau capable d’en exercer une variation… La vue et l’ouïe à travers le corps seraient donc les extensions directes de perceptions de l’esprit, là où l’odorat, le goût et le toucher ne seraient que des complémentaires, pour que la chair puisse s’ancrer ce monde physique.
Les perceptions du corps seraient donc plus à même de tromper l’esprit qui en dépend que celles de l’esprit ne sont capables de tromper un corps profondément ancré sans sa réalité. En ce qui concerne la mémoire par contre…
- Je doute que ma technique ait plus de succès auprès des amnésiques que les méthodes des médecins de l’esprit. En tant que médecine complémentaire, pour susciter la mémoire corporelle en même temps que celle de l’esprit oui, mais à elle seule… Ceux qui perdent la mémoire la perdent souvent suite à un mal de l’âme, et tant que l’on ne les aura pas guidés à travers le trauma, je doute que les médecines du corps trouvent grand succès. Il serait intéressant de savoir par contre s’il est un message particulier qui se propage dans le corps nerveux lors de moments de réminiscence. tu rassembles une partie de tes croquis pour t’asseoir à côté du bougre, et lui poser ta main sur l’épaule Si c’était le cas, alors on deviendrait capable de « forcer » des réminiscences, et là il deviendrait possible d’espérer une percée… mais ce serait par la même occasion mettre un outil dangereux entre les mains des médecins.
Tes dernières phrases, si dans leur sens elles sont toujours purement théorie magique et médicinale, se transforment dans leurs accents en une question bien plus personnelle. Le fond lui avance ta conception de l’interconnexion entre corps et esprit. La forme lui demande s’il est à l’aise à continuer d’en parler.
- De mauvais souvenirs d’expériences trop poussées ?
Tu ne comptes plus durant vos premiers enseignements en magie martiale, le nombre de fois où tes camarades et toi aviez endommagé vos corps. Parfois gravement. Et lorsque d’étudiant tu devins enseignant, enseignant et guérisseur, les risques que vous courriez à vous adonner à ces exercices n’en sont devenus que plus évidents. Ils se comptaient sur la moitié des doigts d’une main sur un Cycle, mais c’était déjà beaucoup trop. Voir les arcanes emporter la vie d’un mage sur une erreur était loin d’être la plus anodine des expériences.
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| | | Cëlenengîl
Elfe
Nombre de messages : 106 Âge : 80 Date d'inscription : 01/06/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1400 ans Taille : 1m70 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Re: Jardins de l'Estaon | Corps et Âme [PV Celenengîl] Ven 18 Jan 2019 - 18:04 | |
| Plissant légèrement les lèvres, Cëlenengîl se rendit à l'évidence : il était loin de s'y connaître suffisamment dans la matière. Lorsqu'il sentit la main d'Artiön sur son épaule, son regard sur perdit sur l'herbe humide. Il fut prit d'une soudaine envie de retirer son épaule de la poigne du mage qui se tenait à son côté. Cependant il n'en fit rien. Il se contenta de l'écouter répondre, se livrant une fois de plus à son constat d'ignorance.
« Ce n'est guère mon domaine de prédilection, je le confesse sans honte. Les passions et la diversité qui définit la magie ne cessera jamais de m'impressionner. » Lorsqu'il entendit la question de son interlocuteur, l'esprit de Dunraël se figea. Mais il était déjà trop tard. Ses yeux avaient beau s'être perdus sur l'herbe, sa conscience l'avait emmenée ailleurs. C'était un lieu bien éloigné d'Alëandir, à l'écart du tumulte de la cité et de l'incessant capharnaüm que les souliers provoquaient en heurtant les pavés blancs. A la place, il n’y avait que les chants des oiseaux et les murmures des ruisseaux, la caresse du vent sur les feuilles des cimes et la faune qui s’agitait dans leurs terriers et leurs nids.
Et, au cœur de cette idylle naturelle, un rire cristallin. Un appel. Il entend son nom. Elle l’appelle, lui demande s’il dort. Leurs yeux verts se croisent, leurs lèvres s’étirent en un tendre sourire. Cëlenengîl se rappelle leurs discussions de la veille. Il se rappelle celles de l’avant-veille et de tous les jours précédents, leurs oppositions et désaccords, leurs terrains d’ententes et leurs approbations. Le vieil Elfe y repense en fermant les yeux. Il se souvient de leurs disputes. De leurs rires, de la douceur d’une jeune Elfe.
Et pour cela, Dunraël se haït. Et sa haine, elle était dirigé contre lui, mais aussi contre celui qui t’avait rappelé le jour où elle s’était endormie pour ne plus se réveiller. Instinctivement, il avait porté doucement ses doigts à son pendentif. Comme une réponse à la colère et à la tristesse mélangées qui s’étaient soudainement emparées de lui, l’émeraude brumeuse qui habitait le pendentif de son amante luisait d’une vivacité renouvelée. L’or, qui entourait la pierre enfermant l’âme de son aimée, fut promptement recouvert par la peau laiteuse et ridée de ses doigts. De sa main libre, il se passa une main dans les cheveux. Au prix d’un effort surhumain, le visage ancré dans le passé, les traits tirés et sévères, austères, Dunraël répondit.
« Certaines expériences n’ont pas besoin d’être trop poussées pour être de mauvais souvenirs. Certains d’entre nous, malheureusement parfois, n’ont guère de problèmes de mémoire. Je n’aborderai point ce sujet plus profondément. » La main de Cëlenengîl se détacha du reste de son corps, à la recherche de la pomme qui avait survécu à son déjeuner. Il croqua dedans, désireux d'évader son esprit et sa mémoire de la prison dans laquelle ils avaient été jetés. Les yeux de l'Elfe se détournèrent, apercevant, à travers quelques cimes dénuées de feuilles par la faute de l'hiver, les dômes du palais d'Alëandir. Désignant la structure du menton, combattant les dernières réminiscences de souvenirs coûteux, il changea de sujet.
« Je n'ai pas eu l'occasion de me tenir informé des derniers événements de l'Anaëh. Quelles sont les nouvelles ? »
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| | | Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Re: Jardins de l'Estaon | Corps et Âme [PV Celenengîl] Sam 19 Jan 2019 - 13:41 | |
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De très mauvais souvenirs, qu’il aurait été probablement plus délicat de ta part de ne pas lui remémorer. Tu n’en avais pas anticipé la potentielle portée au moment où la remarque t’avait échappé. Après que le mal ait été fait par contre il t’était tout loisir de l’imaginer. De l’imaginer seulement, parce qu’aux yeux de Celenengîl au moins, c’était l’une de ces tragédies sur lesquelles on ne peut se permettre de poser des mots sans les rendre trop réelles. Ta main tapote son épaule et te revient, libérant son espace personnel. Un jour il faudrait que tu apprennes à arrêter de systématiquement traiter tous les elfes comme tes hommes. La proximité physique et émotionnelle qui tient vivante l’armée est loin d’être nécessaire – et encore moins agréable – à tous.
- Depuis le Grand Deuil… tu prends les mois de silence comme point de départ. Même sans les avoir cherché, les plaies creusées par les dernières batailles avec les Drows dans l’Œuvre comme dans l’âme de ses enfants étaient trop profondes pour qu’il les ignore l’absence du Protecteur d’Eteniril l’a plongée dans des moments difficiles. La Cité fait partie de celles qui s’impliquent le plus dans la gestion de la relations entre ses habitants et les Noss alentoures, seulement sans le Protecteur qui en faisait une bonne part, des conflits ont éclaté et les conséquences ont failli être catastrophiques. tu ris jaune Mais au final, c’est Ardamir qui a dû en payer les frais. Leur Protectrice a joué une grosse part dans la résolution du problème, mais elle a quand même dû payer les ratés de son Titre. Et depuis Ardamir s’est soustraite à l’autorité du Trône Blanc. ton rictus se tire sur le côté, se transformant en une moue presque arrogante. Apparemment inapproprié pour la situation… et pourtant Peu de temps après, des éclaireurs nous ont appris que les Noss avaient fait un carnage à Yutar. ton assurance disparait au profit d’une sombre mine Plusieurs milliers de Drows y seraient morts. et tu n’as pas le cœur d’ajouter le fait qu’une partie d’entre eux étaient des femmes enceintes et des enfants Une belle pagaille tu soupires mais au moins on y a regagné l’Annon. Et on explore en ce moment-même des moyens de se la réapproprier et de la sécuriser. un timide mais brillant sourire t’illumine le visage J’ai d'ailleurs été marié en Annon tu cherches à accrocher le regard de ton interlocuteur, l’air taquin et je sais qu’en temps normal ça n’aurait rien à faire parmi les derniers « grands événements qui ont façonné l’Anaëh » mais vu qu’il m’a tout récemment été confié la charge d’Heru Aran… je me suis dit qu’avoir une Rîn Berith Ardamirie à mes côtés qui m’ait aidé à regagner la loyauté de sa Cité passait comme épisode assez notable.
Être le Roi. Aussi grande puisse être la fierté de savoir que tes frères t’ont jugé digne de cette responsabilité, dans des temps de chamboulements comme ceux-ci, être le Roi te ferait presque culpabiliser de prendre des moments comme celui-ci, juste pour toi. Alors qu’il en allait de ta santé mentale, et de ta capacité à prendre de bonnes décisions lorsque le temps viendrait.
- Et si je peux me permettre d'ajouter une projection à la liste tu t'enfermes dans un mortel sérieux après plus d'une décennie à observer les effets du Voile sur nos murs... on explore actuellement la possibilité de fusionner entre elles certaines Cités.
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