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| Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath | |
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Ungwë
Ancien
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| Sujet: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Lun 11 Fév 2019 - 0:05 | |
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Une nausée sourde m'accablait.
La tête lourde. L'esprit ensuqué.
J'ai eu une pensée pour la Vision du Sorcier, mais non. Ce n'était pas exactement la même sensation. Ma tempe résonnait. Une pointe de douleur battait au rythme douloureux de mon cœur ralenti. Désorientée, j'avais la désagréable impression de ne pas savoir où je me trouvais. Ni quand. Je parvenais à peine a savoir qui habitait dans ce crâne transformé en cloche de verre.
Puis j'ai commencé à reprendre doucement conscience de ce qu'il y avait autour de moi. La couverture fourrée qui pesait sur mon ventre nu. L’atmosphère paisible d'une tente. L'odeur forte des herbes et des huiles, doublées par le cataplasme qui m'emprisonnait le front et une bonne partie du crâne, plaquant mes cheveux sur mon crâne comme l'aurait fait un monticule de boue. En papillonnant des yeux, je reconnaissait les contours de... non ce n'était pas la tente que je partageais avec les apprentis. C'était celle de Lorna...
Je me suis forcée à me redresser un peu, m'appuyant sur les coudes. Ma tête se trouva soudain au bord de l'explosion. Mon estomac protesta mon salut vint in extremis un esprit gardien qui avait laissé une bassine près de moi. Toussant et crachant les derniers relents de bile qui m'étaient venus aux lèvres, j'ai finalement pu sentir la main qui frottait doucement mon dos. Un tissus humide s'est glissé dans mon champ de vision, juste au moment ou j'en avais besoin pour me rincer le visage. A la périphérie de mon champ de vision, je remarquais un mon cher pan de soie colorée pendu à l'un des tréteaux de l'abri d'une façon tout a fait soigneuse. Tout en me rallongeant sur le dos, portant une main fébrile à mon crane, je m'accordais un instant de tristesse pour ses couleurs sales, tâchés de boue et d'herbe.
La main secourable a alors tiré la couverture jusqu'à mon menton et j'ai pris conscience de la présence de Tuo. Ses yeux violacés me regardaient avec inquiétude sans savoir quoi dire. J'ai posé ma main sur celle qui venait de me garder au chaud. Il ne fallait pas qu'il s'en fasse. Je m'en faisais toujours plus quand il n'était pas bien et il en avait parfaitement conscience.
J'ai pris une inspiration pour tenter de prononcer quelques mots, mais ma gorge était rêche comme du papier de verre. Aussitôt, un gobelet d'eau était à ma portée et un bras passait dans mon dos pour me soutenir.
- Hhha... Merci. - Pour une fois que c'est pas l'inverse...
J'ai sourit de bon coeur malgré la douleur. Il avait été en piteux état bien plus souvent que moi, c'était un fait. La vie de chasseur se voulait dangereuse... La vie de chasseur... Mon sourire s'est flétrit instantanément.
- Tuo... Dit-moi... Qu'est-ce qui... - Tout le monde est sain et sauf. La Chef t'as ramenée inconsciente et Lorna t'as soignée. - Inconsciente...?
Il a levé une épaule désolée.
- Je n'étais pas présent quand la chef est revenue donc je peux pas vraiment te dire, mais Lorna était furieuse quand je suis arrivé pour savoir comment tu allais. Elle m'a dit de veiller sur toi et de faire en sorte que personne n'entre ici... même pas Faelwen. " Et il prononçait ce nom avec son respect habituel... C'était la première fois que je trouvais ça triste. " Et j'ai pas vraiment intérêt le faire, mais elle m'a aussi demandé de te dire de tenir ta langue. Puis elle est partie pour assisté au conseil des Anciens... ça fait déjà un bon moment qu'ils y sont. Ilweran voulait aussi me parler, mais il avait d'abord quelque chose à dire à quelqu'un d'autre. "
J'avais du mal à intégrer ce qu'il disait. Inconsciente... C'était Faelwen qui m'avait frappé... J'avais mal... Je me sentais mal... Et je n'avais pas fini mon sort... Ce qui voulait dire que l'étranger était peut-être mort... Par ma faute... Mes larmes ont commencées à déborder. Contrairement à ce qui s'était passé sur le moment, il n'y avait que Tuo et le retenir était tout bonnement impossible. Je posais mon bras sur mon visage pour me cacher les yeux, sentant les sanglots montés de plus en plus fort.
- He ! He ! Qu'est-ce qu'il y a... Ungwë... " Attrapant son épaule, je me suis agrippée à lui sans pouvoir me redresser. Il s'est contorsionné pour m'enlacer tant bien que mal tandis que je me recroquevillait contre lui. " Tout va bien maintenant... Tu peux laisser aller... Tu es à la maison et tout va bien... "
Il ne me l'a pas dis deux fois. J'ai pleuré le trop plein d'émotion qui me terrifiait dans cette situation. Lyorindel. Le comportement de Faelwen. La douleur physique. La douleur émotionnelle. La peur de ce qui arriverait au clan à cause de ma franchise. La culpabilité de m'être mêlée d'une situation qui se serait apaisée sans heurt si je n'avais pas été là.
Peu à peu, mon cœur devenait plus léger. Les bras de Tuo et leur habituelle rudesse me berçaient aussi bien que les murmures réconfortant de la Symphonie. Même les épaules chargées d'erreurs lourdes de conséquences, je n'étais pas seule... Un maigre sourire a fini par se frayer un chemin entre mes reniflements et Tuo m'a plaqué brusquement un mouchoir sur le visage.
- Mer-ci... - Tu veux en parler ?
J'ai secouer la tête.
- Peux pas. "
Maintenant que j'étais un peu plus calme, j'y voyais aussi un peu plus clair. Si Lorna voulait que je me taise, je me tairai. J'en profitais plutôt pour me moucher et m'essuyer les yeux... Mais je ne pouvais pas rester là comme une coquille vide ou un boulet inerte... Faelwen m'avait assommée et elle avait... Je me forçais à respire posément. Il fallait que quelqu'un aille rétablir ce que nous avions brisé avec les Citadins avant que d'autres que nous en paye les conséquences. Et je ne pouvais pas rester à l'écart de ce qui se jouait aujourd'hui. Pas après y avoir pris une si grande part.
- Doucement ! Lorna a dit qu'il faudrait surement plusieurs heures avant que tu n'aies plus la tête qui tourne. Vaut mieux que tu restes allongée. - Je ne peux pas. - Mais le cataplasme... - On s'en fiche. Écoute. Soit tu m'aides à me lever et à aller jusqu'au conseil des anciens, soit j'y vais seule. "
Il a soupiré, soupesant mon regard avant de rendre les armes. Il n'avait pas reçu d'ordre contraire et à ses yeux, j'étais dans la confidence des dieux, alors tout irait bien. Tout ne pouvait qu'aller bien. Sans un mot de plus, il m'a lancé ma pair de sandale et nous sommes sortit à pas lents, sous quelques regards à la fois inquiet, curieux et heureux de me voir plus ou moins sur pieds.
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| | | Faelwen
Elfe
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Lun 11 Fév 2019 - 22:44 | |
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"...Il serait revenu. Ses actions n'indiquaient en rien un esprit respectueux, enclin à entendre un avertissement. J'ai préféré faire en sorte qu'il ne soit plus capable de nous observer à notre insu." conclus-tu calmement.
Ton ton est d'autant plus ferme que tu vois les émotions se déchainer dans les mires de tes vis-à-vis, que tu entends leur écho dans la Symphonie. Des visages ont pâlis, d'autres rosis, certains semblent sans voix... Toi, tu t'es retranchée derrière ta conviction, tout au long du retour, isolée parmi les tiens, avant d'aller déposer Ungwë, encore inconsciente, chez Lorda. Sans t'attarder, tu lui avais résumé la situation, puis tu avais rassemblé les Anciens. De nouveau, tu avais raconté. A présent, il te fallait faire face à la tourmente de l'incompréhension. Sous le toit, recréé à chaque halte pour accueillir vos assemblées, tes mires observèrent ses visages si familiers qui, désormais, te regardaient comme une étrangère.
"Avez-vous perdu la tête !? - Cela n'était pas nécessaire, tu aurais dû le laisser parler. - Au risque qu'il revienne... ? L'interroger eut été bienvenu avant de décider de son sort. - Qui était présent ? Comment réagira le roi des cités ?"
Tant de questions... Ils n'étaient pas là. Pendant un instant, tu prends de la distance, tu te vois, éclaireuse il y a encore peu, faire face aux Anciens qui se restreignaient, le plus au campement et ses alentours. Leur sagesse était toujours la bienvenue... Pourtant, tu sentais naître une pointe d'agacement face à leur manière de remettre en question tes actions, comme si tu avais disposé de tout le temps nécessaire pour envisager toutes les possibilités. Avec une certaine lenteur, tu fis non de la tête, affrontant chaque regard un à un, sans regret ni hésitation. Ce que tu avais fait ne pourrais être changé. A présent, il vous fallait penser à votre protection.
"Je ne disposais pas du temps nécessaire, Anciens. Les soldats le protégeaient et, si nous l'avions laisser retourner sous la protection des siens, il y aurait eu plus de pertes. leur expliques-tu patiemment. Je le déplore, mais permettre à un citadin qu'il nous observe sans conséquences eut été dangereux. A présent que nous savons qu'ils se permettent pareille audace, il nous faut déplacer le campement, plus loin au cœur de l'Anaëh. Là où ils ne viendront pas."
Tel fut mon choix... Tenir bon était à ta portée était non seulement une résolution mais une nécessite : le remettre en question vous ferait perdre un temps précieux. Si seulement ils pouvaient le comprendre... Avant que d'autres jugements ne fusent, tes oreilles frémissent et tu tournes la tête en direction du rabats, à temps pour voir une main l'écarter, révélant une jeune ornedhel douloureusement familière. J'ai pu la ramener à Lorda... Malgré la colère qui avait brillé dans les mires de la Shaman, tu n'en avais pas moins été soulagée... Un temps. Il te faudrait discuter avec Ungwë de son don pour se mettre en danger, qui lui attirerait tôt ou tard des ennuis... Quoique cela était déjà advenu. Tu n'en salus pas moins la Première d'un signe de tête.
"Que veux-tu Ungwë ?" demandes-tu posément.
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| | | Alcariël
Elfe
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Mar 12 Fév 2019 - 14:34 | |
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J’écoutais avec horreur le récit d’Ilweran, qui n’était autre que le récit d’une chef frappée par la folie. Je me doutais qu’il ne me donnait autant de détails que parce qu’Ungwë faisait partie des deux blessés et qu’elle lui avait demandé de me relater comment la rencontre avec les citadins avait tourné. En temps normal, il aurait respecté cette punition qui m’avait frappée, et ne m’aurait probablement raconté que des bribes pour que ne me vienne pas un comportement plus chaotique encore. Je le soupçonnai néanmoins de retenir quelques éléments, rien que l’absence d’explications quand à l’inconscience de la jeune Iarin’Dath. Était-ce une conséquence de la violence de la chef envers les citadins, autre chose ? Quand je lui demandai si c’étaient les citadins qui l’avaient blessé il secoua la tête et me regarda presque tristement. « C’est à Ungwë de te révéler ça si elle le souhaite. » Il me répondit simplement, tournant déjà les talons pour s’en aller, me laissant simplement le temps de lui dire un merci qu’il jugerait probablement froid.
C’est à ce moment là que vis la petite elfe sortir de la tente de Lorna à pas lents, supportée par Tuo. Elle semblait plus fragile qu’elle n’en avait généralement l’air et j’en fus blessée. Ce n’avait rien à faire avec moi, je n’aurais jamais eu le droit de toute façon d’aller aussi profondément dans la forêt sans une très bonne raison, mais j’étais touchée. J’aurais dû être là pour les protéger. Est-ce-que les conséquences négatives de ma disparition ne se faisaient pas ressentir que maintenant ? Tout était de ma faute ? Ou pouvais-je me dédouaner un peu en rejetant une partie du blâme sur la punition plus que sur ce qui avait mené à elle.
Mes jambes me portèrent rapidement vers Ungwë dont le visage s’illumina légèrement en me voyant. « Ungwë… » Je me penchai vers elle. Il y aurait eu contact entre nos deux fronts si son cataplasme ne m’avait pas empêché de le trouver. « S’il-te-plait, dis-moi que le comportement de Faelwen était justifié, dis-moi… » Un soupçon un peu trop fort s’éveilla en moi, c’était impossible. « Qui t’a fait ça ? » Son visage s’assombrit et le soupçon en moi ne fit que grandir alors qu’elle détournait les yeux. « Tu es au courant ? » Je n’acquiesçai pas, je savais ne pas être au courant de tout, en tout cas.
« Je peux continuer toute seule. » Elle reprit, cette fois à l’attention de Tuo, qui tenta de protester. « Mais… » Le regard toujours sombre, Ungwë lui répondit presque tristement. « Je ne veux pas que tu te retrouve encore entre Faelwen et moi… S’il te plaît. » Il n’insista plus, et me regarda d’un air mauvais. Il aida néanmoins la petite elfe à transférer son poids sur le support que j’essayais de lui offrir. Elle ne pesait presque rien, mais je sentais sous sa pression tout le soutien dont elle avait besoin, autant pour sa stabilité physique que mentale. J’espérais offrir les deux.
Tuo s’écarta en silence et je me retrouvai bientôt aussi seule avec Ungwë que je le pouvais dans la situation actuelle, avec des dizaines de paires d’yeux qui nous suivaient. « Je ne sais pas ce qu’on t’a dit. » Je reconstituai rapidement le récit de l’elfe avant de résumer ce que je savais dans un souffle assez bas pour que seule Ungwë ne m’entende. « Ilweran a préféré que je te demande directement ce qui t’était arrivée. Pour le reste, il m’a raconté ce qu’il pouvait. La rencontre, la tension, tes tentatives d’apaisement, et la blessure du citadin. Elle l’a vraiment frappé quand il lui tournait le dos ? »
Ungwë acquiesça, la nuque raide. « J’ai essayé d'aider l'étranger. Je voulais seulement faire en sorte qu'il puisse être déplacé sans risque. Il avait déjà perdu connaissance et... » J’avais du mal à identifier la portée de sa douleur, et je me maudissais encore une fois de ne pas avoir été là, mais entendre sa voix se briser fut trop pour moi. « Elle l’a poignardé dans le dos alors qu’il était désarmé. Je ne pouvais pas le laisser comme ça. Alors elle m’a frappé par surprise pour me ramener de force. » Sa main qui n’essayait pas de se raccrocher à moi se dirigea vers le point le plus central de son abdomen et j’imaginai assez simplement que c’était là que notre chef avait frappé, pour la mettre hors d’état de nuire à son influence. Le soupçon était confirmé, mais je ne pouvais pas encore être en colère, la priorité était Ungwë.
Sans que mon support ne se dérobe sous elle, je pivotai vers Ungwë en lui attrapant l’épaule la plus éloignée, l’attirant vers moi. Je la serrai contre moi dans une étreinte peut-être un peu trop puissante, et restai là de longs instants, pour lui signifier que j’étais là et que même si j’avais déjà failli par le passé, elle pouvait compter sur moi tant que je serais près d’elle. Il y avait encore plus de regards étonnés autour de nous mais je m’en moquais éperdument, et, comme si rien ne s’était passé, je la libérai, avant qu’on ne reprenne toutes deux notre marche lente vers la tente qui était depuis le départ notre destination.
Je n’avais rien répondu à l’apprentie shaman, mais pas parce que je ne savais quoi lui dire. Parce que je savais que ma gorge se nouerait et refuserait de produire les sons voulus, alors que j’étais prise entre deux feux, une profonde tristesse et une colère dévorante. Un instant après avoir soulevé le battant de peau et avoir aidé Ungwë à entrer dans la tente, je cherchai d’un regard incandescent celle qui pensait probablement que son statut de chef la protègerait.
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| | | Ungwë
Ancien
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Mar 12 Fév 2019 - 23:34 | |
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En entrant sous la tente, je me tenais aussi droite que possible malgré la douleur qui battait de ma poitrine à ma tête. Appuyée sur l'épale d'Alcariel, je perdais un peu de ma superbe sans doute, mais les quelques instants de répit qu'elle venait de m'offrir avaient parachevé l’œuvre de Tuo. Je n'allais avoir aucun problème à parler calmement. Face à Faelwen, je ne pouvais pas me permettre d'agir autrement sans perdre toute crédibilité, mais l'idée n'était que seconde sur ma liste de préoccupations. La première était la colère. Je ne voulais pas risquer de laisser la colère parler pour moi.
Je n'étais pas seule contre le monde. Je n'étais pas en faute. Certainement pas par rapport aux miens en tout cas. J'avais agit avec bienveillance et discernement. J'avais informé la Chef à chaque fois qu'une information me paraissait pertinente tout en faisant en sorte de protéger nos mémoires. S'ils pouvaient me juger, ils ne pouvaient m'enlever la certitude d'avoir bien fait.
En entendant les dernières bribes des explications de ma sœur, j'ai toute fois sentis mon cœur se serrer. La tristesse commençait à déformer mes traits, je sentais mes sourcils se froncer malgré moi.
- Je voudrais que tu ne penses pas sérieusement ce que tu viens de dire... "
Tout aurais pu s'arrêter là. Une excuse. La reconnaissance d'une faute. Et les actes qui seraient nécessaire pour corriger l'erreur. Mais ici, je n'étais qu'une enfant par rapport à l'âge avancé de chacun des visages présents. Et celui de Faelwen, plus que tout autre, me le rappelait en me jaugeant placidement.
- Je le pense. Comment te sens-tu, hén ? - Comment peux-tu dire que planter un couteau dans le dos d'un homme désarmé demandant à se rendre est justifié ? Comment peux-tu même le penser ? " A quoi bon répondre à une question qui n'était que rhétorique quand le vif du sujet me brûlait les lèvres. - Les soldats ne nous auraient pas permis de l'interroger et, tu le dis toi-même, rien ne nous garantissait qu'il soit honnête, quant à ses intentions de revenir ou non.
Je ne pliait pas sous ses explications, soutenant son regard avec le même flegme. A son côté, Girhëa a croisé les bras, me fusillant du regard avant que Faelwen ne fasse un geste inespéré pour l'interrompre.
- Jeune Première, ton temps n'est pas encore venu parmi-nous... - Mes excuses, Anciens, j'estime qu'elle a sa place aujourd'hui. Son rôle fut important. " Nos yeux s'affrontent à nouveau. " Tu m'as prévenu du danger qu'il représentait. - Et toi, quel danger as-tu représenté ? " Les Anciens ont protesté à voix basse devant tant de témérité. J'ai vu certains de ceux qui auraient pu entendre mes arguments se refermer simplement parce que j'avais osé mettre en doute la chef de façon aussi crue. Lorna a même froncé un sourcil, mais je me suis efforcée de ne pas m'attarder sur elle, gardant mon attention la plus totale braquée sur ma soeur. Quitte à hausser le ton pour couvrir la voix de celui qui commençait à parler, je reprenais. " On s'en fiche de savoir s'il serait revenu ou non. Nous n'avions qu'à déplacer le campement, comme nous le faisons si souvent. Comme tu nous l'ordonnes aujourd'hui. Mais maintenant, ce n'est pas pour nous prémunir d'un seul elfe, c'est pour nous protéger de tous les Citadins.
Le regard de Faelwen a vacillé. Ses sourcils se sont levés un instant. Sa main restait suspendu dans les airs brièvement, avant de se poser sur son genoux. Ses yeux quittaient les miens les yeux, pendant un instant de silence... Puis regarde à nouveau Ungwë.
- Cela est vrai. Nous aurions put fuir, les laisser se perdre et ne pas revenir. Ainsi, nous aurions laissé les citadins libres de nous espionner, sans rien leur opposer que nos mines déconfites. A éviter le conflit, il leur suffit de nous repousser. Quand nos flèches de sommation ne sont pas respectées, ce serait à nous de reculer ? " - Oui. Ils ne sont peut-être pas chez eux dans la Prime Oeuvre, mais tu oublies que nous ne sommes pas chez nous non plus. " Je ne savais même pas si je parlais du Linoïn ou simplement de notre mode de vie nomade, mais il n'y avait pas un doute, pas un sursaut dans ma voix. Les faits me rendaient sereine." Nous venons de déclarer les hostilités en blessant l'un des leurs et ce sont d'autres que nous qui en subiront les plus lourdes conséquences car nous ne sommes même pas de ces terres. - Qui sait quelles autres Noss ils se permettent d'observer de la même manière..." soufflait Faelwen, avant de hocher la tête. "Il nous faut les prévenir, toutes celles résidant en Aléandir, afin qu'ils ne soient pas pris au dépourvus."
L'aplomb de Faelwen était si parfait que j'en restais ébranlée quelques instants. Était-elle aveugle à ce point ?
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| | | Alcariël
Elfe
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Jeu 14 Fév 2019 - 12:02 | |
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Je regardai Ungwë avec une certaine incrédulité, elle allait dans la confrontation directe avec Faelwen, ne retenant aucun coup, s’exprimant avec aisance, mais elle rapportait tout au clan, à la raison, rien à elle. Et surtout, elle ne parlait pas de ce qui me démangeait, elle ne parlait pas de sa sœur qui avait décidé de la violenter pour éliminer une voix qu’elle ne voulait pas entendre. Avait-elle peur d’amener le sujet aussi ouvertement ? Je décidai de taire ce sujet et de respecter son choix, je ne la brusquerais pas après tout ce qu’elle venait de traverser, et si elle avait décidé qu’en parler desservirait son propos je ne pouvais aller contre cette volonté.
Le sort des citadins ne m’importait pas, il ne m’avait jamais importé, que l’un d’eux se fasse poignarder dans le dos et je ne sourcillerai pas, peut-être même aurais-je tendance à apprécier un tel événement si j’étais convaincu qu’il était prêt à faire du mal à l’un des miens. J’aurais pu croire être en accord avec Faelwen et trouver que son acte était justifié, mais ce n’était qu’un faux sujet, et l’intéressée ne s’en rendait même pas compte. Le vrai sujet était que même si elle pensait avoir enlevé à cet elfe là en particulier toute chance de nous espionner, elle avait fait de nous les ennemis d’Alëandir, elle avait mis tous nos souvenirs en danger. Et si ce citadin là ne pouvait plus venir à notre poursuite, d’autres viendraient, et moins pour nous espionner que pour anéantir notre clan.
Je n’aurais peut-être pas dû, mais cet aveuglement total me fit intervenir, au grand dam de ce cercle d’anciens dont j’avais fait partie. « Notre seule richesse est là… » Je posai un index sur mon crâne, lentement, alors que des voix commençaient à s’élever. Je les ignorai totalement en reprit, plus fort encore. « Est-ce-que ce qu’ils voient de nous nous importe réellement, tant qu’ils ne peuvent pas accéder à ça ? » La tempète d’émotions dans mon esprit me rendait sourde à toute perturbation. J’avançai sans m’arrêter dans mes mots, même si ça devait causer ma perte, soutenue par la présence seule d’Ungwë à mes côtés.
Ma voix sembla se durcir en prononçant les prochains mots. « Demandez-vous à cause de quelle fierté nous sommes là. Qui n’a pas voulu écouter les enseignements de nos shamans. Et comment elle a fait pour les taire. » Je tremblais en finissant ces mots, parler contre ce conseil, en sachant très bien que tous voulaient que je me taise, ça aurait dû être au dessus de mes forces. Et maintenant que j’accusais Faelwen à demi-mots, en m’adressant particulièrement à ceux qui savaient comment elle s’était débarrassée de la voix de sa sœur, je ne pouvais plus la regarder dans les yeux.
Mais je n’avais pas apporté de solution encore, mon intervention semblait motivée par cet égoïsme qui m’avait pousser à les quitter. Ma voix se radoucit et j’appelai à une solution plus positive, tout en gardant ce volume qui empêchait qu’on ne couvre ma voix. Mes yeux se posèrent sur Lorna et j’accrochai son regard. « Mais ne condamnons personne aujourd’hui. Pensons simplement à la survie de notre mémoire, à qui nous avons toujours écouté pour qu’elle soit possible, et à qui nous écouterons quand on aura besoin d’elle. » Je ponctuai mon intervention par un petit geste de tête vers Ungwë sans quitter la shaman du regard. La petite elfe avait œuvré pour la paix pendant cette rencontre avec les citadins, et si je le pouvais, je remettrais la décision du clan à elle seule, guidée par Lorna.
Je venais également de demander au clan d’ignorer notre chef, et ce n’était pas ma haine qui me guidait, mais une certaine tristesse, elle avait créé cette crise et devait être écartée des décisions sur toutes ces conséquences si nous voulions pas perdre trop de souvenirs.
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| | | Faelwen
Elfe
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Ven 15 Fév 2019 - 19:54 | |
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"Jamais je n'ai remis en question notre devoir envers la mémoire... Souffles-tu face à l'Aînée faite enfant. L'Anaëh et cette mémoire ne firent qu'un autrefois, et si nous en sommes coupés aujourd'hui, notre devoir reste le même : veiller sur notre mémoire... Et la Première Œuvre, que les Taledhels lacèrent sans honte."
Tes oreilles frémissent d'émotion tandis que, à la contrariété de certains des Anciens face à l'insolence d'Alcariël, se mêlait cette souffrance toute ornedhel : celle de voir vos "frères" et "sœurs" se complaire dans ces plaies qu'étaient leurs cités de pierre, au coeur même de l'Oeuvre de la Mère. Cependant, là n'était pas le sujet de votre assemblée. Du moins, pas totalement. Aux dernières paroles d'Alcariël, tes mires se détournèrent, observant les Anciens. Quelque chose te poussait à vouloir refuser ses propos, à insister, à clamer que tu avais agi dans l'intérêt de tous, que ta volonté ne faiblirait pas pour les protéger... Et qu'en conséquence, il leur fallait t'écouter et te suivre. Pourtant, cette volonté de lutte fut lettre morte.
Telles avaient été tes intentions. Le résultat, cependant, te déroutait. Il ne te plaisait pas de voir les Anciens ainsi troublés... Ni ta cadette, ni ton aînée. Dans les mots de cette dernière, il y eut une note qui te séduit comme elle te hérissa : l'idée de laisser quelqu'un d'autre décider. Cela était un manque de confiance qui te blessait, et en même temps... Ton amour propre n'était pas une priorité. La Noss, seule, comptait. Que l'on dénigre tes actions. Tes intentions, elles, étaient pures. Rivant tes mires dans celle d'Alcarïel, puis de ta cadette, impassible, tu abdiquas.
"Quelques furent les raisons qui t'amenèrent à abandonné les tiens, Alcariël, il reste peut-être un peu de sagesse en toi. C'est au nom du bien de notre mémoire que j'ai agi. C'est pour cette même raison que je me soumettrai au choix des Anciens, quant au choix de qui gèrera cette crise. Tu levas une main. Cependant... Je ne peux approuver ce que dit ton regard, Alcariël. Ungwë n'est que bonnes intentions... Mais j'ai peur qu'elle néglige sa sécurité. Comme ce fut le cas face à ce citadin, au devant duquel elle s'avança sans arme ni défense. C'était un pari risqué. Un pari qu'elle aurait pu perdre. soufflas-tu, avec une onde de tristesse, avant d'affronter le jugement des Anciens. J'agirai comme vous le jugerez bon."
Dernière édition par Faelwen le Mer 20 Fév 2019 - 20:57, édité 1 fois |
| | | Ungwë
Ancien
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Sam 16 Fév 2019 - 0:31 | |
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- Sécurité ou non, je refuse d'assumer la responsabilité de tes erreurs et insulter Alcariël ne te rend pas plus noble. - Ungwë. " Un seul mot.
Lorna était resté muette jusque là. Tant que j'avais gardé mon calme. Mais Faelwen s'exprimait encore comme si de rien était. Comme si elle avait raison. Et elle en profitait pour rabaisser Alcariël après ce qu'elle avait vécu ces dernières ennéades. Elle ne comprenait pas. La réflexion m'avait échappée. Le regard de mon mentor s'était durci. Durant un instant je me suis plu à croire que c'était pour me rappeler à ma raison plus que pour me faire taire, mais soyons sérieux... quel mentor laisserait son élève parler aussi ouvertement face à ses aînés ?
Je baissais les yeux sous le poids de son regard, mais là où certains devaient attendre de moi de plates excuses, je me redressait de mon mieux, quittant l'appui que m'offrait Alcariël pour faire face à la petite réunion qui décidait de notre destin à tous. Mes cheveux pleins de cataplasme, ma nausée et moi, nous ne pouvions simplement nous arrêter là. Il y avait encore tant d'hésitation, de doute et même de joie dans leurs yeux...
- Anciens... Je ne prêtant pas avoir votre expérience, mais j'étais là. Faelwen prétend maintenant défendre l'Anaëh et nos mémoire en blessant un Taledhel. Et même si elle le pense vraiment, nos préjugés ne doivent pas nous aveugler. " Je m'excusais d'un regard envers ma sœur de sang et soupesait le regard froid de Lorna. " Le fait est qu'elle a attaqué la première. Des cycles de voyages nous ont apprit que la meilleur défense était l'évitement. Nous ne nous sommes jamais installé. Nous sommes resté loin de tout conflit. Et pourtant elle a attaqué un adversaire désarmé. Si c'est réellement au nom de notre sécurité, j'ai déjà exposé mon avis. Mais si c'est au nom de nos droits sur l'Anaëh, alors j'estime qu'elle a tort. " Il n'y avait pas d'autres mots. Pas d'autre façon de le dire. " Ces dernières années nous avons déjà du choisir entre l’Anaëh et l'idée de risquer les mémoires qui portent nos ancêtres. Nous avons refusé de participer à la défense de notre Sœur. Nous l'avons laissée à d'autres... et vous ne l'avez peut-être pas entendu, mais elle a eu mal. Vous nous avez demandé de l'ignorer. Pour préserver notre clan... Et qu'on le veuille ou non, ce sont les autres clans et ces citadins - que l'on dénonce aujourd'hui - qui l'ont fait à notre place. ... Pour le bien des nôtres. "
Nous les tolérions tout juste. Nous les haïssions pour ce qu'ils avaient fait au Linoïn, mais nous ne pouvions plus seulement nous contenter de les accuser de tous les maux et de déclencher des combats que nous ne pourrions contrôler. Nous ne devions pas oublier, mais nous ne devions pas pour autant partir en quête de vengeance. Rien qu'en lançant ces mots, je savais que Girhëa n'écouterait plus. Elle les détestait trop. Depuis trop longtemps. Mais qu'ils entendent ou non n'était plus totalement mon problème.
Je comprenais que le simple fait que ce conseil ait été assez long pour que j'ai le temps d'y participer était une preuve de notre ambiguïté sur la question. Et j'en avais physiquement mal.
- Alors cessons de prétendre que nous avions une bonne raison de propager la violence aujourd'hui. Que Faelwen répare ses torts. Qu'elle aille implorer leur pardon et offrir notre aide pour éviter le prix du sang, ou même que quelqu'un d'autre le fasse pour notre bien à tous. Car oui, je maintiens que nous sommes en danger. Le geste d'aujourd'hui pourrait être à l'origine d'une guerre. Les clans des environs sont connus. Les citadins n'auront aucun mal à savoir quel nomade leur a couté une vie. Et si nous venions à ne plus être les bienvenus, comme les Exilés de jadis, le sang coulera des deux côtés. Et c'est nos mémoires à tous que ce sang entachera. "
Mon doigt tournait autour de l'anneau de bois qui ornait mon annulaire droit. Les fanuës et les glyphes si fin qu'on avait du mal à les distinguer à l’œil nu, je les connaissais du bout des doigts. Focalisateur et preuve de mon titre de Première, plus qu'un bijou, il faisait réellement partie de moi, comme chacun des membres de mon clan. En un éclair, je me voyais le poser dans la main de mon mentor et sortir. Mais non. Il fallait que je le formule, que je leur explique avec des mots pourquoi l'attitude détachée de Faelwen me fouillait les entrailles plus encore que le coup qu'elle m'avait porté.
- Dans mon enfance, chacun de vous m'a appris que faire parti des Iarin'Dath était un honneur et une responsabilité. J'ai été éduquée pour prendre soin de notre passé, de chaque mémoire de notre clan. Vous m'avez éduqué. Alors écoutez votre propre bienveillance et acceptez d'assumer cette erreur pour que nous ayons une chance de continuer à vivre en paix. Parce que, la Dame de Sous-les-eaux m'entende, si rendre nos Mémoires à l'Anaëh veut dire y amener une haine assez grande pour nous pousser à risquer des vies plutôt que de ravaler notre égo, alors je ne pense pas que nous méritions de retrouver ce qui a été perdu. "
La tête basse, l'équilibre approximatif, je parvenait à peine à soutenir leurs regards. Je ne savais plus s'ils étaient glacés ou approbateurs. Déçus ou rageurs. Je tournais seulement les talons, et d'un mouvement brouillon, je repoussais le pan de toile qui nous protégeais de l'extérieur pour quitter les lieux.
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Mer 20 Fév 2019 - 20:43 | |
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Ungwë, ta diatribe tire le voile sur la chaman que tous ambitionnent que tu deviennes un jour et même les plus farouches partisans de ta sœur Faelwen te laissent terminer. Juste avant de tourner les talons, rattraper par ta timidité naturelle et la peur d’avoir mal agi, tu crois voir dans le regard de Lorna ce que tu as du mal à interpréter autrement que de la fierté. Quand le pan de toile de la tente se referme derrière toi, un lourd silence s’abat sur l’assemblée. Les dix Anciens ont tous quelque chose à redire à ton éclat, mais pendant quelques longues secondes, aucun n’ose parler.
Comme le reflux des marées de la mer nordique, leurs attentions se portent lentement sur toi, Faelwen. Tu sens que ton cas est encore loin d’être tranché. Si, pour l’heure, tu as surtout entendu des récriminations, il t’est difficile d’ignorer que certains n’ont encore rien dit. Ceux-là t’ont accordé leur pleine et entière confiance il y a longtemps déjà et il semble que le devenir d’un seul taledhel n’y changera rien.
« Nous avons entendu les arguments de chacun et n’avons plus de questions, » annonce l’un des Anciens en prenant ses confrères et ses consœurs à parti. L’un après l’autre, ils opinent solennellement du chef et vous comprenez que le temps de plaider votre cause est passé. Vous quittez donc la tente à votre tour, pour laisser les Anciens débattre entre eux. Personne ne peut dire combien de temps dureront leurs palabres ; d’ordinaire, ce n’est pas un problème, car le temps aux elfes n’imposent pas les mêmes tourments qu’aux autres mortels.
Ils ne sortiront de leurs antres qu’à la nuit tombée ; les mines sont sombres et les regrets ont visité toutes les bouches. C’est la marque des mauvais consensus, qui ne satisfont personne. C’est le même qui a ordonné la retraite des Anciens qui prend la parole.
« Ainsi qu’il en va de toutes choses sous les frondaisons de notre Sœur, nous avons chacun un rôle à honorer. Faelwen, le tien est clair et tes actes s’y sont toujours alignés. Une fois encore, les Iarin'Dath s’en remettront à ton jugement… » Il marqua une légère pause. « Nous partirons donc, ainsi que nous l’avons si souvent fait. » Derrière vous, quelques murmures mécontents commencent à se faire entendre ; c’était à craindre, car la situation est assez complexe pour qu’aux paroles des Anciens, il y ait forcément quelqu’un pour s’opposer. Le vénérable ne se laisse pas troubler et continue, son regard dur comme la souche d’un arbre millénaire : « Pour la première fois peut-être, pourtant, le doute habite nos cœurs. Il assombrit notre jugement présent et notre voyage à venir. Faelwen, tu resteras donc ici. Tu t’assureras que nos traces ne sont pas pistées, puis tu iras visiter nos frères et nos sœurs ornedhels. Tu les préviendras de tes actes et écouteras leurs sentiments. Tu te souviendras de chacun de leurs mots, puis tu les ramèneras avec toi. Alors, nous nous souviendrons de leurs leçons, jusqu’au jour du retour. »
Le conseil des Anciens a parlé et sa sentence est irrévocable. Faelwen, tu as été confortée et désavouée tout à la fois. Ton peuple suivra ta voie, mais sans toi… un temps au moins. Ungwë, tes mots ont su trouver le cœur de certains Anciens, qui dardent sur toi des prunelles chargées d’un respect nouveau. Tu restes pourtant une enfant aux yeux de trop, qui ont peut-être un peu vite arrêté de t’écouter. Alcariël, ce verdict ne répond à aucune de tes questions, mais ce n’est sans doute pas la première fois que tu es témoin d’une telle situation.
La question à laquelle vous devez répondre, désormais, est simple : qui restera en arrière, avec Faelwen ou pour mener ses propres desseins ?
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| | | Faelwen
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Mer 20 Fév 2019 - 22:28 | |
| Soulagement. Telle est le sentiment qui te balaye et te ravive, après le poids du jugement de ta cadette, de l'attente et de la tension. Plus de doute... Cependant, tu constates que cela n'est pas entièrement vrai. Certains regards sont mitigés, des murmures sont échangés. En ce moment de doute, cela te blesses plus que tu ne l'avouerais... Et le tais donc, dans ton cœur. Jusqu'à ce que tu croises le regard de Barhador.
Aucun mot ne te vient pour décrire le coup que cela te porte : le grand elfe te semble encore plus égaré qu'à l'ordinaire, et tu crois le voir se détourner à ta vue. Lorna... La présence de la Shaman, non loin, te rassure... Mais si peu. Le temps te manque pour aller le voir. Le temps de manque pour trouver les mots qui le tireront de sa torpeur. Tout juste peux-tu accrocher le regard de la Shaman et faire un signe de tête en direction de ton adar*, avec une supplique dans le regard. En espérant qu'elle accepte.
Cet instant d'ébranlement passé, il te faut te concentrer sur cette nouvelle tâche. Les tiens partiront, cela est pour le mieux. Cela te permets de respirer plus sereinement, tes oreilles s'abaissant quelque peu, avant que tu n'affrontes le regard des Anciens.
"Je me soumets à votre jugement et ferai le nécessaire." souffles-tu simplement en retour, courbant la tête.
Sans renfort d'aucune sorte, ni soutien, c'est ainsi que tu vois ta nouvelle mission. Ta priorité : les tiens. Et pour cela, il leur faut partir. Te redressant, tu commences déjà à donner les ordres pour organiser votre départ dans l'urgence.
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| | | Ungwë
Ancien
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Mer 20 Fév 2019 - 23:58 | |
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Alors c'était ainsi...
Une fois sortie de la tente des anciens, j'étais d'abord aller me laver. Lorna m'aurait dit à coup sûr de garder le cataplasme, mais la volonté qui me collait au cœur n'était pas apaisée. Pas encore. Les réactions des anciens n'avaient pas suffis. Celle de Faelwen encore moins. Alcariël était resté près de moi pour s'assurer que je ne perde pas conscience. J'avais essayer de ne pas montrer à quel point certains mouvement me faisait mal en retirant ma tunique, mais le bleu un peu gonflé qui serpentait entre mes deux seins m'avait surpris moi-même. Elle m'avait vraiment frappé... Et l'eau - bien que froide - avait réussit à me détendre un peu en plus d'apaiser la douleur. Respirer n'était pas toujours sans effort, mais c'était toujours ça de pris.
Je revoyais, paupière close, le dernier regard le Lorna et les visages des Anciens, espérant fermement que la bonne décision serait prise... Et j'en suis arrivée là. Face à cette annonce qui me coulait à l'intérieur du corps, gelant chaque organe, raidissant chaque muscle. Mon cœur s'est serré. La douleur physique que je m'infligeais rien qu'en me raidissant m'obligea a m'y reprendre à trois fois pour prendre une véritable inspiration. La gorge serrée, j'en aurais pleuré... Et en même temps, je ne pouvais que comprendre la décision. Faelwen apprendrait... Si elle revenait...
Ce qui était impossible.
Si elle restait en arrière, elle ne voudrait pas simplement couvrir nos traces. Elle ferait tout pour empêcher les citadins de nous suivre... y compris se présenter à eux, ou pire, leur tendre un piège pour en tuer le plus possible. Après ce que j'avais vu ce jour, comment pouvais-je lui faire à nouveau confiance sur ce point ?
Sans attendre que Faelwen accepte ou non, je tournais les talons sans prêter attention à ceux qui m'entouraient. Ils pouvaient bien me regarder haleter avec difficulté ma petite respiration sifflante. Je marchait aussi vite que possible vers mon mentor.
- Alors je viens ! " Mes pieds se retrouvèrent liés au sol par des racines. Je me retournait pour voir Tuo s'exclamer à nouveau en approchant de notre chef pour laquelle il avait toujours cette admiration sans faille. " Vous aurez besoin d'aide pour effacer nos trace et les envoyer sur des fausses pistes. Je peux aider. Vous savez de quoi je suis capable... " Je voyais ses yeux briller d'ici. Il l'adulait tellement... Et cela ne m'a aiguillé qu'un peu plus. Je reprenais ma marche, plus lente, mais toujours aussi décidée.
- Maître.
Lorna était un peu à l'écart, parlant au père de Faelwen avec douceur. Il ne comprenait pas tout ce qui venait de se passer, mais il sentait que quelque chose touchait sa fille. Quelque chose qu'il pensait venu de ses craintes d'enfants.
- Va préparer ton sac et demandes aux apprentis de rassembler mes produits. Je m'occuperait des reliques. - Je dois rester, Maître... - Tu veux accompagner Faelwen ? Dans ton état... ?
J'ai ouvert la bouche, mais pas un son n'en est sorti. Mes yeux se sont baissés. Je m'obligeais à respirer un peu mieux. Il fallait que je parle. Il fallait que je le dise. Pour nous tous.
- Non. " Je soutenais difficilement le regard de la Shaman. " Je veux rester pour aller voir les citadins avant qu'ils n'arrivent trop près. - Nous levons le camp de toute façon. - Trop près de Faelwen... - Je refuse. - Mais ! - Non. Je ne perdrais pas une Première de plus ! " Le visage d'ordinaire égal de mon maître se colora d'une peur que je n'y avais jamais vu... Une peur qui arrondit les yeux du vieil homme qu'elle essayait de rassurer. Cette fois, c'est elle qui baissa les yeux. " Dans ton état, tu ne pourras ni fuir, ni te défendre. Tu seras à leur merci, après ce que nous venons de leur faire. Nous avons tranché. Ton devoir est d'apprendre et de te souvenir. Si la décision de ce soir était une erreur, elle n'incombe qu'à nous. " Elle se tourna de nouveau vers le vieil homme. " Va te préparer. Si nous en avons l'occasion, nous devons être prêtes à accomplir les rites lunaires. Elle sera pleine ce soir. "
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| | | Alcariël
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Jeu 21 Fév 2019 - 17:13 | |
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J’avais suivi Ungwë, non pas pour lui parler de ce qui venait de se passer, mais pour veiller sur elle d’assez près pour qu’il ne lui arrive rien, elle était peut-être encore fragile, et d’assez loin pour qu’elle n’ait pas à se soucier de ma présence.
J’étais perdue, et l’éventualité d’un conflit armé se faisait de plus en plus proche. Une partie de moi me rappelait ce rêve de grandeur, de gloire, l’autre noircissait le tableau et me montrait les flaques de sang, les corps dont les souvenirs étaient perdus à tout jamais. A cette négativité me répondit la dernière tirade d’Ungwë, en écho de ce discours qu’elle m’avait servi lors de cette chasse au serpent. Discours qui m’avait ramenée plus proche de ce que j’étais avant de disparaître. Avais-je besoin d’autre chose que de cette bienveillance ? Avais-je besoin d’autre chose que d’aimer les miens et de protéger leur mémoire ? La réponse était simple.
Je décrochai le petit crâne de ma ceinture pour le porter à mes lèvres avant de commencer à murmurer un flot continu de paroles que personne n’écouterait ni n’entendrait. Je lui confiai que j’étais anxieuse du futur. Je lui confiai que j’étais frustrée par mon impuissance. Je lui confiai que j’étais déçue de Faelwen. Je lui confiai que je me sentais toujours seule. Mais je ne lui confiai pas ce que je voulais garder. Je ne lui confiai aucun des mots d’Ungwë. Ni ceux d’espoir, ni ceux d’apaisement, ni ceux d’amour.
Puis vint la décision, et elle me meurtrit plus encore que je ne l’avais pensé possible. Dans un esprit où il ne restait que des pensées qui tendaient à rapprocher les familles, une telle séparation était impensable, et pourtant… Une larme coula, une seule, mais elle comportait toute la détresse d’un être.
En réaction, je ne m’étais que rapprochée d’Ungwë, et l’avais suivie sans dire un mot, écoutant ce qui se disait autour de moi d’une oreille distraite, ne portant une réelle attention qu’à ses mots à elle. Une autre voix me harcelait, mais celle là, plus sombre et plus cruelle, je n’y pouvais rien. « Pourquoi tu fais aussi attention à elle ? Il n’y a qu’elle pour repousser cette solitude ? »
« Si ce n’est que l’état dans lequel se trouve Ungwë qui t’effraie, Lorna, laisse moi veiller sur elle. Laisse moi la protéger. Laisse moi me racheter. » Elle fut probablement surprise de me voir là, lui parler directement comme je ne l’avais pas fait depuis si longtemps. Et tout ça pour aller dans le sens d’Ungwë, pour qu’elle puisse aller mettre en péril sa vie, pour qu’elle soit protégée par quelqu’un en qui on n’avait plus confiance. Seulement, j’ignorais l’existence de la majeure partie de ces arguments. La séparation était actée, le mal fait, je ne voulais que me mettre au service de quelqu’un qui en était aussi affectée que moi, si ça lui permettait d’aider.
« Tu ne peux pas l’aider. Tu as essayé de l’aider sous cette tente, et personne ne l’a écoutée par ta faute. Lorna aurait pu céder, plus maintenant. » La voix était devenue plus forte mais je ne cédai pas une once de terrain.
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| | | Faelwen
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Jeu 21 Fév 2019 - 23:57 | |
| "Non." dis-tu distinctement en t'approchant de Lorna, sa Première et Alcariël.
Sans joie, tu avais repoussé l'enthousiasme de Tuo, lui rappelant votre devoir : préserver les mémoires. Le rassurant quant à ses capacités, tu lui avais assuré qu'il serait plus utile auprès des vôtres. Déçu, il avait fini par se résigner devant ta fermeté. Si jeune... Tu ne voulais pas le voir se mettre en danger pour un rêve. C'est alors que l'agitation de Lorna avait attiré ton attention, et tu avais aussitôt aperçu Barhador auprès d'elle. T'approchant, tu avais réalisé qu'il n'était pas le centre de la hausse de ton, et saisit quelques paroles. Ce que tu en avais tiré t'avais donné froid dans le dos. Aussi, c'est le coeur glacé et la voix dure que tu t'adressas à elle.
"Tu sais pourquoi les Anciens ont fait ce choix. N'intervient pas, au risque de rendre leur choix inutile et vain. Tes mires de bronze se tourne alors vers Alcariël, la regardant non pas comme une enfant, mais comme celle qu'elle fut. Protège-la en la préservant de son emportement. Sa place est auprès des nôtres... Tu ajoutas doucement. ... Non pas en arrière."
La dureté de tes mires se relevant annoncèrent la couleur : tu savais, et tu acceptais. Et tu ne souffrirais pas que quiconque se mette en danger pour changer cela. Tel est mon devoir...
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| | | Ungwë
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Ven 22 Fév 2019 - 18:45 | |
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- Tu...!! - Ungwë. " Je me suis tut, rappelée à l'ordre par une voix aussi posée qu'elle en était capable à cette instant. Mais mon regard ne décolérait pas en soutenant celui de Faelwen, jusqu'à ce que Lorna l'interpelle. " Ton intention et louable et je suis certaine qu'Alcariël sera reconnaissante de voir que tu lui fais de nouveau confiance, mais il me semble que les Anciens t'ont donné une tâche, Chef. Et cette tâche n'inclut ni de nous préparer au départ, ni d'interférer dans ma façon d'enseigner. Prend quelques instants pour dire au revoir à ton père avant de partir brouiller les pistes, je te promets que je prendrai soin de lui. "
La Shaman appuya son conseil d'un hochement de tête en se relevant et expliqua au vieil homme à la dérive que sa fille avait besoin de lui. Elle agissait de nouveau avec cette mesure qui la caractérisait et m'a poussée doucement à l'écart, accompagnée d'Alcariël. Ce qu'elle venait de faire n'était pas anodin... Et dans l'intimité de ces quelques mots à l'écart des oreilles du clan, elle avait clairement sous-entendu à Faelwen qu'elle n'avait pas été de son côté durant les parlementions.
Une fois un peu à l'écart, elle m'a observer en respirant a fond puis dévisagea Alcariël avec la même intensité. Elle semblait... incertaine. Et moi je n'osais pas dire un mot, de peur de la brusquer alors que mon cas n'était pas encore arrêté, mais je n'avais pas l'intension d'en démordre pour autant.
- Tu veux essayé de les raisonner ou de les éloigner ? " inutile de préciser que tout mensonge était vain... - De les raisonner. Depuis la Longue Nuit, nous ne sommes jamais venu entendre l'Estel et je sais que vous le vouliez autant que moi... L'Anaëh change, les rumeurs affluent, et voilà que notre clan même se met seul en difficulté. Je ne veux pas que le sang colle à nos mémoires et je ne veux pas que nous nous privions d'une source de sagesse qui pourrait nous indiquer la voie. - Alors si je te laisse partir, tu tenteras d'intercepter les forces armées des cités pour leur demander de renoncer à nous poursuivre et à nous pardonner le fait d'avoir tuer l'un des leurs, comme ça, par pure gentillesse. - J'ai son sang sur les mains maître. J'ai besoin de savoir... Et d'expier. "
J'avouais. Je ne pouvais faire autrement.
Œil pour Œil. Dent pour Dent. Payée, doit être la dette de sang.
Certains pouvaient fermer les yeux sur le sang versé et les vies perdues. Grand bien leur face. Je n'étais pas de ceux-là. Je n'étais pas assez folle pour mettre ma tête sur le billot sans condition, mais s'il fallait que je jette mon propre bras aux loups pour que ma vie et celles des mien reprenne son cours sur la bonne voie, je devais le faire. Sans quoi je ne pardonnerai ni aux anciens, ni à Faelwen et la rancune m’enfiellerait le cœur.
- Comment envisager de guider un jour les nôtres et les inciter à suivre mon avis si je ne respecte pas mes propres convictions ? Je sais que j'ai reculé devant mes responsabilités plus d'une fois, mais si ce que j'ai dit ce soir avait un sens, rien qu'un peu... La bienveillance et le courage d'agir de façon juste... Ne les laissez pas s'éteindre. "
Elle détourna les yeux pour regarder plus intensément Alcariël. Elle la jaugeait, établissant son propre avis sur la fiabilité de cette femme qui disait pouvoir nous protéger à nouveau. Puis, elle qui n'était jamais tendre, elle effleura ma joue. Un contact doux et léger comme un battement d'aile.
- Les Anciens ont raisons... Je suis une bien mauvaise professeur pour refaire tout le temps les mêmes erreurs... " Elle inspira longuement et se pencha pour me prendre dans ses bras. " Si vous ne revenez pas avec Faelwen, nous vous attendrons sur le territoire des Mirthil'Di... A ton retour nous nous occuperont de tes Marques. " En reculant, elle m'offrit un sourire comme elle seule savait en donner. De légères patte d'oie se plissèrent au coin de ses yeux. " Tu sais ce qu'il te reste a faire. "
Je hochais la tête, les yeux luisant... Et lui sautait au cou malgré la douleur. Juste un instant avant de tourner les talons en attrapant le bras d'Alcariel avant que qui que ce soit ne puisse changer d'avis. Sans hésiter, je l'entrainais également dans la tente de la Shaman pour attraper mon pan de tissus colorer, ma besace et mon couteau. Puis, au lieu de ranger la lame dans la gaine qui me serait le bras, je tirais deux petites flasques des coffres de voyages qui n'étaient pas encore défaits.
J'en débouchais une et m'entaillais d'un coup sec l'avant bras, laissant le fluide rouge sombre glisser dans la fiole de gros verre en jetant à celle qui avait proposé de me protéger.
- Si tu veux toujours venir, laisse au moins ça pour les nôtres. "
Une fois la fiole bouchée, le couteau essuyé et le bras rapidement bandé, j'ai pris quelques cornes et broc de terre par égare pour les rites de la pleine lune. Fin prête, je regardais Alcariël, décidée.
- De quelles armes as-tu besoin ? "
Si j'espérais grandement que nous n'aurions pas à nous en servir, aller au devant d'une troupe armée sans aucun moyen de les ralentir le temps de prendre la fuite était une preuve de stupidité, pas de courage.
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| | | Alcariël
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Ven 22 Fév 2019 - 20:09 | |
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Je regardai Faelwen avec une certaine tristesse, elle était mise à l’écart finalement. Je n’avais plus de défiance à lui adresser et c’était probablement mieux ainsi, mais un vide se créait dans mon cœur alors que ses paroles semblaient ne plus me juger aussi durement qu’elles l’avaient faites par le passé. Mais Lorna avait factuellement raison, et je ne pouvais m’y opposer sans mettre en péril l’entreprise folle d’Ungwë. Et l’avenir me donna raison, alors que Lorna posait toujours plus de questions à la petite elfe qui confirmaient presque qu’elle donnerait l’autorisation finale.
La voix ne m’importunait plus, alors que les évènements allaient dans le même sens que les valeurs que j’avais préservées de son emprise. Bien sûr, la séparation de Faelwen et des siens faisait toujours aussi mal, mais une autre séparation venait compenser. Elle était plus positive, dans un but d’amélioration de la réalité, et serait la pièce maîtresse de la sauvegarde de notre chef.
Je soutins le regard de Lorna sans ajouter de dureté au mien. Je n’essayai pas de la convaincre avec ma force, car elle n’ignorait pas que j’avais tout ce qu’il faut pour tenir ma promesse, ou du moins, plus que beaucoup dans cette Noss. J’essayai de la convaincre de mon repenti, mais surtout, que j’éprouvais assez de respect et d’amour envers sa protégée pour qu’il n’existe aucune tentation qui me dévierait de ma route. Elle ne m’en aurait sûrement pas cru capable si le Linoïn avait été plus proche, je pensai, mais la question ne faisait aucun sens.
Les adieux achevés entre l’apprentie et sa mentor, je la saluai d’un mouvement de tête, s’il devait y avoir une effusion d’émotions entre nous deux, elle aurait lieu quand je lui aurais ramené saine et sauve Ungwë. Je n’eus pas d’autre choix que de la suivre lorsqu’elle m’entraîna par le bras vers une des quelques tentes qui seraient prochainement rangées alors que le camp allait officiellement se lever. Celle du shaman, sans aucun doute. Je suivais sans un mot sa directive et remplit de la même façon la petite fiole.
Je relevai la tête et regardai dans sa direction en réponse à sa question. « N’importe quelles deux lames me suffiront. Si ce sont les miennes je pourrais mieux rivaliser avec les citadins pour te protéger, mais nous ne nous en serviront pas, pas vrai ? » Mon visage resté impassible tout ce temps avait finalement l’occasion de s’ouvrir à quelqu’un par un sourire. Je croyais dur comme fer qu’elle ne pourrait pas créer de conflit et si je suivais son enseignement il n’y avait pas de risque. « Mais je ne sais même pas où elles sont, et je ne sais pas si quelqu’un m’autoriserait à les récupérer. » Pas de doute dans ma voix, pas de plainte, juste l’énonciation d’un fait que je pensais vrai.
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| | | Faelwen
Elfe
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| Sujet: Re: Ma mémoire vaut-elle la sienne ? | Iarin'Dath Sam 23 Fév 2019 - 15:17 | |
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Tes oreilles frémissent sous les récriminations de la Shaman. Conséquence. Tes paupières se closent à demi sous la vague douloureuse. Plus tard. Cette autre conséquence... Tu acquiesce silencieusement aux propos de Lorna. Puis, ton regard se porte sur Barhador, qui te regarde, perdu. Je suis là, adar*... Comme bien souvent, tu cloisonnes tes émotions les plus violentes, n'en laissant qu'un frémissement perceptibles en surface. De même, tu te barricade contre une onde de tristesse. Pardon... Prenant la main de ton aîné, tu l'emmènes un instant à l'écart, lui parler et le rassurer, répondant tranquillement à ses questions. Reste-avec nous, adar*. Cela, tu ne le dis pas, tu n'en as pas le droit. A la place, tu embrasses tendrement l'une de ses grandes mains... Et sent l'autre qui te caresse les cheveux, alors qu'il sourit et commence à parler de ton enfance. Tu laisses faire quelques instants, sans te laisser emporter dans son doux rêve, pas très loin du moins, puis te redresse et le dit : tu dois y aller.
Habituée, tu le confis aux attentions des vôtres, pour ne pas le laisser seul. Les regards que l'on t'adresse sont troubles, tantôt inquiets, tantôt durs, tantôt... Perdus. Tu ne leur réponds que par la détermination de ton pas en t'éloignant des tentes et des tiens, arc et flèche dans le dos, couteau à la hanche. Les Fanuë t'observent. Un instant, tu te laisses aller à les contempler... Puis t'inclines devant eux.
C'est fini. T'enfonçant dans la forêt, ne prêtant plus attention qu'à la Symphonie, à la sureté de tes pas et aux bruits alentours, tu t'élances. Concentrée. Tu feras ce qu'il doit être fait pour que les tiens ne soient pas retrouvés. - HRP:
Fin du RP pour Faelwen.
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