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 [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire

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Artiön Laergûl
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Faelwen
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MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeVen 22 Mar 2019 - 18:31

Bien sûr, que tu frémis. Ton être trembla alors que ta résolution, cet étrange état où tu te trouvait, se voyait déjà mis à l'épreuve. Toi qui croyait n'avoir 'que' Lyorindel a convaincre, tu découvrais qu'il n'en était rien. Pire. Son roi te paraissait pire. A se clamer roi, sans faire montre de recul, aussi buté que son sujet. Aussi irrespectueux. Aussi... Intransigeant. Imposant, exigeant... En attendant ton accord bien sûr. Mais il n'en imposer pas moins. Leur volonté. Leur perception. Sous-estimant ce qu'ils ne comprenaient pas. Que tu tournes la tête vers Lyorindel et celui-ci ne démentit pas. C'était ainsi.

"Je n'entends qu'exigence, sans compréhension. souffles-tu, peinée, presque détachée, comme si les conséquences de ce fait ne te concernaient pas tant que cela. Quelle justice est-ce là, que d'exiger, en contre-partie d'une blessure, que je trahisse mon devoir et les miens ? Que je vous emboîte le pas, à vous qui dédaignez ce que vous ne comprenez pas ? Quelle sagesse dans une exigence sans respect ? Votre promesse n'est pas absurde, roi. Elle est naïve. Vous n'êtes pas un dieu. Vous n'avez aucune emprise sur l'emprise de Tari."

De gouffre, il n'y en avait plus. Tu ne voyais plus que des enfants, aussi faillibles les uns que les autres, aussi convaincus les uns que les autres. Mais ce roi n'était pas le tien, et le prix qu'il exigeait - pas Lyorindel, mais lui - était trop lourd, dépassant le mal causé. Pour prix d'une blessure, trahir ton clan et ton devoir ? Il n'était plus question de justice dans ses mots mais d'exigences. Ce n'était pas ce à quoi tu t'étais soumise.

Sans autre mot pour ceux qui ne voulaient pas les comprendre, tu te détournas. Du coin de l’œil, tu vis qu'Ungwë n'avait pas bougé, attendant, écoutant... A son calme, tu répondis par un triste sourire. Demi-sœur. Sœur. Cela te semblait tellement puérile à présent, que de faire cette distinction. Tu refusas de retourner auprès d'elle, car ta tâche n'était pas encore achevée.

D'un pas serein, tu rejoignis le centre de l'assemblée et t’agenouillas à même le sol, te concentrant sur la douceur de la Symphonie, ta respiration, le frémissement des branches, l'humidité sous tes jambes, l'éclat lunaire nimbant les lieux... Ainsi, tranquille et patiente, tu attendis le retour du Conseil des Noss.
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Artiön Laergûl
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Artiön Laergûl


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MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeVen 22 Mar 2019 - 19:41


Saletés de Noss. Saletés d’Ornedhels trop engoncés dans leur sentiment de supériorité pour comprendre que personne ne pouvait comprendre ce qui n’est pas expliqué. Saletés de peuplades égoïstes se prétendant défenseurs de La Mère quand ils ne faisaient jamais que se défendre eux-mêmes envers et contre tout. Saletés de petites créatures s’efforçant chaque fois toujours plus de vous inventer des maux auxquels ils pourraient compatir depuis la selle de leurs grands chevaux imaginaires. Non, tu ne voulais pas donner raison à Lyorindel. Tu ne voulais pas détester les Noss. Tu ne détestes pas les Noss. Tu détestes ces Noss. Ces Noss qui ne font jamais que refuser sans rien proposer. Ces Noss qui ne font jamais que refuser sans expliciter où exactement sont leurs limites. Ces Noss qui tout en parlant de respect, crachent tout bonnement non seulement sur le bon Œuvre fait dans l’un de vos lieux de pèlerinage, mais aussi sur la Déesse grâce à laquelle ils vivaient de si longues vies. Mais quoi de plus normal pour des faussaires ? Quoi de plus normal que de se moquer allègrement de leur Prime Marraine, quand ils étaient des parasites parmi les favoris de leur Mère ? Quoi de plus normal que de se moquer allègrement de leur Prime Marraine, quand même possesseurs de l’un des dons les plus précieux que Kÿria n’ait jamais fait, ils ne s’en servaient pour rien d’autre que leur bien-être personnel. Quand même possesseurs de l’Ouïe, ils n’y voyaient rien d’autre que quelque chose d’offert pour leur simple apaisement ?

  • Après t’être donné la peine de vous trouver une place auprès du Conseil de la Peth’Idren, espérant mieux comprendre pour prendre meilleure décision ;
  • Après t’être donné la peine de parler à la jeune Shaman et à la Protectrice pour au moins entendre leurs points de vue ;
  • Après t’être donné la peine de contenir Lyorindel pour éviter que toute cette histoire ne dégénère ;
  • Après avoir eu peur de les léser eux, autant que tu avais eu peur de léser ton ami ;
  • Après avoir laissé couler l’insulte qu’était cette lame tendue à l’épervier, comme si vous n’étiez que violence ;
  • Après avoir sacrifié ton esprit à tourner en rond, comme le chien qu’ils t’avaient fait à voguer d’énigme en énigme

    Tu en avais assez.

    Tu en avais tout bonnement assez.

    Alors quand Ma’hëlnoss vous a tous rappelés à reprendre la séance, tu t’es simplement éteint. Plus éteint que tu ne l’étais déjà. Là tu ne la cacherais plus, la fatigue qui est la tienne. Là tu ne combattrais plus ces mornes teintes ayant pris possession de tes iris. Tu ne combattrais plus ces désagréable plis barrant ton front. Et tes oreilles ne se lèveraient plus. Tes oreilles ne seraient plus celle du chat aux aguets. Tes oreilles seraient celles de l’âne mourant, subissant ses dernières transhumances.

    - J’ai vu que vous vous étiez rapprochés au cours de notre temps mort. Ma’hëlnoss entame, dans le calme le plus profond, feignant l’ignorance En avez-vous tiré une quelconque intelligence qui puisse nous servir ?

    Tes poings se serrent, ton souffle se coupe, et ta voix se lève, blanche comme la surface des eaux d’Holimion l’hiver.

    - Non. et tranchante comme les épées des vieux Toer Tamindal Si ce n’est que certains clans aiment se draper de mystère pour ensuite se plaindre d’être incompris. Ou qu’il est tout à fait acceptable pour eux d’allègrement piétiner notre foi et le bon qu’il en découle, de faire des créatures abominables de Dieux dont ils ont hérité de grands présents, mais qu’ils prendront comme injure le fait que l’on minimise le moins du monde la valeur de légendes dont qu’ils ne nous ont pas conté. ton regard se pose vers la Rêveuse, puis vers la Voix, et enfin vers Ungwë, car elle est celle à qui tu en veux le plus en réalité J’ai appris aussi que je me trouvais face à des manipulateurs, qui plutôt que de poser de claires limites à ce que leur tradition considérerait une juste amende, ont depuis le départ attendu que dans notre ignorance nous proposions pour qu’ils puissent refuser et faire de nous des monstres qu’ils pourraient appeler fous pour s’en aller sans avoir purgé leur peine. tes oreilles se relèvent un instant avant de retomber mollement Du moins, excusez-moi de l’avoir occulté, ne font-ils qu’attendre que l’on se présente comme des monstres après avoir tenté dans un geste dont nous n’aurions pas dû minimiser le caractère insultant, de nous inciter à devenir les bêtes sanguinaires qu’ils nous imaginent et de répandre leur sang comme s’il y avait là pour nous une quelconque satisfaction. tu marques une pause J’ai appris que je me trouvais face à des gens que je comprenais encore moins que je ne l’imaginais, mais qui feignant de s’en attrister, feront tout pour entretenir cette ignorance, parce qu’ils savent que tant que je ne les connaîtrai pas, et qu’ils ne me connaîtront pas, ils pourront continuer de se baigner dans l’orgueil qui est le leur, et se conforter dans l’idée de la supériorité de leur morale abjecte.

    Tu te tais. Tu attends sans vraiment attendre. Les murmures choqués voguant à travers des membres du Conseil revenus pourtant bien heureux d’avoir pu se sustenter te flottent loin au-dessus de la tête. Le regard inquiet de Cinnaeth n’est à peine qu’un bruissement d’insecte près de ton oreille. Les hochements de tête entendus de Ma’hëlnoss tu n’as pas l’énergie de les interpréter, tandis que les frémissements de la Rêveuse, tu ne saurais dire d’où ils lui viennent.
    Ton visage a froid c’est tout. Juste froid, alors que tes joues sont bouillantes. Les larmes tranchant sur ton faciès presque mort sont d’un glacial comme tu n’en avais jamais connu.  

    Pourquoi Artiön ? Pourquoi est-ce que tu t'infliges cela ? Pourquoi est-ce que tu continues d'espérer ?

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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeVen 22 Mar 2019 - 21:26


    Tes oreilles entendent, tes yeux voient, ton esprit contemple... Et ton cœur se ferme face à ce déluge. Le percevoir est accepté, l'accueillir en ton sein, non. Nulle compréhension, nulle entente, seulement un rejet brûlant, là où tu appelais à leur compréhension, à leur respect. Que peut penser la Mère de ses enfants, à présent... ? Nul mot ne te vient pour lui répondre car de mot, il n'en a écouté aucun, a déformé les autres. L'attaque contre Ungwë en est la preuve la plus difficilement soutenable. Alors, ce n'est pas à lui que tu t'adresses, mais aux Noss assemblés. Par ces citadins. Quel serait leur position face à ce qui s'annonçait ?

    Au même titre qu'à ton arrivée, tu rapportas les faits.

    "Non, frères et sœurs... soufflas-tu, quand sa harangue s'acheva. Tel qu'il fut dit, je souhaite racheter mon erreur et les comprendre. Cependant, Holmion m'est une destination impossible, car cela irait à l'encontre du devoir des Iarin'Dath. Il me fut répondu que j'irai néanmoins. Que je demeurais en Alëandir et que j'irai à Holimion quand ils le jugeraient bon. Que de cela, je ne devrais pas informer les mien. Pour me rassurer, un roi se porta garant de ma mémoire. Comme s'il lui était possible d'intervenir auprès d'une déesse. Un soupir... Pui tu te permis de parler pour toi. Mon rôle n'est pas d'expliquer, mais de protéger. J'en ai appelé au respect de cette coutume, car là n'est pas l'enjeu de ce jugement. Il aurait suffit d'accepter que je n'aille pas à Holimion. Pourtant, cela fut refusé, alors qu'il n'est pas question, aujourd'hui, d'affirmer la croyance des uns au dépend de celle des autres, mais de rendre justice à une personne que j'ai blessé, ce dont j'ai reconnu la faute. Le paiement exigé est de trahir mon devoir et les miens. Un instant de silence, lourd, pesant, avant que ta voix ne s'affirme, claire et distincte. En quoi est-ce respectueux ? En quoi est-ce équivalent ? En quoi est-ce demander justice ?"

    Malgré le poids qui te pèse, tu sens le battement lourd, résolu, de ton cœur. Ton être, vidé, épuisé, ne tient plus que par cette seule force, qui t'emplit, t'écrase, te modèle à nouveau. Protéger les tiens, toujours. Mais pas malgré eux. Avec eux. C'est face à une assemblée de Noss que tu méconnais, que tu te tiens, en présence du roi des taledhels, qui t'es d'une étrange manière bien familier, par cette détresse que tu perçois, par cette épuisement, qui te semble presque un écho du tien. Des enfants de la Mère, au creux de sa Première Oeuvre... Qui n'auront pas su s'entendre. Ce n'était pas la première fois, ni la dernière, visiblement.

    "Je ne me soumettrai pas à ces exigences, que j'estime abusives. Dis-tu sans détours, une nuance dure modulant ton timbre de miel, le cuivre de tes yeux faisant face sans concessions à l'assemblée.
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeVen 22 Mar 2019 - 22:18


    Tu serres les poings, ton cœur manque un battement. L’orgueil. L’orgueil des Iarin’Dath. C’est trop, beaucoup trop pour toi. Ton impassibilité s’est métamorphosée en une fureur silencieuse, une fureur sans nom. Et tu t’es levé. La poigne serrée sur ton focaliseur à t’en blanchir la main.

    - Je me suis porté garant de ta Mémoire parce que je pensais que c’étaient les rituels d’Holimion qui t’effrayaient. ton ton est mesuré, mais profondément accusateur Je t’ai demandé de dissimuler ton départ aux tiens, parce que j’étais convaincu qu’il ne servirait à rien de les alarmer sans raison. tu prends une grande inspiration Je tenais à ce que tu voies Holimion de tes yeux, et les elfes guéris à Holimion, justement parce que je tenais à ce qu’après que vous vous soyez autorisés à faire une abomination de notre foi, tu puisses avoir ne serait-ce qu’un aperçu des raisons pour lesquels nous chérissons cet endroit. Quelques heures, c’est tout ce que je te demandais. Quelques heures, pas pour te punir, mais pour que tu termines de comprendre en quoi ton geste, celui qui nous a amené ici était exagéré. Non effectivement, le paiement exigé n’est pas équivalent, parce que là où tu as blessé un des miens, tout ce que je demande, c’est que tu veuilles bien apprendre de nous et nous enseigner sur vous.

    Tu te rassieds, sans retrouver ton indolence première. Tu souffles une large lampée d’air vicié avant de reprendre.

    - Mais après tout, à quoi bon essayer de raisonner avec des elfes imbus d’eux-mêmes au point de penser chacun d’entre eux mériter l’attention personnelle de la Dame-Ecume ? ton nez se retrousse Mes frères mes sœurs, il semblerait que nous soyons en présence d’Ëalas, non, de Dieux !

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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeSam 23 Mar 2019 - 0:26


    Blasphème... rage... haine... Et pas un moment il pense que cette foi qu'il prend pour acquise, la plupart des Noss qu'il appelle frères et sœurs ne la partageaient pas ? Étrange. Pourtant les clans savaient que même entre eux, les différences étaient colossales. Les dieux revêtaient des visages, des noms et des symboles différents. La seule chose dont nous étions sûr lorsque nous nous aventurions sur les terrains inconnus des croyances et des rites, étaient que la Mère veillait sur nous et que l'Anaëh était notre sœur. N'était-ce pas étrange de prendre a parti tous ces gens qui avaient acceptés de se rassembler sans pour autant se comprendre tout à fait pour se moquer d'une femme qui refusait d'abjurer sa vision du monde tout en acceptant ses limites ?

    Ou bien c'étaient ces Noss Lëandrines qui étaient étranges à se taire et à laisser un Citadin piétiner leur différences, leurs cultures, leurs idées, leurs fois... Je guettais alentours, curieuse comme les jeunes bourgeons de ce cycle de saison qui ne parvenaient pas a fermer l’œil sous les torrents d'émotions déversées à leurs pieds. Je tentais de retenir ce qu'il fallait, sans faux espoir. Si la question est réglée pour Faelwen, peut-être n'est-il pas trop tard pour les autres. J'attrapais au passage des morceaux de cordes lancées dans le vent, que personne n'avait vu, que personne n'avait saisit. Au lieux de m'obstiner à discuter et à continuer à pousser contre le même mur, je reprenais mes esprits et regardais quelles cordes avaient cassées pendant notre tentative de l'abattre.

    De toute façon, Artiön me désintéressait mollement. Il n'argumente plus. Il ne cherche plus. Il insulte ce qu'il ne comprend pas. Il crie pour tenter de se convaincre. Il se justifie pour cacher ses manques. Comme un enfant. Cela fait longtemps qu'il a laisser de côté la raison et la bienveillance d'un chef pour laisser parler son égo au moins aussi surdimensionné que lui. Il avait demandé pourtant, au creux de la forêt. Il avait demandé ce qu'était la Symphonie et j'avais répondu. Il avait été sincère, alors. Mais on enseigne rien en criant plus fort que l'autre.

    Alcariël était revenue. Je lui disais à voix basse de quoi il en retournait... Mais en crachant enfin ce qu'il avait sur le cœur, le grand citadin me faisait réaliser une chose...

    - Excusez-moi ? " J'avais attendu que Faelwen et le roi vident leur sac face à leur discret arbitre pour qu'une accalmie se crée, mais au contraire, il va toujours plus loin. Alors j'avance d'un pas, sans hausser le ton, vers le bord de la table. Ma voix semble bien faible en comparaison de celles qui viennent de retentir. Tant d'yeux m'intimident un peu. Rien de grave. Je me focalise sur mon vis à vis. " J'ai interrompu les négociations de façon... irréfléchie tout à l'heure et vous avez raison. " Il suffit d'une phrase pour que je me rende compte qu'il m'est possible de soutenir le regard du grand citadin avec simplicité, sans ressentir ni gêne ni peur à présent. " Je n'ai pas réussit à m'expliquer sur le moment. Au vu de l'explication d'Alcariël et des réactions qui s'en sont suivies, je n'avais pas compris que vous aviez pris cela pour une attaque envers vos dieux. Ce n'était pas mon intention. Il vous faudrait vivre un siècle parmi nous pour commencer à comprendre pourquoi nous ne pouvons approcher de votre île d'Holimion et pourquoi nous refusons de nous soumettre à la Reine de Sous-les-eaux. Aussi, sur ce point, il vous faudra juste accepter que nous ne nous soumettrons pas à elle, quel que soit votre point de vue à son sujet. Mais nous ne vous en voulons pas de La révérer et d'accepter ce qu'Elle vous offre. Les puissances qui régissent ce mondent ont toutes une raison d'être et nous Iarin'Dath, avons choisis notre voie parmi Elles. Si vous avez pris mon intervention pour une insulte ou on blasphème, j'en suis désolée. " J'ai repris en regardant Lyorindël cette fois. " De même, la proposition de Faelwën de prendre sa vie n'était pas un piège. Si c'est un acte barbare à vos yeux, ça ne l'est pas aux notre. Elle a tenté de vous tuer, elle a admit son erreur et elle a remis sa vie entre vos mains. Nous n'avons pas l'habitude de faire appel à ce genre d'assemblée silencieuse... Et nous n'en connaissons ni les codes, ni les mœurs. La mort n'est visiblement pas le même drame pour nous que pour vous. Et notre justice est beaucoup plus comme... Comme un conseil de famille, chargé de protéger et d'éduquer. " ai-je fini en cherchant un moyen simple d'expliquer d'où nous venions. Puis je revenais sur le grand citadin. " Le couteau tendu de Faelwen n'était pas plus un gage de guerre que - je le pense - votre proposition de nous mentir. Et pourtant, pour nous, le simple fait que vous demandiez à notre chef de nous mentir sciemment, de fausser nos mémoires, est un acte d'une perversion difficile à expliquer. La nonchalance de votre recours au mensonge, même si elle est bien intentionnée, nous pousse à mettre en doute votre sincérité sur tout le reste. " Il n'y avait toujours aucune menace, aucun agacement dans ma voix. J'essayais de renouer les morceaux de ficelles épars que j'avais repérer, tout en imaginant qu'il devait y en avoir bien d'autres. " Vous dites que nous n'avons pas établie de limite clair, que nous nous drapons dans notre mystère, mais de faite, tout comme vous n'arrivez pas à interpréter nos paroles, nous n'arrivons même pas à imaginer ce que vous pouvez mal comprendre, encore moins ce qu'il est bienvenu de vous proposer ou non comme compensation. Ce n'est pas le rôle d'un chef d'enseigner les traditions et la plupart d'entre nous n'ont jamais eu a expliquer leur façon de penser. Nous réfléchissons et vivons ainsi. C'est tout. Moi-même, je peux seulement vous dire que nous préférons mourir auprès des notre que de risquer un pied sur Holimion pour vivre cinq cycle de plus. Car nous nous dérobons depuis au moins aussi longtemps au regards de la Reine de Sous-les-eaux. Je peux aussi vous dire que nous n'abjurerons pas nos croyances et nos coutumes, mais qu'il n'est pas nécessaire d'embrasser une autre foi pour en respecter les pratiquants. " Mon regard bleu pâle englobait les deux citadins, bien moins impressionnée maintenant que je l'étais quelques heures plus tôt, mais toujours égale, humble. Durant un instant j'imaginais que ma voix fluette en comparaison de la leur me faisait passer pour une enfant, avant de chasser cette idée ridicule. " Quand aucun Aîné ne nous demande de parler lors des assemblées importantes, c'est que notre avis n'est pas requis. Alors nous, Iarin'Dath, nous taisons par humilité et par respect. Je ne voulais pas vous manquer de respect ou envenimer les choses en intervenant pour expliquer ou commenter ce que vous disiez. J'ai réellement eu peur lorsque vous avez parlez d'Holimion. D'autan plus peur que je ne m'y attendais pas. Et quand je me suis reprise, j'ai essayé de me taire à nouveau pour ne pas me laisser reprendre par les émotions difficile que cette assemblée nous demande de gérer. Mais Alcariël est là, alors ça ira maintenant... " Je jetais un regard du côté de ma protectrice, reconnaissante de sa présence et désolée d'avoir craqué plus tôt. Enfin, portée par les murmures de la Sylve, je m'approchais d'un pas de plus, la voix un peu plus hésitante cette fois. " Je ne suis encore que Première et personne n'en a fait la demande, alors j'espère que ce ne sera pas mal pris, mais je peux tenter de vous expliquer en quoi les propositions que vous faites touchent notre mode de vie et ce que vos paroles induisent à nos oreilles. J'essaierai de répondre à vos questions... si vous le souhaitez. "
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeSam 23 Mar 2019 - 2:09


    Ton pouce droit retrace la ligne de tes paupières inférieures, cueillant par la même occasion l’eau qui s’y trouvait toujours piégée. Ton cœur bat toujours la chamade, ton cœur bat d’autant plus vite que celle qui s’était faite le signe de tes espérances brisées s’étaient levé, avait ouvert la bouche, et t’offrait de continuer à vivre un mensonge que tu désespérais de voir devenir réalité. L’espace d’une seconde, elle avait rendu à tes yeux un peu de leur brillance. L’espace d’une seconde tu avais vu le premier pas vers ce que tu désirais… et soudainement ton cœur s’était rétracté.

    Prendre ce qu’il t’était donné de prendre, tu pouvais te le permettre. Attendre ce que l’on ne t’avait pas offert par contre, il te fallait t’en passer. Mais tu entends. Tu entends et surtout tu écoutes.

    - Je n’arrive juste… un regard inquisiteur de Cinnaeth te pousse à faire attention à tes mots, autant que ton état actuel te le permet Je n’arrive juste pas à voir la logique derrière votre peur. Vous devez bien avoir vu mourir certains des vôtres, et vous parliez d’exécuter Faelwen. Même en admettant que La Voilée veuille vous prendre vos Mémoires ; quelle différence entre ça et la mort ? tu te penches légèrement en avant Qu’est-ce que vous entendez par « vous dérober à son regard » ?

    Le visage de la diplomate se détend quelque peu, et son regard par à la recherche de celui de Ma’hëlnoss, et les deux se font discours silencieux. La première est impatiente, la seconde attend que vienne à point ce que les temps lui doivent. La première s’inquiète de ce que les choses ne dégénèrent à nouveau. La seconde semble engoncée dans la même imperturbable confiance en le futur qu’au tout début de la confrontation. Parce qu’il s’agissait bien là d’une confrontation.

    Vous, les Citadins, en savez bien peu même sur les clans partageant avec vous territoires de chasse, de pêche et de cueillette. Vous les Citadins, en savez bien peu sur les Noss de votre propre Protectorat. Et les Noss de votre propre Protectorat ne savent en réalité de vous que le paradoxe entre la pureté de vos intentions et le dévoiement de vos actes et de vos paroles. Car le clan dont vous venez est beaucoup trop grand. Votre famille nucléaire est beaucoup trop vaste. Vous ne savez plus distinguer vérité de tradition. Vous ne savez plus distinguer lègue Divin de légende. Vous ne savez plus d’où vient votre foi. Car comme la leur, votre foi vient de la tradition de clans.

    Protéger. Eduquer. C’étaient là les rôles que la Première des Iarin’Dath attribuait au Conseil des Anciens de son clan en opposition à l’Assemblée silencieuse qui l’avait mise en face des Citadins dont sa Chef avait eu peur. Probablement ne se rendait-elle pas compte de tout ce que le simple fait qu’elle puisse prononcer ces mots prouvait qu’elle avait appris. Probablement ne se rendait-elle pas compte que le simple fait qu’elle puisse prononcer ces mots en toute impunité prouvait qu’elle était en sécurité. Mais ni Ma’hëlnoss ni aucun autre membre du Conseil ne s’en trouverait le moins du monde vexé. Pas plus qu’ils ne se trouveraient vexés d’être pris à parti par un Aran, ou faits adorateurs d’une Déesse vorace.

    S’ils permettaient que l’encre y soit versée, ce n’était pas eux qui tenaient la plume. Cette histoire n’était pas la leur.

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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeSam 23 Mar 2019 - 2:55


    " Pourquoi chercher la logique ou non parlons de croyance et de peur ? " demandais-je sincèrement étonnée. Mais à la suite de ses paroles, je plissais les yeux, concentrée pour essayer de faire comprendre ce point sur lequel j'avais eu l'impression d'être extrêmement claire... sans lui révéler l'existence du gouffre ou du fait que nous transportions chacun tout une lignée de mémoire... Cela aurait été trop dangereux pour nous. " Je ne sais pas si votre curiosité a grand chose à voir avec ce qui nous occupe... C'est un vrai cours de théologie que vous me demandez... " Et la complexité de la tâche me poussait à prendre quelques instants de plus pour trouver un moyen de le simplifier. Encore. Encore... Pour des gens qui n'entendaient pas la Symphonie... " La mort sépare une Mémoire de son enveloppe. Cette Mémoire est libre. Elle a encore toute son expérience, toute sa sagesse et toute sa puissance. Les nôtres souhaitent que leur Mémoire soit confiée à l'Anaëh pour... Et bien pour beaucoup de raisons. La renforcer et protéger les enfants de Kÿria des menaces qui nous échappent par exemple. Et pour un autre devoir de notre clan qu'il ne m'appartient pas de nommer ici. Mais si la Reine de Sous-les-eaux attrape une Mémoire avant qu'elle soit confiée à l'Anaëh et l'entraine dans son royaume, alors la Mémoire... s'endort ? Elle est inutile et seule, séparée de tous les nôtres qui ont rejoint l'Anaëh. Et plus nous sommes remarqués par Elle, plus Elle agit vite. Mourir en ayant attirer son attention de façon aussi violente qu'en allant sur Son île ou en entrant dans un de ses temple reviendrait à ne rien pouvoir faire pour sauvegarder la Mémoire. Elle serait irrémédiablement entrainée Sous-les-eaux, incapable de réaliser la volonté d'une vie et séparer des siens pour l'éternité. " Posant le point final à mon explication, je guettais les réactions des citadins, ne sachant pas si cela pouvait leur paraitre clair... "... Vous comprenez pourquoi le risque est trop grand, pour nous ? "
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeSam 23 Mar 2019 - 16:49


    - Je vois. tu réponds mollement Je suis désolé. J’aurais fait autrement si j’avais su.

    Tu te recules à nouveau, reprenant une position plus naturelle. Tu ne le montres pas, mais la manière de raisonner de la petite t’est pour le moins étrange. Comment aurait-elle pu t’expliquer les raisons pour lesquelles tes mots avaient été déplacés sinon en t’enseignant exactement la même chose ? Ou peut-être pensait-elle que tu te satisfasses de moins. Malheureusement, et c’était autant une qualité qu’un défaut dans ce genre de situations, tu aimais savoir au point d’en ressentir le besoin.

    - Au sein de tous les clans que j’aie connu jusque-là, je n’en avais rencontré aucun qui voie réellement différemment les rôles qu’ont Tari et Kÿria auprès des Souffles des défunts. Pour nous aucun Souffle n’est perdu. Et aucun Souffle bien portant n’est condamné à la solitude. Nos «  Mémoires » profitent d’un monde où la peine n’est plus… et c’est à La Mère qu’il revient d’en choisir parmi elles qui reviendront nourrir son Œuvre. tu soupires Alors… je vais vous paraître radoter… mais quand vous avez parlé d’Holimion, j’ai vraiment cru que c’étaient les rituels des disciples de Tari dont vous vous méfiiez. Et puisque d’entre ces disciples, les plus… disons les plus visibles sont ceux de ma face du peuple… j’ai voulu vous montrer qu’ils ne méritaient pas d’être craints de cette façon. Parmi les peurs que cultivent les peuples, il en est qui n’ont pas de raison d’être. Et qu’il est même libérateur de pouvoir mettre derrière soi. J’ai cru – à tort – que c’était l’une de celles-là. Et dans ce cas-là, certes forcer l’une d’entre vous à voir Holimion aurait été indélicat… mais ultimement, cette peur-là chassée nous nous serions trouvés un peu plus proches. tu lèves les yeux au ciel, un sourire maussade au visage Mais j’imagine qu’effectivement à vouloir vous prouver quoi que ce soit de cette manière – quelles que furent mes intentions – j’ai outrepassé mes prérogatives. Vous n’êtes ni mes sujets ni mes enfants après tout.

    Quant au reste… quant à leur mystérieux caractère… tu voyais d’où il vient maintenant. Donner une voix à tous sur tout, c’est un luxe que peuvent se payer les Cités, car au sein des Cités, le nombre vous autorise les digressions. Au sein des Cités, l’erreur de l’un est aisément rattrapée par l’intervention de l’autre. Votre environnement est sécuritaire, bien plus sécuritaire que celui des clans. Quelque part, les clans vivaient presque l’armée. Chacun possédait son rôle. Chacun n’agissait que lorsque venait son tour, à moins que l’urgence d’une situation ne demande le contraire. Et chez eux, cette organisation s’étendait selon les circonstances jusqu’au droit à la parole.

    - Puis tu jettes un œil vers les jambes de Lyorindel je sais que ça n’a pas grand-chose à voir avec la discussion du moment mais… c’était la peur le lien. La différence entre une peur fondamentale et une méfiance née de faux-savoirs pourquoi vous êtres autant effrayées de ce que Lyorindel ait pu trouver votre campement ? Nous savons plus ou moins où sont les lieux de rassemblement de nombreux clans, que ce soit ici en Alëandir ou dans d’autres Protectorats. Au final, c’est un confort autant pour nous que pour les clans que de pouvoir choisir ou pas de se croiser.

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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeSam 23 Mar 2019 - 20:43


    J'étais revenue au sein du cercle depuis un moment, retrouvant la position qui était mienne plus tôt, debout. Les expressions des uns et des autres me confirmaient que beaucoup avait été dit en mon absence. Et lorsqu'Ungwë vint me le confirmer en me faisant part de certains mots, je faillis rompre cette paix que je me forçais. L'honnêteté des deux concernés quant à cette proposition qui m'horrifiait fit retomber ma colère quelque peu, mais j'apprenais que ce roi était prêt à user de mensonges pour nous corrompre tout en se moquant librement de nos croyances comme si elles n'avaient aucune valeur et ne méritaient pas d'être respectées. Il ne me restait qu'à essayer de deviner comment ces Noss qui nous entouraient pouvaient laisser faire, alors qu'eux mêmes ne partageaient probablement pas l'intégralité de celles des citadins.

    C'est une sorte de fierté qui m'emplit en écoutant les mots d'Ungwë, et ce serait mentir que de dire que la simple mention de l’effet que ma présence avait sur elle ne m’avait pas ému. Elle avait trouvé les quelques mots qui pouvaient faire désamorcer une telle situation, au moins temporairement, et alors qu'elle parlait sans se faire interrompre, petit à petit, le roi qui avait paru presque fou se calmait, pour répondre d'une voix posée qui cherchait à comprendre. Et le miracle se poursuivit alors qu'avec ce petit échange, la future Shaman des Iarin'Dath parvint même à pousser Artiön à s'excuser. Et après avoir accepté ses explications mieux que quiconque n'avait accepté les miennes, il changea légèrement de sujet, revenant sur la méfiance qui avait poussé Faelwen à blesser Lyorindel.

    Alors que la tension continuait de redescendre et que la discussion n'était plus autant en danger d'exploser, je me sentais capable de lui répondre d'une voix que je voulais la plus posée possible, sans aucune agressivité.   « Nous voyageons depuis des cycles à travers l'Anaëh, toute l'Anaëh. Et tous les citadins de l'Anaëh n'ont pas toujours été prêts à cohabiter avec nous, certains conflits laissant des cicatrices que nous n'oublieront jamais. » Avoir fait partie de notre conseil, avoir vécu certains de ces conflits, avoir essayé de protéger mon clan des yeux indiscrets, tout ça faisait tellement partie de moi qu'une fois encore je me demandais si on me comprendrait aussi bien que je le voulais. « Lorsque ceux qu'on ne connait pas commencent à chercher à briser ce secret, nous avons appris à nous méfier. Le secret des emplacements de nos campements temporaires a souvent été décisif dans notre protection et notre survie. Il me semble que l'intention de mes sœurs avant que ce drame ne nous amène là ne survienne était de confirmer qu'on ne nous voulait pas de mal. »
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeSam 23 Mar 2019 - 23:26


    Je ne comprends toujours pas en quoi nous avions l’air de vouloir vous faire du mal. Soupira Aegden. Je ne suis pas stupide, je sais que la méfiance entre nos cultures est bien réelle. Je sais aussi que certain citadins sont bien moins enclins à cohabiter. Mais nous avons tout fait pour ne pas paraître menaçants. Aucun d'entre nous n'a finalement trouvé votre camp. Aucun de nous ne voulait de ce conflit. 

    Il avait beau regretter de ne pas avoir agi. Il avait beau essayer de se convaincre de tout son souffle que si c’était à refaire, il agirait différemment, au fond de lui, haine et colère mises de côté, il savait pertinemment que jamais il n’aurait pu ordonner à ses hommes de lever la main sur les noss, mis à part Faelwen peux être une fois Lyorindel à terre, sans le regretter tout autant qu’il regrettait maintenant son inaction. Il commençait sérieusement à détester les noss, leur comportement et leurs manières incompréhensibles mais ils restaient des elfes avant toutes choses.

    Il en avait vraiment marre de tout ça. Il était fatigué de la discussion qui tournait en boucle. Rien n’avançait. Quand ils semblaient avoir trouvé quelque chose, ils faisaient deux pas en arrière… Même là, alors que tout ce calmait lentement il craignait que le moindre mot ne ravive à nouveau le conflit.

    Pourtant ce n’est pas sur un ton d’agacement, pourtant fréquent chez lui, qu’il avait répondu. C’était sur le ton de l’elfe qui savait que malgré tout, il ne comprendrait pas et qui pourtant posait encore la question.

    Le commandant ne rêvait que d’une chose, c’est que tout ça se termine enfin.
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 12:12


    "Chercher notre campement, préparer un sort à notre insu' et ne répondre à nos questions que par des propos nébuleux, en quoi cela est-il censé inspirer confiance ? Ton ton s'est enflammé un instant, à l'intention du citadin aux cheveux flamboyant... Avant que tu ne repousses ce sentiment. Celui-la même qui arma ton bras. Un étranger aux intentions douteuses, la peur pour les siens... Et l'inexpérience d'une chef. Parfois, il n'en faut pas plus." soupires-tu.

    Devant les Anciens, tu racontas. Devant l'assemblée Noss, tu fis de même. A présent que tu voyais ton acte sous un angle nouveau, il t'était d'autant plus pesant que de ressasser cela. L'erreur était reconnue, la situation décrite... Du moins te sentais-tu quelque peu soutenue par les explications d'Alcariël... Qu'allait-il advenir à présent ?

    Le cuivre de tes yeux s'attarda un instant sur ta cadette. A nouveau elle était intervenue. Mais cette fois... Elle s'était faite entendre, là où tu n'y étais pas parvenu. Dévoilant davantage les vôtres, tout en demeurant à la lisière du secret dont vous étiez les Gardiens. Risqué. Si risqué. Qu'en penserait Lorna ? Malheureusement, votre Shaman n'était pas avec vous. Heureusement, l'initiative de sa Première semblait faire prendre une nouvelle direction aux évènements, du moins à l'état d'esprit du roi taledhel. De même, malgré toi, cela t'avait sortie de ta torpeur salutaire. Malgré toi, tu te sentais espérer, à nouveau. S'ils pouvaient comprendre, voire respecter, peut-être pourrais-tu expier ta faute, sans que les tiens n'aient à en pâtir d'une quelconque manière.

    "Ça va, ça va. fit soudain la voix plus vivace du grand taledhel, que tu te mis à regarder intensément, alors que ses mains appelaient au calme. Les raisons de ton geste tu les as déjà exposées, et qu’on les trouve légitime ou pas, au moins, nous les voyons. Il baissa les yeux un instant. Je pense qu’Aegden et moi étions juste curieux de savoir en quoi la simple présence Citadine – avant que les choses ne s’envenime – vous avait paru menaçante. Son regard se posa sur Alcariël Et de mon côté elle en a bien assez dit pour que je puisse le comprendre. Je connais la patience d’Aegden, et ce sera probablement plus difficile à accepter pour lui qui était sur place… mais que voulez-vous ? Nous en sommes déjà là.
    - En ce cas... Quel est votre sentiment, à présent ? Celui de Lyorindel...?" demandas-tu, tendue malgré toi.
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 13:14


    Lyorindel était resté muet devant le rire d’Artiön. Il ne comprenait pas et s’il avait pu lire l’esprit de son ami il se serait effondré de chagrin. En réalité si Artiön avait eu une chance de sauvé l’esprit de Lyorindel c’était à cet instant. Et il venait de la laisser filer.

    Ce qui l’avait dévasté ce n’était pas tant que sa mère s’en était allée pour rejoindre un clan de sauvages, c’était qu’elle n’avait même pas daigné expliquer pourquoi, elle n’avait prévenu personne. Ni son fils et encore moins son époux. Alors à la mort de son père l’épervier avait supplié le roi pendant des années pour qu’il ne lui assigne pas de mission qui l’éloigne de Daranovar parce qu’il espérait qu’elle allait revenir, ne serait-ce que pour s’expliquer. Jusqu’à ce qu’il arrête d’attendre, las de poser toujours la même question aux miliciens qui s’occupaient de réguler les entrées et sorties de la Cité des Armes. Pourtant, même aujourd’hui, une part de lui attendait encore. Même cette attente qui le détruisait à petit feu il ne la faisait pas pour lui. Lyorindel ne faisait rien pour lui. Ses actes étaient tous motivés par quelqu’un d’autre, ça ne le gênait pas de quitter le conseil et d’être vu par tous comme un enfant qui fait un caprice si ça permettait à Artiön d’obtenir ce qu’il voulait ; peu lui importait si Faelwen s’en sortait avec une tape sur les doigts, tant que les Cités étaient protégées de celle qui l’avait privé de ses jambes.

    Il voulait parler, répondre à chaque parole que disaient les Iarin’Dath mais Artiön lui avait dit de se taire et peu importe ce que le roi lui ordonnait il obéissait. Parce que tout ça n’était pas pour lui. Qui est-ce que vous mémoires protectrices ont sauvé à Uraal ? A Alëandir ? A Ellyrion ? A Eraison ? La tristesse que ses yeux communiquaient alors qu’il parlait à son ami s’était envolée pour être remplacée par la colère qui l’habitait depuis qu’il avait posé le pied ici. Oui pour lui Holimion ou une autre cité, ça ne changeait rien mais encore une fois, ce n’était pas pour lui. Alors lorsque Faelwen demanda son avis il ne tint plus et il parla. Il abandonna sa voix tremblante de colère pour une voix aussi glaciale que les plus hauts piques des Monts du Septentrion.

    « Rentre chez les tiens, je te pardonne. » Il attendit un moment, laissant flotter ses paroles pendant quelques battements de cœur avant de reprendre, plantant dans les yeux de Faelwen son regard éteint. « Si j’apprends que tu as blessé, ou tué, un autre citadin, prie I Emël qu’elle ait pitié de toi car je n’en aurai aucune. Si tu fais à nouveau cette erreur je jure sur Hiril Lothren que je te tirerai moi-même jusqu’à Holimion pour t’y noyer. »
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 14:19


    Cela ne sonnait en rien comme un pardon. Ton être en fut davantage glacé que soulagé. Nul compréhension, seulement un abattement, une fatigue... Où se lovait une rage retenue, bridée. Était-ce le résultat de sa colère, de sa souffrance d'avoir été frappé ? Non. Dans la profondeur de son sentiment, tu ne pouvais croise qu'il s'agissait de ton fait seul. A sa promesse, tu voulus répondre par une question : Se portait-il garant des bonnes intentions de tous les citadins ? Cependant, tu te ravisas : ce n'était ni le lieu, ni le temps. La plaie, qu'elle que soit son origine, avait suinté dans ses propos, à des degrés divers. Objet de sa colère, tu ne pensais pas pouvoir te faire entendre de lui. Pour toi, il était inaccessible. Là n'était pas ton rôle. Silencieuse, tu inclinas la tête à son intension, le visage fermé. Les émotions que tu avais laissé lisibles sur ton visage jusque-là, il s'y était montré indifférent. En cet instant, tu supposais que son être était assourdi, écrasé par ce qu'il gardait en lui. Un danger. Il ne te restait qu'à garder les tiens loin de lui.

    Te tournant vers l'assemblée Noss, tu t'inclinas encore. 'Frères et soeurs...' fut-il soufflé avec respect. Ton coeur battait avec un calme forcé, comme s'il t'était difficile de réaliser. Et c'était le cas. Bien que tu te meuves, tu t'attendais à un nouveau changement soudain à tout instant. Quel changement ? Rien que l'expression de tes inquiétudes qui s'emballaient, face à un dénouement bien trop simple, en demi-teinte. Un faux pardon, une promesse de courroux expéditif... Te projeter ne servait à rien. L'instant. En cette instant, la menace d'Holimion ne pesait plus.

    Tes mires cuivrées s'égarèrent un instant vers le roi taledhel. Tu n'étais pas la mieux placée, tu ne les connaissais en rien... Pourtant tu ne pus retenir ces mots enfuis, aussi sincères que malvenus dans la bouche de celle qui l'avait frappé.

    "Puisse votre ami être apaisé..." soufflas-tu, comme craintive.

    Puis ton regard s'enfuit, se détournant de cette intimité étrangère, préférant plutôt chercher les tiens.
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 16:12


    Tu n’en avais plus le droit. Plus maintenant. Alors tes mains ne sont pas allé chercher Lyorindel. Tu lui as épargné ton contact, te contentant de vainement le couver d’un regard tant saisi qu’attristé. Il a perdu ta confiance, et pour autant que tu saches sa douleur, il ne la retrouvera pas aussi facilement. À tes yeux, sa voix a perdu une grande part, sinon l’intégralité de sa légitimité, mais ses sentiments ne t’en paraissent pas moins réels. Tu ne sais pas exactement ce que ressent Lyorindel, tu ne pourrais pas le décrire, si tant est que tu saches douleur et colère se côtoyer en son sein. Son pardon était un sacrifice plus qu’une délivrance, une punition de plus subie en l’espace de quelques heures.

    - J’espère. Un jour tu donnes à Faelwen de lire sur tes lèvres

    Officiellement elle avait son pardon, mais la situation ne t’était pas plus confortable. Tu n’avais pas envie de lui infliger quelconque sentence qui puisse lui paraître injuste, surtout pas maintenant que vous aviez enfin trouvé une brèche les uns vers les autres… mais de voir Faelwen s’en aller sans avoir rien tiré d’autre de cette soirée que vos pleurs, vos grincements de dents, et ces quelques échanges à bout de nerfs… tu ne pouvais pas t’en contenter. Tu voulais plus. Qu’ils te le reprochent autant qu’ils veulent, tu veux plus. Tu veux qu’elle en sache plus. Et surtout, tu veux toi en savoir plus. Tu aimes comprendre, et tu viens à peine de commencer à comprendre.

    - Faelwen ? tu la rappelles vers toi Je sais que je ne suis plus… pas en position d’exiger quoi que ce soit… elle venait d’être exonérée après tout mais ne vaudrait-il pas que tu restes un temps pour prendre le temps d’échanger avec les Lëandrins ? Après tout, à ce que j’ai cru comprendre vous êtes un clan de nomades… alors même si ce n’est pas votre rôle, je suis sûr que vous pourriez nous apprendre beaucoup sur le fonctionnement des clans… dont le vôtre. tu jettes un coup d’œil à Cinnaeth Et par la même occasion, ce serait l’occasion pour vous d’apprendre quelques pans de culture Citadine, que vous ayez une idée de nos motivations et de notre manière de penser. tu marques une courte pause Que l’on ressorte tous de cette histoire avec des outils pour éviter qu’elle ne se reproduise.

    Tu cherches le regard de Ma’hëlnoss, tu cherches le regard d’Othel,, mais aucune des deux ne semble vouloir t’offrir son soutien. Elles sont toutes deux ailleurs. La Voix concentrée vers les Iarin’Dath, désireuse d’entendre ce qu’ils auraient à y redire plus qu’elle ne trouvait utile de te laisser imaginer la portée de tes paroles. La Rêveuse les yeux entrouverts, perdue dans le vide, plongée dans une profonde transe méditative. Une dérangeante transe méditative.
    Naturellement, ta main se rapproche de ton cœur, tes incisives s’accrochent à un lambeau de lèvre inférieure, et tu te perds. Un instant, un court instant, dans les éternelles présences courant autour de vous, comme s’il y en avait une qui s’était faite plus curieuse. Comme si la Symphonie avait trouvé le pouvoir de te toucher d’une nouvelle manière, et l’avait abandonnée tout aussi vite.

    Ces Chants cruels. Ils menaçaient de te faire subir déception triple.

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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 17:03


    De réponse muette, tu n'en vis aucune, pressée de te détourner plutôt que d'essuyer un énième rejet. Certes, le ton avait changé, mais les plaies étaient encore fraîches. Et la crainte, avec elle. Sortir de tes prérogatives t'y laissait vulnérable.

    Tes paupières papillonnent alors que retentit ton nom, prononcé par une voix qui avait été aussi dédaigneuse et vile qu'elle était à présent embarrassée. Te tournant à nouveau, non sans réserve, vers le taledhel, seules tes oreilles frémirent, en réponse au trouble qui t'assaillit. Quitter les tiens t'étaient toujours odieux et qu'il puisse te le demander, après sa précédente tentative, c'était... Tes lèvres se pincèrent, légèrement. Excuses ou non, redemander cela, après avoir voulu la manipuler à l'insu' des siens, te paraissait d'une audace folle. Comment faire confiance, à présent ?

    Symphonie. Tu y prêtas l'oreille un temps, afin de d'éloigner de ton ressenti, si vif, te concentrant sur l'intérêt d'une telle démarche. La possibilité d'apprendre les uns des autres, pour mieux se comprendre, et éviter une nouvelle erreur, nourrie d'ignorance et de méfiance... Tes mires cherchèrent un instant celles des tiens, puis revinrent vers celles du taledhel. Des bienfaits possibles de cette idée, tu en avais convenu. Ta volonté de comprendre, tu l'avais affirmée. A présent que la tension s'était quelque peut apaisée, n'était-il pas bienvenue que de faire ce geste, plutôt que de clore ce jugement sur un pardon mensonger ? Ce n'est pas à moi d'en décider. Pas seule, en tout cas.

    "Il me faut en discuter avec nos Anciens. dis-tu au bout d'un temps. De tout ceci, ils doivent avoir connaissance, de même que le reste du clan. Après, seulement, cette idée pourra être envisagée."

    Comme il t'était étranges que de prononcer ces mots...
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 18:12


    Rien...

    J'en étais restée figée... Bouche bée...

    Faelwen allait vivre...

    Elle allait vivre...

    Elle allait vivre...

    Sans vraiment entendre ce qu'elle adressait au grand citadin, je le voyais articuler... de l'espoir. Les larmes me sont montés aux yeux, sans violence cette fois. Des larmes de soulagement et de joie portées par un sourire débordant de l’apaisement qui s'était profiler d'un seul coup. Le seul point d'ombre restait Lyorindël, mais je ne m'en apercevrais que bien plus tard en repassant le fil mouvementé des souvenirs de la soirée.

    Alors que le grand Citadin et Faelwen échangeaient encore quelques futures promesses de rapprochement, je me portais à leur niveau. Ce n'était pas dans mes devoirs habituels, mais au point ou nous en étions, il me semblait important de communiquer ce que je savais, et le bonheur me donnait des ailes pour m'adresser à ma sœur de sang.

    - Alcariël et moi rapporterons aux Anciens ce qui s'est passé ce soir. Tu as ton propre voyage à continuer. " Parler, échanger et comprendre, non avec les Cités mais avec chaque clan de la région. Et elle avait la chance de les avoir ce soir à porter demain pour qu'ils lui indique la marche a suivre. Puis, avec la même simplicité radieuse, elle se tourna vers le grand guérisseur. " Si vous voulez échanger, est-ce que vous trouveriez dangereux que notre clan s'établisse dans ce protectorat pour quelques temps ? Mon maître et moi voulions consulter l'Estel... Je ne peux garantir quoi que ce soit des choix de nos Anciens, mais j'aimerai autant pouvoir leur dire où en est factuellement notre marge de manœuvre.
    - Ungwë. " Le nom fut prononcé avec fermeté. Puis le ton de Faelwen s'est nuancé tandis qu'elle posait une main sur l'épaule de la Première. " Tes suggestions sont les bienvenues, ma sœur, mais nous n'avons pas à nous précipiter. Je n'agirai pas sans en avoir discuté avec les Anciens et notre Shaman.

    Avec douceur, mais fermeté, je repoussais la main infantilisante de Faelwen et pour la première fois de ma vie, je refusais de baisser les yeux. Mes iris pâles vinrent chercher les sienne avec respect, mais il ne s'y lovait plus la soumission craintive que je lui offrais habituellement. Le point de mon sternum où avait fleurit l'énorme bleu quelques heures plus tôt se rappela à mon bon souvenir, mais il n'y avait pas de crainte à avoir.

    - Pourtant les Anciens ont déjà rendu leur verdict. Un verdict te demandant d'apprendre auprès des autres Noss, qui ne concernait pas Lyorindël et qui n'est en rien remis en cause par les évènements de ce soir. Lorna m'a permis de quitter le camp pour toi, mais surtout parce que j'avais besoin de savoir si nous avions causé la mort de cet homme. " Mes yeux dévièrent un instant sur le visage de Lyorindël. Ma voix était fluide, sans crainte ni honte ni désire de cacher cette vérité aux oreilles qui me semblaient soudain toutes bienveillantes. " J'étais prête à racheter notre erreur auprès de lui de toute les manières possibles, pour que les nôtres puissent encore parcourir l'OEuvre à la suite de Ceux-qui-Guident. Comme il en a toujours été durant ces derniers Cycles. Alors prend le temps qu'il te faut pour agir, il n'a jamais été question d'autre chose. Mais les questions que j'ai posées n'étaient en rien des suggestions. Nous avons besoin de savoir ce qui serait considérer ou non comme une menace par les elfes de pierre et j'apporterai à notre Shaman les réponses qu'elle attend. " Sur les dernières phrases, j'avais peu à peu quitté le visage de notre chef pour regarder celui du Chef des Cités. Attendant qu'il me donne, si ce n'était une parole ou une promesse, au moins une impression sur ce qu'il convenait de faire.
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 20:41


    - Je n’ai aucune objection à ce que vous vous installiez pour quelques temps. tu parcours l’assemblée du regard jusqu’à trouver celui de Ma’hëlnoss Si les autres clans n’y voient pas non plus d’objection, sentez-vous en donc libre.

    La Voix hoche cérémonieusement de la tête, donnant silencieusement son approbation, imitée de manière moins appuyée par les autres membres présents. C’est Othel finalement, les yeux enfin rouverts, qui serait la seule à faire démonstration de la moindre froideur à cette idée, ou du moins en donnait-elle l’apparence, la taciturne Rêveuse.

    - Juste tu souris timidement … la prochaine fois que des éclaireurs s’approchent, ne soyez pas trop durs avec eux. Quant à Faelwen…

    - C’est auprès de nous à présent qu’est sa place. La Voix entame, d’une autoritaire douceur Nous nous efforcerons de lui enseigner les usages des clans de ces territoires de la même manière que nous serons honorés de l’apprendre elle, et vous à travers elle. Il n’est pas de notre ressort que de revenir sur la décision de vos anciens, ainsi, puisque l’enseignement de Faelwen est aussi temporaire exil, nous tenons à ce que malgré votre proximité, elle reste auprès de nous plutôt qu’auprès de vous jusqu’à ce que nous ne la jugions prête… ou que vous nous rapportiez vos Anciens avoir mis fin à sa peine.

    - Souvenez-vous dès à présent, quelles colères, tristesses, sursauts de joie, espoirs et déceptions ont été les vôtres aujourd’hui. la voix de Rêveuse se soulève enfin Souvenez-vous des yeux qui se sont posés sur vous, des lèvres qui vous ont nommées, que ce soit pour vous bénir ou vous maudire. Souvenez-vous des Chants de l’un, et de l’autre. Othel se lève, menton haut Et sachez que le verdict rendu par le Groupe n’est jamais qu’une fondation.

    - Bâtissez maintenant. Tant d’efforts ne sauraient avoir été faits en vain.

    Par mimétisme, tu te retrouves debout de plein pied. Les membres du Conseil se sont levés l’un après l’autre, certains s’étant placés derrière leur siège de fortune, d’autres ayant même rejoint les côtés des Deux de la Peth’Idren. Et ceux-là, ils ont appelé Faelwen. Les autres, ils se sont placés à l’opposé, en deux groupes. L’un vous invitant vous, Citadins, l’autre semblant s’adresser aux deux filles Iarin’Dath.

    - Alors ? Pelineln s’amuse de votre immobilité Si vous n’aviez pas compris, quand elle dit ça, c’est qu’on a enfin fini par faire quelque chose de vos crânes de Mynnark et que vous pouvez saluer l’assistance et retourner vaquer à vos occupations. Enfin, à moins que vous n’ayez quelque chose à rajouter, mais ce serait dommage au point où on en est que vous gâchiez tout maintenant. le visage ridé se peint d’un sourire mutin Quitte à tout gâcher, autant que vous le fassiez plus tard, qu’on ait le temps de savourer l’instant, au moins un peu.

    Tu recules d’un pas, adresse du menton un geste que tu n’es toi-même pas certain de savoir remerciement ou salutation à chacun des Ornedhels sur lesquels tes yeux se posent, et puis ton regard croise celui de Lyorindel. Et tu feins de ne pas t’en trouver affecté. Tu essaies du moins. Tes sclères miroitent un instant, puis tes paupières papillonnent, et pupilles et iris reprennent leur place. Tu bombes légèrement la poitrine, tu t’efforces de ne pas céder. Quitte à ce que lui soit déçu, il était hors de question que tu lui fasses en plus porter le poids de tes propres affects. Maintenant n’est pas le mom…

    - Veuillez m’excuser… ton oreille se soulève en réponse à un craquement de branche et à un discret gazouilli Vìrin – ma partenaire Faïra – a dû revenir. Ne faites pas attention à moi, je m’en occupe.

    Tu t’écartes, à reculons d’abord, lentement d’abord, et puis dès que les premières branches basses et racines hautes se seront présentées en cache-misère, ton pas s’est accéléré, s’est fait frontal, s’est fait course, s’est fait course folle. Tes yeux se ferment, tu cours en regardant à peine devant toi. Tu ne fais plus confiance qu’aux pulsations du vivant, à la guidance de la sylve, et au bruissement qui t’accompagne. Ta partenaire est là. Dans un trot soutenu elle t’accompagne, elle t’épaule, elle se prépare à te recueillir contre elle quand viendrait l’inévitable moment où…
    Un faux pas, tu es déséquilibré, tu tombes, face contre la masse chaude qu’est la gigantesque féline. Et tu te recroquevilles contre elle, et tu fonds. Tu fonds enfin en larmes. Epuisé. Coupable devant I Ëmel d’avoir livré le Souffle d’un elfe sous ta protection à la rancune. Tu as failli. Plusieurs fois. Tu as manqué d’en emporter d’autres dans ta chute. Plusieurs fois. Tes erreurs coûtent cher à Lyorindel, et le pire, c’est que tu devrais t’estimer heureux qu’il soit le seul.

    La Caëngal se love contre toi, t’offrant le réconfort de sa langue râpeuse… comme s’il ne suffisait que de cela. Tu aurais aimé qu’il ne suffise que de cela.

    Pourquoi fallait-il qu’être le Roi des Elfes soit si difficile ?

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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeLun 25 Mar 2019 - 19:56


    Enfin. Ils touchaient au but. C’était enfin terminé…ou presque. Après une nuit quasi entière. Une interminable nuit de discutions houleuses. Ils en voyaient la fin !

    Le verdict avait enfin été donné. Et cette fois il n’y avait pas de pleurs, pas de cris. Ou alors ils étaient encore bien assez muets pour laisser un peu de place au soulagement. Soulagement pourtant teinté d’amertume à voir l’état des deux autres citadins…

    Aegden voulu dire un mot où deux à Lyorindel, puis se retint finalement. D’Artiön et de lui, c’est lui qui avait le plus l’air troublé. Le pauvre diplomate fixait le vide sans rien dire depuis qu’il avait ‘’pardonné’’ à Faelwen. C’était évident que les mots lui avaient énormément coutés. Aegden n’aurait rien pu lui dire de franchement utile…

    La voix de la vieille noss qui s’était énervée tout à l’heure coupa court à ses pensées. Dans un autre contexte, le jeune elfe se serait probablement agacé de la manière un peu trop libre de parler de la femme. Là pourtant il se contenta d’hausser mentalement les épaules et de se lever à son tour.
    Quelques membres du conseil firent des signes dans leur direction après s’être regroupé près de celles qui avaient modéré l’assemblée. Ils voulaient sans doute juste sociabiliser un peu, histoire d’enterrer la hache de guerre pour de bon.

    Non loin, Artiön eut l’air de réagir à un bruit que sans doute peu de gens avaient entendu. Aegden haussa un sourcil en l’observant partir à reculons, puis un peu plus vite avant qu’il ne disparaisse entre les arbres.
    Du peu qu’il connaissait l’Aran, il ne l’avait jamais fuir ainsi. Car c’était une fuite, Aegden n’en doutait pas une seconde.

    L’elfe fixa tour à tour le groupe qui l’avait invité à venir discuter, et le couvert des arbres où avait brusquement disparu le grand elfe. Hésitation de quelques instants. Devait-il rejoindre les uns et laisser l’autre tranquille ? Au contraire, ne valait-il mieux pas chercher à comprendre ce qui n’allait pas avant de finalement revenir et pouvoir considérer une fois pour toute que tout était bel et bien terminé ?

    De toute façon il n’avait jamais été très bon dans l’art de la  conversation…

    Un soupir, un regard désolé vers le noss qui leur avait fait signe. Il reviendrait. Peux être même ne reviendrait-il pas seul.
    Une fois certain que le message était passé, il se mit à suivre les pas de l’Aran. Sans courir. Il n’avait pas l’intention de jouer le rôle d’un importun poursuivant auprès du grand elfe. D’ailleurs, celui-ci n’aurait qu’un mot à dire pour qu’il s’en retourne.

    Il ne s’approcha pas beaucoup lorsque le grand elfe fut à nouveau en vue. Il préférait rester en retrait et attendre la réaction de l'autre elfe.

    -Artiön ? Ça va aller ? Fit-il à mis voix.

    Il n’était pas stupide, il savait très bien la réponse qu’il obtiendrait. Mais quand on n’avait aucune idée de comment aborder quelqu’un dans ce genre de situation, on faisait comme on pouvait…
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeMar 26 Mar 2019 - 15:56


    Tout venait de changer, comment était-ce possible ? Je clignai des yeux plusieurs fois en rapide succession, comme si ça allait me réveiller d’un rêve trop… beau ? Non, c’était vrai, celui qui avait souffert de cette altercation venait de laisser tomber sa vengeance, en apparence du moins. Je m’étais préparée à quelque chose de plus terrible que je ne pouvais l’imaginer, et le poids auquel j’avais eu le temps de m’habituer disparut si vite que je manquai d’être déstabilisée. Heureusement mes jambes ne fléchirent pas, mais j’aurais certainement préféré être assise. Un très léger sourire brisa la neutralité de mon expression.

    Je ne pensais pas le pardon de Lyorindel honnête, et je craignais moins ses paroles dures que ce qu’il pensait vraiment, résistant à peine à associer ce pardon surprenant avec cette nouvelle demande du roi des Taledhels pour les transformer en un complot duquel je devais me méfier. Mais Ungwë était convaincue, et elle avait été si importante pour arriver à un tel résultat que je ne pouvais pas aller contre elle, pas maintenant, et son grand sourire était le meilleur des arguments. Et même lorsque Faelwen s’opposa à ses mots, je la vis plus forte qu’elle ne l’avait jamais été lorsqu’elle lui répondit en exprimant à nouveau l’intention des anciens. Elle avait déjà intégré les premières leçons de toute cette situation, et elle continuait d’essayer – avec succès – de tirer le maximum de bénéfices de ce que nous avions dû vivre.

    Je me permis finalement de me rapprocher de mes deux sœurs Iarin’Dath. Avec une certaine réticence d’abord, n’osant pas regarder franchement Faelwen dans les yeux après tout ce que j’avais pu dire, ou penser, mais cette réticence disparut alors que les mots d’Ungwë de quelques ennéades plus tôt résonnaient dans mon esprit. L’une d’entre nous aurait pu nous être enlevée en ce jour, et cette éventualité avait été atroce alors que je m’y étais préparée seule pendant de longs moments, mais Faelwen allait vivre et il n’y aurait pas de séparation définitive. Au lieu de leur parler, je les étreignis toutes deux d’une longue étreinte, laissant une vague d’émotions retenues jusque là m’envahir silencieusement. Puis, je brisai le contact, et ne sachant pas trop comment m’adresser individuellement à celle que je pensais toujours ma chef, je lui souris simplement, avant de rester plantée là sans idée de ce qui suivrait.

    Il fallait que je rentre chez les Iarin’Dath avec Ungwë, sûrement, mais tout ce cérémonial autour de nous ne m’inspirait rien du tout et j’étais complètement perdue. Et surtout, maintenant que le danger était passé, il était temps que je m'isole et que je redevienne entière, que je laisse ce crâne me rendre tout ce que je lui avais confié.
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeMer 27 Mar 2019 - 15:29


    Ta salive est aussi pâteuse que si tu y avais mêlé de la farine, tes yeux te brûlent, et la peau de ton visage tout entier te semble à la fois trempée et extrêmement sèche. Mais le fort de la tempête est passé. Tu respires toujours fort, tu sanglotes encore, mais tes esprits te reviennent… plus ou moins. Tes mains cherchent le réconfort de la féline sur laquelle tu as trouvé appui, la massant pour te réconforter toi-même comme le ferait un chaton à la tétée. Tour à tour du bout de son museau où à grands coups de langue, Vìrin cherche à te rassurer, se faisant pour toi un pilier comme tu ne l’aurais accepté que de trop peu d’elfes.

    Ton front trouve l’encolure de la bête et s’y creuse une place douillette, alors qu’épuisé par l’ascenseur émotionnel, tu flottes, quelque part entre l’éveil et le sommeil. Et tu oublies le reste du monde. Tu essaies péniblement de te recentrer, concentré sur ta propre erratique respiration plutôt que sur ton environnement, faisant confiance à ta partenaire pour être tes yeux, ton nez et tes oreilles. Ainsi l’irruption d’Aegden dans ton sanctuaire de quiétude improvisé, ce n’est pas le timbre de sa voix qui te la fit remarquer, mais le grognement de ta protectrice.
    Le son guttural t’arrache à ton assoupissement, et tes yeux plus fins encore qu’à leur habitude cherchent la direction de son regard. Voir le Mainyth te tire un profond soupir, après lequel tu t’efforces machinalement d’essuyer l’eau couvrant ton visage. Ton dos trouve appui contre le flanc de la bête, et dès qu’à travers la buée les traits d’Aegden te sont un peu plus distincts, tu t’attèles à relaxer ton accompagnatrice.

    Vìrin se calme, range ses crocs et t’offre plutôt le contact de son museau contre ta tempe. Ton attention à toi par contre, se reporte sur Aegden, incertain de savoir si tu es heureux ou ennuyé de le savoir ici, faisant face à l’une, sinon ta facette la plus vulnérable.

    - Tu ne devrais pas avoir à me voir comme ça. tu mordilles l’intérieur de ta joue, mais ton regard ne fuit pas celui du lancier En tant qu’Aran je devrais avoir mieux à faire que de craquer au premier véritable obstacle venu.

    Tu souris, déçu par toi-même, et tu ramènes tes genoux contre ton torse, t’en servant comme support pour poser tes bras. Tu n’arraches finalement ton regard à celui du roux que pour lui désigner du menton l’espace restant contre le flanc de Vìrin à ta droite.

    - Mais quitte à ce que tu sois venu, ne reste pas debout comme ça. Assieds-toi tranquillement. Vìrin est très affectueuse une fois mise en confiance.

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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeJeu 28 Mar 2019 - 23:10

    Tu aurais pu t'inquiéter. Tu aurais pu te hérisser de voir la Première s'affirmer à tes dépends. Tu aurais pu, oui... Et retomber dans ce travers dans lequel tu t'étais enfermée. A cela, tu préféras l'étreinte de la fatigue, qui émoussa ton sentiment, te laissant simplement à l'écoute. Etrange espoir que celui-ci, qui te gardait loin des tiens, seule au milieu d'étranger... Malgré-toi, ta joie s'en trouvait mitigée. Rapporter le savoir que tu en tirerais aux tiens... Ton devoir. Derrière lequel tu t'étais si souvent retranchée. Mais, à ne plus le laisser seul maître de tes émotions, il te fallait aussi souffrir ce revers : celui de sentiments égoïstes, et on ne peut plus toi. Au regard déterminé de ta cadette, le cuivre de tes yeux ne s'oppose en rien, laissant seulement voir comme tu te sens perdue.

    A l'acceptation du taledhel succède l'intervention des Noss assemblées. Bien que tu t'inclines face à leur décision, tu ne peux empêcher ton coeur d'être atteint par ce mot : exil. Devoir est le mot derrière lequel tu l'avais caché. A présent, cette échappée même t'était refusée. Au vu des évènements à venir, ta tristesse te passerait... Sans doute. Tu en avais le vague espoir. Voici les fondations de mon isolement... Cesse. Cesse de creuser encore ! Tu ne le peux, pas tout à fait. Tu sers les poings d'autant, que de te sentir la sensibilité d'une enfant, qui te rendit aveugle au départ des deux taledhels. Cette même sensibilité qui te prit à la gorge quand les bras de ton aînée t'enlacèrent. Brusquement, tu avais on ne peut plus conscience de son expérience. Plusieurs siècles vous séparaient. Elle était revenue du Linoïn. Comment pouvais-tu espérer... ? Oser, lâcher prise, oser, lâcher les larmes qui à nouveau assaillaient tes paupières. Misérable, tu n'y parvins pas, lui rendant son contact sans totalement te laisser aller. C'était trop, trop vite, trop soudain. Ton cœur ne parvenait pas à trancher, entre la tristesse, la joie, et la crainte. Cette dernière, tu ne la laisserais plus te dominer. Cependant, elle parvenait encore à te miner.

    Tout aussi vite, tu te retrouvas à nouveau seule, toi, face aux regards bienveillants des tiens. Tes oreilles en frémirent, tes paupières papillonnèrent pour cacher l'embarras que ne contint en rien la légère teinte rosée de tes pommettes.

    "Prenez soin de vous. Des nôtres. De Ba... De mon père." soufflas-tu, contrite et émue.

    Une dernière vaine esquive, avant que tu ne perdes complètement pied, seule, entourée d'étrangers. Comme il te semblait que ton destin t'échappait... Pour le mieux peut-être, au vu de là où t'avais mener tes croyances. Pourtant, tu ne parvenais pas non plus à ne pas ressentir cette honte, celle de ne pas avoir été à la hauteur. D'avoir failli.

    Si rien n'était dit, tu t'en irais, leur étreignant seulement les mains, avant de rejoindre ces Noss inconnues qui t'attendaient. Où était cette prestance que t'avais conférée ton lâcher prise, cet abandon en toi même ? Envolée. Ne laissant qu'une bien jeune ornedhel aux prises avec les conséquences de son erreur.
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeVen 29 Mar 2019 - 0:22


    Enlacée par ma protectrice de ce soir, je souriais, émue. Étreignant celle que nous aurions pu perdre, je la soutenais sans rien attendre en retour. Elle n'était toujours pas là, elle survivait, mais ça, je m'en était enfin aperçu et je ne l'oublierai pas. Je ne pouvais qu'espérer qu'elle trouve à nouveau sa voie.

    Les Taledhels s'étaient dispersés. Faelwen s'éloignait. La session touchait à sa fin.

    La fin la plus heureuse qui soit...

    Je me tournais une nouvelle fois vers Alcariel pour l'enlacer, comme l'enfant que j'étais. L'enfant que j'avais encore le droit d'être... Encore un peu. Des bribes d'images et de sons précis repassaient sous mes yeux. Je me sentais si bien que j'aurais voulu poussé tout de suite la folie jusqu'à entrer dans la cité de pierre pour aller dormir au pied de l'Estel... Mais Lorna se rongeait les sang à l'heure qu'il était. Par la mère... Et Tuo ! ... Il allait me tuer... Et j'en souriais de plus belle.

    - Rentrons, d'accord ? " lui soufflais-je à l'oreille avant de retomber sur mes talons. D'un sourire aussi éblouissant que la lune qui nous avait tenus compagnie, je m'emparais de sa main... Et tombait soudain sur cette forme solitaire au milieu du cercle qui se désagrégeait. Je m'arrêtais. Pétrifiée.

    Seul, au milieu de tous. Assit. Muet. Bâillonné par la pression qui s'était abattu sur tous. Blessé. Une longue ombre s'étendait à ses pieds et me cachait les contours précis de son visage.

    Mon sourire avait disparu. Je regardais Alcariel un bref instant, cherchant un conseil, un avis, le partage d'une compassion même légère. ... Son clan était vraiment parti sans lui... Enfin les deux hommes qui s'étaient le plus comporté comme son clan... Les guérisseurs restaient silencieux. Plus loin une femme ne le regardait même pas vraiment, semblant circonspecte. Les cités étaient-elles donc à ce point solitaires et dépourvues de liens ? Ma main quitta celle d'Alcariel, lui demandant pardon du regard.

    J'avais conscience que ça n'arrangerait surement pas les choses... Peut-être que ça les empirerait... Peut-être que je me ferai juste insultée... Mais une main tendue vaut bien les risques.

    J'approchais de Lyorindël, aussi circonspecte qu'un lapin qui pointe le nez hors de son trou. Je ne savais même pas vraiment ce que je pourrais dire... ou faire... faire... Je m'arrêtais à mis distance et mon pouce caressa le bois de mon anneau d'apprentie, glissant sur les gravures, tournant la petite chose, mes yeux et mon esprit glissèrent sous le sol le long des herbes printanières de la clairière sauvage. Mes yeux demandèrent, tournèrent, interrogèrent, jusqu'à trouver une volontaire. Juste là, petite plante grimpante loin de tout support. Une graine condamnée à ne pas éclore et qui dresserait sa petite voix. Je tendais la main, profitant des derniers rayons lunaires, et une longue tige glissa pour s'enrouler autour d'un pied de bois, remonter discrètement jusqu'à hauteur de taille, puis s'incliner pour venir délivrer une grappe de larges corolles blanches aux cœurs d'un rouge violacé sous le regard absent du Citadin.

    S'il tournait la tête, je lui sourirai. Sinon, Alcariël devait désespérer de nous voir rentrer auprès des nôtres...
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeVen 29 Mar 2019 - 9:27


    Lyorindel était resté assis, il ne pouvait pas vraiment se lever mais même s’il avait pu il ne l’aurait pas fait. Il n’avait plus la volonté de faire quoi que ce soit. C’était fini. Il avait décidé de la pardonner… comme s’il en était réellement capable. Une part de lui ne pouvait s’empêcher de rire nerveusement, un rire amer, devant cette résolution : il avait laissé Faelwen partir, il avait laissé celle qui allait recommencer en liberté, libre de nuire à qui bon lui semblait. Mais ce n’était pas grave n’est-ce pas ? Si ça l’était. Il avait beau se le répéter tant et plus ça ne changeait rien, le fardeau qui pesait sur ses épaules s’était alourdi mais il ferait ce qu’il pourrait pour continuer à le porter, parce que ce n’était pas pour lui qu’il le faisait, comme pour tout le reste. Il ne savait pas vraiment ce qu’il allait bien pouvoir faire après ce conseil, peut-être qu’il irait voir Artiön… pour lui dire quoi ? L’épervier n’en avait aucune idée. A quoi bon ? C’était fini. Il avait fait un pas de plus vers l’abysse et il gardait ses yeux résolument fermés ; il ne voulait pas regarder s’il était loin ou non du précipice, il avait peut-être déjà un pied dans le vide mais au moins une mort avait été évité. A quel prix ? Est-ce que ce dernier était trop élevé si ça permettait de sauver une vie ? Et quelle vie…

    Un sourire sardonique passa sur ses lèvres. Elles étaient belles les noss à parler de Kÿria et de leur lien privilégié avec l’Anaëh, pourtant c’étaient elles qui avaient menacé de tuer leur chef à la moindre difficulté. Tous plus hypocrites les uns que les autres, cette bande de sauvage. Lyorindel regardait la paume de sa main, il aurait pu se saisir du couteau que Faelwen lui avait tendu pour se venger. Il aurait pu. Et peut-être qu’il aurait dû. Il secoua lentement la tête, il voulait se sortir cette idée de son esprit torturé mais c’était si tentant… non, ça n’aurait rien arrangé. De toute façon c’était trop tard. Ça aurait été satisfaisant, il en était certain mais en faisant ça il se serait abaissé à son niveau.

    Puis son cerveau se mit à rejouer ce souvenir en y ajoutant une touche sanglante, plusieurs même. « Qu’I Emël me pardonne… » il avait à peine soufflé ces mots, luttant contre l’envie impérieuse de refermer le poing, de s’emparer de sa vengeance. Il ne l’assouvirait pas tout de suite évidemment mais il avait tant envie de le faire. L’appel d’Hiril Lothren était si doux, son chant si convainquant. Ses doigts se replièrent lentement sur eux-mêmes mais il ne forma pas complétement son poing en voyant la fleur blanche qui venait de s’y poser. Il sentit rapidement la magie et tourna la tête vers l’origine du sort. Son regard vide se combla vite de la tristesse et de la douleur qui déchirait Lyorindel en voyant le sourire de l’enfant. Pourquoi I Mîngely a jugé bon de faire de toi une sauvage ? Si seulement tu avais été une taledhelle… Pourquoi est-ce que faut que tu compliques tout ?...

    Il détourna le regard vers sa paume et avec un effort surhumain il se força à tendre les doigts alors que les corolles s’étaient pliées sous ses doigts crispés. Il se mit à utiliser sa magie à son tour : un monarque ambré se cristallisa derrière la fleur blanche avant de sauter dessus puis de battre à nouveau des ailes pour rejoindre Ungwë.
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeVen 29 Mar 2019 - 12:21


    La douleur. La tristesse. C'était dur, mais je m'y attendais.

    La magie en revanche, je ne m'y attendais pas.

    Croyant d'abord à un hasard, un signe d'apaisement guidé par la Mère, je souriais un peu plus, le cœur allégé en apercevant l'éclat orangé aux extrémités noires. Il n'avait aucune raison d'être là, ce petit prince d'ambre, mais il rappelait le geste auquel j'avais tenté de faire un échos ici.

    Je n'ai compris de quoi il s'agissait réellement que lorsque la petite créature voleta directement dans ma direction. Chaotique et silencieux. Il gardait un cap précis malgré les mouvements erratiques propre à ces ailes démesurées pour son abdomen d'insecte. Un fine présence magique le nimbait. Cette fois c'est à Lyorindël que je souriais de plus belle sous l’œil des soigneurs amplis d'incompréhension. Je me tournais même un instant vers Alcariël avant de me baisser.

    Toujours à trois longs pas de lui, sans chercher à m'approcher plus ou à engager une véritable discussion, je m'asseyais... Non, je me décalais d'abord d'un pas, in extremis pour ne pas écraser une pousse d'aubépine et m'asseyais en tailleur sur le sol. Mon attention était tout acquise au citadin, mes oreilles ne pouvaient mentir même si mes yeux ne le fixaient pas. J'attendrais seulement que son clan soit de retour. D'après ce que le chef-guérisseur avait dit, ils ne devraient pas être bien long.
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    MessageSujet: Re: [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire   [MdO2019] N’empêche, si ça s’infecte, on peut en mourir, j’vous ferais dire - Page 3 I_icon_minitimeVen 29 Mar 2019 - 18:31


    Aegden fixa la faïra à partir du moment où elle se mit à grogner. Il ne fit pas le moindre mouvement, voulant montrer à la créature qu’il n’était pas une menace pour elle et son compagnon. Il n’avait largement pas envie de recevoir un coup de griffe, alors c’était hors de question qu’il s’approche. Seule la proposition d’Artiön lui fit reporter son attention sur autre chose.

    -Je crois que je suis déjà resté assis un peu trop longtemps ce soir.
    Répondit-il simplement avec un très fin sourire.

    Ledit sourire s’effaça aussitôt qu’il fut apparu, alors que le reste de ses paroles allaient devenir plus sérieuse qu’une simple moitié de plaisanterie.

    Effectivement, voir l’elfe d’habitude aussi droit que fort, dans un tel état avait quelque chose de déroutant, d’effrayant peux être même. Si même lui, l’Aran, se retrouvait submergé pas ces émotions, comment feraient-ils, les autres, pour y résister ?

    Et puis venait l’évidence. Il était comme eux tous. Tous les elfes avaient leurs failles, leurs doutes. Le tout c’était de surpasser celles-ci. Et si seul c’était trop dur, de l’aide existerait forcément. Il y aurait toujours une main tendue quelque part. C’était en ça qu’ils étaient ce qu’ils étaient : des elfes, et non de simple pantins de bois. 

    Artiön n’avait pas plus qu’un autre à regretter ses larmes. Certes, dans certains contextes, en tant que leader il valait mieux qu’il ne montre rien. Mais là…Là ça n’était pas le cas. Là tout était fini. Tout le monde pouvait laisser libre cours à ses sentiments. Peine, joie , soulagement, peux importe.

    -Pour le reste, ne te jette pas la pierre. C’est moi qui suis venu te chercher après tout. Il haussa les épaules avant de continuer, La journée a été particulièrement intense pour nous tous. Cette nuit aussi. Que tu sois Aran, Mainyth ou ce que tu veux, il n’y a rien de mal à ‘’craquer’’, comme tu dis, vu la tension accumulée pendant ce fichu conseil.  Le tout c’est de remettre les bonnes choses en questions. Ne pas se faire du mal inutilement.
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