Le Drôle de Siège - Le siège commence.

Cinquième ennéade de Verimios de l’an 15.

Kerath regardait les remparts de Sol’Dorn depuis le sa tente de commandement dans le camp nord. La ville se découpait sur le lever de soleil et le général se mit à inspecter le camp et les travaux extérieurs. Le camp en lui-même était positionné à quelques centaines de mètres des remparts de la ville et ses faubourgs n’avaient pas été récupérés par les défenseurs pour améliorer les défenses, ils n’avaient pas eu le temps ; avec deux ennéades et demi de voyage au lieu des trois et quelques nécessaires pour arriver du Puy jusqu’à Sol’Dorn, lorsque le conseil théocratique avaient appris la nouvelle c’était déjà trop tard, l’armée était presque à leur porte.

Les eldéens n’avaient pas perdu de temps et avaient commencé à monter le camp une fois arrivé, en début d’après-midi. Ce premier camp avait une forme rectangulaire de quatre-cent vingt-cinq mètres de large pour trois-cent cinq mètres de long sur la berge Est de l’Oliya. Les premières heures furent consacrées à l’érection des palissades encerclant le camp puis l’armée se divisa pour construire les greniers et autres entrepôts qui allaient être nécessaire pour stocker le ravitaillement qui remontait le fleuve. Ce n’était pas un camp défensif, il n’avait pas les défenses du prochain qui allait être construit au nord ni la place prévue pour abriter la grosse majorité des troupes présentes.

Le camp nord au contraire, construit le lendemain, était une petite forteresse surélevée de trois mètres par rapport au niveau du sol grâce aux travaux de terrassement, on ne remerciera jamais assez les élémentalistes, et le sommet de cette digue formait un chemin de ronde. Plus petit que le premier il était cependant organisé seulement pour la défense, abritant huit mille des seize mille soldats présents. Juste derrière le chemin de ronde dix-huit mètres étaient laissé vides pour laisser les unités circuler en formation en cas d’attaque et les angles du camp étaient arrondis pour que chaque défenseur ait un petit angle à surveiller. Le lendemain des tours furent érigées sur la digue tous les cinquante mètres, des créneaux furent ajoutés aux parapets et des vantaux furent ajoutés aux portes ; portes au nombre de quatre qui permettaient de sortir du camp sans tomber dans les fossés qui se trouvait au pied de la digue, les fossés en question étant remplis de pieux en bois, taillés et durcis.

Avec un camp au sud possédant l’infrastructure nécessaire pour alimenter en vivre et en équipement les deux osts et un au nord pour s’assurer que la ligne d’approvisionnement terrestre n’était plus menacée par les assiégés il fut temps d’en construire un troisième à l’ouest de l’Oliya, dans les plaines de Valmar, pour compléter l’encerclement de Sol’Dorn. Ce dernier n’était pas aussi grand que le camp sud ni aussi fortifié que le camp nord, c’était un juste milieu entre les deux et lorsqu’il fut terminé le siège pouvait enfin commencer. A ce moment-là le Second Ost monta ses machines de siège bien en vue des défenseurs tout en restant hors de portée et commença à construire des tranchées de siège et des camps secondaires pour s’assurer que rien n’entrait ni ne sortait de la ville sans être autorisé par les officiers supérieurs et les triumvirs. Et puis ça faisait quand même plus sérieux, ça aiderait sûrement les négociateurs qui discutaient avec les défenseurs se disaient Kerath même s’il n’attendait qu’une chose : faire usage de ses mangonneaux. Les équipes d’artilleurs s’étaient tant entraînés avant de venir que ça aurait été dommage qu’ils n’aient pas l’occasion de faire étalage de leurs talents.

Mais pour le moment il n’en avait, malheureusement, pas reçu l’autorisation même si ça n’empêchait pas ses balistaires de tirer au-dessus des remparts pour forcer les défenseurs à baisser la tête. Cela dit c’était rare alors il faisait chaque matin le tour des installations de siège, s’assurant que tout allait bien, s’arrêtant de temps à autre pour regarder la ville. Après une ennéade à attendre les soldats s’étaient vite laissé prendre par la routine, sauf les éclaireurs car eux avaient la chance de bouger régulièrement, et voir des drows jouer aux osselets ou aux dés n’était pas rare ; après tout il ne restait plus grand-chose à faire maintenant que les baraquements étaient construits, les latrines creusées et les cinquante mètres autour des camps dégagés et fortifiés. Pour cette même raison les rations d’alcool étaient espacées, se limitant aux jours de rituels religieux. Alors certes il y avait la garde à monter mais grâce au périmètre assez restreint des camps il ne fallait pas plus de deux cents à trois cents soldats et les relèves étaient fréquentes, sauf la nuit qui était divisée en quarts.

Il ne restait plus qu’à terminer de construire des forts le long de la route nord pour sécuriser la ligne d’approvisionnement terrestre et après une ennéade et quelques les rapports que lisait Kerath étaient encourageants ; être dépendants des Princes Marchands l’agaçait particulièrement alors il avait envoyé ses chevaucheurs de félins à pointe et une partie de ses troupes s’assurer que les travaux au nord ne seraient pas ralentis par une quelconque intervention, extérieure, qu’elle soit elfique ou despotique. Le problème étant que la ligne d’approvisionnement nord mettrait du temps à se mettre en place même une fois sécurisée et puis les Sentes Noires n’étant pas pavées, ça ne pouvait que ralentir les convois. De toute façon il allait devoir attendre l’an 16 pour que tout se mette en place et cette route ne serait permettrait pas l’autonomie de l’armée avant l’an 17 si jamais c’était possible, ce dont il doutait.