[La Prime justice] L'ennui | Delzeenil

18ème jour de Karfias
An 17:XI

Dans un quartier bourgeois de Thaar.

Deux femmes discutant jusqu’à en oublier l’heure, un homme attendant devant une porte à laquelle il venait de frapper, un autre qui passait en courant, une dame vêtue de sombre accroupie tandis qu’elle discutait avec des enfants, un adolescent qui peinait à marcher avec la charge qu’il avait dans les bras… Voilà, parmi toutes les allées et venues, ce qu’Habraen voyait depuis sa fenêtre. Les persiennes de bois étaient fermées pour l’abriter de la chaleur et des yeux indiscrets mais la lumière du jour lui manquait. Il se tenait debout, les bras croisés, le regard sévère. Ses longs cheveux rouges étaient lâchés mais Ihisca y avait fait quelques fines tresses pour s’amuser. Il dardait sur le petit peuple ses prunelles sanguines comme s’ils étaient aussi insignifiants que des fourmis. Il s’ennuyait et ruminait de ne pouvoir sortir de là à cause d’une gueuse qu’ils savaient à leur poursuite et que l’on disait bougrement efficace.

Mais alors qu’il observait la rue, une voix résonna dans la pièce voisine et il tourna la tête. Son visage se barra d’un sourire pervers et il quitta sa chambre pour rejoindre celle d’à côté. Il ouvrit la porte sans bruit et détailla la scène qui se déroulait là. Ihisca était debout dans un coin de la pièce. Vêtue légèrement, elle fixait le lit avec délectation. Un homme était allongé sur les draps, entièrement nu et son membre tendu dans sa main. Le bruit venait de lui… Sans un mot, l’aîné referma la porte et vint se placer derrière sa sœur. Il porta ses lèvres près de son oreille pointue et lui parla à voix basse pour ne pas déranger plus que nécessaire.

-Tu t’ennuies petite sœur ? Tu sais que tu as d’autres jouets ? Pourquoi t’acharner sur celui-là ?
-C’est si facile… Cette fois, je n’ai même pas eu besoin de le toucher.
-Tu aimes la frustration ou juste le spectacle ?
-Un peu les deux… Puis elle pencha très légèrement la tête sur le côté. Le spectacle surtout.

Habraen sourit et laissa son visage se tourner légèrement. De ses lèvres, il baisa l’arrière de son oreille et descendit dans son cou tandis que sa main gauche venait se poser sur son épaule. Sans attendre, il glissa ses doigts sur son corps et trouva son trapèze, le haut de son buste… Il s’aventura sur ses premières côtes et n’hésita pas passer sous le tissu pour aller dénicher directement un sein tandis qu’Ihisca soupirait d’aise. Il était ferme et tendu, l’extrémité s’en trouvant déjà pointue. Alors, sans plus d’hésitation, il présenta sa main droite à la naissance de ses jambes. La fente qui barrait le côté de sa robe si fine démarrait ici et il se glissa sous le vêtement. Il remonta l’intérieur de sa cuisse et trouva sans mal son intimité qu’il gratifia aussitôt de plusieurs caresses. Le spectacle qu’elle avait sous les yeux et les images qu’elle envoyait à sa victime avaient eu tôt fait de l’exciter et elle n’attendait qu’une attention pour se libérer du désir qui la tenaillait.
Sous les mouvements experts des doigts de son frère, elle lâcha un gémissement, bientôt suivi d’un second. La voix de l’homme devant elle vibra de plus belle alors qu’il se croyait en train de faire l’amour à la demi-sombre. Ihisca sentait que le plaisir allait bien vite la submerger…

-Jouis mon amour ! Commanda-t-elle à sa victime.

Leurs voix se mêlèrent tandis qu’ils atteignaient l’extase simultanément, l’un sous ses propres caresses, l’autre sous celles d’Habraen. Peu à peu, le silence se fit dans la pièce mais l’aîné n’en avait pas terminé. Tout cela avait plus qu’éveillé ses ardeurs et il savait que sa sœur ne se satisfaisait jamais d’un seul orgasme. Elle s’en contentait avec ses victimes à défaut de pouvoir faire autrement en attendant d’avoir pleine emprise sur eux mais cela ne faisait que la frustrer. Alors, lâchant son sein et son sexe, il remonta sa main gauche jusqu’à sa gorge et se décala. Il la força à reculer, passant devant elle, jusqu’à ce que son dos touche le mur. Là, il libéra en un seul mouvement ses épaules et ses seins de leur maigre protection de tissu et vint se coller à elle pour embrasser sa peau. Mais Ihisca ne pouvait pas prendre le risque que l’homme sorte de sa torpeur et la voit ainsi…

-Si tu allais prendre un bain mon amour ?
-C’est une excellente idée. J’y vais de ce pas.

Faisant abstraction de ce que son frère était en train de lui faire pour ne pas perdre le fil de sa concentration, elle fixa sa victime du regard jusqu’à ce qu’il ferme la porte derrière lui, se retrouvant nu comme un ver dans le couloir. Il était à peine sorti qu’elle sentit une immense vague de plaisir l’envahir soudain et elle ne put retenir un cri de surprise et d’extase. Elle baissa les yeux sur son frère qui dardait sur elle un regard qui semblait calme mais où elle notait des teintes de désir, d’amusement et de satisfaction. Tandis qu’elle s’occupait de leur obtenir un peu d’intimité, il avait sorti son membre et soulevé les pans de sa robe ainsi que ses jambes et était entré en elle dès qu’il l’avait pu. Sans quitter ses prunelles rouges des siennes, il ressortit lentement avant de la pénétrer de nouveau avec force, provoquant chez elle l’un de ces gémissements qu’elle aimait émettre autant qu’il aimait les entendre...