[Annon] Fort de Yutar | Actuellement Bosquet Noss

Forteresse de Yutar

Sommaire :

1. Origines
   
2. La Yutar Eldéenne
   
3. La chute de Yutar

I. Origines

Si elle est l’un des premiers forts étrangers aussi près de la frontière elfique, le but premier de la forteresse de Yutar n’était pas la surveillance des elfes Sylvains.

C’est en plein milieu du Septième Cycle, et au fort de l’expansion vers l’Est de l’Empire Nisétien qu’elle fut élevée par ces derniers. S’étant précédemment heurtés à l’impassable mur que sont les frondaisons d’Anaëh et ressortis vainqueurs de la conquête du Zurthan, c’est vers les terres du peuple Eldéen que se sont tournèrent à cette époque les ambitions Nisétiennes. Les premiers colons de l’Empire cependant se heurtèrent à un ennemi bien plus féroce qu’ils ne l’imaginaient, et avec leur disparition débuta la Guerre Dracenne opposant Nisétis à l’Elda.

Nation détentrice d’une magie terrible, c’est naturellement que les Nisétiens installèrent leur forteresse à une position leur assurant non seulement une garantie au cas où les Eldéens tenteraient de les prendre à revers, mais aussi une parfaite base d’opération pour l’exploration de leurs sombres arts. En effet, les murs de la forteresse furent bâtis sur – et en partie de – pierre de Yutar : un puissant catalyseur minéral, offrant aux mages s’en approchant la possibilité de pratiquer une magie extrêmement puissante, bien qu’instable.

Personne ne saurait expliquer exactement de quelle manière, mais les fléaux déchaînés par les affrontements entre Elda et Nisétis furent chers payés par les terres.

Les siècles de guerre virent les plaines devenir de plus en plus aride, et en même temps que le sang des premiers dracens se diluait, les formidables dragonniers se firent de plus en plus rares.
La chute de l’Empire Nisétien devint inévitable, et les Ost Eldéens conscients de leur victoire proche, détournent leur attention vers l’Ouest puis vers le Nord où les Nisétiens se replient. C’est ainsi que la forteresse de Yutar, en l’an 900 du Septième Cycle fut prise par les Puysards, marquant la fin de l’Empire Nisétien, et le début d’une époque de règne des drows sur l’Ithri’Vaan.

II. La Yutar Eldéenne

Autrefois une forteresse Nisétienne, et donc à l’apparence marquée par l’architecture de l’ancien Empire, le souvenir qu’a laissé Yutar est cependant celui d’un avant-poste Drow à la frontière d’Anaëh. Transformée au fur et à mesure des affrontements avec les elfes, la forteresse s’est parée de nouveaux remparts, de nouvelles armes et de nouvelles tours, autorisant ses anciens occupants à profiter du faible couvert forestier de la zone pour s’assurer un large champ de vision.

Ce n’était pourtant pas ce qui se dresse vers le haut le grand avantage de la forteresse durant son temps aux mains des Sombres, mais les réseaux de galeries, face cachées de l’iceberg, l’agrandissant par le bas. Pour certaines flirtant avec la frontière délimitée par le fort Ellyrion, bâti par les elfes en opposition à un Yutar devenu trop effrayant, ces galeries étaient autant de discrets chemins vers les lignes ennemis qu’un réseau d’échappatoires en cas de siège ou d’attaque. Les antichambres souterraines quant à elles, permettaient d’abriter bien plus de ressources, tant en homme qu’en matériel, que ne le laisserait croire les dimensions relativement réduites des parts émergées des lieux. Ainsi Yutar au sommet de sa gloire et en optimisant l’espace pouvait accueillir jusqu’à dix mille hommes.

III. La chute de Yutar

Des siècles durant elle a servi de point de repli aux Eldéens chaque fois que les contre-offensives elfiques les forçaient en dehors des frondaisons de la forêt. À chaque retraite les drows perdirent un peu de leur réseau de galeries, mais ce ne fut que lorsque Yutar tomba, brisée par la magie sur laquelle elle fut bâtie, que la fourmilière ne termina de s'effondrer.
En la première ennéade de Verimios de la Dixième année du Onzième Cycle, l’offensive des clans a eu raison du mur invisible qui séparait l’Anaëh et l’Annon.

Dans une terrible bataille, dont le rythme fut dicté par les échos renvoyés par le catalyseur qu’est la pierre de Yutar à un rituel déraisonnable, de nombreuses vies Sylvaines furent perdues… en même temps que beaucoup trop de vies Sombres. Peut-être pas pour toujours, peut-être pas pour tous, mais certainement pour longtemps, cette bataille sera le symbole de la férocité des clans. De leur cruauté même certains diraient. Pour certains, cette bataille représente un sombre présage, car ayant eu cours dans un temps encore marqué par les tensions entre Elfes sauvages et Citadins, elle peint aux plus craintifs de ces derniers une terrifiante image de leurs frères.

Pourtant des représentants des clans restés dans l’Annon, il n’y en a que très peu qui n’espèrent pas une reconquête de ces terres par les Taledhels, moins sensible qu’eux au presque silence de la région.
Mais même sans le concours ni des Citadins ni du reste des Clans, les résistants de Yutar se sont appliqués à tenter de rendre de son ancienne gloire à la forêt là où elle fut écorchée par la pierre et les batailles. Entre les murs renversés de la forteresse, ou éparpillés dans les plaines qui l’entourent, se soulèvent déjà bien haut de jeunes arbres, tirés de sous la terre par les mages de vie. Et entre les racines de chacun de ces arbres repose le corps, ou ce qu’il en reste, d’un des guerriers, elfe ou drow, ayant péri durant l’affrontement.

Seul un des feuillus déroge à la règle. Le plus grand d’entre eux. S’élevant au milieu de ce qui était la forteresse, il est le gardien de plusieurs élus, de tous ceux dont les carcasses, en trop mauvais état, n’ont pas pu être reconnues.  Une triste histoire, pour l’arbre en qui nombreux sont ceux nourrissant l’espoir de voir naître l'Arbre-Maître des terres reconquises.