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Sujet: Ce que tu veux [PV Aerianna] Mar 23 Juil 2019 - 13:29
Oglicos de la 3e ennéade de Karfias 17e année du Onzième Cycle Milieu de matinée
Les pièces du puzzle s’agençaient lentement. Lentement mais sûrement. Problème étant, il restait difficile de savoir ce qu’il dessinerait une fois l’image entière reconstituée. Milynéa n’avait pas menti, l’Elda se tenait proche de Thaar, et par la même occasion s’asseyait juste en face de Celimë. Milynéa n’avait pas non plus menti quant aux appréhensions que cultivaient certains de ses confrères face à l’avancée des Puysards. Des alliés de circonstance, mais de potentiels alliés tout de même. De potentiels alliés, mais des alliés puissants et retors. L’un veut protéger son commerce, l’autre veut sauvegarder sa famille, elle cherche à sauvegarder son image, lui le fait simplement par orgueil, mais tous sont des Vaanis. Ces gens n’en sont peut-être pas l’origine, mais ils sont ceux qui perpétuent le grand écart entre fortune et misère en cette région de Miradelphia. Ces gens sont nés dans un monde cultivant l’égoïsme, et ne seront jamais satisfaits que par un pacte dont ils se sauront incontestablement parti dominant. Les Princes-Marchands sont des alliés puissants… mais quel prix faudrait-il mettre pour que leur puissance vous soit profitable ? L’Anaëh pourrait-elle payer ce prix ? L’Anaëh doit-elle payer ce prix ? L’Anaëh voudra-t-elle le payer, ce prix ?
Certainement pas. Pas quand même à toi cette option paraissait de moins en moins attractive.
L’Elda est une menace dont jamais vous ne pourrez vous débarrasser seuls. L’Elda est une menace qui ne pourrait jamais être détruite que par l’alliance d’un monde, ou par la volonté des Cinq. L’Elda semblait destiné, telle la malédiction qu’il était, à faire verser le sang à vos frontières pour le reste de l’éternité. Et jamais vous n’auriez le pouvoir de le faire durablement reculer, parce que jamais vous ne pourriez assez donner de votre confiance aux races mortelles. Il était ainsi. Les races mortelles n’étaient-elles après tout pas la menace ayant donné naissance à l’Elda ? Les races mortelles n’étaient-elles pas après tout celles qui vous avaient initié à la guerre, vous avaient forcé à ériger des murs et à tailler des lances jusqu’à ce qu’alors que culmina la violence furent créés vos cousins de sous le volcan ? Pouviez-vous espérer des races mortelles, ou d’au moins certains de leurs puissants, que mis face à l’horreur née de vos péchés communs ils soient pris de sagesse ?
Tu en doutes fortement.
Tu n’aurais pas quitté les tiens aujourd’hui si tu n’en doutais pas. Tu ne te serais plus préoccupé d’elle si tu n’en doutais pas. Mais voilà. Ta confiance en les races mortelles était fragile, et elle en était la raison personnifiée. Plus que capable de raison, mais prompte à refuser d’en faire usage. D’un naïf égoïsme, parce qu’elle ne connaissait rien d’autre. Simplement désireuse de prendre, sans savoir ce qu’elle veut. Facilement perdue par ses propres sentiments. Aerianna était la parfaite enfant d’Elenwë.
Et entre ses mains se trouvait l’un de ceux que Calimenthar avait repris à Kÿria.
D’une main nonchalante, tu t’assures que ton chignon soit bien serré, et que tes vêtements te seyent bien. La Princesse de Geresh et toi vous retrouveriez autour d’un même sujet, mais dans des conditions bien différentes… à condition qu’elle soit là.
- Noruì. tu salues sommairement la garde Invité en séjour chez la Princesse-Marchande Milynéa Lythandas. J’aimerais m’entretenir avec la demoiselle Hiisi.
Dernière édition par Artiön Laergûl le Lun 29 Juil 2019 - 15:22, édité 1 fois
Aerianna Hiisi
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Mar 23 Juil 2019 - 16:24
L’auberge de luxe était redevenue palais alors que tous ses occupants en avaient été chassés pour m’offrir un lieu bien à moi. Et je l’occupais chaotiquement, passant de loge en loge au gré de mes envies et besoins. Il fallut dont plusieurs longues minutes aux serviteurs pour me trouver, ce que l’un d’entre eux fit éventuellement. Cette grande loge était la plus proche des bains dont je sortais et certainement celle où on avait droit au plus d’intimité. Elle donnait sur la partie des jardins où l’on trouvait le plus d’arbres, des arbres qui formaient une barrière naturelle entre Thaar et ses occupants. Et même si elle n’avait pas proposé cette intimité les jardins eux aussi avaient été vidés de visiteurs. En fin de compte, toutes ces caractéristiques en faisaient l’endroit parfait pour évoluer dans le plus léger des appareils. Ce qui n’était pas au goût du serviteur qui m’appela sans oser une seule fois lever les yeux. Enfin, j’étais debout, appuyée sur la balustrade de bois face à lui et il n’avait certainement baissé les yeux que quand je m’étais retournée. Il eut droit à une paire d’ordres et disparut aussitôt. Un instant plus tard deux servantes vinrent me faire enfiler une robe blanche.
Noruì… Il venait sans doute chercher son dû. Je ne savais pas exactement ce que pour lui son service exceptionnel nécessitait comme récompense. Les elfes d’Anaëh ne donnaient sûrement pas énormément de valeur à une vie humaine, et en sauver une seule était sûrement aussi insignifiant qu’en sauver une dizaine, mais c’était tout le reste qui m’inquiétait. Cette capture l’avait mis en danger, et il m’avait accompagnée jusqu’à ce que je me sente en sécurité, pour ça il pouvait demander beaucoup, et je ne savais pas jusqu’où j’étais prête à aller. D’autant plus que je ne me laisserais pas accompagner de protecteurs, forte de cette confiance – ou naïveté – qui me donnerait un avantage et me protègerait si je montrais ne craindre personne. Au final ce n’était pas le principe en lui-même qui me dérangeait, lui j’y adhérais totalement, c’était que cette peur existait, qu’il fallait que je la cache autant aux autres qu’à moi-même.
Le deuxième ordre était de ramener Noruì, et si je ne le vis pas alors que le voile qui agissait comme séparation entre la loge et le reste du bâtiment fut tiré, je sus qu’il avait fait ce qu’il lui était demandé en voyant la forme beaucoup trop grande pour le lieu baisser la tête et entrer. Les différents fauteuils et divans étaient plus à mes dimensions qu’aux siennes mais il trouverait bien un moyen de s’installer quelque part, même si je l’imaginais déjà les genoux au niveau des oreilles. Si l’idée me fit sourire – un sourire que je transformai rapidement en un sourire des plus chaleureux – elle me fit aussi me rendre compte qu’il semblait beaucoup plus grand en intérieur qu’à l’air libre avec un gigantesque félin à ses côtés. Il faisait plus peur, aussi, mais ça j’essaierais de ne pas le montrer. Je l’avais attendu les deux bras écartés appuyés sur le balcon derrière moi, et je m’avançai d’un pas pour l’accueillir comme personne ne l’avait sûrement fait jusqu’à maintenant, avec une courbette polie mais pas exagérée, il ne semblait pas être intéressé par ces choses là, ou notre voyage aurait été bien différent.
C’est une voix claire et enjouée qui poursuivit l’accueil, et tant qu’il ne me demanderait rien qui dépasse ce que j’étais prête à lui donner elle serait sincère dans sa chaleur. « Noruì. Je ne savais pas si je te reverrais, sois ici comme chez toi. »
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Mar 23 Juil 2019 - 18:07
À condition qu’elle soit là.
À condition que l’on te laisse entrer.
À condition que tu puisses entrer.
Sans se priver de vanter la même ostentatoire opulence que les Palais des Princes du Conseil, la demeure de la Princesse de Geresh trahissait sa plus basse extraction en ce qu’il était loin d’être aussi démesuré que toutes ces autres bâtisses. Et ce pour ton plus grand malheur. Pas même la toute première porte, celle par laquelle on t’invita à entrer, ne t’autorisa le moindre confort. Une épaule après l’autre, le cou recroquevillé, c’est comme pénétrant une maison de poupée que tu avais dû te claustrer dans des lieux qui te hurlaient chaque pas un peu plus fort la vanité de leur Souveraine.
Les étagères de ton point de vue extrêmement basses, les fournitures modestes, les cadres de portes flirtant avec ton larynx, et pourtant, tous ces matériaux précieux. Le marbre poli omniprésent, les riches bois vernis des meubles, les métaux, porcelaines, verres et gemmes finement ouvragée qui faisaient les chandeliers, vaisselle, décorations et breloques… Il y avait là bien assez de richesses pour que la Princesse de Geresh s’offre demeure à la mesure de ses voisins. Seulement dans une telle demeure, se serait-elle senti chez elle ? Ici au contraire, elle ne pouvait que l’être, car tout était à sa mesure. Les tables, les chaises, les tabourets, les tasses, les bougies, les couloirs eux-mêmes… tu n’aurais pas été bien étonné que l’on te confie les pieds et coudées d’Aerianna avoir servi d’étalon lorsque furent assemblées ces pierres.
On te désigna un trou de souris, et tu remercias Le Beau-Seigneur de voir marquée là un point médian à ton périple. Ta paume se posa contre le haut du cadre de l’entrée, et ton bras dans un inconfortable effort repoussa ton torse vers le bas. Forcé de te réduire avant de pouvoir lui faire face. Aerianna sans ni le moindre geste ni le moindre regard, probablement sans même en avoir conscience, dans le jeu d’autorité qui vous opposait venait de jouer la première de ses cartes. Seulement celui qui est grand le restera tant que l’on ne lui brisera pas les genoux. Sans plus de cadre autre qu’un plafond heureusement lui assez haut pour que tu puisses te tenir droit, c’est à ton visage maintenant qu’il revenait de descendre vers celui de celle qui t’accueillait. Peu de sympathie dans ton attitude, mais pas d’assentiment. Tu restes égal à toi-même, lui rendant ses salutations avec la plus grande des neutralités, jusqu’à ce que ne se séparent tes lèvres.
- Pour ça il me faudrait déjà un siège à ma taille ! tu oses un sourire, avant de prendre place sur un divan, tes jambes forcées de prendre plus de place horizontale que de raison Tu m’excuseras la posture.
Ton postérieur se creuse péniblement une place, tandis que ton dos abandonne l’idée d’être soutenu. La position n’est pas la plus agréable, mais tu ne peux que t’en contenter. Après tout tu n’es pas venu prendre le thé. Ton visage se durcit quelques peu, sans se transformer. Tu retrouves ta neutralité, espérant ne pas perdre par la même occasion ta sympathie.
- Allons droit au but. tes mains se rejoignent sur tes jambes Je vois que tu as toujours la pierre de Phish Oura. L’élémentaliste est toujours vivant ?
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Mar 23 Juil 2019 - 20:40
Je souris en le regardant s’asseoir et en écoutant son commentaire, puis m’assieds sur un fauteuil non loin du divan, à portée de main de la pierre que je saisis quand il en parle. Un Phish Oura, je ne savais même pas ce que c’était mais ça sonnait sérieux, aussi sérieux que quand il me l’avait confiée. Mon visage se fit plus sérieux alors que je m’apprêtais à détailler calmement ce que je pouvais détailler, non sans oser une petite pointe d’humour au début. « Pour tout le mal que l’on s’est donné je préfèrerais le voir détruire le palais que le voir s’enfuir. » Et c’était à moitié vrai. « Il est toujours enfermé, plus bas, quelque part en dessous de nous. Avant qu’il ne se réveille j’ai pris soin d’écarter toute bougie et autre source de feu, mais il s’avère que notre ami est aussi élémentaliste de terre… et par extension, de marbre. Les murs en bas ne sont plus aussi lisses que ceux-ci, et je suis même surprise de ne pas en avoir vu remonter jusqu’ici. »
Je tendis le bras et la pierre dans ma main avec un petit sourire désabusé. « Je pensais qu’il avait besoin de ça mais pas vraiment, même s’il souffre, ça fait deux jours qu’il dort à cause du dernier effort, j’attends son prochain réveil mais je ne serais plus aussi tendre avec. » Je baissai la tête, légèrement honteuse. « En fait, il avait assez de mou pour incanter, ou danser, mais c’est terminé, la bête est ligotée pour de bon. » Mais il ne venait pas que pour prendre des nouvelles du monstre, pas vrai ? D’ailleurs, pour lui confirmer que j’avais fait le tour de la question je le regardai d’un air assuré, ce que j’allais dire après ne souffrirait d’aucune contestation, ou en tout cas, je ne souhaitais pas qu’il y en est. « Et si tu te le demandes, non, tu ne peux pas le voir, il y a trop d’hommes en qui je n’ai pas confiance entre ici et l’endroit où il se trouve, et je veillerais à ce que tu ne sois pas plus impliqué. »
Maintenant que le sérieux était hors de ma vue mon regard se fit plus doux, ma voix plus mielleuse, mes gestes moins figés. Je craignais toujours ce qu’il me demanderait, mais si plusieurs choses avaient changé le masque qui dissimulait ma peur était toujours là. La peur était idiote quand on savait à quel point je lui avais remis entre les mains mon entière confiance sur ce félin, mais vraiment, il était trop grand pour un intérieur. « Je t’avais promis une oreille, je crois bien, c’est ça que tu viens chercher ou est-ce-que je devrais aussi obéir à ce que mon oreille entendra de toi ? » Je marquai une petite pause, souriant malgré des mots un peu brusques. « Je ne suis pas idiote, je sais que je te dois beaucoup, je sais que tu es en droit d’exiger beaucoup et si je n’étais pas capable de respecter une transaction je ne serais pas là devant toi aujourd’hui, je serais encore dans un lit quelque part à Geresh, à attendre que quelque chose se passe… même à cette heure. »
C’était peut-être instinctif, mais si mon ton était plus agréable j’avais l’impression que mes mots eux étaient au niveau des derniers que je lui avais adressé quelques jours plus tôt, quand il avait souhaité se débarrasser de moi au milieu de Thaar, durs et décidés.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Mar 23 Juil 2019 - 22:58
Toujours vivant, c’est bien ce que tu te disais. Toujours enfermé, c’est ce à quoi tu t’attendais. Mais que le Drow aille jusqu’à se tenter à la magie sans focaliseur… même un fou trouverait cela insensé. Il n’y a pas de douleur comme celle qu’infligent des arcanes libres dans le corps d’un mage. Et il n’est pas de destruction comme celles que provoquent des arcanes incontrôlées. À ce rythme, l’Eldéen aurait tôt fait de mourir, et dans d’atroces souffrances… mais peut-être était-ce qu’il recherchait après tout. Rendre son Souffle plutôt que d’accepter d’être soumis. Le dernier sacrifice des prisonniers de guerre.
- Et si tu te le demandes, non, tu ne peux pas le voir, il y a trop d’hommes en qui je n’ai pas confiance entre ici et l’endroit où il se trouve, et je veillerais à ce que tu ne sois pas plus impliqué.
- Bien. ton ton est péremptoire Lorgner sur une créature souffreteuse en pleine autodestruction ne m’intéresse pas le moins du monde. tu lèves légèrement le menton Et je ne tiens pas à ce qu’il entretienne le moindre souvenir de mon existence.
Eldéen ou pas, la situation de l’élémentaliste était déplorable, et tu en étais en partie coupable. Tu avais cédé au caprice de la Princesse, tu lui avais remis une dangereuse créature entre les mains, et si à ce moment-là tu n’en étais pas fier, la colère face à la destruction qu’il avait provoqué avait parlé en place de ta raison. La souffrance est quelque chose que tu hais. Tu n’aimes pas voir les choses détruites. Seulement ne serait-ce qu’un instant, tes ressentiments ont été assez forts pour y soumettre votre ôtage. Mais là n’était plus la question. La transaction était chose faite, et le Drow était maintenant sien. Et tu aurais aimé discuter quelques temps avec elle de sujets moins formels, mais là-dessus elle insista. Le moment de réclamer ton dû avait été avancé, alors il n’était plus temps de te faire prier. Mais…
- En réalité, pour l’instant, je n’ai besoin de rien. Aujourd’hui je suis juste là pour discuter un peu. tu lui souris Je vais bien, mes amis aussi, et pour l’instant, aucun drow ne semble préparer de vendetta contre nous. J’imagine donc que notre histoire du dernier soir n’aura pas trop fait de remous. tu fronces les sourcils Par contre, j’étais curieux de savoir si tu t’étais décidée quant à ce que tu voulais faire de lui. Surtout que pour ce que tu m’en dis, à part quelques travaux supplémentaires, je doute que l’observer te rapporte quoi que ce soit. Il n’y a généralement plus grand-chose à tirer des mages qui en viennent à s’autodétruire de cette façon. Et s’il ne peut pas utiliser la magie pour se tuer, il y a de grandes chances qu’il se laisse simplement mourir.
Peut-être était-ce là ce qu’elle désirait après tout. Voir un drow lentement mourir. Voir ce drow lentement mourir. Voir comment la folie pouvait après avoir rongé un elfe, après en avoir fait un sombre, continuer de le dévorer. Peut-être avait-elle succombé à ses désirs morbides… et autant tout ça te paraissait abject, si c’était le cas tu ne pourrais pas te résoudre à l’en blâmer.
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Mer 24 Juil 2019 - 13:50
« S’il meurt, il meurt. » Je marquai une pause pour l’effet dramatique et appuyer que sa mort me laisserait totalement impassible, avant de reprendre la parole. « En attendant il continuera de vénérer Kiel. » Je restai pensive un instant en réponse à ce nom que j’avais prononcé. « Et non, je ne me suis pas décidée, la situation n’a pas grandement changé depuis la dernière fois que tu m’as posé la question. Enfin… il n’était pas encore enfermé, mais l’imaginer enfermé et le voir enfermé ne change pas grand-chose en terme de création d’idées. » En vérité il y avait quelques différences, mais pour l’instant pas chez moi, chez ceux qui m’entouraient, qui me proposaient des idées qui pouvaient me faire pleurer par leur simplicité. « Il faut qu’il s’implique un minimum, sans quoi faire de lui ce que je veux n’aurait aucun intérêt. » Certains comme l’argenté me proposaient même de le torturer uniquement pour le torturer, mais je n’étais pas complètement convaincue par l’idée. En vérité je voulais simplement voir si j’arriverais à lui extorquer un mot, et peut-être que d’autres idées viendraient si j’avais entre mes mains une bête pensante plus qu’un vulgaire animal.
Je coupai court à mes propres pensées pour enfin lui signifier que s’il ne pouvait pas le voir, j’aimerais bien aussi qu’il n’en parle pas. « Mais j’ai assez de monde ici pour discuter de lui, et je ne pense pas que tu sois venu uniquement pour me demander des nouvelles de notre ami et ce que j’attends de lui. » Et avec ces mots je reposai la belle pierre sur la table. « Je ne sais toujours pas qui tu es, ou pourquoi un artiste directement venu d’Anaëh est accompagné d’un félin comme le tien, ou pourquoi un artiste est capable de tant de miracles, ou pourquoi l’artiste s’inquiète tant que ça du devenir du monstre et des idées qu’a une future Princesse Marchande de Thaar à son égard. » S’il était informé à moitié par Milynéa il devait connaître mes aspirations, mais peut-être que les répéter me donnait une importance qu’il n’avait pas complètement saisi. Je me penchai vers l’avant avant de murmurer quelques mots de… défi ? « Et que pense la Dame Blanche de votre visite ici ? »
Mais en me reculant dans mon fauteuil ma voix passa à un tout autre sujet alors que mon regard s’attarda sur la pierre. « Vous avez parlé d’un Phish Oura ? Qu’est-ce ? »
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Mer 24 Juil 2019 - 17:05
De ce que tu entendais, la sensation d’avoir renversé la balance du pouvoir, et d’être maintenant celle qui avait la main sur l’Eldéen était une grande part de sa motivation. De l’autre côté, elle ne savait toujours pas réellement ce qu’elle en attendait d’autre. Tu n’es pas étonné. Elle arrive à t’arracher un sursaut de perplexité lorsqu’elle prononce le nom de Kiel, mais en dehors de cela, tu n’es pas le moins du monde surpris. Tu sais maintenant tout ce que tu désirais savoir, et sans acquiescer autrement qu’en acceptant qu’elle change le sujet de conversation, tu entends sans en être déçu l’idée qu’elle ne veuille pas t’en dire plus.
- Un grand félin que l’on retrouve sur les territoires entre l’Anaëh et le Puy d’Elda. ton front se plisse légèrement à la recherche d’informations notables Pelage rayé, moins grands que les faïra comme Vìrin, mais beaucoup plus robustes. Plus robustes que les Léomenis même. Ils portent tous un trio de pierres comme celles-ci sur le front. On suppose qu’ils s’en servent pour communiquer, mais ce sont des bêtes extrêmement agressives, ce qui rend difficile de mener à bien des études.
Tu roules légèrement des épaules et du cou, luttant contre l’engourdissement avant d’afficher un sourire légèrement narquois. Elle avait peut-être écarté le sujet avant que tu ne puisses prendre la parole, mais les questions que se posaient Aerianna… méritaient une réponse. Une réponse qui ne serait vraie que pour Noruì, mais une réponse tout de même.
- Sinon si tu veux tout savoir. tu t’éclaircis la gorge, le menton levé, pour l’effet dramatique plus qu’autre chose Je m’appelle Noruì Annurim et je viens de Daranovar, dans les Hauts-Plateaux des monts Norn, à l’Ouest d’Anaëh. Vìrin a été ma partenaire du temps où je servais en tant que guérisseur dans la milice de ma Cité – parce que les faïra en forêt et en montagne c’est tout de même plus pratique que les chevaux – mais a refusé de prendre un nouveau félinier quand j’ai pris ma retraite. Elle aurait dû rester en Anaëh pendant notre voyage, mais probablement par peur qu’il m’arrive malheur sans elle, elle a tracé notre route jusqu’ici. vérité et mensonge se mêlent dans ton histoire avec le plus grand des naturels, ton sourire provocateur prenant un peu plus d’ampleur à chaque phrase J’ai toujours apprécié les acrobaties et les tours de force – je pense que ça se voit – alors après avoir pris ma retraite, je m’y suis entièrement consacré. Au passage, être vitaliste est bien pratique lorsque les blessures du métier rentrent en jeu. tu glousses Sinon, je m’inquiète du devenir du monstre et de tes idées pour les mêmes raisons qui m’ont poussées à venir jusqu’à Thaar. Je suis un artiste, je suis un mage, je suis curieux. Surtout que tu te penches légèrement vers elle, moue charmeuse au visage, menaçant de tes mains de la toucher sans jamais passer à l’acte je ne sais pas pour toi, mais de mon point de vue, nous avons quand même partagé quelque chose de plutôt fort, alors naturellement, je m’inquiète de la suite. les deux fentes que sont tes yeux clignent langoureusement J’ai beau ne pas connaître grand-chose de toi, je serais attristé de te voir donner ta vie alors que j’ai empêché qu’on te la prenne.
Tu recules finalement, te faisant moins oppressant. Tu la laisses respirer avant le moment où tu te tenterais de l’étouffer à nouveau. Tu t’appliques à tenter de la rendre dépendante de ta gestuelle. Dès lors que ta gestuelle dicte le rythme, alors tu domines. Dès lors que tu domines, l’interaction t’est d’autant moins dangereuse.
- Quant à la Dame Blanche, si tu veux tout savoir, elle n’était pas particulièrement enjouée à l’idée de ma visite. ce qui était totalement vrai Tu as la réputation de t’être pas mal acoquinée avec les Eldéens, donc forcément, Milynéa a eu peur qu’en tant qu’elfe d’Anaëh je ne risque trop gros à me tenir trop près de toi. tu te rapproches à nouveau, encore un peu plus près cette fois, toujours le même regard au visage, tes doigts toujours aussi menaçants Mais après tout elle ne sait pas ce qu’on a partagé, et puis… pour ce que j’ai pu voir de toi, j’ai du mal à t’imaginer te mettre sous le joug de qui que ce soit. Et en ce qui me concerne, c’est assez rassurant pour que je puisse me permettre de discuter un brin et d’apprendre à connaître l’étrange princesse que j’ai sauvé.
La distance se referme enfin. Ton index passe sous son menton, ton pouce caresse sa joue, et ta main se retire immédiatement. Tu recules quelques peu, sans retrouver position entièrement ouverte. Tout juste assez d’air, c’est ce que tu peux lui laisser.
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Mer 24 Juil 2019 - 20:44
Il parlait beaucoup, je ne me souvenais pas de l’avoir autant entendu, mais après tout il ne faisait que répondre à des questions qui semblaient plus complexes que je ne les avais pensées maintenant que j’en avais les réponses, mais plus que ses paroles ce furent ses gestes qui allaient m’ensorceler. Tant qu’il me parlait du Phish Oura, l’animal à priori chassé par le Daedhel captif, ou de sa vie, celle de Noruì Annurim de Daranovar, je ne perçus pas grand-chose qui sorte de l’ordinaire tandis que j’écoutais ses récits vaguement intéressée, comprenant qu’il n’était pas forcément quelqu’un comme je l’avais cru au début. Mais quand le discours était devenu plus lié à ma personne et ce que nous avions partagé je le sentis s’étendre et s’allonger comme une ombre qui réagit aux mouvements du soleil, se rapprochant toujours plus. J’écoutais encore ses mots, j’entendais encore ses mots, mais je n’y prêtais plus l’attention que j’aurais dû leur apporter, je ne me sentais plus capable de lui répondre, même quand il marquait une pause.
Quand l’ombre se replia je pus enfin respirer à plus grandes goulées, capable de revenir et penser à ce qu’il m’avait dit, capable de me rendre compte que peut-être il accordait trop d’importance à cette rencontre, que peut-être il n’avait pas compris qu’une fois que je lui aurais donné ce qu’il voulait je n’étais pas sûre de vouloir le revoir. Il n’y avait pas de jugement ou de critique dans la suite de ses mots et je n’y répondis pas, ayant déjà eu quelques retours de ce que la Dame Blanche pouvait penser de moi, en plus de la logique pure. Il n’avait fallu qu’une visite de Krish particulièrement productive et j’étais l’amie des eldéens, une visite de Krish particulièrement amusante et je ne tenais plus les intérêts de l’Ithri’Vaan dans mon cœur. En réalité pour ce dernier point c’était peut-être vrai, il n’y avait que Geresh qui compte à mes yeux. Mais c’était frustrant, parce que la visite de Krish particulièrement mouvementée pouvait faire du mal à mes ambitions élevées, et que je n’y pouvais rien.
Mais Noruì revint vers moi une nouvelle fois et je retombai sous son emprise alors qu’il décida de me flatter encore, rappelant quand même pour faire bonne mesure qu’il m’avait sauvée de la mort après avoir expliqué pourquoi il ne me craignait pas. Et pour joindre les actes aux paroles il s’approcha encore un peu plus avant de finalement me toucher le visage. Je fermai les yeux et me mis à légèrement trembler, de manière presque imperceptible, avant qu’il n’éloigne sa main. J’aurais eu envie de fuir, d’aller m’appuyer sur le balcon, d’arrêter de le regarder, mais en quelques gestes il m’avait trop effrayée pour que je ne bouge vraiment, et quand j’ouvris les yeux ils allèrent se planter malgré moi dans son regard devenu si étrange. Je ne comprenais pas ce qu’il me voulait et mes seules théories allaient dans des directions que je ne voulais pas explorer, elles me disaient que je savais très bien quelle récompense il voulait, que je savais très bien ce qu’il voulait que je lui dise, et pour beaucoup de raisons, dont certaines très bonnes, il m’effrayait.
Et la voix chevrotante j’osai finalement parler, sur un ton beaucoup trop déférent, avec un retour incontrôlé à un vouvoiement trop respectueux, pour lui exprimer quelque chose avec une force dont je ne me doutais pas de la présence en moi. « Je ne sais pas ce que vous essayez de faire mais arrêtez s’il vous plait… »
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Mer 24 Juil 2019 - 22:25
Tu recules un peu plus, réarrange ton assise pour donner l’illusion d’avoir retrouvé ta première position. Mais tu restes plus près qu’au départ. Ton torse lui fait moins d’ombre, mais pour autant tes mains restent plus près de leur cible qu’elles ne l’étaient au départ. En lui accordant plus d’air lorsqu’elle le demande, tu lui donnes l’illusion de lui rendre tout ce qu’elle a perdu, seulement tu continues d’occuper un peu plus de son champ de vision. Juste un peu plus. C’était si peu, mais c’était tout ce dont tu avais besoin. Il suffit parfois d’un pas pour qu’un territoire soit fait sien.
- Ah ! Pardonne mes manières. ton visage ne se départit pas de son insolente assurance, mais la douceur de ton timbre et ton attitude moins pressante asseyent la fausse sincérité des excuses J’ai toujours été très tactile. Mais c’est vrai que ce n’est pas du goût de tout le monde. Mes excuses, encore une fois.
Un coude sur le genou, la même main au menton. L’autre coude sur la jambe, la main venant chercher ton coude d’appui, tu te penches en avant. Paradoxale position te faisant à la fois plus petit et plus imposant. Parce que ton visage est maintenant à la hauteur du sien, mais que ton dos s’est ouvert, déployant pleinement l’immensité de ton envergure. Tes yeux font mine de se perdre vers le balcon, l’espace d’un instant tu fais semblant de réfléchir une phrase que tu avais déjà en tête. Et tu dardes rapidement de la langue, pour mieux répartir la brillance sur ta lèvre inférieure à la force des dents. Ta canine droite est la dernière à disparaître, après quoi l’étincelle dans ton regard se rallume soudainement, et ton visage revient vers la Princesse Geresh.
- Être l’un des Princes Marchands de Thaar… est-ce vraiment aussi désirable ? tu lèves un sourcil Je viens d’Anaëh, et je ne m’en cache pas, le concept d’argent m’est totalement étranger… et j’irai même jusqu’à dire fondamentalement destructeur. Mais tout ça mis de côté, tu es déjà la Princesse de Geresh. Tu as déjà largement assez d’argent et d’influence pour assurer à ta famille plusieurs générations d’une vie tranquille, alors pourquoi entrer un Cercle aussi coupe-gorge que celui des Princes-Marchands de Thaar ? Même dans votre monde, j'ai du mal à voir en quoi le jeu en vaudrait la chandelle ?
En réalité, l’entendre répondre à cette question t’intéressait plus que ton jeu ne pourrait le laisser croire à quelqu’un t’ayant percé à jour. Non, en réalité, tu ne t’intéresse pas le moins du monde au fonctionnement de la société Vaanie. Le fonctionnement de la société Vaanie, une ennéade t’a suffi pour le subir en long en large et en travers. Surtout en travers. Ce que tu voulais savoir, c’était son fonctionnement à elle. Comment fonctionnait-elle ? Quelles étaient ses motivations, elle qui n’avait en réalité plus besoin de rien et ne devait rien à personne. Comment sa fierté s’exprimait-elle ? Comment ses angoisses s’exprimaient-elles ? À quoi accordait-elle de la valeur ? Autant de choses qui si elles te seront inutiles à toi, pourraient bien servir à Milynéa lorsque viendrait l’heure de défendre sa position d’antagoniste devant l’Elda.
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Jeu 25 Juil 2019 - 13:43
Je doutai un instant. C’était possible qu’il ne se soit pas rendu compte du reste ? Non, il s’excusait pour le dernier geste, pas pour le reste, et il me prenait pour une idiote en plus de ça. Mais il m’avait laissé juste assez de place pour que je puisse m’émanciper de sa présente oppressante et mon regard s’assombrit alors que je me levai pour aller jusqu’au balcon, en déclarant avec une voix sèche. « Je ne parlais pas que de ça, et tu le sais très bien. » Je lui en voulais un peu mais je n’allais pas le presser et l’obliger à répondre de ses actes, lui faire comprendre que je n’allais pas me laisser amadouer par ses excuses me suffirait. Je m’en voulais, aussi, parce que j’avais vraiment cru que Sauveur m’avait libéré de cette crainte, de cette peur, et à la première occasion je retombais sous son emprise. Enfin, il devait faire plus d’un demi-mètre de plus que moi, peut-être étais-ce justifié, mais j’avais dû fuir. Il y avait un défi quelque part dissimulé sous cette situation, mais je ne pouvais me résoudre à y penser, pour l’instant il fallait que je reprenne mon souffle.
Et il changea de sujet, dans une direction qui était loin d’être anodine, une direction dans laquelle je ne voulais pas être vraiment honnête, mais également une direction dans laquelle je ne voulais pas lui faire croire que je ne savais pas ce que je faisais. Je me retournai vers lui en gardant les bras sur le balcon ouvragé, comme pour garder un support, un soutien, quelque part ou m’agripper s’il tentait à nouveau de m’assaillir avec sa taille monstrueuse. « J’espère que tu as posé la même question à celle qui essaie de te protéger de la dangereuse Aerianna Hiisi. Elle a vu des deux côtés de la palissade et il semblerait qu’elle préfère celui où je ne suis pas… » Ce n’était pas très loyal d’aller chercher de l’aide de l’extérieur, et j’en étais consciente, mais c’était plus une boutade que je me permis qu’une véritable réponse. Je baissai la tête comme pour chercher les réponses au sol, quelque part où c’était bien connu qu’elles n’étaient jamais.
« L’argent ne fait plus aucun sens, les Hiisi ont dépassé depuis bien longtemps le moment où l’inactivité suffisait à faire tourner un moulin devenu fou, et le moulin ne s’arrêtera pas de tourner. » Ce n’était pas il y avait si longtemps, surtout pour un Anedhel qui avait pris sa retraite, mais j’étais dans mon référentiel. « Ce n’est vraiment qu’un choix qui se pose entre ne rien faire et faire, dans le premier cas vous êtes le jouet, dans le second le joueur. Et c’est la même chose pour la Cité Blanche, ceux qui y habitent veulent avoir l’impression de compter, et ce n’était plus le cas depuis justement que leurs derniers Princes avaient vu leurs têtes être enlevées. » C’était probablement la moins intéressante des déclarations que je pouvais lui faire, en réalité, mais je ne pouvais me résoudre à lui faire totalement confiance, ce que j’exprimai d’une plus petite voix avec un nouveau sourire des plus charmants. « Mais tu ne penses pas que tu vas trop loin et un peu trop vite ? Demander à une jeune femme ce qui habite son cœur après seulement deux rencontres ? » Alors même qu’il m’avait dévoilé un lien avec quelqu’un qui me craignait.
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Jeu 25 Juil 2019 - 23:33
Faire ou ne pas faire. Être le joueur ou le pion. Histoire de vanité et d’égo tu aurais envie de dire, mais ce n’était pas si simple. Ici en Ithri’Vaan, le confort et liberté n’allaient pas de pair. Ici en Ithri’Vaan, les esclaves n’étaient pas que ceux à qui des chaînes avaient été attachées. Ici en Ithri’Vaan, ils étaient tous esclaves, ou presque. Seuls étaient libres les Princes-Marchands, plus haut niveau de la hiérarchie sociale de ces terres. Seuls étaient libres les Princes-Marchands, car leur influence sur ce monde était telle que même les dégoûtantes richesses de leurs seconds aux commandes n’était pas suffisante à les tenir à l’abri des caprices des trop puissants Rois Egoïstes. Alors bien sûr, Aerianna désirait les rejoindre. Car comme n’importe qui d’autre, elle désirait être libre.
- Je me suis confié le premier tu souris, taquin alors ce n’est que partie remise.
Tes jambes s’étirent un instant par-dessus les territoires conquis avant de se recroiser. Cheville sur le genou, puis bras reprenant leur position. Tu n’as pas gagné la guerre, mais tu remportes cette bataille. N’aurais-tu pas été vigilant, que la mention de la Cité Blanche t’aurais presque forcé à abandonner du terrain. Entendre sonner cette épiclèse dans une langue qui n’est pas la tienne, pour parler d’une Cité qui n’est pas la tienne t’auras presque désarçonné, mais maintenant n’était plus le moment de reculer. Tu l’as forcée à se déplacer, à se cantonner à moins de surface, à s’éloigner. Sans avoir à plus te grandir maintenant tu domines l’espace. Reste à savoir si Aerianna était de ces animaux acculés qui devenaient soudainement agressifs.
- Si tu veux tout savoir, Milynéa a probablement dû entendre posée cette question bien plus souvent que toi. tu soupires Elle n’a pas seulement vu les deux côtés de cette palissade. Milynéa vient d’Anaëh. Et pour autant que ça puisse paraître hypocrite venant de quelqu’un sous sa protection, la position qu’elle occupe est une disgrâce. tes sourcils se froncent Pour nous qui venons d’Anaëh, cette poursuite de la richesse et du pouvoir est absolument insensée. Notre monde n’est fait que de joueurs faisant partie commune, alors la misère – quelle que soit la forme qu’elle puisse prendre – de ceux qui sont ici les jouets est un bien triste tableau.
Pourquoi alors étiez-vous venus ? Pourquoi alors aviez-vous accepté de devenir les protégés de la Dame Blanche ? Qu’y avait-il à Thaar d’assez attractif pour que vous vous infligiez la vue de ces horreurs ?
- Mais disgrâce ou pas, Milynéa garde affection pour les terres de son enfance. Il reste toujours en elle un précieux héritage qu’il serait cruel de laisser mourir. l’histoire vous a bien appris la valeur qu’à même le moindre espoir Alors elle a peut-être abandonné nos valeurs, mais ce voyage était l’occasion de lui rappeler que nous, nous ne l’avions pas abandonnée. tes prunelles se perdent un court instant en direction du jardin Et par la même occasion, l’opportunité d’honorer Arcamenel et d’enrichir l’art que nous lui vouons de ce que nous aura appris Thaar. Bon comme mauvais. Une nouvelle histoire est toujours formative. D’ailleurs peut-être que sachant ça, tu comprendras pourquoi je suis aussi curieux de toi. disant cela, tu te lèves et t’approches lentement, tes yeux scrutant la Princesse de Geresh de la racine des cheveux aux ongles des pieds Tu es une nouvelle pièce dans le puzzle de l'Ithri'Vaan. tu recules, et te rassois Une dont je ne connais pas la place. Te comprendre mieux toi, c’est comprendre énormément des dynamiques qui régissent cet endroit. un sourire presque désabusé se dessine sur ton visage Après tout c’est maintenant ou jamais.
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Sam 27 Juil 2019 - 13:35
Je m’attendis un instant à ce qu’il revienne jouer avec sa taille, à ce qu’il revienne m’oppresser, même après que j’aie changé de position, comme pour me poursuivre, mais il s’était bien vite arrêté et bien vite rassis. Je ne savais pas non plus quel jeu il jouait avec ses mots qui allaient dans des directions plus ou moins supportables. Milynéa, l’Anaëh, Arcamenel… j’avais tout écouté mais je n’avais rien à lui répondre, nos mondes étant si radicalement opposés. Non, il n’y avait qu’à la prétendue partie remise que je pouvais répondre, et le reste ne m’intéressait pas. « Tu t’es confié le premier, peut-être, mais tes confidences concernent un monde où je ne mettrais jamais les pieds, un monde qui est tien uniquement. » Ce n’était pas un reproche, mais ça en prenait bien le chemin. « Toi, tu veux que je sois une clé, et je sais que tu tiens Thaar en suffisamment peu d’estime pour ne pas être certaine de tes limites et de ce que tu voudras faire de cette clé. »
Puisque j’étais lancée autant aller jusqu’au bout, alors qu’il n’avait pas adressé cette tentative d’intimidation, feignant sûrement de s’être laissé embarquer dans son flot de paroles en plus de son excuse d’être trop tactile. « Et si je ne sais pas ce que tu veux faire de cette clé, je sais que tu es prêt à intimider une jeune femme pour essayer de l’obtenir. » Ce n’était qu’un instant plus tôt, mais la sensation n’était presque plus qu’un souvenir désagréable, alors que je m’étais beaucoup trop exposée à lui, sans me douter qu’il puisse en arriver là. « D’ailleurs, ça a failli fonctionner… » Je commençai, hésitante sur la direction à prendre, mais convaincue que je ne pouvais pas le laisser me défier sans l’adresser. « … non… ça aurait même fonctionné si tu ne t’étais pas arrêté. » Et peut-être que j’aurais dû accorder plus d’importance au fait qu’il se soit arrêté, mais cela n’aurait pas été un message assez fort.
Le défi me revint en tête et je compris que c’était un des seuls moyens de m’échapper de son influence et de le lui exprimer, quitte même à le soumettre à mon emprise. Ça avait fonctionné pour certains, après tout. Ma voix se fit moins accusatrice, plus mielleuse, alors que j’osai un pas dans sa direction. « Mais tu es tombé sur une jeune femme qui apprend, qui s’adapte, et qui sait prendre sur elle. » Pour l’instant ce dernier point était un mensonge, et j’en tremblais, mais j’allais peu à peu ouvrir mon corps à autre chose, quelque chose qui m’aiderait. A chaque pas vers le colosse ma peau diaphane laissait passer un peu plus de la lumière bleue qui y luisait, et la douleur grandissante agissait comme une amie, comme un soutien. Au lieu de fondre sur lui je commençai à tourner autour de son assise, attendant d’être à côté de lui pour poser une main sur son épaule nue. « Tu crois être le premier à avoir essayé ? Tu crois qu’ils n’ont pas été nombreux à avoir essayé de profiter de mes faiblesses ? »
Je poursuivis le tour en faisant lentement glisser mes doigts fins jusqu’à l’autre épaule en passant par sa nuque. Mon souffle se raccourcissait légèrement alors que la magie prenait encore un peu plus de place et masquait presque tout à fait la peur désormais. « Mais je suis encore là, et eux, où sont-ils ? » Ce n’était pas voulu comme une menace même si le message était un peu maladroit et que pour le coup la plupart n’étaient plus. Le tour de la sorte de canapé sur lequel il était assis se conclut par ma prise de position à ses côtés, et au bout d’un moment, non contente de rester assise là je me penchai sur lui, me collant contre son bras, plaçant ma main sur sa poitrine. Là j’avais l’impression d’avoir enfin récupéré mon indépendance, là j’avais l’impression de m’être éloignée de son oppression, là j’avais l’impression d’être en contrôle. C’était assez contre intuitif, alors qu’il n’avait ni perdu de son imposance ni perdu de sa force. Les mots n’étaient plus que susurrés alors que j’étais si proche… « Maintenant, si tu es toujours aussi curieux, tu peux trouver autre chose qu’une violence non assumée pour me convaincre, pour me pousser à m’ouvrir à toi. » La main se décolla juste avant qu’une conclusion n’arrive, elle n’était là que pour la forme, après tout, c’était lui qui garderait le choix sur le fond. « Sois simplement plus honnête. »
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Sam 27 Juil 2019 - 18:52
Tentative de persuasion ou démonstration d’ignorance ? Les premiers mots de la Princesse de Geresh t’amusent plus qu’ils ne le devraient. Tu espères seulement qu’ils sont sa vérité, parce que s’ils sont sa vérité elle t’est de moins en moins dangereuse. S’ils sont sa vérité c’est qu’elle ne réalise pas que dans cet échange de réalités elle est celle qui possède l’avantage. Pour toi elle est une clef au sein d’un monde étranger. Pour elle tu es un étranger frappant aux portes d’un monde dont elle a le secret. Tout ce qu’elle sait de toi c’est un peu plus de pouvoir sur ta personne. Tout ce qu’elle sait de toi c’est un outil de plus à mettre au service d’un monde à ses pieds. Qu’elle t’offre une clef et qu’en ferais-tu ? Toi seul, sans pouvoir dans son antre ? Qu’elle t’ouvre consciente de son pouvoir et ne serais-tu pas finalement plus en danger encore que tu ne l’es sur le pas de la porte ?
Seulement consciente de son pouvoir elle ne semble pas l’être. Pas de celui-là. Du moins peut-être l’est-elle, mais elle n’est pas assez retorse pour en faire usage. Tu lui as sauvé la vie et il semblerait qu’elle en soit plus marquée qu’elle n’ose le dire. Une forme de gratitude inassumée qui l’empêche de prendre pouvoir sur toi. Une étrange affection qui la pousse à jouer selon d’autres règles. Face à toi elle se sent libre de se rendre vulnérable. Face à toi elle veut se faire actrice de sa propre puissance. Parce que tu t’es présenté comme assez généreux pour qu’elle puisse s’en donner l’occasion. Elle t’accuse d’avoir essayé de l’intimider. Elle t’accuse d’avoir essayé de l’acculer, et elle a raison. Elle essaie de se persuader avoir trouvé le courage de te faire face, d’avoir remporté le défi qu’elle s’est lancé, sans voir que ce n’est jamais que parce que cette victoire tu la lui as laissée. Cette victoire, tu la lui as présentée sur un plateau d’argent. Parce que plusieurs fois tu aurais pu la détruire. Par plusieurs fois tu aurais pu l’écraser. Mais à aucun moment tu ne t’y es entièrement résolu. Tu es le dominant, et tu tiens à ce qu’elle le sache. Mais pour toi dominant n’est pas destructeur.
- Je suis grand, je n’y peux rien. le coin gauche de ton visage, tiré par un demi-sourire, se fait presque carnassier Si je cherchais vraiment à t’écraser, je n’aurais pas été aussi doux.
Ton pectoral, rendu plus énorme encore par la petitesse de la main qui s’y était posé se gonfla à son contact. Ton bras, presque aussi épais que la taille de la Vaanie s’enroula autour de son buste. Ta main vint chercher le visage de celle qui soudainement te défiait, pour porter sur sa joue une caresse qu’elle ne sentirait pas. Mais lorsque sa main s’écarte, tu ne la relâche pas. Au contraire tu la serres un peu plus contre toi. Elle a fait un pas en avant, maintenant il n’était plus temps de se rétracter.
- Sois simplement plus honnête.
- Mais je suis honnête ! et la manière dont tes yeux s’étaient ouverts vers elle, la manière dont ton timbre avait légèrement monté les aigus, la spontanéité de ton intonation, tout portait à croire que ces mots étaient profondément sincères Il y a peu de gens à Thaar qui partagent ta situation, encore moins ton expérience, et encore moins que j’aie pu approcher. J’aurais juste voulu connaître un peu de ton histoire, savoir ce que c’est que d’être une aspirante au titre de Prince-Marchand alors qu’un autre grand pouvoir s’approche de Thaar. un souffle désolé échappe à tes nasaux Je ne te demande pas de me dévoiler tes entrailles. M’attendre à ce que tu t’ouvres serait présomptueux. sans efforts tu la soulèves, qu’elle soit assise sur toi plutôt que contre toi Ce serait beaucoup trop à encaisser…
Tu souris, provocateur, faisant fi de la pulsation chaotique battant juste en face de toi. Faisant fi de l’évidente douleur que s’infligeait la Princesse de Geresh. De l’évidente douleur dont tes réflexes auraient voulu que tu la soustraies. Aujourd’hui tu la découvrais pleinement consciente de la personne qu’elle était devenue lorsque les flammes la rongeaient. Et aujourd’hui, alors qu’elle s’évertuait à vouloir te la cacher, elle te dévoilait peut-être là l’une de ses réalités les plus secrètes. Parce qu’elle ne te montrait pas juste qu’elle aimait la douleur. Elle te montrait pourquoi elle aime la douleur.
- Même si j’ai bien l’impression que ce n’est pas la douleur qui t’effraie.
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Sam 27 Juil 2019 - 21:24
La magie prenait de plus en plus de place, au fur et à mesure que le temps passait, déjà, mais aussi quand je m’y abandonnais un peu plus en réponse à des contacts plus réguliers, plus intimes. Les mots se faisaient moins définis, moins précis, plus confus, et je les entendais encore à défaut d’y prêter toute l’attention que j’aurais dû y prêter. Seulement j’étais moins attentive, moins prudente, moins avertie, et avec moins d’inclinaison à réfléchir j’étais devenue plus crédule. Je n’eus aucun problème à l’imaginer m’écraser, je n’eus aucun problème à décider qu’il était honnête, j’eus envie de raconter qui j’étais, je… il me souleva sans effort pour que je me retrouve sur lui, quelque chose que je n’avais pas souhaité. Mon visage aurait sûrement pris une teinte cramoisie avec ses prochains mots qui faisaient écho à toutes ces remarques qu’il avait faites entre Geresh et Thaar, entre son apparition particulièrement dévêtue et ses retrouvailles avec un pantalon. En réponse, je laissai un peu plus de magie entrer avant d’arbitrairement décider que je n’irais pas plus loin que cette douleur là.
Embrumer mon esprit plus qu’il ne l’était déjà, c’était ma réponse pour ne sentir aucune peur, et au lieu de me ramener vers la perception que quelque chose n’allait pas, la douleur me poussa à rire de sa plaisanterie, et à rire encore quand il allait la mentionner, comme s’il n’avait fait que raconter une anecdote sur une vieille amie. Après les rires cristallins vint le moment de respirer profondément à quelques reprises pour mieux supporter la douleur et éviter qu’elle ne me pousse trop loin dans l’extase, alors que la nouvelle position me forçait à me blottir contre son buste, laissant mon souffle chaud glisser sur sa peau nue. Si j’avais eu toute ma lucidité je me serais enfuie, mais tout se mêlait et je n’étais plus que le jouet de mes émotions, le jouet de la situation, le jouet du colosse. Il n’y avait que la peur qui avait perdu toute emprise sur moi, à la fois celle qui inhibe trop, à la fois celle qui protège assez.
Un moment de semi-lucidité vint mais je restais désinhibée et enfin j’allais répondre à certaines de ses questions – ou plutôt ce que je pensais être ses questions – de manière légèrement saccadée par les respirations courtes mais intenses. « Je… ne sais pas pourquoi… en fait… pour être… Princesse Marchande. Je crois que c’est pour… les raisons que j’ai mentionnées. Mais j’en sais rien. » Plus tard je me rendrais compte combien d’armes je lui avais données, plus tard je me rendrais compte que Milynéa n’aurait pas pu mieux agir, mais à cet instant là je voulais être honnête. La magie elle reflua si légèrement, juste assez pour que je puisse respirer normalement, ou bien m’étais-je simplement habituée. « Mon père, il ne voulait pas de ça, il ne voulait même pas de Geresh. Comme tu as dit… » Il me fallut trop longtemps pour retrouver ses mots. « …vivre une vie tranquille. C’est elle qui m’a convaincu que nous étions esclaves, qu’il fallait aller plus loin. »Elle. Aethka. J’eus un frisson qui me parcourut l’échine, non, parler honnêtement, c’était trop désagréable.
Et l’esprit désinhibé décida qu’il serait de bon ton de revenir sur quelque chose de plus amusant, quelque chose que j’aurais trouvé plus que gênant, quelque chose qu’il allait retranscrire en un murmure que je n’aurais jamais osé sans magie, ou en tout cas, je pourrais me convaincre que c’était le cas. « Ce serait beaucoup trop à encaisser… C’est un défi ? » Mon regard s’était levé pour aller chercher le sien, et ma main avait repris sa place sur le torse du colosse.
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Sam 27 Juil 2019 - 22:55
Jusqu’où ? Jusqu’où irait-elle ? Dans l’extase comme dans la douleur. Dans l’autodestruction comme dans le don d’elle-même. La peur. C’était contre la peur qu’Aerianna luttait par la douleur. L’indécision. C’est pour éteindre l’incertitude qu’elle s’autoflagelle. Les regrets. Leur perspective même elle l’offrait en pâture au feu qui la consumait. Depuis combien de temps ? Et pour combien de temps ? Tu connais trop bien les effets des arcanes folles pour savoir le jeu qu’elle joue trop dangereux pour servir d’exutoire. Tu sais trop bien comme pulsation et émotions quand laissées sauvages de pair sont promptes à prendre des vies. Mais tu es curieux. Tu es curieux de savoir à quel point cette femme te craint. Tu veux savoir ce que cette femme est capable de donner pour relever le défi que tu représentes. Tu veux savoir à quel point elle désire te vaincre. Savoir à quel point elle te désire.
Ou n’est-elle en réalité que désirs ?
Elle parle, elle se confie, elle te confie plus que tu ne veux savoir. Evasive, mais révélatrice, elle désigne une conseillère, une confidente, une amante ? Elle désigne une femme dont l’influence a supplanté celle de son père. Une esclave. Une esclave lui ayant fait comprendre qu’elle aussi, riche héritière de Geresh, n’était ni plus ni moins qu’un pion servile dans le jeu de plus puissants. Ce jour-là elle avait commencé à désirer. Ce jour-là elle avait commencé à vouloir plus. Peut-être… tu l’imagines… ce jour-là elle avait abandonné l’idée d’une vie tranquille, et connu pour la première fois la peur. Peut-être, tu l’imagines, ce jour-là avait-elle pour la première fois vu dans la douleur physique une alternative plus douce aux peines qui enferment le Souffle, éteignent la volonté, effacent l’ambition et étouffent le désir.
Lorsque la douleur l’affecte, elle se laisse aller à ses désirs. Et en se laissant aller à ses désirs, alors elle est capable d’avancer.
Tu restes de marbre, puissante figure masculine, engloutissant celle que les Hommes auraient appelé une grande femme dans ton étreinte. Tu continues de sourire, tu continues de jouer, de t’approcher du feu jusqu’à trouver le moment où sa chaleur te sera insupportable. Tu continues de la laisser approcher, de laisser son corps te parler, de laisser sa pulsation t’aiguiller, d’explorer sa folie. Parce que tu es curieux. Tu veux savoir. Quelle est la profondeur du trouble animant les gens d’ici ? Quel genre de souffrances sont-ils prêts à s’infliger pour un peu de pouvoir ? Aerianna est la clef. Aerianna en est le parfait exemple. Parce que la souffrance qu’elle s’inflige est palpable. Aerianna est le miroir d’Ithri’Vaan, celle dont la luisance dévoile l’ignominie de ce monde, celle dont l’exutoire est la hauteur du malheur de tous ces gens.
- C’est un fait.
Ton fessier se contracte un instant. Ton pubis fait une seconde contre à son poids. Tu assois ainsi ta réalité. Tu retrouves tes appuis. Tu n’approches pas plus. Tu n’ajoutes pas plus de petit bois à sa flamme, car seul reste maintenant le tronc. Tu attends, simplement. Tes yeux plongés dans les siens. Tes lèvres inaccessibles. Invincible, car tu l’es. Imperturbable, car tu l’es. Provocant, car tu l’es. Te posant silencieusement la question de tes propres limites. Te posant silencieusement la question de qui tu étais. Car Noruì est le soleil. Noruì veut dire ardent. Elnoruì, le rayonnant, celui qui brûle, c’est ainsi que t’appelle celle que tu aimes. Mais Noruì s’il lui doit son existence, est-il pour autant le même ?
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Dim 28 Juil 2019 - 14:08
Une autre réponse et j’aurais peut-être pu m’arrêter là, une autre réponse et j’aurais peut-être pu laisser la magie refluer, une autre réponse et j’aurais peut-être pu m’écarter de lui l’esprit plus clair… Mais non, il n’avait pas pu s’empêcher de me forcer à continuer sur cette voie et de me forcer à relever le défi alors que je sentais un mouvement sous moi. Je ne savais pas comment je ferais ça, mais je n’avais plus énormément d’autres options. Quelque part dans un nuage d’émotions il y avait un moi qui regrettait que je me donne à lui, qui essayait de me rappeler que c’était sûrement ce qu’il voulait en récompense pour m’avoir sauvée, et que j’étais partie pour le lui donner gratuitement en me laissant manipuler, ce qui lui laisserait encore la possibilité de demander autre chose. Mais ce moi là était trop loin, trop noyé, et il ne pouvait plus compter, il ne pouvait plus me gouverner, il n’aurait d’autre choix que d’observer tout ça, et peut-être, un jour, de regretter.
Ma main, minuscule contre son torse, caressa les muscles du géant en glissant sur sa peau totalement imberbe, se faisant parfois une place sous la tunique de Noruì, dérangeant parfois le soleil et la lune accrochées à son cou… L’autre main était coincée entre lui et moi et je ne fis pas encore d’effort pour la dégager. L’entreprise dura une poignée de minutes lors desquelles mes yeux ne quittèrent pas les siens. Jusqu’à ce que je sois frustrée par le manque d’interactions possibles – ce qui devait être un thème récurrent avec une telle masse de muscles que peu devaient pouvoir ne serait-ce que déplacer, j’étais vraiment trop petite pour exister – et que je décide de me repositionner. Ce que je fis, non sans déposer un baiser sur son buste au préalable, et sans lui confirmer en quelques mots qu’il m’avait convaincue. « Laisse moi décider par moi-même si c’est un fait, s’il-te-plaît, je suis pleine de surprises. »
Je détournai mon visage de lui pour le tourner finalement vers le balcon et d’un geste faire suivre mes jambes pour les placer dans le sens des siennes, fermant encore un peu plus d’opportunités alors que l’esprit désinhibé usa de son peu de créativité pour m’ouvrir la voie. Chaque jambe alla se positionner en travers de ses cuisses, faisant remonter doucement ma robe alors que je peinais à rester droite et ne pas m’affaler avec mes genoux soudain largement réhaussés. Quand je fus enfin stabilisée, à portée de mes mains gisait le défi, et à travers le tissu de son pantalon, je commençai à le caresser distraitement, à pour la première fois vraiment le sentir. Et pour éviter de me laisser dépasser tout de suite par l’excitation du moment je fermai une part de moi à la magie, essayant de garder un équilibre bien complexe, mais un équilibre tellement important, même quand on s’abandonnait au désir.
Si ce désir était là et presque palpable, je ne pourrais décider que plus tard ce qu’il en était, je ne pourrais décider que plus tard s’il était complètement tourné vers cette idée de montrer à Noruì que j’étais plus forte qu’il ne le pensait, ou s’il était autre chose, mais une chose était sûre, j’aurais du mal à être honnête avec moi-même devant les souvenirs d’un comportement aussi… dépravé ? Délirant ?
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Dim 28 Juil 2019 - 22:00
L’Astre Ardent brille sur la mer. Aerianna s’y noie lentement. Incertaine de pourquoi elle a plongé, elle nage à contre-courant. La douleur s’intensifie, sa pulsation s’alourdit et elle te caresse. Son essence s’arrache aux vagues, le calme renaît un court instant, elle arrive à voir à travers l’affliction, et imperceptiblement elle recule. Et puis elle inspire, elle plonge à nouveau, espérant que l’air ne lui manque plus, et les lueurs bleutées la dominent à ta place, son esprit s’égare là où la raison l’empêche normalement d’aller, et ses lèvres se posent contre ton buste, sa main en se glissant sous ta tunique en fait désagréablement glisser le tissu vers ton épaule. Le vêtement ajusté tire vers ton côté gauche, en dévoilant presque entièrement le pectoral, alors que soudainement à sa mémoire revient le souvenir de l’objet premier de son désir.
Imposant, impassible, le regard à la fois passionné et lointain, tel les statues des héros, tu attends. Tu attends et tu laisses faire. Tu la laisses libre de ses mouvements, tu t’offres en terrain de jeu, et tu l’observes comme une bête curieuse. Tu te laisses abasourdir par ce qu’elle s’inflige, tu te laisses surprendre par ses soudains changements, mais tu prends soin à ses yeux de toujours rester le même. Tu accueilles ses mains, tu accueilles ses flatteries, non sans te forcer à réduire au silence ta réluctance. Tu la perçois à la recherche d’un équilibre, tu la perçois à la recherche d’un peu de conscience, et tu te demandes si en cet instant elle pense. Tu l’en as vue capable. Tu l’en as vue incapable. Mais qu’arrivait-il à l’entre-deux ? Quelle genre de déchirure pouvait-elle bien provoquer ?
Elle cherche, elle trace, elle dessine, elle joue comme une enfant dépravée. Elle cherche, elle trace, elle dessine, mais tu ne peux affirmer avec certitude qu’elle ait conscience de ce qu’elle trouve. Elle cherche, elle trace, elle dessine, et toi tu te demandes de ce qu’elle trouve ce que tu es prêt à lui donner. Ils sont trop rares ceux qui ont l’extase aussi puissant que ta tranquillité. Peut-être rares au point que la folle ne se satisfasse trop tôt. Elle bout. Elle bout, mais ton corps ne lui répond pas. Son désir ne suffit pas à susciter ton émoi. Impassible tu l’es entièrement, trop peu impressionné par une beauté à laquelle tu n’es pas sensible. Trop peu motivé par des gestes vides d’affection. Trop interloqué par ce qu’elle s’inflige pour penser autre chose.
- Il te faudra peut-être un brin d’imagination finalement.
Tu confies en riant, te moquant de son impuissance face à la tienne ; arrangeant par la même occasion ta tunique rendue asymétrique ; espérant que cela suffise à la décourager. Parce qu’un mâle est un mâle, et votre patience est finie. Un mâle est un mâle, et vous n’êtes pas sans faiblesses. Sensible au toucher, la peau prompte à frissonner. Capable de retenue tant qu’elle n’est pas nue. Seulement celle qui te désire, son esprit est perdu. Pour elle ton apathie n’est qu’un obstacle de plus. Un obstacle qu’elle n’aurait point honte d’arracher en même temps que le tissu. À savoir maintenant, quand considéreras-tu en avoir assez vu.
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Lun 29 Juil 2019 - 17:19
Il osait ne pas bouger, il osait m’ignorer, mais il ne me repoussait pas pour autant. Il n’y avait pas que son esprit qui m’ignorait, lui j’en avais peu conscience, c’était son corps, et c’était frustrant. Si j’arrivais à peine à percevoir l’anomalie qu’était la situation, je n’y étais simplement pas réceptive, pas assez en tout cas pour m’arrêter, pas assez en tout cas pour éventuellement décider que je n’avais pas assez envie que quelque chose se passe, pas assez en tout cas pour ne pas aller au-delà du défi que je m’étais lancée, pas assez en tout cas pour ne pas aller au-delà de sa provocation… Puis il rit, et je ne fus pas capable de trouver le liant entre son rire, ses mots, et le reste de la situation. S’il n’allait pas recevoir de réponse, et si je continuai quelques instants mon œuvre sans me laisser distraire, la moquerie restait, la moquerie tournait, et la frustration grandissait, juste assez pour que je laisse à nouveau un peu de la magie entrer et m’arracher un petit gémissement.
La limite se trouvait quelque part non loin, celle qui empêchait le corps de fonctionner, celle qui évanouissait, celle qui apportait les délires, mais même l’esprit débridé savait où elle se trouvait, même l’esprit débridé avait l’habitude de jouer avec, depuis qu’Arcam avait dominé le monde en l’absence du soleil. Et je me demandai à cet instant, si l’esprit débridé n’était pas simplement un prétexte, un prétexte pour me protéger et me laisser croire plus tard que je n’étais pas moi-même, que cette dépravation, que ce dévergondage, que cette perversion n’étaient pas miennes, que ce n’était qu’un écart de conduite. Car l’esprit débridé restait par moment doué de lucidité, et peut-être même le défi aurait été suffisant pour un esprit sobre. Mais s’il n’était qu’un prétexte il était un prétexte efficace et les doutes ne restaient jamais bien longtemps en place alors que la fébrilité et l’insouciance les balayaient.
Si les doutes n’avaient pas été assez pour m’arrêter, par contre, ils avaient été assez pour que je réévalue mon approche, et après une dernière caresse plus langoureuse je m’appuyai de mes bras sur ses cuisses et me dégageai de ma position pour revenir à côté de lui. Cette fois je ne resterais pas assise, de crainte de perdre accès à presque tout son corps. Je me mis à genoux en appuyant mon corps contre son bras et ma bouche sur le haut de son épaule. Mes mains s’agitaient pour s’affairer autour de la ceinture à la taille du colosse, elles la dénouèrent et l’en délestèrent sans trop de mal, devenues presque expertes en ce domaine avec une ennéade riche en entraînements. Je restais là plus longuement que je ne l’avais prévu, m’attardant sur d’autres caresses avec une main venue glisser sur sa nuque et une autre retournant déranger les pendentifs sur son torse. Mais la position n’était que temporaire et bientôt je me vis chevauchant une de ses cuisse, lui faisant face.
Une main se posa sur son torse, la main glissa vers le bas, jusqu’à l’endroit de son ventre où veste et pantalon semblaient fusionner, mais la main ne s’arrêta pas et glissa sous le vêtement, le reste de mon corps suivant le mouvement pour lui permettre d’aller plus loin. Et elle y alla, avec l’intention assumée de reprendre le travail qu’elle avait entrepris et interrompu, cette fois sans rien pour la séparer de son objectif. A cet instant je n’entendais plus que les battements de mon cœur alors que l’excitation et l’avidité gardaient le dessus, et que mon regard retrouvait celui de Noruì.
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Lun 29 Juil 2019 - 19:58
Vorace insensée. Orgueilleuse délirante. Esclave de son désir de ne plus l’être. Abandonnée à la douleur à défaut de volonté suffisante. Abandonnée à une affliction qui lui est plus enviable que la peur. Comme ces soldats devenus accrocs au sang. Comme ces militaires priant Calimenthar de voir venir l’heure sur laquelle ils pourraient se jeter sur leurs ennemis et faire face à la promesse de la mort, de peur que l’angoisse de l’attente ne finisse par les déchirer. Elle est ainsi, Aerianna. Un Souffle trop délicat pour aller au bout de la mission qu’elle s’est choisie. Une personne à la morale encore hésitante, attendant de découvrir mieux, espérant mieux, cherchant mieux, mais n’ayant jamais été qu’enseigné que pour obtenir mieux il fallait faire pire. Alors elle faisait pire.
Son essence est presque complètement corrompue. Son corps est au bord de l’usure. Elle arrive à ses limites physiques, mais elle pousse, elle les effleure, elle continue de se laisser aller, parce que c’est le seul moyen. C’est la seule manière qu’elle connaît d’aller plus loin, de relever un défi. Aerianna est un stéréotype… pire qu’un stéréotype… une véritable parodie de l’habitant de Thaar. Elle est la personnification parfaite de la dangereuse avarice qui corrompt les gens d’ici. Elle est une pauvre personne souffrant de ne jamais être satisfaite tant qu’elle n’aura pas reçu tout ce qu’on lui a retiré. Elle est une pauvre personne dont les désirs n’ont pas été canalisés, dont l’objectif de vie n’est rien d’autre que la réalisation de désirs qui continueront de grandir au fur et à mesure qu’elle approchera de leur parachèvement.
Grandir, au fur et à mesure que ses doigts s’en approcheraient. Grandir, au fur et à mesure qu’elle se persuaderait enfin capable de s’en saisir. Grandir, au point qu’elle ne soit plus capable de l’empoigner.
Tu te lèves, ta patience à bout. Tu la forces à faire de même, elle qui se refuse à abandonner le destiné prix. Elle te suit sans broncher le moins du monde, trop occupée qu’elle était à te défier du regard, à te flatter sans affection, et à se délecter d’une réponse enfin venue. Et ta peau frissonne, et ton corps exsude d’une chaleur nouvelle, mais ton regard ne change pas. Ton regard est toujours celui du défi, ta moue est toujours impassible, la jaugeant comme attendant qu’elle défaille, qu’elle abandonne, qu’elle succombe à la douleur. Mais elle continue, elle s’enjaille de plus en plus, elle voit venir la victoire, elle te voit trahi par ta propre armure. Ton visage ne se craquèle qu’un court instant, celui où pour continuer d’exister son défi est forcé de quitter sa coquille de tissu, de lui être dévoilé, en annonce d’un avenir aussi douloureux que son présent. La douleur l’autorisait à convoiter la douleur. La douleur nourrissait ses envies, mais elle était insatiable. Une insatiable bien trop satisfaite de voir la récompense promise grandir en même temps que son appétit ; de voir le défi se faire plus périlleux en même temps qu’elle se sentait plus aguerrie… Une folle. Une folle tenant ton immense chibre, déployé dans toute sa majesté entre ses mains.
- J’en ai assez vu. Ton sourire disparaît Et toi aussi.
Tu t’arraches à son toucher avec un calme déconcertant. Ta poigne à son tour se saisit d’un sceptre, seulement la magie opérant lorsque tes doigts dansent autour de ton focaliseur, elle, elle est belle et bien réelle. Il t’en faut peu, si peu pour la pousser au pas de trop. Les arcanes folles dont s’était entourée la Princesse de Geresh ne sont que paille à ton feu. Et le sortilège est aussi vif qu’il est virulent.
Un regard concerné pèse sur la brune. Les lèvres pincées, et les sourcils froncés, tu lorgnes sur l’endormie, te posant la question de si les premiers frissons seraient signe de son réveil. Assis à côté d’elle, tu soupires un murmure, moitié amusé, moitié agacé.
- Si tu veux que je sois plus honnête, il te faudrait déjà m’écouter.
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Lun 29 Juil 2019 - 21:13
Un long gémissement marqua mon réveil, un qui n’était chargé en rien de ce qui avait marqué les derniers instants avant que je ne cède à la magie, un qui n’avait rien à voir avec celui de ce que j’allais décider d’interpréter comme un rêve pour ma propre sanité, de par la présence d’organes qui étaient… nouveaux dans ma vie. Non, c’était simplement un gémissement neutre, qui annonçait au monde que leur princesse se réveillait… si seulement… Tout ne revint pas d’un coup et je me demandai d’abord pourquoi j’étais là et pas dans un lit confortable, pourquoi je m’étais endormie aux côtés de Noruì, pourquoi je me réveillais à ses côtés, pourquoi il venait de m’adresser ces quelques mots qui m’avaient réveillé, pourquoi il était resté, et pourquoi il me parlait d’honnêteté ? Je me redressai sur un coude d’abord, résistant à quelques vertiges légers, avant de retrouver une position assise ensuite. Pour l’instant j’essayais de me débrouiller seule et je fermai les yeux, j’inspirai un grand coup, j’expirai profondément, et j’essayai de me rappeler. Je n’allai pas très loin avant de m’arrêter, pour lutter contre la peur j’étais allée trop loin, rien de plus. Ça ne m’arrivait pas si souvent, mais ça fonctionnait souvent de la même façon.
Ouvrant les yeux je les tournai vers Noruì, le regard encore légèrement endormi ainsi que la peur. Ma voix n’était pas beaucoup plus réveillée et je lui demandai rêveuse si c’était bien la même chose qui s’était produite qu’à mon habitude. « Laisse moi deviner, le bleu sous ma peau a continué de bleuir jusqu’à ce que je fasse… des bruits… et je ne t’écoutais plus et je me suis évan… » Mes yeux avaient détaillé un instant le colosse et ce n’était pas la peur qui était revenue alors que j’avais légèrement descendu les yeux, c’était autre chose, quelque chose de pire encore, quelque chose qui part sa simple apparition me fit écarquiller les yeux comme si j’avais vu un fantôme. Des images qui ne duraient pas longtemps mais qui étaient beaucoup trop graphiques pour que je n’en perde pas le sens, d’abord, mais il n’y avait pas que les images, il y avait les doutes qui revenaient, et surtout beaucoup de honte, une honte qui monta bien vite à mes joues en leur donnant une teinte cramoisie. Je finissais toujours par me souvenir de tout, et bien souvent j’aurais pu m’en passer bien volontiers, mais jamais à ce point là.
Mes yeux se détournèrent en un instant et je lançai un regard au loin, par le balcon, l’accrochant à la cime d’un grand arbre des jardins. Ce que j’avais fait, ce que j’avais vu… Je n’étais pas étonnée d’être tombée dans ce piège, d’avoir pris le défi trop à cœur alors que j’essayais de lui montrer que je n’avais pas peur de lui et que lui avait décidé de me titiller depuis qu’il avait essayé de jouer avec sa taille, mais tout ce qu’il s’était passé était totalement fou même avec des circonstances atténuantes, et pour l’instant je ne pouvais pas le regarder dans les yeux. Je n’avais plus peur de lui, après tout il m’avait laissée faire à ma guise sans une once de violence ou de menace, restant de marbre, gardant sa froide neutralité même quand son corps avait cédé, mais c’était bien la seule chose qui était positive dans un océan d’humiliation. Il n’y avait finalement qu’une chose qui n’était pas claire dans mes souvenirs, et c’était comment en contrôlant mes limites j’étais quand même tombée, mais finalement c’était probablement beaucoup mieux ainsi.
« Ce n’est pas que de ma faute. » Je déclarai, une moue s’affichant sur mon visage alors que je me mordillais la lèvre inférieure. J’avais besoin de l’exprimer le plus vite possible, j’avais besoin de m’en débarrasser, j’avais besoin qu’il soit d’accord avec moi… Et j’avais envie de pleurer.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Mar 30 Juil 2019 - 11:37
Tu aurais voulu pouvoir acquiescer, et pour elle comme pour toi effacer ces derniers instants. Reprendre comme si de rien n’était, et repartir avec ton petit bout de sagesse sans avoir à y mettre le prix, mais elle en avait décidé autrement. Elle s’était souvenue. De quoi exactement ? D’assez. D’assez pour avoir honte, pour regretter, assez pour que ses yeux se baissent et que son cœur batte la chamade. Il n’y avait plus la douleur maintenant. Seulement les regrets. Métaphore d’une douloureuse ascension, elle avait tout fait pour obtenir l’objet de son désir, mais maintenant qu’elle l’avait obtenu, il n’y avait pas de joie. Seulement la honte face au chemin emprunté. Et si toi aussi cette mascarade te resterait en tant que honteux souvenir, tu espérais qu’Aerianna en tire quelque chose. Qu’elle comprenne qu’assouvir à ses désirs ne valait pas tous les sacrifices.
- Tu as raison. un sourire désolé s’affiche sur ton visage Je t’ai poussé à bout.
Mais pour autant ces gestes restent ton fait. Ces gestes restent l’expression de ta personne. De la personne que tu as choisi d’être. De la personne que tu t’es forcée à devenir. Elle est là, la clef du monde d’Ithri’Vaan. Elle est là, la raison pour laquelle je voulais t’entendre. Elle est là la raison pour laquelle je t’ai laissé faire. Elle est là, toute l’horreur de ces terres. L’égoïsme, la dépravation, l’avarice, l’avidité. L’absence de limites. L’Ithri’Vaan est comme toi, un fruit qui s’est lui-même écorché pour laisser la pourriture l’infester. Mais qu’y peux-tu ? Aucune honte ne t’empêchera de recommencer
- Et tu avais raison. tu tournes le regard vers le haut de son crâne, ses yeux s’étant retirés J’ai bien une faveur à te demander. tu marques une courte pause Il y a une petite famille d’artisans Zurthans, les Aashiq, à l’entrée des quartiers pauvres. Ils sont très doués, mais n’ont jamais eu l’occasion de le prouver. J’aurais aimé que quelqu’un la leur offre. tu souris, et souffle des nasaux Et si ce n’est pas trop demander… je ne serais pas contre un pantalon de remplacement.
Ce n’était probablement pas le meilleur moment pour demander des faveurs, mais quoi d’autre ? Tu es un tactile, et quelque chose te dit que ton toucher ne la réconforterait pas, même fussent tes intentions bonnes. Et en réalité, pour cela, il aurait fallu que tu aies envie de la réconforter.
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Sujet: Re: Ce que tu veux [PV Aerianna] Mar 30 Juil 2019 - 15:02
Je l’entendais, seulement je ne l’écoutais plus. J’avais cessé de l’écouter en l’entendant admettre qu’il avait sa part de responsabilité, j’avais cessé de l’écouter parce que je n’étais pas convaincue qu’il le pense, j’avais cessé de l’écouter parce qu’il n’était pas à un mensonge près, j’avais cessé de l’écouter parce que maintenant qu’il m’avait fait du mal il demandait quelque chose, j’avais cessé de l’écouter parce que ses demandes étaient là que pour me tester, j’avais cessé de l’écouter parce qu’il n’avait que faire de ces Zurthans, j’avais cessé de l’écouter parce que c’était lui qui les mettait en danger en mentionnant leur existence… Je n’avais pas vraiment cessé de l’écouter, ou je n’aurais pas pu être consciente de tout ça, mais c’était tout comme, et il n’eut pas de réponse alors que le sentiment de trahison allait grandissant. Et avec le sentiment de trahison vinrent les larmes, qui après avoir rendu mes yeux humides commençèrent à couler le long de mes joues.
Il m’avait déjà vue pleurer, mais ce n’était pas ça, il n’y avait pas de pleurs avec ces larmes, il y avait quelque chose de froid, quelque chose qui n’était pas vraiment une colère, quelque chose que je ne comprenais pas. Je me levai simplement pour rejoindre le balcon sans un mot, m’appuyant à nouveau dessus. J’identifiai peu à peu une interprétation possible mais elle m’attristait plus qu’elle ne rassurait la part de moi qui ne comprenait pas. Malgré la magie, malgré ma perte de contrôle, malgré son jeu, il y avait un échec au milieu de tout ça, peut-être mon premier échec de ce genre. Il ne m’avait pas trouvée assez désirable ? Il avait joué avec moi depuis le début sans me trouver désirable ? Je secouai la tête, non, il fallait que j’arrête ça tout de suite, il fallait que je passe à autre chose, et pour passer à autre chose il fallait qu’il s’en aille, qu’il emporte ses demandes avec lui et qu’il ne revienne pas.
Mais il pouvait encore me faire du mal, non ? Il avait récupéré des armes ici, il pouvait les retourner contre moi, il pouvait m’en vouloir, il n’accepterait sûrement pas que je lui refuse une récompense. Mais après tout ça j’avais simplement envie d’être honnête, et de lui faire comprendre qu’il n’avait pas sa place ici… C’était presque triste d’en arriver là, mais tout était allé trop loin et trop vite, et j’étais bien contente de ne plus avoir à me reposer sur lui. « Partez, s’il vous plait. » La voix était froide, bien froide, trop froide, mais je ne pouvais m’autoriser autre chose, alors qu’une larme venait s’écraser sur une de mes mains.