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| [Mare Noire] Le grondement de la pierre | |
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Auteur | Message |
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Inga Chante-Roche
Ancien
Nombre de messages : 79 Âge : 34 Date d'inscription : 01/09/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 105 ans Taille : 1m34 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre Mar 1 Oct 2019 - 23:33 | |
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La Narundi avait reconnu chacun des nains, quand ceux-ci étaient reconnaissables, répandus dans le tunnel. Ainsi, elle n'eut aucun mal à en faire de même avec le survivant : Rilbur. Alors que ses semblables étaient haranguées et y répondaient avec un cri de fureur, la jeune naine se précipita auprès du blessé inconscient. Survivrait-il ? Rien n'était moins sûr. Les nains étaient un peuple robuste, mais faute de soigneur... Incapable de changer son destin en cet instant, Inga se releva, découvrant avec stupeur le chevaucheur de horokür sur le dos de la chose de pierre.
L'insulte avait laissé la créature indifférente. Ainsi, plutôt que de frapper, le nain s'accrocha au divers éclats de roches du dos, protégeant la roche bleutée, avant de tenter de frapper. C'est alors que l'entité réagit à sa présence : délaissant la paroi sur laquelle ils s'acharnaient jusqu'alors, ses bras massifs se balancèrent en d'amples gestes sur les côtés, comme tentant d'atteindre le nain, sans le pouvoir. Cependant, cela la déséquilibra, l'amenant en arrière... Et sans hésitation, la Narundi s'élança, pioche au poing, tout en hélant l'un des siens, qui partit au quart de tour, sans comprendre ce qu'elle avait en tête.
Face au Gormisson, les Almiens avaient regardé de droite et de gauche, réalisant alors l'état du tunnel. Celui-ci n'était en rien stabilisé par des poutres, créant une armature de bois pour soutenir la pierre creusée. Ainsi, moult fissures parcouraient la roche tendre... Et celles-ci semblaient s'allonger encore à chacun des coups, chacun des pas lourds de la chose massive, qui s'en allait s'écraser contre un mur, le nain entre elle. Les mineurs s'étaient avancés, l’œil vif, oubliant un bref instant la créature pour se focaliser seulement sur la pierre si familière. Et le constat leur glaça le corps.
"C'fragile Gormisson. Sait pas combien d'temps ça peut t'nir ! expliqua un premier. - Peut frapper ici ! - Là ! s'exclamèrent vite d'autres. - Mais si ça s'effondre, ça lui d'tombe d'ssus, et nous avec." annonça sombrement un autre.
Pourtant, ils n'en tenaient pas moins leurs pioches prêtes, leurs trognes noircies prêtes à enfoncer leur arme dans les plaies minérales sans hésitation.
Avec un crissement rocailleux, le mastodonte ployait vers l'arrière, ses bras massifs brassant l'air, fracassant la rocaille alentours, alors qu'il ne semblait concentré que sur le fait de se débarrasser du nain dans son dos. Se baissant, la naine et son semblable se précipitèrent vers lui... Avant de regarder avec horreur la chose s'appuyer sur la paroi du dos et d'un bras, cachant le Forte-Poigne à leur yeux, s'y appuyant tel un ivrogne se rappelant comment tenir debout.
La créature se redressa tout à fait. Son geste révéla que le nain était encore vivant : violemment écrasé contre le mur, la pression l'avait fait lâcher prise et chuter sitôt la chose éloignée suffisamment.
"On l'tire de là !" asséna Inga.
Les deux nains s'empressèrent de soulever le guerrier pour repartir à toute vitesse, mais la créature ne s'était détournée que pour mieux revenir. Faisant volt-face avec ampleur, la forme de pierre jeta l'un de ses bras à leur poursuite. Dans un mouvement de balancier titanesque, la roche les percuta dans le dos, les envoyant bouler avec autant de faciliter qu'un nanillon et ses figurines de bois. L'Almien et Konghrim s'écrasèrent plusieurs mètres plus loin, auprès des autres dawis, alors que la Narundi était jetée au sol à mi-distance, non sans un cri de douleur : le choc lui avait déboîté une épaule.
Massive, la créature de pierre s'avança au devant des dawis, la naine tâchant de se relever sur son chemin, alors que ses bras de roche rééquilibraient la chose, pour mieux être jetés à nouveau vers l'avant.
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Le Maître du Jeu s'adressant à Konghrim... Libre à toi de définir comment s'est placé Tarhm. Qu'il attaque et la chose se tournera vers lui pour le frapper/bousculer à son tour.
Konghrim, s'est à moitié fait écraser par la créature. Heureusement, elle ne s'est pas appuyée de tout son poids sur lui. Ainsi, il est encore vivant et capable de lever sa hache, mais respirer est douloureux, et un effort intensif le fatigue très vite, au risque de le jeter à n'importe quel moment dans l'inconscience.
Le Maître du Jeu s'adressant à Thorgrel... Les mineurs sont à ton écoute, de même que les guerriers, mais tu ne pourras pas diriger les deux groupes en même temps, il te faudra laisser l'un se débrouiller avec des directives (ou les laisser se débrouiller par eux-même).
Le Maître du Jeu s'adressant à Yggdar... Sortir, préparer la rune et revenir dans les profondeurs de la montagne va te prendre du temps. Ainsi, tu ne joueras pas pendant 2 à 4 tours, selon le déroulement des évènements.
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| | | Guzandrakka
Ancien
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| Sujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre Sam 5 Oct 2019 - 13:54 | |
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Le palpitant prêt à exploser, le sang battait toujours aux esgourdes de Thorgrel tandis qu'il tentait de résonner autant que faire ce pouvait. D'un coup de mire appuyé, il avait suivit le balais rocailleux du golem qui avait tenter de chasser le Forte-Poigne de son dos. La créature ressemblait en tout point à un galiothier cherchant à écraser un moustique farouche qui lui suçotait la nuque. La scène aurait put sembler cocasse pour sûr, mais c'était sans compter le terrible dénouement qui se profilait pour le Thane des Haralfar. Mais le Gormisson n'eut pas le temps de s'attarder plus que de raisons sur le sort de l'éleveur de grognard, les Almiens aux pioches acérées s'élançaient déjà dans de précis débats. Sans douter que ces mineurs déceler des détails qu'il n'aurait lui jamais pu imaginer, le Fils du Puissant s'en remis à leurs jugements.
Malgré leurs craintes, il fallait agir. Agir vite.
Durant une seconde, Thorgrel fit le vide dans sa caboche, un exercice compliqué dans ces terribles conditions. Pourtant, il réussit à s'enfermer dans ce curieux espace de vide autour de lui, réussissant à garder son sang-froid et à reprendre constance.
Pesant les pour et les contres, le temps sembla un instant s'étirer. La Narundi et ses proches cognard avaient porté secours à Konghrim, mais la créature avait en suite quitté sa tache pour centrer son attention sur les nains. Alors, Thorgrel s'en remis à son enseignement et surtout à sa foi. Priant à la gangue, envoyant ses pensées à son titulaire patron, il expira bruyamment par le renifloir et en revint à la réalité.
« On a toujours longuement goser au sujet des fameux mineurs de la Perle du Nord et ça, bien avant le Voile, bien avant que ma défunte mère me largue dans la douleur. Faites de votre mieux, mais faites, et tant pis pour nos caboches si la montagne nous tombe sur la trogne. Ça sera point mieux si cette chose regagne la surface ! » Il s'adressait la au plus ancien des tâteurs de pioches, surement celui derrière qui se rangeait les autres. « On va essayer de vous gagner du temps. » Dans cette dernière tirade, il s'adressait autant aux mineurs qu'aux guerriers qui tendaient l'oreilles, prêt à en découdre.
Signant de la trogne, le Gormisson fit quelques pas en avant afin de se mettre entre l'esprit des pierres et le groupe de mineurs ainsi que la Narundi blessé. Il n'avait la point temps de palabrer avec la jeune Gardienne de l'Ouest, mais pour sur que s'il s'en sortait, une discutaille à l'orée d'une chopine ne serait point de refus. Sentant dans son dos les guerriers qui prenaient place, la plénitude de l'instant qui précédait le chaos l'emplis. Le calme avant la tempête.
« Ce gros morceau de granite doit pas y comprendre grand chose à l'art de l'esquive, dans sa tête de gravier, ça doit sonner crabouille et crase, rien d'autre, alors soyez leste sur vos guibolles ! On feinte du bon coté en essayant de pas se faire happer, puis on cogne, fort, tous au même endroit, la ou que la pierre est plus fine. Et on recommence autant qui faudra ! »
Un aye sonore résonna dans son dos, la stratégie était on ne peut plus simple sur le papier, maintenant fallait t'il simplement survivre.
Puissant Père, toi qui écoute, Donne puissance à nos paluches, Donne force à nos bras, Veille sur nos Braises et dispense nous d'un calanchage type concassage, A ton bon plaisir.
La litanie s'échappa, grognement dans son gueuloir, mais l'intention était la.
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| | | Konghrim Forte-Poigne
Nain
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| Sujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre Lun 7 Oct 2019 - 6:55 | |
| Tenir debout sur un grognard, rien de bien difficile. S’accrocher à un Bearog en colère, un jeu de nanillon. Tenter de dompter une montagne en ruth, beaucoup plus difficile. Konghrim tenait du bout des doigts les excroissances du monstre de roche. De son autre main, sa lourde hache pendait dans le vide et il grimpait lentement la créature. La pénibilité de cette ascension était de plus accrue à cause des roulés boulés de la créature. D’avant en arrière, de droite à gauche. Une main sur l’épaule caillouteuse, il espéra apercevoir le cœur bleuté de cette dernière et y précipiter sa hache en son centre. Comprenant alors toute sa stratégie, la décérébrée par si idiote se balança davantage et tenta cette fois de l’atteindre. C’était un combat passionné et personnel, car rien d’autre n’arrivait en tête de Forte-Poigne. Même les sons en contrebas ne lui venaient plus. La hache se leva en un ultime coup, quand il sentit le golem trépigner et reculer.
«Meeeerde ! »
Le mur se rapprocha à vive allure et il se hissa rapidement, non sans se faire en partie écraser contre la roche. Il grogna et poussa des jurons sur l’épaule du géant. Prenant sa hache à deux mains, il frappa en vain contre la joue de la créature, jusqu’à ce que celle-ci s’extirpe de son couvert. Faute de prises, le nain chuta de toute la hauteur de la créature, pour se réceptionner en boule au sol et rouler sur plusieurs mètres. Il se contorsionna de douleur, le souffle court. Konghrim chercha le manche de sa hache et le métal ne fut que le seul réconfort à la dérouillé qu’il venait de prendre. Il jura et maudit toutes les montagnes du Zagazorn, avant de se sentir tirer. En face, la créature revint de nouveau vers lui et il agiter approximativement une main pour prévenir les soldats, sans qu’aucun son ne sorte de son gosier. Trop tard, nouveau choc, le Thane fut de nouveau projeté. Tarhm, qui avait suivi la scène aux côtés des autres soldats, s’agita alors et leva hauts les bras. Il reçut le nain sur la trogne et tomba à son tour.
Konghrim resta un moment immobile et chercha un peu de cet oxygène poussiéreux pour approvisionner ses poumons brûlants. Le soldat Haralfar le poussa de sur son corps et épousseta sa barbe. Lentement, le Thane se releva et cracha des gerbes de sang sur le sol.
«M’a cassé les côtes, ce fils de gravier… »
«Toi tu m’as cassé la tête avec ton joufflu. »
Konghrim se releva et tourna la tête de part et d’autres. Le Gormisson donnait ses ordres, la pierre frappait le sol, des cadavres jonchaient le sol. Le brouhaha constant l’empêchait de réfléchir convenablement. Il tourna les articulations d’avant en arrière et de droite à gauche. Rien de cassé à ce niveau-là. Par contre, sa respiration était devenue un râle. Si une côte avait percé un poumon, ce serait bientôt la fin. Il aperçut les boucles d’or face contre terre à quelques pas de là, trop proche du golem, beaucoup trop proche … Konghrim cracha un juron et s’élança. Se battre n’était plus d’actualité pour lui, mais au moins pouvait-il sauver ceux qui pouvaient l’être. Tarhm quant à lui suivit le Gormisson dans son attaque avec les soldats.
Arrivé à hauteur, il évita les quelques pierres qui tomba ça et là, jeta des regards vers la créature qui battaient des bras à quelques mètres de là. Il hocha négativement la tête et s’agenouilla devant la Narundi.
«Bougez pas d’là ! »
Une main sous l’épaule encore valide, l’autre au niveau de la jambe, et il la leva de terre comme une fleur des montagnes armurée. Assez pour l’obliger à contracter les abdominaux et appuyés sur ses côtes mal en point. Faisant fi de cette douleur, il courut et s’extirpa du champ de bataille en évitant les débris. Il la déposa enfin contre un mur à bonne distance du combat, plus délicatement qu’il ne l’avait chargé de son dos quelques minutes auparavant.
«Le Zagazorn a besoin de vous vivante, Narundi. Pouvez-pas rejoindre l’au-delà comme ça. »
Il esquissa un bref sourire mais ne s’arrêta pas. Le prochain soldat à sa portée fut de nouveau chargé. Plus lourd, Konghrim ne fit pas dix mètres avant de s’effondrer sous la douleur. De nouveau, il mangea la roche et s’écrasa le renifloire. Nouvelle gerbe de sang, il attrapa le soldat par les épaules et recula jusqu’au mur et posa l’almien à côte de la Narundi. D’autres soldats attendaient alors son aide, le Thane souffla bruyamment et repris sa route. |
| | | Inga Chante-Roche
Ancien
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| Sujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre Lun 7 Oct 2019 - 17:56 | |
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Les injonctions du Gormisson furent entendues, et les almiens se ruèrent à la tâche. Les mineurs, allant contre tout instinct de survie, attaquèrent avec violence et hargne les fissures de leur pioche, cherchant la moindre faiblesse de la roche, laissée à vif par les coups puissants de la créature de pierre. Les guerriers, quant à eux, se jetèrent sur les jambes du colosse. Les bras, il n'y avait rien à faire, ceux-ci venaient à leur rencontre ou leur échappaient sans que leurs coups ne les retiennent. Ainsi, haches comme masses firent entendre le fracas de l'acier contre la roche des jambes, creusant les marques passées, encerclant la bête tant que faire se pouvait dans le tunnel brute.
Malheureusement, dans l'espace exigu, leur nombre s'avérait un piège : les premiers à aller au corps furent gênés par les seconds, puis les troisièmes s'en venant. Pour ne pas condamner ainsi leurs frères, plusieurs nains durent rester en retrait, alors que les masses de roches valdinguaient, rataient là un nain, en pulvérisaient là un autre, qui n'avait pas eu le temps d'esquiver. C'était un ballet ridicule, d'êtres bien fragiles en comparaison de la roche de la montagne. Les dawis n'en démordaient pas moins, et la pierre se para de la morsure de l'acier, malgré les lames qui se brisaient sur sa peau minérale.
Dans l’exiguïté, des mineurs affairés furent touchés à leur tour, concentrés sur leurs coups de pioches alors que le colosse jetait l'un de ses bras sur leurs semblables. Mortellement blessés, ils n'en voyaient pas moins leurs efforts récompensés, alors que leurs coups et ceux du monstre fragilisaient encore le tunnel. Des armes comme des outils des morts, les vivants s'emparaient quand les leurs s'étaient brisées, et la lutte, point, ne cessait, alors que morts comme blessures s'accumulaient lourdement chez les dawis. Le colosse, lui, ne montrait aucune fatigue, seulement quelques marques claires supplémentaires, quelques éclats de sang se mêlant aux autre.
Sitôt déposée à terre, la Narundi n'avait point tardé, malgré la douleur à son épaule, sans s'attarder sur le gâchis d'énergie du Forte-Poigne. Il se fatigue pour rien. Aucune lutte ne semblait vaine dans ce chaos, face à cette ennemi insensé. Il va mourir. Sans doute eux tous, quand elle saisit la stratégie ordonnée par le Gormisson aux mineurs. Une idée bien familière pour la Chante-Roche. En leur temps, viendraient les chants de deuil... Pour l'heure, elle pouvait du moins tendre sa pioche à un guerrier encore vaillant, et traîner les blessés à son tour, de son bras valide, afin qu'ils n'entravent pas ceux encore capable de se battre. Serait-ce assez loin ? Elle ne pouvait en être sûre : ce travail de sape découlait du désespoir dawi et d'une force brute incompréhensible. Lirgan seul eut pu comprendre comment la pierre allait réagir...
Dans un grondement assourdissant, la réponse leur fut donnée.
La cacophonies des coups, de roche comme de métal, des râles et des cris avaient couvert le son des premiers frémissements. Bientôt, ceux-ci prirent de l'ampleur, accélérés par chaque nouveau coup de pioche, de pas du géant, des bras qui s'écrasaient contre les murs pour se débarrasser des dawis. La poussière qui tombait jusque-là en pluie se fit gravillons, puis rocailles et enfin rochers. En un instant, le plafond s'effondra, du fond vers l'entrée... De même que le sol. Le géant de pierre perdit l'équilibre, de même que les dawis. Tous, emportés. Les gueules hargneuses furent saisies de stupeur, alors que la montagne les engloutissait, dévorante et rageuse. Les blessés les plus éloignés virent avec effroi leurs semblables disparaître entre les éclats de pierre... Avant qu'une bouffée de poussière ne s'engouffre dans le tunnel, les bouches et les mires grandes ouvertes.
A la lumière des lampes à huile et des lames enflammées succéda le gris de la poussière, et l'obscurité des profondeurs inconnues. Au fracas des armes et de la pierre, succéda un silence fébrile, de la dernière rocaille qui roulait, des corps qui ne savaient encore s'ils étaient vivants ou morts.
Telle une funeste moquerie, alors que le voile de gris tardait à tomber, le grondement de la roche se fit à nouveau entendre, et la lumière bleutée reparue, luisant sans éclairer ce qui l'entourait, s'extrayant des décombres. A la faveur d'une lampe à huile de roche vacillante, le charnier fut révélé, la pierre effondrée et les corps emportés. Les nains survivants se mirent à frémir, respirant une nouvelle goulée d'air aride, pour ceux qui le pouvaient encore.
S'étant recroquevillées dans la chute, Inga lutta pour se relever au milieu des gravats. Si elle n'avait pas été ensevelie, elle n'en était pas moins contusionnée en main endroits, et son bras démis lui faisait serrer les dents. Tenter de se relever lui valut un éclair de douleur dans le dos. S'y contraignant néanmoins, sans parvenir tout à fait à s'asseoir, elle découvrit la chose qui bougeait encore... Alors que l'une de ses jambes avait été brisée dans la chute, l'autre n'étant plus qu'un moignon. Sans montrer la moindre douleur, de ses membres fissurées, le géant rampait lourdement vers... La Narundi retint son souffle, alors que moult runes s'éclairaient brutalement, faisant le tour d'une étrange mare sombre d'un noir d'encre, aux reflets irisés, avant de mourir tout aussi brusquement. Des rochers s'étaient répandus sur une partie du tracés, certains tombant dans le liquide, sans un bruit ni remous.
La jeune naine dut s'y reprendre plusieurs fois pour extraire autre chose qu'une toux sèche à sa gorge malmenée.
"N'app... N'approchez pas de la mare !" cria-t-elle d'une voix rauque.
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Le Maître du Jeu s'adressant à Thorgrel... Tu te trouvais au coeur de l'action, au plus profond du tunnel. Tu es tombé avec bien des almiens, au milieu des rochers se fissurant de toute part, s'effondrant. Autour de toi, des almiens morts ou gravement blessés. Tes contusions, tu ne les comptes plus, de même que les éraflures là où ta peau était découverte. Cependant, le plus grave reste ta jambe, qui te fait mal comme jamais. Le rocher est lourd. Avec de l'aide, tu pourras te dégager. Mais sous celui-ci, l'os sous le genou forme un angle étrange. La douleur est difficilement soutenable, bien que l'adrénaline t'y aide grandement. Ta hache est demeurée dans ton poing.
Le Maître du Jeu s'adressant à Konghrim... Occupé à tirer les blessés à l'écart, tu as été moins sévèrement touché, tout en chutant avec les autres. Tu as de nombreux hématomes, une belle entaille à la tête qui te couvre le visage de sang, et deux de tes doigts sont tordus. Tu gis de même au milieu des débris. Certains des blessés ont péri dans la chute, d'autres respirent encore. La poussière et les chocs ont entamé les runes tracées sur ta hache, qui ne brûle plus.
Le Maître du Jeu s'adressant à Yggdar... Alors que tu vas aussi vite que tu peux, avec ton fils, pour rejoindre les autres dawis au fond du tunnel brut creusé dans la roche, un souffle de poussière vous prend à la gorge. Quand vous avancez encore, alors que le brouillard sec retombe, tu découvres, quelques mètres plus bas, le long d'une pente de rochers, les dawis épars, la chose de pierre qui se traîne, et la mystérieuse mare.
Dernière édition par Inga Chante-Roche le Ven 11 Oct 2019 - 23:48, édité 2 fois |
| | | Konghrim Forte-Poigne
Nain
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| Sujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre Mar 8 Oct 2019 - 7:02 | |
| Petit à petit, le Thane ramena les blessés les plus graves vers l’attroupement contre le mur. Au fur et à mesure, les nains remplissaient cet espace réservés. Certains l’invectivaient de nom d’oiseau, refusant de se laisser trainer, d’autres laissaient couler du coin de leur bouche un filet de sang et un regard livide. Plus il en ramenait, moins les guerriers étaient nombreux. Même les mineurs furent touchés par la créature de roche. D’aucun pouvait penser qu’il était un couard de ne pas aller se battre avec les autres. Lui considérait que la vie avait plus d’importance que la mort héroïque née d’un sentiment personnel et égoïste pour honorer ses ancêtres. Vivre un autre jour, pour se battre à nouveau. Un nouveau soldat fut déposé quand la roche se mit à craqueler dans tous les sens. Une fissure apparue au plafond et se balada par à-coup le long du plafond. Au fond, les soldats continuaient de se battre. Certains eurent un mouvement de recul quand les premiers mouvements s’affolèrent. Tarhm lui-même assena un dernier coup de sa masse enflammée quand commença à s’effondrer le sol où se trouvait la créature. Sa lourde masse eut raison en premier du sol fragilisé et elle chuta. Avec elles, plusieurs soldats et mineurs.
Voyant ce qui se déroulait, Konghrim ne perdit pas de temps et couru en direction du seul Haralfar présent. Ce dernier disparut de l’horizon, et seul resta le bout de sa main accrochée au précipice. Le Thane se jeta ventre contre terre et glissa sur la roche incurvée. Il se saisit de la main du soldat au même où la prise devint trop compliquée.
«Tiens bon ! Accroche toi à quelque chose ! »
Le vacarme de la roche qui se brise et craque, qui se tord et explose couvrait presque le timbre de sa voix. Tirant de nouveau sur son ventre blessé, le Thane concentré tira de toutes ses forces et ne vit pas la pente de son propre promontoire qui piquait du nez. Des roches tombèrent çà et là, manquant de les écraser et celle de trop percuta le bout du précipice. Le promontoire se fendit en deux et le nain chuta à son tour tête la première dans le précipice.
Le silence suivit le vacarme. Le calme après la tempête. Konghrim, face contre terre, souffla la poussière mélangée à son sang. Il toussota plusieurs fois, noyé dans son propre sang. Sa poitrine le faisait atrocement souffrir. Il chercha la lumière mais ne vit rien, chercha de l’aide, mais n’en reçut pas. Au prix d’un ultime effort de ses bras, il se redressa péniblement. De nouveau, une quinte de toux lui prit le thorax. Il ne voyait toujours rien. Etait-il devenu aveugle ? Passant une main sur son visage, il en tira un amoncellement de sang et de petite roche. La vision lui revint avec la douleur. Konghrim grommela et chercha le nain le plus proche. Tarhm était là, le bassin sous un amoncellement de petites roches. Rien de bien grave pour le moment. Son bras saignait de toute la longueur.
«Fini le repos, on doit les … les sortir de là. »
Konghrim regarda alors sa main dont deux des doigts faisaient un angle bizarre. Il jura et les posa sur une roche. De son autre main, il appuya de toutes ses forces. Un craquement sonore se répondit et il cracha une nouvelle gerbe de sang. Il secoua la main et chercha de nouveaux blessés. Ceux encore en état, il les leva. La longue barbe du Gormisson voleta aux grés des vents de poussière. Une jambe disparaissant sous une roche. Avec un regard auprès du Haralfar, ils soulevèrent ce qui l’entravait.
«Faudra pas que … ca devienne une habitude … Gormisson. »
Deux fois qu’il le sortait de dessous la roche. Il en ricana avant que de nouveau, son thorax le rappelle à l’ordre. Il tomba à quatre pattes et toussa encore et encore. Sa respiration devint plus lente et il se força à concentrer son esprit. A quelques mètres de là, la créature rampait, roche contre roche, produisant un son affreux. Le Thane jura entre ses lèvres et se redressa, l’air sombre sur le visage. Il se rapprocha d’un mineur dont il subtilisa la pioche en échange de sa hache. Il était peut-être temps d’en finir. Le nain vit rouge et sentit dans son poitrail le cœur faire des allées retours rapides et incontrôlés. Pioche à la main, il se déplaça vers la créature et commença à frapper de toutes ses dernières forces sur la gemme protégée. Tarhm le rejoint et de concert, ils frappèrent encore et encore.
«Meure … engeance … démoniaque ! »
Puis vers les derniers :
«Venez ... nous aider ! » |
| | | Yggdar Frappe-Rune
Nain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 255 ans (an 21:XI) Taille : 1m39 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre Mar 8 Oct 2019 - 13:11 | |
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La situation semblait catastrophique. Lorsqu’ils arrivèrent à proximité de l’ancien Grand Temple de Mogar le détesté, un épais nuage qui retombait déjà et qui recouvrait la roche d’un épais manteau de poussière, le silence, suivit de râles et de grondements sourds indiquaient que la situation n’était clairement pas à l’avantage des Dawis. Et lorsqu’ils entrèrent dans le long et large tunnel, ils découvrirent une scène déchirante pour tout bon Dawi. Là, dans ce trou, se trouvaient des corps de Dawis écrasés, des rochers éboulés, et des blessés dans de beaux draps. Sans mauvais jeux de mots. Cependant, les deux runistes n’avaient pas le temps de s’apitoyer sur le sort des Dawis blessés ou trépassés, ils devaient agir. Yorl prit alors la parole, en direction des Nains qui ne tombèrent pas dans le piège de la roche. - Dawis, j’ai p’t’être une idée. Enfin, mon père a eu une idée. Il tend la main en direction d’Yggdar, légèrement en retrait. C’te chose est animée par l’éther, l’art du Grand Scribe. Si une hache a pu détruire le cœur éthéré d’c’te chose tout à l’heure, elle pourra r’commencer. Faut juste qu’on s’fraye un passage jusqu’là, et on peut vous aider. - Ip Dawis ! L’Grand Scribe lui-même m’a fourni cette idée, comme il donna aux Dawis la connaissance des runes et le savoir d’l’éther ! Mon fils et moi allons lancer la magie renfermée dans c’te rune qu’on a gravée, et dès qu’la magie opérera, vos haches d’vront faire leur office ! Qu’Ikthor guide vos bras et renforce vos pognes, et qu’Yaron puisse éclairer not’ chemin dans les ténèbres du père. Les deux runistes se tinrent prêts. Ils tinrent de leurs pognes la tablette sur laquelle se trouvait la rune complexe inscrite tout à l’heure, et, tout en se concentrant, vidèrent l’énergie éthérée qui y fut renfermée. Ils le firent avec toute la passion d’un dévoué croyant en Yaron, et tandis que leurs yeux étaient clos, leurs esprits et leurs cœurs, eux, étaient grands ouverts. Les runes étaient censées produire deux effets : Une rune immatérielle mystique était sensée annihiler toute force éthérée durant un court laps de temps, tandis que la seconde rune, élémentaire de pierre cette fois, devait rendre la roche aussi friable que le sable, et donc, facile à détruire, pour que les haches puissent atteindre le cœur de cette créature infernale. - Que Yaron nous aide… pria Yggdar, intérieurement.
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| | | Guzandrakka
Ancien
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| Sujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre Ven 11 Oct 2019 - 21:07 | |
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Durant les nombreuses années de son existence, Thorgrel avait combattu moult adversaires. D'origines diverses et variées, aux styles différents, aux lignages exotiques, aux poils, aux fourrures et aux écailles de toutes sortes. Mais aucunes bêtes, aucuns êtres de chaires, aucuns morts-qui-marchent ne pouvaient être comparer avec l'adversaire qui se tenait au centre de ce tunnel. Affronter ce golem, c'était affronter la montagne elle même.
Il n'y avait nul arts, nul sciences des lames, nul passes précises dans ce déchaînement de violence que lui et les guerriers qui l'accompagnaient aujourd'hui, effectuaient dans les sous-terrains du monde.
Tout n'était que crissement de rocailles et râle de l'acier.
Le colosse n'avait point de mirettes, mais il n'en avait point besoin. Chacun de ses coups se révélaient dévastateur et les malheureux qui se pressaient à son encontre, trop lent pour éviter un revers, finissaient écraser comme de vulgaires mouches. Ils furent nombreux à tomber, trop nombreux.
Dans cette transe qu'était la lutte pour la survie, le Gormisson excellait. Véritable danseur de gigue, sa hache solidement enchaîner dans ses paluches, il évitait avec adresse les brimades du rocher, frappant quand l'occasion se présentait. Ne cherchant point à parer, il se faufilait comme tel le pistard face à une proie trois fois plus grosse que lui. Dans cet état second, il omit de dresser les esgourdes. Le sol vibrait mais il ne le ressentit pas. Les chants des pioches auraient dut le guider, mais elles passèrent au second plan. Bien sur, il s'en rendit compte, mais trop tard.
Cette fois ci, la montagne entière lui tomba sur la trogne. Un chaos sans nom, indescriptible si ce n'est par la douleur qu'il produit.
L'adrénaline coulant dans ses veines brûlantes, il l'espace d'un instant, observer la situation : Sa jambe était brisé, coincé sous un roc et il portait toujours sa hache en main. L'idée de se trancher net le membre lui vint à l'esprit. Il deviendrait boitard à jamais, il perdrait tout respect et la fin de son existence serait emplis de honte, pourtant, ce choix était celui de la survie.
Mais avant qu'il ne puisse lever sa fidèle tête d'acier dénommé Faucheuse, une voix raisonna non loin. Quelqu'un arrivait. Il ne sut d'abord dire qui, mais l'odeur caractéristique des gorets des plaines du Brissalion lui vint au renifloir. Konghrim Forte-Poigne se dessina alors. Sans savoir comment, sans savoir pourquoi, sans savoir, Thorgrel se résout à lui confier son destin. Le Thane des Haralfar, le tira de sa prison, sauvant sa jambe, sauvant sa vie.
« Ikthor veille...Présence....pas un hasard...Poigne....»
Ce furent les dernières paroles que prononça le Gormisson aux oreilles de Konghrim avant qu'il ne sombre dans le néant, torturé par la fatigue et la souffrance.
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Nombre de messages : 1686 Âge : 824 Date d'inscription : 14/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Eternel. Taille : Infinie. Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre Sam 12 Oct 2019 - 0:51 | |
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Dans le silence dans la caverne froide, alors que la pierre grondait et rampait, le premier un nouveau coup lui fut porté, là, presque au cœur. Se détournant de sa quête inconnue, le géant aux membres brisés frappa le sol de ses bras, tentant d'atteindre le dawi venu se glisser sous lui pour lui porter des coups. Un coup suffirait à jeter à pierre le fils des la Pierre. Que la bête ploie, et elle l'écraserait, une bonne fois.
Mais les runes avaient été tracées, et leur magie, déclenchée. Ainsi, la lumière bleutée, irréelle, qui n'illuminait pas la trogne venue s'acharner sur la pierre, vacilla soudainement. Quant aux coups de pioches, claquant d'abord sur les éclats de roches enchevêtrés, ils portèrent soudainement profondément, la pierre se trouvant grandement fragilisée. Un coup, et la pointe s'enfonça. Un autre coup, et l'armure vit ses fragments s'effondrés, de même que le reste du géant, dont la masse roche glissait, lentement, vers le sol. Un troisième coup, et la pierre runée fut atteinte. Un quatrième, et elle vola en éclat.
Le géant de pierre s'effondra sur lui-même, ses parties se répandant en milles éclats aux abordes de la mare. Certains tombèrent dans le liquide obscur, sans provoquer le moindre remous.
Soudainement, il n'y eut plus que les plaintes de douleurs des quelques dawis survivants, alors que les dernières rocailles roulaient sur le sol, animées seulement par leur chute naturelle. Ce qui s'était dressé, géant de roche au milieu des dawis, gisait à présent tel un monticule informe, seuls quelques éclats éteints, runés, rappelaient la magie qui avait été à l'oeuvre, creusant la montagne jusqu'à cette caverne sans nom. La roche, enfin, ne bougeait plus. Le grondement de la pierre s'était enfin tu.
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Le Maître du Jeu s'adressant aux joueurs... D'un tunnel menant à cette cavernes, des nains surgissent bientôt. Encore consciente, la Narundi s'empresse de donner les ordres afin que soient chercher des scriberunes de vie, afin de sauver ce qui peuvent l'être encore, et stabiliser les autres. Après quoi, tous les blessés seront évacués en un meilleur lieu où être soignés. Vous serez invités à séjourner à Almis et à bénéficier du logis, des soins et du couvert.
Libre à vous de poster votre conclusion à cette introduction. Bravo, vous avez vaincu la créature ! Il faut vous faire soigner, maintenant.
Le Maître du Jeu s'adressant à Konghrim... Alors que tu portes encore et encore des coups, la douleur se fait intense dans ton torse, et ta vision se rétrécit. Tes blessures te permettent seulement de voir la pierre runée voler en éclat sous un coup de pioche, avant que tu ne t'effondres, inconscient. Tu seras dégagés des restes du géant de pierre peu après, soigné suffisamment pour survivre au déplacement, et évacué.
Le Maître du Jeu s'adressant à Thorgrel... Tu es rapidement découvert - l'un des nains te reconnait même de visu, lâchant un "Tudiou, y a l'Gormisson !" sonore -, puis soigné suffisamment pour survivre au déplacement, et évacué.
Le Maître du Jeu s'adressant à Yggdar... Les rares blessés n'ayant pas été entraînés par l’effondrement, vous entourant, se baissent vers la scène surréaliste en contrebas, et te regardent, toi et ton fils, avec stupeur, incertains quant à ce qui vient de survenir. Des nains arriveront bientôt pour transporter ceux-ci, et vous guider, toi et ton fils, en lieu sûr.
_________________ Ombre fugace Maître de ton destin -Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D. Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/ |
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