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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Mar 29 Oct 2019 - 17:12
Lyorindel ignora le discours de la noss, il n’était pas d’humeur à écouter une sauvage tenter de justifier ses crimes derrière ce qu’elle voyait comme la volonté de Kÿria. Peut-être était-ce vrai après tout, peut-être la déesse avait-elle envoyé un message aux noss mais, comme à chaque fois, il se méfiait dudit message, après tout pourquoi, dans sa bienveillance, ne préviendrait-elle pas tous les elfes ? Alors il ne croyait ces étranges apparitions divines du côté des sauvages que lorsqu’elles étaient corroborées par des citadins ainsi, pour le moment, il considérait la vision de la druide comme fausse, jusqu’à preuve du contraire ; alors il ne se formalisa pas de la rudesse d’Aegden. En réalité en temps normal il ne s’en serait pas formalisé non plus, il en aurait même tiré un certain plaisir mesquin mais les circonstances n’avaient rien de normal.
Lorsque l’épervier fut appelé par le commandant ce dernier était à peine sortie du sentier, sa monture se déplaçant au pas n’allait, forcément pas bien vite, et ledit commandant n’eut pas de mal à le rejoindre. Tirant sur les rennes il stoppa l’animal pour tourner la tête vers son camarade.
« Je sais et je ne peux pas te blâmer. Pour être honnête j’ai voulu y croire mais nous avons un objectif clair, Aegden, on ne peut pas se permettre de s’arrêter pour chasser des fantômes, aussi attirants soient-ils, le temps joues contre nous et nous n’avons pas le droit à l’échec. » Lyorindel baissa la tête l’espace d’une seconde, se demandant si un jour ils auraient le droit d’échouer mais ce n’était pas le moment de se poser la question étant donné que la réponse était on ne pouvait plus claire dans ce cas précis. Quant à la dernière phrase il le savait aussi, alors il se contenta d’hocher la tête. « Je suis désolé, je ne pouvais pas faire autrement. »
Lareless Phiren
Elfe
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Mar 29 Oct 2019 - 17:39
La voix de Lareless s'élève dans l'air pur de cette journée forte et parfaitement audible de tous Ils sont sourds, ils sont tous sourds... Sa voix calme se pare d'un léger grondement d'irritation qui pourrait, peut-être, rendre les chevaux nerveux.
Vous devriez regarder vos mains avant de regarder mes crocs... La "sauvage" vous a déjà dit de ne pas aller par là, que ce n'est pas conseillé. Me porterez vous responsable de vos choix? Etes vous si certains de vous, elfes de pierre, pour être aussi obtus? C'est votre droits, votre choix de ne pas m'écouter. Ne me portez pas responsable, alors, de votre échec.
Lareless les laisse libre de leur choix et des conséquences possibles. Leomenis est inquiet, il gronde contre l'archère qui vient s'approcher de côté, la druidesse reste cependant en posture non agressive. Se contentant de bondir hors de portée de l'elfe dans un cliquetis de breloques. Ils ont encore le choix... Ils l'ont tous eux les citadins qui sont passés, les uns après les autres... Un pas de côté, il en manque un autre avant que le pied ne se transforme en patte de velours.
Aegden Orian
Ancien
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Mer 30 Oct 2019 - 10:24
-Nous n’avons pas dit cela…Objecta une Oreleth qui malgré sa douce patience, n’appréciait pas plus que ses camarades l’acidité dont faisait soudain preuve la druidesse. Mais il vaut mieux que tu nous suive à présent. On a pris un risque tout à l’heure, accepter de nous suivre c’est simplement une forme de respect et…
-Laisse Oreleth, si elle ne veut pas nous suivre, elle ne fera que confirmer ce qui a été dit. Malgelir reprend la parole. Il se grandit un peu sur sa selle et toise la druidesse. Elle ne fait que brasser du vent. Elle est incapable de tenir parole. Elle ne nous suivra pas plus qu’elle n’est capable de nous aider et maintenant elle va éventer tout ce qu’Aegden à eut la gentillesse de lui dire…
Malgelir n’obtint cependant qu’un regard noir de la part de l’archère et un soupir de la part de sa seconde camarade qui remonta la dernière en selle.
Aegden était quand à lui suffisamment agacé pour ne pas avoir envie de supporter une altercation de plus. Il savait de toute façon que le citadin se calmerait de lui-même d’ici quelques minutes, alors il ne répondit rien au mage. Pas plus qu’il n’avait répondu au diplomate. Silencieux, il le serait probablement jusqu’à ce qu’ils atteignent Wyslena.
Il ruminait toute cette histoire. L’agressivité soudaine de la druidesse avait achevé de lui faire comprendre ce que lui disaient Malgelir et Lyorindel. Effectivement ils n’obtiendraient rien de la noss si ce n’est de vagues invectives leur faisant perdre du temps. Ils ne pourraient pas non plus l’empêcher de s’en aller et de répéter ce qu’il lui avait dit si elle le souhaitait. Ce qu’il regrettait de lui avoir dit. A moins de l’abattre, ce qu’il refusait malgré tout de voir se produire. Une vie elfe, même ornedhel n’avait pas de prix.
Ils devraient faire avec et prier la Mère pour que la panique ne gagne pas les anedhel, pour que la noss ait un minimum de bon sens... En plus de la prier pour qu’Alëandir soit toujours là à leur retour…
Il finit par sortir un papier des fontes de la selle de sa monture, sur lequel il commença à griffonner quelques mots tout en lançant à nouveau le cheval à un pas rapide. Assez de temps perdu...
Lareless Phiren
Elfe
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Mer 30 Oct 2019 - 21:08
-Nous n’avons pas dit cela… Mais il vaut mieux que tu nous suive à présent. On a pris un risque tout à l’heure, accepter de nous suivre c’est simplement une forme de respect et…
Un œil de mousse se pose de travers sur l'archère sous le masque d'os. Non, ils l'ont juste traitée de sauvage deux fois où elle leur a parlé en égale. Ils lui demandent des solutions instantanés, de dire tout ce qu'elle sait pour réfuter tout ses arguments sous le simple argument qu'elle n'est pas digne de confiance. Qu'elle montre un croc ou une griffe ils l'agresseront. Peu importa la solution qu'elle aura, elle ne sera jamais assez bien. Prendre le temps de consulter quelqu'un qui a la mémoire de l'Anaëh, bien sûr que non? Ce n'est pas assez bien, les Noss ne sont que des incultes, des sauvages…
En plus de sept siècles, la druidesse a été rarement irritée. L'obstination des elfes de pierre à ne pas entendre ni écouter en cet instant critique est digne de mention.
-Laisse Oreleth, si elle ne veut pas nous suivre, elle ne fera que confirmer ce qui a été dit. Malgelir reprend la parole. Il se grandit un peu sur sa selle et toise la druidesse qui se tord le cou légèrement pour suivre son regard. Elle ne fait que brasser du vent. Elle est incapable de tenir parole. Elle ne nous suivra pas plus qu’elle n’est capable de nous aider et maintenant elle va éventer tout ce qu’Aegden à eut la gentillesse de lui dire…
Si prompt à juger… Leomenis gronde. Il gronde pour défendre la mission et l'Anaëh. Il gronde pour cet outrage… Les enfants des cités ont oubliés. Tout oublié ce qui ne s'écrit pas dans les livres. Ils dédaignent ses avertissement. Par deux fois elle leur a tendu la main pour recevoir mépris. Le fauve tournerait le dos pour les laisser face à leur destin. Pourquoi ceux là vivraient? Ils sont indignes du don de Kyriä. Elle pourrait les laisser aller, certe. Ils finiraient comme les autres.
Pourtant, elle a l'intime conviction, l'intuition, que la réponse se trouve entre les deux. Ni les Noss, ni les citadons ne détiennent la réponse complète. Lareless réfléchit à toute vitesse… Les laisser se tuer ou les sauver? Une seconde, une inspiration… Un œil sur l'archère. Une décision. L'ultime. Qui risque de coûter cher. Si une Noss se sacrifie pour leur sauver la vie, comprendraient t'il?
L'oeil de mousse se pose sur l'archère. Un pied se pose au sol, une patte se pose au sol et Leomenis bondit en rugissant à plein poumons, foutant un joyeux bordel parmis les chevaux, mais n'en touchant aucun. Il bouscule Lyo et Aegden, se placant devant eux.
Un patte au sol, un pied au sol, Lareless, pas le moins du monde essoufflée se tient devant eux. Les bras en croix elle leur barre le passage. Elle attend calmement que les bêtes se calment un peu.
Maintenant c'est à vous de m'écouter. Je suis Lareless Phiren, fille d'Anaëh, Leomenis, sœur de la symphonie… C'est la troisième et dernière fois que je vous dit de ne pas passer par là. Ce chemin n'apportera que votre ruine. Vous devez faire un détour par le nord, une journée de cheval puis une autre journée vers l'est et une autre pour retrouver le sentier… Maintenant… Vous suivre? Vous montrer ma confiance? J'ai confiance que vous ferez le bon choix. Pour l'aide? Vous n'en avez que faire de mon aide… Je vous aiderai quand même, à ma façon. Ca commence maintenant, en rebrousssant chemin pour contourner la zone par le Nord... Si vous n'êtes pas content… Si vous pensez que je veux vous nuire, tuez-moi. Ca sera réglé.
Elle avance fermement vers les chevaux, la démarche prédatrice, mais les bras toujours en croix, s'offrant en pâture à leur armes, à la vindicte des elfes de pierre. Si elle avait voulu les tuer, ca aurait été facile en Leomenis. Elle connait les risques. Et elle n'a pas peur. L'oeil de mousse flamboie. Les pies bavardes bruissent leur inquiétudes, elles sont certaines qu'elle va mourir.
Les breloques tintent doucement. En paix, Less ferme les yeux. La voilà sa preuve de confiance.
Aegden Orian
Ancien
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Jeu 31 Oct 2019 - 13:37
-Attention !
Le cri de Silivren retentit trop tard. La druidesse prend la forme d’un leomenis et bondit en avant. Aegden n’a même pas le temps de saisir son arme. Son cheval déjà bien inquiet s’emballe. Il se met à hennir et cabre, affolé par le prédateur qui saute bien trop près.
La bête n’est pas réceptive aux tentatives de son cavalier pour la calmer. Elle cabre à nouveau et rue comme un beau diable et le mainyth sur son dos se sent tomber. Alors, au lieu de s’accrocher en vain au risque de tomber en arrière il se laisse glisser sur le côté. Mieux valait que ce fût son épaule qui prenne le choc que son dos, qui plus est en portant une lance.
Le choc fut brutal mais il l’encaissa avec une grimace. Une seconde plus tard il a roulé pour éviter les sabots de sa monture, une autre et il est debout.
Le discours de la noss, il l’entendit à moitié. Mais cela lui suffit amplement. Il se fichait pas mal qu'elle leur fasse confiance. Eux n'avaient cependant toujours aucune raison de la faire malgré tout les effort du commandant. Il avait insisté pour qu'elle leur donne ce qu'elle savait. En échange il avait donné des information secrètes et s'était mis dos deux de ses camarade. Pour finalement rien. Elle n'avait fait que s'insurger et continuer son discours flou. Et lorsque Lyorindel l'avait souligné, elle s'était mise à devenir agressive...
Sur le côté, il la vit marcher droit devant, dans une démarche prédatrice, dangereuse. Devant elle, l’elfe le plus proche est aussi celui qui est le moins en mesure de se défendre. Comment osait-elle ? Peut-être qu’ils auraient pu réfléchir à ses paroles dans un tout autre contexte. Seulement là, en plus de ne pas en avoir le temps, elle se comportait en menace. Une menace qu’Aegden en tant que soldat ne pouvait supporter. Druidesse, fille d'Anaëh, il ne savait quoi, elle n'avait pas à menacer ses camarades.
-Lyorindel recule !
Un élan, un bon, sa lance tourne dans sa main car il la tient à l’envers et comme s’il avait voulu transpercer la druidesse, il lui assène un violent coup au sternum. Au lieu de la lame, c’est le pommeau de la lance qui atteint la noss et qui lui coupe le souffle en plus de la projeter sur le côté du sentier. Il ne voulait pas le tuer. Simplement la neutraliser. On ne tuait pas les druides. Quand bien même celle-ci les poussait à le faire. Il ne savait pas si la druidesse avait été assommée par sa chute, sans doute pas, et il guetta une seconde une réaction en reculant. Elle n’aurait probablement qu’un hématome là où l’arme l’avait frappée, rien de plus car la blesser gravement n’était pas non plus son but.
Seulement la druidesse avait dépassé les bornes. Ils lui avaient tendu la main et elle les avait mordus en essayant de les convaincre que c’était pour leur bien. Ça ne fonctionnait pas ainsi.
-Si tu m’entends encore. Laisse-nous partir. Nous ne tuerons pas d’Anedhel aujourd’hui, ne force pas un drame que personne ne veut. Il recula encore, prêt à retrouver sa monture et à s’en aller.
Lareless Phiren
Elfe
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Dim 3 Nov 2019 - 1:25
Ils en demandent énormément. Et Lareless se rappelle pourquoi elle passe la majorité de sa vie seule, les chênes et les saules sont plus facile à vivre. Les émotions brutes des autres, elle ne les connait que mal. Elle a plus d'affinité avec les plantes.
Le coup au sternum ébranle le coeur, coupe la respiration. Sa part Leomenis, en elle, veut rugir et bondir pour se défendre de l'attaque, mais Lareless l'en empêche. Les elfes de pierre ont le droit en ce jour d'agir comme il el font. Le souffle coupé, elle tombe sur les genoux dans un entrechoquement d'os.
Elle les a averti, trois fois. Il leur faut quoi pour comprendre? Elle n'est pas diplomate, ne se targue pas de l'être. L'agressivité qu'ils ont, elle les prend pour de la peur. Et elle sait bien qu'ils ne se comprennent pas. Pourtant, elle a l'essentiel pour aider tout le monde. Qu'ils le veuillent ou non.
Elle reste au sol donc, cherchant son air, les laissant libres de continuer plus avant, vers leur mort annoncée trois fois. Ou faire le détour indiqué. Elle ne répond pas, à genoux devant les elfes de pierre. Qu'ils la dépassent et aillent rejoindre leur destin et elle bondira dans les fourrés, les laissant libres de leur trépas. Elle a du monde à voir, un mystère à élucider parce qu'après eux, il y en aura d'autres. La druidesse sait qu'elle doit comprendre pour mieux agir, pour préserver. Elle n'est pas assez arrogante pour croire avoir la bonne réponse en trente secondes.
Qu'est un hématome? Il n'est pas question d'orgueil. Il n'y en a pas si c'est pour sauver des vies, pour éviter un deuxième Eraison. Comme le chat qui cherche la paix, les prunelles de mousse se posent lentement sur Aegden avant de se détourner lentement, en signe de paix. La Noss ne rajoute rien, il n'y a rien à ajouter.
Aegden Orian
Ancien
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Dim 3 Nov 2019 - 20:26
Comme la druidesse ne répondit pas, Aegden en conclu qu’elle les laissait enfin s’en aller. Il resta tout de même planté au même endroit une bonne minute, fixant la direction dans laquelle la noss était tombée. Après le rugissement et le bond qu’elle avait fait, Il avait peur d’une quelconque ruse de la part de la druidesse.
Mais rien ne vint, alors il se retourna, et récupéra le morceau de parchemin et la mine tombée au sol puis sa monture un peu plus loin. L’animal était encore un peu effarouché mais il ne suffit que de quelques paroles apaisantes et d’une caresse sur son chanfrein pour qu’il se laisse faire à nouveau. Le commandant remonta donc en selle. Il remua un instant l’épaule sur laquelle il avait chuté, comme pour chasser la douleur puis lança un regard envers ses camarades. -On y va.
Et à nouveau les citadins s’en allèrent. Ils se montrèrent prudents, méfiant même en dépassant la druidesse. Tendus ils le restèrent un moment. Craignant un nouveau coup d'éclat qui ne vint visiblement pas. Dans un quasi silence de plombs, Aegden recommença à griffonner sa missive. Attendant que l’oiseau d’Ildilyntra revienne où qu’ils atteignent Wyslena pour l’envoyer.
Lareless Phiren
Elfe
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Ven 8 Nov 2019 - 0:10
Ce n'est pas plaisant. Lareless regarde des buissons la cohorte d'elfes de pierre continuer son chemin. Comme les autres avant eux…
Une indicible tristesse envahit son coeur. Elle a promis de les suivre, mais hors de question qu'elle prenne ce chemin. Elle les a avertis, trois fois. L'Anaëh n'est pas linéaire. Les elfes de pierre sont tellement enfoncés dans leur cités qu'ils ne voient que peu de chemin. Pourtant, il y en a tellement!
Ils ne veulent pas aller voir l'antique savoir…. Ils ne savent rien mais s'enfoncent dans leur stratégie dictée par la peur. Pour enrayer le mal qui gronde sous leur cité, ils vont en déclencher un pire. Par hâte et ignorance. Le temps est tellement différemment compté dans la nature… Ont ils au moins évacué leur cité? Elle en doute.
Selon la méthode plusieurs fois répétée depuis qu'elle a édifié ce barrage, Lareless déclenche les spores des champignons avant de reculer dans une zone sécuritaire. Un pied au sol, une patte au sol. Et c'est Leomenis qui monte la garde, en plein milieu du chemin, ses oreilles s'agitant en tout sens. Elles ont faims… Il s'étend de tout son long, sa longue corne posée au sol, au repos, les prunelles de mousses surveillant tout elfe qui rebrousserait chemin. Une fois les spores dissipés dans l'air, il ira voir ce qui reste… Il ira voir si la druidesse doit tenir sa promesse. Il ne craint rien, il est trop gros pour les plantes carnivores.
Le félin ferme les yeux un instant. Lareless trouve tout cela extrêmement désolant, elle aurait tant aimé qu'ils comprennent et l'écoute. Comme à chaque fois, elle espère secrètement qu'ils vivent. Un frisson secoue le pelage de bronze.
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Ven 8 Nov 2019 - 13:49
Le Maître du Jeu s'adressant à son audience... Vous avez tenté de vous écouter, mais vous ne vous êtes pas entendus. Aux yeux de la druidesse, c’est une peur aveugle qui dirige les pas des Citadins, une peur destructrice et infondée. Aux yeux des Citadins, les mots de la druidesse sont creux, une interprétation alarmiste d’un message qu’elle ne semble pas mieux comprendre qu’eux.
Alors sur cette mésentente, vous avez décidé de vous séparer, brisant ainsi la seule promesse prise ; scellant le premier des cadenas de votre destin. Elle désire éviter le pire, et face au pire, vous êtes un moindre sacrifice. Les centaines, les milliers de champignons à vos pieds éclatent pour certains, se désagrègent pour d’autres, vous emprisonnent dans un étouffant nuage de spores. Vous, prisonniers, vos esprits se tordent, vos corps s’affaiblissent, et votre monde se transforme. Comment échapperez-vous à ce piège ?
___________________
Le Maître du Jeu s'adressant à Aegden...:
Ton crâne pèse lourd. Très lourd. Trop lourd. Tu n’es plus simplement toi. Tu es un autre. Encore un autre. Encore un autre. Tu ne sais plus qui tu es. Tu ne sais plus ce que tu veux. Tu sais juste que tu as peur, que tu as faim, que tu meurs de faim. Un brouhaha de lamentations se soulève, s’écroule sur toi comme un raz-de-marée, et tu le hais. Tu hais toutes ces voix parce qu’elles aussi ont faim et qu’elles veulent te dérober un repas dont tu as besoin pour ne pas t’étioler. Combien de temps te reste-t-il, tu ne sais pas… tu ne sais pas… Pourquoi te force-t-on à combattre tes sœurs ?
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Le Maître du Jeu s'adressant à Lyorindel...:
La flore est confuse, déchirée entre deux sentiments contraires. À la fois euphorique et asthénique, comme savourant cyniquement ses derniers instants avant l’inévitable fin. Elles te veulent toutes. Elles veulent ta mort. Elles te détestent de continuer à mettre un pied devant l’autre. Elles te hurlent de t’offrir à elles sur le champs. Sur le champs ! Tu le leur dois, car c’est ta faute si elles meurent. Antagonisé par une Symphonie devenue folle, tu perds tes repères. Nord, Sud, Est et Ouest n’existent plus. Le haut et le bas se confondent. L’avant et l’arrière s’interchangent. Seul reste un point. Un point fixe. Un point de vide. De délicieux rien. Un point de néant dégustant ton agonie.
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Aegden Orian
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Ven 8 Nov 2019 - 21:31
Aegden est soudain plié en deux sur sa monture. Ses mains se plaquent convulsivement contre son crâne. Comme pris d’une migraine terrible. Sa respiration se fait spasmodique. S’il reste en selle, c’est seulement parce qu’il est trop crispé pour glisser. S'il avait eut les pieds sur terre, il aurait probablement terminé à genoux. Son cheval sent que le comportement de son cavalier change et s’arrête, piaffe, agité.
Lui qui n’a jamais eu la chance d’entendre ce que les noss et les plus chanceux citadins perçoivent, lui qui a toujours été sourd à ces voix végétales. Voilà que se crée une horrible cacophonie dans sa tête.
Que quelqu’un arrête ça. Que quelqu’un arrête ça par pitié. Faites les taire.
C’est sa dernière pensée avant la noyade.
Noyé. L’elfe à l’impression d’être noyé dans son propre esprit. Il pourrait lutter, peut être, mais il à l'impression de sombrer un peu plus, comme au milieux d'un torrent déchaîné. Son esprit ? Mais qui est-il lui ? Il ne sait pas. L’a-t-il su un jour ? Il ne se souvient pas. Il n’est pas un. Ou peux être si ? Est-il une voix au milieu des autres ? Est-il l'une de ces voix ?
Tout ce qu’il sait, c’est cette haine, cette peur, cette détresse, cette faim dévorante, douloureuse. C’est tout ce qui compose son monde actuellement. Les seules choses qui existent.
La faim, la haine et la peur sont son monde et le monde est la faim la haine et la peur.
Il y a surtout cette faim. Encore, toujours. Il y cette faim dévorante. C'est elle qui prédomine. Et ces voix. Ces voix qui apportent la haine. Ces voix qui ne se taisent plus et se lamentent en boucle. Ces voix qui désirent toute la même chose. Ces voix qui désirent assouvir leur propre faim. Ces voix qui lui en veulent de ressentir la même chose et auquel il en veut tout autant. Ces voix contre lequel il ne peut que lutter. Mais pourquoi ? Il ne veux pas lutter contre elles. Il est comme elles. L'est-il vraiment ? Combien de temps luttera-t-il ? Combien de temps avant...Nul ne le sait.
Il est perdu au milieu de ce brouhaha. Plus ça va et plus la faim et la haine semblent grandes. Plus ça va et plus il se noie. Plus ça va et plus il se perd. Il ne sait rien. Il a beau chercher, il ne sait rien d'autre.
Lyorindel Minervia
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Ven 15 Nov 2019 - 22:01
Comment échapper à ce piège ? Il aurait pu trouver tout un tas de façon, se torturer l’esprit le temps d’un battement de cœur, avant qu’il ne soit trop tard, pour trouver une solution. Comment échapper à ce piège ? Pour échapper à ce piège encore faut-il le vouloir. La Symphonie n’eut pas à insister, Lyorindel ne s’est même pas débattu. A quoi bon ? I Mîngely a mis sur la route de l’épervier quelque chose qu’il attendait depuis bien longtemps, plus de trois siècles, alors autant en profiter. Il était d’accord avec les spores, lui aussi se haïssait parce qu’il était capable de mettre un pied devant l’autre et de continuer à le faire.
Alors lorsqu’elles lui en intiment l’ordre, il s’exécute. Il se laisse glisser. Soulagé.
S’il en avait été capable, Lyorindel en aurait profité pour maudire les noss une fois de plus, malgré toutes les occasions qu’ils avaient eu de lui offrir un oubli éternel, il avait fallu que ce soit Hiril Lothren qui s’en charge. Même ça les sauvages n’ont pas été capable de le faire.
Quant à sa camarade, elle se sentit submergée par cette attaque soudaine de ses sens, elle se débatait d’abord, battant des bras, frappant tout autour d’elle comme si elle pouvait vaincre ce monstre qui voulait sa mort simplement en fouettant l’air. Pourtant elle sentait bien qu’elle touchait quelque chose mais elle ne savait pas quoi, ses yeux étaient résolument fermés, elle essayait de faire sortir ces voix tant qu’elle pouvait encore lutter. C’était peut-être présomptueux de se battre contre la Prime Œuvre, la forêt qu’elle était censée protéger mais elle ne comptait pas arrêter tant qu’elle ne savait pas pourquoi la forêt en question voulait sa mort avec tant de véhémence. Qu’avait-elle fait ? Elle n’avait pas la possibilité de fouiller sa mémoire eidétique pour trouver ce qui avait bien pu lui attirer les foudres d’Anaëh mais elle comptait bien obtenir une réponse, d’une façon ou d’une autre.
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Ven 15 Nov 2019 - 23:07
Froid.Tu as froid. Oui, toi. Ou ne serait-ce pas plutôt lui ? Ou elle ? Ou vous tous ? Tu n’avais que faim, mais maintenant tu as aussi froid. Et la colère grimpe en toi. Pour masquer ton désespoir. Pour masquer ta tristesse. Froid. Tu as froid. De plus en plus froid. Et tu sais pourquoi maintenant. Tu sais que c’est sa faute. Alors ta rage gronde de plus belle, pour masquer la panique, car tu le sais maintenant. Ta mort approche, et tu ne peux véritablement en vouloir à ton bourreau, car il a au moins aussi peur que toi.
Le cœur du mage s’emporte face à un monde devenu une véritable frénésie vivante. Pour lui tout est de trop, tout n’est qu’horreur, tout n’est que chaotiques et assourdissants murmures. Que faire lorsque le murmure devient un cri ? Que faire lorsque la toile dont était tissé le monde qu’il a connu depuis la naissance se décidait soudainement à se saisir de sa gorge ?
Malgelir fut le premier à crier.
Un hurlement déchirant brisa l’apparente quiétude des lieux en même temps que l’élémentaliste lâcha l’une des rênes de sa monture. Fuir ou se battre. Se battre ou mourir. Quelle que soit la chose qui lui faisait dos face et flanc. Se battre ou mourir, avec toute l’énergie qu’il serait capable d’arracher à ce chaos de forces.
Le froid finit par ronger les peaux que les pensées des elfes. Puis un nouveau cri de fou-furieux, et le vent se leva.
Terrorisées, sans plus le moindre regard aux ordres de leurs cavaliers, les bêtes se jetèrent toutes en avant à grand galop, dans un fou hennissement. Le son des sabots s’ajouta à une cacophonie de sons à mi-chemin entre la pensée et le véritable, mais parmi ceux du physique, il y avait le vent. Plus que le vent grondant son opposition à une chevauchée trop rapide, le hurlement du blizzard. Le hurlement d’une tempête dévorant tout sur son passage. Le hurlement d’un Malgelir en proie à ses sens, forcé d’imposer à ceux qu’il doit protéger sa rage de vivre. Les chevaux courent, les chevaux volent, et le blizzard continue de hurler, réduisant au silence un murmurant après l’autre.
Quand ?
Quand cette folie s’arrêtera-t-elle enfin ?
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Lareless Phiren
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Sam 16 Nov 2019 - 0:18
Les cris… Les cris des plantes agonisantes. La peur et la douleur, l'appel de toutes celles qu'elle a aidé a faire pousser. Le vent et le froid qui lui frappe le museau, faisant bondir l'animal sur ses pattes… Les plantes souffrent, soumise à ce froid que Leomenis ressent.
Les pattes de velours se posent au sol, de plus en plus vite, laissant bientôt les traves de ses coussinets dans la neige. Sans s'arrêter, le grand fauve dépasse les deux elfes de pierre au sol, poursuivant l'instigateur de ce carnage… Du moins, du plus loin qu'il peut dans l'espace étroit rempli de ronce… L'odeur du sang de la monture qui s'est blessée en traversant le mur du fond lui parvient à la truffe en même temps que des flocons de neige bien sentis. Plus loin, les arbres expriment leur mécontentement devant ce froid soudain. Ce n'est pas toutes les plantes qui survivrons, mais l'athmosphère est déjà en train de se réchauffer…
Se rappelant qu'il y a deux elfes un peu plus loin, le grand fauve rebrousse chemin alors, faisant son choix. Trottinant, la truffe en l'air, il les cherche et les trouve, les deux elfes désarçonnés. Le plus près, celui immobile, le tâtant un peu de la truffe, Leomenis se colle à lui, lui offrant un peu de sa chaleur le temps que l'ordre naturel des choses reprennent sa place, surveillant de son œil de mousse l'elfe roux haineux, un peu plus loin, les oreilles pivotant en tout sens pour ne pas se laisser surprendre. Quand ils iront mieux, il pourra continuer sa quête. Trouver Valao, transmettre les informations. Il saura qui aller consulter.
Ca pourrait sembler paradoxal comme cela, que la druidesse offre assistance à ceux qui ne l'ont pas écoutée. Ce faisant, elle veut signifier sa gratitude pour les informations données… Informations, qui, elle l'espère, pourraient changer la donne pour la suite. Les retarder, il est clair que c'est fait. Maintenant, il y a plus urgent à faire. Du genre trouver les réponses.
Aegden Orian
Ancien
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Sam 16 Nov 2019 - 13:44
A l’infernale faim s’ajoute le froid. Il alimente la haine à l’infini. La colère envers lui. Car a à cause de lui, il meurt petit à petit. Le froid le ronge. Il y a la peur aussi, derrière la haine. Il sait qu’il ressent la même peur et que c’est pour ça qu’il tue.
Au-dessus du brouahah de haine et de peur, il y a un cri plus fort que les autres. Un cri ? Un hurlement. Le froid s’intensifie. Le froid s’intensifie et la peur et la colère redoublent. Les voix s’agitent. Est-ce seulement les voix qui s’agitent ?
L’elfe n’a pas conscience de lui-même. Il ne se rend pas compte du chaos qui se joue au-delà de son propre esprit. Sa propre monture qui panique tout autant que les autres, il n’en a pas la moindre idée. Pas plus qu’il ne perçoit le choc de sa chute.
Sur le dos, ses mains sont toujours contre son front. Sa respiration est toujours erratique cependant elle semble se tranquilliser un peu.
Les voix se sont tues une à une. Où sont-elles parties ? Le silence règne. Le torrent déchainé semble s’être calmé. Il est seul avec le silence. Il ne bougea pas pendant un très long moment, ou bien quelques secondes extrêmement rapide ?Au loin, ou peut-être tout près il y avait plus qu’elle et lui.
Elle n’apportait que la douleur, la peur et toutes ces choses qu’on rejette. Que voulait-elle ?
Lui, lui il le rendait triste…Lui aussi était source de douleur mais tout autre. Du regret. Pourquoi ?
Il l’entendait parler. Il en était sûr elle parlait. Alors qu’elle avait la forme de son énorme félin, il pouvait l’entre-apercevoir de là où il était étendu. Mais que disait–elle ? Il n’arrivait pas à le comprendre. C'était un murmure trop faible de là où il était. Il avait aussi l’impression d’entendre des pleurs. Ils ne viennaient pas d’elle mais de lui.
Et puis vint la sensation d’une main contre lui-même. Il eut la sensation que quelque chose le maintenait au sol. Alors il se mit à battre l’air au-dessus de lui. Un coup de pied, une griffure. Mais rien n’y fit, les mains qui le maintenaient au sol ne voulaient pas bouger.
Il sait qu’elle n’est pas au-dessus de lui puisqu’elle est un peu plus loin. Pourtant il la sent cette main il en est certain. Et il la voit au-dessus de lui. Peut-être que le léomenis était une hallucination ?
Tout est clair dans son esprit encore embrumé par les spores. Elle lui en veut. Il se souvient pas trop pourquoi. C’est flou et réfléchir fait encore bien trop mal au crâne. Mais c’est évident. Elle veut les tuer. Les exterminer.
C’est pour ça qu’il entend pleurer. Il n’est pas sa première victime.
-Arrête ! Articule-t-il avec peine. Il s'entend parler comme en observateur extérieur c'est une sensation désagréable.
Il veut s’éloigner d’elle. Il se redresse et recule, recule, recule encore. Étrangement la main ne résiste pas et la noss disparaît. L’elfe n’y réfléchi pas. Le lemonenis c’est la peur panique. Le leomenis c’est la haine viscérale. Il n’y a qu’à voir sa victime sur laquelle il est étendu triomphant. Il recule, recule, recule à l’infini jusqu’à trouver un arbre contre son dos. Il est terrifié, sa tête tourne encore bien trop pour l’aider à faire la part des choses entre réalité et délire...
Lareless Phiren
Elfe
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Sam 16 Nov 2019 - 23:04
Contre son flanc, à demi couvert par sa crinière soyeuse, caressé par la grande queue qui bouge indolemment, Lyo peut se reposer… Il peut reprendre pied. Leomenis est conscient qu'il ne pourra s'attarder, les elfes de pierre deviendront agressifs. Ils ne comprendront pas.
Tout ce que Lareless a fait, ces monstruosités, c'est pour éviter pire encore. Ils lui en voudront. C'est le prix à payer.
La grosse tête du félin se tourne de côté, tandis qu'il regarde Lyo, le repoussant d'une patte douce plus loin dans son giron, là où il n'aura pas froid. La neige va rester un temps, les frondaisons n'ont été que peu touché par le blizzard, la lumière ne se rend pas bien jusqu'au sol. La grande corne restante balaie l'espace tandis que l'animal reporte son attention sur Aegden, acculé à un arbre.
-Arrête !
C'est qu'un bruit de fauve essayant de rassurer son petit qui traverse la grande gueule aux grands crocs, avant que la grosse tête ne se pose au sol, les yeux de mousses remplis d'une tristesse infinie et d'espoir.
Ungwë
Ancien
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Dim 17 Nov 2019 - 0:40
Je pose le pied sur une plaque de mousse... Et tombe.
La douleur. Les cris. La rage de vivre. Ils vont mourir !
Mon souffle s'est accéléré et avant même de m'en rendre compte, j'étais à genoux, pliée en deux. Un gémissement m'échappe. Pas de moi... Cette souffrance ne vient pas de moi... Mais c'est peine perdue. Le gémissement devient un cri à mi-chemin du sanglot. Ils me fourragent les entrailles. Les yeux fixés sur cette plaque verte, ma main tremblante s'y pose, s'y agrippe. Mes iris turquoises virent au vert soutenu des feuilles de printemps.
Respire !
Par pitié que ça s'arrête !
Le cœur serré et les yeux fixé sur la toile de fluides que forment les vies alentours, je cherche, je m'éloigne, je saute de racine en rhizome. Des sabots plient violemment de jeunes pouces. Un sort puissant dans cette direction. Le froid, lui, tue. Il détruit. Je prends une inspiration malhabile, saccadée.
Je me relève. Autour de moi, la Symphonie n’est que Cacophonie. Je ne peux m’y accrocher pour retrouver mon équilibre. Seule. Je le suis d’une autre façon. Si je n’avait pas traversé Alëandir, je parviendrais pas à tenir debout. Mais non. Autour, l’énervement, la faim et la douleur. Mon cœur en saigne. Qu’ont-ils fait à notre Sœur ?
Je suis venu jusqu’ici pour avoir des réponses. Pour tenter de comprendre. Parce que le vent me pousse vers le Linoïn depuis le jour ou Varnan est venu nous délivrer son message. Contrairement à ce qu’ils lui ont dit, mon clan a décider de s’opposer à tout citadin qui voudrait traverser vers l’Antique Forêt sans sommation. Mais je ne peux pas. Une voix m’y pousse. Une curiosité sans faille. Mes rêves ne cessent pas de m’enjoindre à y aller. Les astres et les os m’orientent du même côté. J’ai même parfois l’impression que la Symphonie murmure sur mon passage.
Et maintenant que je suis ici, attirée depuis le chemin que je traçais vers le sud par les échos étranges et dérangés de cette partie de l’Anaëh, je ne peux laisser toute cette peur et toute cette souffrance. Le Qui peut attendre. Le Pourquoi trouvera peut-être une réponse auprès des victimes. Mais le plus important, ce sont ces vies gorgées de sang et se sève.
La Symphonie souffrante et inquiète guide mes pas. Là-bas. Du côté des ronces et des champignons. Du côté des fleurs mortelles. Du côté de la magie, du froid sans renaissance. Le larmes me viennent aux yeux mais je reprends contact avec la magie. Je ressens à nouveau les vies et les sorts qui se propagent dans une marée de mort.
Que ça s’arrête… Mais détourner les yeux ne les fera pas cesser.
La respiration tremblante, je brasse mon collier constitué d’un millier de perles de bois gravées et peintes. Mon pouce fait pensivement tourner mon anneau de Première, un discret bourgeon y germant comme une pierre précieuse. L’oreille piquée par le vent et la cavalcade d’animaux paniqués. Je prend le temps, mais passe sans mal les premières défenses, prenant contact et les dérangeant le moins possible tout en les calmants. Leur sève redescend, les rendant moins sensible au froid. Leurs faim est toujours vive mais pour l’instant en stase. Portés par un vent éthéré, les spores dévient pour ne pas m’atteindre.
Et je le voix, le tourbillon de vent et de glace. L’affolement chaotique d’une tempête miniature. La peur et la faim me vrillent le cœur. Si triste.
Que faire ?
L’esprit ensuqué par ces émotions diffuse, je fini par courir hors du sentier pour éviter la troupe, concentrant seulement ma magie pour tenter d’expulser les spores qui leur collent au corps. Trop loin. Trop mouvant. Trop difficile. Je les sens de manière trop diffuse sans les atteindre vraiment.
Impuissante, le froid me frappe et repart aussitôt. Et avec lui, les derniers souffles des plantes étouffées me forcent à abandonner mes sens arcaniques. Je ne peux pas…
Je ne peux pas ressentir ça à nouveau.
Le dos collé à un tronc dont six femmes comme moi ne pourraient faire le tour en se tenant par la main, je serre les paupières. Je ne veux pas sentir toutes ces vies se figer. Les entendre agoniser, apeurées et dans l’incompréhension me retourne déjà l’estomac. Je me tourne sur le côté pour rendre tripes et boyaux. Mon dernier repas n’aura servi à rien. Les esprits me pardonnent.
Et le mage aux chevaux se dirige droit sur une mort certaine.
Je dois le rattraper… Je dois faire quelque chose…
Mais quoi ?
La question résonne à nouveau sans réponse… Jusqu’à ce qu’une éventualité ne finisse de m’arracher le cœur.
Prenant en main l’arc que j’avais dans le dos, je le bande en vitesse et encoche une flèche. Je vise, l’esprit vide. La volonté entièrement focaliser sur ma cible. Je murmure l’invocation de la Raisonnable… Mais impossible de lâcher la corde.
Aller… Touches-en un. Rien qu’un. Sinon ils sont tous condamner. C’est la seule chose que tu puisses encore faire… Un acte désespéré.
Ma main tremble. Mon cœur me remonte dans la gorge, mais je ne peux pas.
Un hennissement plaintif sur la droite du peloton. L’un des chevaux bascule et roule au sol dans sa course folle. La tempête éclate finalement. Un cheval fuit à travers le couvert des arbres. Deux autres sont emportés par la chute du premier. Le dernier saute et rue avant de ne plus bouger d’un cil, fourbue à la limite de l’épuisement.
Mon fait ?
Comment était-ce possible ?
Le spectacle me laisse interdite durant une poignée de seconde. Sur les trois chevaux au sol, un seul commence à se relever en piaffant… Et en plus du mage étendu au sol, une silhouette vêtue de cuir bouge faiblement sur le sol. Je passe précipitamment mon arc autour de mes épaules et remet ma flèche dans le carquois à ma taille pour courir de toute la vitesse de mes jambes vers les rescapés. Mon lourd sac tressaute sur mon dos et ma sacoche en bandoulière ballote tant et plus.
Sans attendre une seconde, je passe rapidement de cheval en cheval. Sur les trois au sol, l’un est assommé, le second mort l’écume aux lèvres et le troisième à deux pattes cassées. Mes jambes me font mal mais je m’en détourner Je me jette plutôt à genoux dans la neige immaculée et glisse une main dans le cou du mage. Il vit… Mais pour combien de temps. Précautionneusement je le retourne. Près de nous, la femme en tenue de chasseuse tend un bras vers moi… Ou vers l’arme un peu plus loin dans la poudreuse ?
- Je ne suis pas une ennemi.
Mais je n’ai pas le temps de prouver ma bonne foi. Il saigne. Sa tête à cogné le sol et son bras est tordu. L’épaule est démise, le poignet cassé et l’un des os longs brisé net. Sur le dos, je remet d’une rotation experte l’épaule dans son logement habituel et replace le bras dans le bon axe. Puis je jette mon sac à dos au sol plus que je ne l’y pose et fouille dedans à pleines mains pour en tirer une corne et une longue bande de tissus filé.
Après avoir mis de l’onguent sur sa plaie et bander sa tête, je me relevait pour chercher une branche droite et bander son bras. Enfin, je mélangeait quelques poudres et le suc d’une plante au bord du sentier. Le goût serait ignoble mais la douleur serait plus supportable et les effets effets de la redescente seraient moins forts. En prenant une lampée en bouche, je lui faisais avaler petit à petit jusqu’à ce qu’il n’en reste que la moitié.
Puis j’approche enfin de la femme. Elle a cessé de bouger. Hagarde. Et regarde dans le vide. Sa respiration est sifflante et de l’écume rouge lui monte aux lèvres. Je déglutis. Le plus probable est un poumon perforé et un état de choc. Dans ce froid…
Après un coup d’œil alentours, je l’installe sur le côté et fouille à nouveau dans mon paquetage pour en tirer ma couverture. Je retire en suite mon sari et blottit le mage malheureux dedans, de mon mieux, restant à genoux dans la neige, en brassière, sandale et pantalon de cuir. Je n’ai guère plus pour les réchauffer… Alors je trace au moins sur leur front respectif le symbole de protection des Ëalas guérisseurs et celui du soleil en psalmodiant un chant aux énergies régénérantes.
Enfin, j’ai le temps de fouiller à la recherche d’une bourse dans ma sacoche et d’en tirer une graine bien précise. Au creux de mon poing, le petit être en devenir battait doucement. Pardonne moi. Je te planterai dès que je le pourrais…
Et mes yeux virent au vert. Et une longue tige duveteuse s’étend et s’allonge pour grimper le long de mon bras, laissant fleurir sur son passage de magnifiques fleures d’un violet vif. Les racines m’enlacent la main et le poignet en une étreinte tendre. Je souris malgré la dureté de ce qui m’entoure. La beauté des petites choses m’émeut toujours.
Une fois la plante longue jusqu’à mon coude, je la laisse s’étirer et trouver ses marques. D’un coup d’ongle, je prélève une minuscule partie d’une fine racine et la laboure de mes doigts. Observant les jambes douloureuses du cheval blessé, j’applique la racine luisante de suc sur la première plaie qui je trouve avant se me laver copieusement la main dans la neige. L’autre, bardée de sa nouvelle hôte végétale, caresse encore et encore l’encolure du destrier qui se calme progressivement. Il se tend, une dernière fois. Il rend son dernier souffle.
Je respire.
Du coin de l’œil, je remarque un papillon de belle taille posé sur le jarret de la pauvre bête. Les ailes étendues, il ne semble pas prêt de reprendre son envole malgré le froid dégagé par le sol et celui qui ne tardera pas à s’emparer de son perchoir. Je ne prête pas attention à mes joues trempées de larme. Je n’ai pas l’habitude de les retenir et le voile flou qui englobe le monde ne m’est pas si inhabituel.
Bilan ?
Deux chevaux morts. Un assommé. Un debout, immobile et épuisé. Le dernier a fuit dans les bois sans que je ne puisse distinguer ce qui se trouvais sur son dos. La femme en cuir garde les yeux ouverts mais je ne saurais dire si elle est réveillée. Je lui parle. Elle ne répond pas. Alors je retourne auprès de son confrère. Le mage respire encore. Posément. Il frissonne de plus en plus. Je m’allonge contre lui en faisant attention à ce que ma plante ne le frôle pas un seul instant et pose un moment l’oreille contre sa poitrine. Son cœur bat régulièrement mais rapidement. Il brasse.
Passant de l’un à l’autre, je veille à les garder stable, au moins pour un temps.
Aegden Orian
Ancien
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Dim 17 Nov 2019 - 13:21
Il se sentait tellement démuni. Le léomenis grondait. Se tête était posée sur le sol et l’elfe ne pouvait y voir qu’une menace de plus. Une menace ? Ou Bien était-ce une sorte de rire animal ce grondement ? Car il ne bougeait pas. Le fauve se contentait de le fixer de son regard trop elfique.
L’une de ses mains tremblante tenta bien de passer dans son dos à la recherche de son arme mais à quoi bon ? Bien vite, elle revint se poser sur le sol. Sa tête tournait, il était seul, fatigué, il ne trouvait pas de sens à ce qui arrivait. Son corps se trouvait engourdi, comme s’il avait dormis des ennéades entières. Le félin n’avait qu’à bondir et ce calvaire serait terminé.
Son regard allait de l’elfe au sol au léomenis. Il était persuadé que ce dernier en avait fini avec l’autre puisque qu’il n’entendait plus les pleurs.
Il n’entendait plus les pleurs. Mais ils n’étaient pas deux seulement…
-Les autres. Les autres aussi tu les as… Le reste de sa phrase s’étrangla alors il recommença. Les autres aussi tu les as tués ?
Il s’attendait à ce que le fauve réponde. Il l’avait entendu parler tout à l’heure. Il s’attendait à ce qu’il réponde par l’affirmative.
Une larme roula sur sa joue suivit bien vite par d'autres. Dans le délire qui lui était encore infligé, il était certain qu’elle, la source de toute cette haine, s’en était pris à eux. Les autres. Ses camarades. Il associait tellement d’affection à ce mot… Et de la tristesse aussi. Une tristesse incommensurable. Parce qu’il avait peur et parce qu’il s’attendait au pire.
Sa respiration redevint à nouveau hachée. Il y avait de la douleur, presque physique. Elle venait de lui-même cette fois. Elle était associée à la peur et à la tristesse. Les voix avaient peut-être disparues mais les violente, trop violentes émotions étaient toujours là. Elles étaient différentes mais tout aussi présentes.
L’elfe essayait de se calmer. Une partie de lui-même était assez lucide pour savoir que paniquer ainsi ne servait à rien, que ça ne lui ressemblait pas du tout, mais plus il essayait de ne pas laisser la panique gagner et moins il y arrivait. Pâle, il tremblait alors qu'il n'avais plus vraiment froid.
Lareless Phiren
Elfe
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Dim 17 Nov 2019 - 23:29
-Les autres. Les autres aussi tu les as… Les autres aussi tu les as tués ?
Leomenis sert de rempart à Less… Sous sa forme elfique, elle pleurerait et s'arracherait les cheveux sous l'émotion. Mais la psychée simple du fauve, placide, lui permet de garder une certaine distanciation de la souffrance de la symphonie…
Ca et le fait de savoir que le mal qu'elle fait est pour préserver de pire. L'oeil vert du fauve cligne lentement, en signe de paix, avant de se détourner pour regarder celui qu'il garde au chaud. La truffe humide caresse la joue de Lyo, avant qu'un petit coup de langue râpeuse n'essaye de le réconforter. Il renifle et se relève doucement, ayant vu qu'Aegden s'était mis à trembler. Le grand fauve n'est pas certain d'être bien interprété. Aussi laisse t'il aller un autre petit bruit, qui pourrait avoir l'air triste, des spasmes de ses flancs et de sa crinière chassant quelque relent de neige de sa fourrure douce.
Oui, il a tué… Et il a sauvé aussi… S'avancant un peu sur le travers, lentement il s'approche d'Aegden avant de se coucher sur le flanc, puis sur le dos, exposant son ventre vulnérable. Il a un petit bruit de gorge, invitant l'elfe à venir se réchauffer sans crainte s'il en a envie. Leomenis sait sa tentative de paix vaine, mais s'essaye tout de même. La tête à l'envers, la corne au sol, il n'est pas à l'aise, se sachant vulnérable. A sa façon, il essaye de faire amende honorable.
Etirant une patte de velours vers Aegden, il essaye de miauler, ne réussissant qu'à se rendre passablement ridicule. Il serait plus facile laisser la place à sa forme elfique, mais plus incertain aussi, la symphonie la déséquilibrerait dangereusement…
Entité
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Lun 18 Nov 2019 - 14:17
- Pourquoi vous avez fait ça ? frissonnant, les yeux toujours fermés, le mage entonne ces mots comme une litanie Pourquoi vous avez fait ça ?
Encore et encore, tremblant comme une feuille esseulée face au vent d’hiver, il répète ces mots. De plus en plus vite, jusqu’à ce que les syllabes ne soient plus qu’un baragouinage indistinct. Les larmes coulent du coin des yeux du pauvre hère. Des larmes que sa collègue ne partage pas. Les yeux hagards de l’archère scrutent son environnement, conservant cette étrange expression lui donnant l’air de regarder sans voir. Pourtant elle voit. Elle voit tout. Elle voit probablement plus que quiconque. Plus oui. Pas mieux. Même aveugle de toute façon elle n’aurait pu se soustraire à la mort omniprésente. Même sourde elle n’aurait pu se soustraire aux gémissements de son frère d’arme et au souffle inégal et bruyant de chevaux épuisés. Même privée de son nez et de sa langue elle n’aurait pu échapper à l’odeur du sang, de la sanguinolente chape qui les recouvrait tous. Tous jusqu’aux plantes hurlant leur agonie dans le lointain. Tous sauf elle.
Elle, seules ses mains en étaient couvertes.
- C’est la fin. la litanie du mage change, et par la même occasion, ses larmes se cristallisent et sa salive se refroidit, séquelles d’un sortilège hors de contrôle C’est la fin. C’est la fin…
À cela l’archère ne répond pas. Elle se contente plutôt de diriger son regard éteint vers le seul Souffle encore conscient à proximité.
- Vous nous haïssez vraiment à ce point ?
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Aegden Orian
Ancien
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Lun 18 Nov 2019 - 21:21
-N’approche pas ! Il hurla en voyant le félin bouger.
Dans un autre contexte, quoi que relativement proche, Aegden aurait probablement tenté de comprendre le comportement étrange du léoménis. Il aurait certainement pu se douter qu’il ne lui sauterait pas dessus, quoi qu’il ait provoqué précédemment. En temps normal Aegden aurait tenté de rationaliser.
Mais l’elfe terrorisé qui faisait face à la druidesse transformée n’était plus vraiment Aegden...
Le jeune elfe se comportait comme un animal blessé, acculé. Si on l’approchait trop il mordrait. Il se tassa contre l’arbre. Son arme finit par se retrouver dans ses mains pourtant toujours agitées de tremblement. Lui-même ou non, l’habile lancier avait sans doute gardé quelques-uns de ses réflexes centenaires. Si le leomenis s’approchait trop près, ce n’est cette fois pas la hampe qui l’atteindrait mais biens la lame de l’arme d’hast.
Il fixa le grand fauve. Celui-ci était couché. Il faisait des bruits étranges que l’elfe n’arrivait pas à interpréter.
Fuir. De toute façon il n’y avait plus que la douleur et la mort ici. Il regrettait. Il aurait voulu aider son camarade à temps, retrouver ce qui restait des autres si le léomenis ne s'en était pas déjà débarrassé mais il fallait qu’il s’en aille. Qu’il rentre. Chez lui. Là aussi il y avait l’affection. Là aussi il y avait la peur. Les deux étaient étroitement entremêlés.
Une main se détacha de la lance. Elle vint se poser sur le tronc derrière lui. Difficilement il voulu se relever. Peine perdue. Le monde tournait , tanguait,oscillait. Son corps protestait et bien vite il apparu qu'il ne ferais pas plus de quelques mètres.
Il replia alors ses longues jambe contre lui, appuya son dos et sa tête contre l’arbre et fixa le félin de malheur. A la panique incontrôlable qui faisait battre son cœur bien trop vite, et à la douleur de savoir ses amis perdus, s'ajouta alors une sorte de résignation.
Pourquoi ne bougeait-il pas le prédateur ? Pourquoi est-ce qu'il n'en finissait pas maintenant ? Peux-être était-il tout simplement comme les Phish Oura et aimait-il jouer avec ses proie...Quoi qu'il en soit l'elfe s'attendait à rejoindre ses compagnons d'une seconde à l'autre.
Lareless Phiren
Elfe
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Mar 19 Nov 2019 - 2:12
Toujours sur le dos, Leomenis ne bouge pas, il sait qu'il doit faire attention, beaucoup d'elfes le craignent, à raison d'ailleurs. Les cris et la souffrance des plantes laissent bientôt la place au silence.
Ses sœurs, celles qu'elle a aidé à faire pousser… Less pleure avec elle, sous les dehors placides du fauve qui attend le plus qu'il peut. Le temps passe et s'étire, l'elfe roux le fixe, le souffle court, le dos à l'arbre… Il semble se calmer tranquillement… Au moins a t'il maintenant l'assurance qu'il n'essayera pas de tuer son compagnons durant son délire.
D'un geste fluide, Leomenis finit par se recoucher sur le flanc, avant de se relever avec élégance…. Piétinant un moment sur place, semblant indécis, il va revoir l'elfe endormi. La grosse truffe humide farfouille avec délicatesse dans les cheveux avant que le félin ne redresse subitement la tête les crocs sortis…
Pour éternuer un bon coup…
Remontant le sentier, il marque deux trois fois le territoire pour éloigner les prédateurs potentiels et ménager une petite zone sécure de part et d'autre des deux blessés. Repassant dans l'autre sens, il répète le manège.
Une éclaircie dans le feuillage baigne le pelage de bronze d'une douce luminosité. Le regard du félin, d'une tristesse absolue, se vrille de nouveau dans les yeux d'Aegden. Puis, sans bruit, il se fond dans les sous bois avec aisance… La patte de velours marche, longtemps, longuement, infatiguablement, de longues heures... Il se faufile dans la forêt qu'il connait par coeur… Il fuit… Il fuit ce qu'elle a créé…
Une patte au sol… Un pied au sol…
Et c'est Lareless qui tombe, s'écorchant les genoux au passage… Enlevant son masque avec déférence, elle colle son front contre le vieil os. Elle pleure, elle pleure comme à chaque fois… Acceptant ce sentiment de culpabilité comme un mal nécessaire pour en éviter un pire encore… La mort… Ses sœurs qui ont tant crié. Et elle ne pouvait même pas leur apporter le repos, abréger leur souffrances… Comme ces elfes qui ne l'ont pas écoutée et qui ont tous avancés vers le trépas… Elle devait bloquer le chemin…
Valao…
Appelle t'elle entre deux sanglots. Aller contre sa nature lui coûte énormément, peu d'individu pourraient deviner. Les larmes pourraient former des fleuves nouveaux sous toute cette tristesse.
L'elfe essaye de se raisonner. Elle doit trouver Valao. Ou la Noss de la Mémoire d'Anaëh… Elle ne se rappelle même plus leur nom en cet instant de grande détresse… Aujourd'hui, Lareless Phiren a le droit de pleurer, plus tard, elle continuera sa mission.
Que toute ces morts, animales ou végétales, ne soient pas vaines, qu'elles empêchent le cataclysme de se produire.
Ungwë
Ancien
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Mar 19 Nov 2019 - 2:24
J'avais cherché du coin de l’œil un endroit pour replanter la Tue-loup qui m'enlaçait le bras, mais le sol était bien trop froid et il aurait fallu que je m'éloigne de trop. Alors, assommée par les peurs et la faim d'une forêt souffrante, je suis restée là, avec pour seul contrepoint les mots qui s'échappaient en boucle de la bouche du mage dont la vie ne tenait qu'à un fil.
Je renifle un grand coup, ravalant les tiraillement qui crispent mon propre corps rien qu'en regardant ceux des deux êtres dont j'ai la charge. Par moment je me porte au côté du cheval fatigué, passant une main sur son corps pour en chasser l'écume et adaptant mon attitude comme je le ferai avec un animal sauvage pour le rassurer.
Puis j'étais retourné près d'eux. Près du mage dont les entrailles étaient désertées par toute chaleur. Fourrant ma main encore tâchée de quelques traces rouges sous l'amas de tissus pour prendre la température de sa peau au niveau de son nombril, de son cœur et de son aisselle, je remarque que son cœur à de plus en plus de mal à tenir le rythme. Il annone... Et ses mots me font bien plus froid dans le dos que la neige qui fond autour de nous, transformant la terre en boue.
J'oublie tout le reste et regarde alentours... Oui. A quelques pas sous le couverts des arbres, des arbustes à baie me font de l’œil. Des myrtilles. Sucrée et énergisante. Il me faut un fortifiant et vite. Stabiliser son cœur et faire circuler son énergie. Hmmm... Myrtille, Panacée... Il doit me rester de l'aubépine et de la mélisse. J'aurais aimé avoir de la fleur de feu et du petit houx mais ce sera déjà ça.
Une fois ma récolte faites et la Tue-loup enracinée au moins pour un temps, protégée du froid par un jeune buis non loin, je fouille une nouvelle fois dans mon sac, d'une seule main cette fois puisque l'autre risquerait de contaminer tout le contenu. Après quelques réflexion, je sors plusieurs cornes et sachets ainsi qu'un pilon en pierre ouvragée. Je chasse la douleur qui m'enserre le cœur en posant le regard sur les symboles gravés dans le bol et me met à la tache. Quelques baies séchées d'un rouge vif. Quelques myrtilles tout juste cueillies. Les feuilles séchées de deux autres sachets. Je brise, j'écrase et je mélange jusqu'à voir apparaitre une pâte noire et grumeleuse à l'odeur sucrée et acidulée.
- Vous nous haïssez vraiment à ce point ?
Je relève la tête de mon ouvrage, croisant le regard encore flou de la femme en cuir. Elle... Semble perdue. Je lui sourit, incertaine.
- Je veux vous aider. Reposez-vous et prenez le temps de reprendre vos esprits. " Je ne sais même pas si elle me comprendra mais mon ton est doux, rassurant. Tuo l'aurait taxé de maternel en me couvant de son sourire à moitié ironique. Il faut que je finisse ça avant de pouvoir pleinement me concentrer sur elle...
La vitesse de ma main redouble. Puis je m'accroupis près du mage, tirant sur sa lèvre malgré ses mots de mort répétés sans fin. Je ne peux pas prendre le temps de faire chauffer de l'eau. Il aurait fallu allumer un feu pour ça et je ne savais toujours pas ce qui œuvrait dans le secteur.
Ma main est assurée lorsque je saisi la lèvre du mage pour la tirer et glisser une petite quantité de mixture entre sa lippe et ses dents. Puis je fais de même avec la lèvre du haut et pose le bol non loin de lui.
Frottant mes mains dans la neige tant qu'il y en a encore, je reste près de lui, mais me redresse vers la chasseresse. Elle est sans doute encore à moitié délirante, je ne dois pas prendre ce qu'elle dit pour argent comptant, mais si elle pouvait au moins apprendre un détail ou deux...
- Vous avez d'autres compagnons n'est-ce pas ? Que vous est-il arrivé ?
Aegden Orian
Ancien
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Jeu 21 Nov 2019 - 22:34
Il se passa un moment. Un long très long moment du point du vue de l’elfe qui ne bougeait pas d’un cil. Il fixait le félin qui ne semblait pas vouloir bouger et il ne comprenait pas. Des questions tournaient en boucle dans son esprit. Pourquoi ne bougeait-il pas ? Pourquoi le laisser en vie après avoir massacré ses camarades ? Était-ce une ruse ? Avait-il changé d’avis ?
Et puis le félin se leva et la seule réaction de l’elfe fut de se crisper d’avantage. Était-ce l’instant fatidique ? Toujours pas. L’elfe observa le léomenis renifler l’homme étendu au sol et après un regard droit dans ses prunelles claires, tourner talon.
Pendant encore un temps, il ne bougea toujours pas. Quelque chose lui échappait insupportablement. Et puis, lorsqu’il s’avéra que le fauve avait bel et bien disparu, Aegden laissa son arme lui glisser des mains. Un dernier hoquet, de dernières larmes et il se força à bouger.
Faisant fi du sol qui tanguait et de ce satané vent qui voulais l’abattre contre terre, il tituba jusqu’à son ami, posant une main hésitante sur lui une fois agenouillé.
-Je suis tellement désolé. Souffla-t-il.
Et puis il lui sembla soudain que l’elfe sous sa main respirait. Était-ce un produit de son imagination ? Pris d’un fol espoir, le commandant observa une seconde ou deux son camarade avant de poser son oreille sur sa poitrine. Lyorindel respirait, Aegden en était certain. Seulement il sembla au soldat que la respiration du diplomate s’amenuisait, comme cédant aux griffes glacées de Tari.
Il sursauta d’un coup, croyant soudain entendre un bruit derrière lui. Il guetta un instant un pelage félin mais rien n’apparut.
Ouvrant alors ses paumes à la manière d’une prière, il releva son menton vers la cime des arbres.Il se serait relevé si du temps il avait eut.
-I Emël beraëai, annaëai tuly, elgleriaë !
Il espérait que sa prière serait entendue…
En attendant, il voulut prendre le diplomate dans ses bras, dans l’espoir de le porter et de le ramener à l’abri, à Wyslena, ou bien Ostirion, peu importait tant que l’elfe était sauf à la fin. Le mainyth n’était pas certain de pouvoir porter son ami pour un si long trajet, épuisé par le il ne savait quoi qui lui faisait tourner la tête, mais même si c’était la dernière action qu’il pourrait faire, il devait tenter le tout pour le tout.
Seulement alors qu’il reposa une main sur son camarade, il lui sembla apercevoir un éclat carmin. Il lui sembla soudain que ses mains qui tremblaient toujours était rougie du sang de son ami, réminiscence d’une autre événement survenu il y avait moins d’un an. Réminiscence de ce souvenir, de ses mains ensanglantées qu'il avait fixé un instant seulement alors que l'Aran sauvait la vie du diplomate mutilé. Un instant seulement qui s'était pourtant bien gravé dans sa mémoire visiblement.
Une catastrophe au cours de laquelle il s’était finalement retrouvé dans la même position qu’actuellement, à l’instar de lyorindel…
Il ne put retenir un cris de surprise mêlé d’horreur à cette vision macabre ,énième fruit d’hallucination incontrôlables. Il se mit à frotter frénétiquement ses mains dans la neige environnante qui restait mais rien n’y faisait, ses gant lui semblaient teinté de rouge sans pouvoir rien y faire…
L'elfique :
-Mère, protégez le, apportez lui du soutient, je vous en prie.
Entité
Modérateur
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Ven 22 Nov 2019 - 21:44
Gênées par l’intrusion, les lèvres du mage stoppent leur litanie sans vraiment savoir comment réagir. Sa bouche se ferme, s’ouvre, se ferme, s’entrouvre, reste entrouverte, la salive s’y accumule, en déborde, emportant avec elle un peu de la purée sucrée. Enfin la langue finit par trouver le goût, et là les lèvres se rejoignent pour ne plus se séparer. Pas la moindre réaction chez l’archère. Toujours ce même regard sans expression, et cette même gestuelle sans vie. À une lueur de colère retenue près. Une simple étincelle, presque imperceptible, et pourtant bien trop présente dans ses yeux. Une légère tension glissant sur son visage avant qu’elle ne prononce ses prochains mots, toujours du même ton monocorde.
- Vous avez fait tout ça le visage de l’elfe se tourne lentement en direction de l’horizon, là où les plantes hurlent encore leur faim, puis revient vers ses congénères pour nous tuer nous et Alëandir avec, alors peut-être qu’ils sont morts.
La main d’Oreleth se lève, se tend en direction de la jeune Ornedhelle, s’approche… et retombe mollement.
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Ombre fugace Maître de ton destin
-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D. Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/
Ungwë
Ancien
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ? Ven 22 Nov 2019 - 23:05
J'avais raison, elle n'est pas encore en état d'avoir un discours cohérent. Mieux vaut donc ne pas l'énerver... Mais déjà, elle fait mine de bouger dans ma direction. Elle lève le bras. Une petite voix ressemblant bien trop à celle de Lorna me murmure à l'oreille ' Personne délirante. Réactions imprévisibles. Assomme là pour préserver ta vie et la sienne. ' Et comme toujours, je sens tout mon être se révulser à l'idée de lui faire le moindre mal. Un coup à la tête est bien plus dévastateur que la plupart des guerriers le pensent et je n'ai pas le temps de préparer une mixture qui la calme sans danger. Elle est déjà par trop épuisée et son esprit ne tient pas plus que son corps. Ô Blanc Cornu veille sur eux.
Mais tout aussi préoccupant, elle confirme que quelque chose à eu lieu en amont du chemin. Si les fleurs carnivores et les champignons ont envahis la région ce n'est pas par hasard. Une main malveillante y a pourvu. Non seulement les deux citadins avaient des compagnons mais ils en ont encore et et ils sont visiblement eux aussi dans le pétrin. Et s'ils sont eux aussi sous l'influence des spores, les ëalas seuls savent ce qu'ils peuvent se faire à eux-même.
- Je suis désolée. " Je lui souffle quelques mots, sincère. Désolée que tout ceci lui arrive et qu'elle se retrouve perdue dans le cauchemar qu'elle a l'air de traverser. Je déglutis et m'efforce de sourire doucement. " Gardez espoir. Si vous voyagez si loin des cités c'est que vous n'êtes pas sans défense. Ils sont sans doute encore en vie. "
Je jette un regard du côté de la voie. Les sillons de la course sont profond, mais personne ne bouge à l'horizon. La route est bien trop sinueuse. On ne peut enlever aux citadins qu'ils tentent un tant soit peu de respecter la vie qui les entours pour y adapter leurs chemins.
Quelques secondes me suffisent pour administrer une nouvelle dose au mage qui se pourlèche peu à peu les lèvres en un réflexe inconscient. Réfléchir. Quoi faire ?
Partir sur le chemin pour trouver leurs compatriotes ?
Rester et continuer à m'occuper d'eux alors que je ne peux pas les tirer dans un endroit plus sûr ?
Un cri pas si lointain que ça résonne dans un concert de plume. Les oiseaux effrayés s'envolent à tir d'elle et mon cœur ratte un battement. Je jette un regard au mage et à la femme. Tous deux en pleine redescente. Dire que leur état est stable serait un bien grand mot mais que puis-je de plus ? Garder la femme en cuir en vie si jamais son cœur s’arrête de battre ou ses poumons à brasser de l'air à cause d'une plaie interne que je ne peux voir pour le moment. Ils sont amorphes. Ils ne sont plus en capacité de se faire du mal... Et ils sont totalement sans défense. Que leur arrivera-t-il lorsque les charognards arriveront, attirer par l'odeur du sang ? Cela ne devrait plus être long à présent...
Partir ?
Rester ?
Le papillon file sous mon nez, s'éloignant en zigzag de son macabre perchoir. Mes oreilles se dressent et frissonnent. Quoi faire ? La Symphonie murmure. Je ne peux pas ignorer le cri qui résonne encore dans ma tête ! Je dois y aller, c'est tout.
- Je reviens vite. Je vous le promet. "
La respiration rapide, je rassemble mes affaires en vitesses, passe mon sac à dos et ma sacoche, ramasse mon pilon, traite une fois de plus le mage et part en courant sous le proche couvert, abandonnant mon sari et ma couverture derrière moi... Avant de m'arrêter au bout de quelques pas.
Je pourrais les protéger. User de magie pour créer un mur végétal. Je pourrais... Mais non. Cela me demanderait trop de temps. Trop d'énergie. Et la forêt est déjà si fragile par ici. Elle a été totalement déséquilibrer, je ne peux participer à cela. Les deux citadins portent les symboles de protection des Ëalas sur le front, je ne peux rien faire de plus pour le moment. Alors, jambes lourdes et côtes encore douloureuses d'avoir constater la blessure de l'archère, je les adresse silencieusement à la forêt et reprend la course.
De plus en plus rapide.
Rien qu'une tête. Le cri n'était pas si loin et la Symphonie sifflote à mon oreille, trahissant la présence d'un elfe paniqué et d'un autre mourant. Mon cœur se serre. La tristesse et la force qui émane de la mélodie adoucit les idées qui s’emparent de moi. Quelques minutes en courant. Je vérifie jusqu'à trouver ce qui a déclencher le délire du mage. Autrement dit, je suis le gel et je fais demi-tour, ventre à terre.
Mais mon retour semble rapidement compromis. Je ralentis d'un coup en distinguant un mouvement, une voix, des gestes désordonnés. Moi sous le couvert des arbres et des ronces qui ont écorchées mes bras et on pantalon. Lui sur la route, à genoux. Cachée, je ne distingue qu'un dos agiter de tressautements et un bruit de friction obsessionnelle...
Et au moment où je réalise que l'inconnu est plongé dans le même genre de crise que les deux citadins, mon erreur me saute aux yeux. Je n'ai pas fait attention aux spores. Et s'ils étaient encore en suspension? Immédiatement, j'attrape le pan de mon sari pour... Mais mon sari n'est pas là. Cape. Sari. Couverture. Tout est auprès des deux blessés. Je retiens ma respiration et m’accroupis au milieu des épines pour poser ma main sur l'énorme pied noueux de l'une d'elle. Mes doigts suivent son écorce, ses nœuds, ses volutes, je décèle son rythme. Mon autre pouce glisse sur mon anneau. Mes iris virent au vert feuille et je suis le réseau, remonte le courant si lent de la sève et des sucs, ignorant le sang. Du pollen volette tout autour, mais heureusement, je constate vite que seules quelques traces de spores restent dispersées dans l'air. Un vent puissant à du les chasser. Expirant, je prend une longue inspiration en tentant de ne pas faire trop de bruit... Ce qui ne se fait pas aussi bien que je l'aurais espérer étant donner l'avidité avec laquelle ma gorge réclame de l'air.
Alors je m’immobilise et tend l'oreille, prête à m'enfuir si le dément se déclarait dangereux.
Un chant pressant me titille pourtant. L'inquiétude d'une Sœur aux aguets. Quelque chose de grave approche. Le mourant ?! Il y a un mourant ?!
Doucement, tout doucement, je me redresse, les muscles tendus. Je dois voir.
Et je vois.
Le sommet d'un crâne brun. Un elfe étendu à quelques pas, de l'autre côté du chemin.
De l'autre côté du dément.
Je déglutis difficilement. Gorge serrée. Yeux humides. Poings serrés.
Ô Mère je t'en supplie, qu'il vive. Ma Sœur, transmet lui ta force. Blanc Cornu, guide mes pas.
Car en cet instant précis, je sais qu'il me faut agir... Et je n'ai aucune idée de la marche à suivre.
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Sujet: Re: [Mare Noire]Tendre la main ou le poing ?