Gaubert de Prademont
Humain
Nombre de messages : 268 Âge : 39 Date d'inscription : 23/10/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 51 ans Taille : 1m74 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Qui pisse face au vent se rince les dents [Gaubert] Dim 12 Jan 2020 - 15:50 | |
| La chasse pélanchonaise avait connu son épilogue avec la crémation de la vieille sorcière, sous l'oeil bienveillant du Grand Pied. Le jour cédait la place à la nuit et Evrard lança l'invitation. Après tout exploit guerrier, il était de bon ton de s'en mettre plein la panse, de chanter et de boire, afin de soulager les maux de la bataille. Alors ils firent le chemin inverse, dans une ambiance moins tendue qu'à l'aller, les visages étaient éreintés par le combat mais satisfait par la victoire écrasante. Le Nord avait roulé sur les pillards sigols et quelques ritournelles légères s'élevèrent des rangs des hallebardiers odélians pour rythmer le pas. Y a d'la peau d'couille Pour conserver l'tabac Voilà, voilà, voilà La chanson militaire ! Ya d'la peau d'couille Pour conserver l'tabac Voilà, voilà, voilà La chanson du soldat ! L'entrée dans la bourgade qui donnait son nom à Evrard fut triomphale. De-ci, de là, les vivats de la population faisaient gonfler les pectoraux des héros du jour. Quelques pucelles lançaient des oeillades à la troupe et la noblesse saluait les gueux de quelques hochements de tête humble et cérémonieux. La côterie caracola jusqu'au château, laissant les hommes avoir quartier libre et soulager leur envie de boire et de se vider, célébrant, à leur façon, la vie. Plus tard dans la soirée, le comte et ses chevaliers s'asseyèrent à la grande table du chevalier au cimeterre, là où tout avait commencé la veille. Fifres et tambourins apportaient cependant une note bien plus festive et les chuchotis concernés avaient laissés la place à des rires gras et à des chopes qui s'entrechoquaient. Une seconde de plus, et je fourrais mon vît dans cette vieille chatte ! Gaubert, vous êtes un frère ! Sans vous, je serais resté à jamais l'enfourailleur des rombières périmées. Santé !Santé, Ser Evrard !Et leurs coupes tintèrent avant que leur contenu soit vidé au fond de leurs gosiers. L'assistance riait bien volontiers de la fable d'Evrard, qui aurait rester dans les livres d'histoire comme le foureur de grand-mère, un titre bien moins ronflant que celui pour lequel il était connu par ses contemporrains. Il saisit une servante qui passait par là, lui agrippant une fesse avec rudesse. Je les préfère tendres comme ça, plutôt que fripées comme de vieilles poires.Le concert de rire reprit alors que la jeune femme s'éloignait, visiblement rompue à ce genre d'attouchement qu'elle ignorait en faisant sa besogne. Gaubert laissa son rire s'éteindre en tendant sa coupe à une autre jeune fille qui passait les bras chargés de pichet et Evrard se tourna vers lui. Au fait, vous vouliez me parler, il me semble. De quoi déjà ?Une fois servi, Gaubert opina du chef et but une gorgée d'hypocras avant de s'accouder à la table. Si fait, Messer. J'aurai aimé savoir quand je pourrais rencontrer votre neveu. Je sais qu'il a filé vers Diantra dès l'annonce de la mort du seigneur Aymeric, mais j'aurai aimé lui parler de quelques soucis qui touchent les dernières volontés de ma défunte femme. Et puis, Odélian se doit de renouveler son serment-lige et revoir nos accords commerciaux. Mes prédescesseurs se sont souvent montrés ... vindicatifs et ont donnés une image déplorable de mes terres, il me semble important de lui assurer mon soutien au plus tôt, même dans la difficile épreuve du deuil qui vous touche. D'ailleurs, je vous présente mes plus sincères condoléances et j'espère que vous pourrez les transmettre à Son Altesse Arnaud et lui affirmer toute ma sympathie et mon amitié. Il leva sa coupe en direction d'Evrard, portant à son tour un toast. À la mémoire du seigneur Aymeric et au Nord Uni !
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Arnaud de Brochant
Humain
Nombre de messages : 91 Âge : 34 Date d'inscription : 25/10/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 23 ans Taille : 1m78 Niveau Magique : Eveillé / Néophyte.
| Sujet: Re: Qui pisse face au vent se rince les dents [Gaubert] Dim 19 Jan 2020 - 15:11 | |
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A l'évocation de son neveu, Evrard fit un effort pour reprendre son sérieux. Tout ébaudi par l'esprit de fête qui régnait ce soir-là, sa réserve quelque peu émoussée par les quantités d'alcool ingurgitées, Evrard en oubliait presque que son nouvel ami était un comte, et qu'un homme prudent eut maintenu avec lui quelque distance. Là ! Gaubert était un preux, la chose était acquise à ses yeux, et il continuerait à le traiter en ami. N'empêche ; il se fit violence pour reprendre un peu de son sérieux.
« Je souhaite que mon neveu ne tarde pas à nous revenir, car il y a fort à faire ici. Hélas, vous savez ce qu'est le devoir d'un fils pour la mémoire de son père, et son absence pourrait durer un certain temps ; j'aimerais qu'il nous revienne avant la fin de l'hiver, ce serait bien. »
Dans un coin de sa tête, Evrard n'était pas bien rassuré. Il ne savait pas grand chose des projets d'Arnaud à Diantra, et il se doutait bien que là-bas, on ne tarderait pas à songer à l'après-Aymeric. Le roi aurait besoin d'un nouveau Régent, et Arnaud pouvait parfois se montrer suffisamment entêté pour penser, du haut de ses vingt-trois ans, qu'il ferait un digne remplaçant. Pour Evrard, ce serait une erreur ; mieux valait lui qu'un peigne-cul, mais le gamin manquait d'expérience. Sa place était ici, dans le nord, où il était suffisamment aimé et respecté par les siens, pas dans ce Médian honni où l'on se poignardait au détour des couloirs.
« Quoiqu'il en soit, Gaubert, vous pourrez compter sur moi. Je transmettrais vos amitiés, et mieux encore ; mon neveu saura ce que vous avez fait pour nous, et avec quelle bravoure les Odélians se sont battus aujourd'hui. Ce sera un réconfort pour lui que de savoir quel dévoué vassal vous êtes. »
Il se demanda brièvement ce que cachait l'histoire des dernières volontés de l'épouse du comte, mais jugea qu'il était trop aviné pour s'aventurer sur ce terrain ce soir. Arnaud s'en occupera ; j'ai fait ma part du boulot, jugea Evrard, et il joignit sa voix à celle de Gaubert pour trinquer bruyamment à la mémoire de son regretté frère. « Au seigneur Aymeric ! Au Nord Uni ! »
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