-28%
Le deal à ne pas rater :
-28% Machine à café avec broyeur à grain MELITTA Purista
229.99 € 318.99 €
Voir le deal

 

 [Missive] Des mots en toute sincérité [Louis]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Tibéria de Soltariel
Humain
Tibéria de Soltariel


Nombre de messages : 679
Âge : 38
Date d'inscription : 02/05/2016

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 29 ans
Taille
: 1m55
Niveau Magique : Eveillé / Néophyte.
[Missive] Des mots en toute sincérité [Louis] Empty
MessageSujet: [Missive] Des mots en toute sincérité [Louis]   [Missive] Des mots en toute sincérité [Louis] I_icon_minitimeMer 29 Jan 2020 - 1:22

Un matin, un jeune garçon se présenta au palais, une missive entre les mains. Il la donna comme on le lui avait demandé et si on essaya de l’interroger sur la provenance, il se contenta de sourire avant de partir. Elle était fermée d’un simple cachet de cire et adressée au régent. L’écriture était élégante et trahissait une main éduquée.

Panahos,
4ème ennéade de Barkiòs,
An 17, 11ème cycle

À Louis de Saint-Aimé, Régent et protecteur du Royaume des humains, Marquis de Sainte-Berthilde, Seigneur de Saint-Aimé, de la Toranne et d’Erignac.

Je suis restée un bon moment à fixer ce morceau de parchemin avant d’oser prendre la plume. J’avais l’impression d’avoir beaucoup de choses à dire, des paroles que j’ai longtemps réfléchies, mais au moment de le faire, je ne trouvais soudainement plus les mots. En fait, le doute m’assaille encore, mais si vous lisez cette lettre c’est que j’ai réussi à écrire quelque chose.

Je crois d’abord que les félicitations sont de mise. Le vide laissé par la mort d’Aymeric de Brochant est immense, mais je ne doute pas un seul instant de vos capacités à remplir les fonctions de régent. Vous ferez honneur au Royaume, c’est certain.

Le temps a cette admirable qualité d’apaiser la douleur. Non seulement ça, il permet de prendre le recul souvent nécessaire afin d’avoir une vision juste d’une situation qui nous parait autrement inextricable. Il nous permet aussi de voir l’évidence. Parfois, cette évidence est une vérité que l’on ne veut pas voir. On déploie alors de grands efforts pour l’ignorer, mais détourner les yeux et faire comme si elle n’existait pas ne résout rien. On se sent juste plus misérable.

Il y a quelques années, suite à l’exécution de Franco, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Francesco di Castigliani, celui-là même qui a réclamé le procès qui a mené à ma chute. Une telle rencontre aurait été impensable à une certaine époque. Pourtant, la discussion que nous avons eue a été étonnement naturel. Le temps avait fait son œuvre et, en toute humilité, je pouvais enfin admettre mes torts. Je lui ai même dit qu’il avait eu raison de le faire. Je n’avais pas la carrure nécessaire pour ce titre et beaucoup ont payé de mon incompétence. C’est quelque chose de terriblement difficile à admettre, mais j’avais enfin cessé de nier l’évidence et je l’avais regardé en face…

Aujourd’hui, je souhaite m’excuser et je demande pardon, pas à la couronne ou au pouvoir que vous représentez aujourd’hui, mais à l’homme. Vous avez tous les droits de me haïr, trop de vos hommes ont perdu la vie à cause de décisions que je n’ai pas su arrêter. J’en suis parfaitement consciente. Cette lettre ne changera rien et elle arrive très tard, trop tard sans doute, mais je trouvais important de l’écrire quand même. À un moment, j’ai cru qu’une belle amitié aurait pu naître entre nous. Est-ce que vous vous souvenez du chien que vous avez envoyé à Soltariel? Il a donné des maux de tête à bien des personnes, mais dans les dernières années de sa vie, il a aussi veillé sur une petite fille qui l’a beaucoup aimé et qui a pleuré le jour où il ne s’est pas réveillé. J’aurais aimé que cette amitié perdure. Elle aurait pu servir de base à un rapprochement entre les deux solitudes que sont le Sud et le Nord de la Péninsule.

Je profite de ces dernières lignes pour vous souhaiter une belle et longue vie. Vous êtes un brave homme et vous rendez certainement votre famille très fière. Je n’ai plus que ma propre volonté entre les mains, mais sachez que je servirai toujours la couronne au mieux de mes capacités et j’éduque mes enfants pour qu’ils le fassent également lorsque je ne serai plus là. Je rêve encore au jour où, peut-être, l’occasion de racheter mes fautes se présentera et je pourrai blanchir le nom de ma famille. Cela est-il simplement possible? Sans doute pas, mais c’est un espoir qui refuse de mourir.

Prenez soin de vous et de vos proches.

Que les Cinq vous gardent.

Tibéria.
Revenir en haut Aller en bas
Louis de Saint-Aimé
Humain
Louis de Saint-Aimé


Nombre de messages : 668
Âge : 36
Date d'inscription : 01/08/2016

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 26 ans
Taille
: 1m93
Niveau Magique : Non-Initié.
[Missive] Des mots en toute sincérité [Louis] Empty
MessageSujet: Re: [Missive] Des mots en toute sincérité [Louis]   [Missive] Des mots en toute sincérité [Louis] I_icon_minitimeLun 3 Fév 2020 - 23:34






Néera soit louée, un vent de fraîcheur venait de s’instaurer au sein de la Capitale, chassant par le fait même cette incommodante chaleur qui harassait son bon peuple depuis plus d’une ennéade. Au grand damne d’une majorité de petites genses, tous s’entendaient pour dire que l’hiver arrivait et qu’il aurait tôt fait de faire grelotter les moins nantis. Quant à Louis, qui commençait à souffrir des affres de son départ prolongé, loin de ses domaines, trouvait en cette froideur baume à ses maux. Ses fenestrations grandes ouvertes, il profitait du temps frisquet dans l’espoir qu’une muse vienne à son aide ; lui qui commençait littéralement à se noyer sous les papelards, en aurait bien besoin pour venir à bout de tout ce labeur.

Sans s’annoncer, patientant plutôt que sa simple présence attire l’attention du Régent, un coursier fit la statue aux devants de la salle dans laquelle le cervidé grattait le papier depuis déjà nombres d’heures.

«  - Je peux t’aider, jeune homme ?, apostropha le Berthildois, le ton de voix acrimonieux.
- Une missive pour vous, Monseigneur.
- Quelle surprise … S’eut été trop beau que vous m’apportiez quelque chose à grailler.
- Euh … Vous voulez que je fasse mander le cuistot ?, ajouta le coursier, visiblement bien mal dans ses chausses.
- Non, non … Venez et dites-moi plutôt qui de qui est-elle signée ?
- Personne, Monseigneur … Je ne reconnais pas le sceau utilisé. »

Un silence d’incompréhension s’instaura dans l’antichambre, refroidissant d’avantage encore l’air qui y était. Alors, délaissant enfin son travail au profit de l’estafette. Puis, après un moment de réflexion, Louis brisa enfin son pieux mutisme d’une voix plus certaine que jamais.

« - Eh bien, voilà qui me fera du bon papier pour démarrer mon feu ce soir. Vous pouvez la déposer là, près de l’âtre.
- Vous… Vous en êtes bien sûr ? Parce qu’elle pourrait bien s’avérer être porteuse de …, ajouta le coureur, sans toutefois terminer sa phrase après avoir été poignardé par le regard du cerf.
- Oui, j’en suis certain et même très persuadé, trancha sitôt Louis, cette fois plus sec que jamais.
- Mais le jeune garçon qui me la porta avait l’air empreint d’une si bonne volonté … »

À plein poumons, Louis inspira de sorte à tempérer son agacement, puis pinça l’arête de son pif de deux doigts. À ce point entêté à me faire changer d’avis, ce jeune con peu bien avoir raison, chercha-t-il à se convaincre silencieusement. Il rapporta son regard vers lui, puis enquit la présence de l’épître d’un mouvement de la main avant de donner congé à son porteur.

Ce ne fût qu’après en avoir bu les premières lignes, qu’il comprit dès lors qui en était son auteure. Et … Il ne sut guère dire s’il eut mieux fait de s’en tenir à sa première initiative, c’est-à-dire de la brûler séance tenante. Bien que la missive s’en montra douce à la lecture, dont le gras avait bon goût d’humilité et de repentir, Louis ressentit ses boyaux se tordre de mécontentement. L’âpreté de cet épisode avec le sud pendant la reprise du Médian ne lui avait pas manqué et, pour preuve, il lui fallut plus d’une dizaine de minutes avant même d’être en mesure d’attabler les premiers mots de sa réponse.







Tibéria,

Pendant nombres de mois, si ce n’est d’années, j’ai entretenu une haine viscérale envers tout ce qui s’apparentait de près ou de loin à votre défunt mari, vous n’y faisant évidemment pas exclusion. Il m’arrivait, qu’au détour de quelques godets, j’en vienne à vociférer allègrement envers vous et votre entourage, cela même plusieurs mois après que j’eus quitté la potence. Vous m’avez rendu malade, Tibéria, vous ainsi que tous ceux qui rampaient à votre suite, incapables, tous autant qu’ils étaient du plus simple raisonnement. Après avoir battu la campagne au nom du Roi, après que la corde se soit resserrée contre le cou de votre mari, je me suis buté contre un bien amer constat : il n’est de plus coupantes blessures, que celles de la trahison.

Encore ce jourd’hui, alors que je croyais mes plaies sainement rambinées, de toute évidence, cette lettre a sût les ouvrir de plus belles, ravivant en moi l’émoi que me causa votre forfaiture. Mais, un cœur comme le mien ne saurait rester insensible à de telles allégations. Vos mots, s’ils sont teintés d’autant de véracité que je tends à le croire, me donnent belle envie de vous offrir mon pardon. Et bien que j’en sois fortement tenté, pourtant, ne saurai vous l’offrir si aisément. Que sont les mots, face aux actions que vous pourriez poser ?

Vous désirez blanchir le déshonneur qui pèse sur votre nom et vous acquitter de ces fautes du passé ? Allez chercher le repentir chez Néera. Sainte-Deina, dans toute sa bonté, saurait vous accueillir à bras ouverts si vous vous montriez en quête d’absolution. Joignez-vous à au culte Néerite, en leur offrant le meilleur de vous-même, en faisant preuve de dévotion : personne en ce monde n’est plus à même de vous pardonner que la Damedieu.

Si elle ne le peut, personne ne le pourra.

Quant à la couronne, vous vous doutez qu’icelle ne saurait mettre prix suffisant à votre rédemption. Votre patronyme, honni jusqu’à ce qu’il en vienne à s’éteindre, ne pourra hélas jamais récupérer les prérogatives de son ancienne noblesse et cela, j’en ai peur, est irrévocable.

Pendant un moment, j’ai eu espoir d’entendre parler de vous une fois de plus, auréolée d’une renommée nouvelle. Mais l’espoir est souventefois vain, car ceux qui nous déçoivent sont les plus à même de réitérer. Vous êtes capable du meilleur, Tibéria, et vous en êtes pleinement consciente. À vous maintenant de me le démontrer.

Louis de Saint-Aimé
Revenir en haut Aller en bas
 
[Missive] Des mots en toute sincérité [Louis]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Missive odélianne (Louis)
» Missive pour le Régent [Louis]
» [Missive] Missive à la Baronne d'Alonna
» Par toute la Péninsule.
» La fin de toute vie... [Achevé]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Diantra :: Palais Royal-
Sauter vers: