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Sujet: Ripaille Royale Mer 29 Jan 2020 - 12:31
Envoyé à la hâte au travers la cité trois cent soixantes-et-quinze tours, des messagers s’affairèrent à pister les demeures des Pairs du Royaume ainsi que la bourgeoisie locale, de même que les ambassadeurs présents, leur délivrant une épistole certes concise, mais qui aurait tôt faire de leur bonheur.
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Quatrième ennéade de Barkios de l'An 17 du XIème Cycle
Sonnez trompettes et cloches à tous crins, messires et mesdames de la Cité aux Tours !
Dans l’antre du Roy, où mille de ses serviteurs s’attellent comme les ouvriers d’une fourmilière, l’incontournable banquet en l’honneur du nouveau régent se prépare avec frénésie ! Déjà les tables sont dressées, les mets préparés dans les grands fourneaux par toute une armée de cuisiniers, et les loufiats à la livrée royale se rencardent l’un l’autre sur leurs rôles respectifs au sein de cette somptueuse réception, durant laquelle ripaillera le gratin du Royaume.
Invités à cette fête digne de mémoire sont : les seigneurs et dames de haut-rang et de noble lignage ; les officiers du Roy et leurs épouses ; les ambassadeurs étrangers au Royaume Pentien ; les grands pontes des Cinq Clergés. Avec une pléthore de faire-parts envoyés dans tout le Palais des Dômes, l’élite se prépare à rendre hommage au Roy et à son nouveau défenseur et gardien : Louis de Saint-Aimé, bienheureux marquis de Sainte-Berthilde.
Et si la grand’salle est prête et les tables du banquet levées et parées à accueillir une marée de nobles gens, certains d'entre eux doivent encore arriver ! Se tenant à la porte, un gros homme un peu courtaud du nom de Jehan Valence a entre ses mains la précieuse liste des hôtes de ce soir, sur laquelle figurent aussi bien les noms que les blasons, titres et autres informations permettant d’accueillir comme il se doit les gentilshommes de bonne naissance et leurs épouses aux cous de cygne.
Les serviteurs retiennent leurs souffles, les musiciens s’accordent non sans une certaine anxiété, et dans les cuisines se hurlent mille et un ordres vociférés avec la verve d’un capitaine sur le champ de bataille…
Le banquet royal vous ouvre ses portes.
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Ombre fugace Maître de ton destin
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Arnaud de Brochant
Humain
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Sujet: Re: Ripaille Royale Sam 22 Fév 2020 - 1:26
Confortablement installé à la place qui seyait à son rang, le duc Arnaud réprimait tant bien que mal une lancinante envie de dégobiller.
Non pas que le dégoût lui fut inspiré par le jeune monarque ou par la personne de son nouveau régent, non ; mais il régnait une atmosphère étouffante dans la salle, et le brouhaha incessant lui vrillait les sens, de même que les effluves de viandes cuites mijotant dans leurs sauces lui retournaient l'estomac.
Et puis, il y avait ce maudit barde, qu'il aurait volontiers pendu par les roubignoles pour lui passer l'envie de chanter. L'homme interprétait un chant des plus énigmatiques, ne s'étant visiblement pas foulé sur les paroles : Où t'es, papa, ou t'es ? Où t'es, papa où t'es ? La même phrase était répétée à l'envi, sans qu'on sache trop de qui parlait la chanson ; Arnaud se demandait s'il ne fallait pas y voir un pied-de-nez adressé contre lui, une satire de la mort de son père. Volontaire ou non, le choix de telles paroles était fort maladroit, et il en était plus d'un dans l'assistance qui put se sentir offensé ; à commencer par le roi lui-même. On n'a pas même retrouvé un orteil de l'Ivrey après l'explosion de l'Arcanum, lui avait raconté le père Bréguet.
Le regard du Corbin parcourait la vaste salle des banquets. Pairs, seigneurs grands comme petits, prélats bedonnants, tous s'agglutinaient le long des tables, se régalant des richesses du royaume. En ce jour de liesse, l'on n'avait de cesse que de trinquer à la santé du roi et de son nouveau régent ; le tout en buvant du rouge de Hautval, ce qui, en y réfléchissant bien, était un comble. Mais qui s'intéresse encore à ces vieilles histoires ? Le passé était relégué à l'oubli, et c'est plein d'espoir qu'on lorgnait l'avenir, jusqu'à la prochaine crise.
Francesco di Castigliani
Humain
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Sujet: Re: Ripaille Royale Sam 22 Fév 2020 - 12:21
S’il était un lieu dans lequel Francesco se sentait comme un poisson hors de l’eau, la Grand’salle recueillant le banquet royal eut été tout bonnement le meilleur exemple. L’heure était pourtant à la fête puisqu'un nouvel arrivant avait enfin repris la place qu’il s’était efforcé de tenir depuis les tristes jours de la disparition du Brochant. Pour cette raison, l’ancien homme fort du Royaume eut le droit de manger auprès du Saint-Aimé, de son épouse et des autres grands Pairs du Royaume. De faux sourires courtois vinrent enjoliver son sempiternel sérieux faciès que d’aucuns n’auraient réellement su dire s’il exprimait de la tristesse, une profonde lassitude ou une rigueur implacable. Nul doute que les trois lui seyaient comme un gant ; adoncques put-il rester tranquillement à sa place sans abreuver ses illustres commensaux d’insupportables ragots et sans que l’on vienne lui chercher des noises. La Dame Constance, à ses côtés, n’était elle non plus guère éloignée de son attitude calme et silencieuse. Elle lui sembla prêter plus d’oreille pour le ménestrel venu chanter que pour les discours alentours. Voilà donc que les deux anciens régents formaient un bien sinistre couple. Des étrangers les auraient d’ailleurs pris pour un époux et sa femme à tel point leurs similarités étaient grandes et leur âge semblables.    – Vous êtes en beauté ce soir, ma Dame, chercha-t-il à dire pour briser enfin le silence. Votre robe vous va à ravir.    Constance exprima un léger sourire narquois après l’avoir gratifié d’un remerciement poli.    – Je vous retourne le compliment, Amiral, bien que vous ne portiez point de robe, mais un très appréciable pourpoint aux couleurs de votre maisonnée.    Le ménestrel cessa subitement de chanter afin d’inviter les éventuels candidats à venir danser une fois que l’on eut poussé quelques tables desquelles pouvait-on encore admirer les quelques restes de rôtis de Monsieur Roger laissés dans les auges et qui avait su gagner l’amour et le respect du roi.    Constance et lui épièrent avec un mélange de curiosité et de désintérêt les futurs danseurs prendre place sur la piste. Des jeunes gens dans la grande majorité. Leurs sourires et leurs courbettes n’en finirent plus avant que la musique ne reprenne enfin pour les voir s’effleurer et se mouvoir avec grâce et dextérité. Bientôt alors, les musiciens invitèrent les gens de leur tablée à sortir de leur perchoir. Les regards se portèrent sur eux et comme un poisson hors de l’eau sur le point d’être mis au feu, Francesco pria les dieux qu’on le délaisse dans son coin une bonne fois pour toute.    – Allez-vous m’inviter à aller danser, Amiral ou allez-vous attendre que ces gens vous y obligent ?! demanda sa voisine.    Que la mer était loin…
Baphragore de Merval
Humain
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Sujet: Re: Ripaille Royale Mar 25 Fév 2020 - 8:14
Au milieu de cette ripaille royale, Baphragore se tenait assis à une table, pas si loin des Grands Pairs et de leur suite. Accoudé à son siège, le menton sur le poing, il regardait de son œil unique sa jeune épouse danser avec Périphe, son cousin, qui portait une coiffe élégante pour masquer son horrible scalp. N’ayant jamais été grand amateur de danse, il avait toujours su prétexter, et à raison, que son boitement le rendait inapte à de tels déhanchements. Il lui était pourtant venu à l’oreille l’histoire hilarante d’un mariage dans la capitale, où les deux jeunes époux, l’un boiteux et l’autre aveugle, avaient dû ouvrir le bal sous les rires grinçants des convives. La mesquinerie et la bassesse des courtisans, à défaut d’être originales, étaient proverbiales.
Son regard vagabonda dans la salle en fête, se posant tour à tour sur ces grands pontes qu’il ne connaissait que vaguement. Un vieux coq, au port si arrogant qu’il en était estampillé soltari pour sûr, devisait avec la fameuse Dame Constance. Il eut d’abord du mal à le reconnaître, car il était de dos. Puis, par élimination, il comprit qu’il devait s’agir de l’amiral Castigliani. Il n’avait rencontré l’homme qu’une fois, juste après la prise de Merval, au milieu de cet état-major de loups prêts à dépecer la moindre parcelle de l’antique cité pharétane.
Un peu plus loin, son regard s’échoua sur un jeune garçon aux longs cheveux sombres, qui vidait son rouge dans les règles de l’art : abondamment et seul. Il avait l’air triste, ou mal à l’aise, bien que son teint fade renvoie à toute complexion nordienne. Il n’eut que peu de mal à deviner de qui il s’agissait, d’autant qu’il lui semblait distinguer à présent le blason d’or au corbeau de sables. Arnaud de Brochant pleurait sans doute encore la mort soudaine de son père, et le fait que la fête soit dédiée au nouveau régent ne devait que confirmer son mal-être et raviver d’anciens souvenirs qu’il partageait avec feu son paternel.
Sans s’en rendre compte, il accrocha le regard d’Arnaud, qui venait de tourner légèrement la tête dans sa direction. Pendant un bref instant, Baphragore ne réagit pas. Puis, sans l’ombre d’un sourire, il leva son calice de vin coupé à l’eau en direction du jeune corbeau, en un toast silencieux dont l’or se perdait dans les chants des bardes. L’interprétation de ce geste était libre. Le baron but à sa coupe, avant d’étudier d’autres personnes illustres dans l’assemblée. C’est ce moment qu’avait choisi Timon de Gardeflot pour venir lui demander de son haleine avinée où était le roy, qu’il puisse lui rendre hommage. Le seigneur mervalois avait plus ou moins l’âge de Baphragore, assez cocasse d’ailleurs pour un beau-père, et buvait une mer de rouge à chaque banquet. Un homme dont les cuites étaient mémorables, et dont l’écume suintait toujours quelques relents d’alcool macéré dans l’immonde cloaque qui lui servait de bouche. Aussi, Baphragore mentit : il ne voyait pas où était le roy.
Et pourtant, il le voyait bien ce jeune bougre, qui trônait plus loin en compagnie du grand barbu et de son intrigante de femme. Le fils de l’Ivrey, dont le visage enfantin était enchâssé d’yeux aux reflets bien trop vieux pour son âge. Dans ses atours de souverain, il aurait pu prêter à la farce s’il n’avait pas eu ce regard mature, cet aveu silencieux dans le regard. Des années plus tôt, des centaines, des milliers de personnes avaient douté de son droit divin à gouverner. En cette soirée, son regard plein d’intelligence faisait sans doute ravaler à bon nombre de benêts leurs interrogations à son égard. Encadré tel qu’il était par le fils de l’Effroyable et l’Araigne d’Alonna, il devrait user de toute son astuce pour éviter de finir sous la coupe de deux si séduisants vassaux.
Sujet: Re: Ripaille Royale Mar 25 Fév 2020 - 13:46
Ce fut sans surprise que l'Intendant à la Justice répondit favorablement de sa présence à l'invitation formulée par le nouvellement nommé Régent en la personne de Louis de Saint-Aimé. D'ailleurs, quel officier royal, quel membre de la Cours se serait osé à briller de son absence durant ces ripailles ? Il aurait fallu être fou, inconscient, que dis-je, suicidaire. Il était du devoir de chaque membre vivant ou siégeant au Palais de Diantra que d'être présent à ce banquet, qui semblait avoir pour objectif d’introniser le Marquis de Sainte-Berthilde à sa fonction de Gardien du Royaume. De surcroît, il était même impératif pour Charles de se faire apprécier de ce barbue siégeant au banquet tout à coté du jeune suzerain. La raison était simple, même évidente, le Roy était encore jeune, à peine dix ans, et donc qui mieux que le Régent influencerait ses choix pour l'avenir du Royaume et du Palais ? Contrairement à d'autres invités de marque, le cousin du Comte de Prademont avait tout à perdre ou à gagner et jouait ce soir sur un échiquier qui lui était presque routinier.
Fort de se récente union avec Solange d'Escault, une mariage matrilinéaire qui finalement profitait bien aux deux parties et renforçait la stabilité du Comté d'Odélian, Charles de Prademont souhaitait profiter de cette occasion pour introduire son épouse à la Cours Royale. Douée d'esprit, la donzelle était pourvue d'une beauté rafraîchissante qui ferait sans nul doute son effet auprès des convives et des gens du Palais. Aussi, le couple se prépara longuement à son entrée durant le banquet, devisant, de concert avec le Comte de Prademont, au sujet d'offrande faite à la fois à leur Suzerain et à son Protecteur. Si l'intrigue ne s'attarda point sur cet aspect, nul doute que la voix de la radieuse jeune femme à la crinière obsidienne scella une certaine forme d'organisation dans le choix des honneurs qui seront fait les uns avec les autres.
Par soucis de discrétion, ou tout du moins de "mesure", l'Intendant Royal à la Justice se présenta devant Jehan Valence après qu'une majorité d'invités se soit annoncés. Les festivités allaient bon train dans la grand’salle à l'apparition du couple dont l'écart d'âge se faisait toutefois bien sentir. Choisissant une tunique bien coupée au ton pourpre à jacquard, fermée par une broche dorée en forme de soleil où en son centre était incrusté un discret rubis taillé, sa tenue était enrichi d'un surcot ouvert et léger dans aux teintes plus chaudes. Mais voilà, Charles avait beau être drapé de riches atours, avait beau semblé fort bien conservé par les affres du temps, il n'en demeurait pas moins qu'il paraissait le double de l'âge de la jeune femme qui l'accompagnait et d'ailleurs, il en avait effectivement le double. Balayant la grande salle de son regard scrutateur, il avança lentement mais surement aux bras de son épouse en direction de la table du banquet où trônait son suzerain et son régent. Ne manquant pas de gratifier Solange d'une marque d'affection toute subtile par bienséance, une paume posée un bref instant sur le dos de sa main gantée qui cachait une ancienne brûlure, il la fixa également dans un regard émeraude aussi rassurant que furtif avant que leur promenade ne les amène devant Louis, son épouse et le jeune Bohémond.
Saluant le trio au travers d'une légèrement courbette d'usage, la tête droite, digne et semblant fière de tenir à mit hauteur la main de sa récente épouse, Charles gratifia les principaux intéressés des prédicats honorifique de circonstance, tour à tour.
- Votre Majestée. Votre Excellence. Votre loyal et humble sujet, Charles de Prademont, Intendant Royal à la Justice. Ces festivités semblent couronnées de succès à en voir une telle assistance. Il se tourna un instant vers Louis, reprenant. Puis-je me permettre de vous félicité pour votre nomination, cher Régent et Gardien du Royaume. Je puis espérer que votre entrée fonction se déroule sans encombre. Il laissa l'homme réagir avant de faussement s'excuser d'un impair. Mais je manque à la bienséance et au plus grand respect que je porte à mon épouse. Je vous présente, ma très chère épouse, Dame Solange d'Escault, Fille du sieur Gérard d’Escault, Vicomtesse de Prademont. Notre union est récente, nous venons d'ailleurs toute juste de revenir d'Odélian où fut célébré notre Union. Il la fit légèrement s'avancer afin qu'elle se présente et s'offre en valeur face aux plus important dignitaire du Royaume.
Dans l'ombre de leurs silhouettes se dressait deux de leur serviteur, l'un d'eux à bout de bras un objet, symbolique. D'un geste assuré de sa main gauche, libre du contact de sa splendide épouse, Charles incita l'un de ses vassal dont les mains semblaient libre, à requérir la présence de deux valets royaux postés à l'entrée de la salle de réception. Quelques instants plus tard, on amena alors sur un mannequin une riche armure d'apparat forgé à la taille du jeune homme au dix printemps.
- Votre Majestée, veuillez accepter ce modeste présent en guise de respect et loyauté, toutes sincères, dues à votre égare, au nom du Comté d 'Odélian dont je me fais ce jour le représentant par la voix de mon illustre cousin.
C'est alors qu'il laissa Solange s'exprimer à son tour, s'offrir dans une prestation qu'il espérait impeccable et légitime à son rang. Elle découvrait certes la capitale ainsi que la Cours, mais il lui fallait faire ses preuves de bienséance et , il l'espérait, user d'un charisme certain qu'il commençait à découvrir depuis leur union. En sus, devait-elle aussi offrir un présent et confirmer au regard et à l'ouïe de son époux du choix dont elle avait été l'instigatrice au sujet de cette fameuse "distribution" de présents. Charles n'en restait pas moins observateur attentif de tout élément qui aurait pu lui paraître d'importance dans l'environnement proche de la tablée qui l'entourait.
Solange d'Escault
Humain
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Sujet: Re: Ripaille Royale Mer 26 Fév 2020 - 7:54
D'un pas que la jeune fille se forçait à garder mesuré, elle pénétra dans la salle de banquet, à la suite de son époux.
Bien que Solange eut l'estomac noué et le coeur qui battait la chamade - après tout, c'était la toute première fois qu'elle entrait au palais - elle s'obligeait à contrôler chaque muscle, chaque respiration qui franchissait la barrière de ses lèvres. Elle désirait par-dessus tout faire bonne impression, être digne de la confiance de son cousin et de celle du semi-inconnu qui se trouvait à ses côtés. N'était-elle pas pour cela ? N'avait-elle pas été éduquée pour cela ? Elle avait la conscience aiguë que ses gestes et ses actions seraient jaugées par tout un chacun, car ce soir, il s'agissait de faire honneur à tout le comté d'Odélian.
C'est ainsi qu'elle avait revêtu, pour l'occasion, une somptueuse robe bleue claire de coupe nordienne, aux broderies d'argent dessinées artistiquement sur le corps de robe, qui scintillaient doucement à la lumière des candélabres et des bougeoirs. Les plumes de cygne qui lui chatouillaient la peau délicate de sa gorge, cousues sur le velours soyeux de sa robe, flirtaient avec un simple diamant qu'elle portait en pendentif, au bout d'une chaine d'or blanc, mettant en valeurs sa masse de cheveux bouclés soigneusement apprêté. Ce soir-là, elle était Odélian, avec Charles - et Solange était bien décidée à accomplir son rôle. Elle se sentait néanmoins toute jeune, car elle n'avait eu son premier bal qu'un an plus tôt ; mais ce fut avec une assurance étonnante qu'elle traversa la pièce, comme portée par la musique qu'un barde chantait. Oh, comme elle avait envie de danser, de virevolter toute la nuit, de faire connaissance avec toute la noblesse présente ! Mais il n'était pas encore temps. Il fallait d'abord se présenter, passer cette épreuve du feu, comme un soldat qui avait été préparé toute sa vie au champ de bataille.
Voilà où était sa propre guerre !
Un sourire doux vissé à ses lèvres fines, elle croisa brièvement le regard de son mari, avant de se poster un demi-pas derrière l'Intendant. Patiemment, Solange laissa évidemment la parole à son mari, fut étonnée qu'il ne mentionne pas l'essentiel, bien qu'il l'a présentât selon les règles de l'art. Elle tâcha de ne rien laisser paraitre de ses émotions, gardant le menton haut et les yeux baissés, tant que ce fut pas son tour de parler. Sur l'invitation de Charles, qui la fit avancer d'un pas, elle plongea en une révérence parfaite, fruit de l'éducation soignée dont elle fit l'objet, d'abord devant le Roi, puis devant le Régent et son épouse.
- "Votre Majesté, votre Excellence, c'est un grand honneur de vous être présentée ce soir, et de pouvoir vous assurer de tous les bons sentiments que nourrit à votre encontre notre très illustre cousin, le Comte d'Odélian, dont nous sommes les représentants en cet heureux jour. C'est d'ailleurs en son nom que je me permets de vous adresser ses très sincères excuses de ne pouvoir vous transmettre ses félicitations en personne, car les affaires du comté requièrent malheureusement sa présence. Il vous assure néanmoins de sa joie de vous voir veiller désormais sur le royaume et notre bon Roy, et vous promets qu'il pourra se libérer très bientôt de ses obligations pour venir lui-même s'incliner devant vous."
Une nouvelle révérence dans un bruit de jupes, avant de se reculer au niveau de son époux. La jeune fille se sentait comme ivre - jamais encore elle n'avait eu une pareille responsabilité. Ni même de responsabilités tout court. Elle espérait de tout son cœur ne pas avoir déshonorer ni son cousin, ni son mari ; mais les présentations n'étaient pas encore terminées, et il s'agissait de garder la tête haute, avant d'aller s'effondrer devant une table de banquet, plus ou moins noyés dans la masse des invités.
Charles offrit ainsi son cadeau au jeune Roy, puis, ce fut son tour d'offrir le cadeau du Régent, ainsi qu'en avait décidé son époux. Nul besoin de faire signe aux deux laquais qui se matérialisèrent derrière elle, porteurs de deux magnifiques selles de cuir aux broderies typiquement odéliannes ; la jeune fille reprit la parole, aussi droite et gracieuse que possible.
- "Votre Excellence, c'est avec joie et fierté que j'ai l'honneur de vous transmettre le cadeau du comte d'Odélian. Il est de notoriété publique que votre Excellence est fin cavalier. Aussi, mon cousin vous offre les meilleurs chevaux de guerre qui soient, en provenance directe de la ville d'Escault, où ils sont élevés. Il espère qu'ainsi, il aura l'honneur, un jour venant, de partager une chevauchée de chasse avec votre Excellence."
A nouveau, elle se recula, s'inclinant profondément comme pour conclure ses propos.
Louis de Saint-Aimé
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Sujet: Re: Ripaille Royale Mer 26 Fév 2020 - 22:29
L’exaltation fiévreuse de sa victoire dernière le retint dans ce bas monde, loin des mains calleuses de Morphée. Étendu dans sa couche chaleureuse, dont la paresse l’avait exhorté à ne point déballer sa femme de ses atours pour la labourer, il fixait contemplativement les reliefs du plafonnement. Son bras cadrait les épaules maigrelette de sa mie, la retenant captive contre son poitrail velu, elle, assoupie depuis longtemps déjà. Les battements de son cœur étaient lents et mesurés, prompt à une sérénité des plus propices à l’assoupissement … Or, pourquoi était-il toujours en mesure d’admirer les reflets des lunes contre la nudité de sa femme ? C’est qu’il revit en songe son amorce en politique, claquemuré par les lourdes responsabilités que lui confiât le trépas de son paternel. Jeune, inexpérimenté, catapulté involontairement dans l’impitoyable fosse à noblesse. Depuis, Louis avait roulé sa boule, gagnant ses éperons à mesure que le temps filait et cumula en son nom nombres de victoires ; fussent-elles sur les champs de bataille qu’au niveau politique. Et ces années qui le séparaient de sa jeunesse d’antan lui parurent bien rapprochées, lui donnant des impressions de vertige quant à sa récente élévation. La pression appesantie sur ses larges épaules le harassait et, à la fin, après avoir soupiré encore et encore de lassitude, il trouva dans les méandres de ses pensées le réconfort qu’il souhaita : celui de la bière moussante et de la barbaque promise au demain.
***
La bombance fût telle qu’il l’espéra : abondante à outrance, goûteuse et noyée dans le jus. Une recette à tous les coups triomphante, qui se passait de toute tempérance et cela au profit du ravissement des convives. La foultitude de candélabre projetait sur l’auguste assemblée des jeux de lumières plaisants, des éclats nitescents qui rehaussaient l’agrément qu’il trouva à ces gens de bien, qui guiguedouillaient de manière ordonnée au-devant de la tablée maîtresse. Les bardes et troubadours grattaient leurs instruments à en farder de leur musicaille des plus subtils chuchotis, s’octroyant pause à mesure que se présenta les convives sur la ligne Royale. Un ossement entre les doigts, Louis charogna avec avidité les restants de son écuelle, avant que la pesanteur d’un peton furibond vienne lui écrabouiller les orteils.
« - Tudieu!, cracha Louis en direction de sa mie, les lèvres pincées. Qu’ai-je donc fait encore qui me mérite ta furie ? » - Tu n’as pas remarqué? Tous ont délaissés leurs cuillères et ont terminés leur pitance, alors que toi, double glouton, tu piailles encore! » - Goinfre ? Je jouis de la générosité de notre Roi!, répondit à demi-mot l'ogre Berthildois, et tu devrais emboîter mon pas. C’est là la moindre des choses que de profiter lorsqu’on nous offre. « Oui, mais as-tu besoin pour autant de lécher ton écuelle à l’étancher jusqu’à la dernière goutte de sauce ? » Et à cela, Louis ne donna guère de suite, préférant plutôt torcher sa bouille velue à l’aide de sa touaille, alors qu’un intendant s’approcha de la tablée pour souffler à l’oreille du Régent.
« - Votre Excellence ; notre bon Roi ouvrit le banquet à son amorce, il est temps, je crois, que vous vous prononciez à votre tour. - Justement, j’achevai ma pitance, répondit l’ogre tout de go, esseulant son bol ainsi que les ossements avant d’imbiber ses boyaux d’une gorgée de vin. »
Louis se dressa et raffermit son ceinturon contre sa taille, le temps que l’intendant s’enquit du silence des ménestrels. À l’unisson, la compagnie de ménétriers claquèrent des semelles contre le bois de leur podium de fortune, exhortant l’attention générale vers le Saint-Aimé.
« L’on ne m’a jamais prêté qualité d’orateur, adoncques ferais-je dans le concis en vous tenant ces simples paroles. Tant que la Voilée ne saura venir cueillir ma dextre pour me tracter en son Royaume, je m’affairerai, je vous le jure, à honorer la confiance que vous me confiâtes en m’octroyant la digne fonction de Régence, et à ce moment, il offrit une œillade brève quoique soutenue vers le Duc de Serramire. Du plus loin que je me souvienne, j’aiguillai mes décisions en fonction de mon cœur et toujours dans le bien commun ; ainsi que le fis-je lorsqu’on me couronna Marquis! Oncques mais! Je veillerai à ne point m’écarter de cette lignée et aurai à cœur les jours prochains où nous aurons ensembles à travailler. Buvons à cela, ce soir est nuitée de réjouissance et de liesse! Je vous enjoins à festoyer sans abstentions! »
Plus tard, à mesure qu’on saigna le fruit des vendanges, un tonneau à la fois, le regard du Marquis se buta contre celui d’un duo inégal, dont il devina l’écart d’âge échevelé. Il laissa les honneurs au jeune Roi, à agréer des humbles salutations de ce noble couple, puis à recevoir la primauté des présents. Il n’avait côtoyé le Monarque que quelques fois et, bien que sa sempiternelle bonhomie l’invitât aux familiarités envers lui, il s’en retint. Le temps était devant lui et adoucirait leur relation naturellement ; il n’y avait de presse aucune. Enfin, son tour vint et il déposa son attention sur la fame pleine de jouvence. Assurément, le pif et les pommettes carminées par le vin, il la trouva belle. Et plaisante à admirer : un paysage rafraîchissant qui agrémenta la réception de son présent à lui. D’un mouvement des hanches, il roidi ses gambettes et réceptionna les selles, l’air avenant comme à ses habitudes.
« C’est ma foi, une offrande emplit de mignardises. J’aurai tôt à cœur de rencontrer ces palefrois afin de m’en faire les alliés les plus fidèles, soutint Louis, un sourire élargi à mesure qu’il décrivait du bout des doigts les broderies qu’ornementaient les assises de cuir. Déjà relevé, il se retourna vers le jeune Monarque, puis s’excusa afin de prendre congé de lui. Il contourna la large tablée, puis s’approcha des deux Seigneurs. Son regard, d’abord sis sur la jeune donzelle, puis sur le Prademont. Et si nous allions marcher ? Ma pitance m’appesanti la panse et il me semble de bon ton que nous étayons ces présentations plus intimement. »
Dernière édition par Louis de Saint-Aimé le Mar 3 Mar 2020 - 12:26, édité 2 fois
Sujet: Re: Ripaille Royale Jeu 27 Fév 2020 - 10:13
L'intervention de son épouse, fut au grand soulagement de Charles, à la hauteur de ses espérances. On ne lui avait point menti sur son étiquette et son éducation. L'officier Royal, attentif, écouta religieusement Solange et observa sans mot dire la réaction du régent. Ce dernier semblait se satisfaire de l'offrande qui s'en trouvait à la hauteur des circonstances et exprima volontiers sa curiosité à rapidement apprivoiser ces pure sang en provenance d'Odélian. Ainsi s'acheva les présentations et les échanges de convenances qui pouvaient s'avérer cruciales dans les prochaines relations qu'allaient entretenir le couple. D'ailleurs les Prademont semblaient avoir produit une entrée remarquée puisque le marquis de Sainte-Berthilde se décida à leur offrir une attention toute particulière en leur proposant une entrevue plus intime, loin de la cohue que produisait ce faste banquet en l'honneur du Souverain et de son nouveau Protecteur. Une aubain ? Il fallait rester des plus prudent quant à cette hypothèse.
S'inclinant légèrement après que lui soit formulé cette invitation, alors que Louis venait de quitter son siège pour contourner la table et se porter à la rencontre du couple, l'Intendant de la Justice n'eut point besoin de consulter du regard sa douce, qu'il répliqua humblement à l'homme qu'il servait depuis peu.
- Vous nous offrez bien des honneurs votre Excellence. Nous ne pouvons refuser votre invitation, nous aurons tout le loisir de profiter des divertissements que vous nous offrez ce soir, plus tard.
Charles savait son épouse curieuse et émerveillée par ce monde qu'elle découvrait, mais il était d'autant plus conscient qu'elle avait à cœur de se faire une place au sein de la Cours Royal et quoi de mieux pour cela que de se retrouver dans les petits billets du nouvel homme fort du Royaume ? Bien sûre, le Vicomte était fort conscient que l'intimité évoquée était somme toute fluette, d'apparence et qu'il n'était pas envisagé de prendre ce terme au pied de la lettre... bien que... cela aurait pu qui sait, servir ces projet d'ascension, mais sa femme n'était pas une marchandise qu'on louait, qu'on offrait en pâture pour un titre et des fonctions.
- Nous vous laissons nous guidé à votre convenance votre Excellence où il vous sera bon de parfaire ces présentations, comme vous l'évoquiez.
Solange resta muette tout à coté de lui, mais les expressions sur son visage semblaient sincèrement soutenir les mots de son époux. Ainsi, la suite des évènements étaient laissés aux bons soins de Louis de Saint-Aimé.
Diane de Rocroy
Humain
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Sujet: Re: Ripaille Royale Ven 28 Fév 2020 - 9:43
« Souhaitez-vous réellement que je vous accompagne ? Est-ce vraiment nécessaire ? J'ai peur de n'être qu'une bien piètre compagnie pour vous... Une autre dame du Palais vous siérait sûrement bien mieux » s’enquit-elle en regardant le maître de l’Arcanum se revêtir d’habits de circonstance pour le banquet royal organisé en l’honneur de la nomination du nouveau régent. Tout en finissant de se parer des dernières couches de vêtement, le semi-elfe centenaire aux traits juvéniles la gratifia d’un visage apaisé pour tenter de la rassurer.    – Me laisseriez-vous aller seul là-bas, Diane ? Vous qui n’avez cessé de me suivre dans les meilleurs moments, comme dans les pis ? Je n'ai point besoin d'autres que vous. »    Docilement, Diane acquiesça et termina de ficeler les derniers lacets de sa robe aux couleurs émeraudes. Cela devait faire plus d’une décennie qu’elle n’avait pas porté l’habit d’une dame de cours. Des années aussi qu’elle ne s’était plus montrée en public lors de banquets réunissant la noblesse du royaume. Se montrer, sourire, se faire désirer par la gente masculine n’étaient clairement plus dans ses attributions. C’eut été bien plus assurément l’apanage des demoiselles bien nées et se cherchant de bons partis ; tout ce qu’elle n’était plus et qu’elle n’avait jamais été. Pourvu que ce banquet se termine vite…    « Vous êtes remarquablement belle , exprima Ascilin une fois qu’elle fut fin prête.    La flatterie entretenue par le maître Seraphin n’était pas nouvelle. Nulle rougeur ne vint donc égayer son faciès subtilement travaillé à coup d’artifices pour la faire paraître plus jeune et bien moins fatiguée. Son compagnon, quant à lui, ne souffrait point du même mal qu’elle et n’eut guère besoin d’user de ruse pour avoir l’air plus jeune. Car icelui eut beau avoir un peu plus de soixante années de plus qu’elle, l’on aurait simplement l’impression qu’elle accompagnerait le plus jeune de ses frères, ou bien même un amant aux allures de jouvenceau pour les plus mauvaises langues.    – Allons-y maintenant, je suis prête… »
   Quelques instants plus tard
   Ascilin Seraphin et elle furent placées à la table du Roi en sa qualité de Grand Maître de l’Arcanum et membre du conseil royal ; elle en tant qu’invitée de ce dernier. Ne faisant clairement point partie du même monde, ils restèrent silencieux la plupart du temps, échangeant seulement quelques banalités à leurs voisins de dextre et de senestre sans jamais sortir de leur rôle. Et quel rôle ? Si l’Arcanum avait fait montre de transparence depuis sa restauration, elle n’en restait pas moins encore un mystère pour la plupart des invités étrangers au Palais. Ceux qui y résidaient annuellement les savaient discrets et plus enclins au calme qu’aux bruyantes élucubrations dont certains membres de la cour étaient passés maîtres. Ils ne déambulaient jamais dans le Palais par pure envie d’oisiveté et ne perdaient pas leur temps à manger durant de longues heures. Autant dire de suite que ce banquet-ci serait pour tous les deux une nouveauté, quand bien même était-il vrai qu’ils avaient également connus ça dans leur plus jeune enfance ; lui à Serramire à la cour de son cousin Merwyn et elle à Valblanc lorsqu’elle était encore demoiselle de Rocroy.    « Serait-il inapproprié gente dame de vous demander sur quoi vous travaillez dans votre tour d’ivoire ? demanda son voisin de dextre au souffle particulièrement aviné.    Elle regarda au même instant le nouveau régent converser avec un homme déjà aperçu dans les couloirs du Palais dont le nom lui échappait. Son épouse néanmoins avait bien plus attirée son attention depuis le début du banquet. Se ravissant de ses mauvaises pensées, elle se retourna vers son commensal pour lâcher un semblant de réponse sous l’œil attentif du Grand Maître Seraphin.    – Nous œuvrons pour le bien-être du Royaume, messire.    – Voilà de bien jolis mots de femme, se moqua-t-il en vidant un nouveau godet de vin rouge. Mais que faites-vous exactement, j’aimerais savoir ? Le bruit court qu’un drôle de sentiment vous effleure dès lors que l’on s’approche d’un peu trop près de votre belle et haute tour. N’allez point, j’espère, réitérer la mauvaise folie lancée par vos pairs il y a de ça quelques années ?!    – Rassurez-vous, mon seigneur, intervint Ascilin. Cela n’est guère dans notre volonté ; la tour fut assez longue à reconstruire pour nous donner le désir de la détruire à nouveau. Non, cette noble dame qui est à vos côtés ne mange assurément point de ce pain-là, vous pouvez en être certain ».    Le clin d’œil que lui lança le Grand Maître parvint à apaiser sa soudaine nervosité. Ce bref échange n’avait pu que lui faire réaliser à quel point cela lui était devenu particulièrement inhabituel de parler avec d’autres gens que les membres de l’Arcanum. Les coutumes et mœurs de ce monde lui étaient finalement devenues bien plus étrangères qu’elle n’aurait pu se l’imaginer. Pourvu que ce banquet se termine au plus vite… se répéta-t-elle une nouvelle fois.
Lohie de Brandevin
Humain
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Sujet: Re: Ripaille Royale Dim 1 Mar 2020 - 18:34
Voilà des jours que les conversations roulaient sur les fêtes qui se préparaient. Et comme toujours en le palais royal lorsqu'il était question de banquets, il y avait profusion de victuailles, de valets et de luminaires. La fort belle salle où l'on avait dressé les tables en forme d'U, nappées de toile fine, était décorée, sous son haut plafond, de riches tentures magnifiquement brodées et historiées.
Lohie était arrivé sur le tard, depuis le fort de la Vaillance, occupé par ses devoirs de capitaine de la ville. Devant ce soudain afflue de riches et puissants convives, il avait fallu affecter quelques sergents supplémentaires à la garde des dépendances.
S’étant lavé les mains dans le bassin qu’on lui avait présenté, le damoiseau considéra tout autour de lui les faces empourprées aux traits alourdis par des saveurs capiteuses ; observa les regards et les sourires obliques... Il se sentait le gosier sec et le souffle court et héla aussitôt un page, pour qu'on lui remplisse son hanap.
Alentour, des amis, des relations, passaient, bavardaient, s'éloignaient. On se déplaçait lentement, en contournant des groupes, en s'arrêtant, en repartant.
Dernière édition par Lohie de Brandevin le Mer 24 Fév 2021 - 1:00, édité 3 fois
Louis de Saint-Aimé
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Sujet: Re: Ripaille Royale Mar 3 Mar 2020 - 13:15
« Là! N’ayez crainte mes chers amis, nous n’aurons à nous éloigner de trop! Les croque-notes folâtrent comme si Tyra était à leurs trousses!, assura le Régent d’une jactance guillerette, le picrate l’exhortant à une familiarité usuellement fardée au publique. Sa grande paluche s’amerri contre l’épaule de l’intendant, l’invitant à suivre son pas dare-dare. On m’a ardemment conseillé de faire connaissance avec l’entourage du Roi, aussi dois-je m’assurer du bois dans lequel il est taillé! Que sa souche, de même que sa tête, soient à l’abri de toute sécheresse et que sous sa rugueuse écorce, nulle nécrose n’y sévit. Il questionna d’une œillade la jeune sang-bleu, puis en revint à Charles qui ne caqueta le moindre commentaire à sa logorrhée. Palsambleu! Je m’égare en métaphore maintenant ! C’est que la nuitée est encore jeune, il me faudra penser à lever le coude plus rarement, ajouta le Marquis, tout en dérobant de sur l’interminable tablée un hanap esseulé, gorgé de vin jusqu'à la lie. C’est à la toute délicieuse Solange qu’il offrit pourtant la coupe, qu’il gratifiât au passage de l’un de ses sourires les plus avenants. Depuis combien de temps êtes-vous au service du Roi, Seigneur Prademont ? Et quelles y sont vos obligations ? Vous servez la justice et cela ne saurait guère d'avantage m’enjailler – je suis moi-même l’un de ses plus fidèles adeptes -, mais où commence votre journée et ou se termine-t-elle ? »
Louis délinéa sa marche de sorte à s’esquiver des groupuscules de nobliaux, à éviter quiconque aurait à intérêt d’interrompre son entretient de fortune avec le jeune couple. Au vrai, il s’éloigna suffisamment pour que le cancan vienne à s’amenuir suffisamment, qu’il se mêla à la mélopée des artistes. Tout au plus dérangés par les ricanements incessants des convives enivrées, enfiévrées par une moultitude de jacquelines desséchées de leur contenu, Louis stoppa leur marche au-devant d’une auguste fenestration. Grande comme peu d’autres, elle donnait sur les jardins du Roi, dont les entourages étaient illuminés d’autant de torches que d’étoiles dans les cieux. La vue, même nuitamment admirée, n’en était pas moins époustouflante qu’au jour. « Et vous, Dame d’Escault, dites-moi! Parlez-moi un peu de vos pénates, de ce pays qui mit au monde si belle femme. Parlez-moi de vous, je veux savoir, pria Louis en venant machinalement chercher une outre qui n’était plus –mais qui devait y être-, à son ceinturon. Pendant l’ombre d’un instant, certes éphémère, on y vit une amère déception ravager le pétillant de son regard. La félicité de cette nuitée l’appelait à boire, une soif qui hélas ne pouvait être sustentée dans l’immédiat. Enfin, il se consola dans le regard de Solange, qu’il trouva doux et prompt au soulagement de ses maux les plus licencieux.
Griffon de Langehack
Humain
Nombre de messages : 345 Âge : 27 Date d'inscription : 22/07/2018
Le conseil des pairs avait été des plus courts et ce pour le plus grand bonheur du marquis bien que la décision des princes ne l’avait pas vraiment enchanté. Peut-être aurait-il dû dire quelque chose avant qu’il ne soit trop tard. Peut-être aurait-il dû parler le premier mais voilà, il n’en avait pas eu envie et bien que la régence soit occupée de nouveau par un nordien, sans doute celui-ci ne serait pas pire qu’un autre. Du moins pouvait-on toujours l’espérer. Cela dit Griffon se demanda pourquoi Arnaud n’avait pas tenté de briguer la régence. Il y avait bien des dynasties seigneuriales, pourquoi pas des dynasties de régents ? L’idée amusa le seigneur de Langehack alors qu’il se préparait pour le banquet. Avec des atours richement brocardés et aux couleurs vives, il était habillé selon la dernière mode langecine, une mode qui avait atteint avec lui la capitale et qui, sans doute bientôt, serait adoptée par les grands noms de Diantra ; puis par les autres voulant imiter les premiers, comme c’était toujours le cas.
Ainsi à l’arrivée du marquis, Jehan Valence n’eut pas de mal à trouver le blason de la famille de Langehack de par ses trois couleurs : le blanc, le bleu et l’or. Il n’eut pas de mal à trouver ses titres et son nom, étant l’un des grands vassaux de sa majesté et ce fut donc un peu contre son gré qu’il entra dans cette grande salle. Une fois à l’intérieur il ne perdit pas de temps, il chercha du regard les grands représentants du clergé, peu importe leur divinité tutélaire. Enfin pas tout à fait, s’il n’était pas vraiment regardant sur la prêtrise qu’il comptait aborder il avait tout de même une préférence. En effet il cherchait le culte de Néera, notamment la haute-prêtresse qui ne devrait pas être si difficile à trouver que ça au vu de sa taille pour une femme. Ainsi il se mouvait parmi les convives en saluant ceux qu’il croisait sans s’arrêter bien longtemps, prétextant avoir quelqu’un d’autre à voir jusqu’à arriver à la place qui lui était attribué. Il salua les autres augustes personnalités qui se trouvaient là avant de laisser son regard vagabonder.
Il regarda son souverain en se demandant quel genre de roi il deviendrait et, surtout, s’il allait devoir le subir. Toutefois tant que ce dernier était un bon croyant, il n’y aurait pas de problème et puis, bien entouré comme il le serait sans doute, y’avait-il une raison de s’inquiéter ? Non. Et puis il était sur le trône par la volonté de Néera et la DameDieu lui prêterait sûrement une partie de sa sagesse ; si quelque chose n’allait pas ce serait la faute d’un des officiers du roi et pas de sa majesté. A moins que ce dernier ne fasse pas montre de suffisamment de piété. Mais alors qui serait à blâmer ? Le jeune roi ou ses conseillers ? Seul le temps pourra apporter une quelconque réponse à toutes ces questions et Griffon porta sa coupe à ses lèvres tandis que le régent se levait pour discourir et le moins que lui pouvait dire c’était que le vin coupé d’eau seyait particulièrement bien à cette prise de parole.
Il leva finalement ladite coupe à la dernière déclaration, que tous s’amusent, après tout c’était un jour de célébration. Même si quelques personnes semblaient avoir quelques difficultés à s’amuser. Griffon lança un rapide coup d’œil au fils de l’ancien régent avant de reporter son attention sur le reste de la salle. Mais il revint vite vers le duc. Il avala une dernière gorgée avant de reposer cette fameuse coupe en face de son assiette qui, mis à part la traditionnelle tranche de pain, était restée vide depuis le début du banquet.
« Son altesse n’est-elle pas à l’aise? » Demanda-t-il alors que les ménestrels s’étaient calmés, le temps de se mettre d’accord sur la chanson qui allait suivre.
Fort d'une verbe rassurante, le Régent s’exfiltra de la liesse de nobliau en compagnie du couple Odélian. En sus de l'amorce d'un contact physique des plus amical, Louis révéla à l'Intendant les conseil qu'on lui avait prodigué lors de sa récente nomination à sa fonction ô combien prestigieuse. Une transparence qui lui faisait honneur et qui reçu l'approbation de Charles d'un hochement de tête entendu alors que le pas des trois individu les menait jusqu'à une auguste fenestration. Riche de bon mots et d'un sens de la métaphore certain et prononcé, le Marquis de Sainte-Berthilde initia une sorte d'enquête en bon éduforme à l'endroit de l'Intendant. Charles était conscient que l'homme qui lui faisait face était dans l'obligation de sonder la Cours Royale afin d'obtenir à la fois des soutien mais également se prémunir de menaces. Ainsi, après les faveurs donnés aux instances judiciaires qui régissaient une partie non négligeable des fondements de la Royauté, Louis laissa s'exprimer l'officier Royal qui a cet instant se savait dans l'exercice d'un ô combien important plaidoyer qui se devait d'être le plus convainquant possible.
- Depuis plus de dix ans, votre Excellence. J'ai vécu bien des bouleversements au sein de la Cours, mais en cela, je ne vous apprend rien, vous connaissez aussi bien que moi l'histoire récente de notre Royaume.
Succession de Régences, de Chancelleries et même les deux migrations de la Cours lors des périodes d'instabilités avaient affectés tout à chacun et Louis devait certainement en savoir quelque chose, alors il n'était pas plus important de deviser plus amplement sur ce sujet à moins qu'on l'y force la main.
- Mes obligations ? Assurément nombreuses. J'ai naturellement des comptes à rendre à la Chancellerie, cela va s'en dire. L'exercice de ma fonction m'assigne régulièrement à présider des procès, de bien des natures, mais soyons honnête, le plus important de mon labeur réside en un ardant travail d'investigation et de respect des Lois et instructions.
S'il continuait, nul doute qu'un sentiment de lassitude s'emparerait de son interlocuteur voir même de son épouse qui avait déjà entendu le refrain quelques jours plus tôt. Il fallait se montrer convainquant et non barbant après tout. Il se tourna un instant vers sa mie, reprenant, un léger sourire de convenance aux lèvres.
- Ma journée s'ouvre naturellement au bras de mon heureuse épouse. Mais lorsque j'entre au Palais, il est de bienséance de se tenir au fait des événements à la Cours. Entre officiers et courtisans, il va s'en dire que la vie au Palais est riche. Chacun doit naturellement préserver et consolider les faveurs du Roy, nous sommes des pions posés sur un vaste échiquier. Ce n'est qu'après avoir arpenté couloirs et salons que je regagne mon office pour m'atteler à mes responsabilités avec le soutiens de mes nombreux employés et conseillers.
Il prit une pose, non sans observé le regard intéressé et curieux que portait le Régent sur son épouse.
- En fin de journée, la semaine, je retrouve mes appartements au sein du Palais, ne retrouvant mon hôtel particulier que lorsque la charge de travail s'en trouve réduite. Seulement... à présent que je partage ma vie avec Dame d'Escault, il va me falloir trouver du temps pour honorer mes engagement d'époux.
Il croisa le regard de Solange d'un air entendu avant de laisser Louis s'intéresser à la jeune femme qui par sa fraîcheur, sa beauté et sa récente apparition à la capitale, devait être une source certaine de curiosité pour le Régent comme pour nombre d'invités au banquet. Non sans admirer également la nuit étoilée qui s'affichait derrière l'encadré de la fenêtre, Charles prêta l'oreille, religieusement, au propos tenu par le Marquis, qui alors, questionnait son épouse. Le temps était venu à nouveau pour Solange de faire preuve de maturité et déployer ses talents à l'étiquette, sous l'emprunt regard averti de son heureux mari qui laissait toute latitude au duo à deviser en sa présence sans qu'il n'interfère à quelque moment que ce soit.
Renaud d'Erac
Humain
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Sujet: Re: Ripaille Royale Mer 4 Mar 2020 - 12:15
Naturellement tout Duc qu'il était, Renaud faisait partie de la liste d'invités. Il s'était donc présenté avec Neyrelles à son bras pour fêter le nouveau Régent. Ce dernier avait recueillit l’unanimité, et en un temps record pour le Concile sans doute le plus court de l'histoire de la Péninsule, ce qui n'était pas peu dire, et il était normal qu'il veuille fêter sa victoire. D'autant que l'évènement amènerait du beau monde, ou peut être il en profiterait pour discuter de choses et d'autres. A moins que ce ne soit uniquement pour le triomphe, cela restait à voir. Renaud lui, n'était d'humeur à festoyer, non pas qu'il n'était pas content pour Louis, mais Renaud était un bileux, et comme depuis toujours, il se poser mille et une question dont il ne trouverait jamais les réponses.
Il guettait le beau monde qui était présent, tâchant de mettre un nom sur chaque personne importante de présente, content de voir les visages de certains personnes dont il n'avait que le nom, ou le titre en tête. Un de ses conseillers était bien entendu présent pour le renseigner sur ce qu'il ne savait pas.
Du coup Renaud souriait à qui le regardait, tout en conservant en tête qu'il ne devait surtout pas se laisser enivrer, et garder la tête froide pour analyser tout ce qu'il voyait. Il scrutait aussi Neyrelles, elle n'avait pas l'air des plus joyeuses depuis le Concile, sans doute en raison du fait qu'elle n'était pas parvenue à ses fins malgré tout ce qu'elle avait essayé de mettre en place ? il devrait lui poser la question.
Louis si leva et fit un discours sur la confiance accordée, les actes montreraient s'il respectait sa parole, mais Renaud ne pouvait pas dire, sauf à être traité de menteur, que Louis avait déjà manqué à sa parole. Par contre, il ne loupa pas l’œillade que le nouveau Régent dit à Arnaud, lui amenant une nouvelle question en tête, comme s'il n'en avait pas déjà suffisamment...
Solange d'Escault
Humain
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Sujet: Re: Ripaille Royale Dim 8 Mar 2020 - 12:07
Alors que Solange pensait naïvement les présentations terminées, le Régent se redressa pour les inviter à baguenauder avec lui. Un honneur insigne, certes, mais qui fit néanmoins discrètement frissonner l'oie blanche fort ignorante qu'elle était. Elle avait très peur de commettre un terrible impair - mais elle n'avait point le choix, et, les joues roses, elle cacha sa soudaine anxiété derrière son éventail, pour tâcher de paraitre gracieuse même lorsqu'elle mourrait d'envie d'aller danser pour se changer les idées.
Ils cheminèrent ainsi parmi la foule parée de ses plus beaux atours. Ses yeux brillaient d'une indicible fierté, car après tout, elle était la représentante d'Odélian, le plus magnifique, le plus fier et le plus pieux de tous les endroits du monde ; il n'y avait guère de raison de s'en faire. C'est ainsi qu'elle sourit largement à tous ceux qu'elle croisa. Après tout, le régent semblait fort guilleret, et même galant, car le marquis s'était à peine saisit d'un hanap gorgé de vin qu'il en fit don à la dame d'escault, qui le prit avec une salutation ravie de la tête. A die vrai, elle n'avait jamais bu de vin de toute sa jeune vie, encore moins pur ; mais elle devrait faire ses armes ce soir même ou paraitre insultante, aussi remercia t-elle le seigneur d'une voix juvénile et enthousiaste, avant de boire une gorgée de liquide amer qui la fit discrètement grimacer, à nouveau derrière son éventail.
Les invités évités, le petit groupe s'arrêta devant une fenêtre, dont la vue, fort agréable, donnait sur les jardins du palais et dévoilait le spectacle bucolique de la lune, encadrée des étoiles piquetées sur le velours de la nuit.
La jeune Solange reprit une gorgée d'alcool, tandis que son époux répondait au régent - puis, à nouveau, ce fut son tour. Il avait l'air fort urbain et galant, aussi lui adressa t-elle son plus beau et sincère sourire, joyeuse en un peu gonflée de son importance.
- "Oh, votre Excellence, j'ai l'heur de venir d'Escault, dont mon père tient la ville. C'est une très jolie cité blanche, ceinturée de bonnes et solides murailles, entourée de champs prospères. Nous y élevons des chevaux de guerre d'une grande qualité, et renommés dans tout Odélian pour leur solidité et leur tempérament fougueux."
Le geste du sieur son interlocuteur n'échappa pas à la jeune fille, qui lui tendit alors tout naturellement son hanap, dans un geste de bonne volonté manifeste.
- "Nous sommes également réputés pour être très pieux, et nous vouons un culte particulier à Néera. D'ailleurs, je m'occupais beaucoup des orphelins, à qui je procurais de la vêture, et je fréquentais les Temple. Je pense que la charité est une activité respectable et seyante à une jeune fille, car nous avons un devoir de piété envers ces malheureux. Je pensais d'ailleurs faire de même à Diantra, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je l'espère ? Car voilà mon humble conception de la justice, avec mes moyens limités de dame."
Certes, les propos de la représentante d'Odélian étaient intéressés, car elle désirait par-dessus tout faire bonne impression ; mais malgré tout, ils étaient sincères. C'était son rôle et son devoir, et on lui avait toujours appris à le remplir. Ses yeux bleus s'égarèrent quelques secondes en direction des danseurs, car elle désirait ardemment y prendre sa place - cependant, comme épouse de Prademond, Solange savait qu'il fallait tenir sa place d'honneur.