Sur les flots de l'Oliya | Un drapeau blanc [Pv Brohan]
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Artiön Laergûl
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Sujet: Sur les flots de l'Oliya | Un drapeau blanc [Pv Brohan] Ven 27 Mar 2020 - 0:40
Arkuisa de la 9e ennéade de Bàrkios 17e année du Onzième Cycle Sur les flots de l’Oliya – Face au port d’Oësgard Milieu de journée
Le bruissement des feuilles. Le craquement des branches. L’odeur des mousses. Le parfum de la pierre humide. Le rudimentaire ponton qui servait de port à la forteresse de Linaëh était autant rustique qu’il était discret. Fondu dans le paysage, et presque invisible à qui ne le sait pas déjà être là, le débarcadère était pourtant gardien de joyaux que peu d’elfes pouvaient se targuer avoir approché. Après tout, pour la majorité d’entre vous, l’eau n’était pas votre monde. Pour la majorité d’entre vous, les voies de lac et de rivières n’étaient jamais empruntées que pour le voyage entre deux Cités. Ils étaient rares les elfes s’intéressant aux vaisseaux autres que ceux des pêcheurs et des transporteurs qui sillonnaient le Rhym et l’Elorëa. Les navires de l’Oliya, s’ils étaient loin de la splendeur de ceux d’Enolir et Eldorien – tout cachés qu’ils étaient sous les feuillages – n’en étaient pas moins des merveilles d’art.
- Plus qu’à espérer qu’ils sachent se montrer raisonnables.
- On parle des Arïn là ‘Tiön.Maltlin roule des yeuxContente-toi de ne pas leur en donner le choix.
Tu soupires. Les quelques Frères et Sœurs t’accompagnant ont tous la mine préoccupée. Au moins autant que la tienne. Que sur un caprice, l’Amant se refuse à vous offrir sa bénédiction et soudainement cette aventure pourrait se transformer un calvaire, cet espoir en déception, et la tour presque finalisée bâtie durant ces dernières ennéades se métamorphoserait en un château de cartes au vent.
- Ça souffle fort aujourd’hui.
- Et dans le bon sens ! Heureusement !
Un signe d’I Melethron. C’est ce que tu veux voir dans la brise hivernale qui s’engouffre dans vos voiles. Un signe que le drapeau blanc trônant au haut de votre mât soit la seule protection dont vous ayez besoin. C’est ce que tu veux entendre dans les courageux Chants de la ripisylve. Aujourd’hui vous étiez ici pour une simple faveur. Demain il vous faudrait revenir pour conquérir. Conquérir sans verser le sang si vous le pouviez. Conquérir au nom d’un Estel dont l’influence était encore palpable jusqu’ici. Alors vous pouviez bien garder votre calme et laisser faire l’Amant. Aujourd’hui n’était rien devant ce que serait demain.
Vos voiles tombent. Votre navire s’immobilise. Les claquements du drapeau blanc dominent votre espace sonore. Les clapotis des flots appuient le faux silence installé par les vents hivernaux. Tu t’avances en direction de la proue du navire, ton élémentaliste d’ami sur tes talons. Tes yeux perçants se vrillent en direction des silhouettes fourmillant entre le port et les remparts d’Oësgard. D’ici vous les voyez. D’ici tu pourrais détailler le visage de chacun d’entre eux. D’ici tu pourrais, si seulement l’Oliya n’était pas si bruyante, jouer à suivre les ordres qu’ils beuglent les uns en direction des autres, jouer à espionner les discussions échappées à l’angle d’un mur, jouer à te complaire dans explorer ce monde qui vous sépare.
Quand pour eux, vous n’étiez que quelques taches floues immobiles et lointaines.
Tu te saisis d’un cornet et porte l’instrument à ta bouche. Avec force, tu souffles quelques notes d’une mélodie bien trop connue de ton ami Daranovan. Pour vous, c’est un bienvenue. Pour eux cela ne veut rien dire. Pour vous, cela aurait pu être une démonstration maladroite par un joueur inexpérimenté, trop occupé à donner assez de volume pour être entendu pour faire preuve de la moindre virtuosité. Pour eux, ce n’est qu’un appel comme tant d’autres.
Pour vous c’est un appel comme aucun autre.
La tenue du jour ( mais avec la couronne elfique, pas le casque moche ):
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Sujet: Re: Sur les flots de l'Oliya | Un drapeau blanc [Pv Brohan] Ven 3 Avr 2020 - 12:59
Un drapeau blancAvec Artiön Laergûl.
An 17 du Cycle XI, Bàrkios, Arkuisa de la neuvième ennéadeOësgard, Oësgard-la-Citadelle
"Plus haut, ta défense. Et ne te précipites pas, attends le bon moment." Le jeune homme genou à terre, grimace. C'est que le dernier coup reçu n'était pas feinté, son adversaire n'y va pas de main mort. La hargne dans le regard, le jeune chevalier se relève et replace son bouclier. "Ton bouclier protège ta vie. Sur le champ de bataille, le perdre réduit grandement tes chances de survie. En garde, on reprend !" Le jeune combattant commence par grimacer, mais c'est en souriant qu'il se met en garde. Cet entraînement est particulièrement rude, son adversaire du moment ne lui faisant pas de cadeau. Plusieurs fois il a mangé la poussière, plusieurs fois ses attaques ont échoué. Et pourtant Harald prend ce combat avec joie. Rares sont les occasions de s'entraîner avec son père, rares sont les occasions de lui montrer ce qu'il vaut et de profiter de son expérience.
Le jeune chevalier se replace et attaque, le vétéran dévie et frappe. Esquives, blocages, feintes, frappes, père et fils échangent ainsi durant plus d'une heure. Père et fils s'affrontant, armes à la main, dans une cour couverte d'un blanc manteau. Père et fils se retrouvent, s'apprennent, et entretiennent le lien qui, depuis le retour du seigneur, s'est reformé. Père et fils s'entraînant au combat jusqu'à ce que le souffle ne manque et que les muscles ne s'épuisent. "Bien, tu t'es amélioré. Continue de t'entraîner. Pour Höginheim, non pour les tournois." Conclue avec fierté le père, gratifiant son héritier d'une poigne sur l'épaule. "Oui, père." Le jeune oësgardien retire alors son gant, serrant puis desserrant le poing pour faire jouer ses muscles. Sa poigne a été solide, mais elle a manqué de souplesse. Et les passes d'armes qu'il a subit de son père se ressentent encore dans son bras. Quand parviendra-t-il à ce niveau d'escrime ? Quand pourra-t-il enfin affronter son père d'égal à égal ? Combien de batailles devra-t-il mener pour le rattraper ? Y penser fait soupirer le jeune chevalier, et une tape dans son dos le fait revenir à la réalité. "Viens. Tu as bien mérité ta bière."
Le jeune chevalier hoche la tête et les deux Wulfekiin prennent la direction du donjon, où les attendent de fraîches boissons, celles qui font la fierté de la baronnie. "Sire Brohan !" Interpelle un officier de la garde, quelque peu essoufflé, à peine les deux hommes ont-ils passé les portes du donjon. "Le Lieutenant du port vous fait mander. Une urgence." Le sénéchal tourne son regard d'acier vers son fils, qui comprend sans qu'un mot ne soit dit. Cachant mal sa déception, le jeune Hoginois hoche la tête et continue son chemin. "Nous vous suivons." Prononce la neutre voix du nordien, s'adressant à l'officier venu le chercher.
Sur les flots de l'Oliya
Le scute oësgardien s'approche du navire elfique, à allure assez basse pour ne pas présenter de menace. A son bord se trouvent quelques soldats, certains munis d'arcs dont les flèches sont préparée mais pas encochée. Si le drapeau blanc est respecté, la méfiance envers le peuple possédant ce bateau n'en est pas moins présent pour les oësgardiens. Le scute s'arrête à portée de voix du bateau elfique et l'attention des soldats se porte sur les marins venus de la forêt. Sur le pont supérieur se dresse fièrement un homme au port digne. Du haut de son mètre soixante quinze, l'aura qu'il dégage est sans doute plus imposante que sa taille. Vêtu d'une armure de cuir agrémentée de fourrures, un kaeltz aux couleurs dominantes pourpres et noir le dénote des uniformes des soldats et des marins. Droit dressé dans ses bottes, c'est avec une voix forte et un ton assuré que l'homme s'adresse aux occupants du caboteur qui les attends depuis déjà plus d'une heure. "Bonjour amis anhedels ! " "Il cause l'elfe le Seigneur Sénéchal ?" S'étonne le capitaine, en retrait par rapport à l'orateur. "Ouai, c'est pour ça que le capitaine l'a demandé. J'avais entendu dire, mais j'croyais pas que c'était vrai." Murmure l'officier d'oësgard au capitaine du scute. "Vous venir sur Oësgard et être attendre bien. Je parler langue votre, vous libérer parole." "C'est qu'y parle bien en plus !" "Ouai, c'pas pour rien qu'il est l'émissaire d'Son Honneur chez les estrévantins." "Je parler pour Oësgard. Qui vous être, et qu'est-ce que vous être là pour ?" "Mais c'est quand même bizarre comme langue." "Ouai... Et moche."
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Sur les flots de l'Oliya | Un drapeau blanc [Pv Brohan] Ven 3 Avr 2020 - 19:44
Le temps. À la fois l’une de vos ressources les plus précieuses et les plus abondantes. Le temps. Qu’habituellement, car il vous a été offert d’en disposer comme vous les souhaitiez, vous ne rechigniez pas à dépenser. Le temps, qui aujourd’hui cependant même pour vous se faisait court. À vous, dans ce bateau, le temps était par trois fois votre ennemi. Car le temps étiolait votre Souffle, car le temps rapprochait vos ennemis de vous, et car le temps passant ne faisait qu’alourdir le danger que représentait la forteresse se dressant face à vous. Si les Arïn étaient impatients, leur naturel empressement excitait le vôtre. Car face à des créatures si promptes à brandir la hache, le temps n’était jamais que synonyme de détours et de concertations dont vous ne pouviez anticiper les conséquences. Se rassemblaient-ils pour vous détruire, ou se concertaient-ils pour dignement vous accueillir ? Vos yeux et vos oreilles sont peut-être perçants, mais ils ne le sont pas assez pour creuser au travers des murs d’un fort.
- Tu penses qu’ils…
- Ils arrivent.tu coupes le matelot d’une voix sévère, et puis tes sourcils se lèvent hautPuisse Maurquimellë chanter Arcamenel. Je dois être en train de rêver.
- Qu’est-ce qui se passe Artiön ?Maltlin te demande, presque inquiet
- Je le connais.
- Thaar ?
Oui, Thaar. Tous les hommes sont importants. qu’il disait, Aysse-Berg le voyageur, quand vous étiez à Thaar. Pour peu que votre rencontre n’ait pas déjà réchappé à sa mémoire, il se rendrait lui aussi compte d’à quel point lorsqu’il l’énonçait, il énonçait une vérité littérale. Tu souris. Tu souris prêt à accueillir un défi plutôt que soulagé de le voir lui. Tu souris amusé par la situation, mais d’autant plus sur tes gardes, car si les motivations du voyageur ont été à ce moment les mêmes que les tiennes, c’est qu’il est capable de la même méfiance que toi. Tu souris aussi cependant, car si les motivations du voyageur ont été à ce moment les mêmes que les tiennes, c’est que sa véritable personne n’est pas bien différente de celle qu’il t’a présentée. Restait maintenant pour l’un et l’autre à découvrir qui vous étiez véritablement.
- Tu sais déjà qui je suis.ou presqueJ’ai un message à faire passer.
Ta voix, forte de sa légèreté tranche à travers les airs avec aisance. Intérieurement, tu remercies Ýllethil, la petite prêtresse d’I Lend, de t’avoir accompagné durant tes premières années de règne, dans l’apprentissage d’un usage plus parfait de ta voix. Ce n’est finalement pas sans raison que la Sylve de la Prime-Œuvre n’est faite que de Chanteurs.
- Il faut qu’on se rapproche.tu hoches la tête en direction de tes hommes, t’assurant qu’ils soient prêts à réagirEn douceur.
Tu défourailles ton sceptre, pour le planter à ta gauche, dressé que tu es sur la proue du navire. Au clair. En apparence aussi vulnérable que ton attitude pouvait te faire paraître invincible. Te rapprochant jusqu’à ce que les yeux du voyageur soient capables de reconnaître ton visage privé de sa longue chevelure, et couronné de sureau.
- Mais je parle l’Oliyan. ainsi les temps se répètent Vous n’êtes pas obligés de vous donner tant de mal.
Bien que le fait qu’il se soit autrefois donné tant de mal semble avoir porté quelques fruits, tu préférerais ne pas laisser sa langue encore approximative donner lieu à incident diplomatique. Pas maintenant.
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Sujet: Re: Sur les flots de l'Oliya | Un drapeau blanc [Pv Brohan] Jeu 9 Avr 2020 - 22:54
Cette voix, ce ton, le sénéchal oësgardien a cette impression de les connaître. Non pas tout à fait comme si cet orateur lui était familier, mais plus comme un vague souvenir. Les elfes parleraient-ils tous avec cette même intonation ? Auraient-ils tous le même timbre de voix ? Pas que le sache l'émissaire, du moins pas de ceux qu'il a pu entendre. Il faut bien relativiser son expérience, cependant, car les seuls elficophones qu'a pu entendre le nordien étaient surtout d'Estrévant, et beaucoup d'entre eux étaient des sangs mêlés. Il serait imprudent de les comparer à des elfes de l'Anaëh.
Celui là, pourtant, prétend connaître le sénéchal. Du moins prétend-t-il que l'émissaire d'Oësgard le connaît, mais comment pourrait-il le savoir ? L'elfe aurait-il reconnu sa voix ? Ou le nordien est-il reconnaissable de si loin ? L'intéressé doit bien avouer que oui, car des hommes en Kaeltz il y en a peu qui voyagent en dehors de Höginheim. Cependant le dignitaire ne se souvient pas avoir déjà rencontré de représentant du peuple d'Anaëh alors qu'il portait sa tenue traditionnelle. Le mystère demeure alors, mais pas plus longtemps qu'il en faut pour que la distance entre les deux bateaux se réduise suffisamment et que la vue de l'humain lui permette de détailler les traits de l'elfe dressé sur la proue. La carrure et la taille de l'individu à elles seuls suffisent à l'identifier, et désormais que le nordien peut le comparer à ses congénères il comprend que, même parmi les siens, cet elfe est doté d'un gabarit hors norme. Quel était son nom, déjà ? Naüvis ? Novi... Noruì ! C'était quelque chose dans ce style. Un mystère se résout de lui-même, mais ce n'est que pour lasser place à d'autres questions. Que vient donc faire l'acrobate de la troupe de saltimbanques elfiques sur l'Oliya, si proche d'Oësgard ? S'il espérait faire spectacle à l'occasion de la Grande Foire, le pauvre arrive au moins quatre ennéades trop tard. Alors peut-être le jongleur n'est pas là en tant qu'artiste, mais en tant qu'interprète. Cela expliquerait sa tenue, bien différente de celle que portait l'elfe lors de leur rencontre à Thaar. Et cette couronne qui ceint le front du colosse serait probablement le signe de son titre d'émissaire, tout comme la broche que porte l'oësgardien lorsqu'il officie en estrévant. Par ailleurs, Noruì n'avait-il pas les cheveux plus long, à l'époque ? Ce détail n'a qu'une maigre importance, aux yeux du péninsulaire. La mémoire, après tout, n'est pas toujours des plus fiable. Même la sienne. Quoi qu'il en soit, si le saltimbanque est là pour passer un message, comme il le dit, cela paraît cohérent.
Par les souffles du passé ! S'étonne le nordien, sans que son expression faciale n'en montre rien. "Vous ici !? Quelles surprise !" "C'est toujours la même langue, ça ?" Murmure le capitaine de bateau à son comparse. "Sait pas trop..." Répond ce dernier. "On dirait pas..." Dans le même temps, à mesure que le bateau elfique de rapproche, les soldats sur le pont du scute se tendent. Certains même encochent leur flèche, sans pour autant lever leurs arcs. Le plus méfiants tournent un regard vers leur supérieur, se demandant quand est-ce que leur chef leur donnera l'ordre de pointer leurs armes sur les étrangers aux oreilles pointues mangeurs de salade. "Approchez-vous jusqu'à distance de ponton, et demandez à vos compagnons de cesser tout mouvement du bâtiment." "Attends... J'crois bien que c'est... T'sais, la langue d'eu autre là, tout à l'Est." "Les estrévantins ? P'tet bin... C'est le Chasse-Bêtes après tout, s'il parle la langue..." "Y'en avait pas un autre qui le parlait aussi, dans ton unité ?" "La Grignotte ? Si si, mais il est en permission, y va avoir un marmot." "Non ? Avec sa blonde ?" "Bah oui, avec qui d'autre tu veux ?" Le regard réprobateur du sénéchal posé sur le capitaine et son comparse met fin à la conversation des deux distraits, ce pendant que le bateau elfique se positionne. Alors l'homme en kaeltz se rapproche de sa connaissance et reprend la parole, se forçant moins à crier maintenant que l'elfe est plus proche. "Quel est l'objet de votre message, Noruì ?"
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Sur les flots de l'Oliya | Un drapeau blanc [Pv Brohan] Dim 12 Avr 2020 - 14:57
Tachycardie. La trame tiraillée par le tambourinement de cœurs tendus traçait les traits d’une rencontre aux temps hétéroclites. Le voyageur et toi chacun agent asynchrone de vos orchestre harmonisez vos battues en un chaos organisé. Quand le reste de vos pairs peinent à jouer sur la même mesure, l’expérience du jeu conjoint est encore récente en vos deux mémoires. Et quoique vos traditions ne soient pas faites pour s’accorder, vous avez su la polyrythmie naissant de leur union tolérable. Tolérable pour l’instant. Tolérable tant que vous n’aviez pas à vous disputer la place de Chef d’orchestre.
Qu’en serait-il maintenant ?
Votre vaisseau glisse et chez tes hommes la tension grimpe d’autant plus que leurs yeux mirent depuis trop longtemps les mains des marins d’Oësgard. Les hommes encochent leurs flèches, retiennent leur souffle et préparent la riposte à une attaque qui n’est pas censée venir. Les elfes soufflent un air vicié par une sombre expectative, chassant autant qu’ils peuvent les obscures pensées de leurs poumons, que leurs Souffles restent purs et leurs attitudes fortes de calme. Les mains sont gardées loin des armes. Les paumes refusent de trouver les pommeaux des épées et poignées d’arcs. C’est à Maltlin et à toi qu’est confiée la protection du contingent.
Armes vivantes que vous êtes, vous les mages de guerre.
Ton sourire s’effrite au fur et à mesure que les deux ponts se rapprochent, ton assurance de moins en moins suffisante à supporter le poids du devoir. Mais tu te tiens toujours droit. Tu es toujours confiant. Et surtout, tu as ton ami. Pas besoin de te retourner pour savoir l’état de concentration de Maltlin. Le lien que vous partagez suffit à tout te dire de son être. Et s’il ne suffisait pas, il y aurait sa présence dans les arcanes.
- Je suis venu vous prévenir. ton timbre est détendu, il le faut pour prononcer de tels mots sans faire craindre le pire L’Anaëh entretient depuis près d’une décennie des rapports réguliers avec Naélis que nous tenions à conserver. vrai, peu fréquents, mais réguliers, suite à la fin du règne de Trystan, et jusqu’à ce qu’Ardamir ne se décide à se refermer, les contacts avec Naélis avaient été votre première fenêtre sur le monde Seulement avec l’installation d’Elda à Sol’Dorn, prendre la route d’Est est devenu trop dangereux. Dans le cas de Naélis, leurs bateaux empruntaient déjà occasionnellement la Sirilya, maintenant les nôtres seront obligés de faire de même.
Contourner la vérité sans se faire entièrement menteur, c’était un jeu que tu avais déjà joué face à lui à Thaar. C’est un jeu qu’il serait d’autant plus difficile de reprendre ici et maintenant. Cependant c’était un jeu que lui aussi jouait. Ses hommes ne le regardent pas comme les tiens te regardent, mais ses hommes ne le regardent pas comme on regarde un simple voyageur. L’autorité d’Aysse-Berg n’est pas celle d’un porte-parole. Aysse-Berg est probablement aussi vrai que l’était Noruì. Une simple part de l’homme en face de toi qu’il aura choisi de mettre en avant pour protéger son tout.
Aysse-Berg, si c’était là bien son nom, était lui aussi un guerrier usant de sa curiosité pour masquer sa lame.
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Sujet: Re: Sur les flots de l'Oliya | Un drapeau blanc [Pv Brohan] Sam 18 Avr 2020 - 22:53
"Sergent !" Appelle le sénéchal dans un nordien péninsulaire. Le comparse du capitaine approche alors de son supérieur, se dressant avec un maintien militaire rigoureux. "Oui mon Sénéchal ?" "Ces elfes ont levé le drapeau blanc en signe de paix. Ne nous montrons pas hostiles tant qu'ils ne le sont pas. Armes aux fourreaux et flèches aux carquois, mais que vos hommes restent vigilants." L'ordre est donné sur un ton d'une neutralité parfaite, et pourtant l'officier sait qu'il n'est pas discutable. Le militaire salue et va transmettre les ordres à ses soldats tandis que le diplomate reporte son attention se reporte sur sa connaissance de l'autre bâtiment marin. Constatant que ses soldats, bon gré mal gré, suivent les ordres, le sénéchal se satisfait, une fois n'est pas coutume, que la discipline de ces hommes d'arme surpasse l'amertume que plusieurs d'entre eux ont de se retrouver face à des représentant d'une race différente et peu appréciée. Et c'est une bonne chose, car le nordien préfère éviter qu'une bataille inutile n'éclate entre les deux navires.
Non pas que le responsable des armées d'Oësgard ne doute des compétences de ses hommes, mais car il connais celles du colosse qui se trouve sur le pont d'en face. Pour avoir combatu à ses coté, l'Emissaire sait au moins en partie de quoi est capable l'elfe avec son étrange magie, il en a vu un aperçu. Et à supposer que d'autres sur ce bateau soient capables de capacités similaires, nul doute que des morts se feront avant que les oësgardiens ne viennent à bout des elfes d'Anaëh. Des vies que le nordien préfère préserver tant que possible, d'autant qu'un affrontement paraît évitable. Car si l'honneur des elfe n'est pas garanti du point de vue du chevalier, ces dernier étant trop proches des drows pour véritablement avoir sa confiance, la parole de Noruì est suffisamment bonne pour que le höginois y donne foi.
Aux mots de l'elfe géant, le silence de l'humain au visage de marbre se maintient. Le trafic fluvial du Sirilya comme celui de l'Oliya n'ont longtemps été qu'une préoccupation secondaire d'Oësgard, principalement surveillé pour éviter que n'y traversent des ennemis à repousser. Mais désormais que la Baronnie s'est relativement stabilisée, et qu'un commerce somme toute relatif s'est ouvert par ce biais, les préoccupations à ce sujet ont quelque peu évoluées. Du moins le garant de la sécurité du territoire oësgardien y travaille. Par ailleurs un autre aspect de cette rencontre vient en tête à l'atypique nordien dont la vision se porte au delà de ses frontières : en comptant la délégation naine, c'est là le second contact inattendu qu'Oësgard reçoit d'un voisin autrefois réticent à tout échange. Et si cela devenait une opportunité ? Que le contact improbable se fasse entre deux étrangers qui se sont déjà rencontrés au détour d'une mésaventure n'est peut-être pas un hasard ; Que ce soit l'œuvre d'un dieu - quel qu'il soit - ou du destin, le höginois espère mettre à profit cette chance.
Approchant au plus près de son interlocuteur, c'est à dire en s'arrêtant à garde-corps, l'homme au regard d'acier reprend la parole dans un oliyan définitivement exercé. "Le message de l'Anaëh est entendu et sera transmis à Baron d'Oësgard, Noruì. Nous pouvons également, sans trop outrepasser les charges qui nous ont été confiées, intercéder en faveur des vôtres afin que vos navires de commerces bénéficient du même égard que ceux des partenaires d'Oësgard. Voyez cela comme un gage d'amitié, car nous gardons un palpitant souvenir de notre rencontre à Thaar. Toutefois..." Le nordien porte sa main à son menton, caressant sa barbe récemment taillée comme pour réfléchir avant de la poser sur la rambarde. "Il est des rumeurs qu'un contact s'est fait entre l'Anaëh et quelque contrée de Péninsule. Nous ignorons si cela est avéré, pourtant nous gageons que la baronnie d'Oësgard pourrait bien désirer l'ouverture d'échanges diplomatiques avec l'Anaëh, et notamment ceux responsables de la frontière commune. Penses-tu cela envisageable, toi qui connais mieux ce peuple que nous ?" L'homme se faisant passer pour un voyageur lors de leur première rencontre jauge l'expression du géant avant de reprendre. Bien sûr, la nouvelle qu'Odélian aurait pris contact avec le roi des Elfes est bien plus qu'une rumeur pour le nordien, car le comte s'en est bien trop vanté auprès de Serramire et Diantra pour risquer que cela soit faux. Ce détail reste toutefois sans importance en l'instant, car là n'est pas l'intérêt de l'oësgardien. "Notre prochain voyage pourrait nous envoyer sur vos terres, et si cela vous paraît envisageable nous pourrions proposer aux oësgardiens de nous faire leur émissaire. Ou au moins l'interprète de leur émissaire. Ce serait l'occasion de nous faire découvrir cette culture que tu nous as décrit, et ainsi découvrir par nous même l'étendu de nos méprises au sujet du peuple d'Anaëh." Ce disant le diplomate se tait, laissant celui qu'il pense comme son homologue d'outre-pays répondre à sa demande. Si cet échange peut apporter quelque avantage à la baronnie, le loup herminé est confiant en sa capacité à convaincre le baron. D'autant qu'aucun réel engagement n'est pris pour l'instant, sinon celui de transmettre le message déjà reçu.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Sur les flots de l'Oliya | Un drapeau blanc [Pv Brohan] Dim 19 Avr 2020 - 16:27
Il est une silencieuse battue que seul toi peux percevoir. Cette battue, c’est la combinaison des essences de tous les êtres présents autour de toi. Cette battue, elle change dans sa composition à chacun de leurs mouvements, à chacun de leurs soupirs, à chacun des changements affectant leurs nerfs, leurs chairs et leur lymphe. La part qu’avaient les tiens dans cette battue s’éloignait de plus en plus du fracas des timbales alors que les caisses claires humaines roulaient de plus en plus vite. Les Arïn se laissaient gagner par le stress, forcés qu’ils avaient été – tu l’imagines – à baisser leurs armes. Les Anëdhels à l’opposé – libérés de cette menace – retrouvaient un peu de leur tranquillité. Dures affaires que sont les échanges entre voisins.
Ton interlocuteur s’approche. Tu fais de même. Ton interlocuteur répond, t’arrachant un hochement de tête plus qu’entendu, alors qu’allant plus loin que ta demande, il te propose une faveur dont tu n’as pas le besoin. Mais tu n’es pas étonné. L’homme qui là-bas s’est fait appeler Aysse-Berg te paraissait déjà il y a quelques mois bien être le genre d’homme à ainsi honorer une agréable ( toutes proportions gardées ) rencontre. En cela vous vous ressemblez. Et dans le fait que vous ayez tous deux le pouvoir d’ainsi honorer une agréable rencontre aussi, vous vous ressembliez.
- Tout dépend de l’attitude qu’adoptent les vôtres. tu penches légèrement la tête sur le côté Les heurts de l’an six sont encore vifs dans les mémoires des miens.
Tes derniers mots auraient dû te tenir à un sombre sérieux, mais la reprise de l’autre t’arrache un sourire contre lequel tu ne saurais pas lutter. Faire découvrir votre culture, user de la curiosité de vos voisins pour vous infiltrer dans leurs pensées, dans leurs réflexions et subrepticement les influencer. Faire découvrir votre culture, pour que ce qu’elle a bien fait puisse rayonner par-delà les frondaisons d’Anaëh, laissant l’espoir à l’Estel de trouver - lorsque ses racines s’y seront allongées – un monde prêt à l’embrasser. Tu ne demandes que cela. Malheureusement, tu doutes fort que cela puisse avoir lieu avec l’énergumène en face de toi tenant lieu d’émissaire. Pour peu que tu ne sois pas son interlocuteur, et même si tu étais son interlocuteur, l’incident diplomatique était garanti.
- Envisageable oui. ton rictus redevient un simple coin gauche de tes lèvres retroussé D’autant plus que la rumeur est vraie. Nous avons tout récemment eu des visiteurs d’une des Seigneuries du Nord Péninsulaire, et les miens sont curieux de savoir si elles aboutiront à quelque chose de positif, ou si elles mourront de la même mort prématurées que l’initiative du d’Angleroy, de la décennie passée. ta main libre trouve ta hanche, et tes lèvres s’écartent, dévoilant un rayonnant sourire Cependant, tu marques une pause dramatique si vous deviez tenir lieu d’interprète, peut-être vaut-il mieux que vous nous préveniez à l’avance. Que l’on puisse préparer un interprète de l’interprète de l’émissaire.
À défaut d’un rire, un souffle s’échappe de tes narines, et d’un long clignement d’yeux, tu retrouves calme et sérieux. Ton visage se tourne un instant vers les tiens, puis revient au scute Oësgardien et à son chef.
- Nous vous remercions d’avoir bien voulu nous entendre.poing sur le cœur, tu baisses la tête en signe de respectueuses salutationsJe ferai en sorte que les miens soient prêts à vous rendre la pareille.
Et un souffle étrange s’engouffre dans vos voiles, poussant votre vaisseau dans une lente fuite vers l’arrière. Oui, tu feras en sorte, qu’en temps voulu, les tiens soient prêts à l’entendre à son tour. Et peut-être d’ici-là saura-t-il déjà de quel droit tu t’en chargeras.