Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina]
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Artiön Laergûl
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Sujet: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Dim 5 Avr 2020 - 2:04
Première ennéade de Verimios 17e année du Onzième Cycle Cité de Naélis
Pour la énième fois en presque un mois, Alquandil griffonnait des croquis, annotait un maximum de détails, commentait un maximum ses annotations, pour finalement trop peu s’en satisfaire, sortir une autre feuille et continuer de noircir des pages… qui malheureusement pour ses hôtes étaient bien plus précieuses ici en Ithri’Vaan qu’elles ne l’étaient en Anaëh. Heureusement, il y avait son collègue Trastorion pour la contenir et la canaliser. Aux croquis de la dame il additionnait ses schémas. Bien plus simples, bien moins esthétiques, mais bien plus efficaces. Au moins de leur mois de présence dans le Royaume – et surtout dans la Cité – de Naélis, Alquandil comme Trastorion avaient dégagé de précieuses informations pour les stratèges de chez eux. Des informations qui à défaut d’être réjouissantes, pouvaient au moins être appelées réconfortantes.
• Effectivement Naélis était une ville à étages. Que les murailles, tours et autres toits de bâtiments ne suffisent pas à user et abuser de la gestion de la distance, et il y avait toujours la Ville Haute, entre la Tour Ombreuse et le château, pour servir de dernier bastion.
• Les quartiers de la Basse-Ville sont des dédales de bâtiments sans nom. Ni des rochers ni des arbres, mais nul doute que vous sauriez vous en accommoder.
• Protégé par les tours, les murailles et le château, le port est une potentielle échappatoire efficace à laquelle il faudra faire attention.
Cependant, il faudrait faire attention. La Cité était petite. Extrêmement petite. Bien loin d’Alëandir, Eteniril, Daranovar, Ardamir et Malereg. Bien loin même de ce qu’avaient pu être Tad’Sereg ou Eldarinwa. Si les défenses de Naélis étaient brisées, alors il faudrait agir vite, et de manière décisive. Sonner une retraite ou profiter de ce qu’il restait d’avantage. Se battre ou fuir. Se battre en conservant une route de sortie. Une fois les murs de la Cité brisés, il n’y avait plus de place à l’erreur… à moins que l’ennemi n’en fasse une encore plus grande.
- Avec un bastion pareil, c’est dommage que vos troupes soient restées des troupes d’attaque. le brun lance en direction de la jeune Reine qui les accueille Le Royaume tel qu’on le connaît aujourd’hui est extrêmement jeune, donc j’imagine qu’il peut s’estimer heureux ne serait-ce que d’avoir une armée à part entière. Mais peut-être faudra-t-il un jour profiter de la… de la… l’Architecte arrête sa phrase en cours, les sourcils froncés je ne trouve plus le mot…
- Malléabilité.la dessinatrice intervient
- Merci Alquandil, mais c’est le mot en Oliyan que je cherche.
- Dommage pour toi alors.
- Si les choses continuent comme ça, il va falloir que tu te décides à l’apprendre.
- Le comprendre me suffit. Que les autres peuples fassent un effort pour une fois et apprennent l’elfique.
- Jusqu’à nouvel ordre, l’elfique n’est malheureusement pas la langue commune.
- Question de temps.
Le visage habituellement grave de la femme Architecte se fend d’un sourire sans innocence, auquel son compagnon répond par une feinte gêne. Il finit cependant par reprendre contenance, pour terminer – enfin – ce qu’il disait à leur hôte.
- Peut-être faudra-t-il un jour penser à profiter de la capacité des humains à vite adapter leurs habitudes pour reconstruire une armée plus seyante.
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Dim 5 Avr 2020 - 12:12
Cela faisait bien un mois que les deux elfes étaient repartis avec nous d'Alëandir pour rentrer à Naelis. Vivre auprès d'eux était une sorte de bataille chaque jour puisque je ne devais être qu'une enfant ayant fait son Choix il y a peu à leurs yeux, qu'ils n'avaient aucunement l'habitude de la vie humaine et que mine de rien, même si des elfes vivaient déjà à Naelis... rencontrer de "vrais elfes d'Anaëh" - si seulement le terme de véritable elfe pouvait exister - était complètement autre chose. Les chocs culturels s'accumulaient très rapidement et juste ce fait me prenait beaucoup de temps en explications posées mais énervantes. Ust riait dans son coin et moi, au tout début, c'était limite si je ne m'arrachais pas les cheveux. Autant dire que j'évitais d'en rajouter une couche en montrant trop mes sentiments pour les deux elfes qui faisaient battre mon coeur...
Fort heureusement, le travail ne manquait pas et lorsque je le pouvais j'accompagnais les taledhels dans le royaume pour leur montrer les points stratégiques autres que la ville que nous pourrions utiliser en cas d'attaque eldéenne. Car si s'abriter derrière des murailles offrait des défenses fort appréciable, cela mettait dans un danger plus que certain la population et n'offrait pas vraiment de seconde chance en cas de défaite, surtout concernant une petite cité... encore plus aux yeux de personnes habituées à une forêt pouvant servir de barrière ainsi qu'à d'immense cités perdues au coeur de la forêt. Non là, le mieux serait de faire venir l'armée adverse sur un terrain autre que la ville et les champs cultivables, choisi, dont on aurait pu travailler le lieu pour accueillir les arrivants comme il se doit. Ruven avait un terrain avantageux dont la colline avait permis aux archers de faire croire à leur non-existence avant d'entrer en action et la forêt avait pu permettre à la cavalerie d'attendre que l'heure soit la bonne. Là il nous faudrait rencontrer l'ennemi à un lieu autre stratégique, l'empêchant d'adopter une stratégie de contournement - et encore plus d'encerclement, ayant de la forêt dans le meilleur des cas nous offrant l'avantage du terrain. Là, aujourd'hui, pendant que les deux elfes continuaient dessins et croquis je cherchais avec Malfer et Ehleria quelles zones cartographiées pourraient convenir, puisque la précédente ne m'enchantait pas vraiment.
Ehleria ? Notre fille se trouvait bien là, tout comme Aldarian d'ailleurs. Les deux enfants apprenaient en silence, chacun à leur manière. Madame la petite princesse au fort caractère devait rester à mes côtés avec les cartes pour apprendre la patience et l'écoute, tandis que le petit être fin qu'était son jumeau restait auprès de ceux qui ressemblaient un peu à ses grands-parents. A regarder, la situation était amusante... Ehleria ressemblait fortement à ses deux pères (Ust et Glenn), avec sa forte carrure pour une elfe de son âge et son impatience qu'elle avait beaucoup de mal à contenir face à ce qu'elle percevait comme de l'inactivité. Aldarian, lui, au contraire, s'était sagement assis près de la femme architecte de manière à pouvoir regarder ce qu'elle faisait après avoir timidement demandé en elfique s'il pouvait regarder. Depuis, il admirait les dessins et schémas dessinés de ses grands yeux ronds. Mais outre cela il se faisait complètement oublier des grands. Il n'aurait pas été dans cette pièce que cela serait revenu au même.
Je relevais la tête alors que notre attention se portait sur Trastorion qui prenait la parole en oliyan, certainement par égard pour les quelques humains présents dans cette salle. A savoir si c'était un minimum de respect pour ses hôtes, les Humains ou bien si c'était juste de la convenance, mais au moins faisait-il l'effort de discuter avec nous dans une langue que tout le monde comprenait ici malgré le fait que j'étais une elfe. Alquandil, elle... la légendaire fierté elfique se lisait bien en elle. Au point que nous - Ust et moi - en venions limite à penser qu'elle oubliait que nous comprenions parfaitement ses paroles... Nous attendions que les deux architectes terminent de s'envoyer des balles verbales pour répondre à Trastorion, d'une voix douce comme si la femme n'avait pas fait ses remarques.
"De leur adaptabilité, je suppose ?"
Je fis un sourire au taledhel avant de regarder Malfer qui fort heureusement n'avait rien compris à l'échange que les architectes venaient d'avoir. Il me fit un signe de tête tout en continuant à regarder ses pages de croquis, aussi je me rapprochais de l'elfe tout en lui répondant.
"Comme vous l'avez vous-même exprimé ce royaume est extrêmement jeune. Qui plus est, vu l'état dans lequel nous l'avons récupéré il y a dix ans nous pouvons effectivement nous estimer chanceux d'avoir une armée dépassant de loin la piétaille et le simple principe de ban de fiefs péninsulaires, ainsi que d'avoir une flotte maritime. Ces bases ne sont peut-être pas suffisantes face une attaque des Drows mais au moins elles sont présentes et auront leur importance dans ce qui va suivre."
Nous ne parlerons pas de ce qui a plongé Glenn dans le coma. Inutile. Je préférais penser à ce choix que nous avions fait de privilégier une armée tenant qualitativement la route plutôt que d'avoir encore plus de militaires mais incapables de défendre leur vie. Pareil pour la cavalerie, (très) peu nombreuse. Un regard pour mon interlocuteur, m'assurer qu'il avait bien compris mes propos, puis je posais mes yeux sur son travail ma foi très bien fait. S'il y avait besoin je reprendrai en elfique.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Dim 5 Avr 2020 - 20:28
- Ah adaptabilité, c’est le mot !
Un dernier regard pointu du Trastorion en direction de sa collègue, puis son attention était totalement renvoyée aux dires de la Reine. C’est que pour tout ce qu’auraient voulu croire l’Architecte lui-même, elle n’avait pas tort. Pour peu que les Sylvains aient étés à leur place au moment de conquérir la Cité – en imaginant un seul instant les armées elfiques mises au service d’une guerre de conquête – alors voilà qu’ils se seraient retrouvés bien embêtés. Certes, Trastorion fait plus confiance à ses pairs qu’aux Arïn pour permettre à un Royaume de prospérer, et plus confiance à ses pairs qu’aux Arïn pour faire l’effort de réfléchir à la manière optimale de gérer les nouvelles cartes en leurs mains. Ce qu’il était obligé d’accorder cependant, c’est qu’au vu du prix en vies des guerres de conquête, l’armée elfique, devant l’armée humaine, aurait eu bien plus de mal à se reconstituer, et il n’aurait même plus été question du temps à sortir les vétérans de leurs habitudes, mais de celui qu’il faudrait pour qu’une nouvelle génération de combattants s’ajoute à eux.
Quoique les prouesses martiales des elfes aient pu simplement mieux préserver leur armée là où les Hommes avaient perdu trop des leurs.
Sans prouesses martiales sur lesquelles compter, Naélis se verrait forcé de compter sur le nombre. De mobiliser des hommes et des femmes dont la vocation n’était pas de mettre en jeu leur vie au combat. Triste gâchis d’artisans et d’érudits, et pourtant gâchis nécessaire à la survie du collectif. Décidément, le brun ne comprendrait jamais le fonctionnement de la guerre chez les races mortelles. La blonde, plus détachée, portait en elle les mêmes craintes, sans y accorder la même importance. Moins idéaliste, moins prompte à s’indigner devant l’horreur, quand il fallait combattre l’horreur, elle était paradoxalement des deux celle s’était le plus faites aux stratégies humaines. Après tout, ne faudrait-il pas – si les elfes devaient intervenir – qu’ils sachent tirer parti des choses mortelles ?
- Assez parlé d’armée, quand est-ce qu’on va voir vos criminels ?Alquandil lance en direction de la jeune Reine sans détourParce que vu ce que j’ai pu voir, enfin, vu ce que je n’ai pas pu voir surtout, je suis prête à parier qu’ils connaissent mieux la Cité que vous. C’est leur Cité qu’il faut que je dessine. Pas la vôtre.
Les caches, les passages dérobés, les greniers perdus, les portes secrètes et autres réseaux d’égouts délabrés et de tunnels que les autorités découvraient beaucoup trop tard pour qu’ils soient toujours en activité, n’étais-ce pas ça l’Ithri’Vaan ? N’étais-ce pas ça la règle dans les territoires d’Est-Olienne ? Comment fallait-il qu’elle tente de présenter quoi que ce soit de correct en si peu de temps de travail, si on gardait loin d’elle toutes les informations intéressantes ?
Notre regard se planta dans celui de la femme aux longs cheveux blancs. Mais pourquoi voulait-elle voir des prisonniers, celle-là ? Pour voir "leur" cité et non la nôtre ? Parce que cette cité n'est pas celle de tout naelisien ? A moins qu'elle ne parle de... ah si... de ça. Nous réfrénions un sourire amusé pour ne laisser voir qu'un sérieux habituel. Elle n'était pas au courant... Bien sûr quasiment personne n'était au courant ! Qui pouvait bien penser que la reine ne dormait que très peu et qu'alors que son esprit se reposait un autre allait se balader dans la ville, même dans le bas quartier, et que cela durait depuis des lustres ? Bon, Letwyn avait fini par être au courant... mais sinon... non aller, on allait suivre son raisonnement, aller en ce sens, et voir où cela nous mènerait ! Qui sait, peut-être découvrirait-on de nouvelles choses...
*Comme la manière qu'utilise une elfe pour faire parler un humain. - Ust... - Ben quoi, on ne va quand même pas faire le boulot à sa place ?! ... D'accord, c'est celui de Letwyn. Ca me manque un peu cette histoire quand même... juste un petit à me mettre sous la dent... - Non. On va la laisser faire, ça l'obligera à parler le commun. Et je suis aussi curieuse que toi de la manière dont elle va s'y prendre. - Tu crois qu'elle lui tirera les oreilles ? - De... ?*
Je tournais la tête vers Malfer puis ma fille en cachant aux deux taledhels mon envie d'éclater de rire. Mais bien sûr oui, c'est pour ça qu'elfes et drows avaient les oreilles pointues, c'est parce qu'ils faisaient plein de bêtises gamins haha ! Ust'kor et ses réactions enfantines... Ehleria lui ressemblait tellement, mais tellement ! A savoir si elle finirait par avoir le même sadisme que lui. Bon allez, un peu de sérieux.
"Malfer, cela vous dirait-il un tour dans les geôles ? Madame Alquandil aimerait pouvoir discuter avec quelque personne habituée aux cachettes de la cité - notamment celles qui ne nous sont pas connues - pour étayer les plans qu'ils ont pu faire. A moins que vous ne préfériez continuer à regarder les cartes ? - Après les cartes je m'occuperai de mes hommes. Aussi je préfère vous laisser y aller sans moi. - Fort bien. Ehleria, viens. Aldarian, reste auprès du commandant, je reviendrai vite."
Vite, c'était une question de perception. Après le petit avait l'habitude et était patient, tant qu'il avait de quoi dessiner ou aiguiser sa curiosité il ne verrait pas le temps passer. Ehleria se dépêcha de venir auprès de moi. Ce serait la première fois qu'elle irait dans les geôles... cela l'intriguait. Sortant avec deux chevaliers de Naelis, nous descendons jusqu'à trouver le potentiel bonheur de l'elfe. Nos criminels, une fois arrêtés, se trouvaient dans la prison, tout simplement. Prison par laquelle on entrait via un escalier de pierre descendant sous la surface. Le geôlier nous accompagna, se demandant franchement pourquoi des elfes voulaient entrer dans cet endroit, puis désigna un gars enfermé dans une cellule. Un adulte à l'air renfrogné, aux muscles visibles et dont les yeux ne montraient aucune stupidité. Visiblement, il connaissait des réponses aux questions de la grande dame aux cheveux blancs. Dans ma douce langue natale je parlais aux architectes.
"Vous souhaitiez voir un criminel, en voici un, heri. Le moyen le plus facile de converser avec l'un d'eux est de venir ici, tout simplement. C'est vous qui avez des questions, je vous laisse faire."
Tout en nous mettant un peu en retrait, nous regardions à la fois les taledhels et Ehleria. Les trois n'avaient visiblement jamais vu de prison humaine, où des gens étaient enfermés ensemble au sein d'une même grande cellule pour certains, pour une minorité - les plus problématiques - seuls dans des plus petites. Cela sentait le renfermé, la saleté, la pisse quelque part... La dignité ne semblait pas trop être présente et pourtant j'insistais pour que les voyous en gardent une. Les vieilles traditions ont la vie dure dans ce milieu malheureusement, même après dix années de changement de régime. Au moins les salles de torture ne battaient plus leur plein... Ma petite fille ne savait pas vraiment où se mettre, attendant que les gens d'Anaëh fassent ce qu'ils voulaient faire en se rapprochant doucement de nous - comme si nous n'allions pas nous en rendre compte. Bien. Je me demandais ce qui allait se passer maintenant ; Ust avait hâte d'observer la suite.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Mar 7 Avr 2020 - 15:49
Elle s’était attendu à partir à la rencontre de criminels en liberté Alquandil. À partir en direction de la ville basse, où elle aurait pu alpaguer les passants, et remonter des pistes jusqu’à creuser son chemin au milieu d’une pègre toujours debout, active, et surtout, libre. Au lieu de cela, c’est en direction des geôles qu’ils étaient amenés, et bien que l’orgueil lui en refuse l’aveu, la femme Architecte s’en était retrouvée bien décontenancée. Les geôles… les geôles en Anaëh étaient le dernier endroit où l’on pouvait obtenir la moindre information sensée. Les geôles d’Anaëh étaient un repère de malades, de souffreteux, d’endeuillés et de fous, séparés du reste du monde car la douleur avait fini par prendre le meilleur sur leur Souffle, et que ceux-là, les Voilés ne pouvaient même pas leur faire assez confiance pour leur donner une place au sein des hospices de leurs temples. Mais elle aurait dû s’en douter. Les mortels étaient autrement. Les motivations des mortels n’étaient pas les mêmes. Les mortels portaient en eux la folie de l’Enfant. Ils désiraient fort, parce qu’ils ne choisissaient pas le jour de leur mort. Ils désiraient fort au point parfois de faire du mal.
Elle se garderait bien de le montrer, mais Alquandil était confuse, car face à un prisonnier mortel, privé de sa liberté, privé de tout ce que chérissent les mortels, quel pouvoir aurait-elle ? Que pourrait-elle lui offrir qui lui donne une raison de l’aider ? Que pourrait-elle lui proposer, avec le peu de pouvoir qu’elle avait en cette Cité, qui attise la convoitise de ceux qui ne recherchent que trop peu souvent plus qu’un bonheur éphémère, voué à périr dans les flammes en même temps que leur Souffle aura été dérobé au monde par une Déesse des eaux qui à eux – car Elenwë les a voulu trop inconstant – n’a rien promis ?
Trastorion, lui, ne feignait pas son assurance le moins du monde.
- Nous vous remercions, Heri Glinaina. il incline légèrement la tête pour appuyer son propos Mais je pense qu’il vaut mieux que je m’occupe de la suite.
Cette fois-ci, Alquandil ne put retenir une moue indignée. Elle n’osa pour autant pas piper mot. Elle ne connaissait que trop bien quelle était la verve de son compagnon, et n’avait ni le temps ni la patience de se lancer maintenant dans une quelconque joute verbale avec lui. Oh, elle n’avait pas à rougir le moins de monde face à lui, combien de fois les avait-elle remportées, ces joutes, mais maintenant n’était pas le moment. À l’instant il avait raison. Elle n’était pas la personne adéquante pour cette tâche. Du moins, pas pour en faire l’ouverture. Pour l’instant, elle ne pouvait qu’être la bannière à laquelle son camarade pourrait se raccrocher s’il s’égarait. La fierté qui lui manquerait si dans sa délicatesse, il commençait à perdre en témérité.
On n’est jamais écouté par les Arïn devant lesquels on s’écrase.
- Condamné de Naélis, le brun se tourne vers les barreaux, son regard sévère implorant la patience de son interlocuteur j’imagine qu’à l’instant, tu ne dois pas particulièrement porter qui que ce soit dans ton cœur. Encore moins la Reine de cette Cité ou quelques elfes sortis du fin fond de leur forêt. le poing de l’elfe se serre, et la main de sa camarade s’en approche, comme pour soulager une colère sous-jacente Mais à l’heure actuelle, ton aide pourrait être précieuse à ce Royaume.
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Mar 7 Avr 2020 - 19:43
S'attendait-elle à autre chose ? A un endroit confortable où le seul problème serait l'attente ? A ce qu'il n'y ait que des fous, des dépressifs ou autre ici ? Et que ces personnes soient soignées d'une manière ou d'une autre ? Non. Chez les Humains, les "criminels", ceux jouaient sur les caches sans faire partie du service d'espionnage du roi, marquis ou autre... du seigneur en place quoi, n'étaient pas les gentils excentriques du clergé d'Arcamenel. Peindre le visage des gens par plaisir, dessiner sur le sol, attacher des rubans soyeux à tous les volets... seuls les enfants, encore innocents, pouvaient s'amuser à le faire s'ils trouvaient le matériel pour. Chez les Humains, les adultes ne réagissaient pas de la même manière. Certains devenaient des criminels parce qu'ils n'avaient pas la chance ou l'opportunité de posséder leur propre argent et, en désespérance de cause, se mettaient à voler. A ceux-là, pas mal de seigneurs faisaient comprendre par la force et l'horreur que ce n'était pas à recommencer en leur coupant une main, montrant ainsi le méfait et le déshonneur de cette pauvre personne aux yeux de tous. A ceux-là, à tous ceux qui ne trouvent pas de quoi manger malgré les efforts faits en ce sens, nous essayons d'être plus doux et pédagogues ; mais les situations n'aident pas toujours, d'autant plus quand le pauvre être ne désire pas apprendre de son passé et ne fait que profiter de la main tendue, à tort. Pour les trois-quarts des autres... un criminel est un criminel. C'est celui qui a volé par envie, qui a assassiné par vengeance ou tout simplement parce que l'occasion se présentait, ou bien qui faisait partie d'un groupe officieux désirant imposer son pouvoir et sa vision des choses aux autres, généralement aux plus démunis et faibles. Sa fierté la pouce à essayer de cacher son incrédulité. Mais nous sommes deux dans un même corps à la remarquer, heri. Bienvenue hors d'Anaëh.
Un rire macabre résonna de la petite geôle, provenant du condamné. Le genre de petit rire qui met mal à l'aise, glace le sang... mais si l'énergumène musclé riait de ce petit rire malsain, le reste de son visage comme sa posture montrait du sérieux. La discussion entre les deux interlocuteurs risquait d'être ferme et demander de la ruse de leur part afin d'arriver à leurs fins. Nous restions en arrière, dos contre le mur, regardant discrètement de tous côtés l'agencement de cet étage. Mais nous ne disions pour le moment rien ; Ehleria comme les taldhels remonteraient certainement grandis de ce qui risquait d'être une mauvaise expérience.
"Y'a pas d'reine ici, l'oreille pointue. Pas chez moi en tout cas. Tout comme y'a pas de créatures faibles et trop fières pour leur bien chez moi. Mais disons qu'la garce soit reine. Disons qu'la putain idiote, la sorcière soit reine. Disons qu'elle et vous deux les pièces rapportées, ayez besoin de l'aide d'un gars comme moi. Les gars, vous entendez ?! Parait qu'la reine aurait besoin d'nous haha ! Des rires amusés et gras retentirent dans plusieurs geôles. - Vas-y le beau fantoche, raconte. Qu'est-ce qu'elle pense que le royaume aurait besoin de nous, elle qui souille le trône depuis la chute du roi ? Raconte, j'ai envie d'entendre. On a tous envie d'entendre, d'ailleurs."
Les rires reprirent. Sadisme, racisme... deux des raisons pour lesquelles ce gars devait faire partie de la pègre. Certains humains, idiots étaient-ils préféraient revoir des sombres en place leur permettant de faire leurs magouilles comme ils l'entendent plutôt qu'avoir une "ab-humaine" sur un trône qui à leur sens devrait leur revenir de droit. Dont ils rêvent. Je reste de marbre pour l'instant, Ust commence déjà à s'amuser en imaginant les représailles qui auront lieu plus ou moins tôt en fonction des paroles de l'autre connard. De toute manière, qu'aurait ce gars à gagner à donner des informations ? S'il insulte ouvertement la reine en face, c'est très certainement qu'une fin rapidement définitive lui est réservée - raison pour laquelle il serait logiquement seul dans sa cellule, ce qui est le cas. Ou bien juste pour nous pousser à nous montrer comme étant les monstres qu'ils veulent que nous soyons ; que l'elfe soit. A savoir... et à voir.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Mar 7 Avr 2020 - 22:53
Ni Trastorion ni Alquandil ne cillèrent un seul instant. Le premier parce qu’il s’était attendu à bien pire que de simples rires et moqueries. La seconde parce qu’elle était bien trop fière pour être atteinte en son égo par le poison que crachait une créature déshonorée même aux yeux des Arïn. Et elle doutait, la seconde, que son ami obtienne quoi que ce soit de ces victimes de la perdition. Lui par contre, n’était que plus conforté dans ses conviction. Il saurait quoi dire. Il en était certain.
- L’Elda s’est assis sur Sol’Dorn. l’Architecte laisse flotter les mots quelques secondes, prenant lui-même la mesure de ce que cela voulait dire Et Thaar, en digne putain, s’est soumise. un mensonge sans l’être, vision sensationnalisée d’un elfe pour qui tout d’Elda comme des Principautés était révulsant Vous le savez aussi bien que moi, l’Elda vit pour la guerre, et avec Sol’Dorn entre leurs mains et Thaar à leurs pieds, ils ont tout ce qui leur faut pour repartir en campagne. Sachant que de là où ils sont, ils ont deux choix :
• Soit ils viennent s’écraser contre les frondaisons d’Anaëh, et une fois de plus perdent des centaines des leurs, pour ne repartir qu’avec la satisfaction d’avoir fait – au grand maximum - à peine moitié moins de victimes dans nos rangs et par la même occasion grandement fragilisé leur assise sur Sol’Dorn et leur emprise sur Thaar ;
• Soit ils s’attaquent au minuscule Royaume voisin, réduisent en cendres une armée trop minuscule pour les arrêter, récupèrent leur ancienne hégémonie sur l’Ithri’Vaan, et s’offrent par la même occasion un tremplin de choix pour terminer d’enterrer les Principautés Vaanies, et ouvrir leurs opportunités en direction de la Péninsule.
Vu leurs récentes défaites au sein de la Prime-Œuvre et le terrain qu’ils ont gagné dernièrement en Ithri’Vaan, le choix est vite fait.
Feignant un geste réflexe, l’Architecte porte sa main au pommeau de l’épée à sa ceinture et baisse la tête. Puis plus décidé encore qu’il ne l’était auparavant, il la relève en direction du prisonnier.
- Des années, des mois ou des ennéades, combien de temps avant l’assaut fatidique, personne n’en sait rien pour l’instant. Ce qu’on sait, c’est que vous en savez probablement plus sur les recoins de cette Cité que ses constructeurs eux-mêmes. Et s’il on veut espérer pour Naélis qu’elle ne finisse pas à feu et à sang, et ses habitants réduits en esclavage pour ceux qui n’auront pas été massacrés – vous inclus – ce sont des informations qui peuvent nous être précieuses. les sourcils de l’Architecte finissent par se froncer Quitte à crever, il vaut mieux crever guerrier plutôt que vermine. il cligne des yeux, et son visage se radoucit Et quitte à vivre, autant ne pas vivre en traître quand on peut vivre en héros.
C’est que les humains aimaient leurs héros non ? Les mortels étaient-ils bornés au point de choisir leur orgueil devant l’opportunité d’une vie meilleure non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour tous les autres ?
Les mortels étaient-ils bornés au point de choisir leur orgueil devant l’opportunité même de vivre ?
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Mer 8 Avr 2020 - 16:02
Les dires de l'elfes furent suivis d'un long temps de silence. Le sourire du condamné s'effaça quelque peu alors qu'il jetait un regard sérieux aux autres cellules qu'il pouvait apercevoir entre ses barreaux. Puis il posa ses yeux marron sur ceux du beau parleur, comme s'il essayait de lire en lui. Sa voix parvint à ses visiteurs, à la fois emplie et dénuée de son amusement précédent.
"Quitte à crever, autant crever. De toute manière j'suis bien parti pour crever. Et les héros n'sont qu'ceux qui sont morts, vous savez. Y'a pas d'véritable héros vivant, même si certains font tout pour y ressembler."
A nouveau le silence régna entre eux un bon moment avant qu'il ne reprenne.
"Et vous me proposeriez quoi, contre ces infos ? - Salop ! - Traître ! Dis pas à ces démons ! - Vos gueules soudards ! J'fais c'que j'veux merde !"
Comme une atmosphère lourde se posant soudainement sur l'ensemble de l'étage, le silence s'abattit autour d'eux. Plus un bruit, plus une seule protestation. Juste quelques gouttes tombant à un rythme régulier, devant venir d'une fuite quelque part.
"Et donc, vous offririez quoi en échange ?"
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Mer 8 Avr 2020 - 20:50
Le profit. Le profit immédiat. Les Arïn étaient décidément incorrigibles. Mais soit. S’il fallait lui promettre quoi que ce soit en échange de ce service, alors ce qu’il désirait lui serait promis... ou bien Naélis se débrouillerait autrement. Après tout, des individus aux pratiques obscures à qui soutirer des informations, il y en avait aussi au-dehors. Et ceux-là, il était toujours temps de menacer de leur prendre leur liberté.
- Tu l’as dit toi-même : nous ne sommes que des pièces rapportées. Ça ce n’est pas à nous d’en décider.
La main d’Alquandil quitte le poignet de Trastorion, et le couple d’elfes s’écarte l’un de l’autre pour dévoiler la jeune Reine de Naélis et sa suite. Si elle était prête à lui accorder quoi que ce soit, d’une simple rédemption à la promesse d’un futur confort en tant que silencieux héros d’une guerre à venir, c’était à elle d’en décider. Comme c’était à elle de décider des conditions sous lesquelles elle était prête à passer un pacte avec un criminel d’un monde qu’elle connaissait sans conteste mieux que les deux militaires venus de l’intérieur des frondaisons de la Prime-Œuvre.
- Heri GlinainaAlquandil intervient enfinLa suite c’est vous la mieux placée pour en décider. C’est votre Royaume après tout. Pas le nôtre.
L’attention de la femme se détache du scélérat pour aller à la Reine. L’attention de l’homme reste accrochée aux pupilles du prisonnier. Alquandil veut savoir quelle sera la réaction de Glinaina. Trastorion veut savoir quelle sera la réaction de celui derrière les barreaux. L’un comme l’autre pour autant sont tout aussi tendus.
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Jeu 16 Avr 2020 - 21:13
*Bah tiens ! Voilà qui est étonnant... fichus elfes !*
Hé ! C'est eux qui voulaient parler avec un prisonnier, pas moi ! Et on faisait finalement le marchandage comme si cela avait été de notre initiative ? Logique. Trop honnête de leur part. Pas beau. Et cela alors que ce crétin, certainement un chef de meute, m'avait ouvertement insultée ? Enfin, nous. La reine, quoi. Nous avions envie de faire un signe aux taledhels d'inventer ce qu'ils voulaient mais, d'un autre côté, la situation était bien tentante... oh oui qu'elle était tentante ! Ils n'auraient pas ce qu'ils voudraient ; ils n'auraient pas non plus ce que lui voulait ; nous nous aurions notre fin mot dans cette histoire.
Jouer un rôle, un faciès, nous connait - surtout Ust'kor. Nous regardons celui qui parlait jusque là avec habileté ainsi que sa comparse avec un haussement de sourcils, notre fille visiblement aussi curieuse que mal à l'aise, le bougre. Puis nous nous approchons lentement des barreaux de la cellule et y posons nos coudes dessus, mains jointe désormais à l'intérieur de la geôle. L'air grave, nous regardons toujours l'ennemi avec le petit côté perplexe des gens de bonne famille se retrouvant à devoir s'abaisser au niveau de leur interlocuteur alors qu'ils n'en ont pas l'habitude.
"Disons que la garce, la putain ou encore la sorcière soit reine. Disons qu'elle ait besoin de l'aide de personnes habitant dans la cité qu'elle dirige, de personnes appartenant à ce qu'on appelle la Pègre. Pègre qui, la garce doit bien avouer, arrive à continuer d'exister malgré les petites traques régulières. Des personnes qui en savent bien plus qu'elle sur un certain quartier de la ville, et elle le suppose sur bien plus de lieux encore, aussi difficile lui est-il de l'avouer. La reine a besoin de personnes comme vous pour pouvoir contrer les Drows dans l'enceinte de la ville si jamais ils parvenaient à venir jusque là, pour connaître ces quelques chemins qui font la différence. Pas pour sa bouille de garce, non. Pas pour les riches qui ont de quoi se payer un navire pour Diantra. Ni pour les deux oreilles pointues qui s'en sortiront certainement très bien tout seuls dans la forêt. Non, elle fait cela pour tous ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir quitter ces terres et qui se feront torturer, massacrer ou réduire en esclavage si les Noirelfes gagnent la guerre. C'est triste à dire pour elle mais... elle a besoin de plus fin connaisseur qu'elle. De quelqu'un qui, malgré les différends avec son autorité, pense d'abord aux siens."
Un sourire en coin, presque triste. Simple et touchant, non ? A notre tour d'être beaux-parleurs. A y penser, parler ainsi de "la reine" nous évitait le problème de la première personne du pluriel s’immisçant dans une phrase... idée à garder sous le coude.
"Mais qu'aurait-elle, la souillon, à offrir en échange de cette aide si utile à la population de Naelis, à ceux que vous devez sûrement considérer comme étant les véritables souverains de la cité ? Qu'aurait-elle à vous offrir à vous, qui êtes malencontreusement tombé dans cette geôle ?"
Au fur et à mesure que nous parlions, les grondements venant d'autres cellules revenaient. Qui croirait cette reine même pas humaine ? Pas des racistes. Ah, l'extrémisme ! Cela pouvait pousser à avoir du bon mais quelque soit son type c'était toujours une belle merde.
"Vu les propos que vous avez tenus il y a de cela à peine quelques minutes, insultant cette... reine, je fis une moue dubitative, vous êtes de ces quelques prisonniers qui ont causé suffisamment de tort à son autorité pour que des gardes viennent à l'avenir vous poser des questions quelque peu poussées. Et plutôt que de livrer de quelconques informations à ces rustres, vous préféreriez mourir. Mourir si possible avec honneur et rapidité. Est-ce cela ?"
Au vu de son regard, nous avons vu juste. Nous nous redressons alors, soutenant dans un premier temps ce regard ne me rassurant aucunement. Puis, après un haussement d'épaules et un regard vers notre fille ainsi que nos invités sylvestres, nous commençons à faire les cent pas tout en observant cette prison qui ne me rappelait pas les meilleurs souvenirs de ma vie.
"Cette mort, si vous la désirez, je peux vous l'accorder. Comprenez qu'après les insultes que vous avez proférées ici-même à mon encontre je ne puis grandement faire plus vous concernant... bien dommage. Au moins nous ne vous forcerons pas à donner des informations qui ne concernent que la Pègre et non la guerre actuelle contre les Drows. Ou bien... je puis faire autre chose. Cette fois-ci pour votre groupe. En échange de ce service rendu et après vérification de la véracité des informations, en vue d'une collaboration contre un ennemi commun j'accepte de relâcher les prisonniers membres de la Pègre. De plus, dans le cas où cette collaboration se passerait au mieux, où nous déferions ensemble les Drows, j'accepterai de discuter avec votre chef ou l'un de ses représentants pour que vous ne soyez plus embêtés dans le quartier du Voile à la condition que tous, quels qu'ils soient, puissent accéder aux temples et en ressortir sans encombres."
Nous laissons un silence, pesant, de notre part. A chacun de parler ou non. De crier, d'insulter, ou de se taire. De cracher, pourquoi pas, nous n'en avions rien à faire. Notre attention était rivée sur l'humain au regard trop clair pour être honnête : choisirait-il la solution désirée, celle qui provoquerait une belle mort ou bien la solution qui ferait sortir ses copains de là mais le laisserait dans la même galère qu'avant notre arrivée ? Serait-il si honnête qu'il en a l'air ? Ou bien serait-il fourbe manipulateur ?
"Besoin de temps pour vous décider, peut-être ?"
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Jeu 16 Avr 2020 - 23:05
Cette sale petite bêcheuse…
Alquandil était fière. Peut-être un peu trop. Alquandil voulait bien comprendre à quel point cela pouvait insultant que d’être attaqué dans son égo par des personnes tout sauf en position de le faire. Naélis était un Royaume Humain avant toute chose. Une terre d’hommes maintenant dirigée par une elfe, une terre donc sur laquelle la jeune elfe ne pouvait pas se permettre une seule seconde de relâcher sa grippe… Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver un brin de dégoût pour les manières de Glinaina.
Trastorion restait de marbre. Le nez d’Alquandil par contre se retroussait un peu plus chaque fois qu’au lieu de se concentrer sur l’essentiel, la Reine elfe ramenait les choses à elle. Le front d’Alquandil se plissait un peu plus chaque fois qu’au lieu d’un encouragement à mieux faire, se déversaient des flots et des flots de menaces. La mâchoire d’Alquandil se serrait chaque fois que les paroles de la Reine elfe lui laissaient voir un peu plus de la réalité des choses.
Restait-il déjà si peu à cette Sylvaine des enseignements de sa jeunesse ?
À la fois fière et naïve, l’Architecte peine à se convaincre qu’elle est là la solution. Elle peine à se convaincre les Arïn – même eux – être déraisonnables au point de ne pouvoir être contraints au bien que par la menace de la mort. Elle peine à se convaincre les Arïn, aussi peu sages soient-ils, incapables d’accepter la promesse du bonheur dont ils cherchent tous à remplir leurs courtes vies, de quelque manière que ce soit. Et surtout… elle peine à imaginer, quand les rancunes portées par les siens sont d’un tout autre acabit, que l’on puisse refuser à une personne l’occasion de se prouver digne de pardon. Pas quand les choses qui lui étaient reprochées relevaient de son caractère et pas de sa nature.
- C’est votre Royaume, pas le nôtre, ça je l’entendsl’elfe brise le silencemais vous ne pensez pas qu’il y aurait mieux à faire après tout ça que de simplement tout reprendre « comme avant » ?le ton de l’elfe monte quelques peuCette guerre risque de coûter cher, et une fois qu’elle sera terminée, tout risque d’être à reconstruiresans parler plus fort, seulement peinant de plus en plus à cacher son agacement, elle continueAlors, au lieu de rendre ces gens-là à une vie de crime que vous seriez prête à « accepter sous conditions », vous ne pensez pas qu’il vaudrait mieux leur donner une place qui y serait préférable ?
- Alquandil… Naélis n’est pas Anaëh, tu ne peux pas t’attendre à ce que…
- Non !elle coupe la parole à son collègue sans hésitationMais je peux quand même m’attendre à ce que des humains – même des humains – soient capables de modérer leur égoïsme pour peu qu’on leur donne une place dans le Royaume qu’ils habitent, et qu’on accorde à cette place et aux gens qui l’occupent la moindre valeur. Non ?
- Naélis n’est pas Anaëh…le second Architecte reprendSe savoir utile et intégré nous suffit à nous. Pour les humains il en est souvent autrement.
- Et pourquoi ça ?le volume finit par monter, et elle abandonne le prisonnier et la reine pour se tourner vers son collègueTu vas me dire que les humains sont trop imbéciles pour se rendre compte que fonctionner en synergie est plus efficace ? Tu vas me dire qu’ils sont trop avares pour accepter de servir leur communauté au lieu d’eux-mêmes ? Et tu vas me dire qu’aucun d’entre eux ne serait prêt à faire un effort pour obtenir un mieux ? Même pas au moment où ils en auront le plus besoin ? De nous deux il me semblait que tu étais censé être le moins méprisant, mais peut-être que je me trompe là-dessus aussi ?
Un regard déçu en direction de son compagnon, une œillade assassine en direction de la reine, puis deux yeux sévères braqués sur le prisonnier. Alquandil inspire, puis soupire, et force son cerveau à un travail qu’elle n’aura jusque-là jamais pris la peine de faire.
- Merci à vous, on gagne la guerre. trop peu habituée, les consonances de la langue Oliyane lui sembleraient presque douloureuses à prononcer Naélis en sale état. Doit reconstruire. Le Royaume doit besoin de tout le monde. De vous aussi. Tout le monde est important de travail ensemble. Pourquoi retourner faire du crime à ce moment-là ? Les humains vraiment incapables de vouloir quelque chose de mieux pour tout le monde ?
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Sam 30 Mai 2020 - 22:30
Et voilà. Et ! Voilà ! Pourquoi fallait-il que les Anëdhels aient cette fichue tendance à se prendre pour les Grands de ce monde, à se montrer hautains et ne pas considérer les autres peuples pour ce qu'ils sont ? Ils se plaignent, haïssent les Daedhels mais en ce domaine ne sont guère mieux ! Une même conversation, trois réactions différentes. Et elle montrait à un raciste capable de se condamner lui-même à mort pour une cause qu'il est persuadé d'être la meilleure que sa gracieuse personne comprenait très bien l'oliyan. Merci Heri de montrer à plus qu'un potentiel ennemi une division. Un simple sourcil relevé, nous regardions les bras croisés celle qui peinait à comprendre que les Humains n'étaient pas des Elfes. Etrangement, Trastorion semblait avoir complètement conscience du problème ; c'en était dans le fond amusant. Les yeux posés sur la femme mais gardant l'humain dans leur champ de vision, nous nous reculions afin qu'elle puisse s'approcher de lui. Une fois qu'elle parla difficilement dans cette langue lui étant étrangère, ce fut au tour du prisonnier de se lever pour s'approcher jusqu'à la grille, ses longs bras musclés lui permettant d'attraper Alquandil si l'envie l'en prenait. Il posa sur elle un regard extrêmement pesant.
"Oh... douce Dame... Le Royaume doit se reconstruire, bien sûr. Il a besoin de personnes comme nous. Des gens intègres, capables de se battre pour cette ville dans laquelle ils ont grandi. De ne pas laisser l'envahisseur s'y installer. Vous comprenez hein, il parait qu'une partie de votre forêt a brûlé à cause des noirauds aux oreilles pointues. Les noirauds, on n'en veut pas ici. Mais vous n'êtes pas humaine non plus, vous n'êtes pas d'ici ; ce n'est pas votre cité. Il nous montra alors du doigt. Elle n'a rien à faire là, tout comme vous. Laissez-nous gérer "notre" royaume. A notre manière."
Ne rien dire, ne rien dire. Nous regardions toujours l'elfe, et j'espérais qu'elle ait compris que tous les naelisiens ne pensaient pas de la même manière. Que certains avaient leur conception de la liberté ou de ce qui devrait être. J'avais peine à croire qu'il démordrait de son combat contre les ab-humains et qu'il accepterait un temps soit peu de collaborer contre en envahisseur commun ; fallait-il qu'à ses yeux les Daedhels soient réellement des envahisseurs.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Lun 1 Juin 2020 - 20:15
- Je suis là pour aide. le sourcil gauche d’Alquandil se lève Une fois aide finie, je suis repartie. Cependant, elle est vos Reine. sans quitter le prisonnier des yeux, elle envoie sa paume en direction de Glinaina Elle est autant Naélisienne que toi, elle est autant aimer Naélis que toi et elle est autant d’effort pour Naélis que toi. Alors quand je suis repartie, toi fera avec ta reine, et j’espère pour eux que le reste de Naélis ne va pas devoir souffrir à cause de ce que toi feras.
Dans un grand soupire d’une lassitude extrême, Alquandil expie les tensions ayant pris possession de son visage. Trois clignement de paupières et elle était à nouveau impassible. Une inspiration, une expiration, et l’agacement qui l’avait pris semblait ne plus être. Le faciès de Trastorion, lui, était toujours flanqué d’un mélange d’incrédulité et d’ennui. L’intensité du regard du prisonnier, de même, se refusait à diminuer. C’est qu’il fallait peut-être que le plus mesuré des deux elfes intervienne.
- Ce qu’elle veut dire par là, c’est que justement, le Royaume de Naélis a besoin de vous en tant que personnes intègres. Soyons clairs. Ni elle, ni moi, ni aucun de nos congénères, ni même notre Roi ne convoite Naélis. Si nous sommes ici, c’est parce que nous avons des ennemis communs en les drows, et que voir Naélis tomber entre les mains d’Elda sans que les Puysards n’aient souffert d’assez de dégâts pour que l’on puisse au moins les chasser l’instant qui suit mettrait en danger notre foyer. Nous avons tout à gagner à vous voir gagner, et vous avez tout à gagner à nous laisser vous aider. Ni plus ni moins. les prunelles de l’architecte se font deux perçantes fentes Par contre, je vous entends, et je me permets d’insister sur la notion d’intégrité que vous avez-vous-mêmes amenée. Quoi qu’il arrive, si votre Royaume devait traverser cette guerre, il finirait affaibli. Et une fois affaibli, il ne pourrait l’être qu’encore plus devant une criminalité qui explose sans plus personne pour la contrôler, alors que dans le même temps, un Royaume affaibli est l’occasion parfaite pour tous et toutes d’œuvrer à sa reconstruction en bonne et dûe forme, pour tous et toutes de prouver qu’ils tiennent à cet endroit, et pour tous et toutes de se creuser une place en tant que citoyens bénéfiques à un lieu auquel ils tiennent. il cligne des yeux et reprend avec un visage plus affable Maintenant, je suis un elfe. Je ne suis pas le mieux placé pour décider de ce à quoi devra ressembler la Naélis reconstruite. Par contre, elfe ou pas, je reste persuadé qu’il n’est jamais de mauvais goût de rappeler que les actes parlent plus fort que les mots. Vous êtes persuadés que votre manière est la mieux. Soit. Prenez la bonne décision, et accepter de mettre de côté vos rancœurs pour sauver votre Royaume. Soyez ensuite ceux qui durant le reconstruction sauront se rendre indispensables à ses habitants. À ce moment-là une bonne reine n’aura d’autre choix que de reconnaître ses erreurs.
Trastorion jette un coup d’œil en direction de Glinaina, puis immédiatement son regard s’en retourne aux prisonniers.
- C’est une opportunité à saisir. Vous n’avez rien à y perdre.
Rien à y perdre si ce n’est une fierté mal placée. Une fierté que Trastorion lui-même avait dû mettre de côté pour prononcer ces mots, parce qu’il aurait tellement aimé en dire plus… Il aurait tellement aimé rappeler à ces Arïn que la terre sur laquelle ils marchaient n’était pas la leur, mais celle des descendants du Linoïn. Il aurait tellement aimé rappeler à ces Arïn que Naélis n’aurait jamais eu son histoire à conter si elle n’avait pas été si fortement marquée par l’héritage elfique.
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Mar 2 Juin 2020 - 14:48
Après toutes les belles paroles des deux elfes, l'humain finit par soupirer d'un air las avant de se retourner pour aller s'asseoir sur sa paillasse. Un silence de mort pesait dans la prison. Il s'installa et regarda autour comme s'il posait ses yeux sur ses compagnons de la pègre.
"Ce que vous voulez savoir, je vais vous le donner."
Ca râla aussitôt sec à côté. Il hurla aux autres de se calmer puis, une fois un semblant de calme revenu, il demanda si nous avions une carte avec nous. Nous laissions les deux architectes à leur victoire, nous posant bras croisés contre la grille. Notre intuition nous criait que quelque chose n'allait pas, comme si tous les prisonniers allaient d'un coup sortir en même temps de leurs geôles, armés. En cela nous faisions d'autant plus attention à Ehleria qui s'était avancée avec les architectes. Mais non. Leurs regards restaient pour certains fuyants, pour d'autres haineux. Nous écoutions donc ce que l'autre racontait, pensifs. Enfin pensive, pour être exacts, puisque Ust'Kor avait déjà sa propre idée sur la situation. Nous attendions donc que les anedhels ressortent de la case pour la fermer puis repartir. Et à l'humain d'avoir fait son choix, dans sa plus grande abnégation : tant pis pour lui, nous relâcherions ses collègues sous peu.
"Bien. Retournons au château maintenant. A moins que vous n'ayez une autre idée ?"
~~~~~~~~
De retour à la salle des cartes. Uniquement Alquandil, Trastorion, Ehleria et nous - Glinaina, physiquement parlant. Nous demandions aux deux elfes, désormais que nous étions dans un lieu calme et absent de dangers, de déplier leur carte pour que nous puissions mettre au propre les informations que nous venions de récolter. Trastorion nous semblait plus détendu mais j'avais comme l'impression qu'Alquandil m'en voulait. De quoi, de lui avoir montré une vérité du terrain ? Bonne question. Ust s'en fichant royalement, je me retrouvais seule avec cette question en tête. Une fois les explications finies, je laissais un instant de silence avant de reprendre la parole d'un ton plus froid que je ne l'avais pensé, en elfique.
"Et que pensez-vous de toutes ces informations ?"
D'un simple regard à Ehleria, je lui intimais de se taire. Pour le coup, c'était l'avis des deux elfes qui était intéressant. Notre fille aurait son lot de questions plus tard.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Sam 6 Juin 2020 - 18:23
La dynamique entre les deux architectes s’était comme inversée. Des deux elfes c’était maintenant Alquandil la plus sereine, satisfaite qu’elle était d’avoir enfin obtenu de son compagnon qu’il finisse par lui donner raison ; et Trastorion le plus… pas tendu non, ce n’était pas dans son tempérament. Fatigué plutôt. Fatigué de la gymnastique intellectuelle qu’étaient les conversations avec des êtres au système de valeur aussi éloigné du sien. C’est que sa compagne avec sa franchise toute brute ne réalisait même pas les maux de têtes qu’elle s’évitait. Ou alors elle le savait. Et c’était pour ça qu’elle les lui laissait.
- Précieuses.c’est Alquandil, penchée sur la carte, les yeux plissés, la première à répondreVu la forme que prendrait inévitablement une guerre contre les drows, elles pourraient sauver un nombre incalculable de vies.
Trastorion acquiesce, l’air pensif, les yeux glissant un bout à l’autre de la carte, et les doigts glissant à travers les chemins tracés.
-Là.le doigt de Trastorion s’arrête sur quelques passages dérobés et routes par les toitsSi les Eldéens en arrivent à assiéger la Cité, il faudra absolument faire en sorte de garder le contrôle sur ces routes.
- Et sécuriser le port par la même occasion.Alquandil intervientLes Eldéens ne vous suivront jamais sur l’eau. C’est le meilleur espoir s’il faut battre en retraite.
- Par chance, vous avez les mages de la tour ombreuse.Trastorion reprend, un effrayant sourire aux lèvresDonc tant que les routes ne sont pas complètement détruites, elles ne devraient pas être particulièrement difficile à rallier. À condition que les ombromanciens accordent leur soutien, et qu’on de faillisse pas à leur protection.
- Par contre...Alquandil intervient, ses yeux se dirigeant vers Glinaina d’un air presque accusateurL’armée de Naélis ne brille pas par le nombre,conséquence de la manière dont s’est bâti le Royaumeet l’Anaëh ne peut pas se permettre de trop affaiblir la garde de ses frontièresni d’envoyer de trop nombreux elfes risquer leur vie hors des frondaisons quand il faut des siècles pour former un soldatalors le moment venu, il faudra que vous soyez prête à prendre des risques et à beaucoup sacrifier.
- Certains citoyens devront être prêts à prendre les armes pour assister votre armée.
- Et il faut que vous soyez prête à libérer vos prisonniers.
- Même si nous avons les informations, ces passages restent leur terrain, ils pourraient se prouver être des outils extrêmement précieux s’il on veut vraiment s’en sortir.
- Mais quoi qu’il arrive, tout ça vous donne une carte très puissante à jouer en cas d’invasion. Vous auriez définitivement vos chances.
Il faudrait juste espérer que le temps soit de votre côté. Naélis ne peut pas se permettre d’être prise de court.
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Dim 7 Juin 2020 - 10:45
Nous les laissions parler, caressant de leurs doigts la carte et imaginant déjà comment sauver tant de vies à partir de ces cruciales informations. Nous ne disions rien. Je ne disais rien. Du moins au début. Nous nous approchions vraiment des deux anedhels pour pouvoir regarder par-dessus leurs épaules, avoir le même angle de vue qu'eux. Suite à la seconde remarque d'Alquandil, nous nous déplacions de quelques pas, regardant encore la carte avant de poser nos yeux azur sur leurs corps fins.
"Cela fera effectivement une puissante carte à jouer en cas d'invasion. Vous aviez raison, la connaissance des rues d'une cité est une aide non négligeable."
Je laissais la dame au coeur tout aussi lourd que son égo prendre plaisir au fait d'avoir raison. Certainement qu'elle désirait ardemment nous le faire sentir, avec son assurance tout à fait elfique...
"Cependant... Nous faisions planer un court silence. - La petite rue des tamis est pour l'heure impraticable ; le passage sous la maison au sud-est de ce quartier est en réalité truffé de pièges, ceux qui vivent au-dessus ne savent pas si cela se ferait ressentir chez eux si ne serait-ce que l'un de ces pièges se retrouvait enclenché ; un passage secret a été découvert dans un sous-sol du temple d'Arcam lors de sa reconstruction il y a quelques années, vous pourrez aussi le rajouter à votre liste. Il mène à la bibliothèque ainsi qu'à la tour ombreuse. Nous laissions nos hôtes comprendre ce qu'ils voulaient des informations que nous leur apportions-là. - Le problème dans ce genre de situation est que nous ne pouvons être pleinement sereins quant aux informations données. Imaginez que vous interrogiez un drow, pour faire simple. Avec les Humains, si celui à qui vous demandez de l'aide se montre en ennemi une seule fois, soit la chance veut que finalement il soit vraiment de votre côté soit il tentera de vous manipuler voire de vous détruire. Avant d'établir quelque stratégie défensive que ce soit il faudra absolument tout vérifier : une erreur, un oubli et cela peut entraîner la mort de ceux que vous souhaitez protéger. Et si je compte bien que la bataille contre les Drows aie lieu en-dehors de la ville, à un endroit où nous pourrons utiliser le terrain à notre avantage et ce quitte à en modifier une partie, ou le piéger si vous préférez, nous ne pouvons nous permettre la moindre faille au sein de la cité... Il serait même intéressant d'arriver à faire croire aux Drows que nous nous attendons à les recevoir à Naelis-même."
Avions-nous été assez clairs ? Il allait falloir vérifier les informations données, d'autant plus que celles que nous avions déjà récupérées - par le biais d'espions ou par nous-mêmes... - n'étaient pas toutes en adéquation avec les propos du prisonnier. Étonnamment nous n'étions donc pas les plus confiants du monde, surtout moi.
"Les prisonniers seront relâchés. ... J'ai donné ma parole, je la tiendrai. Et il faudra que tous ceux qui peuvent aident à protéger la cité et ses habitants. Par contre, que le port soit un échappatoire sûr je n'irais pas jusque là : l'ennemi détient désormais Sol'dorn et pourrait s'allier d'une manière ou d'une autre avec Thaar. A partir de là il y a moyen qu'ils aient une flotte, même si moindre que celle de Naelis, suffisante pour empêcher une évacuation. Nous avons la Tour ombreuse et le Firmament de notre côté... si vraiment nos espions rapportent que les Drows prévoient bien de nous encercler par terre et par mer il faudra prévoir un passage secret jusqu'à l'Aduram. Et voir où les habitants pourront être en sécurité."
Ust'kor pensait bien moins à cela que moi, lui désirant ardemment se battre. J'avais peur pour ceux sur qui je veillais, tout aussi peur que pour mes propres enfants, pour tout dire. Cette guerre, malgré le fait qu'il risquerait d'y avoir de nombreux sacrifices à faire, devrait avant tout permettre aux Naelisiens de rester en vie... et aux Anedhels d'empêcher que les Daedhels s'emparent de l'Anaëh. Dans mes pensées, nous nous approchions des cartes de terrain du royaume qui avaient été soigneusement rangées en attendant de mieux servir. Tout en reprenant la parole, nous retrouvions celles qui nous intéressaient pour une bataille en-dehors des murs.
"Voudrez-vous vérifier par vous-même les informations reçues, ou bien autre chose ?"
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Délégation elfique | Les Architectes [PV Glinaina] Dim 7 Juin 2020 - 17:39
Alquandil se passe de commentaire, déjà trop occupée à reprendre le traitement des informations d’ores et déjà disponibles. Trastorion, lui, ne l’entend pas de cette oreille. Si cette alliance devait fonctionner, ce genre d’échanges ne pouvait définitivement pas perdurer. Trop de temps y serait perdu.
- Un tour de terrain n’est jamais de tropson front se plisse d’anxiétémais nous ne devrions pas nous sentir dans l’obligation de le faire.les molaires de l’elfe mâle lui pincent les joues, et ses yeux se lèvent au ciel à la recherche des bons motsLe temps qui nous est disponibles est incertain, alors il nous faut savoir que nous pouvons au moins compter sur votre parole, Glinaina.
Alquandil sourit, souffle du nez, et termine de tracer quelques traits, avant de poser le crayon et de se retourner vers son compagnon, sourire défait au visage. Ses doigts viennent chercher les épaules de Trastorion, et son menton vient se creuser une place dans le cou de l’elfe mâle. Là aura été la toute première marque d’affection qu’ils échangèrent en public à Naélis.
- Ce que Trastorion essaie de direle regard d’Alquandil se refait – définitivement cette fois – accusateur c’est que nous n’avons pas le temps de nous faire faire la leçon. Le temps presse, et nous savons tous les trois que vous êtes loin d’être étrangère aux secrets de la pègre de chez vous.l’un de ses sourcils se lèveAlors lorsque vous validez des informations, en toute confiance, nous les considérons comme valides jusqu’à preuve du contraire, et commençons à planifier autour.elle se retire du contact de son compagnon pour retourner à la carteJouer à ce genre de petits jeux ne nous fait pas seulement perdre du temps. Ça nous force à nous poser la question de si nous pouvons vous faire confiance ou pas.son visage se détendEt en tant qu’alliés, on n’a pas envie que la réponse soit « oui ». On aimerait simplement ne pas avoir à se la poser.
Trastorion baisse les yeux un instant, presque honteux, et puis sa tête se penche, ses yeux remontent vers ceux d’Alquandil, à la fois la remerciant et lui en voulant d’avoir ainsi parlé. Ses paupières se ferment, il se recentre, et lorsque ses lèvres se séparent à nouveau, c’est pour en revenir à la discussion originale.
- L’Aduram est beaucoup trop loin. Tenter de la rallier alors que nous sommes en situation de défaite serait de l’ordre de l’impossible. Et en plus, il faudrait espérer qu’après avoir échappé aux drows, la forêt elle-même ne se décide pas à nous mettre en difficulté…l’elfe pince les lèvresLes Eldéens n’ont pas de flotte et n’ont aucune idée de comment opérer une bataille navale, ou même simplement de comment diriger des navires.et c’était là l’une des – rares, même si cela est bien douloureux à avouer – faiblesses de leur arméeEt j’imagine que nous avons tous entendu les histoires des rares fois où ils s’y sont tentés.de véritables désastresQuant à Thaar, jamais elle n’offrira de soutien direct au Puy dans l’attaque de Naélis. Elle aurait trop à y perdre. Si jamais l’Elda venait à contrôler les routes côtières via Naélis, et les routes de l’Olienne via Sol’Dorn, Thaar se retrouverait complètement étouffée. J’ose parier que le jour où les drows tenteront leur prochaine avancée militaire, les Principautés se saisiront de l’occasion pour les laisser s’affaiblir, et regagner un peu de leur contrôle.
- Pour ce qu’il s’agit de diriger la bataille ailleurs que dans la Cité par contre, je crains fort que nous n’ayons pas le choix.les yeux d’Alquandil se perdent vers le lointain, comme à la recherche des visages d’habitantsSans l’avantage du nombre pour exercer ce genre de pression, surtout quand l’armée Eldéenne est plus que capable d’opérer correctement dans les espaces ouverts, livrer bataille à l’extérieur est un trop gros risque.elle plisse les yeux en direction de la carteLa Cité par contre, en plus d’être le premier point d’intérêt pour l’ennemi regorge de goulots d’étranglement idéaux pour mitiger ces désavantages.
- Effectivement, vous avez raison. Il faut trouver un endroit où les habitants seront en sécurité. Peut-être le château et le phare ?
- Trastorion, pour ce qui est du plan de bataille, la Reine marque un point par contre.elle se tourne vers les nouvelles cartes amenées sous ses yeuxLa Cité de Naélis est l’endroit idéal pour mettre les chances de notre côté s’il on veut gagner cette guerre, et provoquer assez de pertes chez les Eldéens pour qu’ils y repensent à deux fois avant de tenter à nouveau une avancée vers Naélis.ses sourcils se froncent, alors qu’elle observe l’agencement des villages de campagne et les routes qui les relientPour autant, les combats qui seront menés à l’extérieur risquent d’être tout aussi importants. Avec l’aide du Firmament, il devrait y avoir possibilité de piéger ce qui devrait être la route préférentielle d’une campagne Eldéenne au sein du Royaume de Naélis.elle déglutitTout du long, en profitant de lieux d’intérêts, nous pourrions lancer des escarmouches pour les affaiblir, et épuiser leur patience, mais par contre…le cœur d’Alquandil se fait lourd au moment de prononcer ces motsPour que ça marche, il faudrait accepter que toutes ces escarmouches soient des défaites.elle se pince les lèvres des incisives, trop consciente des vies en jeuAffaiblir les troupes Eldéennes petit à petit, mais exciter leur moral en leur accordant assez de victoires pour qu’arrivés aux portes de Naélis ils pèchent par orgueil et se permettent plus de laxisme.
Et là, le goulot d’étranglement se refermerait autour du cou du Puy. Et avec un peu de chance, le monde pourrait profiter de quelques décennies de relative paix.
- Il nous faut pouvoir vous faire pleinement et entièrement confiance, à vous, à vos espions et à vos contacts. Alquandil et moi serons plus utiles à compiler les données que vous continuez à nous ramener et à édifier des ersatz de stratégies à vous proposer.
- Ça, et je crois qu’il vaut mieux pour nous que les Naélisiens ne nous voient pas mettre physiquement le nez dans leurs secrets. Pas pour l’instant en tout cas.