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| Dans le chas de l'Aiguille [Cassio / Ophé] | |
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Cassiopée Meldyrin Sang-mêlé
Nombre de messages : 230 Âge : 33 Date d'inscription : 27/10/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 150 ans Taille : 1m70 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Dans le chas de l'Aiguille [Cassio / Ophé] Ven 15 Mai 2020 - 8:45 | |
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6ème jour de la seconde ennéade de Vérimios, an 17/XI
Le manoir de Jolimont était l’un des vieux restes du pouvoir péninsulaire sur l’Ithri’Vaan. Construit durant les belles années du pouvoir des Clary, ce manoir avait appartenu à l’une des nombreuses familles péninsulaires installées dans la région. Perdu au milieu de la forêt, sur une bien belle colline en retrait du littoral, cet édifice n’avait, contrairement aux autres biens des vieilles familles péninsulaires expatriées, pas subi les outrages du temps. La raison en était simple : la cité d’Ys en avait fait un petit domaine dans lequel les Treize tenaient parfois – mais très rarement – conseil. La bâtisse, immense, n’était pas tombée en ruines et servait surtout à établir des rencontres entre, Ys et Ashaï au calme.
La demeure était assez grande pour pouvoir y accueillir de belles délégations sans que l’on ne s’y sente trop à l’étroit. Les pontes des deux cités disposaient des clefs et pouvaient utiliser librement les locaux pour pouvoir y tenir séance. Elle servait aussi de terrain neutre entre les territoires des deux cités, se tenant pile poil aux frontières d’Ys et d’Ashaï.
Cassiopée avait établi ses quartiers dans l’aile nord du manoir, proche des grands jardins et surtout de la bibliothèque du manoir. Les serviteurs, peu nombreux en cette saison, s’étaient affairés à mettre le manoir à bonne température grâce aux nombreuses cheminées. Les Vaanis n’étaient pas familiers avec les cheminées à l’intérieur des logements, les hivers étant généralement doux et ne nécessitant que peu de chauffage. Mais les familles péninsulaires installées du la côte avaient gardé de bonnes vieilles habitudes de leur contrée natale qui aujourd’hui se révélaient particulièrement utiles maintenant que l’hiver avait frappé le sud de l’Estrevent.
Depuis le tragique évènement des Semailles de Sang, les relations qui unissaient Ashaï et Ys étaient tendues. Les Treize n’avaient pas pardonné au Grand-Pensionnaire d’avoir joué double-jeu lors de la révolution de palais au Joyau. En effet, cet homme était visiblement au courant du plan des Jardiniers et au lieu d’en avertir ses pairs pour désamorcer la situation, avait attendu patiemment que les Jardiniers fassent un faux-pas. C’était un acte totalement irresponsable, qui mettait les principautés toutes entières en porte-à-faux avec les Eldéens. Comme si les cités-Etats avaient besoin de se faire plus d’ennemis par les temps qui courent.
Néanmoins, l’action de l’actuel Grand-Pensionnaire n’avait visiblement pas fait l’unanimité au sein de la cité d’Ashaï et les marchands d’Ys avaient rapporté à la Huitième et au Premier qu’il était probable que le Grand-Pensionnaire actuel ne fasse pas long feu. C’était l’occasion rêvée pour la cité jumelle d’avancer ses propres pions et de veiller à ce qu’Ashaï reste une partenaire de confiance et non un danger pour les cités de l’Ithri’Vaan. Et pour cela, quoi de mieux que de sponsoriser un nouveau prétendant à la direction de la cité ?
Huit et Un avaient proposé d’investir dans l’Aiguille Dorée, leur partenaire commercial de longue date. Travaillant avec la compagnie de l’Aiguille Dorée depuis des années, Un et Huit avaient commencé à se rapprocher de la nouvelle dirigeante de la compagnie, espérant que le récent changement de propriétaire n’affecte pas les bonnes relations des Deux Fuseaux et des Pelletiers de l’Olyia avec l’Aiguille Dorée, qui restait une entreprise partenaire extrêmement puissante et étendue dans le domaine des fourrures, des cuirs, des tissus et des toiles. De son côté, la Compagnie Olyiane dépendant beaucoup du commerce des voiles d’Ashaï pour ses propres travaux d’armateurs, Cassiopée n’avait rien trouvé à y redire … Mais il fallait qu’elle rencontre d’elle-même cette prétendante pour se faire une idée de son potentiel. L’objectif de cette rencontre était simple : tester le potentiel de cette nouvelle prétendante au Grand Pensionnat d’Ashaï et s’assurer qu’Ys puisse ressortir grandie de cette transaction et que les investissements que la cité portuaire réaliserait, porteraient leurs fruits à terme.
Le Premier était retenu à Sélynonte, aussi, Cassiopée n’était accompagnée que de La Valériane. Huit, sa suite et ses quelques gardes s’étaient installés dans l’aile ouest du manoir et elle passait le plus clair de son temps à travailler dans les salles d’études. Le manoir était correctement défendu ainsi et personne ne viendrait les importuner au milieu de ces collines boisées et enneigées. Du moins, c’est ce que les demoiselles d’Ys croyaient en cette froide journée de Verimios.
Les nuages s’étaient amoncelés autour du manoir. Il allait bientôt neiger. Assise à son bureau, la demoiselle de la Compagnie Olyane était en train de viser les documents devant partir pour la teinturerie de Méthylène et l’orphelinat de dame Solange d’Escault. La Protectrice d'Ys avait revêtu pour l'occasion une longue robe jupe colorée avec le bleu qu'elle faisait produire à Méthylène, surmontée d'un léger drapé de soie-araignée noir rehaussé de fils d'or. La jupe était serrée au niveau de la taille, laissant apparaître au-dessus une chemise de soie blanche serrée au niveau des avant-bras, mais bouffante au niveau des bras. L'ensemble se terminait par un ruban bleu orné d'une perle noire autour du col. Pour se prévenir du froid, elle portait des collants noir épais et bottines de cuir noir à talons.
Cassiopée attrapa un croissant sur l’un des plateaux d’argent disposé sur la table et croqua goulument dedans. Rien de tel qu’un bon petit déjeuner tout en travaillant. La Huitième devait la rejoindre en fin de matinée dans son bureau pour travailler sur l’extension du commerce vers l’est, aussi n’était-elle pas pressée. Quelques flocons de neige commençaient à s’égrainer au-dehors. Elle espérait que la nouvelle dirigeant de la Compagnie de l’Aiguille Dorée ne tarderait pas. C’était peut-être le matin, mais s’il se mettait franchement à neiger, les routes deviendraient compliquées à pratiquer.
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| | | Ophelia Aiguille Dorée
Humain
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| Sujet: Re: Dans le chas de l'Aiguille [Cassio / Ophé] Ven 15 Mai 2020 - 10:28 | |
| Ophelia éternua de surprise lorsqu'un flocon de neige effleura son nez et s'y déposa doucement. Lorgnant sur l'intrus, elle essaya de bouger ses narines d'un côté puis de l'autre, en vain. Au contraire, un second souffle la plia en deux, arrachant un ricanement du capitaine de ses gardes. Se redressant, la dame foudroya du regard son homme qui arbora un sourire fier. Lourd et trapu, Ylas était un de ses sang-mêlés au père drow et à la mère humaine. Il portait beau, malgré un regard étrange, et ses longs cheveux blancs lui donnaient un cachet certain. Avec une douzaine de compagnons, ils étaient la garde personnelle de la maîtresse de la Compagnie de l'Aiguille Dorée depuis son accession à sa tête. Lettré et, étrangement, honorable, l'homme acceptait volontiers de servir Ophelia. Au cours des ans, une amitié certaine s'était formée entre eux.
Tandis que les chevaux avançaient lentement sous les chutes de neige, elle ne put s'empêcher de repenser à leur rencontre. Anciennement mercenaire à Ys, sans emploi depuis les violences qui avait vu la déchéance de se prétendue duchesse, il cherchait un emploi stable, bien payé. Ophelia n'avait pas hésiter mais avait cependant tiqué lorsqu'il posa ses conditions sur la table. Il était un garde du corps, un commandant d'hommes expérimentés mais certainement pas un assassin ou un gros bras. Il ne prendrait part à aucune action de malversion pour le compte de sa maîtresse, bien qu'il jura fermer les yeux sur ces dits événements malheureux. Agréablement surprise, Ophelia n'avait pu qu'accepter. Et maintenant qu'elle s'avançait en territoire Yssois, elle était bien contente d'être protégée.
Certes, Ophelia ne pouvait pas se dire en terre ennemie. Au contraire, les nombreux artisans et élites de la ville voisine étaient des clients voir des partenaires de longue date. Mais les circonstances de la rencontre lui semblaient bien mystérieuse. Aussi bien officielle dans les formes qu'officieuse de facto. De plus, la sensation d'avoir été convoquée laissait un goût de cendre dans la bouche d'Ophelia tandis qu'elle observait autour d'elle. Le lieu était loin d'être désagréable avec ses bosquets d'arbres et ses bucoliques vallons entre deux crêtes de faible altitude. La neige apportait un peu de fantaisie dans cette nature appauvrie par l'hiver et rendait d'autant plus agréable la vision. Frigorifiée, la dame de la Compagnie de l'Aiguille Dorée resserra son épaisse fourrure de loup blanc autour d'elle. Sa mignon minois sous le couvert de son épaisse capuche, elle leva les yeux lorsque Nathanaëlle étouffa un cris de surprise admirative. Effectivement, sa pupille venait de poser ses yeux sur leur destination.
Dans la lumière de la dixième heure, le manoir de Jolimont était resplendissant et presque romantique. Des tourbillons de flocons de neige caressaient ses hautes tours tandis qu'ils égrenaient tendrement les parterres des jardins à la toute dernière mode péninsulaire. La suite d'Ophelia, comprenant douze gardes et huit clercs en plus de son capitaine et sa pupille, ne tarda guère à pénétrer dans la cour du manoir où quelques palefreniers ne tardèrent à s'occuper de leurs chevaux. Laissant Soie aux mains compétentes d'un homme, Ophelia se tourna vers un serviteur qui semblait être le chef des domestiques. Elle lui sourit poliment et il l'invita à rentrer au couvert de la bâtisse. Ils furent introduit dans un vaste hall d'entrée, lumineux et garnis de magnifiques tapisseries. Alors qu'elle retirait sa lourde pelisse et la tendait à un homme, elle se tourna vers le chef des domestiques et lui donna quelques instructions.
Veuillez nourrir mes hommes, nous avons quitté Selmar à la sixième heure ce matin, ils doivent être épuisés. Du bouillon serait préférable au vin chaud. Ylas choisit trois hommes pour m'accompagner, tu seras à mes côtés. Nathanaëlle, approches toi je ne te mangerai, choisis deux scribes.
Tandis que les instructions étaient données, Ophelia s'approcha d'un grand miroir. Elle ne savait pas qui elle rencontrerait, bien que la lettre qu'elle avait reçue fut signée par Un et Huit, deux de ses partenaires commerciaux les plus importants à Ys. Tandis qu'elle redressait ses cheveux en un strict chignon, Ophelia jeta un coup d'oeil à sa tenue. Dans l'optique de connaître les volontés d'Ys, bien qu'elle eût sa petite idée derrière la tête, elle avait revêtu une belle robe d'un rouge andrinople bien marqué. Une fourrure noire venait décorer son décolleté décent tandis que des brodures dorées venaient s'étalaient en délicates arabesques sur le tissu. L'Aiguille Dorée pendait comme de juste à sa ceinture de cuir tandis q'une plume de grand-hibou était glissée à sa boucle. La chevalière de son grand-père brillait à sa main gauche. Seul un collier en or, décoré d'une émeraude, habillait son visage. En d'autres termes, elle était prête. |
| | | Cassiopée Meldyrin Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Dans le chas de l'Aiguille [Cassio / Ophé] Ven 15 Mai 2020 - 22:07 | |
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Iris Servettini – aussi surnommée la Huitième – fut la première à accueillir sa partenaire commerciale. Vêtue d’une belle robe vert sombre réhaussée de lin clair, la patronne des pelletiers d’Ys était ce que l’on pourrait appeler, une belle jeune femme. Bonne commerçante et meneuse d’hommes, elle s’était taillée un nom dans les grandes guildes d’Ys au travers de la famille Servettini, une vieille famille locale disposant de nombreux contacts sur la Côte Brûlée. Descendante de pelletiers et de fourreurs, Iris avait longtemps été la partenaire mineure de la Compagnie de l’Aiguille Dorée, bien plus puissante. Il convenait de dire que les Pelletiers de l’Olyia étaient depuis longtemps des alliés de la Compagnie de l’Aiguille Dorée, leur fournissant une des fourrures et des cuirs de bonne qualité. La famille Servettini comptait parmi les bourgeois les plus influents d’Ys et disposait depuis des générations d’un ancrage dans l’Agora, si bien que leur ascension chez les Treize n’avait constitué aucun remous. Avec ses frères et sœurs, Iris avait participé au soulèvement d’Ys il y a quelques années. Elle avait malheureusement perdu un frère lors des affrontements et même si sa guilde était désormais au conseil des Treize, elle s’était toujours demandée si ce n’était pas une bien maigre compensation.
Toujours est-il qu’elle était désormais au sommet de la chaine alimentaire de cette ville et si elle était une marchande compétente, elle n’égalait certainement pas les pontes de l’Aiguillde Dorée en termes d’empire commercial. Cela ne la dérangeait pas particulièrement : Ashaï avait besoin d’Ys autant qu’Ys d’Ashai. Il n’y avait aucun intérêt à rompre cet équilibre, d’autant qu’une partie de la famille Servettini était d’Ashaï. La Huitième n’avait pas les dents qui rayaient le parquet, contrairement au Premier. Si elle savait se montrer impitoyable dans les affaires, la vie lui avait appris la modération, chose que le demi-drow des Deux Fuseaux n’avait jamais fait entrer dans son vocabulaire.
Toutefois, elle avait partagé avec la Treizième ses inquiétudes quant au revirement d’attitude du Grand-Pensionnaire et sa participation à la contre-offensive des Semailles. Celui-ci avait visiblement de biens sombres ambitions, qui le plaçait directement dans la catégorie des gens dangereux pour sa cité et pour l’Ithri’Vaan. Et Iris ne pouvait pas se permettre de rompre l’harmonie entre Ys et Ashaï : ses revenus commerciaux en souffriraient. Il fallait simplement que … Ashaï change de propriétaire. C’était aussi simple que cela, et en même temps, c’était un projet de longue haleine. Ys et Ashaï étaient des cités-sœurs, mais si le Grand-Pensionnaire d’Ashaï devenait un danger pour l’Ithri’Vaan, il était de bon ton de … s’impliquer un peu plus dans les affaires de son voisin, quitte à « sponsoriser » l’une des familles locales.
C’était dans cette optique de la Huitième avait invité Ophélia de l’Aiguille Dorée. Elle espérait que cette femme serait la perle rare sur laquelle elle pourrait compter pour rétablir la confiance entre Ashaï et Ys. Elle espérait aussi que la Treizième serait de cet avis. Quant à Un … il était de toute façon déjà porteur de ce projet. Nul doute qu’il approuverait des deux mains, pourvu qu’il en retire quelque chose.
Iris Servettini descendit les escaliers qui menaient dans le grand hall d’accueil. Elle accueillit avec un grand sourire la dirigeante de la Compagnie de l’Aiguille Dorée, non sans avoir fait mander Cassiopée, encore installée dans les étages supérieurs.
« Dame Ophélia, bienvenue au manoir de Jolimont. J’espère que vous avez fait bon voyage malgré le temps qui se rafraîchit. Venez, je vais vous conduire dans notre salle de travail, nous pourrons nous y mettre plus à notre aise. Mon confrère, Melchio Vulpecula, ne peut malheureusement se joindre à nous aujourd'hui, mais il vous envoie ses plus sincères amitiés. Néanmoins, dame Cassiopée Meldyrin, de la Compagnie Olyane, est présente et nous attend à l'étage. Si vous voulez bien me suivre. »
La maîtresse des peaux d’Ys lui fit une belle révérence, toujours campée sur les marches de l’escalier. Elle était ravie que sa partenaire commerciale ait daigné répondre à sa requête. Elles allaient pouvoir discuter de biens beaux projets pour les cités jumelles … sans les persifflages insistants du Premier.
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| | | Ophelia Aiguille Dorée
Humain
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| Sujet: Re: Dans le chas de l'Aiguille [Cassio / Ophé] Lun 18 Mai 2020 - 10:20 | |
| Ophelia n'eut pas long à attendre et bientôt sa partenaire de longue date apparut en haut des escaliers. La dame de l'Aiguille Dorée appréciait Iris Servettini pour être toujours présentable et adorable. Dans le même temps, ces lèvres épaisses et son regard de brasier avait tendance à faire tomber les hommes. Même Ophelia n'avait pu que sentir une pointe de jalousie la première fois qu'elle avait eu affaire avec les Pelletiers de l'Oliya. Sa pensée avait été très exactement : celle-là on ne peut pas dire qu'elle ressemble à un poisson avec ses yeux qui puent le sexe. Parmi la domesticité d'Ophelia, les paris allaient grand train sur combien de courtisans lui tournaient autour. Leur maîtresse ne s'intéressait qu'à la qualité des fourrures de la dame. Si un jour, elle devait s'intéresser à ses déboires, ses questions iraient à l'identité des hommes dans son lit, point ceux qu'elle y refusait.
Dame Iris. La route fut longue mais agréable. La neige ne nous a pas retardé et ajoute au contraire un peu de féerie que ma pupille apprécie de juste.
Lorsqu'elle excusa l'absence de l'homme qu'on appelait le Premier d'Ys, Ophelia tiqua et adressa un regard interrogateur à Nathanaëlle qui haussa les épaules. Si la perspective de faire des affaires en personne et terre Ysoise lui était déjà étrange, la situation prenait un tournant louche. Généralement, Servettini et Vulpecula envoyaient leurs émissaires tandis qu'Ophelia préférait la voie écrite. Leurs rencontres se faisaient rares désormais qu'ils étaient des partenaires commerciaux de longue date. L'absence du Premier et la présence de la Protectrice d'Ys sentaient l'affaire politique. L'impression d'être introduite auprès de Cassiopée laissa une marque de ressentiment et ce fut légèrement sur la défensive qu'Ophelia se présenta à la demi-Drow.
Quand venaient les espèces sonnantes et trébuchantes sur le marbre, toute considération raciale disparaissait et la dame de l'Aiguille Dorée ne fit pas d'état d'âme de la peau cendré et des cheveux d'ivoire de son interlocutrice. Seul lui important qu'Ys ne traitait pas de trop près avec le Puy, tout comme Ashaï. Ophelia adressa un salut de la tête à Cassiopée et lui sourit poliment.
Dame Meldyrin. C'est un honneur que de vous revoir. dit doucement Ophelia. En effet, elle avait croisé à plusieurs reprises la dirigeant de la Compagnie Olyane au cours de soirées mondaines. En quoi puis-je vous aider ? Votre... invitation me rend des plus curieuses. reprit-elle d'un ton plus froid.
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| | | Cassiopée Meldyrin Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Dans le chas de l'Aiguille [Cassio / Ophé] Dim 31 Mai 2020 - 14:52 | |
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"Le plaisir est partagé, dame Ophélia. Les occasions de nous rencontrer sont rares, mais jamais dénuées d'intérêt c'est certain.dit-elle d'un ton aimable et accueillant, non sans avoir pris le temps d'y ajouter une belle révérence ... encore un centimètre trop bas.
Elle profita de l'occasion pour détailler la demoiselle d'Ashaï de haut en bas. Ophélia de l'Aiguille Dorée avait un charme certain : celui de la haute noblesse péninsulaire. Si Cassiopée était plus grande qu'elle, la Tisserande dégageait une présence et un charisme qui rapetissait tout le monde dans la pièce, sans toutefois écraser. Elle avait, de par sa tenue et son maintien, une véritable prestance qui plaisait à l'alchimiste d'Ys. Et puis ... ces lèvres rouges carmin ...
L'alchimiste lui fit signe de prendre place à la table de travail. La Huitième ne se fit pas prier et s'installa du côté des fenêtres, attrapant au passage une brioche encore chaude et un verre de lait. Elle signala à sa partenaire commerciale de faire comme chez elle.
"Ophélia, je vous en prie ! Prenez place et servez-vous. Ces brioches sont un délice. Vous les trouverez à votre goût j'en suis persuadée."
Cassiopée resta de marbre, touillant son verre de café d'un air interdit. La Huitième cherchait à détendre l'atmosphère visiblement, mais il n'était pas nécessaire de combler le vide avec des paroles inutiles. La Treizième appréciait sa collègue, mais cette dernière avait tendance à être quelque peu nerveuse dans ce genre de situation. Iris Servettini n'aimait pas les silences ... surtout dans les négociations commerciales. Elle essaya d'afficher son plus beau sourire de marchande, espérant rassurer Ophélia de l'Aiguille Dorée quant à leurs intentions.
Ce fut la Treizième qui reprit la parole : "Dame Ophélia ... Avez-vous entendu parler des Semailles de Sang ?
- Je ne dirai pas avoir proprement entendu parler des Semailles. il est difficile d'imaginer qu'aucun commerçant n'ait subi l'horreur d'entendre parler de cet acte infamant. (Ophelia est froide mais interrogatrice)
- Quelle est votre position à ce sujet ?
- Les actions menées par ces trois fous ont bien failli causer la perte des Principautés. Les Drows auraient pu réclamer justice si aisément. Je ne suis que prier Néera que la tête de Vossula les apaise à Sol Dorn. Je ne comprends pas comment le Conseil a pu laisser une telle folie advenir.
- Et si je vous disais que plusieurs Princes Marchands, notamment ceux qui se sont illustrés en combattant Vossula et ses alliés en cette funeste soirée ... étaient parfaitement au courant de ce complot et ont attendu la dernière minute pour agir ... ?
- Qu'entendez-vous par là ? (Ophelia le demande calmement mais avec une ombre de doute sur le visage)
- Et bien ... Disons-le clairement ... si cette attaque a été préméditée depuis plusieurs mois, les contre-mesures étaient elles-aussi prêtes depuis longtemps ? Pourquoi les Princes Marchands ont-ils décidé d'attendre le dernier moment pour agir alors qu'ils avaient la possibilité de nous éviter de passer pour des assassins aux yeux des Eldéens ?
- Assez. coupe sèchement Ophelia Je comprends parfaitement ce que vous entendez. J'imagine que ces Prince Marchands espéraient tout de même voir la Compagnie d'Argent éradiquée. Etensuite attrapez en flagrant délit les Jardiniers. La question est : en quoi cela concerne t'il Ashaï ? Manith n'est arrivé que sur le tard sur les lieux du combat.
- Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Votre "Grand-Pensionnaire" est un danger pour l'Ithri'Vaan. Ses actions nous ont mené au pied du mur pour sa propre gloire. En retardant l'arrestation des Jardiniers et en essayant de se parer des beaux atours des héros, il a failli signer notre arrêt de mort à tous. Comment voulez-vous qu'après ça, ma cité puisse encore accorder sa confiance à quelqu'un qui n'a en vue que son profit personnel ?"
- Ashaï ne se limite pas qu'à Noeud-de-Huit. De plus, les Serpents-de-Mer ne répondent presque pas de lui mais de son second et l'Armateur. Il ne représente pas un danger direct pour Ys. De plus que feriez vous des autres dangers pour l'ithri Vaan ? Le Grand Pensionnaire n'est pas le seul à avoir agi tardivement. Selynonte, Essalia, Qiryah. D'autant plus des villes directement sur la trajectoire des ost Drow... Ophelia se penche en avant. Et que viens je faire dans cette affaire ? Elle se plonge dans un silence contemplatif puis se met à fixer Iris.
" Vous semblez oublier que les actions de chaque prince-marchand ont des répercussions sur l'ensemble de l'Ithri'Vaan. Et même les jeux les plus sordides que les guerres de pouvoir entre les princes ont des règles. La première est que les Principautés doivent rester unies, sans quoi, leurs voisins les dévoreront. Qu'il s'agisse des Jardiniers ou de leurs opposants, chacun d'entre eux a montré à nos ennemis que nous étions tous sauf unis et donc ... des proies faciles."
Cassiopée but une gorgée du chaud breuvage et continua : " Je ne vous cacherai pas que ma cité est inquiète. Nous sommes entourés des trois cités dont les Princes Marchands ont joué trouble-jeu lors des Semailles. Or, Qiryah est désormais dirigée par un fou ... qui certes, n'est pas un traitre, seulement un fou. Quant à Sélynonte, elle est contrôlée en grande partie par le Conseil et ne nous posera plus de soucis ... Essalia est trop proche de Sol'Dorn pour tenter de faire à nouveau cavalière seule. Il ne reste donc qu'Ashaï à être une menace pour la stabilité de l'Ithri'Vaan et cela me peine affreusement ... Mon objectif est clair : restaurer la puissance du Conseil, actuellement composé d'idiots terrés dans leurs trous, et m'assurer que les cités ne soient plus gouvernées par des fous solitaires, qui ne respectent aucunes règles et ne se voient en imposer aucunes. Pour cela, j'ai besoin que l'on m'aide à ... me débarrasser d'un certain nombre de vermines et ... d'investir dans de jeunes gens prometteurs, à même de porter une nouvelle vision des Principautés."
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| | | Ophelia Aiguille Dorée
Humain
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| Sujet: Re: Dans le chas de l'Aiguille [Cassio / Ophé] Mer 3 Juin 2020 - 14:41 | |
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Ophelia prit une longue minute avant de répondre tout en jetant une œillade courroucée à Iris, l'accusant en silence de l'avoir piégée dans cette affaire. Manith est un imbécile fini, un simple remplaçant élu pour profiter de la chute de mon père.Chute que j'ai orchestrée aux côtés de mon grand-père, le vénérable Martin Fil-d'Argent. Ashaï est une ville fière,trop fière diraient certains. Les Doebens aimaient à dire que nous étions parfois plus péninsulaires que les pharétans eux même. Aussi notre honneur et notre fierté n'aiment pas voir l'influence d'une autre cité mineure essayait de s’immiscer chez nous Ophelia report son attention sur Cassiopée et lui sourit foirdement. Malgré tout. Malgré tout, je dois admettre partager votre sentiment sur le Conseil. Thaar et ses principautés ne sont guère plus que le dindon de la farce, l'ombre de qu'elle fut autre fois. Que me proposez-vous donc ? Vous souhaitez m'aider dans ma conquête du Grand Pensionnat en échange de mon soutien au Conseil n'est ce pas ? Peut être ma voix pour rétablir Ys dans ces justes statuts...
" Vous êtes loin d'être sotte, dame Ophélia. C'est appréciable. Le Premier, la Huitième et moi-même, avons estimé que de toutes les candidates au Grand-Pensionnat d'Ashaï, vous êtes non seulement la plus légitime, mais aussi la plus à même de sortir votre cité de l'ornière. La tradition veut que nos deux cités soient jumelles. Or, quand l'une des soeurs voit que l'autre s'enfonce dans une mauvaise voie, il lui est impératif de porter secours à sa jumelle. Il en est ainsi des fratries et c'est ainsi que Ys entend continuer à créer son histoire commune avec Ashaï. Quant à notre prix ... disons que ... nous n'attendons rien en retour ... Nous n'aimons pas exiger quoi que ce soit de notre jumelle, mais nous apprécions étrangement les ... gestes de gratitude."
Ophelia haussa un sourcil à l'attention d'Iris et échangea un regard d'intelligence avec sa protégée. Vous seriez bien idiote de me traiter de sotte, même sous votre propre toit. Mais nos relations de longue-date tendent à vous croire sincère... Aurai-je rencontrer le Premier vous me trouveriez bien moins... réceptive à vos charmes. Ys est plus que notre soeur. Nous sommes les amantes des contes elfiques. Comment souhaitez vous m'aider à obtenir le Grand-Pensionnat ? Mon échec précédent a été misé sur les rumeurs à mon sujet mais également le potentiel militaire de Manith. Il a certes perdu son influence sur les Serpents de Mer mais les Frappes Cloches lui sont soumis. Il résisterait même si la chambre des Cinq appelait à le déchoir. Il me faut aussi bien leur soutien que la Diète et la Prévôté.
" Il s'avère que je dispose d'excellents contacts avec les Doebens de l'Ithri'Vaan. Ces derniers m'écouteront si je leur dis qu'une fois au pouvoir, vous vous porterez garante sur leurs droits. En parallèle, nous pouvons aisément intensifier nos relations commerciales avec vous afin de vous faire gagner en puissance au sein des marchands d'Ashaï. Nos alchimistes auront nécessairement des produits que vos tanneurs et vos teinturiers apprécieront. L'idée est simple : vous faire apparaître comme une personne de confiance et de prospère, capable de faire briller la cité, autrement que par les armes. Dame Ophélia de l'Aiguille Dorée, tissant un merveilleux canevas pour le destin de la cité des milles cloches. Nul doute que si l'on vous fait apparaître comme une ressource indispensable à la pérennité de la cité, vous convaincrez les Frappes Cloches et une partie des Serpents de Mer à vous rejoindre, mais aussi les civils. Il n'est nul besoin d'en venir à une confrontation armée ... mais de travailler sur votre image et d'offrir les bonnes garanties aux bonnes personnes."
Ophelia sourit d'un air ambitieux avant de se pencher et d'attraper une brioche. Se faisant, elle posa sa main sur le poignet de Cassiopée et la regarda droit dans les yeux : Et si vous me disiez ce que vous souhaitez en retour de votre aide si... précieuse ? Je tiens à vous prévenir. Je ne serai pas plus la putain d'Ys que je ne le suis d'un quelconque seigneur et personne, je dis bien personne, à Ashaï accepterait cela. Il vous faut sûrement quelque chose d'autre que de bonnes relations. Je suis sûr que nous pouvons trouver un prix à cela.
L'alchimiste d'Ys sentit la main gantée d'Ophélia sur son poignet et lui adressa un sourire énigmatique. Ses arguments avaient pris ... c'était une bonne chose. Elle n'était pas venue pour rien finalement. Iris resta de marbre, trop tendue à l'idée de risquer de détruire cette alliance qui se formait. Ce fut Cassiopée qui reprit la parole. Elle plaça sa main gauche sur celle d'Ophélia et soutint son regard : " Vous l'avez dit vous même Ophélia : nous sommes les amantes des contes elfiques. Il n'est nul besoin de considérer la belle romance d'Ys et d'Ashaï sous l'angle du commerce de la chair. Néanmoins ... si vous souhaitez donner un prix à nos marques de bonne volonté, sachez que nous caressons le rêve, un jour, d'obtenir un siège au Conseil ... Quant à moi, pouvoir investir dans les entreprises d'Ashaï me conviendrait parfaitement ... de même que vous connaître un peu mieux. Quant à Iris et Melchior ... et bien ... je doute qu'ils veuillent se séparer d'une partenaire commerciale aussi prometteuse. Il reste tant à faire et tant à partager entre nos deux cités, vous ne pensez pas ? "
Ophelia resta silencieuse un long moment puis se détacha enfin de Cassiopée et croqua avec gourmandise dans sa brioche. La journée ne semblait pas être perdue. Loin de là, Ys lui offrait l'occasion parfaite d'accomplir son amibition. A l'alliance haste et millénaire d'Ashaï et Ys en ce cas...
La Huitième s'empressa de lever sa brioche, espérant rattraper le retard accumulé dans la discussion.
"A cette alliance entre Ys et Ashaï !"
"Aux deux amantes des contes elfiques !"
Les trois croquèrent dans leur brioche, faute de mieux. Repue, l'alchimiste d'Ys considéra un instant reprendre une nouvelle boisson, mais il y avait encore beaucoup à discuter. Ce fut Iris qui amena le reste des sujets de la journée sur la table.
"Hum ! Mesdames, voici quelques sujets que je voudrai amener à votre connaissance, concernant les potentiels développements des activités commerciales entre l'Aiguille Dorée, les Deux Fuseaux, les Pelletiers de l'Olyia, la Compagnie Olyane et le Creuset. Vous trouverez dans ces papiers les opérations que je souhaiterai que nous puissions coordonner ensemble afin d'améliorer nos réponses quant aux demandes de nos clients."
Une nouvelle séance de travail venait de débuter dans la salle de travail du manoir de Jolimont.
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| Sujet: Re: Dans le chas de l'Aiguille [Cassio / Ophé] | |
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