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| De l'or dans ces corps | Libre | |
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Solange Rougefoi
Humain
Nombre de messages : 18 Âge : 34 Date d'inscription : 12/08/2020
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 17 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: De l'or dans ces corps | Libre Jeu 17 Sep 2020 - 20:29 | |
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2e ennéade de Karfias, an 18 du XIe Cycle Une demeure de marchand, en ce jour ouverte aux quatre vents Ithri'vaan ! Oh Ithri'vaan ! Terre d'or et de sable, de vent et de bandit ! En ce jour béni, les porte de la demeure du riche éleveur de chevaux M'anslam était ouverte, bien plus que d'ordinaire. Bien sûr, son cheptel de bêtes demeuraient sur son terrain, plus loin dans les terres, et seuls quelques spécimens se trouvaient au sein de Thaar même, en sa demeure réservé à l'accueil de bienheureux clients. Mais aujourd'hui était un autre jour, aujourd'hui... ! Le marchand, au teint d'ébène et bedonnant, se prélassait au milieu des coussins entouré d'esclaves à son service, dans sa cour, couvant d'un regard amusé le ballet... D'une peintre effréné.
'Courez !' avait-elle dit aux esclaves qui n'étaient pas les siens. 'Allez prévenir à la ronde ! Mes pinceaux attendent, des corps, des muses, ah ! Que viennent ceux qui veulent connaître la gloire d'être peint, je me languis...!' Enfin, on pouvait l'interpréter comme cela, le babillage incessant de la jeune femme aux cheveux de feu. Son art lui avait déjà ouvert la (petite) porte menant au marchant, qui s'amusait de la regarder chercher d'autres modèles, mais l'art, l'art ! Ne connaissait pas de fin, et Solange se sentait l'âme fiévreuse (pour changer).
Ainsi s'était mis en place cette étrange va-et-vient. Les esclaves, détournés de leurs habitudes entre les colonnades, allaient répandre 'la nouvelle' (plus poliment) à l'extérieur, puis s'en retournaient... Pour se faire houspiller, quand ils revenaient seuls, et repartaient de plus belle.
"Enfin ma chère, croyez-vous vraiment cela nécessaire ? souriait le marchand aux colorés atours, s'amusant devant tant d'énergie, et la vue de ses serviteurs tous penauds. Je peux tout autant convier quelques amis, qui seront ravis de se soumettre à vos yeux. - Oh, mais cela manquerait tant de surprise ! s'était chagrinée la donzelle. Votre cousin vint hier, ou n'était-ce pas votre grand-père ? Mais ces figures apprêtés, ha ! De l'inattendu, je le demande, ce que réserve les entrailles de Thaar, qu'ils s'en viennent !..."
Et pourquoi ne vas-tu pas plutôt les chercher là où ils sont, ma chère ? Avait songé le marchand, regardant l'enfant piailler encore, tout en attendant dans le confort de la cour. Qui s'épuiserait le premier ? Entre son cortège d'esclave, ou la vaine peintre enfiévrée... Eh bien ! Cela avait pris du temps mais enfin, enfin ! Après tant d'aboies, d'insistance et de réponses grandiloquentes, l'insatiable Solange avait vu les premières figures perplexes se présenter aux portes de la demeures, grandes ouvertes.
Un gueux s'était approché.
"C't'ici qu'on graille ? osa-t-il, de ses dents pourris. - Quelles couleurs ! s'esbaudit devant celles-ci Solange, se plantant sans broncher devant la figure circonspecte et sale. Voilà donc de belles pourritures !"
Et voilà qu'elle y mettait les mains, ouvrant la gueule du pauvret sans autre forme de douceur. Alors que le gus gémissait de stupeur, le maître des lieux fit une grimace. Mais Solange délaissa tout aussi vite son premier intérêt, à la vue d'une femme aussi ronde que le soleil.
"Je... L'esclave a dit... - Tant de chair ! Et Solange fut là, à tenir une main potelée, à regarder avec de grands yeux le moindre replie de peaux d'une illustre inconnue. Montrez-, montrez-moi tout ceci !"
Un miséreux interloquée et la femme rougissante le furent que le début de cette drôle d'affaire, alors que le maître des lieux invitaient ses esclaves à proposer quelques boissons, favorisant l'arrivée des curieux, tout en gardant un œil sur son drôle d'oiseau qui interpellait chaque quidam dont une étrangeté lui titillait l’œil. Au centre de la cour, sous les rayons ardents, la toile tendue et les pinceaux attendaient sagement, contrairement à leur maîtresse qui vit une nouvelle fois son investigation interrompu par quelque pruderie indésirée.
"Mais enfin, quand il est question d'art ! s'agaça la jeune femme, ses boucles de cuivre sanglant virevoltant au gré de son humeurs. Révélez-vous, montrez ce qu'il y a à voir ! Vous, et vos cheveux arides ! Vous, et votre regard de terre cuite ! Vous, et votre pied aussi délicat qu'un sabot de bœuf ! Et les badauds ahuris, davantage attirés par la rumeur de nourriture gratuite, bien qu'elle s'avère chiche, de regarder la donzelle commenter les physiques à tout va. Enfin... ! N'y aura-t-il personne pour s'offrir tout entier à ma vue ! Mon pinceau n'attend plus... !"
Et, dans un geste magistral, la jeune femme prit la pose, le visage ravagée par cette attente insoutenable, le corps arqué dans sa tenue bourgeoise, comme si quelque amant la tenait à la renverse pour l'embrasser... Cela n'était en rien le cas, et un oeil saphir pâle guettait la foule, sous un bras levé au ciel, évoquant son drame.
Le marchand, tout en ordonnant bien à ses serviteurs et esclaves de rediriger les curieux s'éloignant trop de la cour où se déroulait la scène, s'en amusait fort. Personne n'y comprenait rien !
- Spoiler:
Bien le bonjour, et un RP pour se remettre en jambe, un ! Si besoin de modifier la date ou autre détail pour faciliter l'introduction de quelqu'un, n'hésitez pas à me MP ou me poke sur Discord !
Dernière édition par Solange Rougefoi le Mer 23 Sep 2020 - 8:18, édité 1 fois |
| | | Elghinn
Drow
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| Sujet: Re: De l'or dans ces corps | Libre Jeu 17 Sep 2020 - 22:04 | |
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Sous le soleil de midi, Elghinn plongea la tête dans la fontaine publique en un grand bruit d'éclaboussure. Des bulles encadrèrent sa tête par centaines et il se redressa d'un coup, faisant voler sa crinière mi-longue qui emporta une vague d'eau froide avant de dégorger sur son torse et son dos. Il s'ébroua avec délectation, faisant piailler une matrone toute proche, s'excusa vaguement, et s'essuya le visage d'un revers de main. Un âne tout proche s'ébroua à son tour pour lui rendre la pareille et il s'éloigna à grand pas vers les soieries le long de la grande avenue.
L'entrainement du jour avait été concluant. L'Aile Blanche était décidément un sacré repère de gladiateurs doués. Sa tunique anciennement blanche gorgée de sable de poussière et de sueur lui collait d'autant plus à la peau maintenant qu'elle était noyée par l'eau de la fontaine. Sa peau blafarde aurait put paraître maladive s'il avait été humain, mais ses yeux rouges, ses cheveux blancs et ses longues oreilles pointues prouvait aisément le contraire. Son ample pantalon de lin brun était rapiécé en plusieurs endroit, quoi qu'avec beaucoup de soin, et la trame en était usée , bien qu'elle fut à l'origine d'une qualité certaine. Avec ses petites sandales de cuir, un bandage au poing droit et un long poignard à la ceinture, il ne portait que le strict minimum pour errer en ville. Il fallait dire qu'il n'avait guère besoin de plus.
Mais bon, un bain et des vêtements propres ne seraient pas de refus. Il se serait bien changé directement à l'école de gladiateur mais il avait oublié de prendre une tenue de rechange.
C'est donc dans l'accoutrement du parfait rustaud que le fringuant jeune homme se retrouva dans les artères les plus riches et les mieux gardées de la cité. Un ou deux garde lui firent bien de l’œil, mais il se glissait immanquablement dans les recoins, passait dans une boutique, sous une carriole, derrière un groupe de serviteurs. La prochaine fois il s'arrêterait dans une auberge, ça serait moins fatigant.
Il venait juste de donner un coup maladroit dans un cheval qu'il n'avait pas vu, et agitait sa main blessée en grimaçant, lorsqu'un homme vint crier à côté de lui que peintre cherchait des modèles... Des modèles ? Intrigué, il s'était approché. Ses bras nus à la musculature particulièrement dessinée et sa dégaine de délinquant à gueule d'ange firent loucher une seconde le serviteur, mais deux grands yeux rouge particulièrement innocents et curieux cherchèrent les siens.
- Dites. C'est quoi un modèle ? "
La voix du jeune homme était virile et légèrement rauque mais pas particulièrement grave. Si on pouvait se demander s'il était sérieux, rien dans sa physionomie ne sous-entendait qu'il se moquait de son interlocuteur d'une quelconque manière. Il fallut de longues minutes d'explications et de réflexion pour qu'il accepte enfin de lâcher la jambe de sa source d'information... Qui le rattrapa de justesse en lui demandant de venir pour voir ce qu'une séance de peinture était en vrai.
Enthousiaste, le drow-blanc accepta et emboîta le pas de l'esclave aux vêtements bien plus luxueux que les siens. On le conduit ainsi dans un domaine chatoyant, sous des colonnades inspirant le respect d'une fortune conséquente. Il tournait la tête de droite et de gauche, intéressé et curieux mais sans en paraître impressionné pour autant. Il avait toujours la même simplicité innocente dans la façon de poser son regard de sang ourlé de longs cils blancs.
Lorsque le serviteur le laissa en lui pointant la cible qu'il devait atteindre, un petit attroupement éclectique s'était déjà formé. Du haut de son mètre quatre-vingt-cinq, il n'était pas le plus démuni pour voir ce qui se passait au centre, mais tout de même. Un voix emportée enflamma l'air au centre de l'attention. Il tenta de se mettre sur la pointe des pieds mais n’aperçut qu'une masse rougeâtre un peu étrange. Des cheveux ? Comme ceux d'Irulan, mais en plus bouclés et en encore plus rouge. Il fronça les sourcils, c'était ça un peintre donc. Avait-elle utilisé des couleurs sur elle-même pour obtenir ce résultat ?
Sa curiosité piquée à vif, il joua des coudes pour se frayer un chemin jusqu'au premier rang. Son visage à la perfection surnaturelle et à la symétrie parfaite au point de sembler factice dépassa enfin le dernier plouc aux chicots moisis au moment ou la jeune femme s'arquait en arrière. Il en resta cloué sur place, ses paupières papillonnant sur ses grands yeux rouges.
La jeune femme avait était là, au comble du désespoir et tout près il y avait tout un attirail composé principalement de bâtons plantés de poil comme la queue d'un lion. Les yeux du jeune homme suivirent avec grande attention la posture étrange de l'artiste, notant la tension de la hanche, le plis du genou, la courbure du bras. Il la fixait et la détaillait sans le moindre malaise ni la moindre retenue, sans la moindre lubricité non plus.
Si elle voulait de l'authentique et de parfaites imperfections, elle n'était pas tombé sur le bon client, hélas. Tout chez le jeune homme semblait avoir été soigneusement étudier pour être agréable à l’œil. De sa posture à sa musculature. De ses proportions à son visage. Sans doute n'était-il pas au gout de tous, mais dans le genre guerrier-éphèbe, il avait de quoi gagner la palme. Seule la saleté de l'entrainement et le bandage à sa main ramenaient un semblant de justice à ce corps trop parfait pour être réel... quoi que.
- Pardon... C'est toi qui fait de la peinture ? On m'a dit que je pourrais regarder si j'étais un modèle. "
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| | | Solange Rougefoi
Humain
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| Sujet: Re: De l'or dans ces corps | Libre Mer 23 Sep 2020 - 8:12 | |
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D'entre les gueux, émergea un étrange être. Le maître des lieux arqua un sourcil, un miséreux râla qu'on lui marchait sur le pied... Et la peintre ouvrit les deux yeux, l'air perplexe, croyant à un éclat solaire lui brûlant la rétine. Quittant brutalement sa posture théâtre, Solange se frotta les yeux d'une main... Et découvrit la vérité. Parmi les dents pourris et les figures à peu près agréables, il y en avait bien un qui dénotait. Dans les grandes largeurs. Et qui posait de ces questions ! "Qui fait ? Qui FAIT ? Clama-t-elle d'une voix extrêmement claire, les mains sur les hanches. L'on ne fait pas de l'art, impudent. L'on crée, l'on ressent, on vit ! Un bras partit vers les hauteurs, théâtral, avant que les yeux bleus ne reviennent gronder l'impudent. La fougue d'une ligne, la richesse d'une couleur, la vibration d'une vision complète et complexe... ! Au coeur des yeux, au sein d'un corps, dans les profondeurs des entrailles... !"La voix un poil aigu s'était fait vibrante, et certaines têtes se détournaient avec une soudaine rougeur. C'est que l'expressivité vocale de la donzelle se retrouvait dans sa gestuelle, qui passa d'un geste évocateur à un doigt accusateur en un battement de paupière, suivit d'une avancée vers le blanchard, dont elle saisit le menton sans préavis. "La méconnaissance règne, c'est cela ? Lâcha Solange, avec le soupir de lassitude d'une grand-mère face à sa descendance ignorante. La prise sur la peau blanche partie derechef, la mimine s'agitant dans l'air. Soit, soit ! Qu'il en soit ainsi. Tu regarderas. Mieux. Tu participeras. Et le regard se fit espiègle, comme ravi d'un coup de maître... Avant qu'elle ne juge le matériaux dont elle disposait... Et un certain dégoût se lut dans les mires pâles. Mais que tirer de cela..."Et voilà qu'elle lui tournait autour, touchant là épaule, ici le creux du dos, plus loin le pectoral, tandis qu'elle commentait dans un flot constant la banalité de ce corps, comme sorti tout fougueux et lisse du sein maternelle, sans la richesse intriguantes de ces imperfections qu'amène la vie et son flot de péripéties. Surveillant l'affaire, sans pour autant s'en mêler, le marchand M'anslam fit signe à ses serviteurs de repousser petit à petit les miséreux dehors. C'est que, pendant que la Solange tergiversait, les curieux affluaient toujours... ! Et nul riche propriétaire n'apprécierait particulièrement de voir ses gens dépassés en nombre par des étrangers aux poches vides, au coeur de sa propre demeure. Sous le mouvement nonchalant d'une grande feuille que tenait un esclave, le pacha se concentra un temps sur la gestion de sa demeure... Jusqu'à ce que s'impose dans son champ de vision une tâche rouge, tirant du blanc. De pinailleuse, la Rougefoi affichait à présent la figure enthousiaste d'une enfant. "Très cher M'anslam, très cher M'anslam... ! s'écria-t-elle en poussant un esclave trop lent à s'écarter. Grâce à votre générosité, l'inspiration m'est venue ! Telle une mère empressée et un tantinet brutale, Solange présenta sa découverte. Voyez, voyez cette musculature comme l'on en voit tant, cette simplicité de corps, jeune et sain... A croire qu'il vient d'ailleurs, d'un conte peut-être, c'est d'un ennui ! Sans prêter attention au regard plus scrutateur de son mécène, à l'égard de l'inconnu, elle poursuivit. Mais, mais... ! Il m'est possible de créer quelque chose... Avec vous, très cher M'anslam ! Votre teint, le sien, sa pauvreté, votre richesse... Ah ! Voyez-, comme cela serait beau, et sublimerait votre prestance !"Avachi dans les cousins colorés, le marchand voyait on ne peut plus l'étrangeté du jeune homme. Si le cirque de la jeune femme l'avait amusé, qu'elle l'intègre ainsi, avec une telle compagnie, était une autre affaire. Sa grande silhouette cachée dans les tissus riches, laissant néanmoins deviner une panse plus que généreuse, M'anslam laissa rôder un sourire de fauve sur ses lèvres pleines. 'Pourquoi pas ?' disaient ses mires sombres... Quand bien même il y restait une lueur bien plus consciente que l'enthousiasme sans modération de la peintre. "Puisque la fièvre artistique t'y encourage, chère Rougefoi... Toutefois... De charmant, il se fit plus incisif, mais toujours souriant, en s'adressant au jeune homme. Ton nom ? Notre amie ici présente oublie quelques fois la plus simple des courtoisies."Sourde à la remarque, Solange s'empressait déjà autour d'eux, plaçant un coussin là, déplaçant un esclave ici, exigeant d'un autre qu'il déplace avec d'infinis précautions, sous le soleil brûlant, chevalet, toile, pinceaux et peinture. Les civilités, quelle perte de temps ! Quand elle n'en ressentait pas l'intérêt... Là où son mécène de circonstance s'interrogeait bien davantage : gladiateur, esclave, en fuite ou libre... ? Ou quoi d'autre encore...
Dernière édition par Solange Rougefoi le Lun 28 Sep 2020 - 8:55, édité 1 fois |
| | | Elghinn
Drow
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| Sujet: Re: De l'or dans ces corps | Libre Mer 23 Sep 2020 - 17:18 | |
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Sans reculer, la grande main du jeune homme claqua sur le poignet de la jeune femme qui avançait droit sur sa gorge. Juste assez pour lui faire rater sa cible sans qu'elle n'ai put le frôler. Pas assez pour lui faire mal ou la déstabiliser. Rien de plus qu'un réflexe. De ceux qu'on ne tente plus de réprimer pour avoir vu trop de fois leur efficacité en situation réelle. Son expression curieuse s'était faite étonnée, mais aucune agression n'y était visible. Il suivait les mimiques de la rouquine qui restait emporté. Elle bougeait. A droite. A gauche. Elle parlait tant et si vite qu'il n'écoutait pas tous les mots, seulement leur accent impérieux. Les lèvres closes. Mais qu'est-ce qu'elle voulait, enfin ?
Mais son regard de dégoût... ça il le perçu parfaitement. Vu trop de fois. Il ne pensait plus le revoir celui-ci ! Et pourquoi d'abord ?! Son visage se durcit instantanément et il fronça les sourcils comme si elle venait de l'insulter de la façon la plus virulente.
- Comment ça, quoi en tirer ?! Mon corps est parfait ! " gronda-t-il avec l'orgueil parfait d'un enfant sûr de lui.
Il tira sur son col pour en défaire un peu les lacets et fit jouer la musculature de ses bras en se redressant tandis qu'elle lui tournait autour, le critiquant encore et encore. Lui. Banale !? Non mais il avait tout entendu ! Et le moindre des regards qu'il voyait alentour lui confirmait qu'il avait raison ! Non mais il lui en foutrait de l'ennui ! Et quand elle se retourna vers le marchand, il n'y tint plus.
D'un mouvement ample et rageur, il se débarrassa de sa tunique. Sa peau était encore luisante par endroit et ses cheveux mi-long appesantis par l'humidité de la fontaine. Il ne portait plus ainsi que son ample pantalon de lin brun ajusté aux hanches et ses sandales. Avec le même agacement manifeste, il défit son bandage, révélant ses phalanges à vif, comme s'il avait donné de nombreux coups de poings sur du bois ou du métal. Mais outre la perfection de cette musculature qu'il voulait montrer et prouver même aux yeux de cette étrange femme, c'était sur sa hanche que s'étalait le détail le plus étrange de son anatomie.
A moitié cachée par le pantalon, une tâche d'un noir presque bleuté tant il était intense, mangeait sa hanche et son flanc jusqu'à ses cotes flottantes. Enfin pas vraiment une simple tâche puisque sa forme était assez symétrique quoi que moins net que ce qui aurait été attendu d'un tatouage. Des rayons légèrement courbes formaient une fleur... ou plutôt un soleil noir sur le fond blanc sans accroc du reste de sa peau, en train de se lever au-dessus de la ligne d'horizon que formait son vêtement.
Sa pauvreté ?! Sa pauvreté ! Non mais il lui en ficherait de la pauvreté !!
Son visage sombre fut pris de court par le marchand affable. Lui, il voyait bien à quelle beauté il avait affaire ! Le jeune homme voyait l'intérêt et même la curiosité dans son œil. Son ego brossé dans le sens du poil, le jeune homme détailla son second hôte, reprenant une expression plus légère.
- Elghinn. " le salua-t-il en venant lui tendre sa main valide. Il s'était repris de justesse avant d'ajouter son nom de famille. " et vous ? ... Et elle aussi. C'est qui ? Elle à l'air un peu folle. "
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| | | Solange Rougefoi
Humain
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| Sujet: Re: De l'or dans ces corps | Libre Sam 3 Oct 2020 - 18:25 | |
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Le refus, l'agacement, le commentaire peu charmant, tout cela passait au dessus de la tête de la Rougefoi, emportée qu'elle était par l'idée qui lui venait. M'anslam quant à lui, souriait toujours, sans chercher à rendre sa poignée de main à l'étranger. "M'anslam. répondit-il, mais sans hésitation, alors que ses mires étudiait le corps ainsi offert à ses yeux. Et cette femme qui ré-arrange ma cour se nomme Solange Rougefoi. Une peintre, vous l'aurez sans doute compris..."Maîtresse de maison tyrannique aurait été une description valide d'un point de vue extérieur, tant la jeune femme n'hésitait pas un instant pour bousculer et diriger des gens qui n'étaient en rien sien. Mais, tant que le maître des lieux ne faisait pas signe de n'en rien faire... Mais voilà qu'elle revenait vers eux, le chevalet à sa place. Et, cette fois, les yeux bleus se montrèrent plus qu'intéressés en redécouvrant le jeune homme, torse nu. "Ah. Aha. Ahahaha ! Voilà, voilà un sire aux bonnes manières ! s'exclama-t-elle avec la bonne humeur que l'on réserve à un enfant sage. Il se dévêt et révèle les détails sans que j'ai à lui demander, contrairement à tous ces prudes... !"Et tandis que les esclaves finissaient de rapprocher ses affaires du marchand et son invité, Solange examina plus avant le blanc être... Et tout particulièrement les endroits de sa personne qui dénotait du teint d'albâtre. "Aha ! Ces mains ont servi. Le rouge affleurant, le rose délicat de la chair à vif... Des coups, de l'ouvrage ? La chair ou un mur ? Non non, tu n'as point la figure d'un ivrogne idiot... C'est dommage, cela t'ajouterait de telles couleurs... ! Etonnament, ses gestes se révélaient presque précautionneux tandis qu'elle inspectait l'objet de son intérêt, avant que ses yeux ne découvrent la marque sombre. Oh ! Mais qu'est-ce que cela !? Quelle tâche surprenante. Et les doigts fins de toucher sans demander. Un tatouage ? Mais quelle forme sans grâce... ? La couleur d'une autre peau, au milieu de celle-ci, alors ? Une tâche de naissance ? Des violettes, des bleutés mais pas ainsi, des rougeâtres, j'en ai vu...!"Et la jeune femme de continuer à s'interroger, tout en le poussant soudainement vers le marchand et ses couffins. Chassant d'un 'pch pch' sans appel l'esclave qui tenait la grande feuille, Solange plaça son sujet prêt de son mécène, avant de se reculer. Et là, sans aucune annonce, la Rougefoi se tut. Le bruit de sa présence avait été tellement constant qu'il sembla à M'anslam que tout un chacun s'en retrouva privé de souffle, tant cet immobilisme ne lui ressemblait pas. La tête était penchée sur le côté, les boucles rouges pendant sans plus rebondir d'or ensoleillée, les lèvres se tenaient closes, pincées... L'on pouvait entendre comme d'ailleurs le bruit de la vie tharienne, le vol d'une mouche, la lente descente d'une goutte de sueur dans la nuque du marchand. Ce dernier cligna des paupières... Et la Rougefoi fut en deux pas sur lui. "Cela ne va pas, loin de là, voyons ! dit-elle dans une grande contrariété. L'on ne voit rien - il y a trop de lumière ! -, cela manque de contraste - donnez du vôtre voyons ! -, me faut-il donc vous le rappelez ? Clair et obscur, la lumière et l'ombre, la mort et la vie... Du contraste, de l'opposition, enfin... !"Le grand homme avait tout juste bougé que les doigts délicats s'occupaient des tissus enveloppant son torse, avec l'absence de gêne d'une courtisane, et la banalité de geste d'une belle-mère parlant chiffon. Bientôt, l'homme à la peau sombre se retrouva lui aussi le torse exposé - de même que sa panse large -, sans que cela soit de son fait. La musculature de son poitrail disparaissait sous le gras du ventre, le tout parcouru de scarifications tribales, que Solange s'empressa de dévorer du regard, surprise. M'anslam, lui, éclata de rire. Les esclaves soupirèrent de soulagement. "Par les étoiles, femme ! s'exclama-t-il après que son ample rire ait retenti dans la cour. Ma jafari t'aurait déjà arraché les yeux pour cela !- Hmmm Elynn ? fit Solange, nullement perturbée, tout en jaugeant du regard la figure hilare du marchand dans ses couffins, et celle, si blanche, du jeune homme. Elynn, très cher, pourriez-vous avoir l'air plus... Sombre, s'il vous plaît ? Le soleil s'est éteint, vous voici à contempler la dernière obscurité en ce monde, n'est-elle pas magnifique, si près de sa fin, hmmm ?" disait la jeune femme, tout en prenant place près du chevalet.Laissé de côté, l'esclave à la feuille tâchait de garder contenance, malgré l'incongruité de la situation.
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