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Sujet: Vengeance au couchant. Lun 7 Déc 2020 - 17:42
L’ombre du Puy s’étendait inexorablement sur les terres du Royaume de Naélis, cependant ni heurts ni batailles ne furent menées aux frontières. Car rien là-bas n’aurait pu s’opposer ni à leur nombre, ni à leur effroyable puissance. Ainsi Erlem leur avait été abandonnée, dans l’espoir de gagner un peu de temps et d’entamer leur endurance le plus tôt possible. L’Aurore elle-même n’avait pu tenir et ses mages n’eurent d’autre choix quede prendre la fuite, laissant derrière eux leur cher foyer. Les campagnes s’en étaient retrouvées vidées de leurs paysans et les villages de leurs habitants. À mesure que l’ennemi avançait, la vie se dérobait dans le Royaume, ne laissant pour seul hôte que le froid hivernal.
Karfïas de l'An 18:XI~ Hiver Julas de la troisième ennéade.
Cependant l’armée naélisienne n’avait toujours pas abattu sa première carte. Pas encore. Mais elle ne saurait tarder.
La fin de journée approchant, le froid se faisait de plus en plus rude et la brume côtière enveloppait le campement puysard tout juste installé sur la route de Thaar, engoncé entre la mer Olienne et la forêt. Là fut l’endroit choisi pour enfin frapper.
Les mages comme les soldats savaient pertinemment que le stratagème ne tiendrait que très peu de temps, aussi d’un simple geste, l’officier naélisien ordonna d’entamer les hostilités. À peine son bras avait-il terminé sa course que des lueurs jaune orangée s’élevèrent au travers la brume, fusant en direction de la position ennemie.
Les flèches enflammées n’annonçaient que l’arrivée des suivantes, poussant les puysards à sonner l’alerte. Peu à peu la brume se dissipa, dévoilant les soldats du royaume formant une ligne de front sur la route. Tous étaient prêts à en découdre, il en allait de la survie de leur foyer. Ainsi commença la bataille de la côte.
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Vuzlyn Zolond
Drow
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Sujet: Re: Vengeance au couchant. Mar 8 Déc 2020 - 18:03
Déception. Tout, jusqu’ici, n’avait été que cruelle déception. Pourtant, notre Karliik avait été plus qu’excellent logisticien : empruntant les meilleurs éléments de plusieurs Osts, il fit avancer 9000 de nos soldats jusqu’à la frontière avec ces incroyants, ces misérables êtres à la vie insignifiante, qui peuplent le royaume de Naélis. Du moins, c’était ce que je pensais. Car jusqu’ici, à part quelques fuyards peu rapides ou quelques illusionnés trop fous pour reculer… Nous n’avons rencontré personne. Et avoir dépenser tant de temps, et tant de ressources, pour détruire une forteresse abandonnée de toute force vive… Que c’était insultant !
Pourtant, notre force était impressionnante. 9000 soldats, établis dans un campement magnifique, bordé de tranchées, de murs de terre, et de palissades en interdisant l’accès. Surmontées de piques, j’en avais inspecté plusieurs portions moi-même. Après tout, ici, ma fonction d’Obok Senger n’était qu’en partie viable. Car le Karliik Glenn avait formé l’équivalent d’un Ost, en ponctionnant plusieurs autres. Les effectifs choisis parmi le second Ost, m’obligèrent à participer à cette guerre – à laquelle j’aurais participé de toute façon, cela est la raison de mon existence – mais non pas en tant qu’Obok Senger, mais en tant qu’officier supérieur, directement sous les ordres du Karliik Glenn qui, lui, commandait l’ensemble. Au sein d’un Ost, j’étais redevenu un simple Streea. Toutefois, ma cape émeraude, et mon anneau à la même couleur, rappelaient à tout le monde mon statut, ici.
Ainsi étaient les ordres de notre Karliik Glenn : s’établir le long de la route menant de Naélis à Thaar, entre la forêt et la côte, afin d’exploiter tout le bois possible de cette portion de forêt, car nous en avions bien besoin. J’aurais souhaité, bien-sûr, que nous poussions plus haut, ou plus loin. Ce goulet d’étranglement, et cette position, ne me plaisent point. Toutefois, les Naélisiens n’ont, jusqu’ici, jamais osé montrer le bout de leurs nez. Aussi pouvions nous espérer que cela continue ainsi.
C’est alors que la guerre, la vraie, s’abattit sur nous. Dans la brume, du côté de la forêt, d’étranges lueurs s’éveillèrent, et grimpant dans les airs, s’abattirent sur nous. Des flèches enflammées percèrent alors les barricades, trouèrent les tentures, enflammèrent certaines caisses de bois transportant nos munitions, nos vivres, notre logistique. Et, bien évidemment, certaines se plantèrent dans les chaires de nos soldats. Me trouvant à distance, prêt de ce qui était la zone de commandement, je pu voir le spectacle à distance, et entendre s’élever les cris de ceux qui brûlaient. La brume se dissipa, dévoilant alors au loin, dans ce fameux goulet, une armée Naélisienne en ordre de bataille, décochant flèches après flèches, perçant de leurs traits les parties les plus avancées de notre campement. Machinalement, je profitais de la distance pour regarder la forêt, et faire un cliché panoramique de la situation. Ainsi, Naélis se présentait enfin à nous.
L’ordre fut donné. Le Karliik Glenn m’ordonna de partir à l’assaut. Il ne m’en fallait pas plus. Avisant la ligne de front, je saisi mon bouclier et me rapprocha de la ligne de front. Il fallait se réorganiser, maintenant. 300 soldats d’Elda, disciple d’Uriz, prendraient la direction de la ligne de front. Mais il fallait encore les rassembler.
Nakor
Humain
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Sujet: Re: Vengeance au couchant. Ven 11 Déc 2020 - 13:41
La guerre, la guerre était là. On ne pouvait plus l'éviter. Nakor était concentré sur plusieurs idées en même temps : l'avenir du royaume de Naelis, l'avenir des pauvres soldats qui étaient restés là, l'avenir de Glinaina et de sa lignée, l'avenir des magiciens de sa guilde qu'il avait mis tant de siècle à imaginer, créer et consolider. Tout tourbillonnait dans son esprit comme sa barbe actuellement au vent sur le navire amiral. En effet, sur le dessus du château, voyant au loin le campement des drows. Le vent soufflait et la brume couvrait leur approche. Des soldats elfes mais aussi des mages étaient présents et notamment les magiciens de l'Aurore. Le Magistère du Firmament était là, son bâton dans la main droite, solidement posé sur le bois à ses pieds. Les trois navires dédiés à la stratégie d'attaque par la mer étaient en formation triangle. Avec ce qu'ils avaient prévus de faire et les forces arcaniques que l'archimage pouvait mettre en œuvre, le vieux fou avait conseillé cette formation et une distance bien précise entre les trois bateaux. Il avait réuni sur le navire amiral les huit mages de l'eau : Edmund le chef humain de cette petite troupe et ses camarades se tenaient prêt. Ils attendaient le signal du Magistère et savaient précisément ce qu'ils avaient à faire. Pour le reste, des mages du vent sous les ordres de l'humain Jean, des mages du feu sous les ordres de l'elfe Alfirin et des mages de la terre sous les ordres du zurthan Khantus s'étaient répartis équitablement aux côtés des mages soigneurs sous le commandant des jumeaux elfes Aldan et Elrohir. Au loin, de l'autre côté du campement, un signal se ferait bientôt connaître et la brume se dissiperait doucement pendant que des traits guerriers tenteraient de cueillir leur cible. L'elfe aux côtés du Magistère prit la parole
"Ce sera bientôt le moment magicien."
Sans même bouger d'un poil, les yeux de Nakor se tournèrent en direction du jeune elfe et il lâcha plus dans sa barbe qu'autre chose
"Hum ... je sais."
Depuis un certain temps déjà, le sorcier concentrait son pouvoir. Il s'assurait de le maintenir en place, en lui, sans que rien ne déborde mais la guerre était proche. Il devait pouvoir agir vite mais surtout, agir fort. Il s'avança de quelques pas, jusqu'au bord du château et prit la parole en direction de ses magiciens.
"Edmund, mes enfants ... le moment est venu. Nous avons longuement discuté, répété, précisé les choses. Nous savons aussi qu'en une fraction de seconde, tout peut basculer. Mettez-vous en place !"
Et d'une seule voix, les sorciers de l'élément eau répondirent
"Oui Magistère !"
Ils se mirent alors en place formant deux lignes de quatre, répartis en quinconce sur le devant du navire. Nakor descendit quelques marches et resta ensuite en retrait, observant ses jeunes petits disciples. Les huit mages se mirent en branle en même temps. Leur mouvement se fit très lent d'abord. Comme si chacun repoussait un obstacle invisible, les mages firent avancer leurs deux bras, paumes ouvertes, vers l'avant puis dans un mouvement circulaire vers le bas, ramenaient vers eux ces bras, poings fermés cette fois. Et ils reprirent ces mêmes mouvements, encore et encore. Derrière eux, alors qu'il ne bougeait pas d'un pouce, Nakor prit la parole
"Voilà, calmement, l'empressement brise les rituels. Concentrez votre énergie, épousez le mouvement des vagues. Projetez votre énergie doucement vers l'avant, ramenez ... plus doucement ! Eugène, tu dépense trop d'énergie. Apaise ton cœur. Voilà. Déployez ... ramenez. C'est très bien. Amplifiez votre domination à la nature autour de vous. Liez-vous à l'énergie de la nature. Allez. Continuez. C'est bien."
Nakor, en bon professeur se voulait apaisant, réconfortant et encourageant. Le but était simple : déplacer une masse d'eau suffisamment colossale pour balancer sur les drows, une vague dont ils se souviendraient de l'ampleur. Sur le navire de gauche, Jean et Alfirin observait autant avec leurs yeux que spirituellement
"Nos amis mages se mettent en ordre de marche. Risque-t-on d'être découvert trop tôt Alfirin ? - Non Jean, ils déploient leurs magies doucement. Le moment venu, il sera trop tard pour les drows de se concentrer sur les effluves magiques à proximité. Allons nous préparer aussi, veux-tu ? - Oui, je viens avec toi."
Et les deux mages qui avaient fini par devenir amis, s'en allèrent préparer aussi leur troupe. Sur le navire central, Nakor commençait à froncer des sourcils. L'elfe qui restait proche de lui, et l'avait suivi, lui demanda
"Tout se passe comme prévu ?"
Nakor ne daigna même pas répondre et lança
"Non ! Non ! Non ! Vous dépensez trop votre propre énergie. Vous serez oblitéré par le sortilège imbéciles ! Apaisez vos esprits. Plus de calme. L'eau est mouvement, l'eau est circulation, il faut l'inviter à suivre vos mouvements. Servez-vous plus de votre connexion à l'élément qu'à vos muscles et vos ressources. Suivez Edmund !"
Au dehors, les vagues commençaient à se faire drôlement ressentir et le bateau montait et descendez sur le rythme des flots.
"Plus d'eau, plus d'eau. Etendez plus votre volonté. Aller !"
A l'intérieur du Magistère, la magie bouillonnait. Il savait qu'il allait devoir rentrer en piste à un moment ou un autre, ses magiciens n'étant pas de taille pour créer ce qu'ils avaient imaginaient : un tsunami aussi grand et long que possible. Cependant s'il déchainait ses pouvoirs hors de lui trop tôt, les sorciers drows le repérerait. L'elfe lança de son regard perçant posé sur le lointain
"C'est le signal ! La brume se lève sorcier !"
C'est enfin à ce moment-là que Nakor daigna enfin se tourner et planter un regard terrifiant sur le sylvain. On pouvait voir y briller une puissance presque millénaire.
"Tenez-moi ça espèce d'imbécile ! C'est le moment hein ? Et bien vous allez voir !"
Et Nakor lâcha son bâton que l'elfe hésita presque à rattraper. L'air vibrait autour du vieux sorcier comme étouffante et oppressante. Il dépassa les deux lignes de ses magiciens et dit tout haut.
"Attention, j'arrive !"
Et c'est alors que dans un même élan, sur deux pas il prit une grande respiration et avança lui aussi ses deux bras vers l'avant, paume ouverte, plus penché vers l'avant que ce que faisaient jusque-là les mages de l'Aurore. Il libéra sa puissance arcanique et une chape de plomb impressionnante tomba sur les épaules des autres magiciens. Ils faillirent presque tous rompre le lien magique et le rituel tant ils furent écrasés. Sur le navire de gauche Alfirin tourna vivement la tête en disant
"Qu'est-ce que ... ?"
Craignant qu’une attaque inattendue vienne de l'est. Jean, une larme coulant de ses yeux sous l'émotion, lâcha d'une voix tremblotante
"Un tel déchainement de puissance magique ? C'est le maître qui entre en jeu !"
Il avait un sourire béat sur le visage et regardait le vieillard gesticulait sur le navire amiral. Les mouvements de Nakor étaient saccadés comme s'il utilisait tous ses muscles pour pousser puis tirer quelque chose d'extrêmement lourd. Bien trop lourd pour un vieux fou de son âge et de son aspect. Sauf que si l'on regardait avec les yeux d'un mage, c'était un torrent de puissance qui s'écoulait du vieil homme. Il étendait sa volonté sur toute la nature environnante. Le plus puissant archimage élémentaliste de tout Miradelphia avait relâché sa terrible colère et son contrôle parfait des forces de la nature. Il ramena une première fois les mains vers lui en poussant un râle d'effort de plus en plus important. Il cria un peu plus fort pour repousser une masse d'eau que personne ne pouvait imaginer dans les profondeurs de la baie et dans un dernier élan il hurla maintenant sur le navire.
"Ramenez moi çaaaaaaaa !"
Un énorme creux se forma, revenant dangereusement vers les navires qui tanguèrent avec effroi vers le plancher des mers. Et juste avant que ce ne soit trop près, Nakor ne pouvant même plus parler de manière audible, il repoussa ses deux bras vers l'avant en hurlant
"Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !"
Toute veines saillantes sur son front et le long de ses muscles, il déclencha le rituel et libéra une puissance sans nom. Une vague se forma vibrant et laissant sur son passage une funeste annonce. Un bruit venu d'outre-tombe. La vague prit de la hauteur, de la largeur et s'étira sur une bonne largeur de la baie. L'eau monta, monta encore et se dirigea inexorablement vers le campement drow. Devant les navires, c'était près de huit mètres de haut que faisait la vague, en avançant elle perdit légèrement de son ampleur et au moment d'atteindre la terre, elle ne ferait plus que trois ou quatre mètres de haut. Une masse considérable. Juste après son dernier mouvement, Nakor, qui avait donné tout ce qu'il pouvait, tituba sur le navire et les huit magiciens de l'eau derrière lui s'écroulèrent au sol. L'elfe qui avait en charge la protection de Nakor se jeta presque sur lui et le rattrapa de justesse en l'enserrant dans ses bras. Les yeux éberlué, l'elfe le regardait bien différemment et regardait aussi le tsunami se diriger vers leurs ennemis.
"Maitre magicien, vous allez bien ?"
Le ton n'était plus le même. Sur les autres navires, tout le monde ouvrait des yeux ronds comme des hiboux et Alfirin lâcha
"Notre maître est absolument insensé. - c'est pour ça que c'est notre maître !"
Ajouta Jean, toujours les yeux embués sous l'émotion de voir un archimage au sommet de son pouvoir, œuvrer pour le bien commun et contre les forces du mal.
Aegden Orian
Ancien
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Sujet: Re: Vengeance au couchant. Dim 13 Déc 2020 - 17:05
Erlem était tombée, l’Aurore avait été abandonnée, Ruven ne tarderait pas à suivre. Pourtant tout n’était pas perdu pour Naëlis. Au contraire, l’armée eldéenne avait marché droit dans le piège suivant, et il était en train de se refermer sur elle sans qu’elle ne puisse rien y faire. Lorsque la brume tomba, les flèches de feu commencèrent à voler. Ce n’était là que des tirs destinés à impressionner plus que pour réellement créer de lourds dégâts. Le reste viendrait en temps et en heure.
Contrairement aux archers qui changeaient régulièrement de position, Aegden lui ne bougeait pas. Comme les autres fantassins perchés parmi les branches, il attendait que la folie furieuse des daedhels les pousse à chercher vengeance auprès des tireurs. Là les sombres devraient alors affronter leur lames avant de s'en prendre à leurs camarades. Les jambes pliées, une main contre le tronc de l’arbre pour garder l'équilibre et l'autre tenant son arme. Il se tenait prêt à réagir et observait attentivement ce qui se passait.
Seulement voilà, pas de sombre ivre de colère à l'horizon pour le moment.
-Ils ne bougent pas.
Un archer venait d’atterrir derrière le lancier et marmonnait sans doute pour lui-même. Il y avait une note d’étonnement dans sa voix. Aegden inclina ses oreilles dans sa direction et lui répondit sans détourner son regard.
-Alors tant mieux. On continue et on profite de ce que les mages ont préparé pour faire un maximum de dégât avant qu’ils ne se décident à réagir.
Et l’archer de repartir dans une autre direction. Il fallut quelques longues minutes supplémentaires avant que les mages postés sur les bateaux n’entrent en scène. Un cri retentit finalement et un immense mur d’eau vint s’abattre sur le camp de fortune des sombres.
L’elfe au cheveux de feu ne put empêcher un sourire sardonique étirer ses lèvres l’espace d’une seconde devant ce spectacle. Il n’aurait vraiment pas aimé se trouver à la place des sombres à cet instant… Car en plus de la vague qui créait panique et désordre, le reste des tireurs embusqués profita bel et bien de ce déchainement de puissance magique.
Les tirs se firent plus précis, plus mortels. Ils n’étaient plus des tirs de sommations. Ils étaient tout ce que la précisions et l’habileté de l’archerie elfique savait faire de plus mortel. « Une flèche, un mort » énonçaient-on souvent en tant que devise au sein de cette dernière et chacun des tireurs présents dans cette forêt feraient en sorte d’honorer cette devise.
Akhoraril Mírëromën
Elfe
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Sujet: Re: Vengeance au couchant. Jeu 24 Déc 2020 - 16:14
Comme sur un échiquier, les deux camps avançaient leurs pièces, les reculaient de sorte que leur stratégie se mette en place. Puis viendra l'affrontement. Les blancs prendront le cavalier des noirs, et les noirs prendront le fou des blancs, et lutteront ainsi jusqu'à ce que la tactique de l'autre vacille. Le plus fort cherchera à étouffer son adversaire, et ce dernier cherchera à se sortir du pétrin, jusqu'à ce qu'aucune autre pièce que le roi ne soit encore prise. Bien des choses peuvent se passer entre le moment où l'un prend l'avantage et que l'autre cherche à s'en sortir. C'est exactement à ce moment précis que nous en sommes, Elfes et Naélis d'un côté, les blancs, et les Daedhels de l'autre, les noirs. Eux avançaient, et nous devions réagir pour reprendre la main.
Sauf que nous n'étions pas dans un jeu, qui plus est factice. Car, à l'heure actuelle, nous n'avions pas le même nombre de pièces que les Sombres. Et ce n'était pas dû au jeu. D'ailleurs, nous n'avions ni le même nombre de pièces, ni les mêmes pièces tout court. Nous avions des bateaux, par exemple. Peu importe. Nous n'étions pas dans un jeu. Des vies, elfes ou humaines, sont en jeu, tout autant que nos territoires, inconscients du danger pour trop nombreux d'entre eux. Les Daedhels étaient d'implacables conquérants, des guerriers féroces, et probablement les adversaires les plus redoutables que j'ai pu affronter jusqu'à maintenant.
Sur nos bateaux, nous avions un très léger aperçu de ce qui se tramait. Ayant connaissance du plan, les bruits et l'évolution de la situation était facilement déductible. Nous savions quand agir, quand frapper, tout comme les magiciens qui étaient à nos côtés. Je ne manquais jamais de passer le regard sur mes hommes, dont certains n'ayant jamais combattu les Daedhels auparavant. La plupart cachait leurs craintes tant bien que mal, les autres agitaient quelques membres en essayant de se faire le plus discret possible. Mais la discipline et le calme était de mise, et, avec la peur se jouxte souvent une forme de détermination. Comme les guerriers le répètent si souvent le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité à les vaincre. Nous qui étions positionnés sur le bateau en queue de file, il vaudrait mieux ne pas oublier cette règle élémentaire.
« N'oubliez pas où vous devrez concentrer vos tirs. » rappelai-je, en guise de dernières consignes. « Nous devons être le plus efficace possible. »
Puis, vinrent les premières affrontements de l'autre côté, sur la terre en forêt, sous cette brume. De là où j'étais, les flèches enflammées tirées par nos alliés donnaient l'impression d'un festival de lucioles flamboyantes. Peu après, les magiciens invoquèrent la vague - ou plutôt le raz-de-marée - s'abattant sur nos ennemis. Cela ressemblerait presque à un récital d'une leçon apprise par cœur. C'est toujours cette impression que donne les débuts de plans, jusqu'à ce que l'autre réagisse correctement. Mais, que l'on aimait ou pas la magie, quelle que soit sa forme, il fallait bien reconnaitre que les prouesses qu'elle permettait d'accomplir étaient remarquables. Mais, nous autres avions notre rôle à jouer du haut de nos arbalètes et de nos arcs.
À peine eût-je le temps d'ordonner « Feu ! » que les mécanismes de mise à feu et leur bruit sec s'activèrent en chaîne, envoyant les carreaux s'abattre sur nos ennemis. Puis vient le moment de recharger, ayant son propre bruit également. Nous agissions avec tant de zèle et d'adresse que nous étions presque autant des machines que celles que nous utilisons à ce moment précis. Ce n'était peut-être pas un mal, lorsqu'on affrontait des fanatiques acharnés…
Vuzlyn Zolond
Drow
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 535 ans Taille : 2m01 Niveau Magique : Non-Initié.
Je traversais le camp en petite foulée, mon épaisse armure sur le dos, mon bouclier au bras gauche, et ma longue épée à la main droite. Mes pas, lourds, font trembler le sol, et mon armure s’anime de mouvements montant et descendant, au rythme de mes foulées. Je parviens enfin sur une petite bute, un peu plus haute que les autres sur ce paysage vallonné. Enfin, moins qu’une bute, il s’agit surtout d’un petit reflet, très léger, une sorte de fossé me permettant de prendre peut-être deux mètres de hauteur supplémentaire, et d’observer les horizons.
Les Naélisiens sont toujours là, au bout de ce goulet d’étranglement, et les disciples d’Uriz peinent à s’organiser. Je fusil du regard ceux que je reconnais comme étant les officiers et sous-officiers… Leur incompétence peut provoquer notre perte ! Par Zahk’Bar, je les tuerais moi-même !
Je reprends alors ma course effrénée, et arrive enfin dans cette portion attaquée de notre campement. J’arrive à hauteur d’un officier, qui se tient là, debout, haranguant les soldats dans des ordres inaudibles, et inefficaces. Il faudrait qu’il bouge, qu’il agrippe les soldats par les épaules pour les forcer à reprendre contenance ! Pas qu’il reste ici, planté comme un poteau inutile ! Rhaaaaaa !
- SOLDATS ! Hurlais-je soudainement, d’une voix forte, grave et puissante, après avoir prit une grande inspiration. Saisissant l’officier par l’épaule, je lui enfonce sans aucune pitié ma lame dans l’abdomen, le foudroyant d’un regard carmin jusqu’à-ce qu’il s’effondre, baignant dans son sang. Je me redresse à nouveau, extirpant ma lame. FORMEZ LES RANGS ! Je veux voir une formation défensive aux boucliers ! Arbalétriers, archers longs, tirez à n’en plus finir, ou vous rejoindrez ce lâche dans les abymes ! STRREA ! Hurlais-je à l’intention d’un capitaine présent soudainement à mes côtés. Que 300 soldats se tiennent prêt, en formation défensive, à fendre sur ces incroyants !
Acquiesçant, l’officier fit un signe et s’exécuta immédiatement. Jusqu’à-ce qu’un bruit, un son sourd, roulant comme les rouleaux de l’océan, se fit entendre. Au départ lointain, couvant, il prit en intensité. Une intensité continue, sans faiblesse ni temps fort, mais s’augmentant à mesure qu’il semblait s’approcher. Un soldat, observateur, cria à qui voulait l’entendre, le pourquoi de ce tumulte : des rouleaux de tempête !
Alors que la brume se dissipait de plus en plus, je pu voir de mes propres yeux cette immense vague foncer sur nous. La dévisageant dans toute sa longueur, je fus soulagé – façon de parler – en comprenant que seule une partie du campement serait dévastée, et touchée. Mais il fallait éviter au maximum de subir cette vague !
La panique vint éprendre les cœurs de certains soldats. Les moins expérimentés, sans doute, ou les moins croyants. Des lâches qui ne méritent pas de vivre, selon moi ! Aussi, de toute ma voix, et de toute ma force, je hélais les prêtres élémentalistes, leur ordonnant de lever immédiatement autant de terre que possible, afin de contrer la vague. Ceux-ci s’exécutèrent, utilisant leurs focalisateurs et se rassemblant autant que possible, s’attelant, à grands renforts de prières et d’incantations, à faire se lever la terre, qui ployait sous mes yeux. Elle ployait, mais pas assez. Et la levée, suffisante par endroits, mais hautement insuffisante dans la grande majorité du front de mer, dû faire face à l’assaut violent.
Les rouleaux grimpèrent bien rapidement les levées de terres et de galets, et dépassèrent avec une facilité déconcertante ces maigres défenses, submergeant la partie la plus occidentale du camp, la plus à l’Ouest. Au début, plusieurs rangées de soldats furent balayées, emportées comme de vulgaires fœtus de pailles, comme s’ils n’étaient rien. Profitant de ma position, légèrement plus haute que les premières partie du camp, je me positionnait derrière mon bouclier, faisant face à l’assaut de la vague, sans jamais défaillir. Mais la colère me rongeait… Et alors que la vague s’estompa, devenant flot puis vaste étendue d’eau… J’entrepris de me lever, afin de reprendre la guerre. Foutus magiciens !
Artiön Laergûl
Modérateur
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Sujet: Re: Vengeance au couchant. Mer 30 Déc 2020 - 12:20
L’orage arcanique avait ébranlé tes perceptions au même moment que la vague avait ébranlé le camp Noirelfe. Les sorciers Eldéens seraient au moins tout aussi aveugles aux autres événements affectant la trame que tu ne l’étais toi. C’était là ton signal. Ton regard s’était porté vers Neassa, qui bien qu’en étant séparée par ton heaume, avait tout de suite compris quel était maintenant votre mission. La mysticiste réorganisa l’éther autour de toi alors que ton sceptre virevoltant lui donnait une nouvelle forme. Puis elle fit écho au rythme que tu donnais à la Pulse. Tant de pouvoir entre tes mains… aussi terrible eut toujours été les théâtres de guerre, la sensation n’en était pas moins grisante.
Les volutes de magie s’emparèrent de ton corps, du sien, et de ceux de tes proches frères d’arme. Et à vous tous, votre poigne s’affermit, vos sens s’aiguisèrent, et les battements de vos cœurs ralentirent. Le petit groupe que vous étiez vivait l’univers comme au ralenti, plus conscient du moindre événement que ne devrait pouvoir l’être quiconque. Et de ces êtres aux bras plus forts que de raison et à l’esprit plus éveillé que ne l’entend l’entendement vinrent les premiers tirs. Une flèche, un mort. Le serment ne fut pas trahi. Seulement auriez-vous aimé avoir plus de flèches… La réponse des Eldéens fut rapide. Leurs mages – vos cibles premières – reçurent rapidement une couverture. Plus possible de simplement les éliminer. Mais vous pouviez au moins vous assurer de cultiver le chaos ayant pris une armée qui préférait tenir le rôle de l’assiégeant.
Limiter leurs mouvements. Tomber autant de têtes que possible jusqu’à ce que n’arrive l’inévitable retour de bâton, c’était là votre rôle, et vous le teniez avec brio. Un salve de flèches, puis votre formation éclatait, tu avivais les sens d’un nouveau groupe d’archers, puis une nouvelle salve était tirée. Jamais deux traits ne venaient du même endroit. Avec la forêt pour couvert, vos options étaient infinies. Ton casque vibre, secoué par un son sourd. Tu ne t’en formalises pas. Pas plus que tu ne l’auras fait depuis le début des hostilités. Le sifflement des carreaux de scorpions sonne à ton oreille comme une heureuse valse macabre, obstacle de plus qu’ils sont à la progression de vos ennemis. Mais pour combien de temps ? Les Drows, ces lâches, cette plaie, ont fondu vers Naélis tels une nuée de locustes, et telle une nuée, ils ne sauraient être arrêtés par les flèches et les pierres. Leur chaos s’organise, des groupes se forment, des bataillons se referment, l’Ouest se retrouve menacé, et le Nord ne tardera pas. Votre temps se termine bientôt, et celui des Naélisiens commence. Le bataillon Eldéen fait son premier pas en avant. Les Naélisiens font leur premier pas en arrière. Tout commence maintenant.
- Feu !
Pas un appel à ton archerie, mais une mise en garde. La trame s’est tordue en une forme que tu ne connais que trop bien. Un à-coup de ton épaule, et tu tires le Caëngal qui te porte vers l’intérieur des bois, invitant par la même occasion la monture prêtée à Sinieth à te suivre. Eclairs drapés de blanc, les Sylvains fuient les premières flammes conjurées par l’Elda tant qu’il en est encore temps. Foudres tombant des nuages de suies, vous emporteriez dans votre élan autant de vos geôliers que vous ne le pourriez. Et le groupe qui t’entourait – tout particulièrement – avait pris des risques. Tout ça pour quoi ? Tout ça pour laisser derrière vous quelques Sombres au crâne percé ou aux chairs dévorées par l’éther, galvanisés que vous étiez par la présence de celle dont les arcanes étaient capables de repousser les flammes mystiques qui vous coursaient.
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 429 ans (née en 590:X) Taille : 1,87m Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Vengeance au couchant. Mer 30 Déc 2020 - 15:31
La seule chose qui devait apaiser Aegden à l'aube du premier affrontement direct entre elfes et sombres, c'était de savoir que sa compagne se trouvait aux côtés de l'Aran, son ami. Perchée sur un grand fauve aux couleurs de la forêt, Sinieth n'était pas très à son aise. Elle savait monter sur un cheval scellé, mais un Faïra... Cependant, elle n'avait guère le choix. Cela faisait partie du plan. Ils devaient pouvoir s'échapper rapidement et l'ancienne vaanie était bien incapable de se déplacer en forêt avec autant de facilité que ceux qui étaient désormais les siens. C'était la seule solution et elle n'avait eu que très peu de temps pour apprendre à chevaucher une telle créature. Heureusement, elle n'aurait a priori pas besoin de le guider. Tout ce qu'elle avait à faire, c'était de rester dessus et, en présence des humains, de leur laisser à penser qu'elle gérait parfaitement la situation.
Silencieuse, la nouvelle anedhelle attendait. Elle connaissait le déroulement de la stratégie à appliquer ici. Aussi commença-t-elle par porter son attention -intellectuelle, visuelle et magique- sur le rivage. Si ses yeux peinèrent à déceler la vague qui approchait, un autre de ses sens perçu le trouble qu'il provoquait sur son passage. La Trame subissait cette vague tout autant que le camp des sombres au loin. Et avant même qu'Artiön ne le lui demande d'un regard, Sinieth se concentrait déjà. Son rôle : apaiser la houle magique en désordre afin de l'aplanir et de rendre l'usage des Arts possible autour d'eux. Son esprit fit alors corps avec les vagues qui l'entouraient et, par sa seule volonté, elle leur fit décrire des mouvements de plus en plus doux... jusqu'à ce que la Trame retrouve son rythme lent et régulier. Tandis que l'Aran se penchait sur son propre sort, elle élargit légèrement le sien et le maintint de manière ce que la tempête ne les atteigne plus et qu'un ras-de-marée ne risque plus d'affecter la manœuvre du Roi. Elle aussi reçut les bienfaits du sortilège de la Vie et son cœur, tout comme la Trame, s'apaisa plus qu'il ne l'était déjà par la force des choses.
Mais, déjà, l'ennemi répliquait et il n'était plus temps de rester là. Artiön, sur le dos d'un autre fauve, fit demi-tour, conviant le Faïra de la jeune femme à l'accompagner. Sans tergiverser, la bête le suivit. Les mains de Sinieth s’agrippèrent à sa fourrure dès qu'il entama son premier mouvement. Vers eux progressaient déjà les flammes. Des flammes qui engloutissaient tout sur leur passage. Des flammes... qui n'avaient rien de naturelles. Il était aisé pour la mystique de le sentir. Alors, les mains fermement accrochées, elle fut obligée de faire totalement confiance à la bête qui la transportait pour se consacrer à une toute autre mission. La magie qui les entourait, elle se mit à la repousser. Puisqu'ils s'en allaient, elle ne pouvait la faire reculer, cependant, son action pouvait la ralentir afin de leur donner le temps de s'enfuir assez loin. Elle fit donc refluer les flammes. Encore... Toujours plus... Afin que la chaleur s'éloigne d'eux. Afin que la lumière les aveugle moins. Afin qu'ils leur échappent... Tout simplement.
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Sujet: Re: Vengeance au couchant. Ven 1 Jan 2021 - 11:36
C’était difficile. Beaucoup plus difficile que ce qu’elle avait imaginé.
La Princesse Marchande était bien loin de son confort habituel, bien loin du luxe de ses palais. Certes elle avait voyagé dans des conditions plus que particulière, mais il fallait croire que les dernières années de disons – inactivité – avait légèrement entaché son esprit combatif. Ou peut-être était-ce a cause de ses foutues nausées. Et oui… elles avaient déjà commencé… La douce lueur de sa bougie éclairait doucement la tente alors que la Vaanie, bien assise sur son siège observait le bois de la table qui se trouvait devant elle, tentant tant bien que mal de mettre de l’ordre dans ses pensées. La deuxième partie de son plan était bien entamée, et elle devait jouer de prudence pour les prochaines ennéades. Au moins elle avait la protection de la garde draconnique cette fois, mais ils ne pourraient définitivement pas la protéger d’une nouvelle attaque du Karliik Glenn. Elle se devait d’être réellement prudente. Un cri la sortie rapidement de ses pensées. Ce n’était pas inhabituel d’entendre du brouhaha dans le camp drow, après tout ils avaient tous une personnalité plus ou moins explosive. Mais Llaulthyrrn entra rapidement dans la tente suivie de Jhaamdath.
« Nous sommes attaqués. Venez avec nous. »
Le ton du garde ne laissait rien au hasard. Sans attendre la Princesse Marchande se leva rapidement pour rejoindre les deux drows. Les quelques miliciens qui étaient resté avec elle fermèrent rapidement la marche alors qu’ils sortirent de la tente. La demie-elfe tentait tant bien que mal de contrôler ses émotions, mais elle était réellement apeurée à ce moment précis. Des flèches volaient et s’abattaient un peu partout dans le camp. Llaulthyrrn et Jhaamdath relevèrent leur bouclier au-dessus de leur tête avant d’encadrer la Princesse Marchande, la protégeant de quelconques projectiles alors qu’ils la conduisaient vers le quarth ul’mah. Ils ne firent que quelques mètres avant que ces derniers ne s’arrêtent soudainement, les oreilles bien redressées alors qu’un grondement venait secouer le camp. Et puis quoi encore? Maralina déplaça son regard vers l’ilythiiri alors que ce dernier tournait la tête vers le sud, tentant de déterminer la source du bruit. Cela ne lui prit pas de temps, après tout, les hurlements de ses confrères l’avertirent rapidement du danger imminent. Sans attendre, il empoigna le poignet de la Princesse et se mit à courir vers un mat planter au sol. D’une main il eut à peine le temps d’empoigner une corde qui circulait autour dudit mat et de plaquer la Princesse contre lui, la retenant par la taille avant que la vague ne les balaye.
Elle n’eut le temps de rien dire, et alors qu’elle sentit le métal froid de l’armure du garde sur sa peau, une vague vint les frapper, entrainant tout flamme qui n’avait pas eu la chance de s’agripper a quoi que se soit. Trempée et tremblotante, la vaanie lâcha doucement son garde lorsque ce dernier lui donna le signal qu’ils étaient hors de danger – ou du moins hors de ce danger. Les cheveux collés à ses joues elle balaya du regard les alentours, cherchant désespérément les quelques miliciens qui l’avaient accompagné. Mais ces derniers n’avaient pas eu les réflexes des ilythiiris, et étaient hors de vu. Jhaamdath vint finalement à leur rencontre, la joue ensanglantée par une longue coupure sous son œil, et pourtant cela ne semblait pas le dérangé pour autant. « Tu peux marcher? » demanda Llaulthyrrn. Elle acquiesça rapidement, alors que les deux gardes draconnique reprenaient leur position autour d’elle et commencèrent à marcher difficilement dans les restants du camp. L’eau qui s’était accumulé n’aiderait certainement pas leurs courses.
T'sisra Do'ath
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Sujet: Re: Vengeance au couchant. Jeu 21 Jan 2021 - 18:53
Quelques jours auparavant, ces plaines gelées étaient magnifiques, quant à la forêt, délaissant paisiblement son manteau d’hiver et profitant des froids embruns de la côte, elle resplendissait. Aujourd’hui, les rives de l’Olienne semblaient être un pays surgit tout droit du royaume des morts. La terre souffrait, elle était meurtrie et bouleversée, brûlée et calcinée. Une épaisse fumée noire s’élevait dans le ciel, les arbres craquaient et devenaient cendres sous les assauts de l’immense brasier déclenché par l’Elda.
Flèches et carreaux pleuvaient sur les naélisiens contenant tant bien que mal la charge des sombres. Ce fut le fleuron de leur cavalerie qui eut l’insigne honneur de percer les lignes des hommes. Montés sur des félins à pointes, d’implacables guerriers s’étaient lancés à toute hâte dans la mêlée, et malgré la levée de pieux aux derniers instants, rien n’avait pu les arrêter. Une poignée de secondes supplémentaire, et le fracas des lames contre les boucliers résonnaient dans le goulet d’étranglement. Les cohortes de soldats tuaient et tombaient, pour l’honneur et la gloire, pour leurs idéaux et leurs peuples, par devoir sacré. Le cor de Naélis résonna alors, annonçant le début de la retraite. Et les hommes commencèrent à reculer, abandonnant le goulet pouce par pouce. Une position stratégique forte, mais bien intenable face aux armées puysardes. La noirelfe, juchée sur une monture au sang chaud, abaissa le bras et, dans l’instant, s’élevèrent aux cieux de nouvelles volées de flèches meurtrières. Le général qu’elle accompagnait lui fit signe de rejoindre le reste des troupes restées en arrière, et la noirelfe talonna sa monture. Le général souffla à nouveau dans son cor, la manœuvre se préparait à l’insu de leurs assaillants occupés à gagner du terrain sur les naélisiens.
Bientôt, le goulet fut perdu. Repoussés hors de leur position, les hommes de naélis subissaient la pression maintenue la pression par les noirauds, tant et si bien que la piétaille fraîche restée en dehors du conflit put commencer à attaquer le flanc nord des drows dès leur sortie du goulet d’étranglement. Les naélisiens enroulaient la ligne de front ennemie, prenant un avantage tactique dévastateur. Forcer les drows à renforcer leur flanc, à étendre la ligne de front, à relâcher la pression sur le gros des troupes et permettre à la retraite de se poursuivre. Depuis la mer, les bateaux, qui n’étaient qu’ici pour un bref instant, soutenaient l’effort en pilonnant le flanc sud des sombres.
L’issue de la bataille se déciderait dans la plaine.
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Sujet: Re: Vengeance au couchant. Jeu 21 Jan 2021 - 21:24
Il faut tout faire ici ! Quelle bande d’incapable ! Je souhaite qu’Uriz châtie les officiers de notre armée qui se laissent dépasser par leurs émotions ! Je leur trancherais la gorge moi-même, si je n’étais point aussi occupé à sauver notre armée !
Le tsunami avait été dévastateur, et lorsque les vagues commencèrent enfin à se retirer, une grande partie du camp fut transformé en marécages. Par endroits, certains trous nous faisaient nous enfoncer dans l’eau jusqu’aux genoux, nous obligeant à avancer en tâtonnant, pour éviter de nous briser fortuitement une jambe ou un genou. Puis vinrent les flèches des impies que l’Eda nous commande de détruire : les Elfes. Leur foutue maîtrise de l’arc, avait des effets dévastateurs ! Chaque flèche trouvait le point faible de nos armures : le cou, les aisselles et l’aine. Nos soldats tombent comme des mouches, trop occupés à ne point tomber dans la boue pour pouvoir lever leurs boucliers.
Finalement, c’est par la violence que je commanderais ! Rangeant mon épée, levant mon bouclier, je pousse et maltraite les officiers et sous-officiers qui passent à ma portée. « Bougez-vous ! » Hurlais-je à l’un ; « En première ligne tas de chiens ! » Hurlais-je à un autre.
Et les lignes commencèrent à se mouvoir. Cinq cent soldats se placèrent en deux lignes le long de la forêt. Boucliers levés, ils empêchaient enfin les Elfes d’assurer leurs tirs de précisions, quand la deuxième ville tirait et combattait à distance, avec leurs armes de traits. Courant jusqu’à-eux, je m’assurais que la ligne tienne bon. Car c’était là le but de mon existence : la guerre. La guerre, la violence, la mort et le sang. Et c’est alors que la situation recommençait à s’embourber, que je trouvais la solution : incendier la forêt.
Et c’était effectivement la solution. Les flammes dévorèrent les arbres avec une facilité et une voracité déconcertante. Aidés par des mages élémentaires de l’air, ceux-ci provoquèrent de violentes bourrasques, qui attisèrent les flammes et aidèrent le front de l’incendie à gagner du terrain de plus en plus rapidement… Jusqu’à-ce que les Elfes ne soient obligés de décrocher.
Au centre, mes ordres, et ceux de Kerath, furent exécutés docilement. Enfin ! Trois cent soldats, et une unité de cavalerie montée sur des félins à pointes, s’étaient lancés à l’assaut des unités de Naélis, qui tenaient le goulet d’étranglement. Au terme d’une charge de cavalerie, et d’affrontements au corps-à-corps, nos soldats dégagèrent le goulet… Qui donnait sur une plaine dégagée.
M’y rendant, après m’être assuré que la forêt brûle comme il le fallait, je rejoins les troupes, en contact avec les troupes de Naélis. Les troupes ennemies, dans un mouvement tactique pur, allongèrent leurs lignes et nous débordèrent sur chaque flanc, nous obligeant à nous renforcer sur trois points de nos lignes.
Et c’est là que les navires entrèrent dans la danse. Voyant au loin le combat qui faisait rage sur la côte, j’agrippais un officier et lui intimait un ordre simple : «- Que les armes de sièges et les soldats de traits tirent sur les navires jusqu’à-ce qu’ils prennent la fuite ! Crevez s’il le faut ! Et faites parvenir une 100 cavaliers jusqu’ici ! Nous allons enfoncer leurs lignes ! »
Pour le moment, je reste dans la mêlée, en arrière. Car bien que je veuille me battre, je suis le seul officier digne de ce nom, dans cette mêlée, sur ce front. Je ne dois point rejoindre Uriz pour l’instant, sans quoi, toute notre armée serait perdue. Battons-nous !
Je n’avais pas encore vu l’unité de cavalerie de Naélis sur notre flanc Est, qui attendait, sous le couvert des arbres…
T'sisra Do'ath
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Sujet: Re: Vengeance au couchant. Mer 24 Mar 2021 - 20:25
Perdre le goulet, c’était ainsi qu’il fallait procéder. Tandis que les bateaux fuyaient les côtes, sur terre les soldats battaient dans une retraite très organisée, répétée et préparée avec minutie. Les armées drows, comme prévu, cherchaient vengeance et entendaient laver l’affront qui leur avait été fait. T’sisra avait rejoint la cavalerie plus au sud, bientôt leur tour viendrait. Elle s’était placée aux côtés du capitaine qui, quant à lui, n’attendait que son signal. La tension était palpable, car si les cavaliers riaient encore de bon cœur une demi-heure auparavant, l’avancement des combats sonnerait bientôt le glas pour beaucoup d’entre eux.
- Cette bataille touche à sa fin Capitaine, nos charges seront décisives.
- Je l’espère. Nous avons perdu assez d’hommes pour aujourd’hui.
Au cœur de la plaine, les armées formaient une ligne de front de plus en plus large. La bataille faisait rage, théâtres de combats inégaux entre hommes et puysards. D’un simple hochement de tête, T’sisra signifia au capitaine que le moment était arrivé. L’ordre fut donné, il dégaina son épée et talonna sa monture, s’en allant faire face à ses soldats, des lances s’abaissant et des épées tirées fourreaux répondirent à l’appel dans un écho sinistre.
- Au galop ! Au galop nous irons épauler nos frères d’armes !
« A mort ! A mort ! » Scanda la cohorte pour toute réponse. Et bientôt la terre trembla sous les sabots des cavaliers, tandis que les hommes criaient leur rage et hurlaient à plein poumons afin de se donner du courage, un requiem effrayant poussant les puysards pris dans les combats avec l’infanterie à lever lances et boucliers en direction de la charge.
T’sisra chevauchait aux côtés du capitaine, dans un bref regard en direction du goulet, elle aperçut les renforts eldéens se préparant à venir soutenir les leurs. La cavalerie enfonça les lignes ennemies, les chevaux lancés à pleine vitesse fracassèrent la ligne de défense de l’infanterie, leurs cavaliers tuèrent autant de drows qu’ils le purent. Ceux dont les montures furent transpercées par les lances de l’Elda furent massacrés, cependant l’infanterie naélisienne en profitaient pour creuser toujours plus l’écart la séparant des combats.
Sortis de la mêlée, la cavalerie venant du Sud croisa celle venant du Nord. Ces derniers durent faire face aux renforts drows venant combler les trous de leur infanterie ainsi qu’à la cavalerie éldéenne. Et si les pertes furent nombreuses, les deux armées bélligérantes s’étaient éloignées assez pour que cela ne marque la fin de la bataille.