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 L'Aube sombre dans le sang.

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Artiön Laergûl
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MessageSujet: L'Aube sombre dans le sang.   L'Aube sombre dans le sang. I_icon_minitimeMar 27 Avr 2021 - 22:18


Les Plaines de Sang.

RP précédent
Vengeance au couchant.


L'Aube sombre dans le sang.

Contexte :
Les armées du Puy ne furent arrêtée à aucun moment. Si bien que les naélisiens regardant à l'Est, à l'aube du septième jour de la troisième ennéade du mois, purent voir les colonnes sombres se déverser dans les plaines entourant la cité. L'heure de la bataille finale approchait, des cœurs se serraient, d'autres s'en trouvaient exaltés. Le glas sonnerait tôt ou tard la fin de l'un des deux camps et du conflit.


Les généraux s’affairaient autour des diverses tables installées dans une des salles du château, transformée pour exceptionnellement en véritable centre de commandement. L’on comptabilisait les pertes, les hommes tombés au front dans les plaines, sur la côte et Ruven. L’on estimait les pertes ennemies grâces aux renseignements naélisiens et aux éclaireurs. Tous ces Souffles, toutes ces Braises, si forts et vivaces, réduits à de simples lignes tracées au fusain sur un vélin vieilli. Tel était le sort des soldats au regard de la Guerre.
Cependant, ces chiffres et ces estimations apportaient tout de même un peu de réconfort et entretenait l’espoir. Ruven étaient partie en fumée, comme prévu. Les combattants avaient abandonné la cité en saignant les forces ennemies du mieux qu’ils l’avaient pu. Ceux encore capables de se battre avait rejoint les plaines à l’Est, afin de participer au harcèlement des convois de ravitaillement, tandis que les cavaliers déposés en Hanning, ayant le même objectif, opéraient déjà depuis le jour de la bataille côtière. Tout jusqu'ici n'avait été que chausse-trappes et diversions.

Du reste, c’est à Naélis que tout se déciderait. Et ses défenseurs s’étaient préparés à recevoir avec l’ennemi. Leur plan était précis, exploitait les erreurs tactiques de l'adversaire et tenait la population hors de portée de sa fureur.

Karfïas de l'An 18:XI ~ Hiver
Oglicos de la troisième ennéade.


À l’aube du septième jour les sombres colonnes marchaient dans les plaines entourant la cité portuaire. Les manœuvres drows consistèrent en l’encerclement de Naélis. Répartis en quatre campements, l’ennemi pris possession des plaines aux alentours de la cité. Nombreux furent les soldats à grimper sur les remparts ne serait-ce que pour voir. Voir les forces de Puy assiéger le dernier bastion qu’il leur restait. Voir ce qu'aucun ne reverrait avant des années et des années. Voir afin de se préparer au pire, de trouver la force de ne pas flancher. Voir la mort en face et la défier.

Et ce fut à partir de ce moment que les premiers échanges se firent entre les deux belligérants. À coup de trébuchets, pour commencer. Projectiles enflammés, comme cadavres, y étaient passés. Les mages de vie, accompagnés de la daedhelle, s’étaient occupés du confinement des amas de chairs. Le Puy étaient connu pour ses nécromanciens et leurs capacités à empoisonner et répandre les pires maladies. Les prédispositions prises quant à la population porteraient ainsi leurs fruits.
S'ensuivirent les jours les plus étranges que T’sisra eut jamais vécu. L’Elda, réputé pour sa violence et sa capacité à mener des guerres éclairs, s’en était trouvé à « négocier » une reddition inconditionnelle. Et ce quand bien même ils avaient été insulté à Erlem, saigné à Ruven et battu tactiquement sur la côte. Au moins ces pourparlers avaient eu le mérite de confirmer les soupçons concernant ces fameux cadavres. Et tandis les troupes naélisiennes, les mercenaires et les ladrosiens gênaient, attaquaient et pillaient les lignes d’approvisionnement, le jour tant attendu de la bataille arriva enfin.

Karfïas de l'An 18:XI ~ Hiver
Dans la nuit d'Elenwënas à Oglicos à de la troisième ennéade.


La porte Est n’était plus, ni même le chemin qui grimpait les parois de la montagne jusqu'à celle-ci. Les douves avaient coupé tout accès à l’entrée Ouest, aussi ne restait plus que le Nord et son pont permettant d’accéder à la porte. Les coups de bélier frappant les épaisses portes de bois sonnaient le glas des ennemis, qui, malgré les pluies de flèches et les tirs d'artillerie s’abattant sur eux depuis la ville-haute, persistaient encore et encore, en dépit des blessés et des morts.

- Que les dieux nous gardent et guident nos lames. Lança le général en mettant son casque sur son crâne, lui observait la cité depuis les fortifications de la ville-haute.

Un cor sonna, et les portes cédèrent dans un fracas tonitruant, l’engeance eldéenne se déversait dans la capitale, tel un raz de marée. Les soldats naélisiens s’enfoncèrent dans les venelles et ruelles adjacentes, se battant à reculons comme le leur avaient enseigné les elfes. Tous ces chemins menaient au même endroit : la grande place. Le gros des troupes jugulait l’avancée de l'armée sombre dans la rue principale.

- Jamais je n’aurai cru voir de mon vivant le pavé de notre chère Naélis envahie et souillé par les eldéens…

- La bataille n’est pas encore perdue, général. Ils ont peut-être l’avantage du nombre, mais dans ces ruelles, lignes sont composées d’autant de soldats d’un côté et de l’autre. Leur nombre deviendra bien assez tôt un désavantage majeur. Fit la drow en laissant retomber son cor relié à sa ceinture par une fine cordelette de cuir tressée. Et cette bataille ne fait que commencer.

- J’espère que vous avez raison. Conclut le vieil militaire en partant au pas de course rejoindre ses hommes stationnés au port. Et vous avez plutôt intérêt !

Le regard de la noirelfe se posa sur la place, là-bas, les elfes attendaient. Artiön et ses fidèles combattants formeraient tôt ou tard la ligne de front aux côtés des naélisiens et le pavé sauraient se teinter de sang.

- La porte est perdue. Souffla la daadhelle au jeune garçon à ses côtés. File au Colisée sans tarder.

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MessageSujet: Re: L'Aube sombre dans le sang.   L'Aube sombre dans le sang. I_icon_minitimeJeu 29 Avr 2021 - 18:27



Sous les lueurs des flambeaux se jouait un grotesque spectacle. D’abominables créatures précédaient leurs abominables maîtres, leurs regards brillant du même rouge que les flammes qui s’y reflétaient. Les dernières ennéades avaient été dures. Naélis avait beaucoup sacrifié en attente de ce moment. Mais le moment était finalement venu de terminé ce que vous aviez commencé, de mettre à plat vos dernières cartes, en espérant arriver à bout de la main d’adversaires ayant jusque-là marché dans l’intégralité des pièges que vous leur aviez tendus. Conclure ou échouer, là étaient vos seules options.

La place serait là où commenceraient vos manœuvres, mais elle n’était pas votre objectif. Trop large, trop ouverte, trop praticable. D’autres sauraient mieux que vous dominer ce terrain. Pour vous elle n’était que l’estrade qui donnerait à vos ennemis naturels l’occasion de vous haïr face à face, l’occasion de lancer la mortelle course-poursuite pour laquelle vous vous étiez déplacés jusqu’en dehors des frondaisons d’Anaëh.
Immobile à peu de choses près, les luminaires se reflétant sur ton armure dorée, tu attendais. En première ligne. Géant parmi les tiens, ton uniforme détonnant des leurs, tu te détachais sans contexte comme une importante figure au sein de ton bataillon. Le premier regard posé par vos ennemis sur vous laissait entendre qu’ils l’avaient vite intégré. Tu comptais là-dessus. Dès le premier carreau encaissé par ton targe, tu avais sauté au dos de ta monture, et le semblant de formation esquissé par les elfes proches de toi avait explosé. Vers les toits pour certains, dans les ruelles pour d’autres, vers l’Ouest pour toi. Le jeu avait commencé.

Comme des ombres suivant la course du soleil, vous fendiez foule et relief en attente du bon endroit et du bon moment. Jamais deux flèches ne viendraient de la même tour, jamais un coup de lance ne viendrait du même elfe, jamais un estoc ne viendrait de la même lame. Vous vous préserviez. Apparaissant et disparaissant entre les Naélisiens retenant le flot Noirelfe enragé qui vous poursuivait. Et petit à petit, votre danse faisait son effet. C’était peu, bien peu face à la puissance qui vous faisait face, mais un mort, puis deux nourrissaient leur rage. Un mort puis deux attisaient leur colère. À pourchasser le vent ils délaissaient le mur. Et ce qu’ils vous vouaient comme haine, c’était autant d’entrain en moins dans leur lutte contre le peuple du Royaume Vaani.

Autour de toi tout vibre avec une rare intensité. Le lent battement de ton cœur se fait reflet de ton glacial état d’esprit. Les arcanes dansent en des rubans d’éther autour de toi et de ta suite. Vous êtes peu, mais vous êtes importants. Peut-être les plus importants parmi les elfes en faction dans la cité. Aussi discrets que vous soyez, vous êtes les plus visibles, et les plus pourchassés.
Ton bâton fait un tour entre tes doigts. Les flux te traversent les veines, se concentrent en ton focaliseur, voient leur expression encore silencieuse croître en intensité au contact de la pierre de Yutar… la pierre et La Vision se marient en tes sortilèges, et les arcanes se déchargent en direction d’un des non-morts à vos trousses. La foudre court à travers ce qu’il reste de nerfs à la créature, le feu court à travers ses entrailles, et l’âge la prend avant l’âge. Un poursuivant de plus, arraché à son marionnettiste, et abandonné à ses flétrissures. Ton sceptre valse en sens contraire, les lumières arcaniques se métamorphosent, du sombre au clair, de l’obscurité à la lumière. Les aurores fleurissent autour de toi, dessinant pour que la perçoive l’œil nu la signature d’un enchantement. La lumière embrasse une escarmouche, et s’empare des guerriers alliés. Des chairs récemment tranchées renouent entre elles, et de jeunes plaies se referment. L’adversaire voit son progrès effacé, et les Naélisiens leur courage renouvelé.

Et toi et les tiens vous continuez votre course effrénée, tendant la main là où vous pouvez, tendant la lame là où vous devez, voyant les couloirs de votre objectif inexorablement se rapprocher.  

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MessageSujet: Re: L'Aube sombre dans le sang.   L'Aube sombre dans le sang. I_icon_minitimeVen 30 Avr 2021 - 9:35


Un cor avait retenti dans la nuit, marquant le début des hostilités finales. Ce soir tout se jouerait. Ce soir c’était gagner ou mourir.

Un surnaturel calme régnait pourtant encore sur la place. Les flammes des torches créaient ombres et reflets incertains parmi les combattants immobiles. Statues vivantes, ennemis séculaires aussitôt pris pour cible par les assaillants. Leur haine comme force autant que faiblesse. Un pas de plus dans le piège quasiment refermé sur l’armée éldéenne.

Il fallut un unique carreau pour que le calme fantastique se change en fantasque course à travers les ombres. Le Mainyth lëandrin s’élança lui aussi vers l’ouest. Il était un flambeau dans l’obscurité. Une flamme au tranchant glacial envers celui qui tenterait de l’atteindre. Une flamme qui dansait sans personne pour parvenir à l’éteindre.

L’ardent lancier agaça de son hast l’un des obscurs s’étendant vers lui en un geste pathétique, s’échappa de la vaine emprise d’un second et se fondit dans l’ombre avant de s’embraser de nouveau quelques chassés plus loin.

Le ballerin était un expert pour se dérober, ses poursuivants malheureux furent bien vite obligés de le constater. Ils furent bien vite obligés de s’en enrager tandis que le pas agile, il redoublait d’ardeur à leur échapper. Et quand ce n’était pas lui qui frappait. C’était un trait sortit des ombres ou bien une lame alliée s’éclipsant aussitôt qui s’en assurait.

L’envolée continua, inlassable sous les rayons froids des lunes et les chaudes lumières des brasiers. Les silhouettes dansaient, encore et toujours dans l’ombre, la lumière, la lumière puis l’ombre. Elles oscillaient, vaines illusions, se séparèrent à l’angle d’un imposant bâtiment faisait tâche dans le paysage, se retrouvèrent. Là le soldat pris appui sur des décombres et bondit sur le reste d’un toit à mi-hauteur. Il surplomba le temps d’une foulée le flot clair obscurs avant d’y replonger au grand dam d’un arbalétrier ayant vu un instant son salut dans les acrobaties de l’elfe flamboyant. Munition gâchée. Frustration noirelfe démultipliée.

Une lame osa frôler sa cuirasse et d’une sèche pirouette, la lance s’abattit sans sommation sur l’impudent pour zébrer les ténèbres de mortels sillions carmins. Elle rendit au centuple la témérité du Daehdel sans jamais plus lui accorder d’attention. La course ne devait pas s’arrêter.
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Lynn Antadolen
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MessageSujet: Re: L'Aube sombre dans le sang.   L'Aube sombre dans le sang. I_icon_minitimeVen 30 Avr 2021 - 11:23



Dans un déclic, comme un seul organisme, le fléau elfique se dissout et s’éparpille. Chacun sait ce qu’il a à faire, et en petits groupes ou en solitaires, les Taledhels jouent avec leurs ennemis, inattendus, et dévastateurs. Leurs escarmouches font leur effet, ralentissent la progression des assaillants, sans parvenir à la contenir complètement. Çà et là, des brèches dans les lignes Naelisiennes, percées par la fureur des monstres assoiffés de sang.

Lynn décoche sa cinquième flèche, déjà, et un autre tombe encore. Il était temps de changer de position. Elle fait signe à sa partenaire, mais en se retournant constate le sang qui se déverse lentement de son corps inanimé. Une terrible perte de plus pour le peuple. Sa colère monte, mais elle ne peut rester là. Elle se redresse et file sur les toits, invisible, cherchant la prochaine faille à endiguer. Trois guerriers elfes sont au fer, dos-à-dos, encerclés par cinq redoutables adversaires. Encochant une nouvelle flèche, elle murmure une prière à Kyrïa avant de viser le plus grand d’entre eux. Elle vient se ficher dans son genou, et lui arrache une plainte qui vient se perdre dans le tumulte de la bataille, avant de se taire à tout jamais, la tête tranchée. Les soldats s’en sortiraient, il fallait continuer à avancer.

Dans sa course, elle ne remarque pas la fragilité du toit. Une tuile se dérobe sous son pied, elle trébuche, roule, et atterrit dans une ruelle. Elle entend un grognement et se retourne. Un noirelfe la surplombe de toute sa taille, une lance gigantesque pointée vers elle. Lynn roule de nouveau, esquive l’attaque et tire son poignard en reculant. Elle sent la pierre glacée d’un mur derrière elle, et resserre sa prise sur son poignard. L’allonge de son adversaire est bien supérieure à la sienne, mais il serait vulnérable si elle réussissait à franchir sa garde. Le Drow voyait rouge, et son deuxième coup semble moins précis que le premier. Un pas sur le côté, et la lance vient rebondir contre la pierre. Un autre pas en avant, et son poignard rencontre la chair. Elle a sous-estimé la hargne de son adversaire, qui, ignorant la douleur, lâche son arme pour donner un coup de poing sur la poitrine de l’archère.

Le choc la bouscule, et la projette un peu plus loin dans la ruelle. Elle a le souffle coupé, la vision un peu trouble, mais se redresse néanmoins. Le noirelfe a abandonné sa lance et semble déterminé à en finir à mains nues. Le poignard de l’elfe est trop loin pour espérer le récupérer tout de suite, mais elle n’a pas encore abandonné. Elle se prépare. Un duel de force serait une erreur, seule la vitesse comptait. Elle ne pourrait pas l’épuiser. Un coup de poing, puis un autre, il ne la touche pas et laisse une ouverture. Elle s’insère, proche, et frappe sur sa gorge. Il laisse échapper un râle putride de douleur, tandis qu’elle s’écarte. Il a du mal à respirer, et la regarde d’une rage à faire trembler le plus vaillant guerrier. Mais pas Lynn. Le souvenir de son clan anéanti par cette même race lui donne le courage dont elle a besoin. Elle se baisse, et son pied vient faucher ceux de son adversaire. Il perd l’équilibre, encombré par son armure, et ne parvient pas à se rattraper. Toussant, il tente de se relever, mais Lynn est déjà sur lui, de nouveau armée. Sa lame s’enfonce de nouveau dans la chair, cette fois dans le but de tuer. Elle plonge son regard dans le sien, lui murmurant le mépris qu’elle avait pour lui.

Elle se redresse enfin, et monte de nouveau sur un toit, après avoir récupéré son arc. Des yeux, elle cherche tout en continuant à courir. Qui serait sa prochaine victime ?

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Akhoraril Mírëromën
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MessageSujet: Re: L'Aube sombre dans le sang.   L'Aube sombre dans le sang. I_icon_minitimeVen 30 Avr 2021 - 16:48

La fin approchait, mais semblait toujours si lointaine. Les combats s'éternisaient, pour le plus grand malheur de nos visages marqués par la fatigue. Les plus coriaces comme moi se tiennent fièrement, mais je ne suis pas moins éprouvé que les autres, loin s'en faut. Pourtant, l'étape la plus difficile de la bataille n'était pas encore passée. Bientôt, les Daedhels infesteront la ville tels des nuées de rats, au milieu des cadavres qu'ils nous ont balancés avec leur artillerie, et des édifices effondrés, n'ayant pas résisté aux rochers s'étant abattu sur eux. Comme prévu, nos troupes les attendaient à ces divers endroits où l'on pouvait limiter leur avantage numérique pour faire jeu égal… à peu près. Flanqué de deux de mes nombreux arbalétriers d'Enolir, je ne faisais plus qu'un avec les archers des autres Cités d'Anaëh et ceux de Naélis.

Puis, vient l'heure de se replier. Et dire que ces efforts devront être répétés une multitude de fois. Et recharger son arbalète en sprintant comme un dératé n'était pas chose aisée. Bien évidemment, le défi physique devenait d'autant plus difficile lorsqu'il s'agissait de devancer des gaillards aussi bien entraînés que nous. À plusieurs reprises, mon épée fut comme une lumière salvatrice, pendant que d'autres n'avaient plus la force de devancer les guerriers ennemis qui n'avaient plus qu'à enfoncer leur lame noircie dans le cœur de nos alliés.

Pas très loin derrière moi, j'entends un de mes hommes s'écrouler, s'agitant malgré l'épuisement sur le sol pour espérer ne pas être dévoré par les prédateurs sombres qui s'avançaient vers lui. Il n'est pas encore trop tard pour le sauver. D'un sifflement strident, j'alerte les deux arbalétriers qui m'accompagnent, et je pointe mon épée en direction des Sombres s'apprêtant à s'acharner sur notre collègue épuisé. D'un trait, ils abattent les ennemis et, profitant de ce peu de temps gagné, je me rue, avec deux autres guerriers, vers notre soldat à terre pour lui porter secours. Couvert par mes arbalétriers derrière, et par les guerriers qui me serrent, je traîne le soldat au sol jusqu'à le tirer de sa position désastreuse. Une fois à l'abri, il finit par se lever en ramassant une épée au hasard parmi toutes celles que les morts avaient laissé derrière eux puisqu'il avait perdu la sienne. Il me regarde et m'adresse un hochement de la tête. Il était sauvé.

« Haut les cœurs. » lui dis-je, en levant la paume vers le ciel alors que je reculais toujours, épée à la main et toujours prêt à en découdre..

Sans savoir pourquoi, je ne pus m'empêcher de sourire. Ce n'est pas comme si un soldat qui frôlait la mort et une bataille enragée donnaient de quoi s'amuser. Pendant notre repli, mes hommes, rejoints par d'autres, couvrirent notre repli, jusqu'à ce que nous soyons hors de danger pour pouvoir reprendre les combats. Il ne restait plus qu'à espérer que nous tiendrons tous la cadence jusqu'à la fin de la bataille…
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MessageSujet: Re: L'Aube sombre dans le sang.   L'Aube sombre dans le sang. I_icon_minitimeMar 18 Mai 2021 - 2:18




Lentement, mais sûrement, les drows s’enfonçaient dans la cité naélisienne. Au fur et à mesure de leur progression, la résistance se faisait de moins en moins dure et forte, tout du moins jusqu’à atteindre la grande place. Là, les lignes de front reformées bataillaient bec et ongles chaque coudée, chaque pouce de terrain. Et malgré tout, le Puy semblait rester inarrêtable.

Du haut des remparts de la ville-haute, la noirelfe observait les portes fracassées de la cite dont les pans gisaient sur le sol, piétinés depuis leur chute par les guerriers puysards. Le regard de la noirelfe glissa vers l’un des capitaines se trouvant à ses côtés, et dans un hochement de tête, elle confirma ses interrogations. L’officier porta son cor à ses lèvres et souffla deux coups. Un appel sellant le sort de tous les ennemis ayant franchi le seuil de la cité, car les grilles d’acier tombèrent enfin et le pont passant au-dessus des douves vola en éclat sous la volonté des mages.
Les attaques depuis la ville-haute s’intensifièrent, tous les archers restés en réserve se mirent, eux aussi, à tirer à volonté et les tirs d’artillerie se firent plus nombreux encore. Cette porte durement gagnée par les drows n’était que la première pièce du puzzle d’un plan exploitant leur fureur inextinguible et leur hargne sans pareille. Ainsi le piège se refermait.

Au fur et à mesure que la nuit avançait, les combats se concentraient sur la grande place, maintenant noire de drows. Naélis souffrait, hurlait dans les échos des boucliers fracassés, des lames s’entrechoquant et des corps s’effondrant à même le sol, tandis que filait l’espoir entre les ruelles et les barricades encore vierges de combat et de sang. Un soldat, n’ayant pas vu assez printemps et pourtant bel et bien devenu combattant par la force des choses, dévalait les escaliers, bousculait les soldats encore frais et attendant leurs ordres, le jeune homme filait vers le Colisée à toute hâte.

- Maître Nakor ! Maître Nakor ! Scandait-il en grimpant quatre à quatre les marches lui permettant de rejoindre les hauteurs du Colisée. Dame T’sisra m’envoie vous dire que la grille est tombée, elle a dit que vous sauriez ce que ça veut dire !

Et il n’y avait aucun doute quant à cela. Nakor et ses plus puissants mages de l’Aurore avaient pris position dans les hauteurs du Colisée, d’où ils bénéficiaient une vue imprenable sur la place envahie par l’ennemi. Bientôt s’abattrait sur eux la force furieuse de l’Aurore et la vengeance naélisienne.

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MessageSujet: Re: L'Aube sombre dans le sang.   L'Aube sombre dans le sang. I_icon_minitimeJeu 20 Mai 2021 - 20:03

Les jours étaient passés et la cité était de plus en plus entourée par l'armée drow. Il avait fallu jouer avec tous les talents possibles. Les cadavres pour propager la maladie, la pression intense, les attaques répétées. Cependant, la puissante force de la lumière ne devait jamais faiblir devant les ombres. Bien au contraire, elle chassait les ténèbres. Toute sa vie, Nakor en avait été profondément persuadé : être au service des forces du bien ne signifiait pas être faible et craindre les armées du mal. Un bien puissant devait pouvoir faire face et pourfendre l'engeance. Il ne fallait pas avoir peur de se salir les mains et de se battre pour la vie. Aussi loin qu'il s'en souvienne, alors qu'il n'était qu'un jeune sorcier ou au fil des siècles, il était toujours parti au combat, il avait connu de nombreuses guerres et avait tué un nombre incalculable d'adversaire. Jamais le premier et de son propre choix, toujours en réponse à des menaces féroces et définitives. Une partie importante du plan reposait sur les épaules de celui qui était le seul archimage humain de Miradelphia. Il devait faire feu de tout bois et déclencher les enfers sur les drows lorsque ces derniers auraient avancé trop fortement sur la grande place centrale. Ce serait un immense coup de boutoir pour faire reculer cette armée et la renvoyer dans les ombres. Nakor s'était donc posté au sommet du Colisée avec ses magiciens les plus puissants et observait de loin, le début de la bataille. Soufflant longuement, il serra son bâton bien fort dans sa main droite et prit la parole alors qu'Alfirin et Jean se trouvaient juste derrière lui.

"Les choses se mettent en place, je vais commencer à me préparer. De votre côté, tenez-vous prêt."

Jean et Alfirin se regardèrent l'un l'autre. Ils occupaient tous deux le poste de secrétaire personnel du Magistère du Firmament. L'un humain et l'autre elfe, étaient tous deux très proches du vieux fou et y tenaient particulièrement. Ils s'inclinèrent et se reculèrent de quelques pas. Jean ne put retenir

"Maître, je vous en supplie ... soyez prudent."

Nakor se retourna alors et lança

"Je n'ai pas prévu de mourir ce soir."

Et il se remit en position. Prenant de longues et grandes inspirations, il condensa lentement son pouvoir. Il entra en contact avec la source intérieur de son énergie propre et rassembla doucement sa magie. Il ne devait pas trop tôt faire jaillir la magie de lui afin de ne pas être détecté. Il visualisait donc un cercle lumineux en lui, dans sa silhouette noire et vide. Un petit point lumineux qu'il gonfla, enfla, en insufflant par sa seule volonté mentale, un pouvoir de plus en plus grand. Il allait lentement mais surement faire grandir cette sphère lumineuse jusqu'à ce que l'ensemble de son pouvoir s'étende à chaque parcelle de son corps. Il avait longuement pensé à l'énergie qu'il devrait dépenser, aux éléments qu'il allait convoquer et à ce qu'il ferait subir aux belligérants. Cela allait l'amener à la limite de contrôle de ses puissants pouvoirs d'archimage, ce qui n'était pas peu dire. Le moindre faux pas et il pourrait y laisser la vie. On ne pouvait pas juste donner un peu de sa personne dans un tel combat, il fallait tout donner, y mettre toute sa volonté, toutes ses pensées et Nakor était connu pour ne pas faire les choses à moitié. Doucement, ses yeux se mirent à luire et l'air autour de lui, à doucement vibrer tant il remplissait l'espace de puissance arcanique. Jean, mage humain du vent eut une sueur froide

"Il a une telle maîtrise qu'il ne dissipe pas son pouvoir le long de la Toile. On le sent à peine pourtant l'air sous nos yeux s'électrise.
- Tu as raison gens, ce sont là les pouvoirs d'un Archimage. Préparons-nous aussi. Nous aurons un rôle dans cette ..."

Et alors, on put entendre les pas pressés d'un jeune homme essoufflé. Il délivra son message qui parvint, de très loin, jusqu'à l'esprit ultra concentré du vieux fou. Sans même se retourner, sa même bouger, luisant de pouvoir et d'intensité, Nakor parla d'une voix qui résonna dans le Colisée, comme déformée par la magie. Une voix venue d'un autre monde

"Je vais entrer en scène. Au cœur de la furie, qu'aucun des magiciens n'utilise ses pouvoirs. Ne le faîte qu'une fois mes sortilèges terminés."

Alfirin hocha la tête lourdement, presque craintif

"Oui Maître"

Effectivement, Nakor prévoyait de déchainer tellement de puissance arcanique que tous les sortilèges environnants risqués d'être déformés et devenir incontrôlables par leur propre lanceur. Au sein d'un tsunami de pouvoir, de petites vagues étaient engloutis. Et c'est alors qu'en plus de son contrôle mental, le vieux magicien repensa à tous les moments difficiles de sa vie, les amis perdus, les vies enlevées, ses propres enfants qu'il avait dû enterrer de ses propres mains et toute l'infernale tristesse que cela avait provoqué, toute sa haine des forces du mal et il libéra la fureur de l'archimage. En poussant un râle d'effort autant physique que mental et arcanique une énorme boule de feu sembla prendre naissance autour de lui puis enfler en se remplissant autant à l'intérieur qu'en prenant de l'ampleur à l'extérieur. La température monta subitement en flèche et tous ceux qui étaient proches de Nakor durent reculer encore. Le vieillard se mit à pousser un cri d'effort et soudainement, l'enveloppe de flamme enfla, se condensa, fit exploser littéralement le mur du Colisée devant lui et la boule de feu s'envola comme si un géant l'avait élancé dans les airs. Au cœur de cette boule de feu de deux mètres de rayons se trouvait le plus vieil humain de ce monde. Les autres magiciens de l'Aurore furent un moment interdit puis reprirent leurs esprits et dévalèrent les marches du Colisée.

"Vite, descendons. Tous à la grande place ! Allons !"

Pendant ce temps, une énorme boule de feu fila dans le ciel de Naélis, enfla encore durant le très bref temps de vol et vint s'écraser au centre de la grande place, sur la plus forte concentration de drows qui s'y trouvait. En frappant le sol de plein fouet, Nakor, tout de flamme entouré libéra son pouvoir de feu et une énorme explosion frappa l'armée drow qui fit des dégâts imprévus dans les troupes. C'était un signal fort pour les troupes humaines qui devaient fuir très rapidement la place. Sans même perdre une seule seconde, l'archimage entra dans un balai mortifère : son bâton s'illumina avant de cracher par son extrémité des éclairs surpuissant. Nakor venait de condenser l'élément feu et l'élément air pour électriser jusqu'à la mort les troupes du Puys. De sa main gauche aussi, paume tendue, il fit jaillir de très lourds éclairs de chacun de ses doigts. Le ciel de la nuit fut illuminé et rempli du bruit du tonnerre. De ses deux jambes, Nakor se positionna. Il donna un grand coup de son pied gauche devant lui, genoux fléchit. Il convoquait l'élément feu poussé à son paroxysme : la lave. Depuis l'extrémité de son pied, le sol se transformait en lave surchauffée qui jaillit du sol pour venir submerger des dizaines de drows en même temps. Il avança alors son pied droit, fléchissant aussi le genou. La même chose se produisit. Il se retrouvait alors dans la position très stable d'un homme enraciné dans le sol. Ses mains voltigeaient pour ordonner aux éclairs et à la lave. Des vagues de roche en fusion oblitéraient les ennemis dans des hurlements très brefs. La foudre ravageait les cœurs et les organes des drows. Le bruit, la chaleur, la lumière : le spectacle était terrifiant mais impressionnant. Tel un maître destructeur, l'archimage élémentaliste déchainait la fureur du monde contre les ennemis de la cité. Les mages de l'Aurore arrivèrent assez rapidement aux abords de la scène et furent abasourdis. Plus les secondes passaient plus Nakor ravageait la place. Pour se faire, il devait maintenir un niveau de dépense énergétique que peu de personnes en ce monde pouvait assurer. Toujours plus d'éclairs et de lave.

"Il est insensé ... il va finir oblitéré par sa propre magie ..."

Lâcha un Alfirin qui laissa perler une larme à ses yeux alors que Jean, dans un élan de colère le saisit par la tunique en lui lançant

"Non! Il a promis qu'il survivrait! Il me l'a promis!"

Et dans cette folie de fin du monde, la voix amplifiée de Nakor résonna dans l'ensemble de la cité. Au fond de lui, le magicien le savait, il ne pouvait plus tenir longtemps. S'il continuait, son déversement de pouvoir le détruirait. On ne pouvait pas jouer avec autant de magie sans risquer sa propre vie

"Repartez dans l'ombre!"

Et alors qu'il planta si fort son bâton ancestral dans le sol qu'il s'enfonça sur près de dix centimètres, il aplani toute la lave qu'il avait convoqué comme une nappe large et circulaire qui défigurerait entièrement et définitivement la Grande Place de Naélis et fit pleuvoir du ciel des éclairs par dizaines. Comme des griffes immondes d'un géant électrique, les raies de lumières vinrent pleuvoir sur la place autour du magicien. Par dizaines et dizaines encore, les drows furent transpercés et détruit. La foudre s'arrêta enfin, l'air totalement sous tension mais la Toile magique violemment déformée aussi. Il y eu quelques brefs instants de silences, comme si l'ensemble de la cité retenait son souffle. Le déchainement de pouvoir qui venait d'avoir lieu était-il bien réel? Était-il seulement possible qu'un vieux sorcier aux faux airs de grand-père gâteau puisse détenir en lui tant d'arcanes destructrices? Et ce fut ainsi là, alors que les armées drows venaient de subir un choc tant physique que surtout psychologique, au milieu de ce qui était un charnier, que Nakor se tenait là sans plus bouger et, sans même réussir à tourner la tête vers ses mages, s'effondra sur les genoux au sol. Sa main droite, vieille et parcheminée toute tremblotante mais incapable de se déplier pour relâcher son bâton, essayant de reprendre un souffle presque entièrement perdu, luttant pour ne pas sombrer dans le coma. Ce fut alors son dévoué Jean qui s'avança devant Alfirin

"Par tous les dieux du ciel !"

Puis il hurla, d'un cri venant de ses plus profondes entrailles

"Pour le Maître! Protéger le Maître ! Aller !"

Et tous les mages du Firmament poussèrent un cri de défis et se lancèrent à leur tour dans la bataille. Ces satanés drows devaient maintenant avoir peur et battre en retraite. Les soldats, très impressionnés aussi par ce que venait de faire Nakor, retournèrent à la bataille aux côtés des magiciens de l'Aurore. Il fallait protéger celui qui venait de redonner espoir aux troupes et qui avait semé la mort chez les adversaires. Les gens qui survivraient au combat et qui avaient assisté à la scène se souviendraient toute leur vie de ce que l'on nommerait ensuite, la fureur de l'Archimage.
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