-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

 

 L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Nehril
Sang-mêlé
Nehril


Nombre de messages : 522
Âge : 129
Date d'inscription : 08/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  248 ans
Taille
: 1m98
Niveau Magique : Arcaniste.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeDim 25 Juil 2021 - 13:39


An 18 du Cycle 11 Mois de Bàrkios, second mois de printemps, quatrième ennéade, Elenwënas :



L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  13637010


Là où se tenaient les trois hommes, la nuit était noire. Noire et venteuse, comme si d’innombrables doigts invisibles s’acharnaient sur leurs vêtements. Leur cape virevoltait derrière leur corps emmitouflé, claquant sous leur visage noirci et leur membre vêtus de noir. Ils fixaient au loin un imposant manoir, protégé par une épaisse muraille qui scintillait légèrement sous la lueur opaline. Plusieurs hommes patrouillaient autour, parfois rejoints par des contingents d’hommes entiers, silencieux, dissimulés sous de lourdes capes noires à capuchon. Ils échangeaient peu entre eux, mais semblaient tous se reconnaître. 

Comme l’avait prévu Naevyn, une charrette, tirée par de robustes chevaux de trait, pénétra dans le manoir quelques instants après l’arrivée des anciens captifs. L’elfe ne lâcha aucun commentaire, mais la désapprobation se lisait explicitement sur son visage. Selon lui, ils avaient gâché leur seule chance de pénétrer dans l’enceinte sans se faire détecter par l’ennemi.  

Celmar quant à lui, fit rapidement le tour de la muraille et persista dans le fait qu’elle était difficilement surmontable. Obstacle de taille, inexpugnable et vaste, elle semblait avoir été dressée pour se prémunir de tout assaut furtif de la part d’éventuels assassins. La pierre qui la composaient été lisse, rendant difficile la moindre prise, et particulièrement glissante. Selon lui, la seule voie d’accès viable passait par la porte principale. 

Ramassé sur lui-même, enroulé dans sa cape, semblant presque endormi, Dante réfléchit en observant. Les variables chantent et dansent dans sa tête. Il va encore aller se foutre dans la gueule du loup. La meilleure défense est cependant l’attaque. Après un moment, le plan se fixe en lui.

— Ok… vous deux, vous prenez le passage secret. Je prends le mur sud, il y a un point aveugle. Augmenter le nombre de points d’infiltration augmentera notre chance de réussite. 

— Il l’augmentera certes, intervint Naevyn en croisant ses mains, mais cela accroîtra également le risque d’être découvert. Ne devrions-nous pas nous focaliser sur un seul point d’entrée ?

Celmar jeta un regard à l’assassin qui le soutint stoïquement, avant de hausser les épaules.

— Essayons de passer par votre passage Naevyn, lance le mercenaire. Nous diviser n’est pas ce que j’aurais proposé non plus, mais nous n’avons plus le temps de tergiverser. J’espère simplement que votre homme se révélera digne de confiance.

— Il le sera, assure l’autre d’une voix grave.

D’un commun accord les deux hommes, sous le regard de braise du troisième, commencèrent à descendre la colline sur laquelle ils s’étaient réfugiés. Arrivé en contrebas, Celmar adressa un signe de tête à Dante avant de suivre l’elfe qui marchait d’un pas déterminé vers la petite cabane qui était dissimulée dans l’ombre de la muraille. Lentement, leurs silhouettes disparurent dans les ténèbres, l’assassin sur leurs talons.

Sous le regard de ce dernier qui les suivait dans l’ombre, les deux hommes arrivèrent furtivement à destination. L’assassin put observer un échange virulent entre celui que Naevyn leur avait présenté sous le nom de Kieran et ses compagnons. Celmar manqua presque de dégainer son épée, avant que Naevyn n’intervienne. Il repoussa sans ménagement le mercenaire en arrière et entreprit d’expliquer la situation au garde. Kieran semblait légèrement dubitatif, prêt à lancer l’alerte avant que son visage ne vire au blème. Les mots de Naevyn semblèrent frapper l’homme qui les invita avec hâte à entrer tout en levant les mains en l’air comme pour implorer la clémence de Naevyn. Une fois les deux compagnons de Dante disparu, Kieran essuya la sueur qui perlait le long de son front et reporta son attention devant lui.

Témoin de cette scène, Dante décida de ne pas les suivre immédiatement, attendant de voir si d’éventuels hommes de l’Œil viendraient se joindre à la fête. Néanmoins, au bout d’une dizaine de minutes, rien ne vient. Les alentours étaient toujours aussi calmes.

Finalement, après avoir roulé sa cape et l’avoir cachée dans un arbre, l’assassin emprunta le même chemin laissant derrière lui un garde soudainement très fatigué qui a décidé de roupillonner un brin. 

Empruntant le passage, avec l’habileté et l’instinct qui font de lui celui qu’il est, il remonte sur les pas de ses deux prédécesseurs. Toutes oreilles, yeux et narines ouvertes.


Dernière édition par Nehril le Dim 19 Sep 2021 - 13:08, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeMer 28 Juil 2021 - 16:27


La galerie est sombre, nulle lumière ne vient éclairer ces lieux de ténèbres mais ce n'est pas un problème majeur pour votre salaud favori. Ses pas de l’assassin glissent sans bruit sur la pierre froide et anguleuse, mais les silhouettes de ses compagnons ne paraissent pas devant lui. Soit ces derniers se sont hâtés de rejoindre le manoir, soit il leur est arrivé quelque chose.

En progressant silencieusement et avec une discrétion absolue, Dante pénètre dans une large salle qu’il identifie aussitôt comme étant les cuisines. Une odeur de friture tiède parfume l’air, quelques casseroles argentées et humides suffisent à le convaincre que le repas du soir vient à peine d’être servi.En ce moment, il est verni, c’est le moment entre le diner et le déjeuner, quand les cuisines s’assoupissent. En tout cas, à vue de pif c’est cette heure.

L’assassin examine les sorties de la pièce, prenant garde à ne pas faire le moindre bruit. Une porte débouche d'ailleurs dans le hall du manoir de Valkorna. D’imposantes tapisseries, riches et ornementées, pendent des rideaux pourpres qui couvrent les fenêtres. Un tapis épais, moelleux, est disposé au sol, étouffant les pas de Dante alors qu’il s'avance un peu à couvert dans le hall afin d'avoir une vue d'ensemble. Quelques gardes sont postés dans la pièce, les yeux furetant les moindres recoins, les sens à l’affût. Les yeux de l’assassin repèrent le large escalier qui mène aux étages supérieurs et probablement aux appartements de Valkorna. La pièce est presque nue, le mobilier était principalement utilitaire, bien que riche, et de faible envergure, rendant difficile de se cacher derrière eux. Grimper à l’escalier donne l'obligation de passer devant les quatre gardes encapuchonnés. IL écarte cette possibilité d'emblée. UNe autre serait de contourner celui-ci,de s’accrocher aux rideaux afin de se balancer pour atteindre le haut de l’escalier, en espérant que le tissu supporte son poids. Mais il écarte aussi cette option. Jouer au singe dans un hall gardé n'est pas ce qu'on appelle de l'infiltration discrète. Sinon, il pouvait tout aussi bien tenter une approche plus frontale et maîtriser les trois hommes et perdre son effet de surprise... il n’y a toujours aucun signe de Celmar et de Naevyn. Où ces derniers sont-ils passés ? Retraitant par où il est venu, il continue de cogiter ferme.

Qui dit cuisine dans un château de parano dit nécessairement passage secret pour amener la bouffe au seigneur des lieux.  Avec son art, les prunelles de l’assassin font un rapide tour d’horizon des lieux pour définir où il pourrait se situer. Comme le dit si bien l’enfoiré aux oreilles pointues, les gens se pensent malins, mais il y a souvent la même configuration, à quelques poils de cul près, d’un château à l’autre.

Retournant sur ses pas à la recherche de l'accès convoité, Dante explore la cuisine. À force de chercher, il finit par trouver une mystérieuse manivelle dans un recoin de la pièce, derrière un amoncellement de vaisselle sale. Les déplaçant lentement, l’assassin actionne l’instrument avec lenteur, révélant finalement une petite ouverture où les plats du seigneur des lieux sont habituellement disposé pour y être transportés à l’étage. Ce monte-charge est étroit, mais l’assassin s’y glisse après s’être assuré que le plateau du monte-charge était bien à son niveau et après avoir arrangé son matos pour que tout passe sans trop de mal. Le dos appuyé d’un côté, les jambes de l’autre en une posture improbable, son arc suspendu sous lui, il entreprend sa progression avec lenteur et discrétion.  

L’ascension ne dure guère longtemps, mais les ténèbres demeurent handicapantes. À tâtons, les doigts hypersensibles traquent l’ouverture qui lui permettrait de jaillir à l’étage supérieur, Dante finit par déceler une irrégularité sur la pierre froide. Insérant la pointe d'une dague dans l’interstice, il écarta légèrement les portes en s’arc-boutant et marque une pause, pour vérifier si la pièce est vide avant de se faufiler telle une anguille dans la pièce  et de refermer aussitôt le passe-plat.

Dans cette nouvelle pièce, il n’y a effectivement âme qui vive. Le silence est pesant, presque intimidant et l’assassin pressent qu’il n’est pas en sécurité en ces lieux. Un doute l’assaille. Est-il toujours le chasseur dans cette histoire ? Il a pénétré dans la tanière du loup et pourtant, ce dernier se fait désirer. Un large lit trône au centre de la pièce, simple, mais confortable : les imposantes couvertures d’apparence soyeuse assurant au dormeur un certain luxe. Quelques armoires et commodes complètent l’endroit, ainsi qu’un modeste bureau en bois noir. Après un examen rapide des papiers qui le recouvre, l’assassin comprend qu’il est effectivement dans les appartements privés de Valkorna Soryngar. Mais malgré l’heure tardive, son hôte n’a toujours pas rejoint ses quartiers.  Est ce réellement bien ses quartiers d'ailleurs.

Il a eu le temps, lors de son ascension, de se remémorer le sentier très bien balisé qu’il a suivi jusqu’ici. Tout est trop parfait, comme une pièce de théâtre, une mise en scène minutieuse. Comme quand lui s’y met. Il ne tire pas de conclusion hâtive, mais fait son boulot. Une fléchette de sarbacane habilement dissimulée dans les draps comme leurre.  Pendant qu’il s’affaire dans l’âtre éteint, Dante jette un œil vers la sortie potentielle qu’offre le tuyau de cheminée. Les sourcils de l’assassin se froncent. La cheminée semble étonnamment propre. Comme si aucun feu n’y avait jamais été allumé. En vérifiant le conduit, Dante observe que celui-ci a été condamné. Les bougies qui éclairent la pièce tremblotent légèrement, mais leur lumière ne faiblit pas.

Les prunelles dépareillées se plissent. Encore un piège. Cet art de le tourner encore et encore en bourrique comme le dernier des abrutis… Un putain de mage des ombres peut-être ? Pourtant sa nuque ne s’est pas hérissée.

— Je ne crains ni les ténèbres ni ce qui s’y cache. Montre-toi.
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Nehril
Sang-mêlé
Nehril


Nombre de messages : 522
Âge : 129
Date d'inscription : 08/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  248 ans
Taille
: 1m98
Niveau Magique : Arcaniste.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeMer 28 Juil 2021 - 19:07


Seul le silence suit la question de l’assassin. Haussant les épaules, il se remet à son inspection, cherchant des indices ou peut-être un autre passage secret, qui sait ? Dans les armoires, il y a des vêtements, d’homme riche et de femme… étiquetée Ceralyn ? Et à ce qu’il voit, ce n’est pas pour prendre le thé. 

Il va se le faire… De sous son plastron, l’assassin sort son karambit et le cache dans le vêtement le plus susceptible d’être mis par la jeune fille si elle se retrouve dans cette position. Elle saura alors qu’il a d’autres cadeaux pour elle ici. Et elle aura tôt fait d’inspecter le lit. Il lui a toujours dit de vérifier où elle pionce. Mais bref. Une fois cette éventualité couverte, il se tourne et envisage brièvement les papiers du maitre des lieux. 

Salopard.

Maintenant, foutons un peu de chaos là-dedans. D’abord, il va cacher une boulette de sumac vénéneux dans l’âtre inutilisé avant d’aller à la porte et d’y poser l’oreille sur le battant tout en testant posément la poignée. Elle tourne.

La porte pivote lentement, laissant entrevoir un océan de ténèbres, il s’y engouffre sans attendre, refermant d’une main dans son dos, l’autre au sol pour définir le recouvrement. À l’affut, il ferme les yeux et écoute, cherchant le bruit d’une respiration ou d’un mouvement, inspirant pour chercher l’odeur d’êtres vivants. Plusieurs odeurs parviennent jusqu’à l’assassin, dont une qu’il connait bien : celle du sang. Des respirations sifflantes se font également entendre. Quelques voix étouffées s’élèvent au sein de l’obscurité. Une voix que Dante reconnaît aisément comme appartenant à celle de Celmar. Elle semble chuchoter, s’adressant à quelqu’un, mais la teneur de ses paroles échappe à l’ouïe de l’assassin. 

Recroquevillé sur lui-même, il suit le mur dans le sens inverse de l’ouverture de la porte, ses mains et ses oreilles lui servant d’yeux pour ne pas se retrouver directement sur un être vivant. Un pas à la fois. Ce n’est pas la première ni la dernière fois qu’il traverse une pièce de la sorte. Silencieux comme l’ombre dont il porte le nom. 

Devant l’assassin lui parvint le bruit d’un corps qui chut au sol. Se ramassant sur lui-même, Dante se prépare à prendre l’assaut. Les sifflements se transforment peu à peu en râles d’agonie. Un cri retentit soudainement avant d’être coupé court. Recroquevillé sur lui-même, Dante sort la dague de réserve de sa botte en un éclair silencieux. 

— Merde, résonne soudainement la voix de Celmar dans un souffle.

C’est à ce moment précis que l’assassin aurait adoré maitriser la magie des Ombres. La pièce se révèle dans le feulement des torches qui s’embrasent, éclairant les cadavres aux yeux globuleux qui gisent sur le sol, les mains pressées contre leur gorge sanguinolente. Le tapis qui recouvre le sol de marbre est pourpre et gorgé de sang : il coule lentement en un ruisseau épais au parfum capiteux le long des escaliers qui mènent aux étages inférieurs.

À gauche de l’assassin, plusieurs hommes en armes viennent de traverser une porte et commencent à se tournent vers lui.  Leur lame est toujours piégée dans leur fourreau, mais leur main vint rapidement se poser sur elles. Sans attendre qu’ils aient fini leurs mouvements, sans même les identifier ou non, sa dague droite vole, visant le plus éloigné au visage. Simultanément, les cuisses puissantes s’activent, se servant du mur comme point de départ. Vicieuse apparait dans sa main droite et fait un élégant arc de cercle, tranchant la gorge du garde le plus près et l’assassin, emporté dans son élan, tend la main gauche qui se pose sur la poitrine du troisième garde. Un déclic et le puissant mécanisme de l’arme secrète se déclenchent, transperçant les tissus et les chairs. Les trois hommes s’écroulent silencieusement. D’une étonnante arabesque, l’humain se rétablit, récupère son arme et va fermer silencieusement les portes menant au corridor sans les verrouiller avant de bouger les cadavres, les enlevant de devant l’accès. 
Ils doivent se mettre en mouvement sans attendre. Ces torches qui s’allument seules témoignent d’une menace encore plus imminente et potentiellement létale que de simples gardes.

Sur sa droite se tient Celmar, le visage blême, arborant une large entaille sur le ventre dont il tente d’empêcher l’écoulement d’une pression de main. Dans l’autre, il tient une dague dont il s’est servi pour réduire au silence les hommes qui gardaient la salle. Néanmoins, son dernier adversaire s’est avéré plus bruyant, avertissant d’autres fanatiques de l’Œil qui patrouillaient dans le couloir adjacent de leur présence. 

Silencieusement, Dante s’approche et s’accroupit près de lui, le désarmant au passage. Les deux prunelles dépareillées fixent inhumainement l’humain au travers des plis du foulard dissimulant ses traits, passant du visage au ventre. Les yeux exorbités, le visage blême et les lèvres bleutés, l’ancien mercenaire fixe Dante avec effarement tentant de lui communiquer un message. Cela fait aussitôt réagir l’assassin qui rengaine ses lames et sort ses fumigènes, en enclenche un qu’il balance dans la cage d’escalier derrière ce dernier. L’odeur mortelle de l’acide et du sumac emplit aussitôt les lieux. Des crachotements s’élèvent du bas des escaliers, mais quelques silhouettes bandent leurs arcs tout de même avant de tirer à l’aveuglette. Quelques traits mortels frôlent Dante qui se précipite vers la seule fenêtre accessible. 

Celmar secoue la tête plusieurs fois et parvient à se redresser pour dévier une flèche d'un revers de lame qui était destiné à l'assassin.

— Dégage de là !!! beugle-t-il, des flèches venant le frapper plusieurs fois à la poitrine.
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeVen 30 Juil 2021 - 2:11


Aussitôt une douzaine d’hommes investissent les lieux, vêtus d’une armure noire sombre et l’épée au clair.  À la tête de ces hommes, un visage familier : Naevyn. Sans attendre, le deuxième encensoir est balancé sous la table, brûlant bien quelques poumons de sa fumée âcre au passage et Dante s’extrait de là tel un serpent. La fumée grasse se répand subitement avant de brusquement être soufflée d'un geste de la main de Naevyn. Un sourire suffisant étire ses lèvres cendrées alors que plusieurs traits sont tirés sur l'assassin dont les pieds disparaissent déjà à sa vue. Les flèches ricochent contre la pierre sans le toucher tandis que la voix du mage retentit dans son dos.

Vous nous quittez déjà Dante Corvac ? lance-t-il avec un ricanement.

Béni soit le fou qui suit le dieu de la Destruction. il se félicite intérieurement de ne pas lui avoir dévoilé ses plans. Cette bravade, mine de rien, le fait sourire intérieurement. comme s’il allait rester pour papoter autour d’une tasse de sang. Agrippé sur le rebord sous la fenêtre, Dante quant à lui, évalue ses options en un clin d’œil avant de se mettre en mouvement. L’adrénaline court dans ses veines. D’un geste plein d’élégance, il se propulse sur une prise latérale effleurant la pierre. Les mains en crochets aggrippent les prises étroites tandis que les bottes de cuir souples se posent sur la pierre, les cuisses puissantes propulsant l’homme sans faillir jusqu’au balcon supérieur. Loin de s’y arrêter d’ailleurs, l’assassin continue sa progression rapide en évitant les ouvertures, jusqu’à atteindre le toit et s’y hisser. Aussitôt, s’accroupissant jusqu’à diminuer sa taille du trois quarts pour échapper aux regards, il se meut silencieusement le long du toit et s’immobilise à couvert , cherchant une cible à faire cramer ou un ennemi à buter.

Le bruit d’une trappe qui s’ouvre de l'autre côté de la pente du toit, suivi de pas lents qui résonnent sur les tuiles, le mettent en alerte. Manifestement relaxe et le pas trainant, la sentinelle soupire son ennui profond. Dante se détend, se préparant à une attaque qui ne vient pas. L’individu passant à côté de lui avec la zénitude qu'apporte l'ignorance pour aller regarder vers l’extérieur, vers la forêt profonde, oublieux de la menace qui fond sur lui et qui lui brise proprement le cou. Avec l’art conféré par l’habitude, l’assassin le déleste ensuite de quelques articles qui lui seront utiles avant de le pendre sur le mur extérieur, Juste sous la gouttière. Avec un peu de chance, il va s’être gagné de précieuses heures. Après avoir remis la cape de l’archer, il va prendre la place de l’autre dans la guérite. Puis, la posture similaire à tout les membres de cette organisation castratrice, mais l’esprit en ébullition, il analyse les lieux et les possibilités.

Le premier constat, surprenant, c’est qu’aucune alarme ne sonne, personne n’est sur le pied d’alerte, aucun individu ne passe de l’un à l’autre pour avertir discrètement d’un pépin. Aucun messager discret sur les remparts.  En bas et à sa hauteur, il dénombre à vue de pif une vingtaine de personnes. Mettons le double sans trop déconner, et probablement le triple pour être prudent, qui doit crapahuter à l’intérieur ou pioncer. D’ailleurs c’est marrant. D’ici, la configuration du manoir est plus ludique qu’efficace en cas d’attaque. Ce n’est pas la forteresse la plus imprenable dans laquelle il s’est infiltrée, du bel ouvrage, certes. Mais ce n’est pas de l’ouvrage militaire.  La demeure, parce que c’est une demeure qu’il s’agit, ne tiendrait pas un siège en règle.

Tout à son examen Dante ne relâche pas sa vigilance. Les murs sont solides, la pierre bien taillée. Et ce que son identité de marchand de marbre lui a appris c’est que tout ça, ça coûte une blinde. Par dérivation et ayant appris à la dure que les membres de l’Œil sont très bien équipés malgré leurs airs de pouilleux, et en tenant compte de la possibilité que les adeptes soient véritablement drogués ce qui, vu leur nombre doit aussi coûter une petite fortune à entretenir, il n’est pas difficile de deviner que la tête de l’organisation doit contrôler divers domaines aussi disparates qu’intrinsèquement liés. Un peu comme lui d’ailleurs.

La bonne nouvelle, c’est que des adeptes drogués, même si c’est de la merde, plus il y en a, plus c’est difficile à contrôler. La mauvaise, c’est qu’il sait qu’il doit y avoir des mercenaires ou des débiles profonds, bien à jeun ceux-là, pour veiller sur les moutons. Ceux-là seront les plus imprévisibles.

Comme porteuse de Chaos, l’Œil remplit bien son boulot malgré sa base instable s’il en croit ce qu’il a observé jusqu'alors. UN ennemi de valeur qui mérite un certain respect en tant qu'entité.

Les secondes passent et s’égrainent

Il les entend d’ailleurs d'en haut et le ton ne change pas. Il y a au moins quatre cadavres dans la tour, mais aucune cloche ne retentit. Ce qui veut dire que cet enfoiré d’oreilles pointues a, petit a : probablement maquillé le carnage, petit b : n’avait strictement rien à faire là lui non plus et petit c :  a des intentions pas très altruistes. C’est vrai, qui va voir son patron avec une douzaine de gardes ? Il ne l’attendait manifestement pas non plus. C’était une embuscade pour quelqu’un d’autre. Intéressant. L’Œil n’est pas aussi omniscient ni aussi puissant qu’il veut bien le faire croire. Il y a deux yeux d’ailleurs qui ne voient pas du même œil. Ce qui est fort accommodant.

Donc, du coup, tant qu’à toujours prévoir le pire, supposons qu’il en a après Ceralyn lui aussi. Quelle valeur la gamine peut-elle avoir ? En quelle proportion il lui a menti ? Si les deux la veulent, il y a une raison… et si… Elle était l’héritière légitime de tout ce foutoir ? Par un mariage consommé, l’époux hériterait par la bande… Ensuite, ne faudrait qu’un morveux issu de ses reins et basta la gonzesse. Hypothèse plausible et à retenir. L'hypothèse de l'arme qui a été sous entendue aussi n'est pas à oublier.

Si la rouquine assoyait sa suprématie sur cette bande de joyeux lurons, que deviendrait-elle ? Lui laisserait-elle la mainmise sur tous ces gens ? Ou bien deviendrait-elle la prochaine terreur de l’Estrevent? Il est maintenant temps de changer de stratégie. Le plus difficile sera de ne pas se faire buter à vue et de pouvoir causer avant que l’organisation ne s’entre-déchire et qu’il ne puisse avoir ses réponses. Ou qu’une guerre des gangs ne déchire Thaar. Parce que s’il ne revient pas, ça sera festif dans les rues.

Le vent tourne et il sent le sang, les Corbeaux se repaitront des cadavres et les ombres sillonneront les charniers. Les bûchers brûleront les corbeaux et repousseront les ténèbres un temps en aveuglant les yeux fixés sur les flammes ardentes. Qu’il vive ou meurt est accessoire. Il y aura toujours une Ombre. Ça n’empêche pas qu’il n’est pas obligé de plonger tête première en mission kamikaze comme dans son jeune temps. Il est temps de changer les règles du jeu et c’est ce qu’il compte faire, et ça n’aura de sens et de valeur que si Ceralyn est encore bien au chaud dans sa cabine.

Priez pour que cette porteuse de Destruction sur pattes ait obéi pour une fois. Au moins, il l’a bien déguisée…

*c’est un quitte ou double mon mignon, comme toujours*
.*.. je sais… J’adore mon métier. À ta grâce, Zakh'bar*

Les gardes commencent leur ronde, et il suit le mouvement avant de retourner dans sa guérite.  Les prunelles dépareillées passant sur les fenêtres, sur les gens en bas, en l’air, l’oreille est tendue. Il cherche le chef de cette meute. Il cherche aussi où pourrait bien se situer la réserve de drogue, les points aveugles de la structure, toute faiblesse exploitable. Dante sait qu'il doit agir vite, mais sans se hâter. Le mage en a après le chef, mais doit être lui aussi discret parce que sinon il se fera massacrer par les loyalistes, mais qui sont les loyalistes? les sbires de Naevyn ou de Valkorna? Il n’était pas dans sa tour. Et il doit lui parler avant.  Si, au moins l'assassin savait de quoi l'oncle a l’air. Mais il doit se fier à son instinct.

Et celui-ci lui dit que le nœud de serpents est très serré. Est-ce que c’est Valkorna qui en a après Ceralyn ou le mage ? Ou les deux? Qui a été chef avant l’autre ? Le mage n’a pas été emprisonné longtemps et a été bien traité, pourquoi ? Parce que les traitres, lui, il les bouffe à la petite cuiller. Quant à la bague, elle n’était pas son catalyseur.  Dans ce cas, quel est-il ?  Il s’est tendu quand il ne la lui a pas redonnée, mais ne l’a pas réclamée donc elle a une certaine valeur sentimentale… Dante a eu la puce à l’oreille, parce que la première chose qu’un gus de son acabit fait, c’est réclamer son catalyseur. Peut-être est-il comme Cécilie et le porte-t-il sous l’épiderme.... parlant de peau, il a des airs du grand dadais, il lui fait penser au bon samaritain sans que ça soit trop flagrant...  D’ailleurs, en parlant d’imbécile, où est Nehril ? Il est assurément vivant. Il a trop de valeur, comme otage d’abord et comme moyen de pression sur la Gamine ensuite. Il doit être relativement bien traité. Un samaritain abîmé est synonyme de fiancée récalcitrante ou aux tendances meurtrières ou suicidaires. Et s’il veut se la taper, mieux vaut qu’elle soit collaborative parce qu’elle a la vigueur d’un homme et il lui a appris à être vicieuse comme une vipère et ça, il n’y a pas personne qui le sait, ce n’est pas quelque chose dont on se vante devant quelqu’un d’aussi vertueux que le semi-elfe.

Et si… Il se présentait comme porte-parole de la jeune femme ? Un négociateur ? Mmmm… ça se tenterait. Et il a promis à Ceralyn de la laisser participer à la curée, ca lui donnera du temps pour exploiter au mieux ce qu'il a apprit depuis le début de cette merde.  En plus, ça ne serait même pas mentir… Juste jouer sur les mots dirions nous. Et l’info Naevyn a assurément de la valeur si nécessaire. Dante doit faire gaffe par contre, dévoiler l’info trop tôt et ils se foutront hors d’atteinte et fomenteront leur vengeance, trop tard, il n’y aura aucune réponse. Il faut d’abord gagner leur confiance et ça, c’est pas gagné.  

La bonne nouvelle, c’est que Celmar est clampsé. Il ne pourra pas le contredire ni se foutre au milieu de son plan. Quant à l’autre, il s’en fout non ? Pour l’accuser de mentir, il faudrait en premier lieu se découvrir. Tant qu’il festoiera sur son cœur palpitant.


Dernière édition par Dante Corvac le Mar 3 Aoû 2021 - 13:04, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Nehril
Sang-mêlé
Nehril


Nombre de messages : 522
Âge : 129
Date d'inscription : 08/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  248 ans
Taille
: 1m98
Niveau Magique : Arcaniste.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeDim 1 Aoû 2021 - 23:53


Les yeux de l’assassin se plissent, tentent de lire dans les mouvements ordonnés des gardes une certaine logique, s’attardant sur leur silhouette afin d’identifier un éventuel chef. Néanmoins, ces derniers ne discutent pas entre eux, se contentant de signe de tête discret qui demeure confus même pour Dante. Leur capuche rabattue sur leur crâne ne lui permet également pas de les distinguer clairement. Le regard de l’assassin glisse alors vers l’endroit où était stocké le fumier, là même où il avait failli choir quelques instants plus tôt, et se rend compte que des éclats de voix y transpercent le silence. 

D’un autre côté, Dante aperçoit qu’une des fenêtres du dernier étage, à une trentaine de mètres de lui, brille comme si l’on tenait une bougie devant la vitre. Néanmoins, l’obstacle qui lui permettrait d’y accéder est des plus gênant : le manoir, disposé en U, fait qu’il se trouve chacun à une de ses extrémités. Pour atteindre la fenêtre, il devrait retourner sur ses pas ou tenter le grand saut. Mais après avoir jeté un coup d’œil prudent par-dessus son épaule, il voit une dizaine d’archers qui se regroupe non loin, bloquant la partie du toit qui lui permettrait de rejoindre l’endroit désiré. Ces derniers ne semblent pas vindicatifs envers Dante, sa couverture n’étant donc pas en danger. Mais cela pouvait rapidement évoluer.
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeMar 3 Aoû 2021 - 12:49



Une dizaine d’archers sur un toit regroupés. C’est une trop grande coïncidence pour en être réellement une. Il y en avait une douzaine qui lui avaient tombé sur le lard tout à l’heure non ? Il n’y en a pas plus que ça qui sont tombés sous la fumée de l’encensoir ? Décevant. S’il sort de là, l’Alchimiste en entendra parler. Et ils lui bloquent la sortie. Bordel.

Il va de soi que contrôler les hauteurs est toujours une priorité dans les invasions. Ce n’est pas qu’une mise à mort. C’est une prise de pouvoir pure et simple. Tous les opposants seront occis. Comment pourrait-il avertir Valkorna sans se dévoiler ni attirer l’attention plus qu’en ce moment ?

Tant de variables qui bougent sans cesse. S’adapter pour survivre, dominer ou crever.

D’abord, s’enlever de la ligne de mire. Continuant sa ronde comme si de rien n’était, il disparaît entre deux torches en profitant de la zone d’ombre, allant jusqu’au balcon dessous, ne s’y arrêtant pas et descendant jusqu’à la cour intérieure.

La façon la plus rapide et la plus sûre de trouver Valkorna est de demander son chemin. Et, rendu là, il se doit de prendre un risque. De sa sacoche de taille s’extrait une longue mèche d’un roux parfaitement reconnaissable qu’il garde bien enroulé dans sa main. Son joker en cas de pépin. Utilisant les arbres comme couverture, il se dirige carrément de l’autre coté, calquant son pas sur ceux des autres autour de lui. Espérant arriver le plus loin possible et à couvert avant de se faire arrêter. Rendu de l’autre côté, il se trouvera bien quelqu’un pour le renseigner. En priant pour qu’il ne soit pas trop tard et que son instinct ne le trompe pas.

— J’ai des infos sur Soryngar, mène moi à qui de droit.
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Nehril
Sang-mêlé
Nehril


Nombre de messages : 522
Âge : 129
Date d'inscription : 08/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  248 ans
Taille
: 1m98
Niveau Magique : Arcaniste.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeMar 3 Aoû 2021 - 21:28


L’individu encapuchonné auquel s’adresse Dante se retourne lentement. Très lentement. Presque léthargiquement. Ses yeux sombres fixent longuement l’assassin avant qu’un sourire cruel ne vienne étirer ses lèvres.

— L’Œil voit tout, lâche-t-il d’une voix si rauque qu’elle écorche l’ouïe d'un Dante qui avance rapidement de deux pas pour entrer en contact avec lui avant qu'il ne poursuive.

En guerrier accompli, son adversaire voit la lame et esquive son attaque. Dégainant son arme, il lâche un cri d'alerte pendant que Dante utilise sa cape pour cacher ses mains et ses armes. Son appel est entendu par plusieurs hommes en arme qui rejoignent la cour d'un pas hâtif, tirant leurs propres rapières acérées d’un même mouvement, telle une troupe de fantômes s’apprêtant à fondre sur leur nouvelle proie. Sur les toits, plusieurs membres de l’Œil jettent des regards en contrebas, brandissant leur arc dans la direction de l'intrus. Poursuivant son combat, Dante se sert de sa cape lacérée pour révéler au dernier moment la lame tranchante d’une des Jumelles. S’ensuivent quelques passes d’armes brèves donnant l’impression à son adversaire qu’il est droitier avant que son autre Jumelle ne s’enfonce dans une ouverture de gauche, passant habilement entre deux côtes pour transpercer un poumon et s’enfoncer dans le cœur.
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeDim 15 Aoû 2021 - 14:55



Rapidement, Dante guide sa victime au sol et le fait rouler dans la haie avant de s’éclipser à l’opposé des silhouettes sombrent qui se massent non loin. Les archers sur les toits finissent par encocher leurs traits meurtriers alors que l’alerte résonne au travers du jardin. Bientôt toute la bâtisse sera en émoi. Parfois, à vaincre sans risque on triomphe sans gloire. Et bon, il s’est planté en pensant qu’ils étaient des êtres doués du minimum de bon sens. Valkorna aurait mieux fait de foutre une meute de dogues affamés dans sa cour, ça aurait eu le mérite de coûter moins cher en bouffe pour plus d’efficacité tant qu’à vouloir tuer tout le monde… Mais il pourrait bien tirer quand même un truc bien de toute cette merde.

*Et on dit que je suis cinglé… Ça l’air qu’y’en a des pires.*
Le ricanement d’assentiment de la Bête dans sa tête le fait brièvement sourire sous son foulard avant que l'identité de l'Ombre ne refasse surface.

Ces hommes, aveuglés par la foi qui les anime, par Valkorna qui fait figure de Dieu à leurs yeux, ne peuvent être raisonnés. Ils ne sont que des zélés dont le seul et unique but est de l’éliminer et non de plaire à leur maître. Sur ce point, le mage avait raison, il doit l’admettre. Maintenant il sait que tout ce qui se présente est à tuer, ou presque.
 
La beauté de la chose, c’est qu’il a à faire à une bande d’individualistes. S’ils étaient capables de travailler ensemble et de manière coordonnée, il serait autrement plus dans la merde, là, en ce moment, il peut encore jouer à l'anguille. La mauvaise c’est qu’ils sont des drogués fanatiques. Ils ne s’arrêteront pas avant qu’il n’y en ait plus un de debout ou que l’hérétique qu’il est soit crevé. Et aussi téméraire et professionnel qu’il soit, il n’en reste pas moins qu’un sac à viande qui a ses limites.  Zhak'Bar a beau être dans sa tête, il est soumis aux même limitations physique que lui. Ou il ne lui donne que son support moral. Après tout, ca ne serait pas marrant si il faisait aller son courroux divin.

Le maître assassin n'a pas encore dit son dernier mot. Il a encore quelques tours dans son sac. Accroupi et se mouvant avec discrétion et célérité, Dante n’attend pas que les autres rappliquent pour s’évanouir dans la nature en se servant des arbres pour lui servir de paravent et de bouclier. Avec agilité, il monte sur le balcon éteint du premier étage et s’immisce dans la maison, évitant les archers du toit et les molosses du jardin. La bonne nouvelle c’est que ça devrait retarder Naevyn un brin. Il va se gagner quelques minutes dans le meilleur des cas.

Faisant bruisser sa cape de l’Œil d’un geste décidé, il se remet dans le rôle d’un membre du groupuscule et marche comme s’il avait le droit de marcher dans les corridors. Ils ne se parlent pas, et il peut évoluer dans la bâtisse d’un pas tranquille en apparence. Parce qu’intérieurement, les sens se mettent en éveil.

D’un regard professionnel, il note l’ameublement de la pièce qu’il traverse et des corridors. Ni trop riche, ni trop humble. De qualité sans être ostentatoire. Banal. Inintéressant. Jurant par rapport au faste de la structure en elle-même. Comme le reste d’ailleurs. Une coquille de paraître sur un fond somme toute ordinaire. La banalité de quelqu’un qui ne veut pas se dévoiler. Comment il le pressent ? Il vit dans un manoir du plus mauvais goût et qu’il ne change pas exactement pour la même raison. Ce n’est pas important.

Les grands doigts hypersensibles se posent brièvement sur la rampe d’escalier avant qu’il ne les porte à son nez. Non. À l’odeur et à la texture, il n’a pas été ciré de frais, ce n’est pas la nuit ménage, semble-t-il. Enfin une bonne nouvelle. Gardant toujours le même rythme de marche et ne relâchant surtout pas sa vigilance, Dante monte au troisième étage.


Dernière édition par Dante Corvac le Dim 15 Aoû 2021 - 15:09, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeDim 15 Aoû 2021 - 15:08

Une fois arrivé sur le palier désert éclairé de quelques lanternes, Dante marque une pause, tendant l'oreille. Le corridor, sans portes ni d'une part, ni de l'autre, le rend extrêmement précautionneux. L'endroit, régulièrement utilisé, est propre. Les tapis sous ses pieds bottés de cuir souple sont moëlleux et étouffent les bruits déjà inexistant de ses pas.  Froidement, l'homme survole les tableaux s’offrant à son regard, ayant l’impression d’entrer dans un musée. Certains plus récents que d’autres, il est flanqué dans son avancée par de multiples paires d’yeux de diverses couleurs. Il y a un nombre appréciable de ces tableaux qui représentent des gens avec des cheveux roux et arborant divers degrés de ressemblance avec la donzelle qui lui a été confiée. La famille sans doute. Et ici, un vieux croûlant, manifestement, les Soryngar ont un rôle essentiel dans l'Oeil et ce, depuis longtemps, beaucoup d'oeuvres ne datent pas d'hier … Et là… Tiens
.
Il n’est pas étonné. Une vieille toile, un peu plus petite que les autres, plus ancienne. Sans être un féru d’art, il sait reconnaître les craquelures que prend la vieille huile en séchant. Et, comme ça, le visage vieilli par la peinture, il a vraiment des airs de Nehril. C’est indubitable. Et cette bague à son doigt ? C’est celle qu’il a dans sa poche non ? Pourquoi, comme ça, avec le flou de l’artiste, elle lui semble plus familière ? S’arrêtant que le temps de faire un pas de côté pour voir de plus loin, il se demande si le Bon Samaritain avait ce genre de bague au doigt, et se poser la question, pour lui, est y répondre. D'une caresse, il s'assure que le butin est encore là, avant que, d'une inspiration subite, il la change de place. Enlevant son gant sans doits, il l'enfile à son pouce avant de remettre ce dernier. Qui sait...  Reprenant sa progression, Dante case cette information dans un recoin de son esprit. C’est un détail qui pourrait avoir son importance. Celui qui met en lumière que cet enfoiré d’oreilles pointues est un excellent bluffeur. Il regrette de ne pas l’avoir cuisiné ni pas encore tué. Parce qu’à défaut d’être productif, ça aurait été hautement satisfaisant de lui faire bouffer son sourire et ses oreilles… UN œil aussi pour faire bonne mesure tient… Il n’est peut-être pas trop tard.

Bien entendu, ces réflexions sont profondément enfouies sous ses dehors froids et inexpressifs

Les iris dépareillés passent outre, accrochent sur une autre toile, plus petite, manifestement récente d’un roux aux traits flous. Soit il n’est pas vraiment aimé de l’artiste, soit il ne veut pas qu’on le reconnaisse… S’il était si mégalo, sa toile aurait été plus grande, sinon au moins de la même taille que les autres, à quelques poils de cul près. D’ailleurs, il a remplacé une autre toile, la zone étant clairement délimitée autour de l’œuvre. Dante fronce intérieurement des sourcils derrière ses airs impassibles, s’interrogeant devant cet anachronisme flagrant. Bon, on sait qu’il a les cheveux roux, une barbichette et des yeux du même vert que la gamine. Il continue son chemin sur le tapis du passage, testant mine de rien chaque planche sous ce dernier avant de décider s’il pose son poids dessus.

Et pendant qu’il s’approche vers son but, rendu méfiant par l’absence toujours flagrante de porte visible, un autre truc attire son attention. La toile du bout du corridor. Présentant un clone de la rouquine, mais de dix ans son aînée. Dante se permet de prendre cinq secondes pour analyser le portrait de femme accomplie qui le regarde contemplativement de ses grands yeux, comme si elle le jugeait. Ah bah, bravo pour la tentative d’intimidation. Et en robe de riche, tout embijoutée d’or et d’émeraude. Comme si Ceralyn se laisserait engoncer là-dedans de son plein gré. Il devine être devant une vision idéalisée de la jeune femme. Ce qui est étrange c’est que la toile n’est quand même pas toute jeune, il n’y a pas de date devant, mais elle a assurément plusieurs années au compteur. L’artiste est manifestement talentueux pour avoir réussi à se projeter dans le temps comme ça.  L’assassin lit la plaque dessous.

Ceralyn F.

Ceralyn F. ?  

A moins que la jeune femme soit un parfait clone de sa mère et qu'elle porte le même nom... Une autre pièce à mettre dans sa boite à puzzle. Sans s’arrêter, il pivote et ouvre la porte d’un même geste, comme un membre de l’œil le ferait, mais décalant son entrée pour éviter de se recevoir un trait ou une dague dans la gueule par acquit de conscience. Et il s’attend à entendre « Entrez, M. Corvac, je vous attendais. » Avec une panoplie de mercenaires ou de gardes peuplant la pièce. Il n’est plus à ça prêt. Il endosse quand même le rôle du fanatique tciturne, au cas. Ce qui n'est pas trop difficile en soi.

Placée dans un compartiment secret entre sa sacoche de taille et sa hanche et prête à l’emploi, un cylindre de métal.  Son dernier encensoir.
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Nehril
Sang-mêlé
Nehril


Nombre de messages : 522
Âge : 129
Date d'inscription : 08/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  248 ans
Taille
: 1m98
Niveau Magique : Arcaniste.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeDim 15 Aoû 2021 - 15:56


Entrouvrant légèrement la porte, Dante voit une main surgir rapidement de l’interstice, le saisissant violemment par le col avant de le tirer dans la pièce. Se contorsionnant, l’assassin parvint à briser l’étreinte de son adversaire, esquivant par la même occasion la dague qui se dirigeait vers son cou. Tombant au sol, mais profitant de l’inertie de sa chute, Dante parvint à se projeter dans les airs afin de retomber sur ses deux pieds.

Faisant volte-face l’assassin laisse ses yeux vairons s’accommoder à l’obscurité, et constate qu’il n’est pas seul dans cette vaste salle…

Devant lui se trouve une centaine d’individus rassemblée. Au fond de la salle, sur une chaise qui fait office de trône, se tient Valkorna Soryngar, chef de l’Œil Décharné. En promenant son regard devant lui, l’assassin tombe sur le visage de Ceralyn, dissimulé parmi d’autres doublures. Cette dernière se tient aux côtés de plusieurs hommes à l’allure familière, des mercenaires zurthans que l’assassin avait déjà eu l’occasion d’apercevoir lors d’une réception au magasin de Modeste Hadjaoui. Les yeux vairons de l’assassin captent également une étincelle argentée sur les balustrades plus haut, comme si des individus y étaient dissimulés. Mais avant qu’il n’ait pu faire le moindre geste…


Dernière édition par Nehril le Lun 13 Sep 2021 - 12:06, édité 5 fois
Revenir en haut Aller en bas
Nehril
Sang-mêlé
Nehril


Nombre de messages : 522
Âge : 129
Date d'inscription : 08/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  248 ans
Taille
: 1m98
Niveau Magique : Arcaniste.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeDim 12 Sep 2021 - 22:25



Musique d'ambiance:

Des grincements se font entendre sur la balustrade au-dessus d’eux et aussitôt une rangée d’arcs sont brandis, tenus par des hommes au visage grimaçant. Les cordes claquent avec rapidité, faisant pleuvoir leurs traits mortels sur la foule rassemblée en contrebas, n’épargnant ni les hommes de l’Œil, ni ceux de Noul, ni même ceux du Rat. Quelques hommes s’écroulent au sol en hurlant de douleur, tandis que d’autres y roulent afin d’éviter cette pluie meurtrière. Une flèche vint s’enfoncer à quelques centimètres du visage de Valkorna qui demeure toujours aussi immobile, mais cette fois-ci légèrement plus décontenancé. Un tic nerveux vint agiter le coin de son œil gauche alors qu’il lève ses yeux pétillants de colère vers les archers. Un visage apparaît à leur côté : celui d’un elfe au sourire suffisant qui arbore un long arc avec lequel il encoche une nouvelle flèche.

En réponse à cette attaque, les épées des hommes de l’Œil sont tirées de concert, se préparant à affronter leurs nouveaux agresseurs. Mais à leur grande surprise, plusieurs de leur propre frère retournent leur lame contre eux, poussant des rugissements féroces qui contrastent avec le mutisme habituel des hommes de Valkorna. Les épées s’entrechoquent, le sang coule à flots et plusieurs têtes sont fauchées à mesure que le combat prend de l’ampleur. Les portes d’entrée s’ouvrent avec fracas, telles les portes de l’enfer vomissant ses monstruosités, et laissent pénétrer une vingtaine d’hommes armés qui se ruent sur les zurthans et les traîtres.  

L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Imageo13

Ceralyn est l’une des premières à rouler sur le sol. Une flèche vint se fracasser à ses côtés alors qu’elle s’empare de son épée restée accrochée à la ceinture de Noul. Une de ses doublures, qui était restée derrière elle, se fait frapper d’un trait en pleine poitrine. Celle-ci se tourne vers elle, tendant une main suppliante dans sa direction avant de s’effondrer mollement sur le plancher.

Le combat engagé, l’un des traîtres réussit à se frayer un chemin à travers les rangs des zurthans pour parvenir à sa rencontre. Brandissant une longue lame dentelée, son adversaire est vêtu comme tous les hommes de l’Œil : une longue tunique noire suffisamment serrée pour ne pas entraver ses mouvements et munie de leur habituelle cape à capuchon rabattue sur la tête.
L’épée du fanatique s’abat sur le visage de Ceralyn qui brandit également la sienne vers le haut. Elle balaye son attaque d’un revers de lame, puis effectue une pirouette destinée à désorienter son deuxième assaut avant de passer sous sa garde et plonger son épée dans son corps. Elle la dégage ensuite d’un mouvement ample avant de se repositionner.

Du dos de sa main, Ceralyn essuie la sueur qui perle de son front. Son souffle est court, haletant, et le sang bat à ses oreilles, comme un tambouriste fou. Ses mains tremblent, non pas de peur, mais de colère. Elle ne comprend pas ce qu’il se passe, qui sont ces hommes qui les attaquent et enrage de ne pas avoir pu interroger davantage le chef à la chevelure rousse étrangement similaire à la sienne.

Du coin de l’œil, elle observe celui qui l’a traqué durant ces dernières années, celui qui a assassiné Lyad et fait disparaître Nehril et ne peut réprimer sa colère. Avec haine, la jeune femme se dégage des zurthans pour se ruer sur celui qui est à l’origine de tout le malheur qui s’est abattu sur elle. Elle ne souhaite plus qu'une seule chose : le faire disparaître de son existence.

Il était temps qu’elle y mette un terme par elle-même.

L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Imageo13

Naevyn décoche sa flèche, mais le trait manque une nouvelle fois Valkorna. Il ne s’en émeut pas : son esprit est clair et son plan demeure parfait. Personne ici n’en sortira vivant. En ce jour, on assisterait à la fin de Valkorna Soryngar et de toutes ses manigances. Il était, lui, le véritable chef de l’Œil. Cette organisation lui appartenait de plein droit. À sa mort, il pourrait reprendre ses expériences sur la famille Soryngar. À sa mort, il pourrait enfin accomplir son rêve.

Oui, cette victoire était sienne.

Hélas, le moindre grain de poussière pouvait compromettre le génie de son plan. Il le savait. Et c’est une montagne de poussière qui vint subitement s’immiscer parmi les rouages grinçants lorsqu’il baissa ses yeux écarquillés vers Abella Soryngar qui se précipitait sur Valkorna, l’épée en main. Ses doigts se courbent alors sur son arc, qu’il serre jusqu’à le briser. Non. Ce n’est pas ici qu’était sa place… Tirant une nouvelle flèche de son carquois, l’elfe vise soigneusement la cheville de la jeune femme avec un arc plus court avant qu’un beuglement ne retentisse derrière lui. Pivotant, il n’esquive que de peu la lame qui siffle à quelques centimètres de son visage.

Un homme venait de surgir sur la balustrade et avait taillé en pièces plusieurs de ses archers avant de se ruer sur lui. La large capuche qu’il avait rabattue sur son visage lui donnait l’impression d’appartenir aux hommes de l’Œil, mais il maniait son épée avec une telle efficacité qu’il écarta cette possibilité. Contrairement à eux, son adversaire avait visiblement une grande expérience des champs de bataille.
Pour le distraire, Naevyn lui lança son arc au visage, que l’autre coupa aisément d’un mouvement vertical, avant de tirer sa propre lame. Les deux épées s’entrechoquèrent au dernier instant, mais son adversaire le repoussa d’un geste brutal.

Il est temps...:

L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Imageo13

Noul et ses hommes : C’est un flot d’hommes de l’Œil qui se déverse sur toi et tes hommes, véritable succession de lame qui cherche à vous atteindre, à se frayer un chemin parmi les tiens pour t’atteindre, toi en particulier. Tes ennemis sont partout et t’assaillent de toutes parts, cherchant à mettre un terme à ton existence, ne te laissant aucun moment de répit. Tu sais qu’il va te falloir rapidement trouver un plan, car tu sens tes hommes faiblir sous ces assauts prolongés.
Puis soudainement, alors que la bataille semble mal engagée, la large baie vitrée qui recouvre le balcon ouest vole en éclat, laissant entrer une vingtaine de nouveaux arrivants masqués qui se jettent sur les derniers hommes de l’Œil qui vous encercle. À leur tête, un homme au crâne rasé et à la mine patibulaire, maniant une large masse, te fait un signe de tête. Ses hommes parvenant à contenir brièvement vos ennemis, celui-ci s’approche vers toi.

— Si c’est pas nos amis zurthans, lance sarcastiquement le Rat en écrasant le crâne d’un de ses adversaires avec son arme.

À ces mots, Yvar et les hommes du Rat cachés parmi les tiens tournent leurs armes vers toi et tes hommes, comme si cette simple salutation cachée un ordre implicite.  

— Il est temps de partager le même sort que vos maîtres, Noul Hessi, reprend le criminel en faisant tournoyer sa masse. Vous avez joué votre rôle à la perfection, mais vous en savez bien trop. Les autres, occupez-vous des hommes de cet Œil de malheur ! Les zurthans sont pour moi…

Avant qu’il ne puisse faire le moindre mouvement, l’un de ses hommes le frappe à l’épaule. Le Rat le repousse violemment en arrière et contemple son subalterne avec incompréhension.

C'est le moment !:

L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Imageo13

Dante : Les portes derrière toi se sont ouvertes avec fracas, laissant entrer les fidèles de Naevyn qui se ruent sur les zurthans et Ceralyn, amassé au centre de la pièce. Tu ne peux t’empêcher de maudire le jour où tu as fait sortir de sa geôle cet elfe pétri d’arrogance. Qui sait, les choses auraient pu tourner différemment s’il était resté derrière les barreaux…

Trop loin pour l’arrêter, tu vois la jeune rousse se ruer sur Valkorna Soryngar, l’épée brandie dans sa direction. Tu notes que le chef de l’Œil ne fait toujours aucun geste pour l’arrêter, mais qu’un sourire vint naître sur ses lèvres. Avant d’avoir pu faire le moindre geste, une silhouette imposante t’obstrue la vue.

— Si c’est pas l’freluquet que v’là ! s’exclame Orgram, l’homme du Rat que tu avais rencontré à la forge de Vergard. Faut croire que tu bossais pas pour Bonne Ma' finalement !

Il lâche un rire gras.  

— T’en fais pas, je vais t’envoyer la rejoindre…



Résumé:


Dernière édition par Nehril le Dim 19 Sep 2021 - 13:09, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeSam 18 Sep 2021 - 20:31


Laissant parler son instinct, Dante accompagne et devance le mouvement, finissant en une acrobatie dont il a le secret. Si on dit que les chats retombent toujours sur leurs pattes, qu’en est-il des servants du prime Dragon ? S la dague ne le rate que de peu, au moins elle ne le touche pas.

Ça ne l’empêche pas d’analyser les lieux. Au fond, sur l’estrade, une bonne demi-douzaine de rousses de tout acabit. Et pendant qu’il passe par-dessus, il ne manque pas de reconnaître Ceralyn, aux couleurs de flammes encore légèrement ternies par la teinture qu’il a utilisées. Elle doit avoir frotté fort avec un détergent conséquent pour avoir repris ses couleurs. Parce que sur Cécilie, ça lui prend au moins un mois de crapahute avant d’avoir à se reteindre.  Pourquoi il n’est pas étonné du tout ? Si elle survit à la nuit, et si elle est encore de son côté, il va lui foutre une de ces mandales!  Une variable inattendue, comme les zurthans à ses côtés.

Avec un soupir, l’assassin assouplit sa posture et abaisse ses épaules, comme pour signaler sa défaite. Le cœur bat fort et fier, lentement, pendant qu’il prend connaissance de la foule le séparant de Soryngar. À sa gauche, une immense baie vitrée inonde ce qu’il perçoit comme une salle du trône de lueurs lunaires, rehaussées par la lumière chaude des bougies innombrables dans la pièce.

Lentement, les doigts émergent de sous la cape et s’écartent, en signe de paix. Lentement, il défait l’attache du manteau devenu maintenant inutile. Pourquoi ? Pour pouvoir avoir accès à son arc et son carquois au dos. Le silence est à couper au couteau, le sourire de l’autre, derrière ses sbires, est confiant.

Pauvre petite chose qui a besoin de fanatiques pour compenser ses petits problèmes d’ego personnel. L’éclat argenté dans la mezzanine à sa droite, il la perçoit parfaitement. Finalement, il y a trois camps cette nuit. Et s’il ne sait pas dans lequel est la jeune fille, lui, il sait parfaitement dans lequel il est.

Le sien, encore et toujours. Tiens, l’elfe aura peut-être une bonne utilité à être vivant finalement. Dante n’attend pas son reste, se dégageant du chemin pendant que la guerre de pouvoir qu’il pressentait prend corps et vie devant ses yeux. Il se dégage vers la gauche, dans l’intention manifeste de prendre la poudre d’escampette, mais d’autres attaquants se manifestent, brisant le verre pour aller s’attaquer aux Zurthans. Quelque part dans ce foutoir, il y a Ceralyn, mais la seule chose qu’il voit ce sont des taches rousses éparpillées partout et au nombre diminuant rapidement. Il prend appui contre un pilier, se soustrayant à la vue de la majorité des protagonistes de la salle pendant qu’il évalue ses options.

D’un geste fluide, son arc court apparait dans sa main et il encoche une flèche empennée de rouge sombre. Une de ses flèches inflammables.  Il regarde les lustres, mais il en peut les touchers, trop mal placés. Les archers sur la mezzanine sont les plus gros problèmes…

Ça et le gus qui vient de se manifester dans son champ de vision. Lui, il le reconnait. C’est le gros tas qu’il a embobiné à la forge… Et il y a du nouveau. Deux dagues, ambidextres. Il n’a pas d’armure, mobilité augmentée. Ŀe pas lui semble plus léger et dansant. Qu’un mec de cette carrure soit capable de se battre comme lui est un problème en soi. L’allonge est plus longue, présumons que ses armes sont empoisonnées aussi.

Il y a une chose qu’il ne sait pas. C’est que Dante ne joue jamais fairplay quand sa survie est en jeu. De profil, il le regarde s’en venir, immobile comme seuls les maîtres assassins peuvent l’être. Les flèches arrêtent de pleuvoir, manifestement il y a quelqu’un, en l’air, qui les aide…

— Si c’est pas l’freluquet que v’là ! Faut croire que tu bossais pas pour Bonne Ma' finalement !

Au rire d’Orgram ne répond que des prunelles dépareillées teintées d’ennui. Rapidement, il lève son arc et tire au jugé, à bout portant sur son adversaire avant de se dégager rapidement autant que les lieux le lui permettent. L’arc tombe le long du mur et les lames Jumelles sont dégainées, luisantes du poison paralysant dont il aime les enduire.  Derrière lui, l’immensité que la baie vitrée laisse apercevoir, gommant partiellement sa silhouette.

— T’en fais pas, je vais t’envoyer la rejoindre…

Les prunelles dépareillées pâlissent sensiblement, avant qu’un sourire complètement dément n’éclaire les sombres traits de l’Ombre qui reste désespérément silencieux.  Le chaos et le sang, les deux choses auxquelles il est le plus sensible.

Et pourtant, il ne se porte pas à l’attaque comme le fou furieux de jadis. La posture souple et coulante, il attend que son adversaire frappe le premier. Il n’est pas à ça près de toute façon.
Résumé des actions:
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Nehril
Sang-mêlé
Nehril


Nombre de messages : 522
Âge : 129
Date d'inscription : 08/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  248 ans
Taille
: 1m98
Niveau Magique : Arcaniste.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeDim 19 Sep 2021 - 11:18


Orgram ricane alors que la flèche frôle sa joue droite, finissant sa course sur les tapisseries décorées qui ornent les murs. En réponse, ses deux dagues virevoltent entre ses mains et il observe d’un œil critique la position de Dante. Ces assassins… pensent-ils réellement être originaux ? Se pensent-ils véritablement uniques en combattant avec ces pratiques éculées ? Orgram manque de lâcher un nouveau ricanement. Il a l’habitude de traiter avec les individus de son acabit et est au fait de leur pitoyable stratagème. Fumigènes empoisonnés, dagues rétractables, flèches inflammables… Qui pense-t-il duper ? Pense-t-il également être le seul à savoir les utiliser ?

Orgram observe un long moment l’assassin avant de fondre sur lui, une lame rétractable sortant de son poignet, manquant de l’éborgner. Il échange ensuite plusieurs passes d’armes avec son adversaire, plus pour le jauger que pour véritablement le blesser. Il cherche une faille et ses yeux se plissent à mesure que son regard coule derrière Dante.


Résumé:
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeLun 20 Sep 2021 - 0:56



Orgram n’est pas un bleu, c’est évident. Et l’Ombre non plus. Le fait qu’ils sont à la périphérie des combats aide aussi beaucoup, les autres sont trop occupés à s’entrelatter la gueule pour leur prêter une attention pleine et entière. Et le colosse passe finalement à l’attaque. Quelques passes d’armes se font rapidement pendant que les pieds se meuvent dans une harmonie quasi surréaliste, deux dagues de combat contre ce qui ressemble plus à des épées courtes. L’acier crisse contre l’acier, les protagonistes sont de force similaire. Objectivement, le colosse va dominer à long terme. Il a une endurance similaire à la sienne, est lui aussi ambidextre, a une force supérieure et l’allonge du double de la distance.

Dante se rend compte qu’il a, de plus, affaire à un aussi sournois que lui. Un mouvement inopiné, il réussit à faire sauter une des armes de son adversaire qui riposte derechef en l’attaquant d’estoc. S’il n’avait pas eu une lame similaire, il n’aurait pas reconnu l’angle caractéristique du poignet. Faisant crisser une Jumelle contre une des épées, le grand corps élancé prend un angle quasi improbable quand l’acier lui passe à un centimètre de la joue. Un peu plus et elle se serait plantée dans son œil.

C’est alors que le guerrier fait quelque chose d’inattendu. Trois pas vers l’arrière, les sombres prunelles regardant derrière l’assassin qui aurait pu s’y laisser prendre s’il n’avait pas eu l’expérience. Soyons franc,ils sont au 3e, il n’y a rien derrière et sauf cas de figure exceptionnelle, il n’y a aucun risque sauf peut-être celle d’une flèche qui ne viendra assurément pas d’où il regarde.


Round 1:

Ça n’arrête pas Dante qui devine que son adversaire s’attend à ce qu’il pousse une attaque frontale et haute. Il adopte une tout autre tactique. Se laissant tomber au sol comme une merde au moment même ou le colosse repasse à l’attaque, il laisse une de ses Fılles au sol, pour mieux prendre le grappin derrière lui. Avec une force conséquente en roulant sur le côté, il tire sur l’engin qui se décroche aisément pour mieux frapper son adversaire avec.  

Il y a un choc qui remonte le long de son bras tandis qu’il a la satisfaction de reconnaitre la texture particulière des chairs qui se déchirent. Il n’a pas le temps de savoir ce qu’il a touché cependant, un violent coup de pied en pleine gueule lui fait s’entrechoquer les mâchoires, son nez se brise dans un crac sonore, lui coupant quelques précieuses secondes de perceptions autres que le goût cuivré qui lui envahit la bouche et la douleur lancinante des milliers de terminaisons nerveuses qui clament leur souffrance. La douleur, cette vieille amie, loin de l’envoyer dans les vapes, aiguise son esprit critique. Sous l’impact, il se sent glisser le long de la pierre, son carquois raclant le long des débris de verre brisés, quelques empennages de flèche se brisant quand ce dernier se prend contre le mince rebord de la fenêtre, l’empêchant de faire une chute fort inélégante côté jardin. Sa seconde dague glisse, perdue quelque part dans ce foutoir.

Il ne le battra pas à la régulière, se rend-il compte. Il n’est pas le plus grand ni le plus fort…  


Round 2:

… Il ne lui reste donc qu’à être le plus malin.

Malgré son nez tuméfié, son odorat désormais nul et sa vision cachée derrière ses paupières closes, il lui reste plusieurs cartes dans sa manche… Orgram ne le connait pas, et il n’a pas dit son dernier mot. Immobile, retenant son souffle pour éviter que le sang qui lui inonde la bouche ne l’étouffe, il écoute attentivement comme on le lui a jadis appris… Il y a plusieurs façons de voir.

La Bête écoute le grognement de douleur de son adversaire. Une main à plat sur le sol, il ressent les vibrations particulières, proches, de son pas rendu lourd par la blessure infligée au milieu des autres vibrations du combat. Il le devine en jumelant les perceptions de son toucher et de son ouïe. Il peut avoir l’air battu et vulnérable en cet instant précis. Et c’est ce qu’il veut.

Orgram s’arrête à côté de Dante. Avec un grognement, il se penche pour porter le coup final. Du revers de la droite, la Bête lui agrippe le poignet et le tire vers lui, le débalançant sur sa jambe blessée. Il tire Orgram en faisant dévier sa lame à côté, s’en servant comme point d’appui pour prendre son élan, en crachant une myriade de gouttelettes écarlates quand il expire l’air vicié de ses poumons. Les prunelles dépareillées ont une lueur atroce, n’ayant plus rien d’humaine, Secrète se dévoilant au regard horrifié de son adversaire.

Seule l’expérience permet au sbire du Rat d’avoir la vie sauve. D’un geste expert, le colosse utilise sa force pour dévier la lame destinée à son cœur. L’élan de son adversaire est conséquent, aussi c’est son épaule qui reçoit le présent de Zhak'Bar. Quant à Dante, il reçoit un coup de tête en plein front cette fois lui faisant voir encore trente milles étoiles, repoussant la Raison encore plus loin dans sa psyché.

Orgram est certain que l’Ombre se dégagerait, briserait cette promiscuité pour reprendre le combat à une distance plus confortable pour eux deux. Mais c’est la Bête, et une Bête aveugle, il est hors de question que sa proie s’en aille. D’une contorsion fantasque, les jambes de l’assassin s’enroulent abruptement autour du colosse qui se relève, essayant de se déprendre de cette étreinte potentiellement mortelle qui ne rentre dans aucun des livres de combat.

Il n’y a plus aucune technique dans cet affrontement, seuls les instincts de survis les plus purs. Et si Orgram est passablement bruyant, seul un silence de mort se fait entendre de son adversaire qui resserre son étreinte.  

Round 3:

Les grandes mains cherchent en premier lieu à déloger l’intrus qui, en réponse, se sert de lui pour remonter un peu plus haut. Orgram essaye de lui tirer les cheveux, sans succès. Alors, il adopte, en désespoir de cause, la technique inverse, le prenant à bras le corps pour le broyer entre ses muscles puissants.

Au même moment, des mâchoires puissantes se referment sur la zone tendre et vulnérable de son cou, là où la jugulaire pulse de vie. Les dents blanches et droites, solides de la Bête se referment puissamment autour de la prise du jour. Il savoure le goût salé de la sueur que le combat a donné au cuir tendre. Il savoure le goût épicé que la peur donne à la chair qu’il cisaille quand son adversaire se rend compte qu’ils sont fous à lier et qu’il est perdu. Un bras se referme de l’autre côté et, un court instant, on pourrait presque croire à deux amants qui se retrouvent tendrement au cœur du plus improbable des champs de bataille. Si ce n’était que du grondement sauvage provenant maintenant de Dante et des pupilles dilatées d’Orgram. Et même quand l’épaule de Dante, celle à la lame encore fichée dans l’épaule de l’autre guerrier se disloque, il ne lâche pas prise.  

En désespoir de cause, la lame secrète du Colosse fuse vers le flanc vulnérable de l’homme. Elle percute une lanière de cuir bouilli, dévie entre deux de celles-ci, traverse deux épaisseurs de chemises avant d’atteindre la chair tendre dans laquelle elle s’enfonce avec ardeur.

La Bête se crispe sous la douleur. Il sent les milliers de cellules se déplacer, dégageant le chemin à la lame bien effilée. La crispation des muscles périphériques face a l’agression. Putain il ne nous a pas ratés ! En représailles, la mâchoire se ferme encore plus férocement, ponctionnant proprement l’artère avant qu’il ne rejette la tête vers l’arrière, avec un énorme morceau de chair en bouche et un bruit écoeurant, les nimbants d’hémoglobine.


Round 4:


La lame secrète d’Orgram se retire, amenant avec elle la chaude coulée du sang chaud qui imbibe rapidement sa chemise. Il relâche son étreinte, laissant Dante se dégager, raide, pendant que ses grandes mains se portent instinctivement à son cou pour essayer d’enrayer l’hémorragie sous le regard dément de son adversaire qui le fixe en avalant sans honte le morceau de chair… Bordel!.

[color=red] L’Œil boit tout mon cul. Tu l’a bas bue benir celle-là mon gros.[spoiler="Round 5"]ête malgré son nez tuméfié, le visage carrément en sang, ce qui lui donne un air effrayant avec ses yeux si pâles. Il a un affreux sourire, les dents rougies avec peut-être un morceau de chair entre elles, avant de pousser carrément le vaincu dans le vide.

Alors seulement passe-t-il une main entre ses lanières de cuir et tâte sa blessure saignante quand même conséquemment. Regardant autour de lui, il prend le temps de pallier au plus pressé sans attendre.

Un coup féroce de son épaule blessée sur le cadrage de la fenêtre remet l’articulation en place, l’envoyant momentanément sur les genoux, le souffle anormalement court. Ramassant relativement lentement, compte tenu de ces circonstances exceptionnelles, une de ses Jumelles et une des Fılles d’Orgram, il analyse en même temps le champ de bataille et ses options (suite au prochain post.).


Round 5:
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Nehril
Sang-mêlé
Nehril


Nombre de messages : 522
Âge : 129
Date d'inscription : 08/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  248 ans
Taille
: 1m98
Niveau Magique : Arcaniste.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeDim 7 Nov 2021 - 18:16


Noul et ses hommes font face à la ruée mugissante du Rat et de ses bandits qui se jettent sur eux l’épée au clair. Les mercenaires zurthans adoptent aussitôt une formation serrée et repoussent méthodiquement l’assaut désordonné des fripouilles qui se replient en crachant des jurons. Des cris d’alertes sont néanmoins perçus parmi les rangs zurthans, signent qu’Yvar et ses traîtres continuent à affaiblir leurs flancs. Noul ordonne alors à l’un de ses lieutenants de mettre un terme à cette menace, chose qu’il parvient à faire en la mettant aisément hors d’état de nuire à l'issu d'un duel expéditif. La femme est traînée à l’écart et sa chute provoque la perte de motivation des infiltrés qui tentent de fuir avant d’être rattrapés par les lames zurthanes.

— Misérable enculé ! vocifère le Rat en se dirigeant vers Josépéné qui tenait à distance l’un de ses adversaires à l'aide de son simple pied.

L’acteur n’eut pas le temps de se défendre que la masse du colosse s’abat sur son crâne, le jetant au sol en poussant un cri rauque. Plusieurs Joyeux Danseurs viennent aussitôt à son secours avant d’être balayés par un mouvement circulaire du colosse. L’attaque-surprise des troubadours ne semble plus avoir d’effet sur les bandits qui reprennent aussitôt contenance avant de passer quelques-unes de ces âmes malheureuses par le fil de l’épée. Contemplant avec horreur le corps sans vie de leur camarade, les Joyeux Danseurs lâchent leurs armes et tentent de fuir le champ de bataille. Certains d’entre eux sont abattus, mais d’autres parvinrent à se tenir à l’écart des représailles.

Observant la situation, Noul ordonne de prêter assistance aux blessés et parvient à former une ligne de défense permettant aux guérisseurs zurthans de procéder aux premiers soins. Profitant que le dernier assaut des hommes du Rat se soit brisé sur leur ligne, Noul et ses mercenaires décident de passer à l’offensive, enfonçant profondément les positions des bandits qui ploient sous la férocité de leur coup.

— Crève ! s’exclame furieusement le Rat en brandissant sa masse au-dessus du visage de Josépéné.

L’arme est déviée au dernier moment par Noul qui jaillit devant lui avant de le repousser d’un revers de lame. Le Rat pousse un cri féroce et assène sa masse sur le chef zurthan qui parvient à la bloquer de ses deux épées, mais finit projeté violemment sur le côté. Se relevant d’une pirouette, l’homme attend patiemment son adversaire qui se rue sur lui avant d’esquiver de côté, faisant passer sa lame à quelques centimètres de sa gorge. Plusieurs coups sont échangés, le Rat ayant l’avantage de la force, mais le zurthan parvenant sans cesse à esquiver ses assauts.

Noul bondit à nouveau en arrière, mettant davantage de distance entre eux, mais le Rat décide cette fois-ci de projeter sa lourde masse dans sa direction. Par réflexe, le mercenaire lève ses épées, parvenant à dévier le projectile, mais en perdant l'une de ses armes au passage et le Rat en profite pour le frapper de sa lame nouvellement dégainée. Les armes s’entrechoquent et les visages des deux hommes restent à quelques centimètres l’un de l’autre. Noul profite de cette proximité pour le frapper du coude, l'insultant copieusement, afin de détourner son attention.

D’une rotation du bras, le mercenaire parvint à désarmer son adversaire et se penche sur le côté pour éviter le coup de tête du Rat. D’un geste bien senti du pied droit, Noul jette le Rat au sol avant de l’achever d'un coup d'estoc. Les hommes du Rat se dispersent aussitôt, mais un nouvel assaut est orchestré par les fanatiques de l’Œil qui se rassemblent. Noul et ses hommes se réorganisent avec discipline avant de plonger à nouveau dans la mêlée.

Lancé de dés:

L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Imageo13

La lame de Nehril siffle, manque de faucher le bras de l’elfe avant d’être ramenée vers lui en un mouvement élégant. Pour la première fois, le sourire suffisant de Naevyn laisse place à une grimace inquiète. Des questions vinrent parasiter sa pensée : comment son fils a-t-il pu survivre malgré son piège ? Il n’a pas le temps de l’interroger que Nehril feinte à nouveau, faisant tournoyer son épée avant de l’abattre sur le côté. Naevyn peine à parer le coup et s’élance en arrière, essayant de mettre davantage d’espace entre la fureur de son fils et lui.

— Sur lui ! ordonne-t-il aux quelques archers ayant échappé à la boucherie de sa lame. Décochez vos flèches !!!

Nehril grommelle, mais empoigne le pommeau de son arme à deux mains avant de reprendre le combat. L’elfe en demeure médusé : son fils ne fait-il donc que peu de cas des archers positionnés derrière lui ? Le semi-elfe attaque d’estoc avant de virevolter sur le côté, laissant passer la première flèche qui siffle à quelques centimètres du visage de Naevyn. La seconde en revanche vient se ficher dans son dos, mais le mercenaire ne semble pas l’avoir remarqué. Ses yeux argentés brûlent d’une haine furieuse et demeurent ancrés sur le visage de son paternel.

— Pauvre fou ! fulmine Naevyn en redressant sa lame incurvée en une garde haute. Tu tiens tant que cela à rejoindre ta tombe, Virn'dwel ?

Nehril repousse la lame d’un revers de son épée avant de lui décocher un formidable coup de poing.

— Ma tombe est suffisamment grande pour nous accueillir tout deux…

Une nouvelle flèche vint se ficher dans son épaule et le mercenaire grimace avant de tituber sur le côté. Il observe Naevyn tenter de se redresser avant de faire volte-face, bondissant vers les archers qu’il décapite en deux mouvements méthodiques. Les têtes sautent, frappent le mur avant de basculer en bas du balcon. Tournant la tête, il voit Naevyn lever les deux mains alors qu’un trait enflammé vint le percuter de plein fouet. Le mercenaire virevolte dans les airs avant de frapper violemment le mur dans un bruit mat.

— Imbécile… J’ai élaboré ce plan il y a de cela des années alors que tu jouais les paternels de pacotille auprès d’Abella. Ton approche n’a jamais changé… toujours à croire que tes problèmes se résoudront l’épée à la main.

Psalmodiant, Naevyn matérialise un éclair de foudre qui vient s’abattre là où Nehril se trouvait quelques instants plus tôt. Courant à vive allure, le mercenaire ramasse sa lame sur le sol et la projette sur son paternel qui interrompt sa concentration pour l’esquiver. Arrivant au corps à corps, les deux hommes se lancent dans une chorégraphie féroce de poings et de pieds, plusieurs frappes finissant par faire mouche sur les blessures ouvertes de Nehril. Passant ses mains derrière son dos, le mercenaire arrache la flèche fichée là et entaille le visage de Naevyn qui répond en le frappant du coude. Nehril se pli en deux avant de charger tête basse pour soulever l’elfe et le projeter sur le côté. Une douleur irradie de son côté droit lorsqu’il se rend compte que son paternel y a planté une dague.

Nehril jure et crache une flopée de sang avant de tomber genou à terre.

Résumé:

L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Imageo13

Dans un cri de rage, Ceralyn fond sur Valkorna, déterminé à mettre un terme à son existence. L’homme à la chevelure roux, drapé dans les ténèbres ne fait aucun geste pour entraver ses mouvements. Le feu derrière lui s’éteint dans un feulement aigu alors que son expression demeure impassible. Arrivant à quelques pas devant lui, sa silhouette disparaît soudainement et la lame de la jeune femme fouette l’air. L’homme s’empare de son bras, qu’il tort, avant de la projeter derrière le fauteuil.

S’approchant de la large cheminée, Valkorna appuie alors sur l’une des lourdes pierres qui composent l’âtre, mettant en branle un mécanisme qui fait apparaître un passage dissimulé. Seule l’obscurité la plus totale émane de ce passage et alors que la jeune Soryngar se redresse, son adversaire la repousse du pied dans la sombre galerie, la faisant disparaître, avalée par les ténèbres épaisses.

Ceralyn roule le long de la pente, son dos heurtant douloureusement les marches, mais serre son épée contre son torse pour ne pas égarer son seul moyen de défense. Lorsque sa longue chute s’interrompt, elle reste un instant étourdie, autant par sa dégringolade que par les ténèbres qui l’entourent, avant de se relever rapidement. La pointe de la lame dirigée devant elle tremble légèrement, mais elle est prête à voir surgir des ténèbres Valkorna.

— Baisse ton arme Ceralyn, gronde une voix grave qui résonne longuement dans la pièce.

La jeune femme frappe dans le vide avant de tendre l’oreille. Elle semble entendre le clapotis de l’eau et s’interroge sur l’endroit où elle se trouve. Un visage émacié apparaît soudainement devant elle, les yeux striés de veines rouges de Valkorna sont exorbités alors que le reste de son corps reste dissimulé dans la pénombre. Ceralyn réagit aussitôt en attaquant l’apparition, mais l’homme s’échappe à nouveau dans l’ombre. La jeune femme pivote sur elle-même, tentant d’apercevoir à nouveau son adversaire, mais seules les ténèbres l’entourent.

Un picotement vint lui parcourir l’échine, et d’instinct, elle fait volte-face et attrape la main qui se tendait vers elle avant de faire basculer le corps de son adversaire par-dessus son épaule dans un cri de rage. Valkorna pousse une exclamation surprise alors que son dos heurte violemment le sol. Il répond néanmoins en lui assénant un coup de pied au visage et parvient à dévier la lame de la jeune femme dont il s’empare en lui tordant les mains. Aidé de ses deux pieds, le chef de l’Œil repousse Ceralyn en arrière, la laissant désarmée et désorientée dans les ténèbres.

Résumé:
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeLun 8 Nov 2021 - 2:03


Des combats, partout. Respirant par la bouche, Dante fait un écart pour se mettre à couvert derrière une colonne quand une autre vague de combattant se manifeste et passe à côté de lui. Stoïquement, il se fait naturellement tout petit et regarde le chaos ambiant. Un regard à gauche, et un autre groupe passe au petit trot pour aller tâter du fer avec les Zurthans qui se battent avec une férocité digne de mention. Il y a une certaine beauté dans leur combat. Pragmatiquement l’assassin apprécie même si la chorégraphie le laisse froid. Il a une mission qui requiert son attention qui l’empêche d'apprécier le tout à sa juste valeur. De l’autre côté des mercenaires, il y a Ceralyn et Valkorna qui demeurent hors de portée pour le moment. Même sans être blessé, il ne traverserait jamais le champ de bataille par le centre. Il regarde la baie vitrée et évalue rapidement la possibilité de passer par là, mais c’est vite oublié. Il serait en position de faiblesse évidente avec son flanc troué, son épaule esquintée et son nez brisé qui l’empêche de respirer correctement. Et le reste des lieux est plein de combattants. Non, il ne peut traverser tout ça dans un temps raisonnable. Bien à couvert, le Thaari continue à évaluer la situation, à la recherche d’une solution viable.

C’est alors que la lumière d’un éclair attire son attention vers la mezzanine, en plein sur le combat entre Nehril et son paternel. Tıens, la voilà la solution… Si le samaritain pouvait obligeamment lui dégager le putain de chemin… Et pour ça il faut qu’il gagne… S’il peut buter le padre en plus, ça lui fera une jambe… Un plan fou, audacieux, traverse le crâne obtus de l’humain… Et pour ça, il doit d’abord trouver où est son arc.

Le regard se porte de nouveau un peu partout pendant que son bras valide passe sur son carquois, empoignant la première flèche disponible. Le trait, simple, empenné d’un vert sombre presque noir, laisse paraitre une pointe rugueuse et effilée comme un rasoir, luisante d’huile. S’agenouillant, il sort de son repli d’armure la bague ensanglantée du mercenaire qu’il attache avec une ficelle rapidement autour du trait. Le poids va dévier le trait vers le bas....

La douleur de son nez, de son épaule et de son flanc lui rappelle sans cesse son état. En temps normal, il se retirerait et les laisserait s’entre bouffer ou sauterait joyeusement dans la mêlée jusqu’à ce qu’il ne se relève pas. Mais Dante sait qu’en ce moment ce n’est pas une option. Ça a commencé avec Ceralyn, Nehril… Ensuite ça serait ses gamins, ses Ombres et ses Corbeaux… Pour s’épandre tel un cancer pour s’attaquer à Louise. Et pour finir, à la plus précieuse, Cécilie. Il n’a pas peur de mourir et, pour la première fois de sa vie, il a des gens à protéger. Tuer a un sens plus noble. Pour préserver ses zones de paix afin que le chaos et la Destruction de Zhak’Bar puissent mieux s’étendre et tout ravager.

Ah… Son arc est là. L’agrippant, il se relève. Le tissu frotte contre ses plaies.  Son épaule crie grâce quand il éloigne instinctivement la pointe luisante de près de sa cuisse. L’assassin sait qu’il n’aura qu’une ultime chance. Dans son coin, il guette l’instant idéal. Cet instant arrive quand Nehril tombe, genou en terre.

Et que sa cible crâne, victorieuse. C’est ça être un amateur. Il faut toujours vendre la peau de la cible après l’avoir tuée et non avant. Tant qu’il reste un souffle de vie, tout peut tourner.

L’arme se lève sans attendre, Dante tirant sur la corde. Il sent le tendon et les muscles vibrer et protester… Il ajuste instinctivement sa visée pour compenser le poids infime de l’anneau. Il pointe la tête en sachant parfaitement qu’il va choper quelque part au thorax. Tout cela peut avoir l’air lent comme action, mais il ne se passe en réalité que quelques secondes, tout au plus. L’archer relâchant la corde une fraction de seconde avant que son membre ne déclare totalement forfait.

Le feu des Pleiks se répand dans son épaule, enflammant ses sens autant que les flammes le feraient. Pour minimiser les dommages, l’assassin plaque alors son bras le long de son corps pour éviter les accrochages intempestifs. Il y a toujours des limites… Par chance se dit-il, il lui reste une main pour se battre.

La flèche siffle près de l’oreille de Dante avant de fuser en direction de Naevyn qui contemple son fils avec l’arrogance qui sied aux vainqueurs. Il n’aperçoit que trop tard le projectile dont il est la cible et ne parvient pas à reculer suffisamment pour l’empêcher de le frapper au côté. L’elfe pousse un grondement sourd et lève une main devant lui, murmurant, avant qu’un trait enflammé ne fuse vers l’assassin qui s’est replié sans attendre. Les flammes percutent la colonne et la bannière de l’Œil qui y est accrochée, enflammant les tissus.

— Crève, Corvac ! vocifère-t-il avec agacement en se penchant par-dessus la balustrade. Il ne peut voir le sourire purement heureux de son empêcheur de tourner en rond favori, bien planqué. Dante adore entendre la perte de contrôle de ses ennemis. Ça efface toutes ces journées de galère et les multiples blessures causées autant à l’orgueil qu’au corps. L’elfe se redresse, se concentrant à nouveau pour laisser libre cours à ses pouvoirs.
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Nehril
Sang-mêlé
Nehril


Nombre de messages : 522
Âge : 129
Date d'inscription : 08/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  248 ans
Taille
: 1m98
Niveau Magique : Arcaniste.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeLun 8 Nov 2021 - 2:06


Arrachant la dague profondément enfoncée dans sa chair, Nehril se redresse en grimaçant. Avec un cri de rage, le mercenaire se jette sur son paternel, les faisant traverser tout deux la rambarde de bois pour s’effondrer sur le sol à une dizaine de mètres plus bas. Naevyn pousse un cri de douleur lorsque l’arme blanche rencontre sa chair et lève une main suppliante en direction de son fils étendu au-dessus de lui alors que les copeaux de bois pleuvent silencieusement autour d’eux.

— Att… attends… Nehril, balbutie-t-il en voyant le mercenaire brandir son arme dans sa direction. Retiens ton… bras… Tu… Argr !

Sans hésitation, la dague glisse silencieusement le long de son cou, les yeux argentés à quelques centimètres de son visage. Ils observent silencieusement son expression agonisante, attendant qu’il expire son dernier soupir.

— Abe…, suffoque l’elfe d’une voix rauque en agitant fébrilement ses bras, Abellaaaa…

Ses deux yeux émeraude devinrent vitreux et sa main cessa de tenter de contenir le flot de sang qui s’écoule de sa gorge ouverte. Sa voix devint un râle avant de brusquement s’éteindre.

Naevyn Faël, chef de l’Œil Décharné, était mort.

Nehril jeta la dague sur le côté et se redressa en titubant. Autour de lui, le combat faisait toujours rage, les hommes de l’Œil luttant farouchement contre les zurthans que le mercenaire identifia aussitôt. Trop las pour en être surpris, le mercenaire porta son regard là où Ceralyn s’était tenu plus tôt. Une ouverture était apparue derrière l’âtre et il supposa que la jeune fille y avait été emmenée par celui qui répondait au nom de Valkorna Soryngar. Ayant égaré Aeris durant l’affrontement, Nehril ramassa une épée anonyme qui gisait sur le sol avant de se tourner vers Dante, qui s’était déjà avancé et arrachait l’empennage d’une flèche. Il jaugea rapidement ses blessures avec un air impassible avant de pointer l’entrée du passage secret du bout de sa lame.

— Allons-y, lâcha-t-il en remarquant une ouverture de plus en plus large dans la mêlée à mesure que Noul et ses hommes contrôlaient le champ de bataille.

— Ta bague ? Ta ramasse pas ?

Les yeux grisâtres s’attardèrent un moment sur la flèche sur laquelle pendait l'anneau des Faël. Les flammes pourpres se reflétaient sur la pierre brisée, autrefois d’un bleu éclatant, désormais à l’éclat fatigué. Les doigts brûlés de Nehril s’emparèrent de l’objet avec lenteur avant de la passer à son annulaire. Il jeta un œil au cadavre de son père avec une mine sombre avant de plisser les yeux comme s’il était soudainement ébloui.

— Cette bague fut autrefois la sienne, grommela-t-il avant de porter sa main contre son flanc en grimaçant. Mais je suppose qu’elle est mienne, désormais. Allons-y Dante, je suis las de tout cela. Mettons un terme à cette histoire.  

L’humain se plaça dans l’ombre du demi-elfe.

— Ça me rappelle l’Aduram…  

— Espérons un dénouement similaire…, lâcha l'autre avec sarcasme.
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeLun 8 Nov 2021 - 17:21




Les flammes qui envahissaient désormais la pièce exhalaient une fumée âcre et épaisse, masquant momentanément certains combattants qui jouaient de cet élément pour se cacher de leur adversaire afin les prendre à revers. L’endroit ne tarderait pas à succomber sous la violence de l’incendie, il fallait agir vite si les deux hommes voulaient sauver celle pour qui leur sang avait été versé.

Les deux compagnons se frayèrent un chemin à travers les flammes dévorantes et les corps désarticulés de leurs adversaires défaits, croisant quelquefois le fer avec des hommes de l’Œil et du Rat qui ne tardèrent pas à rejoindre le brasier mugissant. Le plancher commença à s’effondrer par morceau, enjoignant Nehril et Dante à mesurer l’endroit où ils déposaient leur pied. Tâtonnant le sol du talon, ils finirent par arriver près de la galerie où avaient disparu Ceralyn et Valkorna.

Le visage émacié et éreinté, Nehril matérialisa une flamme vermeille dans le creux de sa main, crevant l’obscurité qui planait en ces lieux. Il éclaira les marches avant de faire signe à Dante de le suivre. La descente prit plusieurs minutes et les deux hommes restèrent sur leur garde tout le long, guettant un quelconque piège sans en distinguer aucun. Parvenant finalement en bas de ce long escalier, Nehril se risqua à renforcer l’intensité de sa flamme afin de repousser les ténèbres épaisses.

Ils se trouvaient tous deux sur une large pierre nue, taillée en forme de cercle, autour desquels tombaient plusieurs cascades silencieuses. L’endroit était une gigantesque caverne en pierre bleue, pourvue de quelques excroissances rocheuses et encerclées par les eaux. Au centre du cercle, enveloppé sous une large cape noire, les attendait Valkorna Soryngar, les mains dans ses manches. Derrière lui gisait Ceralyn, étendue sur un large autel de pierre.

— Valkorna Soryngar, lâcha Nehril en s’approchant de l’homme prudemment, cachant Dante derrière sa lourde masse.

— Nehril Faël, l’imita l’autre en gardant ses mains dissimulées.

Les deux hommes s’observèrent un moment en silence avant que le mercenaire ne reprenne la parole.

— Tu ne peux la garder ici, reprit le semi-elfe en tentant de le contourner.

Valkorna se plaça sur son chemin.

— Et tu ne peux me la reprendre, rétorqua l’homme avec un sourire. J’ai tant perdu, tant lutté pour l’avoir à mes côtés. Elle est la seule chose qui me permet d’exister à présent.

— C’est un être vivant, Valkorna, pas un objet de convoitise. T’es-tu seulement interrogé de ses désirs ?

L’homme ricana.

— Abreuvé de tous tes discours mièvres et de ta moralité douteuse, son esprit souffre probablement d’un plus grand mal que tout ce que ton père a daigné m’infliger.

— Mon père était un fou, c’est un fait, mais il est mort désormais. Tu es libre à présent…

Valkorna baissa la tête. Sa voix prit des inflexions tranchantes.

— Même ça, tu me l’as privé…

Nehril claqua sa langue avec agacement. Derrière lui, Dante écoutait, une petite sphère bien cachée dans sa main.

— Écarte-toi Valkorna, je n’ai guère la patience de te convaincre, ni même l’envie. Tu n’es pas le seul à avoir souffert des machinations de mon père : nous aussi. Prends sa mort comme un nouveau départ. Ton manoir s’abîme dans les flammes de l’incendie, tu pourras aisément te faire passer pour mort auprès de tes adversaires. Vis, meurs, fais ce dont il te semble juste, mais évite simplement de recroiser notre route.

Valkorna s’esclaffa. Un rire long et hystérique qui vrilla les tympans des deux hommes.

— Mais quelle générosité, mon bon sire ! Mais de qui te moques-tu ? Je suis le chef de l’Œil Décharné ! Je ne plierais…

— Tu n’es pas un chef, rétorqua Nehril en le repoussant d’un geste du bras. En professionnel, Dante se décale, gardant le colosse entre eux deux. Tu n’es rien qu’un usurpateur, un souverain fantoche se persuadant que son pouvoir est légitime, une des nombreuses victimes de mon père. Cesse de t’accrocher à ce que tu as perdu. Cesse de t’accrocher à Ceralyn.

Victime ? Valkorna ? Dante la trouve bien drôle… Cet imbécile est plus cinglé que lui. Et si le demi-elfe le laisse partir, lui il ne le laissera pas quitter cet endroit en vie. Il touche deux fois le dos du guerrier pour lui signaler qu’il sort. Profitant de l’occasion pour susciter la surprise…

Valkorna extirpa deux dagues de ses manches, luisantes d’une substance verdâtre. L’assassin cache sa dernière sphère de criard jaune dans sa paume et se décale en restant légèrement hors de portée. Se détachant de Nehril, il s’éloigne en un arc de cercle pour encercler le rouquin, l’obligeant à perdre le contact visuel avec l’inconsciente s’il veut les surveiller tous les deux, tout en lui laissant une zone obligatoire de repli.

— Crois-tu que je ne sais pas d’où provient ton intérêt pour elle ?! vocifère l’homme. J’ai lu les expériences de Naevyn ! Je sais que cette gamine est ta fille, Nehril ! Mais les liens du sang ne valent rien ! Tu ne me la prendras pas ! Je l’ai protégé de Naevyn ! Je l’ai protégé de toi ! Elle et moi, nous sommes pareils !

Ils sont pareils ? Ah ? Mais c’est qu’il est capable de se reproduire Nehril ? pense l’assassin derrière son visage neutre couvert de sang. Il lui a toujours semblé si « vertueux ». Juste l’imaginer une pute, ou même une femme normale, au cou est d’un risible !!! Avec une économie de geste remarquable, le maître assassin camoufle ses blessures derrière une fierté et une lenteur étudiée, les yeux de Valkorna dévient pour glisser le long de Dante.

— Et il est hors de question que je la laisse non plus à ce psychopathe, violeur et tueur. J’aurais dû ordonner de t’ouvrir les boyaux lorsque mes hommes t’ont capturé !

La voix froide de l'Ombre claque.

— Effectivement t’aurais dû. J’aurais pas hésité à ta place. Et merci pour les compliments si flatteurs. Psychopathe, parfaitement. Tueur aussi… C’est plaisant entendre parler de moi en ces termes. Je vois que ma réputation commence à me précéder.  

Levant sa main valide, Dante fait une légère révérence moqueuse. Le sourire qui éclaire ce visage couvert d’hémoglobine laisse paraitre les dents encore plus blanches qu’elles ne le sont. Sauf peut-être ce petit morceau d’Orgram coincé entre une incisive et la canine adjacente. Il se redresse, droit et fier.

— Bonsoir, je crois que nous n’avons pas été correctement présentés. Chef de l'Œil Décharné, je me présente : l’Ombre. Chef d’Ombres et de Corbeaux… Tu sais, ces oiseaux qui bouffent les yeux en premier ? Dis… il ne te manquerait pas quelques gars dernièrement ? Tu sais, du genre parti en balade de santé pour aller faire chier les honnêtes tueurs ?

Il se tapote le menton de l’index de sa main valide en prenant un air arrogant.

— Oh, mais comment j’ai réussi à faire ce tour pendant que je galopais à toute vapeur sur ta piste si soigneusement balisée?  En étant emprisonné et à poil ? Se pourrait-il que ça soit mon Œil vert qui verrait tout et non le tien ? Parce que, vois-tu, me qualifier de violeur est la preuve que tu n’es pas aussi omniscient que tu veux bien le faire croire. Je suis un exemple parfait de fidélité vois-tu… Si tu veux absolument en voir un… Je te suggère de te regarder dans un miroir, le provoque-t-il moqueusement, usant et abusant du verbe voir pour attirer l’attention et le faire parler.

Ce sang est réclamé par un autre. Aujourd’hui, il est le personnel de soutien. Et ça implique le pousser dans ses retranchements. Le coup est du bluff. Peut-être que ses gars sont tous morts, il n’en sait rien. S’ils ont réussi, ça fichera un coup au moral de l’ennemi. Sinon, il va se faire rire à la gueule et ce n’est pas plus grave. Mourir en répandant le sang est une mort qui en vaut la peine et la diversion servira au grand dadais. Un sourire vicieux, plein de malveillance pure éclaire le sombre visage, le rendant effrayant. La différence est que Dante, contrairement à des années plus tôt, reste en pleine possession de ses moyens.

Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Nehril
Sang-mêlé
Nehril


Nombre de messages : 522
Âge : 129
Date d'inscription : 08/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  248 ans
Taille
: 1m98
Niveau Magique : Arcaniste.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeMar 9 Nov 2021 - 17:09


Profitant que l’attention de Valkorna soit concentrée sur Dante, Nehril fait tournoyer sa lame avant d’attaquer d’estoc. Les lames s’entrechoquent, mais la riposte du chef de l’Œil manque de vigueur et le mercenaire en profite pour lui asséner un violent coup de tête au visage. L’autre reprend rapidement contenance et avec vivacité fait un bond en arrière, glissant adroitement sur la pierre humide avant de jeter ses dagues sur les deux adversaires. Nehril parvient à en dévier une d’un revers de lame et garde son arme haute, se préparant à sa prochaine attaque. La flamme dorée brille toujours avec vigueur dans son autre main.

Valkorna est vaincu et Dante le sait. Et l’assassin se meut rapidement, profitant du saut vers l’arrière de l’un et de la diversion de l’autre pour se glisser entre Ceralyn et Valkorna qui abandonne deux de ses dernières armes en les leur balançant à la gueule et si le demi-elfe fait dévier la sienne, Dante fait simplement un pas de travers pour éviter celle qui lui est destinée, lui lançant en retour ce qu’il tient bien au chaud dans sa paume. Une petite balle jaune atterrit en plein thorax de Valkorna, les spores se répandant dans un bruit de verre brisé. 

Ou du moins, c’est ce qui aurait dû arriver. 

La bille ambrée traversa le torse de Valkorna comme si elle se fondait en lui avant de plonger, plusieurs mètres derrière lui, dans l’eau entourant l’immense dalle. Le Chef de l’Œil sourit d’un air narquois avant de tournoyer rapidement sur lui-même dans un bruissement de cape et de tissus noir. Des dagues ténébreuses semblent de nouveau être projetées vers les deux hommes et Nehril se jette sur le côté en grimaçant. Se relevant aussitôt, il pointe l’anneau des Faël devant lui et se concentre pour projeter une vague de flamme dans la direction de son adversaire. Avec un ricanement, l’autre l’esquive habilement avant de repousser le mercenaire d’un coup de pied au visage.
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeMar 9 Nov 2021 - 17:17


Voyant l’échec retentissant de son attaque, Dante n’attend pas son reste, se planquant derrière le seul endroit dont il est à peu près certain qu’il n’enverra pas de dagues, c’est-à-dire vers l’Autel ou repose Ceralyn. Le bruit des flammes qui crépitent marque la suite du combat.

Arrête de prendre des gants blancs… Fais tout cramer ! pense-t-il.

Les frissons incessants dont il est la cible lui indiquent que l’environnement est saturé de magie. Et il est certain que le leurre qui est là n’est pas la jeune fille. Un plan de fou lui passe encore en tête. Se tortillant un peu, il se triture le flanc avec Mensonge.

Avant de se relever, pour regarder la sacrifiée rapidement. Est-ce bien Ceralyn ou une pécore ?

Le visage sépulcral de la jeune femme gisant sur l’autel est incontestablement celui de Ceralyn. Elle ne semble arborer aucune blessure apparente, mais demeure profondément plongée dans le royaume des songes. Ses cheveux roux sont disposés en éventail au-dessus de sa tête, véritable rideau pourpre recouvrant la pierre nue.

Un coup de pied en plein visage vint repousser l’assassin de l’autel, l’écartant de Ceralyn alors que Valkorna semble se matérialiser devant lui, émergeant des ténèbres. L’une des dagues de l’homme passe à quelques centimètres de sa gorge et il s’arc-boute pour esquiver élégamment avant que Nehril ne charge l’épée brandie devant lui. Le mercenaire frappe l’air plusieurs fois avant que ses yeux argentés ne brillent étrangement. Valkorna pivote, jette une nouvelle dague sombre en direction de Dante qui, aveuglé, reste quand même en mouvement, l’esquivant, mais de peu, le trait magique traversant le cuir de son pantalon sans faire aucun dégât au tissu. Puis, Valkorna tournoie en frappant de ses deux dagues Nehril qui pare difficilement l’attaque. La flamme qui brille dans le creux de sa main faiblit jusqu’à n’émettre qu’une faible étincelle cramoisie.

Putain !!!! À ce rythme, il n’aura plus de pif. Le sang se remet à lui couler allègrement sur le menton de Dante. Les larmes de douleur physique aux yeux, l’esprit en ébullition, il continue de réfléchir vite et bien, son instinct de survie en dépendait.

Un, deux, trois pas, la magie qui fuse partout rend les choses difficiles. Et s’ils sont deux contre lui, eux ne sont plus de la première fraicheur. Et Valkorna ne peut continuer à incanter sans cesse comme ça. En temps normal, il le laisserait se dépenser. Et, soudainement, Dante se demande s’il est seul. C’est vrai, ils sont toujours dans une place rituelle, la magie fuse de toute part. Il n’est pas expert en la matière cependant, au fil des ans, sa femme a réussi à lui inculquer quelques notions de base théorique.  Et s’il n’a plus son nez, il a encore ses oreilles ses yeux et ses mains. Il ne peut se battre de son côté disloqué, mais il peut encore sentir et ressentir. Il connait d’expérience la magie des ombres. Et les magies illusoires, ils en ont déjà tâté en Aduram.

Occupe-le mon gros… Vois avec tes oreilles… pense Dante.

Les flammes crachotent dans la main du demi-elfe. Ne faisant ni une ni deux, Dante rengaine Mensonge et prend une flèche inflammable dans son carquois et la fracasse au sol pour faire un peu de lumière à son comparse. Puis, ne cherchant plus l’affrontement direct. Il se fond dans les ténèbres, et se met en toute hâte la recherche d’où ça coince. Il ne peut pas être seul.

Un coup de dague vient aussitôt accueillir Dante dans les ombres, la lame ne s’enfonçant que superficiellement dans son dos, déviant sur la sangle de son harnais qui maintient son carquois, se bloquant entre les deux couches de cuir quand l’assassin se propulse vers l’avant, se recroquevillant en boule et protégeant son bras blessé. Rompant le contact physique avec le chef de l’Œil qui se recule. Nehril pousse un grognement et se concentre un moment, faisant jaillir une flamme d’une plus grande intensité.

— Il se sert des ombres, Dante ! s’écrie le semi-elfe en fouettant l’air autour de lui. C’est un mage des ombres !

— Sans blague… Fais-moi cramer tout ça !

Le mercenaire se concentre pour balayer les alentours de ses flammes, forçant les ténèbres à reculer. Il ne pourra pas attaquer Valkorna et maintenir en même temps l’efficience de son sort : il aura besoin que Dante passe à l’offensive aussitôt qu’une ouverture se présentera. Mais s’il perdait à nouveau sa concentration…

Un mouvement attire son attention sur la gauche et il observe le chef de l’Œil se précipiter sur lui, encore partiellement dissimulé dans les ténèbres, mais fermement décidé à plonger ses deux dagues dans sa chair. Emporté par son élan, l’œil fou, il doit sûrement penser que le coup dans le dos asséné à Dante devait avoir neutralisé un de ses eux adversaires assurément.  

Et, sur le côté, tel un joueur de sport contact, un humain élancé qui se meut rapidement, dans un silence de mort et avec une intention manifestement suicidaire, se portant à sa rencontre pour le plaquer au sol, un unique karambit en main.

Pour le déstabiliser et rompre l’élan vers le semi-elfe, Dante adapte sa technique comme en Aduram. Un rugissement de guerre traverse la bouche, puissant, se réverbérant sur les parois en une multitude d’échos.

Au dernier moment, avant le contact, l’humain se baisse, semblant trébucher, et se recroqueviller sur lui-même. La grande main se pose au sol, mais c’est pour mieux reprendre son élan et ajuster son angle à l’instinct. S’il rate Valkorna, Nehril ne le ratera pas.

Le rugissement de Dante pousse Valkorna à tourner son attention vers lui, évitant sa prise d’une simple pirouette. Néanmoins, comme l’avait prévu l’assassin, ce dernier expose désormais son dos à Nehril qui projette le feu brillant dans sa paume contre l’homme. Ce dernier pousse un hurlement de douleur et se rue en direction des cascades avant de plonger dans les profondeurs de ses eaux.

Les alentours sont à nouveau plongés dans les ombres, mais Nehril canalise une nouvelle fois son pouvoir pour matérialiser sa flamme dorée. De la sueur coule le long de son front : cela faisait des années qu’il n’avait pas usé aussi intensément de celle-ci.

— Prépare-toi, murmure le mercenaire d’une voix grinçante. Tu n’auras qu’un seul essai. Je vais éclairer toute la pièce un bref moment : profites-en pour régler son compte à ce fils de chien.

En réponse, un léger chuintement. Dante sortant sa sarbacane et extirpant de son plastron malmené une fléchette enroulée de poison mortel. Nehril peut l’entendre respirer difficilement, une fois n’est pas coutume. Une tape dans le dos lui indique qu’il est prêt. L’assassin attend et écoute alors.

Dos contre dos, les deux hommes restent un moment immobile, guettant les environs. Nehril tint sa flamme devant lui, son autre main serrée autour de la poignée de son épée de piètre qualité. Le clapotement d’un pas retentit soudainement vers l’entrée de la caverne et le mercenaire lève son bras, éclairant les environs d’une douce lueur crépusculaire, révélant la silhouette de Valkorna qui émergeait des flots. Les cheveux collés contre son front, ses deux dagues brandies devant lui, l’homme se précipitent non plus en direction des deux hommes, mais vers Ceralyn qui s’était remis fébrilement sur ses pieds.  

Dante évalue le trajet, son angle rapidement, avec l’art consommé qui est le sien et souffle violemment le trait.

La fléchette, empennée de noir, vole et transperce l’espace, insensible à quelconque magie des ombres, mais n’atteint pas sa cible, Valkorna glissant le long du sol lorsqu’il aperçoit le projectile. Néanmoins, ses bottes étant encore humides des flots qu’il venait de quitter, il dérape sur la pierre nue avant de se redresser au dernier moment. Dante parvient ainsi à bloquer de son corps le chemin jusqu’à une Ceralyn désorientée qui peine à appréhender le danger qui se déroule sous ses yeux.

Le temps n’est plus au jeu, mais une efficacité nette et sans ambiguïté, avant qu’il ne sorte un autre coup fourré. Le sang réclamé attendra. C'est lui qui va se tailler la part du lion. Se servant de sa masse, l'humain se propulse de nouveau sur son adversaire en un superbe placage karambit au poing. La lame, courbée et noircie pour cacher son éclat, fait un arc de cercle mortel, transperçant aisément la jugulaire de son adversaire pendant qu’ils tombent ensemble, dans un entrelacs de jambes et de bras, se frappant de nouveau comme des chiffonniers. Dante n’a pas le luxe ni la force de se battre comme on le lui a appris, étant trop blessé, alors il s’adapte instinctivement en adoptant la technique du combat de rue du quartier du Nid dont il est issu. Une dague de Valkorna, après avoir cherché une ouverture dans son plastron, lui transperce la cuisse, mais par chance Dante sait que la chute d’eau a rincé la majorité de la toxine s’y trouvant.

Ça ne l’empêche pas de savoir qu’il va morfler dans les prochains jours et ça ne l’empêche pas de commencer à s’acharner sur le moribond, exutoire à la rage et à la frustration accumulée ces derniers jours. Regardant avec délectation la vie quitter ces yeux pendant qu’il en crève un, le sang jaillissant de plus en plus lentement de plaies de plus en plus nombreuses. Il ne s’arrête que quand il ne respire plus. Et encore, il se demande si c’est bien Valkora qu’ils viennent de buter. Paranoïa quand tu nous tiens…

Nehril s’approche de Dante, sa main n’arborant désormais qu’une faible flamme n’éclairant qu’à peine le bas de son visage. Seuls ses deux yeux argentés brillaient dans la partie supérieure. Il balaye ensuite les environs du regard avant de reporter son regard vers le corps sans vie de Valkorna.

— C’est terminé, annonce-t-il simplement en s’appuyant lourdement sur son arme.

Le bruit lourd de Dante alors qu’il se tourne pour s’asseoir péniblement, la lame dans sa jambe. Bordel de merde… Les doigts agiles tâtent dans le noir et il ne l’enlève pas tout de suite, ne sachant pas si une artère est touchée. Plutôt il fouille dans son sac à la recherche de son antidote générique. Il a été insensibilisé à plusieurs toxines durant son entrainement, mais qui sait… Le bruit d’un bouchon qu’on extirpe se fait entendre avant le léger glougloutement suivi du bruit métallique d’une fiole qui roule au sol.

Nehril se tourne ensuite vers Ceralyn qu’il examine attentivement, comme pour jauger des épreuves qu’elle avait traversées pour parvenir jusqu’ici. Ce qu’il voit le fait grincer légèrement des dents. Il ne s’enquit pas du sort de Celmar, pas même des blessures de la jeune femme. Il préfère pointer la sortie de sa lame avant de lâcher.

— Quittons ce manoir avant que le feu n’atteigne les parties inférieures. Nous discuterons dehors.  

Du sol monte un rire acerbe, un raclement de gorge, un bruit de crachat sanguinolent. Une voix torve transperce alors les ténèbres.

— Hé le Sabaritain !!! Be bérangerait pas de me biler un coup de bain un beu ? La bhute… Be suis Bertain que c’est une bortie de becours.

Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Nehril
Sang-mêlé
Nehril


Nombre de messages : 522
Âge : 129
Date d'inscription : 08/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  248 ans
Taille
: 1m98
Niveau Magique : Arcaniste.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeMar 9 Nov 2021 - 17:21


Les flammes envahissaient le manoir Soryngar, dévorants tapisseries et meubles luxueux, consumant les corps mutilés et brisés de Valkorna Soryngar et de Naevyn Faël. Des volutes de fumée noirâtre s’élevaient des toits enfoncés, comme les ultimes expirations d’une bête agonisante. Avec la perte de leurs deux chefs, l’Œil Décharné était définitivement brisé, son regard clos à jamais. Le reste des fanatiques à leur service furent éliminés méthodiquement par les mercenaires zurthans et les blessés furent placés sous leur tutelle pour un temps. Ils dressèrent un campement à quelques lieues de là où se dressait le repaire de l’Œil, leur permettant à tous d’observer le feu de joie. Mais personne ici ne célébrait la victoire. Sauf peut-être un qui avait la décence, ou n’avait pas la capacité émotionnelle, de laisser paraitre sa joie. Les deux personnes qui devaient être en vie l’étaient et lui aussi respirait. C’était une belle mission, et le finale, une digne offrande à son dieu.

De leur côté, les Joyeux Danseurs étaient allongés au sol, certains se forçant à pousser la chansonnette pour rassurer leurs camarades blessés, d’autres trop perturbés par le massacre pour ne serait-ce formuler qu’une phrase. Josépéné, le visage entouré de bandages, discutait avec Noul et les autres zurthans, un sourire au visage, avant de les remercier d’avoir tenu leur promesse. L’acteur promit de faire de cette expérience un spectacle afin de ne jamais oublier leur bravoure. Néanmoins, c’est avec tristesse que son regard s’attarda sur les corps sans vie de plusieurs de ses camarades, et toute joyeuse troupe qu’ils étaient, Noul et ses hommes surent que les Joyeux Danseurs ne seraient plus jamais comme avant.
Quelques ennéades plus tard, les zurthans apprirent que Josépéné avait été tué dans une rue, au cours d’une simple rixe. L’homme était tombé sous les coups de lame, mais ses dernières pensées furent pour Amélia, l’amour de sa vie, et pour ce courageux zurthan qui avait sauvé l’avenir de sa troupe…

À l’écart des autres, trois silhouettes contemplaient le brasier qui s’était emparé du manoir Soryngar. Leur plaie avait été soignée et leurs jours n’étaient plus en danger. Leur visage était toutefois couvert de suie, car ayant voulu regagner l’entrée du manoir par les escaliers, ils avaient été confrontés à la férocité de l’incendie qui les poussa à faire demi-tour par la cascade qui dissimulait une sortie secrète.
Durant le trajet, Nehril avait été des plus silencieux, son expression aussi sombre que la nuit qui l’entourait. Il avait toutefois retrouvé Aeris avant de quitter le manoir, mais aucune satisfaction ne se lisait sur son visage. Une partie de son torse avait été bandé, sa chair ayant été mise à vif et des ecchymoses parsemaient sa peau pâle. Sa main brûlée avait également été soignée, mais cette dernière l’élançait toujours, comme si elle était encore plongée dans son lit de braises.
Ceralyn n’avait émergé de sa sombre rêverie que quelques instants plus tôt. La jeune femme avait été droguée par Valkorna pour qu’elle se tienne tranquille et elle assaillit aussitôt un Dante particulièrement peu loquace de questions avant de remarquer la présence de Nehril auprès d’elle. Son visage s’éclaira aussitôt, avant qu’une certaine réserve ne se forme entre eux.
Dante avait également été soigné, car ses blessures étaient nombreuses, mais l’assassin n’avait toutefois pas pu regagner le matériel perdu durant l’incendie. Ça ne l’empêchait pas d’arborer une impressionnante collection d’hématomes. Pour celui qui regardait tout ce foutoir d’un air en apparence détaché, c’était une bonne journée même si le boulot n’était pas fini.

Les trois comparses restèrent ainsi depuis plusieurs minutes lorsque Ceralyn brisa le silence.

— Je… je pense que je vais dormir, marmonna-t-elle d’une voix assoupie en s’emmitouflant dans ses couvertures.

— Ceralyn ? demande Dante d’un ton neutre pendant qu’elle s’installe.

— Hmm ? fit la jeune femme d’une voix faussement ensommeillée.  

— Tu m’as désobéi ? Ils n’avaient strictement aucune raison de te trouver, renchérit simplement l'autre d’un ton normal, le nez tuméfié ayant repris son angle usuel, de nouvelles cicatrices en devenir visibles sur le visage dur.

— Ils m’ont retrouvé Dante, marmonna-t-elle d’une voix étouffée par les couvertures. Ils avaient recruté Noul et ses hommes. Et le Rat aussi était à ma recherche. Ils avaient bouclé le Port et leur propre navire était amarré. Et tu ne revenais pas non plus depuis plusieurs jours… Noul m’a alors proposé de me protéger de Valkorna, j’ai donc dû m’adapter. Seule je n’avais aucune chance.

— Tu n’étais pas seule, la détrompe-t-il. Tu étais déguisée en plus… Où sont mes hommes Ceralyn ?

— Toujours sur le Caran, je pense. Nous sommes partis en douce.  

Dante a une envie folle de la battre comme plâtre, la seule chose qui le retient est son état de fatigue et le fait que ça serait du gaspillage. Et pourtant il cache sa fureur sous une froideur polaire.

— Tu as mis Nehril, mes hommes et moi deux fois plus en danger en jouant à l’anguille parce qu’il a fallu aller te chercher, tu en as conscience ? Quand on demande de l’aide, on ne joue pas à ça. Recommence et ce n’est pas ton ennemi que tu auras le plus à craindre. Suis je clair, « nièce » ?

Ceralyn resta silencieuse, ses couvertures ne bougeant qu’à peine sous sa respiration.

— Laisse-la pour ce soir, Dante, retentit soudainement la voix grave de Nehril. Nous portons tous les erreurs de décisions folles et absurdes ce soir. Nous en discuterons plus tard.  

Les prunelles dépareillées, si pâles se portent sur le mercenaire. Manifestement, Dante lui en voulait.

— Et toi, qu’est-ce qui t’as pris de pas venir me voir et de te lancer comme ça ? Tu voulais t’amuser seul ?

Le mercenaire demeura longuement immobile avant de tourner son regard grisâtre vers son compagnon.

— Nous sommes ce que nous sommes Dante, répond-il avec amertume. Des mercenaires. Des assassins. Des solitaires. De la même manière que tu ne me sollicites pas pour résoudre tes problèmes, je ne peux me résoudre à te faire participer aux miens. Cette affaire… était strictement personnelle. Je me devais d’y mettre un terme par moi-même.

Le regard dépareillé se teinte de curiosité.

— Je ne te sollicite pas pour mes problèmes parce qu’ils ne sont pas dans ton champ de compétence, tout simplement. Dis-moi, ça fait combien de temps que tu m’as catalogué assassin ?

— Disons que j’avais quelques doutes depuis l’Aduram. Et que ceux-ci se sont confirmé récemment. Nous fréquentons le même milieu comme tu le sais, et je fus jadis au service de Maralina. Dante hocha la tête devant la logique de l'argument. Le mercenaire s’interrompit un moment avant de reprendre dans un souffle. Et je suis plutôt bon pour recouper les détails. Mais quelle importance ? Un mercenaire est autant un assassin qu’un assassin est un mercenaire. Nous tuons pour de l’argent et c’est le seul détail qui importe vraiment.

— L’Aduram… c’était si simple quand on y pense. Oui, je tue en m’enrichissant au passage… avoue-t-il sans honte, en omettant beaucoup de points importants. Et toi ? J’ai jamais trop réussi à savoir. Parce que tu serais très riche si tu t’y étais mis sérieusement, répond-il en étirant le bras pour se prendre un morceau de viande séchée, miraculeusement réchappée de cette folle épopée et en tendant une autre au colosse. Tu n'as jamais été un passionné par ton métier… Mais ça amène un autre point.

Un mouvement de tête vers la jeune fille, pour lui demander silencieusement s’il veut parler devant elle. Nehril lâche un rire sinistre avant de refuser la nourriture d'un geste de la main. Dante l'enfourne sans attendre. Il est affamé.  

— Je fais ce en quoi je suis doué, rien de plus. Autrefois pour subvenir à mes besoins, son regard se tourne vers la couchette où Ceralyn gisait endormie, puis secoue la tête en réponse à la demande silencieuse de son compagnon, maintenant pour garantir un avenir à d’autres.

Il lève les yeux au ciel, en direction de la fumée noire qui se disperse sous le vent cinglant. Dante suit le regard, se délectant de cette vision. Il sent la Bête repue, Zhak’Bar est satisfait. Pendant un moment, ils regardent la fumée noire et grasse dans le ciel si bleu et clair.

— Cette affaire aura eu le mérite de me faire réfléchir sur le chemin que j’arpente depuis si longtemps. J’aurais préféré ne pas m’en tirer vivant. Laisser les flammes dévorer lentement ma carcasse. Cela aurait été plus simple. Mais il faut croire que j’ai toujours été doué pour survivre.

— Je peux t’arranger ça, si c’est ce que tu souhaites, lui offre spontanément Dante en toute bonne foi.

Le mercenaire ne répond pas, mais un sourire cynique étire ses lèvres. Il contemple toujours le ciel en silence. Dante hausse les épaules et ajoute.

— Il avait raison l’autre taré ?

— À quel propos ? l’interroge son compagnon d’une voix lasse, comme s’il connaissait déjà le sens de sa question et n’avait aucune envie d’y répondre. Ce que son comparse conçoit très bien. Mais il le lui doit.

Dante se lève et s’époussette. Même si la chute d’eau l’a lavé, il n’en arbore pas moins une mine plus miteuse et moins engageante que d’ordinaire. Le visage en camaïeu de bleu et violets rehaussant l'atypisme de son regard.

— Je dois assouplir ma jambe. Viens marcher avec moi un peu. Je vais te faire mon rapport en même temps. T’inquiète pas pour elle, la chasse est ouverte dans les bois et y’ont d’autres chats à fouetter.

Le semi-elfe hoche la tête avant de le suivre avec raideur. Les articulations de ses membres sont douloureuses et c’est un supplice pour lui d’accompagner Dante même de quelques pas. Néanmoins, il n’en laisse rien paraître. Une fois hors de portée d’oreille de l’endormie, ce dernier revient à la charge.

— C’était une excuse. Tu m’expliques que je sache pourquoi je vais me bourrer la gueule une fois rentrée ?

Nehril rajuste le gant qui recouvre sa main droite.

— Je ne peux t’expliquer que ce dont moi-même j’ai connaissance, explique-t-il d’un ton évasif. Je pense pouvoir deviner le reste, mais sans la présence des personnes concernées, je ne peux te garantir qu’il s’agira de la vérité. Ou du moins de l’exactitude de certains faits. Et comme les principaux acteurs de cette histoire ont disparu, je suppose que je suis le dernier à détenir quelques éléments de réponses. Tu devras t’en contenter.

Le mercenaire pousse un soupir avant de s’immobiliser près d’un arbre.

— Pose tes questions, Dante.

— Si tu commençais par le début ? J’ai appris l’existence de ce groupuscule que cette ennéade. Pourtant on joue dans les mêmes pots de fleurs. Tu aurais dû m’avertir aussitôt. Je suis pas juste bon a te murger avec et jouer à la nounou, tu sais ?

— Cette histoire n’aurait jamais dû prendre une telle proportion, énonce Nehril en haussant les épaules comme si cette simple déclaration suffisait à justifier tout. Il y a environ huit ans, j’ai anéanti cette organisation seul. Je pensais pouvoir réitérer cet exploit. J’ai vite compris qu’elle n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle était sous la direction de mon père. La lettre que je t’avais adressée n’était qu’une simple précaution, je n’aurais jamais pensé que Ceralyn demande ton aide aussi promptement.

Évidemment. À moins de pourchasser chaque membre et de l’éliminer, il y a toujours une forte chance que ça repousse, deux fois plus fort, deux fois plus retors. Il a pensé… Justement, il n’évolue pas depuis assez longtemps pour savoir. De plus, il sait qu’il y a anguille sous roche. Dante opine.

— Une chance. Parce qu’à voir ta gueule, tu serais mort. Ça fait un bail que je remonte ta piste. Soigneusement balisée en plus, t'as été verni par leur arrogance. Ils savent qui je suis et je me demande pourquoi d’ailleurs. C’est toi ?

– Non, assure le mercenaire, mais j’imagine qu’il n’est guère difficile d’apprendre qui tu es lorsque tu as des relations parmi les nobles les plus influents de l’Ithri'Vaan. C’était la force de l’Œil, une parfaite toile enserrant en son sein des milliers d’insectes prêts à se faire presser pour livrer des informations sensibles. C’est comme cela qu’ils ont trouvé Ceralyn, puis moi. Mais si ce qui t’accable est de savoir comment ils ont obtenu ton nom et le lien qui t’attache à Ceralyn, je pense pouvoir le deviner.

Il sourit. Dante ne dit rien, le fait qu’il travaille pour le moment que pour lui-même ne concernant en rien le semi-elfe.

— C’est Ceralyn elle-même qui leur a donné. Pas volontairement, mais au détour d’une conversation auprès d’un homme qu’elle voulait impressionner durant l’un de ses contrats. C’est plus que probable. Elle n’a pas le métier dans le sang, elle est trop sociable, trop joyeuse, trop crédule. J’espère que cette histoire lui fera office de leçon, qu’elle renoncera à arpenter la voie qu’elle a inconsciemment prise par pur esprit de contradiction avec les valeurs que j’ai tenté de lui inculquer durant l'enfance.

— Laisse là donc faire ses expériences et choisir la voie qu’elle veut. Plus tu vas la pousser, moins elle rentrera dans le moule. C’est pas la première fois que je te le dis… Quant au reste, ce lien, personne ne le savait. Tu aurais dû voir la gueule de ton padre quand je me suis présenté en « tonton », ça valait toutes les fortunes. Je penche plus pour Celmar moi… rétorque Dante. Il m’a avoué qu’on l’avait cuisiné à mon sujet d’ailleurs. Mais lui, je le connaissais pas avant que je me réveille à côté.  

Nehril n'écarte pas cette possibilité non plus et opine lentement. Et Dante de lui raconter toute l’histoire de a à z, incluant l’épisode « prison à poil. » Le récit, froidement objectif, se cantonne aux faits physiques, ne le mettant ni en valeur ni ne le rabaissant et prend quand même un léger moment. C’est important qu’il sache. Néanmoins, cette brève description de lui nu dans une cellule avec un autre homme arrache un sourire au semi-elfe.

Puis d’enchaîner sur la piste qu’il suivait et les déductions qu’il en tire.

— C’est ton vieux qui m’a permis de remonter si vite ta piste mine de rien. J’ai joué le jeu en suivant les balises. J’ai eu des doutes sur la bague quand je l’ai vue. Et je l’ai gardée. C’est en voyant son portrait que j’ai compris d’où me venait cette impression de déjà vu… J’ai failli le buter avant que je te trouve d’ailleurs. Mais il m’a été utile… Tu as pas vu sa tronche quand il m’a hurlé crève Corvac !!!...  D’ailleurs parlant de ça. Y’avait un portrait de Ceralyn datant de trente ans. Et Valkorna voulait se la taper. Se pourrait-il qu’il y eût un programme de reproduction en élevage d’humain chez l’Œil entre autres choses ? Et le lien qu’il a mentionné ? C’est vrai ?

La sous-question que Nehril peut entendre en sourdine est : est-ce que c’est bien terminé ? La mine du semi-elfe s’assombrit à mesure que les questions pleuvent. Il pousse un nouveau soupir.

— Mon père avait une obsession pour ma mère, commence-t-il en levant brièvement une main comme pour soupeser quelque chose. Lorsque la mort l’a étreint, il en a perdu la raison. Le portrait que tu as vu était l’image fantasmée de son désir le plus cher, celui de recréer sa femme. Recréer Abella Soryngar. Physiquement tout d’abord. Puis la façonner selon ce qu’elle était lorsqu’elle était en vie.

Nehril laisse un silence, ouvrant et fermant le poing comme pour mesurer la douleur qui s’emparait de sa main brûlée à chacun de ses mouvements.

— C’était le but poursuivi par l’Œil lorsque Naevyn en était le maître, poursuit-il d’une voix grave. Avant qu’il ne soit écarté par Valkorna. Avant que ce dernier ne le transforme en un groupe de fanatique. Et quant à la question que tu n’as pas osé poser : oui, c’est bel et bien terminé. L’Œil est clos définitivement. Il ne contemplera plus rien d’autre que le vide abyssal de sa propre mort.

Ah bah, quand les elfes déconnent, ils déconnent grave. Il n’y a pas que les Eldéens de tarés. Manifestement, ça doit aller avec les oreilles. Dante en déduit que Naevyn a essayé de recréer sa femme en faisant baiser son fils avec probablement une Soryngar pour pouvoir se taper sa petite fille. Et Valkorna ? Probablement pour faire une autre génération de cobayes. Vive la consanguinité !!!! C’est dégueulasse, même pour lui.  

— L’Œil n’est pas définitivement clos tant qu’il restera un membre debout, mais je veillerai à ce qu’il le reste. Je vais finir de nettoyer votre merdier. Et tu te situes où là-dedans ? Nehril, vas-tu m’obliger à te poser ces questions ? Il marque une pause, au cas où que Nehril se déciderait, mais ce dernier reste silencieux. Ceralyn Abella Soryngar était ta mère non ? Et Ceralyn Soryngar, ta fille. Ce qui tombe sous le sens, le meilleur moyen de recréer quelqu’un étant de prendre les gens les plus près. Même lui, pas féru en génétique le sait. Je me trompe ? Donc, ce domaine, c’est le tien ?

— Abella Soryngar était ma mère, rectifie le mercenaire, visiblement peu enclin à vouloir partager ces informations qu’il jugeait personnelles. Soryngar était son nom de jeune fille. Elle prit le nom de Faël par la suite. Quant à ce domaine…

Il tourne son regard vers les dernières volutes de fumée qui s’élevait vers l’horizon, colorant légèrement l’aube qui pointait au loin.

— Il ne m’a jamais appartenu. C’était la retraite de mon père. C’est ici que nous vivions avant le décès de ma mère.  

— Tu ne me réponds pas pour la gamine, redemande Dante calmement.

— Elle est ce que tu sembles croire, confirme maladroitement Nehril, comme s’il craignait le pouvoir des mots à la reconnaître pleinement.

Le regard que Dante lui retourne est soudainement tellement innocent et pur dans cette figure ravagée. Il ne comprend pas où ça coince en fait. Ahhhh, la famille. Pourquoi c’est toujours un bordel monstre ? Il a tué son père, ok, et alors ? C’est pour ça qu’il fait cette tête d’enterrement ? C’était un trou de cul de première Naevyn. Et c’est si difficile reconnaitre un lien du sang ? Putain : « J’ai baisé et ya eu un rejeton. En plus je l'ai élevée. » C’est pas plus compliqué.

Ensuite, il repense à l’importance de la famille pour Maralina, et ce que Cécilie lui a déjà expliqué pour Louise. Et l’importance de la famille pour la rouquine. Son fils entre autres. Source d’enseignement très utile pour remettre les choses en perspective. Il ne comprend toujours pas, mais il accepte la réticence de son… ami… Après, il se dit que la civilisation pue réellement `toujours mettre des tabous partout.

Un bruissement derrière Nehril se fait entendre. Le bruit de feuilles discrètement bousculées dans une fuite précipitée.

— Mon seul commentaire est que tu dois assumer ou non. Mais pas à demi. Tu as été son père, peu importe ce que tu en penses. Et tu as fait bien mieux que le « mien ». Tu as eu la chance de régler tes comptes avec, contrairement à moi… Maintenant, excuse-moi, faut que j’aille pisser.

Le semi-elfe hoche la tête avant de le remercier d’un sourire : l’un des rares réellement sincère qu’il eut l’occasion d’octroyer durant sa vie. Il apprécia le fait que Dante n’entre pas dans les détails de la conception de Ceralyn, ni même sur la véritable victime de toute cette affaire en la personne de Valkorna. L’homme avait été une expérience ratée et indésirable de Naevyn : relégué, rejeté de par son sexe avant de vouloir se dresser contre son créateur. En perpétuelle recherche de reconnaissance et de but, Valkorna avait été le reflet distordu et maladif de son père, le conduisant à le haïr, mais ne pouvait se résoudre à le tuer. Il aurait brisé son seul lien d’attache. Cela expliquait en partie pourquoi il l’avait emprisonné dans une prison presque vide au lieu de l’éliminer. Quant au lien qu'il partageait avec Ceralyn… elle seule méritait de connaitre cette histoire.

Nehril observe Dante s’éloigner en claudiquant vers là où le bruissement se faisait entendre, Mensonge dans son fourreau et la Dague de Valkorna dans l’autre tout en lançant par-dessus son épaule, pince-sans-rire.

— Pour les emmerdes que tu m’as causés, on discutera tarif plus tard.

Quoiqu’il ne cracherait assurément pas sur le domaine et les ressources. Nehril est riche et il ne le sait même pas ce con, se dit-il en écartant les branchages, cherchant une empreinte au sol ou des branches cassées. S’attendant à demi à deviner qui écoutait aux portes. Il trouve une empreinte au sol, mais la présence de ladite personne n’est plus dans les parages. Néanmoins, il devine qu’elle est retournée au campement de fortune des zurthans et qu’elle y fait sûrement mine d’être assoupie.
Revenir en haut Aller en bas
Dante Corvac
Humain
Dante Corvac


Nombre de messages : 1697
Âge : 45
Date d'inscription : 09/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  29?
Taille
: 1.80 m
Niveau Magique : Non-Initié.
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitimeMar 9 Nov 2021 - 21:35


Le pas lourd, Dante retourne au campement et s’assied sans rien dire. Sortant la lame de Valkorna, il se met à jouer à son jeu favori, la guerre des nerfs, quand il commence à aiguiser l’arme malmenée selon lui. Juste à côté de Ceralyn. En prenant tout son temps.

SCRIIIIIIIIIITCHHHHHH

Je sais que tu es réveillée, semble dire le bruit.

SCRIIIIIIIIIITCHHHHHH

Je sais que tu as entendu, dit le second.

SCRIIIIIIIIIITCHHHHHH

Tu ne m’échapperas pas. Je t’attends.

SCRIIIIIIIIIITCHHHHHH

— Je n’ai rien à te dire, fait la voix de Ceralyn en s’élevant de dessous la couverture.  

SCRIIIIIIIIIITCHHHHHH

— Qui dit que j’ai quelque chose à te dire Ceralyn ? répond-il en vérifiant une encoche dans le fil de la lame.

SCRIIIIIIIIIITCHHHHHH

La jeune femme plaque son drap sur sa tête, mais ne dit rien d’autre. Un rire bas se fait entendre.

SCRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIITCHHHHHH

Une chaussure fuse en direction de l’assassin avant de lui arriver en plein visage, faisant arrêter un moment la torture auditive.

— Lave-toi les pieds, c’est de l’hygiène de base.

SCRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIITCHHHHHH

— Je m’en fiche, prétend la jeune fille d’une voix étouffée, mais plus par la couverture cette fois-ci.

— Si tu t’en fichais, tu serais pas cachée comme une pleutre, répond-il doctement en examinant de nouveau son tranchant. Et tu n’aurais pas cette gueule.

SCRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIITCHHHHHH

La voix de Ceralyn se fait plus implorante.

— Laisse-moi tranquille ce soir Dante, dit-elle alors qu’elle se tourne sur le côté, exposant son dos à l’assassin. Je suis si… fatiguée.

— Plus tu attends, pire que ça va être. J’aurais pu moi aussi m’arrêter tranquille un soir. Et ton père serait plus en vie aujourd’hui, donc tu aurais rien su. Qu’est-ce que ça change dans ta vie Ceralyn... C’est la question, dit-il en posant son arme sur ses genoux.

Ceralyn se tourne vers Dante avant de se débarrasser de ses couvertures. Ses yeux sont gonflés, rougies par des larmes récemment versées, mais son visage demeure d’une pâleur cadavérique tout en conservant son expression fière et digne. Elle observe alors Dante comme s’il était un demeuré.

— Mais tout Dante, lui répond-elle en penchant la tête sur le côté. Absolument tout.

— Je le sais, je suis que le tonton, j’ai pas d’enfant et je suis un demeuré de pas comprendre, ton regard me le dit assez. Alors, explique-moi, lui répond-il en la regardant du coin de l’œil marron. Ceralyn peut avoir la certitude d’être le centre de son attention. Les mystères de famille 101 selon Ceralyn Soryngar.

— À quoi ça m’avancerait de te le dire ? lâche-t-elle avec colère qui n’est cependant pas dirigée contre lui. Toutes ces années n’ont été que mensonges.  

Dante ne se démonte pas,

— Il t’a protégée toutes ses années ? Il a pourvu à tes besoins de base ? Il t’a élevé et a été là quand tu en avais besoin ?

— Il m’a caché la vérité Dante, le coupe la jeune femme en s’emparant à nouveau de sa couverture pour s’allonger. Il m'a menti. Et c’est tout ce qui m’importe.

Trop d’importance aux paroles et pas assez aux actes, pense-t-il en reprenant son aiguisage.

SCRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIITCHHHHHH

— Lui as tu seulement jamais posé la question ?

— Ce n’est pas à moi d’aborder la question, bougonne-t-elle en s’étendant finalement près du feu.

— Gamine gâtée… répond-il tranquillement en faisant référence en partie à l’aventure où il l’avait ramenée par le collet à Nehril.

Des bruits de pas résonnent finalement derrière l’assassin qui ne se retourne pas. Le visage fermé, Nehril marche dans leur direction, l’air particulièrement harassé.

— Les zurthans assureront notre protection pour la nuit, lance-t-il en s’installant non loin du feu également. Je me suis entretenu avec Noul et ses hommes pour régler les derniers détails. Nous partirons demain dès la première heure. Ceralyn et moi regagnerons Thaar. Et toi Dante ?

— Moi ? Je vais faire ce que je fais de mieux, disparaître dans la nature. Sérieusement, je vais essayer de nous trouver des canassons. Il y en a sûrement de libres et ça vous laissera l’occase de papoter un brin. Si on est séparés, arrêtez-vous au manoir de Rutsi, ils vous connaissent, dit-il en se levant avec une raideur certaine pour les laisser seuls.

Il fait quelques pas avant de s’arrêter et de regarder par-dessus son épaule.

— Petit conseil Nehril, arrête d’annoncer ton attaque en faisant tourner ton épée. Tu vas gagner l’effet de surprise.

Et de se remettre en route. Nehril observe Dante s’éloigner avant de se tourner vers Ceralyn. Quelques mèches de cheveux roux jaillissent de sa couverture perforée à mesure qu’elle se love autour des pierres chaudes. Le mercenaire tend une main vers son épaule avant de se raviser. Il la tient longtemps au-dessus des flammes, ses yeux argentés brillant d’une lueur plus amicale que naguère.  

— Ceralyn, tu es réveillé ? lui demande le semi-elfe en tournant son regard vers elle.

La jeune femme ne répond pas et le mercenaire hoche la tête avec un air entendu.

— Dors, chuchote-t-il d’une voix rauque. Une longue route nous attend demain. Cette histoire est derrière nous désormais.

Un nouveau craquement provient du feu et le mercenaire s’emmitoufle également dans ses couvertures, non loin de sa fille, inconscient que, dans les Ombres, quelqu’un d’autre que les zurthans veillait sur eux deux sans en avoir l'air. Après tout, il avait une réputation à tenir.

L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Fin10
Revenir en haut Aller en bas
https://miradelphia.forumpro.fr/t23317-assassin-a-louer#388252
Contenu sponsorisé





L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  Empty
MessageSujet: Re: L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement    L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement  I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'ultime affrontement
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | Et maintenant ?
» L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'antre du Rat
» L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | La forge silencieuse
» L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | L'angoisse d'un futur incertain
» L’Œil frémit mais jamais ne se ferme | L’homme aux mille visages

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: ITHRI'VAAN :: Thaar-
Sauter vers: