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| L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | Et maintenant ? | |
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Nehril Sang-mêlé
Nombre de messages : 522 Âge : 130 Date d'inscription : 08/08/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 248 ans Taille : 1m98 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | Et maintenant ? Ven 5 Mar 2021 - 14:42 | |
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An 18 du Cycle 11 Mois de Bàrkios, second mois de printemps, quatrième ennéade, Calimehtarus :
Le soleil est déjà levé lorsque les deux fugitifs s’arrêtèrent dans l’ombre d’un bâtiment qui jouxtait un des entrepôts pullulant sur le Port. Dante ayant eu besoin de reprendre son souffle après cette course effrénée, Ceralyn décida de redescendre de ses épaules pour le soulager. Elle posa sa main contre le mur froid de l’édifice pour se maintenir à hauteur de l’assassin avant de soupirer. Ils avaient finalement mis assez de distance entre les hommes du Rat et eux. Ils avaient probablement perdu leur trace, puisqu’aucun signe de leurs poursuivants ne vint les inquiéter. Ceralyn eut un petit sourire : pour l’instant, la victoire leur appartenait.
Sa petite moue triomphante s’évanouit lorsqu’elle secoua légèrement sa cheville : le feu lui ayant dévoré la chair, elle éprouvait toujours de vives difficultés à marcher. Heureusement, le baume que l’assassin lui avait appliqué avait réussi à atténuer la douleur, même si la blessure la lançait toujours. Qui plus est, l’épée qu’elle portait sur ses épaules était bien plus lourde que ce à quoi elle était habituée. Elle espérait pouvoir récupérer dans la forge de Vergard le glaive que Nehril lui avait fait forger avant de se ruer en direction du camp de l’Œil. Elle ne savait toujours pas où était ce dernier, mais comptait interroger Dante lorsqu’ils auraient trouvé un lieu pour panser ses blessures.
Les quais vinrent se remplir progressivement de marins qui chargeaient de lourdes caisses sur les navires en départ. Des étales furent également dressés à la hâte, pressés de voir les clients se masser devant leurs denrées. Ceralyn se souvint douloureusement qu’elle n’avait pas mangé depuis la veille. De même, l’adrénaline de la poursuite disparaissant, elle commençait à tituber de fatigue. Dante la déposa derrière un marchand, dans la ruelle, à l’ombre de caisses de poissons, lui laissant sa cape et son plastron et lui donnant un mot de sécurité avant de disparaître les dieux seuls savent où, en lui laissant Mensonge. Ceralyn regarda le fatras avec un œil circonspect, ne sachant pas vraiment que faire avec. Elle haussa les épaules et le déposa à côté d’elle tout en regardant l’assassin s’éloigner.
Il faut se dépêcher. Ça n’empêche pas à Dante d’être alerte, il s’est dénoué les cheveux, l’odeur d’égouts et de leur crapahute ne le faisant pas détonner dans le port, parmi les odeurs d’algues et de poissons plus ou moins frais. Tranquille, il semble faire quelques emplettes comme tous les autres tout en cherchant un de ses gamins du coin d’œil, quand il remarque les voiles rouges du Caran. Il a le cul béni.
Pour faire simple avec le compliqué précautionneux dont il s’entoure, il trouve un moyen tarabiscoté pour la faire monter à bord sans que personne ne la voie aux quais, sacrifiant l’ego de la jeune femme au profit de la discrétion, lui faisant prendre place dans un grand panier d’osier. Quant à lui ? Comment dire.... Il couvre ses arrières comme d’habitude, ce qui prend quand même un « léger » moment. Nous savons tous comment il est maniaque et perfectionniste. Ceralyn, les porteurs du panier et Dante vont naturellement en direction de la cabine qui jouxte le pont. La porte vacille lentement, mettant les nerfs de la jeune femme à rude épreuve. Il y a un moment de pause avant que Dante n’enlève le couvert pour l’enjoindre d’entrer. Ceralyn découvre une petite chambre appartenant probablement au capitaine. Elle s’arrache à la contemplation du pont, dont les planches étaient particulièrement brillantes sous le soleil naissant, pour reporter son attention à l’intérieur. L’assassin se juche sur le coffre du capitaine.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | Et maintenant ? Ven 5 Mar 2021 - 20:53 | |
| Pendant ce temps, une adolescente blonde de quinze ans approximativement toque à la porte des quartiers du capitaine.
— Bonjour, je m’appelle Claude. Je suis herboriste. Oh… Elle rougit légèrement en apercevant Dante… Salut.
Ceralyn observe la jeune fille en penchant légèrement la tête sur le côté.
— Bonjour, Claude, fait-elle d’une voix agréable en lui octroyant même un sourire aimable. C’est un plaisir de faire ta connaissance. Je suis… Ridia.
Mieux valait ne pas communiquer son nom. Même à une alliée potentielle. Une nouvelle douleur à sa cheville la fit grimacer. Elle se tourna vers Dante, les yeux embués. Elle ne savait pas ce qu’il faisait ici, l’assassin n’ayant pas jugé bon de lui expliquer la situation.
— Nous… nous sommes en sécurité ici ?
— Wais. Réponds Dante succinctement. Pour le moment, ils devraient être tranquilles.
Elle balaye du regard la cabine, notant le mobilier sommaire, mais satisfaisant pour le confort du capitaine du navire. Le lit sur lequel elle était assise grince doucement alors qu’elle passe ses mains sous ses fesses pour faire tomber la cape qui la recouvre prises entre ses jambes.
— Qui est blessé ? Demande la jeune herboriste et Dante pointe Ceralyn.
— On t’a briefée ?
— … Oui, t’inquiètes. J’ai tout ce qu’il faut. Étend toi Ridia que je puisse regarder et soigner ta cheville.
Tirant une norme outre d’eau, elle imbibe et se met à soigner la cheville verbalisant chaque action thérapeutique qu’elle fait. Elle la fait parler, pendant que Dante s’installe en boule dans un coin, pour se reposer un peu et réfléchir à la suite. Manifestement, il ne parlera pas devant la gamine.
— Vous vous connaissez d’où Dante et toi ? l’interroge Ceralyn pendant que cette dernière s’occupe de sa cheville.
— Je ne connais pas de Dante, répond placidement Claude avec un léger sourire. Qui est-il ? IL est gentil ?
Un léger rire masculin se fait entendre du coin. Ceralyn hausse un sourcil, visiblement décontenancée. Elle ne comprend pas la question. Apparemment ces derniers se connaissaient bien, quoi qu’en dise Claude, mais peut-être sous un autre pseudonyme. Elle préfère ne pas creuser plus avant, sentant ses yeux s’alourdir par la fatigue.
— Pour que tu m’en parles, il doit bien être important non ? Continue la jeune soigneuse sans se préoccuper de l’assassin en apparence, la légère rougeur de ses joues pâles trahissant un peu son émoi.
Ne sachant pas ce qu’elle pouvait dire ou non et préférant garder le secret de leur rencontre plus par sécurité que par véritable refus de répondre, elle haussa une nouvelle fois les épaules. Se doutant que ce simple geste ne satisfasse pas sa guérisseuse, elle ajoute simplement :
— On voyage ici et là.
Elle jette un regard vers Dante pour que ce dernier lui manifeste d'un signe de faire confiance à Claude, mais ne trouve qu’une épaule qui tressaute silencieusement de rire.
— Oublie pas les paumes Claude. Pose pas de questions… Dit, pendant qu’on t’a. As tu déjà entendu parler de gus faisant partie d’un œil ?
L’herboriste fronce les sourcils, son petit nez se fronçant sous la concentration.
— Tu le sais, nous sommes neutres. En plus ça ne me dit rien.
Ceralyn s’y attendait, mais ne put s’empêcher d’être quand même déçue. Il était peu probable que de simples herboristes et guérisseurs aient eu vent des agissements de l’Œil. Quand bien même ces derniers les auraient rencontrés, ils auraient été incapables de les identifier. Néanmoins, elle aurait espéré que la chance leur sourit. Qu’ils apprennent quelque chose sur Nehril ou sur le nom de leur adversaire.
— Voilà, j’ai fini. Nettoie à l’eau fraîche si possible et applique cette mixture à chaque fois que la brûlure devient trop forte. Sinon juste la mixture fera. Essaye de ne pas couvrir la plaie.
— Merci, répondit la jeune femme en inclinant légèrement la tête en avant.
Elle examina un instant sa blessure avant d’agiter précautionneusement sa cheville. La douleur n’avait pas disparu, mais elle ne fut pas aussi lancinante et douloureuse qu’elle ne l’aurait cru. Ceralyn hocha la tête avec joie avant de remercier une nouvelle fois Claude en lui décochant cette fois-ci un sourire éclatant. Elle se tourna ensuite vers Dante :
— On ferait mieux de dormir Dante, proposa-t-elle en s’allongeant sur le lit. Mais peut-être peut-on manger quelque chose avant ? Je meurs de faim… — La bouffe est en chemin, le coq s’en occupe… Merci Claude… passe mes salutations aux vieux quand tu les verras. Dit-il en se remettant debout et en plantant un souverain dans la paume de la jeune fille qui en rougit jusqu’à la racine des cheveux.
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| | | Nehril Sang-mêlé
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| Sujet: Re: L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | Et maintenant ? Sam 6 Mar 2021 - 10:50 | |
| Une fois partie, Dante s’assied à la porte en fixant Ceralyn avec intensité.
— TU as une marque spéciale ou autre truc sur ton corps ? Demande-t-il à brule-pourpoint.
La Soryngar fronce les sourcils, ne comprenant pas le sens de sa question.
— Qu’est-ce que tu veux dire ? — Tatouage, marque de naissance, scarification, cicatrice d’origine inconnue… Quelque chose qui sort de l’ordinaire.
Ceralyn réfléchit un instant. Elle se souvint d’avoir quelques cicatrices, mais ces dernières venaient de son entraînement intensif avec le mercenaire aux cheveux d’argent. Elle doutait que c’est ce que souhaitait apprendre Dante. De plus, elle n’avait aucun tatouage sur elle. Elle réprouvait l’idée même de marquer son corps d’une quelconque façon.
— Non, je n’ai rien, répond-elle finalement en ne comprenant toujours pas où il voulait en venir. Pourquoi ?
Dante penche légèrement la tête de côté, ne répondant pas tout de suite à la question
— T’es certaine ? Je t’expliquerai après. Contente-toi de répondre. Tu te rappelles de ta vie d’avant Nehril ?
Ceralyn baissa la tête. C’était des souvenirs qu’elle ne souhaitait pas faire revenir à la surface. Elle se souvenait de sa demeure enflammée à Thaar. De ses parents qui avaient été assassinés. De sa poursuite éperdue vers le mercenaire qui l’avait sauvé. Elle poussa un soupir, son visage prenant un air subitement plus sombre, comme si le poids de ses années s’était soudainement abattu sur elle. Ses souvenirs douloureux étaient des rides qui venaient plisser son front pâle. Ils éclipsaient toute lueur au fond de ses yeux clairs.
— Un peu oui, révèle-t-elle d’une voix blanche. Mes parents étaient des marchands. Ils dirigeaient la compagnie Soryngar et importaient des épices, je crois. On vivait plutôt bien. Je… j’avais une vie normale avant tout cela. Puis un jour… le feu. La maison a pris feu et… quelque chose est venu me tomber sur le crâne. Quand j’ai repris connaissance, des soldats, Nehril et une naine m’ont interrogé.
Ses sourcils s’arquèrent et ses pupilles se rétrécirent. Elle ne voulait pas s’en souvenir.
— Par la suite, j’ai voyagé un peu avec Nehril, mas il me laissait toujours en arrière. Il me demandait de ne pas sortir sans lui, de faire attention à qui je parlais. De ne pas révéler mon nom. Puis un jour… plus rien. Il est revenu me chercher et n’a plus jamais fait mention d’un danger quelconque qui planait sur moi. Il semblait avoir tout oublié. — Recule plus loin… avant. Je sais que tu kiffe pas, mais c’est important.
Ceralyn secoue la tête et reprend d’une voix dure que la fatigue rend irascible.
— À quoi bon ?! réplique-t-elle avec colère. Je ne sais rien Dante, RIEN ! Nehril ne m’a rien dit, mes parents ne m’ont rien dit, personne ne me dit foutrement quelque chose !
La voix rauque claque, calme, mais impitoyable.
— T’énerver résoudra rien et tant qu’on sait pas ce qu’ils te veulent, on sera pas avancés. Alors si tu tiens à garder ton cuir sur ta viande, je te suggère de faire un effort. Ils t’ont rien dit, mais t'as des yeux, des oreilles et une mémoire. Alors, réfléchis. — C’était il y a sept ans Dante ! souligne-t-elle en haussant la voix. J’avais onze ans ! Ma seule activité à l’époque était de courir m’amuser avec les autres gamins de mon âge ! Mes parents étaient des marchands et rencontraient beaucoup de personnes. Certains m’appelaient par mon prénom, d’autres m’ébouriffaient les cheveux, mais si tu crois que je suis capable de deviner si certains d’entre eux étaient des hommes de l’Œil, alors non ! Je ne sais pas !
Ceralyn serre ses poings avec colère.
— Tu crois que je n’y pense pas Dante ? reprend-elle ses yeux embués de larme. J’y pense à chaque instant de ma fichue vie ! Pourquoi ces raclures me poursuivent-elles ? Pourquoi me prennent-elles tout ce qui m’est cher ? Mais je n’en ai pas la moindre idée ! Pas la moindre ! Et c’est si frustrant ! Frustrant de voir que ma vie n’est qu’un jeu entre leur main. Frustrant de voir qu’ils m’obligent à jouer à leur jeu sans m’en expliquer les règles !
La jeune Soryngar plante son regard dans celui de Dante. On y lit une franche résolution, celle de reprendre sa vie en main et de faire payer à ceux qui l’ont bafoué.
— Je pense qu’on va aller dans ce fichu campement, choper le fils de catin qui est derrière tout cela et l’obliger à s’expliquer ! — Non. Tu n’iras pas. Rétorque l’homme, placide. Pour aujourd’hui tu te soignes, on bouffe et on pieute. Faut que je m’occupe de tes cheveux aussi. Tant que tu seras de mauvaise foi, on bougera pas. Ta colère t’empêche de bien réfléchir. Donc essaye de te souvenir d’une phrase, dune odeur, d’un visage qui sort de l’ordinaire et dort dessus. On s’en reparle. Le bruit d’un chaudron déposé se fait entendre suivi de trois coups rythmés a la porte. Sans rien rajouter, l’assassin entre le récipient et la sert copieusement. Ceralyn grogne un moment, mais obtempère avec une mauvaise foi évidente. Elle mange silencieusement, enfournant de larges portions. Le repas est étonnement bon et la jeune femme ne se prive pas de se resservir. L’assassin lui, perdu dans ses pensées, mange léger. Il est en mission, ce n’est pas le temps de se goinfrer. Puis quand Ceralyn devient incapable de lutter contre la fatigue, elle s’allonge sur le lit et ne met qu’un bref moment avant de sombrer dans le pays des rêves. Quant à lui, il se roule en boule devant la porte. Il a besoin de réfléchir en laissant le demi-sommeil qui est le sien prendre le dessus.
Dernière édition par Nehril le Mer 19 Mai 2021 - 12:05, édité 5 fois |
| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | Et maintenant ? Sam 6 Mar 2021 - 15:53 | |
| Deux heures plus tard, relativement requinqué, notre homme ouvre les yeux. Voyons voir ce qu’il sait. L’Œil cherche Ceralyn depuis la mort de ses parents. Ce n’est pas par ennui certain. Nehril l’a protégée certes, mais ils ont eu plein d’occasions de la tuer s’ils avaient vraiment voulu la tuer pour se couvrir. Soit ils ne sont pas si fort pour être tenu en respect par le vieux grognon, soit ils s’amusent. dirait lui qui joue avec sa proie quand il veut se venger. Elle veut retrouver le bon Samaritain, et tout passe par ce groupuscule pourri. Que Ses ombres et lui aiment passer sous les radars. C’est ce qui fait leur force. Des fanatiques religieux qui se baladent chez lui… Non. S’il n’a rien contre partager son territoire s’ils jouent dans des domaines différents, ce putain d’Œil à un facteur de nuisance potentiel trop important pour être ignoré.
Mais il y a plein de trucs. Avec un soupir, Dante se relève et repasse sur le pont. À la lumière crue du jour, il va trouver un coin tranquille pour y ouvrir le tissu et réexaminer le bout de chair qu’il a extirpé de Celmar pendant que c’est encore frais grillé.
Mais qu’est ce que c’est par les pleiks ? Il décèle un peu d’encre… mais c’est dur au toucher. Des scarifications tatouées ? Un sceau d’appartenance à la secte ? Un symbole religieux ? Ce sont des fanatiques de ce qu’il a compris des informations récoltées cette nuit. Est-ce qu’il y a un putain de dieu qui kiffe les yeux ? Un œil magiquement collé relié à un autre ? On commence à jouer dans les tabous. C’est possible ? Il demanderait bien à Cécilie, mais ce n’est pas le moment. Elle lui filerait surement un coup de main par contre. Elle n’a rien contre un bon gueuleton.
Tant de questions, si peu de réponses. Ce qu’il sait, et ce n’est pas rien, c’est que les yeux fidèles de l’Œil, ils doivent avoir une marque à un endroit précis du cou. C’est pas déconnant comme raisonnement, les fanatiques aiment bien le petit truc qui en jette pour avoir l’air de faire partie de l’élite. Ce qui est chiant, c’est qu’il faudrait trouver un spécimen vivant du groupuscule pour examen approfondi et le temps manque. La diversion des hommes du rat ne durera pas éternellement.
Les grands doigts de l’assassin lui pincent l’arête du nez. Il y a trop d’yeux dans cette histoire. Les variables dansent et chantent dans ses oreilles. Le capitaine vient le voir.
—On fait quoi grand patron ?
Tournant la tête, Dante s’assure qu’ils sont seuls.
—Tu vas passer tes hommes au peigne fin discrètement. S’il y en a qui ont une marque ici. Il pointe sans se faire voir le bas du cou, là où le forgeron et le Pouilleux avaient quelque chose. TU fais rien, mais tu les gardes à l’œil, qu’ils ne touchent pas terre. Il grogne un peu, voilà qu’il se met aux jeux de mots vaseux. Tu ne laisses pas le chargement prendre la tangente ni sortir de la cabine. Ya juste toi qui sais, elle est sous ta responsabilité. J’ai à faire… je reviens. Si au coucher du soleil je ne suis pas là, tue les marques, prends le large sans attendre, amène là en Péninsule et dis-lui de rallier Fernel.
Sans attendre de réponse, sachant qu’il sera obéi au doigt et à l’œil, Dante retourne dans la cabine pour en ressortir avec un ballot de linge quelques instants plus tard. La journée sera longue, mais il n’a pas le temps de se reposer sur ses lauriers. Silhouette anonyme, il disparaît dans le port, vers une destination connue de lui seul.
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| | | Nehril Sang-mêlé
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| Sujet: Re: L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | Et maintenant ? Sam 20 Mar 2021 - 13:45 | |
| Dante parti, Ceralyn avait le sommeil agité. Durant son repos, elle se contorsionna dans des positions les plus invraisemblables, passant sa couverture entre ses jambes avant de la rabattre sur sa tête. Elle se réveilla à plusieurs reprises au cours de la journée, sautant soudainement sur ses pieds tout en cherchant son épée avant de se souvenir qu’elle se trouvait en sécurité. Craignant que quelqu'un ne profite de sa somnolence pour pénétrer dans la chambre, elle préféra bloquer la porte de sa cabine avec une chaise avant de retourner s’étendre sur sa couche. Toujours allongée, elle grignota rapidement les biscuits sucrés que lui avait apportés le cuisinier du navire avant de sombrer à nouveau dans le sommeil.
**********
Panahos, Au moment où le soleil disparaît à l’horizon, trois coups résonnent à la porte. — Ouvre. Ceralyn émerge du pays des songes et se redresse légèrement. Elle bâille avant d’aller retirer la chaise entravant la porte. Elle l’ouvre ensuite lentement, découvrant Dante.
— Où étais-tu passé ? l’interroge la jeune femme en allant à nouveau s’allonger sur son lit.
— Je bossais pendant que tu joues à la belle au bois dormant. Tu es imprudente…
Dit-il sèchement en s’engouffrant dans la cabine avant de refermer derrière lui.
La faute à qui ? songe la mercenaire en croisant les bras avec un air grognon.
Elle remarque alors que l'assassin tient entre ses mains, un ballot de vêtements divers et un gros sac.
— Faut te bander la poitrine et te couper et teindre la tignasse. J’ai ce qu’il faut… Faut qu’on cause avant que je reparte. Ceralyn grimace à ces mots. Elle n’est guère contre l’idée de se déguiser, mais couper ses cheveux lui paraît être une infamie envers sa féminité. Elle secoue néanmoins sa cheville avant de lâcher un nouveau grognement de douleur. La blessure la lançait toujours, mais avec moins de violence que la veille. Encore un jour à se reposer et elle serait tout à fait apte à reprendre la route. Elle pousse un soupir.
— Je ne suis pas encore tout à fait remise tu sais, explique-t-elle à l’assassin en désignant sa cheville d’un mouvement de tête. Mais je suis d'accord concernant le déguisement. Elle lève un doigt pour souligner sa prochaine remarque. Mais pas touche à mes cheveux. On peut les teindre, pas les couper. — Teints ou pas, les garder comme ça te rend reconnaissable. Faut les couper. Si tu crèves, ça te fera une belle jambe, une crinière de feu. Ça repousse. Rétorque l’homme sans se démonter
— Les garder comme ça ? répète la jeune femme d’un ton obstiné en tapant du pied. Tu crois que l’Œil va arrêter toutes les femmes aux cheveux longs de Thaar ? D’autant plus que c’est la mode en ce moment les cheveux longs. En me les faisant raccourcir, je risque davantage d’attirer l’attention.
Ceralyn passe une main dans sa chevelure écarlate.
— Je pense même que les garder longs serait un meilleur plan. L’Œil doit se douter que je me les couperais pour ne pas être remarquée en ville. En les gardant longs, mais en les teignant en une autre couleur, il ne s’y attendra pas.
Un moment de silence se fait. Si l’Oeil voit vraiment tout, ils sauront qu’elle est orgueilleuse et peu encline à changer son apparence. Les prunelles dépareillées se ternissent de l’ennui le plus profond avant que Dante ne lui tourne le dos aussi sec pour faire mine de ressortir avec son matériel.
— Tu te débrouilleras toute seule vu que tu veux tant crever.
— Attends ! le rattrape-t-elle gauchement en heurtant sa jambe blessée contre la porte. Aïe !
Elle porte une main à sa cheville et la masse pour calmer la douleur.
— Roh, d’accord, très bien, vas-y si tu y tiens tant ! commente-t-elle en réponse à la menace de Dante. Ne me les coupe pas trop, c’est tout ce que je te demande.
********** — Et voilà l’œuvre !
La longue et épaisse crinière rousse est rendue d’encre, merci Cécilie, rasée sur les côtés et coiffée à la Thaarie en une natte épaisse qui lui bat les reins. La poitrine de Ceralyn a été étroitement bandée pour la diminuer de volume avant que le teint de porcelaine de la jeune fille n’ait été notablement assombri grâce à une crème contenant du brou de noix appliquée deux fois sur tout le corps avec une minutie frisant l’obsession. Un trait épais de khôl souligne le regard de la mercenaire. Ça aura pris un bon trois heures tout ça. Maintenant, il lui tend une de ses propres chemises blanches et des braies noires et simples. Seule touche de couleur, les deux foulards qu’il laisse à sa discrétion.
Dante lui tend un rouleau de coton.
— Pas mal. Met ça dans ton sous-vêtement, ça va modifier ta démarche.
Ceralyn observe son reflet avec un mélange horrifié teinté d’une certaine admiration. La jeune femme qui lui rend son regard paraît plus dure, plus libre que ce qu’elle était auparavant. Néanmoins, son visage marqué par le maquillage la fait grimacer. Elle s’exécute lorsque Dante lui donne le coton avant d’observer l’assassin.
— Avoue, ça t’amuse de m’avoir transformé en pugiliste barbare pas vrai ? lance la jeune femme en ne reconnaissant toujours pas son propre visage dans le miroir.
Elle espère juste que cet accoutrement ne la gênera pas en plein combat. Mais ce qui est sur, c’est que l’Œil aura bien du mal à la reconnaître ainsi !
Dernière édition par Nehril le Mer 19 Mai 2021 - 13:14, édité 2 fois |
| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | Et maintenant ? Mer 28 Avr 2021 - 16:29 | |
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— Plus que tu attends avant de te laver, plus que ça va rester longtemps et sur ta peau et dans tes cheveux… Mais ne t’inquiète pas, c’est temporaire, surtout sur les cheveux roux : ça dure rarement plus de deux ennéades avant que la couleur ressorte. Trouve-toi un nom et pratique-toi à ne pas répondre ni réagir si quelqu’un crie le tien.
Dit Dante en rangeant ses effets et en reprenant Mensonge.
— Tu te reposes encore, t’es pas guérie. Tu sors pas d’ici jusqu’à mon signal. Si je ne reviens pas te chercher, part avec le Caran, ils vont faire un aller-retour à Esion pour une livraison de marbre. Au retour tu vas illico au manoir de Rutsi sans faire de détour. T’as assez de matériel restant pour tenir l’illusion. J’ai à faire et je veux pas avoir à m’inquiéter pour toi.
Ceralyn croise les bras avec un air revêche.
— Je ne vais pas passer le reste de mes jours à fuir Dante ! fait-elle remarquer avec emphase. Dès que je serai guéri, on ira à ce campement de l’Œil, d’accord ?
— Non… JE vais au campement, évaluer l’ennemi de visu. Chaque minute compte et j’ai déjà du retard dans le planning. Je dois analyser et évaluer la force de l’ennemi. La meilleure défense c’est l’attaque.
Il se tourne vers Ceralyn aussi froid qu’un iceberg.
— J’ai besoin que tu écoutes pour une fois et que tu me fasses confiance. Je connais mon boulot. Un faux pas peut coûter la vie de Nehril et la tienne. Nous n’avons pas le luxe d’attendre une autre vingt-quatre heures.
La jeune Soryngar marmonne quelques instants en jetant un regard noir à Dante avant de lui répondre :
— Juste observer alors ? le prévint-elle en s’asseyant sur le lit. Alors très bien, vas-y, mais ne commence pas à interroger ces types sans moi !
Dante ne lui retourne qu’un regard neutre.
— Allez, relaxe, tu ne rateras pas la curée.
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| | | Nehril Sang-mêlé
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| Sujet: Re: L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | Et maintenant ? Mer 12 Mai 2021 - 22:38 | |
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Au même moment,
Pendant que Dante rejoint et déguise Ceralyn, une elfe à cheval quitte Thaar. À grand galop, elle se dirige vers la zone du campement de l’Œil. La mercenaire quitte la route à une heure de cheval, avant d’inspecter les alentours dudit campement. Jouant les éclaireurs, elle investigue les lieux. À minuit, elle a rendez-vous avec son employeur à un lieu précis. Elle ne sait pas qui il est ni ce qu’il veut exactement. C’est supposé être un contrat bien payé sans trop l’être pour un travail de ce niveau.
Les lieux sont calmes. Le campement a été dressé au cœur des bois, légèrement surélevé par d’épais monticules terreux qui permettent à ses résidents de surplomber les pins épais. L’elfe aperçoit une palissade inclinée, presque grossière, et de larges étendards dépeignant un œil de feu sont plantés à l’entrée du camp. Quelques hommes vêtus d’armures de mauvaise qualité patrouillent le long des murs, certains étant munis d’arcs tandis que d’autres brandissent des lances usées.
La porte massive est cependant close, entravant la progression de quiconque souhaitant avancer plus avant sur ces terres. Plusieurs gardes sont assis non loin des étendards, semblant davantage se reposer que véritablement protéger l’accès au campement. Il n’y a aucun moyen de juger le nombre des membres qui habitent l’endroit, et l’elfe note que grimper le long de la muraille semble risqué.
Quelques heures plus tard,
C’est une de ces nuits où les lunes éclairent presque comme en plein jour. À l’abri de la forêt, Dante regarde le camp avec l’éclaireuse. Ils regardent ce qu’ils peuvent faire, ou non.
Un accès, un mur en bois lisse… Qui semble sec. C’est intéressant. Les gardes sont mal sapés, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Surtout quand il s’agit de l’Œil. L’assassin hésite un peu. Y aller franco du collier est risqué, mais s’infiltrer aussi. Une exfiltration est comme entrée dans un nid de serpent. Il n’y a qu’une entrée, même pas un tunnel sanitaire… Ça doit sentir festif là dedans. Une idée lui vient et il se tourne vers sa mercenaire avant de lui donner ses instructions. L’elfe est incertaine, mais l’humain lui donne un bout de tissus plié sur quelque chose de spongieux et mou. Alors, en l’espoir de recevoir des espèces sonnantes et trébuchantes, elle se dirige vers le camp. De son côté, Dante fait le tour en se servant du terrain comme camouflage, cherchant un angle aveugle par lequel il pourra longer la palissade. Pendant que son émissaire fait diversion, il cherchera les trous et les faiblesses potentielles des défenses pour visualiser la disposition du camp et, peut-être, avoir la chance de localiser Nehril. Quelques instants plus tard, après l’avoir longé discrètement, le regard de l’assassin peine à trouver une faille dans la muraille qui encercle le campement. La palissade est grossière, mais semble parfaitement opérationnelle à empêcher d’éventuels nuisibles de se faufiler dans le camp.
Néanmoins, à mesure que Dante poursuit son inspection des lieux, ses yeux vairons s’accrochent à un fin interstice prenant place entre deux planches qui viennent soutenir une parcelle de la muraille de bois, tranchant avec la qualité de l’exécution du reste malgré les apparences. L’assassin s’est toujours méfié des occasions trop belles. Assez large pour pouvoir y déposer son pied afin de s’en servir comme appui pour se projeter vers le haut, elle semble être le seul moyen pour lui d’accéder à la partie supérieure de la muraille. Toutefois, cela le laisserait à la merci des soldats qui patrouillent sur le mur. Pendant un moment, il marque une pause, essayant de trouver le modus operandi des vigiles. Il a bien remarqué en s’approchant que leur ronde erratique ne se répétait presque jamais, augmentant la difficulté de l’approche initiale, et rendant également la possibilité d’infiltration plus ardue. Il connaît le principe et l’applique chez lui d’ailleurs.
D’un autre côté, Dante repère un petit renfoncement non loin de la muraille. Recouverte par d’imposants arbustes, une trappe est dissimulée sous le tapis de feuilles jaunies. Les arbres affaissés semblent bien trop lourds pour être portés par main d’hommes, mais le pressentiment que cette trappe mène à l’intérieur du campement ne parvint pas à le quitter. Encore une fois, ça lui semble trop facile. Il examine alors les alentours à la recherche de branches cassées ou d’empreintes de pas pour vérifier si elle est régulièrement utilisée, mais ne trouve rien. L’endroit semble abandonné et quelqu’un s’est visiblement donné du mal pour en condamner l’accès.
L’assassin marque alors une nouvelle pause. Il y a plusieurs choix qui s’offrent à lui. S’infiltrer maintenant, seul, et explorer sa trouvaille quitte à la dévoiler, soit attendre d’aller chercher ses hommes pour entrer en groupe. Réfléchissant, il porte une plus grande attention à l’entrée dissimulée, à la recherche de glyphes de protection ou autres dispositifs de pièges magiques ou mécaniques. Mais ses yeux ne trouvent rien. La muraille est épaisse. Épaisse, mais vulgairement simple. Et Dante n’aime pas ça.... plutôt, en attendant les renforts, il se met en frais d’identifier les points de contact de l’arbre bouchant l’accès et réfléchit à la façon la plus efficace de tasser ça. Le temps manque, il a bien l’intention d’agir avant d’avoir Ceralyn dans les pattes. Après moult hésitations internes qui durent pour l’œil extérieur à peine quelques minutes. Il marque l’arbre d’un ruban de satin rouge avant de revenir sur ses pas et de passer à travers la brèche, non sans y fixer une corde de sécurité pour une potentielle fuite précipitée. Il attend le bon moment avant de bondir silencieusement à l’intérieur du camp, coinçant la corde entre deux billots pour qu’elle soit moins visible dans la nuit. Ensuite il se glisse entre la tente la plus proche et la muraille, tout sens en éveil. L’intérieur des fortifications est simple et dépourvu de la moindre fioriture. De grandes tentes se dressent en cercle autour d’un large feu de camp où s’égaillent des hommes en arme, levant bien haut des chopes remplies d’hydromel. Quelques hommes patrouillent néanmoins, mais sont peu appliqués, troublés par la bonne humeur évidente de leurs compagnons ivres qui les invite à les rejoindre. Derrière les tentes, Dante peut distinguer une bâtisse en pierre noire, ainsi qu’un grillage qui recouvre le sol à quelques mètres d’elle. Un garde reste planté devant négligemment, sa lance reposant à même le sol. Or, pour accéder à ce bâtiment en pierre et à sa grille, l’assassin devra contourner les hommes de l’Œil qui festoient.
En y regardant de plus près, Dante parvient à discerner un homme à genou, non loin des gardes ivres. Ses poignets semblent liés par un épais cordage et son visage est dissimulé sous un sac en tissu gris. Plusieurs des gardes le raillent et certains lui jettent même le contenu de leur chope au visage en lâchant des rires gras. Toutefois, l’homme ne bronche pas. Le regard vairon de l’assassin agrippe une lame qui fend l’air à quelques centimètres de la gorge du prisonnier. Apparemment, ces hommes semblent s’amuser avec lui.
Dernière édition par Nehril le Lun 13 Sep 2021 - 13:17, édité 1 fois |
| | | Dante Corvac
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29? Taille : 1.80 m Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: L'Œil frémit mais jamais ne se ferme | Et maintenant ? Mar 18 Mai 2021 - 21:13 | |
| Dante plisse les yeux, se faufilant entre la muraille et les tentes, exploitant avec un art consommé les poches de ténèbres jusqu’à se ramasser derrière le prisonnier. Attentivement, il l’observe. La chemise qui jadis fut blanche, la carrure des épaules, la posture générale. La recherche, peut-être, d’une mèche blanche s’échappant de la coiffe. Son impassibilité apparente. Et à voir l’attitude générale des gus, il y a de bonnes chances qu’il ne passe pas la nuit. Le fait est que malgré son entrainement, Dante sait que ça peut être, comme ça ne peut pas être le demi-elfe pour la bonne raison que la captivité, ça vous change un homme.
Bon, pour le moment, il ne peut pas y faire grand-chose. Oui il peut neutraliser les soudards sans problème, un petit ballot de sumac lancé dans le feu irritera bien des poumons. Ce sont les gus à jeûn qui causent le plus grand problème. Débarrassé d’eux, il pourra mieux agir.
Les doigts hypersensibles se glissent sous son plastron, dans la zone où il garde ses fléchettes. Ils en cherchent une. Celle qui a une drogue puissante, mixture élaborée pour causer des hallucinations psychotiques. Portant sa sarbacane à la bouche, l’assassin choisit sa cible. Le garde devant la prison… Il choisit l’endroit exposé qui donnera le maximum d’efficacité. Qui va s’inquiéter d’une piqûre de moustique en cette nuit ?
*********
L’assassin vise soigneusement et projette le projectile sur le garde qui redresse subitement la tête. La petite flèche vint s’accrocher à son cou et l’homme gratte rapidement l’endroit irrité, sans se rendre compte qu’il a été pris pour cible par une ombre silencieuse. Quelques dizaines de secondes plus tard, il commence à s’agiter violemment, se levant et saisissant sa lance. Il la fait décrire des arcs de cercle autour de lui avant de pousser des hurlements.
— Les… créatures des ombres !!! Elles nous attaquent !!! Arrrgrrrr !
Ses compagnons éméchés le fixent avec hilarité, se frappant les genoux devant son accès d’hystérie. Ceux plus sobres observent les mouvements de son arme avec inquiétude. Inquiétude qui se mut en panique quand l’homme se met à les charger en beuglant. Pendant ce temps, d’une zone indéfinie, un fumigène de sumac vénéneux est lancé dans les flammes, y atterrissant dans une gerbe d’étincelles. Ça prend un peu de temps avant qu’il ne laisse émaner sa fumée toxique et grasse.
— Putain, mais il a pété les plombs !!! s’écrie l’un des gardes en le saisissant par les épaules.
Les hommes se mettent à cracher et pester, et les archers postés sur les murs commencent à guetter en contrebas. Le prisonnier reste immobile avant de tenter de s’arc-bouter dans tous les sens. Ce n’est pas le bon samaritain, ce dernier aurait profité de l’occase. Ajoutant à la confusion générale, personne ne remarque l’Ombre qui crochète la porte pour s’immiscer dans la prison.
L’endroit est sombre. Sombre et humide, mais l’assassin progresse lentement dans la pénombre. Le clapotement d’une goutte d’eau s’écrase sur une flaque avec une régularité de métronome, rendant le silence encore plus assourdissant en comparaison, se répercutant dans la galerie comme un hurlement sans fin. Dante reste sur ses gardes et descend les marches qui s’enfoncent dans les profondeurs de la prison. Ses yeux vairons s’accrochent aux murs nus, particulièrement épais, puis au sol recouvert d’une substance visqueuse qu'il évite dans al mesure du possible avec un art consommé. mais voilà qu'au fond du couloir, une silhouette se dresse, calme, immobile derrière les barreaux de sa prison.
L’endroit est sombre. Trop sombre pour que même l’assassin n'y voie quelque chose. Un frisson lui remonte le long de l'échine. Son instinct de survis fait un grand bond. Et lui, le mâitre assassin se fait prendre à son propre jeu pour la deuxième fois de sa vie. Néanmoins, avant qu’il ne puisse bondir en arrière, quelque chose s’abat violemment sur son crâne. Sa vue se brouille et il chut au sol.
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