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| Les retrouvailles de deux âmes meurtries aux cœurs de pierre. | |
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Griffon de Langehack
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 43 Taille : 1m83 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Les retrouvailles de deux âmes meurtries aux cœurs de pierre. Ven 19 Mar 2021 - 22:47 | |
| Début de la troisième ennéade de bàrkios 18 : XI, au palais ducal de Langehack. Griffon se promenait dans les jardins palatiaux, profitant d’un matin frais mais loin de rappeler le rude hiver qui s’était achevé il y avait de ça une éternité, mais surtout de la solitude que conférait les quelques heures avant le levé du soleil. Du moins c’était ce qui semblait au marquis alors qu’il s’asseyait sur un banc qui faisait face à un chêne, un chêne qui devait patienter là depuis bien des siècles. Un chêne patient. « Si seulement tu pouvais m’en prêter un peu. » Murmura le maître des lieux à l’attention de l’arbre qui ne lui répondrait malheureusement jamais. Si seulement diriger un marquisat dans lequel les nobles et autres grands bourgeois oisifs complotant les uns contre les autres parfois seulement pour s’occuper, pour passer le temps, n’était pas assez difficile et malheureusement sa progéniture n’y échappait pas ; Griffon voyait sous ses yeux attristés ses enfants s’en prendre l’un à l’autre. Il se demandait même si c’était trop tard pour réparer leurs relations qui s’étaient délitées jusqu’au point qu’ils en venaient parfois aux mains. Pas eux-mêmes, évidemment, mais le marquis n’était pas dupe : la dernière vague de violence qui touchait la cité était là le résultat d’une inimitié profonde entre frère et sœur. Toutefois le maître des lieux se demandait si les Sages et les Libertins n’avaient pas mis Théodoric et Prudence à leurs têtes respectives dans l’espoir de pouvoir se taper dessus, si ce n’était en toute impunité, au moins sans grands risques tant que les résultats des combats n’excédaient pas un nombre de morts raisonnable. L’escalade de la violence s’était d’abord faite progressive, les combats de rue, auparavant rares, c’étaient lentement multipliés et les premiers cadavres de ces luttes factionnelles depuis des mois, si ce n’était des années, avaient commencés à descendre l’Espoir en direction de Brevise. Si auparavant il suffisait aux membres du tercio langecin d’arriver pour disperser les hommes de main des deux camps, ces derniers se mettaient à attendre toujours plus longtemps avant de disparaître dans les ruelles labyrinthiques de la ville. Le problème était que le marquis voulait éviter de faire couler lui-même le sang de son peuple dans les rues de la capitale du marquisat. Toujours assit sur son banc, perdu dans ses pensées, cherchant une solution, Griffon n’entendit pas les pas s’approcher, ce fut en réalité le chant qui l’arracha à son problème épineux. « Et si je meurs à la guerre pourra-t-elle me pardonner D’avoir préféré ma terre à l’amour qu’elle me donnait ?... » Reconnaissant sans aucun mal la voix grave de son frère qui attendait, posé contre le chêne si patient, le maître des lieux leva les yeux dans sa direction ce qui fit taire Galyn, un sourire canaille aux lèvres. « J’espère ne pas avoir dérangé son excellence. » « Malheureusement, si. » « Tu n’arrives toujours pas à dormir ? » « Non. » « Ce sont les querelles de Prudence et Théodoric qui te maintiennent encore éveillé ? » Demanda le prêtre d’Othar en reprenant son sérieux, la question était rhétorique, Griffon le savait très bien, et il ne se donna pas la peine de dire oui ou même d’hocher la tête. « Je ne sais pas quoi faire… » cet aveu lui coûtait. « Fait les partir, envoies les loin le temps de reprendre le contrôle de la situation. » « J’y ai déjà pensé, ça ne servirait qu’à reporter le problème à plus tard, lorsqu’ils reviendront ils recommenceront. De plus qu’est-ce que tu veux que je leur fasse faire loin de Langehack ? » « Envoie-les à la recherche d’un époux et d’une épouse, une fois mariés ils s’occuperont d’autre chose que de politique, de toute façon ils n’auront pas le choix. » La proposition arracha un rire au marquis qui se leva sans faire attention au lever de soleil. « Tu ne connais pas ta nièce, si Théo se calmerait peut-être, Prudence n’abandonnera pas et alors Théo voudra s’y opposer et ils repartiront de plus belle mais cette fois il y aura deux belles familles qui se mêleront surement de cette affaire. » Reprenant la marche qu’il avait abandonné quelques temps plus tôt, Griffon daigna finalement lancer un coup d’œil blasé au soleil qui commençait à illuminer le palais et la cité qui s’étendait partout autour. « Dis-moi Galyn, est-ce que je peux compter sur toi pour t’assurer que ces deux imbéciles ne s’entre-tuent pas durant quelques jours ? » « Je peux les faire enfermer, une cellule, du pain sec et de l’eau, ils auront tout loisir de réfléchir, je peux même faire en sorte que la famille de rat qui vit dans les geôles de Sorault leur tienne compagnie. » Un sourire amusé passa sur les lèvres du marquis. « L’idée est tentante mais je préférerais que Langehack ne soit pas à feu et à sang à mon retour. » « Ne t’inquiète pas, tout ira bien. » « Je partirais deux ennéades, trois au plus. » « Je devrais pouvoir me débrouiller. » « Je l’espère. » Début de la quatrième ennéade de bàrkios 18 : XI, dans les soieries de Thaar. Au préalable de son voyage vers Thaar, Griffon avait écrit une lettre à l’attention de Maralina pour la prévenir qu’il arrivait à Thaar dans un peu moins d’une ennéade et qu’il y restait quelques jours. Il glissa dans son message que Lukas allait bien, qu’il progressait rapidement et que bientôt il pourrait être adoubé si jamais il se convertissait, qu’il renonçait aux dieux thaaris, et surtout à Arcam, pour embrasser les enseignements de la DameDieu. Comme la dernière fois qu’il était venu dans cette grande ville corrompue, le marquis, bien qu’il soit richement vêtu, ne portait aucun signe qui pourrait décliner son identité mis à part son anneau sigillaire. Le fait qu’il pouvait ressembler à n’importe quel marchand péninsulaire débarquant à Thaar l’amusa, et aurait sans doute amusé bon nombre de ses vassaux. Il rejeta l’idée d’un mouvement de tête, s’il était venu ici c’était justement pour éviter de penser à sa cour, pour se changer les idées, et réfléchir à ce que pourrait bien penser les notables langecins en le voyant n’aidait en rien. Il lança un coup d’œil au Joyau avant de se lancer en direction des soieries pour aller dans un débit de boisson, et sans doute d'autres choses que la morale néerite réprouvait, où il avait donné rendez-vous à la princesse marchande si cette dernière pouvait, et voulait, le voir.
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| | | Maralina Irohivrah
Hôte
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| Sujet: Re: Les retrouvailles de deux âmes meurtries aux cœurs de pierre. Sam 20 Mar 2021 - 21:25 | |
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Oglicos, 3ieme ennéade de Bàrkios, An XVIII, Cycle XI Palais Irohivrah, Les soieries, Thaar, Ithri’Vaan
La Princesse Marchande froissa le parchemin avant de le serrer contre sa poitrine en fermant les yeux. Ce genre de missive avait le don de la mettre à l’envers. « Qu’est que le Marquis nous veut? »Maralina releva doucement la tête vers Khaled qui se trouvait dans le bureau. Avant de tenter de reprendre un peu de contenance. « Rien de politique j’ai bien peur. » L’elfe eut un sourire avant de pencher la tête sur le côté. Il savait très bien ce que pensait la demie-elfe. Ces mois avaient été plutôt éprouvants pour cette dernière. Entre la guerre, la conquête d’Hanning et son accouchement des plus prématurés, la Princesse d’Uldal’Rhiz semblait se rendre compte de la charge qui pesait sur ses épaules. Si dans le passé elle avait eu quelqu’un pour l’épauler, ce n’était plus le cas et Khaled voyait très bien qu’elle se sentait seule. « Tu devrais lui dire. »Maralina releva rapidement la tête vers son bras droit en plissant les yeux. « Lui dire quoi? » « Comment tu te sens. » répondit-il en haussant les épaules comme si cela était une évidence. « Tu n’as jamais arrêté de l’aimer. Ça se voit à chaque fois que ton regard se pose sur Lukas. »La Princesse de la chair fronça les sourcils de nouveau avant de reprendre la parole; « Dis donc, c’est quoi cette soudaine preuve de courage? » Si l’elfe ne put s’empêcher de rire, on ne pouvait pas en dire autant de la Princesse d’Uldal’Rhiz. « Tu as toujours fait tout pour les autres, pour ta famille. Mais as-tu pris seulement une décision pour toi? Tu te sens seule. On le voit tous. On pourrait te donner les plus belles créatures de Thaar que tu ne serais pas satisfaite. Dis-lui. »Maralina soupira avant de contourner doucement le bureau de bois et de se laisser tomber sur le fauteuil en laissant s’échapper une grimace. « Il y a des jours que j’ai l’impression de le détester. »« Mais ce n’est pas le cas. »« Non, mais je devrais. Je devrais avoir un peu de rancune en sa décision, mais au contraire je me trouve à admirer son parcours et je me suis dis que je l’ai rendu heureux d’une certaine façon. » La demie-elfe soupira, son regard azurée fixant un point imaginaire sur le bois, avant de reprendre la parole; « Et pourtant je me rappelle de tous les moments que l’on a passé ensemble. Je me souviens encore de comment je me suis sentie lorsqu’il a dit qu’il m’aimait, lorsqu’il m’a serré dans ses bras et je me souviens encore de comment j’ai eu le cœur en miettes quand nous avons décidé de prendre différents chemins. » « C’était il y a six ans… Peut-être qu’il a changé d’avis maintenant qu’il est Marquis… » « Peu importe. »La Princesse se redressa avant d’attraper un parchemin, lançant un signal silencieux a son second qu’il devait la laisser tranquille pour qu’elle puisse continuer les préparations pour la guerre de Thaar, mais au fond de lui-même, il savait très bien qu’il avait touché une corde sensible de la Princesse. Avec un peu de chance elle ne reviendrait pas de leurs rencontres le cœur brisé encore une fois… *** Dire qu’elle était nerveuse lui semblait incroyablement grossier alors qu’elle faisait les milles pas dans la petite pièce richement décorée. Cela faisait déjà quelques jours que Griffon lui avait envoyé une missive annonçant son arrive et le point de rencontre. Une façon de faire qu’elle connaissait déjà très bien. La dernière conversation qu’ils avaient eues dans ces circonstances n’avait été aucunement rassurante. Et lorsque la porte s’ouvrit, la Princesse se retourna. Elle sentit sa respiration s’accélérer alors que le Marquis faisait son entrée dans la pièce. Elle avait un mauvais pressentiment, toute cette mascarade lui rappelait leur dernière rencontre à Naélis, celle où, elle l’avait perdu. Maralina avait tenté de se répéter que c’était pour son bien, pour ses ambitions et son sacrifice semblait avoir fonctionné, puisqu’il avait réussi. Mais est-ce que c’était plus facile pour lui? Elle en doutait. Qu’il le veuille ou non, ils semblaient que les dieux trouvaient toujours un malin plaisir pour les torturer. Elle se souvenait encore de la chaleur de ses bras la dernière fois qu’elle l’avait rencontré à Langehack. La Princesse attendit que la porte se referme derrière lui, avant de faire un léger sourire, elle fut la première à rompre le silence. « Bonjour Griffon. J’espère que ton voyage s’est bien passé. »Maralina pouvait sentir ses mains trembler, malgré le fait qu’elle tentait tant bien que mal de reprendre une certaine contenance. C’était surréaliste l’effet que cet homme lui faisait. Elle avait toujours l’impression de perdre les moyens lorsqu’il était près d’elle. Combien de temps était-elle resté là, devant lui, à le regarder en tentant de contrôler son désir? Le temps semblait s’être arrêté. Puis, elle ne put s’empêcher, sortant finalement de sa torpeur, la demie-elfe s’approcha doucement de l’humain, observant l’expression de ce dernier, comblant le vide qui s’était creusé entre eux, avant de s’arrêter à quelques centimètres de ce dernier. L’aimer c’était perdre la partie, mais à ce moment-ci c’était le dernier de ces soucis. Sa main se glissa derrière la nuque du Marquis avant de l’attirer à elle, l’embrassant passionnément. Ce ne fut qu’au bout de quelques secondes qu’elle brisa finalement leurs baisers, avant de lui lancer un léger sourire; « Que me vaut le plaisir de cette visite? »
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| | | Griffon de Langehack
Humain
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| Sujet: Re: Les retrouvailles de deux âmes meurtries aux cœurs de pierre. Dim 21 Mar 2021 - 16:07 | |
| Le marquis retira sa capuche en entrant dans l’établissement et embrassa la pièce du regard, à la recherche d’un des serviteurs de la princesse marchande, d’une indice quelconque de sa présence, mais il n’en trouva aucun toutefois ça ne voulait pas dire qu’elle n’était pas là. C’était ce qu’il se répétait en montant à l’étage sans même aller commander quelque chose au comptoir ce qui lui valut un regard noir du propriétaire mais il s’en moquait, il avait bien plus important en tête. Une fois devant la porte derrière laquelle l’attendait peut-être Maralina il s’arrêta avant de la pousser. Ses doigts tendus effleuraient le bois mais il ne trouvait pas la force d’appliquer une pression, aussi infime soit-elle. Que ferait-il si elle n’était pas de l’autre côté ? Il n’en avait aucune idée, probablement qu’il prendrait le premier navire qui retournait en Péninsule. Lorsqu’enfin il se décida, se cœur rata un battement en la voyant. Toujours aussi belle que la dernière fois qu’il l’avait vu, elle n’avait pas vieilli, ce qui n’avait rien d’étonnant, et elle semblait même avoir encore embellit, bien qu’il n’eût pas pensé que ce fut possible. La voix de la demi-elfe lui fit reprendre ses esprits, il cligna quelques fois des yeux avant de répondre, espérant ne pas être resté muet, à la regarder comme un imbécile, pendant trop longtemps.
« Bonjour, Maralina. » Il fit quelques pas dans sa direction. « Oui même si j’aurais préféré passé par l’intérieur de la mer oliyenne pour l’écourter mais avec le dragon bleu… mais tu vois le problème. »
Le marquis rendit le baiser de la princesse marchande en mettant une main sur la hanche de celle-ci tandis que l’autre vint se placer sur sa joue. Ce fut avec regret que leurs lèvres se séparèrent mais il le fallait bien à un moment ou un autre, malheureusement.
« Ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vu et, pour être honnête, la plus belle rose de sables me manquait. » Ce fut à son tour de lui lancer un léger sourire. Il espérait seulement ne pas se piquer durant sa visite en Ithri’Vaan ; comme lui disait souvent sa mère, que Tyra prenne soin de son Souffle, plus une rose est belle et plus elle a d’épines et Maralina était particulièrement belle. « Je ne sais pas combien de temps je vais rester mais je compte profiter du temps que je vais passer à Thaar pour faire tout et n’importe quoi tant qu’il ne s’agit pas de politique, est-ce que tu pourras t’en passer quelques jours ? »
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| | | Maralina Irohivrah
Hôte
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| Sujet: Re: Les retrouvailles de deux âmes meurtries aux cœurs de pierre. Dim 21 Mar 2021 - 19:54 | |
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Maralina ne put décrire le bonheur qu’elle ressentit alors que le Marquis répondait à son baiser. Il fallait croire qu’après toutes ses années il y avait toujours ces sentiments incompréhensibles qui les unissaient et ce, même si leur première rencontre c’était plus ou moins bien passé. Elle sentit sa main se resserrer sur sa taille et ne put s’empêcher de froncer légèrement les sourcils. Disons qu’elle n’était pas tout à fait rétablie de l’attaque qu’elle avait subie, mais elle ne laissa rien paraître, profitant du bonheur qui l’envahissait malgré la douleur qui l’accablait. Et lorsqu’elle entendit sa réplique, la demie-elfe ne put s’empêcher de sourire, portant son regard vers le bas pendant une seconde avant de le retourner dans le regard de Griffon. Il pourrait même remarquer le rose qui ornait ses joues alors qu’il avait lancé son compliment. « Tu m’as manqué aussi. » Ses mains se glissèrent doucement sur ton torse, alors que ses doigts caressaient doucement l’étoffe de ces vêtements. Elle savourait ce moment, tentait de déterminer si cela était un rêve ou la réalité, puis l’enlaça doucement alors que ce dernier annonçait la raison de sa visite.
C’était rafraichissant. Pour une fois, c’est elle, et elle seule qu’il venait voir. Peut-être que Khaled avait raison, peut-être que ses sentiments étaient toujours les mêmes après six ans… « Je crois que l’on peut arranger cela. » C’était le moment idéal en réalité. Théoriquement elle était toujours en convalescence, qui plus est, restée dans son palais, hors de la vue de tous était nécessaire pour les prochaines ennéades, mais elle ne se serait jamais douté qu’elle aurait eu le Marquis avec elle. C’était un cadeau des dieux définitivement. Il était venu au moment qu’elle en avait le plus besoin. Elle descendit de nouveau ses mains, libérant finalement son cou avant de prendre doucement sa main. « Par contre, nous devrions retourner au palais, nous y serons plus tranquilles. » Elle approcha doucement sa main de ses lèvres, l’embrassant doucement en le fixant, puis un sourire moqueur apparut sur ses lèvres avant de reprendre la parole; « Mais puisque nous sommes ici, pourquoi ne pas en profiter pour passer un moment entre nous. » Après tout, la Princesse avait toujours l’impression que le temps qu’elle passait avec ce dernier était trop court. Elle l’attira doucement vers le lit, le forçant doucement à s’asseoir sur ce dernier à ses côtés.
Elle replaça doucement la manche de sa robe sur son épaule, tentant tant bien que mal de camoufler l’une des innombrables ecchymoses que le Prince des arènes lui avait donnée avant de lui caresser doucement la main du bout des doigts. Cette rencontre lui rappelait comment elle se sentait à ses côtés, illuminant le fait que malgré toutes leurs déboires, elle était toujours inconditionnellement et irrévocablement en amour avec Griffon. Maralina l’attira de nouveau à elle, lui donnant un autre baiser passionné. La Princesse d’Uldal’Rhiz avait oublié comment elle se sentait à ses côtés. Elle avait l’impression que tout devenait brumeux autour d’elle, que tout ce qui importait était lui et elle, qu’il était l’unique personne qui devait recevoir son amour – curieux pour la Princesse de la chair n’est-ce pas? Et pourtant cela était le plus beau des cadeaux, un cadeau qui vous ferait rire, qui vous ferait sentir comme la personne la plus chanceuse de l’univers. Mais un cadeau qui vous ferait tout autant pleurer, et qui vous rappellerait la peur de perdre cette personne. Maralina venait de se rendre compte qu’il était la personne qu’elle avait toujours voulue. Se détachant de Griffon une dernière fois, elle eut un sourire alors qu’elle caressait doucement la joue de l’humain. « Comment va notre fils? » La demie-elfe espérait sincèrement que les deux personnages haut en couleur avaient réussi à tisser des liens alors qu’ils étaient ensemble, mais aussi que ce dernier était bel et bien en sécurité de la guerre qui grondait en Ithri’Vaan.
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| | | Griffon de Langehack
Humain
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| Sujet: Re: Les retrouvailles de deux âmes meurtries aux cœurs de pierre. Lun 12 Avr 2021 - 17:13 | |
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Il lui rendit son sourire en se demandant à quoi elle pouvait bien penser et avant qu’il n’ait pu poser sa question, la demi-elfe posa la sienne. Une question qui le surprit bien qu’il aurait dû s’y attendre, après tout il avait été assez laconique dans sa lettre. « Et bien très bien, j’admets que j’étais un peu sceptique lorsqu’il a fait le premier pas sur la longue voie du chevalier mais maintenant je dirais qu’il pourrait être adoubé … » le marquis prit une seconde ou deux pour chercher ses mots, se doutant que la suite ne plairait pas forcément à Maralina. « S’il consent à renier Arcam. Sinon aucun prêtre ou prêtresse de Néera digne de ce nom ne consentira à l’adouber. » Et le marquis refusait de jouer de son autorité et de son influence auprès du culte pour que ça se concrétise, c’eut été cracher sur le Souffle même de la Péninsule, directement à l’intérieur du calice de Néera, ce qu’il refusait catégoriquement. Ce qui était d’ailleurs dommage car c’était la seule chose qui retenait Lukas qui aurait fait un bon chevalier, lui qui, s’il avait un peu de mal pour le combat monté, savait se battre plus que correctement à pied. « D’ailleurs il faudrait que je te dises une ou deux choses à son sujet, une fois que nous serons au palais. »
La Princesse Marchande plissa les yeux pendant une seconde, observant le Marquis alors que ce dernier lui disait qu’ils devraient renier Arcam pour devenir chevalier. Elle soupira avant de lever les yeux aux ciels, clairement ennuyée; « Je ne comprendrai jamais la péninsule et vos pratiques si strictes. Pourquoi vous obliger à vivre sous de tels enseignements… Je n’ai absolument rien contre les autres religions, je les respecte tout autant que la mienne. Mais peu importe. » Ah oui, elle était clairement ennuyée, après tout, c’était cette même religion qui l’empêchait de vivre ouvertement au côté de celui qu’elle aimait. Maralina resta silencieuse un moment, impassible avant de soupirer, comme résignée; « De toute façon, c’est la décision de Lukas et non la mienne. N’oublie pas qu’il est l’héritier d’Uldal’Rhiz et des Septs-Monts…. » En effet, ce dernier ne pouvait se permettre de devenir paresseux, car l’Ithri’Vaan était une faction beaucoup plus dangereuse que la péninsule…
La suite l’inquiètait un peu. Si ce dernier voulait lui dire quelques choses sur leurs fils à l'intérieur du Palais Irohivrah, cela voulait forcément dire que c’était de la plus haute importance. Maralina acquiesça, avant de rétorquer; « Allons-y alors, nous y serons plus confortables de toute façon. » Maralina se redressa avant d’attraper la cape de velours qui reposait lâchement sur une chaise, elle l’enfila rapidement, avant de remonter le capuchon. Elle attendit que ce dernier fasse de même avant qu’elle ouvre la porte et descende doucement les escaliers, non sans faire un léger mouvement des doigts vers le tavernier qui fit un mouvement de tête discret. Deux hommes se relevèrent avant de suivre la Princesse Marchande ainsi que le Marquis qui s'engouffrent dans les rues de Thaar. Cela prit quelques minutes avant qu’ils n’arrivent devant les énormes portes du Palais Irohivrah, et les gardes les laissèrent entrer sans aucun problème. Elle l'entraîna sans attendre dans ses appartements, mentionnant à ses serviteurs de ne la déranger sous aucun prétexte. Les invités étaient déjà très restreints depuis l’accident. D’ailleurs des cadeaux semblaient arriver aux palais à chaque jour. À croire que certaines personnes voulaient acquérir ses faveurs, ce qui n’était pas une mauvaise chose en soi lorsque l’on connaissait la Princesse de la Chair. Les deux êtres arrivèrent finalement dans les appartements de la Princesse Marchande, et Maralina enleva doucement sa cape avant de la donner aux serviteurs qui venait d’ouvrir les énormes portes devant elle. La demie-elfe se dirigea sans attendre sur l’un des divans avant de faire un sourire à Griffon. « Assez privée et confortable pour toi? » demanda-t-elle avec un sourire. En réalité, elle redoutait un peu que quelque chose soit arrivé à Lukas et trépignait d’impatience sur les nouvelles que Griffon allait lui annoncer.
« Je te dirais bien que non mais peut-on faire mieux ? » Il poussa un soupir fatigué. Il se réprimanda intérieurement d’avoir répondu avec tant de sérieux à une question rhétorique qui voulait sans doute détendre l’atmosphère mais malheureusement même s’il s’était prêté au jeu, ladite atmosphère se serait bien vite alourdie. « Si ça peut te rassurer il ne lui est rien arrivé et je peux continuer à assurer sa sécurité au moins pour un futur proche. » Le marquis se mit ensuite à marcher dans les appartements de la princesse marchande, cherchant ses mots. Il poussa un nouveau soupir fatigué. Lui qui était venu pour éviter de parler de politique, voilà qu’il n’y échappait pas, même de l’autre côté de la mer. Comme quoi, la politique on n’y échappe jamais. Cela dit il devait bien admettre que rendre visite à une princesse marchande, pour échapper à la politique, n’était pas forcément une excellente idée. « Les tensions à Langehack commencent à gagner en intensité, les deux factions principales de ma cours cherchent n’importe quel moyen d’échanger des coups. Rien de bien nouveau en soit, c’est cyclique, ça revient toutes les poignées d’années mais cette fois c’est plus difficile pour moi de m’en occuper, de faire cesser ces imbécilités et ce parce que cette fois ce sont mes enfants qui en sont les instigateurs. Tout ça pour dire que si je n’arrive pas à trouver de solutions à moyen terme je risque de devoir mettre Lukas sur le premier bateau en direction de Thaar pour éviter qu’il se retrouve mêlé à tout ça. »
Maralina regarda Griffon qui se mit à marcher de long en large dans ses appartements. Il était clairement perdu dans ses pensées, et bien que ce dernier tentait de laisser la politique de côté, mais cela ne l'empêchait pas de le rattraper. Sans attendre, Maralina le rejoignit, passant ses bras autour de sa taille avant de déposer sa tête contre son dos. Elle le sentait tendu, préoccupé, et elle se devait de le calmer. « Laissons cela derrière pour ce soir au moins. Je te fais confiance pour prendre soin de notre fils. » La demie-elfe se faufila devant le Marquis, l’enlaçant toujours alors que l’azure de son regard fixait le Marquis. Elle était inquiète de le voir ainsi, inquiète de voir qu’il était aussi seul dans cette bataille.
Elle soupira à son tour avant de prendre doucement sa main pour embrasser doucement ses doigts. « Sache que je serais toujours là si tu avais besoin de moi. » Maralina soupira, avant d’avoir un léger sourire triste. « Merci. » Souffla-t-il dans un murmure avant de déposer un baiser sur le front de la princesse marchande. « Mais je crains que tu ne puisses pas faire grand-chose. Mais merci de proposer. » Elle se devait de se vider le cœur, et d’être honnête avec Griffon. Cela lui permettrait de tourner la page, et d’arrêter de se faire les incessables scénarios qu’elle avait en tête. « Griffon... » dit-elle dans un souffle avant de lever son regard vers ce dernier; « Je dois t’avouer quelque chose d’important. » La Princesse pouvait sentir ses doigts trembler alors qu’elle fixait à nouveau le Marquis. Il baissa la tête lorsqu’elle prononça son nom pour rencontrer la paire d’yeux pers qu’il aimait tant et son cœur rata un battement en entendant ce qui suivit ; ça ne ressemblait pas à la Maralina qu’il connaissait ce qui voulait dire que la suite ne serait pas forcément des plus plaisantes. « Disons que les derniers mois n’ont pas été nécessairement facile pour moi non plus. J’ai failli y passer… plusieurs fois. » Elle leva les yeux, observant sa réaction avant de continuer; « Cela m’as fait réaliser beaucoup de choses… et je crois que c’est le moment d’être totalement honnête avec toi. » Et, comme il s’en était douté, ce n’était rien d’agréable à entendre. Il restait pendu à ses lèvres, retenant sa respiration, les mots qui se bousculaient pourtant dans sa tête restaient bloqués dans sa gorge, impossible de passer les siennes, de lèvres. Le marquis restait à attendre ce que Maralina voulait lui dire, dans l’expectative, craignant la révélation d’un secret suffisamment dévastateur pour que la princesse marchande décide d’y mettre les formes.
La Princesse fixa l’émeraude qui la fixait avant de reprendre la parole; « Je ne peux plus le supporter. » Elle expira avant de reprendre la parole, sa main glissant doucement sur le torse de Griffon, alors qu’elle reprenait la parole; « Je suis désolé, je sais que ce que nous vivons est difficile. Mais depuis que je t’ai rencontré j’ai ce sentiment qui me tenaille, et que je suis incapable de me débarrasser et les dieux savent que j’ai essayé. J’ai tout fait, pour l’étouffer, et pourtant il est toujours là. À chaque fois que j'entends ton nom, à chaque fois que tu m'effleure l’esprit. Ces pensées n’iront nulle part si je ne te pose pas la question. » Maralina avala difficilement sa salive avant de baisser son regard pendant une seconde, avant de regarder à nouveau Griffon. « Et je n’en n’ai que faire si cela me rend faible, je me dois de le demander pour pouvoir tourner la page si cela est nécessaire. » Ses mains tremblaient légèrement alors qu’elle caressait doucement du bout des doigts la joue de Griffon. « J’ai peur de quitter cet endroit et de ne pas ressentir la même chose que je ressens quand je suis avec toi. Tu es probablement l’une des plus belles choses qui soient arrivés dans ma vie. » Elle eut un sourire triste avant de reprendre la parole; « Griffon, je veux que nous soyons un tout. Je veux partager ta vie et je veux que tu partages la mienne. Je n’en n’ai que cure si je dois le cacher, je veux que tu sois l’unique homme dans ma vie. » Et voilà, c’était dit, elle était seulement une femme qui demandait à un homme de l’aimer. Un homme qu’elle n’avait jamais oublié en plusieurs années. Elle voulait partager sa vie. Que cela soit en secret, ou en public, mais elle avait besoin de quelqu’un à ses côtés. Quelqu’un qu’elle se sentait protéger dans ses bras. Elle ne pouvait plus prendre la solitude et le confort des bras de Griffon était la plus conviviale des maisons. Incapable de répondre quoi que ce soit, le marquis prit quelques secondes pour reprendre ses esprits. Il devait admettre qu’il n’avait pas imaginer que sa venue à Thaar prendrait une telle tournure lorsque, dans les jardins du palais langecin, il avait décidé de prendre un navire pour l’Ithri’Vaan. « Je… oui, bien sûr. » Ils devraient le cacher, c’était certain. Pour Maralina parce que les vaanis avaient une vision bien différente de l’amour, une vision selon laquelle l’amour ne rendait pas le couple plus fort mais plus faible ; pour Griffon parce que son union avec une princesse marchande ne serait jamais acceptée. Il y avait sept ans de ça le marquis avait choisi son devoir et il recommencerait si nécessaire bien que le choix fut aussi difficile pour lui que pour elle. « Mais est-ce que c’est seulement faisable, réalisable ? » Demanda-t-il d’une voix presque tremblante.
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| | | Maralina Irohivrah
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| Sujet: Re: Les retrouvailles de deux âmes meurtries aux cœurs de pierre. Mar 13 Avr 2021 - 7:46 | |
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Le souffle court, la Princesse regardait le marquis alors qu’il lui répondait l’air incertain. « Cela demandera des efforts… Mais si tu le veux réellement… oui. Cela ne sera pas facile, mais nous serons ensemble. » Elle était inquiète, certes. C’était bien la première fois qu’elle se mettait ainsi à nue devant quelqu’un et tout ce que cela avait pris était non pas une, mais deux face à face avec la mort. « Je sais comment t’aimer maintenant. Tes problèmes sont mes problèmes, mais je ne veux pas te forcer à faire quoi que ce soit... » Elle avait dit cela avec la voix tremblante, inutile de dire que le rejet de Griffon était une de ses plus grandes peurs. La demie-elfe avait pris des années avant de comprendre le lien qui les unissait, et maintenant elle ne pouvait plus reculer. Elle avait besoin de lui, elle se sentait bien dans ses bras, sentait qu’elle pouvait passer au travers de toutes les épreuves que les dieux mettaient sur son chemin. « Mais je vais te le dire, je suis inconditionnellement, et irrévocablement en amour avec toi et même après toutes ses années, je ne peux même pas t’en vouloir, au contraire je me trouve à t’admirer. À être fière de ton parcours, de tes accomplissements. Les grandes histoires d’amour sont souvent les plus folle. On peut créer notre propre vie, mais si tu me le demandes, je te laisserais partir. » Elle l’aimerait toujours, c’était clair, que cela lui fasse du mal pour le restant de ses jours, Maraline ne pourrait jamais oublier leur histoire. Il se rapprocha encore un peu plus, bien que ce fut difficile. « Le problème restera le même qu’auparavant : nous ne pourrons pas nous voir souvent et il faudra nous cacher. » Au moins un peu, même si Griffon ne fut pas des plus discrets lorsqu’il était partis de Langehack et qu’il avait posé le pied sur le port thaari, il avait tout de même fait ce qu’il avait pu en si peu de temps. « La mer continuera de nous séparer, je ne peux pas abandonner mon peuple maintenant que je suis marquis. » En réalité, si, il pouvait. Il pouvait rester à Thaar, ne plus jamais revenir, laisser Langehack et ses complots, sa famille, ses responsabilités envers la couronne, tout laisser derrière lui. Mais c’eut été craché sur ses serments et, par extension, sur la DameDieu devant laquelle il avait juré ; c’était une chose qu’il refusait et refuserait. Néera avait été plus que généreuse avec lui et la remercier ainsi… il s’y refusait catégoriquement. « Ce qui m’inquiète c’est surtout le fait que tu as frôlé la mort à plusieurs reprises, tu es en sécurité maintenant ? » Maralina soupira en baissant le regard, c’était inutile de continuer. Il ne voulait simplement pas et il ne voulait pas faire les efforts. Elle n’en n’avait absolument rien à faire de se cacher, absolument rien à faire qu’elle ne le voie pas souvent. Elle lui avait seulement demandé de faire partie de sa vie et il semblait décliner encore une fois. Le regard azuré au sol, elle souffle doucement, tentant de reprendre ses esprits. Elle ne lui demandait pas d’abandonner son Marquisat, elle lui demandait de l’inclure dans sa vie, même s' ils ne se verraient pas souvent, même s’ils devraient se cacher. Si cela la rendait faible aux yeux des autres tant pis, tout ce qu’elle voulait était le support de cet homme spécial. Mais c’était trop demander apparemment. Maralina leva les yeux aux ciels, tentant tant bien que mal de retenir ses yeux qui s'emplissait d’eau. Elle n’allait certainement pas pleurer devant lui ainsi. Maralina avait bien du mal à l’accepter. Après tout, se faire rejeter par l’être qu’on aime est assez difficile. La demie-elfe se rappelait des nuits qu’elle avait passées à penser à lui, à imaginer ce qu’il pouvait être réellement. À ce moment précis, elle avait l’impression qu’elle ne valait pas la peine de se battre pour. Elle n’était pas assez. Mais elle lui avait promis qu’elle le laisserait partir si il le demandait, et elle tiendrait ses promesses aussi difficiles que cela était. Retrouvant ses esprits, elle retourna son regard dans celui de Griffon afin de reprendre la parole; « Ce n’est pas la première fois, et cela ne sera certainement la dernière fois. » commença-t-elle avant de déplacer doucement une mèche de cheveux du front du Marquis, elle eut un sourire triste avant de continuer; « Je croyais que tu ne voulais pas parler de politique pendant quelques jours. » Car après tout, c’était définitivement les raisons qui l’avaient poussé à se mettre dans ses situations. « Tu as raison… du moins pour le moment, on en reparlera demain… si tu le veux bien. » Le marquis s’étira alors, la fatigue du voyage lui tombant finalement dessus, d’un seul coup. « Je dois bien admettre que j’ai un peu faim, que dirais-tu d’aller manger quelque part ? Ça me fera un peu visiter la ville au passage. » La demie-elfe eut un sourire triste, en regardant le Marquis; « Peut-être devrions nous rester ici ce soir. Je te ferai visiter avec plaisir demain. » Maralina claqua doucement des doigts alors que des serviteurs apparurent. Elle parla en olliyan d’une voix assurée avant que ces derniers ne sortent de la pièce pour revenir au bout de quelques minutes pour revenir avec des plats tous plus appétissants les uns que les autres. La Princesse et le Marquis s’installèrent doucement dans le salon, continuant à discuter jusqu’à ce que la lune soit bien élevée dans le ciel et ils se retrouvèrent finalement enlacés dans le lit de la marchande, profitant une nouvelle fois du léger réconfort que lui donnaient les bras de son amant. Ce fut une expérience légèrement amère pour la demie-elfe, elle qui venait tout juste de se faire rejeter par ce dernier. La nuit semblait lentement alors qu’elle était prisonnière de son amant, lui caressant doucement l’avant bras alors que ce dernier était endormi à ses côtés. Ce fut le soleil qui réveilla Griffon, allongé sur le grand lit de la princesse marchande, sa propriétaire allongé à ses côtés, la tête posée au creux de son épaule, il regardait le plafond en se demandant pourquoi est-ce que les dieux l’avaient fait naître de Langehack. S’il avait eu une naissance plus basse, peut-être aurait-il pu vivre avec Maralina, rester avec elle dans ce grand palais ; il n’aurait pas de problèmes complexes dont elle se soucierait, ou du moins elle pourrait aisément les régler, et il pourrait l’aider. Il se consola en se disant qu’au moins sa noblesse lui avait permit de la rencontrer, se disant que sinon elle ne se serait jamais arrêtée pour lui et que même s’ils s’étaient croisés un millier de fois ils ne se seraient sans doute pas adressé la parole ; il n’aurait pas osé parler à une princesse marchande tandis qu’elle ne l’aurait même pas remarqué. Il en vint que ce ne fut pas sa naissance qu’il devait haïr mais la mort de son frère aîné. Ce dernier aurait hérité de Sorault, et probablement du marquisat, ce qui aurait laissé Griffon toute liberté de vivre sa vie comme il l’aurait voulu et, pourquoi pas, d’épouser la princesse d’Uldal'Rhiz. L’idée le fit sourire, autant parce qu’il en avait envie que parce que ça resterait à jamais un rêve lointain, irréalisable.Il ne pouvait que regarder sa princesse endormie, au visage paisible alors qu’elle était encore dans des songes qu’il espérait heureux. Jusqu’à ce qu’elle se réveille. Et c’était après une courte nuit que Maralina ouvrit doucement les yeux, découvrant le regard émeraude qui la fixait déjà. Elle lui fit un léger sourire avant de tracer doucement sa mâchoire du bout des doigts, avant de l’attirer vers elle, l’embrassant passionnément, savourant ce court moment de bonheur. Le marquis commença par lui rendre son sourire puis son baiser du bout de son index il traçait des arabesques sur le bras de la demi-elfe. « Bien dormi? » « Mieux qu’à Langehack. » Ce qui était malheureusement vrai mais il ne comptait pas s’étendre sur le sujet. « Et toi? » La demie-elfe lui embrassa doucement le bout du nez. Que répondre à cette question? La réalité? Non elle ne dormait pas bien, il n’y avait pas une nuit où ses songes la tourmentaient , où elle ne pensait pas à la suite…Elle haussa les épaules, avant de faire un sourire triste. « Mieux que d’habitude. » Maralina passa doucement sa main sur la joue de Griffon, le regardant intensément. Tout cela lui tordait le coeur mais bien sûr elle ne laissait rien paraître. Elle remonta doucement le luxueux contre elle, camouflant les ecchymoses bleutés qui ornaient encore ses côtes. « Dis moi que tu ne repars pas aujourd’hui....» « Je ne repars pas aujourd’hui. » Du moins ce n’était pas ce qui était prévu, le voyage avait été long, et pas spécialement agréable, il eut été dommage de repartir le lendemain de son arrivée. « Je comptes rester encore quelques jours, ou jusqu’à ce que tu en ai assez de ma présence. » Maralina ne put s’empêcher de sourire à la remarque avant de l’attirer vers elle doucement pour l’embrasser. Ce ne fut qu’une fois que leurs lèvres se séparèrent qu’elle lui répondit, caressant du bout des doigts sa joue en plongeant son regard dans le tiens. « Si je ne pouvais pas te supporter, je ne t’aurais pas demandé de me marier en secret.» La réplique était sortie rapidement, peut-être trop rapidement, mais bon, c’était véridique. Si elle n’aurait pas pu le supporter elle n’aurait pas été prête à unir sa vie à Griffon pour le meilleur et pour le pire. La princesse eut un sourire triste, avant de baisser les yeux pendant une seconde, il fallait dire que le rejet de Griffon était particulièrement difficile à avaler. « Certes. » C’était en réalité lui qui se demandait si elle ne finirait pas par se lasser de lui s’il restait plus de quelques jours ; après tout c’était ce qu’on racontait sur les estréventins : qu’ils se lassaient vite et qu’ils cherchaient toujours la nouveauté. La faute à Arcam sans doute, pensait le marquis. Et puis c’était sans compter sur les différences culturelles qui n’avaient pas le temps d’être un problème s’ils ne se voyaient pas longtemps. La demie-elfe plongea sa tête dans le creux de l’épaule de l’humain, savourant les bras protecteurs de son amant. En réalité, elle aurait aimé qu’il ne parte jamais, ou qu’il lui promette de l’inclure dans sa vie, mais bon, disons que cette option était close. « Il y a une guerre qui se prépare ici, si j’étais toi je prendrais le plus de précautions possibles avant de partir du palais. » « J’espérais ne pas partir seul, du moins jusqu’aux docks. » Il l’embrassa sur le front avant de reprendre. « Mais dis-moi plutôt ce qu’il se passe pour qu’une guerre pointe le bout de son nez à Thaar. » Maralina fut un léger sourire, remontant son regard azuré dans celui de Griffon. « Crois-moi, si je pouvais te suivre jusqu’à Langehack, je le ferais sans hésitation. » Mais il était très clair que ce n’était pas ce que le Marquis voulait. Maralina soupira avant de laisser tomber sa tête contre l’un des confortables coussins qui ornaient son lit. « La situation est tendue depuis que les puysards sont à nos frontières. J’ai réussi à prendre la principauté des Sept-Monts, me faisant déclarer Princesse-Marchande, mais je sais pertinemment que nous ne sommes pas de calibre contre eux. J’ai tenté de faire une alliance avec eux, et pour le moment, cette dernière est énormément fragile. Je sais pertinemment qu’à la moindre incartade ils se retourneront contre nous.» Maralina soupira en fermant les yeux pendant une seconde, tentant d’être le plus clair possible. Tant de détails, tant de complot… « Le conseil refuse de bouger et un des Princes Marchands a décidé de faire sa propre milice, avant de s’attaquer à moi personnellement. » Maralina déplaça doucement le drap, révélant les énormes ecchymoses qui ornaient ses côtes. « Ses actions menacent la principauté et il faut que je me débarrasse de lui et il vient de me donner la parfaite occasion. D’ici quelques ennéades, Qyriah tombera et tu ne veux pas être là pour voir cette boucherie...» L’idée d’une alliance entre Maralina et les eldéens laissait un goût désagréable dans la bouche du marquis qui grimaça. Toutefois il ne répondit rien, ce n’était pas à lui de dire quoi que ce soit sur les décisions de la princesse marchande, peut-être était-ce un mal nécessaire mais une telle alliance n’était-elle pas pire que ce qu’elle servait à empêcher ? Pour la suite, il s’agissait de d’histoires sommes toutes assez classiques en estrévent bien que ça n’était pas forcément des plus agréables à entendre. Quant aux ecchymoses, la veille il n’avait pas osé lui demander d’où elles venaient mais voilà qu’il avait désormais sa réponse. « Fais ce que tu dois mais promets moi que tu seras prudente. » L’idée d’apprendre la nouvelle de sa mort lui arracha un frisson. « Et… Mara’, si jamais tes plans ne devaient pas se dérouler comme tu le souhaites, saches que tu es la bienvenue à Langehack. » Encore une fois ils devraient sans doute se cacher mais au moins elle serait bien plus proche, ce qui était toujours une victoire, même si elle serait chère payé. La dernière phrase du Marquis arracha un sourire à la Princesse Marchande. Sans attendre, cette dernière se retourna et se hissa sur son amant, prenant doucement ses poignets pour les pousser contre le lit. Un sourire amusé aux lèvres, la demie-elfe embrassa passionnément l’humain, profitant de sa position d’autorité, avant de se séparer légèrement de ce dernier. « Tu ne veux pas m’épouser, même en cachette, mais tu accepterais que je sois à ta cour, à la vue de tous... » Elle lui embrassa doucement le cou, remontant doucement vers son oreille avant de murmurer; « J’ai du mal à vous suivre, Votre Excellence. » Maralina avait dit cela en riant, quoique en son for intérieur, elle se demandait réellement ce qui se passait dans la tête du Marquis, peut-être devrait-elle se faire à l’idée qu’il ne voulait pas partager sa vie… Elle posa délicatement son front contre le sien, plongeant son regard dans le sien avant de reprendre un air un peu plus sérieux; « Je ne peux te promettre quoi que ce soit. Une seule personne sortira vivante de ce conflit. Je sais de quoi je suis capable, mais je ne sous-estime jamais mes adversaires. » « Et tu as bien raison. » Répondit-il à sa dernière phrase alors qu’il n’avait pas bougé, se demandant ce qu’elle voulait faire. « Quant au mariage… il se trouve que je ne t’ai pas tout dit. » Le marquis se redressa légèrement le temps d’embrasser la princesse marchande avant de retomber sur le lit, un grand sourire aux lèvres. « Si je suis venu ici c’est bien pour te revoir mais pas seulement, je voulais te demander ta main. Dans l’idéal je t’aurais demandé s’il y avait un temple de Néera pas loin, je t’aurais demandé si tu voulais bien m’accompagner pour prier et une fois là-bas je t’aurais fait ma demande et si tu avais accepté je t’aurais offert un couple de mériale ; ensuite nous serions rentrés en Péninsule où nous attends un prêtre pour nous marier là où nous nous sommes rencontrés… mais tu m’as coupé l’herbe sous le pied. » La Princesse s’arrêta soudainement, regardant le Marquis de ces grands yeux bleus, sous le choc. Avait-elle bien entendu? Venait-il de lui demander sa main? Rapidement un sourire vint illuminer son visage alors qu’elle embrassait à nouveau le marquis. À ce moment précis, elle eut l’impression que son esprit s’embrummait alors que toute son attention était sur Griffon. C’était la seule personne qu’elle voulait, la seule personne qu’elle voulait embrasser pour le restant de sa vie. Déposant son front doucement contre celui de Griffon, Maralina ne pouvait s’empêcher de sourire, caressant doucement la joue de ce dernier de ses doigts effilés. « Je vois que tu prends toujours un malin plaisir à me torturer... » Maralina se laissa tomber sur le côté, posant sa tête contre le bras de son amant, elle passa doucement ses doigts sur son torse, un sourire aux lèvres alors qu’elle imaginait un mariage dans les marais de Sorault. « J’ai commencé à Sorault, je ne risques pas d’arrêter maintenant. » Ce n’était peut-être pas le plus romantique des emplacements, mais c’était définitivement celui qui avait le plus d’importance pour eux. « Je ne peux pas partir d’Ithri’Vaan maintenant. Mais laisse moi quelques ennéades, et je viendrais te trouver.» Après tout, éliminer le Prince de Qiryah ne prendrait pas autant de temps… Un sourire amusé vint ornée son visage alors qu’elle répliqua; « Est-ce que c’est quelque chose que tu pourrais supporter? » « L’attente, oui, ta mort par contre… » l’idée lui arracha une grimace alors qu’il rejetait l’idée bien loin dans un coin de son esprit. « Fais attention et si jamais ça tourne mal, fuis, tu n’auras pas de peine à trouver un navire pour traverser la mer et venir à Langehack. » Maralina eut un sourire avant de caresser doucement la joue de Griffon, elle n’avait pas manqué sa grimace, et c’est avec détermination qu’elle reprit la parole; « Il n’y a pas de si. Je vais réussir. J’ai tout les moyens pour. Il s’est attaqué à la mauvaise personne… Personne ne s’attaque aux Irohivrah et s’en sort. » Elle attira son regard dans le sien, un léger sourire aux lèvres; « Qui plus est, tu viens de me donner une raison de plus de réussir. Je ne gaspillerais pas cette chance. »
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