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 Sous le regard de la Bienveillante [Griff']

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Adélina
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MessageSujet: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeVen 20 Aoû 2021 - 18:56





Ie ennéade de Karfias, An XIX, Cycle XI
Quartier des mille-soleils, Diantra, Péninsule



«Ma Dame… » Adélina leva doucement la tête du parchemin qu’elle était en train de lire alors que la servante venait de faire son entrée dans ses appartements. « Son excellence, Théodoric de Langehack est venu vous visiter. Considérant que c’est votre fiancé, je l’ai laissé entrer et il vous attend dans le salon. » Le regard de la nordienne sembla s’illuminer alors qu’elle entendit le nom du chevalier. « Merci Laura, je vais le rejoindre à l’instant. » La damoiselle – ou plutôt la Dame de Lodiaker se releva rapidement pour aller rejoindre la porte, non sans s’arrêter devant la glace, replaçant rapidement son corset finement brodé. La nordienne replaça rapidement une mèche de ses longs cheveux bruns avant de sortir rapidement la pièce. Son oncle était avec sa fiancée alors que son cousin était en train d’explorer la capitale et après avoir passé les dernières ennéades avec sa famille, la jeune femme profitait bien de cette accalmie et en profiter avec son mari semblait être tout naturel. D’un pas léger la jeune femme descendit rapidement les escaliers, laissant flotter la soie lavande derrière elle avant qu’elle ne pousse les portes pour entrer dans le salon.


La demeure, qui appartenait au Seigneur de Plessis, l’intendant de Bransat, était sobrement décorée, mais extrêmement confortable. Les murs couverts de quelques tapisseries ici et là, détaillant certainement moment clé de l’Alonnan à travers les années. Le portrait de la famille du Seigneur était bien en évidence sur le manteau de la cheminée, ce qu’Adélina avait trouvé particulièrement charmant. Il fallait dire que ses sujets, eux aussi avaient un attachement assez particulier à leurs familles – chose qui ne semblait pas réellement courante chez les Langehack. Adélina ignorait si cela était seulement chez la famille de son mari ou dans tout le sud. Après tout, combien de fois ses précepteurs lui avaient dit que les suderons avaient des mœurs bien différentes des Nordiens! On lui avait tellement dit que ces derniers étaient des êtres sans valeur, qui ne respectaient point la Bienvaillante. Mais Théodoric semblait contredires tous ces ouïes-dires et ses rumeurs. Jamais elle n’avait rencontré un homme aussi dévoué, aussi loyal que lui. Et il avait su conquérir son cœur bien vite avec ses innombrables qualités.  


Les grandes portes de chênes se refermèrent derrière elle, laissant s’échapper un bruit sourd alors que la jeune femme balayait la pièce du regard. Et c’est là qu’elle le vit. Sans attendre, la jeune femme avança vers son mari avant de rapidement se jeter dans ses bras. Elle enfouit son visage dans le creux de son bras, savourant son étreinte protectrice alors qu’elle s’imprégnait de son parfum. C’était curieux à quel point le chevalier lui avait manqué. Cela ne faisait que quelques ennéades, et pourtant la jeune femme avait eu l’impression que cela avait pris des années. « Vous m’avez manqué. » Murmura-t-elle avant de se séparer doucement de son époux, un sourire aux lèvres. Adélina déposa un doux baiser sur ses lèvres avant de caresser doucement la joue de son mari. « Je suis contente de vous revoir Votre Excellence. Pardonnez mon empressement, est-ce que l’on vous a offert un rafraichissement ou quoi que ce soit d’autre? » Elle espérait que les serviteurs aient fait leurs travail, après tout, le chevalier était le maître des lieux.




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MessageSujet: Re: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeVen 20 Aoû 2021 - 20:09

Lors de son départ de Langehack, il avait regardé tout le cortège en se demandant si tout cela était bien nécessaire, on aurait presque cru que la noblesse langecine faisait le voyage avec leur seigneur. Toutefois parmi tout ce beau monde il n’y avait qu’une personne que le jeune homme était content de voir venir avec eux : sa sœur. S’il n’appréciait pas vraiment sa compagnie, au moins il pourrait plus ou moins la garder à l’œil, la laisser seule dans le palais était un risque bien trop grand. Alors il avait chevauché, suivant la Route d’Or avec son père et son entourage et le moins qu’on eut pu dire c’était que l’entourage en question était d’une lenteur ! Ce qui n’était au final pas étonnant étant donné sa composition. Théodoric avait d’ailleurs hésité de nombreuses fois à partir seul devant mais il n’en fit rien, on lui demanderait sans doute ce qu’il faisait et il n’avait pas vraiment envie d’éclairer qui que ce soit sur ses motivations. Non, ils étaient attendu pour la première ennéade de karfias et c’était bien ce jour-là qu’ils allaient arriver, comme l’exigeait les souhaits de son excellence.

Arriver à Diantra fit tout drôle au chevalier qui regardait les rues de la capitale avec un œil distrait mais tout de même teinté d’une certaine curiosité. Il en connaissait quelques-unes, de ces rues, surtout celles qui menaient et s’étalaient autour de Sainte Deina mais ce n’était pas par là qu’ils se dirigeaient tout, ils devaient aller d’abord au palais royal, Griffon y étant attendu pour un conseil à l’importance capitale. Une affaire qui avait poussé tout le monde à être sur les nerfs, à voir l’éclat d’un poignard dans toutes les ombres. Seuls sa famille proche et les chevaliers des Aigles de Sang étaient autorisé à porter une arme ne la présence de son excellence et si l’injonction n’était pas venue de lui, mais bien de sa garde prétorienne, Griffon ne semblait ne rien avoir à y redire. Mais voilà, une fois arrivé en la demeure de sa majesté, Gabriel et son père disparurent discuter seuls laissant à Théodoric tout loisir de faire ce qu’il voulait. Et ce qu’il voulait, c’était revoir une personne en particulier. Une personne qu’il avait attendu bien trop longtemps. Quittant ses vêtements de voyage il enfila des habits modestes pour sa station, un doublet blanc avec les poignets brocardés d’argent et un pantalon de la même couleur éclatante. S’il n’avait pas gardé son épée accrochée à son ceinturon d’arme on aurait pu le prendre pour un fils de bourgeois mais voilà, outre la richesse de l’arme et de ses décorations, quiconque s’y connaissait un peu en héraldique, n’aurait pas eu de mal à reconnaître le dragon d’or qui formait le pommeau comme étant celui de la maison des de Langehack.

Ce fut ainsi qu’il se présenta à la maison à laquelle Adélina lui avait donné rendez-vous avant qu’ils ne se quittent pour quelques ennéades. Descendant de cheval, il se présenta aux hommes postés à l’entrée et demanda à voir sa fiancée, il allait dire son épouse mais se retint avant de commettre une gaffe, et on le fit bien vite rentrer. Il hocha la tête lorsqu’on lui indiqua qu’on allait chercher la dame de Lourbier et pendant ce temps il s’adonna à une observation minutieuse de la pièce dans laquelle il se trouvait. Jusqu’à ce qu’il entende les portes de chêne claquer. Se retournant, ses yeux s’agrandirent et un sourire joyeux fleurit sur ses lèvres en la voyant. Lorsque la jeune femme se jeta dans ses bras Théodoric la rattrapa au vol et ils tournoyèrent quelques instants avant qu’il ne s’arrête et la repose au sol. Sans dire un mot il baissa la tête pour la regarder, et la serra un peu plus contre lui.

« Et moi donc. » Soupira-t-il en inspirant son parfum. « Le plaisir est mien, madame, et soyez certaine que vous n’avez rien à vous faire pardonner. Quant aux rafraichissements, on m’en a proposé mais j’ai refusé, préférant attendre votre beauté pour étancher ma soif. »


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MessageSujet: Re: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeSam 21 Aoû 2021 - 12:53






Elle sentit ses mains sur sa taille alors que les deux regards étaient plongés l’un dans l’autre. La tête relevée, la jeune femme ne put s’empêcher de rougir alors que son mari la complimentait. C’était presque curieux à quel point ce dernier avait pris une certaine confiance depuis leur mariage – ou du moins – devant cette promesse qu’ils avaient faite devant la Bienveillante. Il semblait si différent. Comme si un éclat qu’elle n’avait jamais vu auparavant et la façon qu’il la regardait en ce moment la fit frissonner. C’était la façon que toute jeune femme rêvait de se faire regarder, comme si elle était la chose la plus importante pour lui. Son visage approcha doucement du sien avant que leurs lèvres se touchent à nouveau. Un doux baiser qui devint peu à peu plus passionné, plus assuré. La main de la jeune femme vint doucement rejoindre la joue de son époux alors que leurs lèvres se séparèrent finalement. Trop vite au goût de la nordienne, mais elle savait que bientôt ils n’auraient plus à se cacher. Bientôt elle pourra montrer son amour devant ce dernier lorsqu’elle le voudra et sans contrainte. «Vivement que le tout soit officialisé. » Dit-elle non sans que ses joues rosissent légèrement. Non pas qu’elle voulait l’avoir dans sa couche, enfin si, quand le moment sera venu. Mais les deux tourtereaux avaient convenu, d’un commun accord d’attendre la cérémonie officielle pour ne point décevoir la Damedieu. Une décision commune, et éclairée, pour deux êtres qui étaient de fervents pentiens.


Remontant finalement son regard dans celui du chevalier, la rose de Lodiaker reprit finalement la parole; «Venez-vous tout juste d’arriver dans la capitale? Je dois dire que je ne vous attendais pas de sitôt. » La jeune femme se libéra de son étreinte avant de prendre doucement la main de Théodoric, le guidant vers l’un des confortables canapés de velours qui ornaient la pièce. Ils s’assirent côte à côte, alors que la jeune femme tenait toujours la main. «Néanmoins c’est une belle surprise. » Dit-elle, un sourire aux lèvres, non sans caresser doucement la main de son époux. « Je ne vous mentirais point qu’il n’y a pas une seule journée qui soit passée sans que je prie la Bienvaillante de vous accorder sa protection sur la route.  » La jeune femme était déjà au courant des innombrables événements qui semblaient avoir fait trembler le marquisat, et pour dire, elle avait déjà quelques suspicions sur la personne qui était derrière ces attaques, mais elle eut la politesse de ne rien dire, surtout qu’elle n’avait aucune preuve en soi. Elle prit la main de Théodoric avant de les approcher de ses lèvres, les effleurant légèrement d’un doux baiser avant de relever son regard bleuté vers le langecin. « Vous me voyez rassurer que vous soyez sain et sauf.»




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MessageSujet: Re: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeDim 22 Aoû 2021 - 17:09

Il n’aurait pas dit mieux, il lui brûlait d’enfin se trouver devant un couple de prêtre pour la vraie cérémonie, celle qui feraient d’eux officiellement des époux. Que la cérémonie en question soit faite en petit comité ou devant la moitié du royaume n’avait au final plus d’importance, tant qu’elle avait lieu. Il hocha alors la tête pour répondre à sa question avant de se laisser guider vers l’un des canapés.

« Oui, je vous pries d’accepter mes excuses, je devais vous revoir, et ce aussi rapidement que possible. »

Les jours qui avaient suivis le départ d’Adélina de la Cité aux Cinq Portes avaient été longs, douloureusement longs, et avaient vu Théodoric tourner en rond dans le palais ducal à la recherche de quoi que ce soit qui pourraient l’occuper, lui faire oublier, ne serait-ce qu’un instant, le départ de son aimée. Alors il s’était enfermé dans le temple palatial et y était resté longtemps, il n’aurait pas su dire combien de temps, mais suffisamment pour qu’on s’en inquiète. Lorsqu’on avait demandé pourquoi est-ce que le jeune homme restait si longtemps devant la statue de la DameDieu, sa sœur avait répondu avec un sourire sibyllin que, peut-être, celui-ci avait quelque chose à se faire pardonner. Le chevalier avait alors démenti mais ça n’avait pas dissuadé les proches de Prudence de penser la même chose que la jeune femme.

« Votre sollicitude me touche mais rassurez-vous : la petite armée qui nous accompagnaient, mon père et moi, était suffisante pour que quiconque y repense à deux fois avant de tenter à nouveau quoi que ce soit. »

En réalité il s’était plus inquiété pour Adélina, lors de son départ, que pour les éventuels dangers sur le chemin qui menait jusqu’à la capitale. Il n’avait d’ailleurs pu souffler qu’une fois qu’il eut appris que son épouse était sortie du marquisat saine et sauve, hors des griffes de sa sœur.

« Mais étant donné que nos prières respectives ont été écoutées, et exaucées, je vous proposes d’aller remercier la Bienveillante en son sanctuaire le plus sacré. »

Après tout ils devaient toujours aller à Sainte-Deina ensemble et c’était une bonne occasion pour le faire.
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MessageSujet: Re: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeMar 24 Aoû 2021 - 11:26






La jeune femme eut un léger sourire, alors que son regard était toujours planté dans celui de son époux. « Je ne puis accepter vos excuses… » Elle eut un sourire amusé, prenant un malin plaisir à torturer son époux avant de poser délicatement ses mains sur ses joues, caressant doucement la peau bronzée du suderon. « Car il n’y a rien qui doit être excuser, mon amour. » Elle l’attira doucement vers elle, déposant un doux baiser sur son front, avant de lui lancer un sourire. « Au contraire, je vous remercie d’être passé. Vous avez le don de me faire sentir apprécier, choyer, et je ne pourrais demander rien de plus de mon mari. Surtout connaissant toutes ses responsabilités. » Les mains de la nordienne retournèrent doucement retrouver celle de Théodoric avant d’écouter avec attention les explications de son amour. Bien que ce dernier fût bien protégé par ses pairs, Adélina n’avait pas pu s’empêcher de s’inquiéter. Se demandant sans cesse s’il était réellement en sécurité lorsque Prudence était dans les alentours. Après tout, elle avait très explicitement attaqué cette dernière. Si cela avait l’avantage de la faire regarder ailleurs, cela ne voulait pas nécessairement dire que ses acolytes ne s’en prendrait pas à Théodoric. « Vous m’en voyez rassurer. » mentit-elle avec un sourire. Il pourrait certainement voir qu’elle mentait, qu’elle se faisait énormément de soucis pour ce dernier, mais que pourrait-il y faire? Après tout, si elle réagissait ainsi c’était parce que l’alonnaise tenait à lui.


L’alonnaise fit un rapide signe de tête pour approuver l’idée du langecin, avant d’avoir un léger sourire aux lèvres. « Avec plaisir… Par contre, je dois vous avouer quelques choses. » L’alonnaise eut un léger sourire amusé avant de finalement lâcher les mains de son mari. « J’avais comme espoir que vous m’accompagniez dans le Lodiaker après le couronnement du Roy. Je me suis dit que cela serait un bon moment pour vous présenter mes seigneuries et mes vassaux. Question que vous voyez de vos propres yeux la beauté des lieux. » La jeune femme eut un sourire légèrement triste – ayant bien du mal à cacher sa déception avant de continuer; « Mais quand j’ai appris les événements qui ont frappé le Marquisat, je me suis dit qu’il était probablement plus avisé, et plus important que vous restiez auprès de votre père. Alors j’ai pensé à un cadeau que je pourrais vous offrir pour que vous ne puissiez m’oublier. » La jeune femme eut un léger sourire intrigant, avant de prendre la main de son époux pour l’entraîner dans le manoir. Ils procurèrent quelques pièces avant que la nordienne ouvre finalement une porte, laissant entrer le suderon avant de le suivre. La pièce était lumineuse et des portes s’ouvraient sur les jardins de la propriété. Adélina fit un rapide sifflement et une bête entra d’un pas enjouée dans la pièce, se précipitant vers les deux êtres. Le chien de taille moyenne, vint rapidement accueillir la dame du Nord, avant de faire la même chose avec le suderon. Sans attendre, la jeune femme s’accroupit devant l’animal en lui grattant doucement les oreilles, ce qui sembla satisfaire pleinement la boule de poil qui se mit à haleter de plaisir.


Relevant finalement ses prunelles azurées vers son mari, la jeune femme lui fit un sourire, avant de reprendre la parole; « Je l’ai trouvé en me promenant dans au marché. Le pauvre était incroyablement sale et affamé, je n’ai pu m’empêcher de lui donner quelques denrées et il m’a suivi jusqu’ici.  J’ai tenté de retrouver son propriétaire, mais je crois qu’il est seul. » Le chien, majoritairement noir, avec quelques tâches d’un blanc immaculée s’approcha rapidement de Théodoric, avant de s’asseoir devant ce dernier, le fixant de ses grands yeux noirs, alors que sa queue semblait frétiller d’excitation. Adélina, quant à elle, eut un léger sourire amusé avant de porter son regard vers le langecin; « Pongo semble aimer l’aventure, plus que de rester auprès d’une dame dans un château. Peut-être devriez-vous le laisser vous accompagner dans vos prochaines aventures? » Adélina était bien au courant du sort qui était arrivé au dernier chien de Théo, mais à voir sa réaction avec Ori alors qu’ils exploraient Bois-Clair, il était évident que ce dernier aimait les animaux et Pongo semblait être le parfait compagnon.



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MessageSujet: Re: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeMar 24 Aoû 2021 - 13:42

Il haussa un sourcil lorsqu’elle admit avoir quelque chose à avouer. Il ne s’attendait pas à quelque chose de très grave mais tout de même, son cœur accéléra sa cadence. Et puis la révélation le fit sourire. L’idée n’était pas mauvaise et le tentait mais Adélina mit rapidement le doigt sur le problème.

« Vous avez raison, si jamais il devait arriver quelque chose à mon père je préférerais être à Langehack mais rien ne m’empêcherait de venir plus tard, quand tout se sera calmé. » Si jamais la situation allait se calmer, pensa-t-il, mais n’exprima pas ses doutes, pas maintenant, ça n’était pas l’endroit et encore moins le moment. « Vous savez que ça n’est pas necessaire, je n’ai besoin de rien pour me souvenir de vous. »

Toutefois le chevalier était curieux et se laissa guider et alors qu’ils franchirent plusieurs pièces il se demanda de quelle taille était la demeure, lui qui n’en avait vu, au final bien peu, il s’était attendu à ce qu’elle soit de taille relativement modeste pour un vassal d’une baronnie mais il semblait que ce n’était pas le cas. Théodoric regarda les jardins ce qui lui rappela ceux du palais ducal, même s’ils n’étaient sans doute pas aussi grands ni ne disposaient pas de la même diversité florale il ne pouvait s’empêcher d’avoir envie de s’y promener. C’était peut-être d’ailleurs plus par habitude qu’autre chose, lui qui aimait tant ses balades dans la nature, ça lui permettait d’en faire sans pour autant avoir besoin de quitter le palais. Mais ce n’était visiblement pas le cadeau que la nordienne avait en tête, même si s’en était un qu’il aurait apprécié, ce à quoi elle avait pensé était bien plus cher au cœur du suderon qui resta immobile devant le chien qui sortit d’il ne savait trop où au sifflement de sa maîtresse. Le sourire de cette dernière était contagieux et se transforma sur le visagede Théodoric, devenant un peu stupide sans doute. Il écouta Adélina d’une oreille attentive bien qu’il ne pouvait décrocher le regard de l’animal, surtout lorsque celui-ci vint s’asseoir devant lui.

Le chevalier s’agenouilla alors et lui tendit la paume de sa main pour qu’il la sente, pour le plus grand plaisir du chevalier le chien lui la lécha, sa paume, et Théodoric lui caressa l’arrière des oreilles d’une main et lui flatta le flanc de l’autre.

« Ce serait avec plaisir, s’il veut bien, évidemment. » Son sourire amusé sembla plaire à Pongo qui se leva pour tenter de lui lécher le visage, ce dont le langecin se défendit tant bien que mal entre deux éclats de rire. « Mais je crains qu’il ne doive rester ici le temps de notre visite à Sainte Deina. »

Si Théodoric aimait les chiens il n’était pas prêt à en amener un dans un temple, si proche l’animal fut-il de lui. Alors il caressa une dernière fois Pongo avant de lui souffler quelques mots à l’oreille.

« Ne t’inquiète pas, on revient vite, promis. » Le chevalier se leva ensuite pour se tourner finalement vers son épouse. « Vous êtes prête pour y aller?. »

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MessageSujet: Re: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeSam 28 Aoû 2021 - 9:35


Voir son mari sourire et rire alors que l’animal tentait de le lécher lui réchauffa le cœur. Le pauvre avait une mine si triste lorsqu’elle l’avait découvert il y a quelques jours et maintenant il semblait bien heureux de se retrouver avec le couple. Lorsque le jeune homme se redressa, instinctivement l’animal se retourna vers Adélina allant poser sa tête sur ses genoux. La jeune femme lui gratta doucement l’oreille alors que ce dernier lui faisait de petits yeux. « Non… ne prend pas cette expression… » commença-t-elle en regardant l’animal qui avait déjà trop bien compris que ce regard lui donnait un laissez-passer. Après tout, le nombre de gâteries et de caresses qu’il avait gagnées ainsi était assez impressionnant. La nordienne lui gratta le dessus du crâne avant de se relever. « Oui… allons-y. Mais peut-être devrions-nous avoir un chaperon? » Elle eut un air gêné, après tout, le fait qu’ils se soient unis n’étaient pas connus de tous. « Mon cousin, Aubry, pourrait nous accompagner si vous ne voyez pas d’inconvénient? À moins que vous souhaitiez vous y déplacer sous le couvert de l’anonymat? » L’un ou l’autre la dérangeait peu. Après tout, la Bienvaillante leur pardonnerait bien cette action, puisqu’ils étaient déjà mariés.


« Je n’en voies aucun, si je ne peux pas aller toute de suite à Lodiaker autant en profiter pour rencontrer votre famille quand l’occasion se présente. » Adélina eut un léger sourire avant de rétorquer; « Et de rencontrer vos vassaux » Après tout, qu’il le voulait ou non, Théodoric était le nouveau seigneur de Lodiaker, titre qu’il devrait honorer un jour. Il lança un dernier coup d’œil à Pongo avant de s’en détourner, craignant qu’il ne cède si jamais il restait plus longtemps. « Mais soit, allons-y. Je vous laisses aller chercher votre cousin le temps que j’aille m’occuper des chevaux. »


Il quitta la pièce et retourna dans celles qu’ils avaient traversés pour arriver aux bords des jardins et ce jusque dans l’endroit où il avait attendu et retrouvé son épouse. Pas sûr de lui sur la route à suivre ensuite, un serviteur lui demanda ce qu’il cherchait et une fois qu’il eut répondu on le conduisit jusqu’aux écuries où il retrouva son coursier blanc. Il en flatta l’encolure avant de s’assurer que la selle était bien installée puis il demanda aux garçons d’écuries de s’occuper du cheval de leur maîtresse et de son cousin. Si ces derniers regardèrent Théodoric un instant comme des imbéciles, les quelques secondes qu’ils passèrent à l’observer, alors qu’il mettait ses poings sur ses hanches, faisant bouger son ceinturon d’arme et son épée. Peut-être fut-ce la richesse du sommet de l’arme, de son fourreau, ou bien simplement le port altier du chevalier mais ils semblèrent en déduire qu’il était noble et que, dans le doute, il fallait mieux obéir à son ordre. Dans le doute ils se feraient sans doute moins taper sur les doigts s’ils acquiesçaient plutôt que s’ils refusaient et mettaient Adélina en retard.


Il monta ensuite sur le dos de son cheval et le fit sortir dans la rue en attendant. Ce n’est que lorsqu’il vit la nordienne arriver avec quelqu’un d’autre, qu’il devina être le fameux Aubry, qu’il se rendit compte que faire les présentations alors qu’il était à dos de cheval n’était peut-être pas la meilleur façon de faire bonne impression.


Pendant ce temps, la nordienne sortit rapidement de la pièce, suivant son fiancé avant de refermer la porte derrière elle. Adélina monta rapidement à l’étage avant de cogner doucement à la porte de la chambre de son cousin.


« Entrez! »


Adélina ne perdit pas de temps et entra rapidement dans la chambre, la, ou son cousin se trouvait, avachi dans un canapé. Cette dernière s’arrêta sur le pas de la porte, surprise, avant de reporter son regard vers le sol, comme gêné de trouver ce dernier si décontracter.

« Ah cousine! Que puis-je faire pour toi? »
 « Théodoric et moi voudrions aller à Sainte-Deina.»
« Et…? » dit-il en haussant un sourcil
 « Nous aurions besoin d’un chaperon…  »
Aubry haussa les épaules, avant de se laisser tomber contre le dossier du canapé.
« Vous êtes déjà mariés...»
Adélina pencha la tête sur le côté avant de plisser les yeux, l’air ennuyé;
 « Aubry….»
Ce dernier éclata de rire avant de se redresser.
« Ne vous inquiétez pas ma dame, votre secret est bien gardé… »


D’un bond, le nordien se releva avant de tapoter fermement la tête de sa cousine tel une enfant. La nordienne se détourna, non sans lui jeter un regard ennuyé, avant de tourner les talons, le suivant dans les escaliers. Le duo rejoint rapidement les écuries, là où Théodoric les attendait déjà, sur sa monture. Aubry mit rapidement sa main sur le pommeau de son épée avant de baisser légèrement la tête, un sourire amusé aux lèvres.


« Votre Excellence. C’est un plaisir de vous revoir. » À peine eut-il terminé sa phrase qu’il alla aider rapidement la dame de Lodiaker à monter sur sa monture avant de rejoindre son propre étalon.


« Je... » il ne comprenait pas vraiment pourquoi Aubry lui disait ça, sûrement parce qu’ils s’étaient déjà vus, mais le problème était que Théodoric n’avait aucun souvenir d’une quelconque rencontre. Toutefois il préférait suivre le mouvement plutôt que de risquer de passer pour un impolis. « Le plaisir est mien, sir. »


Adélina fit rapidement tournoyer son étalon noir, pour rejoindre son mari, alors que son cousin rejoignait nonchalamment le couple, un sourire amusé aux lèvres.  « Vous êtes prêt?  » demanda la nordienne alors qu'elle s'arrêtait près de son mari.


Il hocha la tête en réponse et lança sa monture dans les rues de la capitale en direction de Sainte Deina, comme il le ferait le lendemain d’ailleurs, même s’il ne serait pas en compagnie de son épouse mais d’autres langecins. D’un coup d’épaule il remit son manteau en place alors qu’il regardait les bâtiments de Diantra en se disant que la ville était bien triste et qu’y peindre les bâtiments comme on faisait à Langehack aiderait grandement. Il se demandait bien pourquoi il y avait tant de différence entre les deux moitiés du royaume, entre le sud chatoyant et le nord morne, et il voulu demander son avis à Adélina mais se retint, ne trouvant pas une formulation qui éviterait que la demande soit perçue comme une insulte, surtout avec son cousin avec eux.


« La capitale est... » il chercha un instant ses mots en se demandant bien ce que serait devenu Diantra si les rois de Péninsule avaient choisi de ne pas y installer leurs résidence. Sans doute un autre village sans grande importance, conclut-il en voyant un groupe de gens passer avec un visage morose. Il ne lui restait alors qu’à trouver la réponse à sa question : pourquoi est-ce que son souverain, et ceux des siècles et cycles précédents, avaient fait de cet endroit, somme toute assez laid, leur demeure. « Particulière. Vous êtes déjà venu ici sir Aubry ? »


L’alonnais eut un léger sourire, avant de répondre d’une voix forte; « J’y suis venu alors que j’étais Page avec mon père, mais cela fait bien des années je dois vous l’avouer. Particulière est en effet une bonne façon de décrire la Capitale. Quoi que j’aurais tendance à dire que cette dernière est loin d’avoir les avantages militaires du Nord.  » Le chevalier eut un léger sourire avant de reprendre; « Chose que vous verrez bien assez vite à ce que m'a dit ma chère cousine. D’ailleurs, Votre Excellence. Si je peux me permettre. » Adélina déplaça rapidement son regard vers Aubry, avant de lui lancer un regard noir. Elle ne connaissait que trop bien l’expression de son cousin. Ce n’était pas de la méchanceté, non, qu’une forte tendance à vouloir taquiner sa cousine. « Qu’es qui vous a tant attiré chez ma très cousine? Son intelligence? Ou sa façon mélancolique et idyllique de voir la vie? »


 « Aubry!  » La voix de la nordienne se fit rapidement entendre, forte, fière. On pouvait voir à son regard que la jeune femme aurait crucifier son cousin sur place à ce moment précis. Il venait à peine de se marier, ce n’était pas le moment de faire fuir le pauvre Théodoric! Après tout, ce dernier devait être peu habitué à la dynamique familiale des Lourbier.   « Oh mais cessez ma cousine! Vous ne pouvez m’en vouloir de vérifier les intentions de mon cousin. » Il s’arrêta pendant une seconde, un sourire amusé aux lèvres, avant de reprendre;   « Pardon, mon futur cousin, bien entendu. »


Il lança un coup d’œil surpris au nordien, un sourcil haussé, avant de se reprendre.


« Non c’est… je comprends. » Il se racla la gorge. « La question est légitime. »


Il lança un coup d’œil à son épouse avant que ses yeux ne se mettent à vagabonder sur le sol, d’une impulsion des genoux il fit faire un petit écart à sa monture pour éviter de rentrer dans un enfant qui regardait, bouche-bée, les cavaliers passer.


« Pourquoi choisir, sir? Les deux en font partie mais pas que. C’est sa façon de me regarder avant de détourner les yeux et de rougir, son sourire innocent, la façon qu’elle a de nerveusement se prendre les mains quand elle a quelque chose à demander… je pourrais continuer mais je crains que nous n’ayons pas le temps alors je terminerais en ajoutant une dernière chose : ses terres bien sûr. » Tentant de garder son sérieux au cas-où Aubry se tournait vers lui il lança tout de même un clin d’œil à Adélina.


Si le début de la réponse du langecin fit rougir l’alonnaise, cette dernière ne put s’empêcher de jeter un regard amusé à Théodoric alors qu’il annonçait qu’il l’aimait pour ses terres. Se retournant finalement vers Aubry, cette dernière lui fit une moue victorieuse avant de reprendre la parole;  « Voilà ce qui arrive lorsque l’on pose des questions indécentes. » La rengaine de la nordienne fit sourire l’alonnais, alors qu’il se mit à rire. Un rire franc, à gorge déployée, Sans attendre ce dernier rejoignit Théodoric, avant de lui donner une solide tape sur l’épaule; Théodoric, qui ne s’était pas attendu au coup, sursauta. Il aurait bien protesté, ce n’était pas spécialement le genre de choses qu’on faisait à la cours langecine, mais bon, ça devait sans doute être une sorte de coutume nordienne alors il ne dit mot.

« Son Excellence sera parfait pour notre famille. »


« Vous… » il se racla brièvement la gorge, le temps de reprendre une contenance, puis il reprit. « Vous m’en voyez ravis. »


Il fit un clin d’oeil à sa cousine avant de se retirer vers l’arrière, laissant un minimum d’intimité aux tourtereaux. «Je suis désolé… J’ai oublié de vous prévenir que notre dynamique familiale était quelque peu différente de la vôtre. » Après pouvait-on lui en vouloir? Leurs motos était familia supra omnia après tout. Difficile de passer à côté du lien qui semblait unir cette petite famille.
« On peut dire ça comme ça, oui. » Répondit-il en hochant la tête alors qu’il se massait l’épaule.


La jeune femme reporta son regard vers son mari, alors qu’un sourire vint éclairer ses lèvres. «.Mais je crois qu’Aubry a raison… Vous êtes le candidat idéal pour notre famille. »


Une fois arrivés au haut-temple le chevalier descendit de son coursier et demanda humblement au premier prêtre qu’il croisa s’il était possible de s’occuper de leurs montures avant de se diriger vers l’entrée où il donna son ceinturon d’arme à un autre prêtre en demandant de veiller sur son épée, lui qui ne voulait pas entrer dans un temple, et encore moins le haut-temple, avec une arme à la taille. Théodoric se tourna alors vers Adélina, lui tendant la main.

« Si vous voulez toujours vous joindre à moi pour remercier la Bienveillante. »

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MessageSujet: Re: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeSam 28 Aoû 2021 - 14:38

Sans attendre la jeune femme prit doucement la main de son mari, le suivant à l’intérieur non sans saluer les prêtres présent. Si certains regardait le couple avec curiosité, nulle ne sembla poser de questions sur le duo qui entra dans l’immense cathédrale. Adélina s’arrêta net une fois à l’intérieur alors que son visage sembla s’éclairer, l’air impressionné. Son regard se reporta sur les innombrables vitraux, statues, jusqu’au plafond. Tout était extraordinaire, et les yeux de la nordienne dévoraient le spectacle qui s’offrait volontiers devant elle. Adélina s’approcha doucement d’un des vitraux qui représentait la damedieu en train de veiller sur un couple, ce qui lui arracha, sans le vouloir, un sourire. L’alonnaise se retourna vers son mari, et lui fit un léger sourire avant de continuer sa marche sur les côtés, prenant un malin plaisir à observer avec attention les détails de la cathédrale. «Je n’ai jamais rien vu de tel... » murmura-t-elle de peur que sa voix ne résonne trop dans l’immensité du bâtiment.

« J’imagine que c’est le but. » Répondit-il doucement alors qu’il avançait le long d’un des murs, celui dans lequel s’était trouvé le vitrail que son épouse avait observé de plus près. « Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on… sent sa présence. »

Il lança un regard à la grande statue de la Bienveillante qui elle-même avait un regard attendris pour ses enfants qui la priaient à ses pieds. Une statue vers laquelle il se dirigea, comme il l’avait fait tant de fois lorsqu’il avait passé un long moment dans la capitale, dans le haut-temple, à la mort d’Alaïs. Une fois à l’ombre de l’effigie de la DameDieu il se signa pendant qu’il s’agenouillait puis, une fois qu’il sentait la pierre lentement absorber la chaleur de ses jambes, il joignit ses mains en coupes et remercia la déesse. Et puis les remerciements se transformèrent en prière.
Adélina, quant à elle continua doucement sa visite, prenant grand soin d’observer chaque vitraux, chaque œuvre d’art qui ornaient les murs. Les prunelles azurée dévorant l’immensité de l’endroit. Puis, elle s’arrêta finalement devant la statue de la Damedieu. Théodoric, déjà agenouillé sous le regard de la Bienvaillante. La jeune femme ne put s’empêcher d’observer le jeune homme pendant une seconde, lui jettant un regard attendri. Elle s’était toujours demandé comment serait son futur mari, se demandant si il en vallait réellement la chandelle. Et à ce moment précis, elle réalisa qu’elle avait fait le bon choix, que Théodoric était définitivement l’homme qui lui fallait à ses côtés.
Secouant doucement la tête, la jeune femme rejoignit rapidement le chevalier, s’agenouillant doucement à ses côtés, fermant les yeux alors que sa tête se baissa. Ses mains se jognirent sur ses genoux alors qu’elle se mit à murmurer; « Ô Grand mère, Créatrice et Fondatrice, accorde-nous ta pitié et préserve-nous du malheur. Ô Divine Patronne, Vierge Vénérable, apaise nos cœurs et veille sur nos enfants. » Les yeux toujours fermés, elle continua son murmure; « Ô Bienveillante, Protégez mon amour, ma famille. Guidez nos pas au travers des adversités qui s'approchent... » Puis elle devint silencieuse, ses lèvres bougeant doucement alors qu’elle continuait sa prière silencieuse. Demandant à la déesse non-seulement de la protéger mais aussi de protéger son époux, l’homme à qui elle avait promis sa vie. Adélina demanda ensuite pardon pour son empressement, pour ce mariage non-officialisé par un prêtre, lui demandant pardon pour cet acte qui pouvait sembler démoraliser, mais qui lui semblait… juste… parfait. Ce ne fut qu’au bout de quelques longues minutes qu’elle ouvra finalement les yeux, croisant finalement le regard de son aimé. La jeune femme ne put s’empêcher de rougir, avant de lever les yeux vers l’énorme statue de pierre. «Je suis heureuse de la voir de si près et de pouvoir lui vouer hommage aujourd’hui… Je crois que demain je serais à l’autre bout de la nef. » dit-elle alors que son regard se portait sur les innombrables bancs qui ornait la cathédrale.

« J’aimerai que vous puissiez m’accompagner aux premiers rangs mais… comme nous ne sommes pas encore mariés c’est impossible. » Il regrettait tant de ne pas pouvoir la faire venir avec lui demain pour qu’elle assiste au plus près à la cérémonie mais malheureusement tant que leur mariage n’était pas officialisé il n’arrivait pas à voir comment il pouvait faire. Il se racla alors la gorge, cherchant ses mots pour ce qu’il allait dire. Il savait que c’était délicat ou du moins le sujet qu’il voulait aborder l’était. « J’ai quelque chose à vous avouer, Adélina. » La jeune femme haussa un sourcil, observant son fiancé alors que ce dernier semblait fort préoccupé.

Il releva la tête vers la statue de la Bienveillante qui, constante, ne semblait pas leur en vouloir de s’être mariés en secret, sans l’aval d’un prêtre. Mais il savait que ce n’était qu’une représentation de la déesse et que la vraie n’avait peut-être pas si sereine en voyant ce qu’ils avaient fait. Il se racla la gorge, une fois de plus.

« J’aimerai vous parler d’une chose, une chose très grave, très importante, mais que je ne pouvais pas aborder dans votre demeure et dont je peux encore moins parler ici de peur de m’attirer les foudres de Néera. » Et si ce n’était pas de la déesse elle-même alors de sa prêtrise. « Est-ce que vous aurez la bonté de m’accompagner dans une des tavernes de la capitale après nos dévotions ? »
« Eum… oui bien sûr» Sa voix semblait beaucoup moins assuré et la jeune femme devint soudainement inquiéte. Qu’es qui pouvait tracasser autant Théodoric? Avait-il changé d’idée? Est-ce qu’une menace planait sur le couple? Son esprit sembla bouillonner de mille et unes idées, tous des scénarios plus dérangeants les uns que les autres. Néanmoins, le couple finit rapidement leurs dévotions, Adélina jetant plusieurs regards inquiets vers son mari. Ce dernier avait prit un air plus assuré, plus calme, lorsqu’ils s’étaient relevés mais la façade ne tenait pas si bien que ça. Son visage restait tout de même marqué par la tension. Il récupéra à la hâte son arme en sortant du haut-temple puis laissèrent leurs montures dans l’écurie. Si sa vie à Langehack, et sa lutte contre les partisans de sa très chère sœur, lui avait appris une chose ou deux, c’était bien qu’il fallait laisser le moins d’indice sur l’endroit où on pouvait être et ainsi il espérait que si jamais ils étaient suivis par un espion ou un autre, alors il pourrait croire qu’ils étaient toujours à Sainte Deina. Ils tournèrent un long moment, peut-être une heure, avant que finalement Théodoric ne rentre dans un établissement dans lequel il n’aurait jamais amené son épouse en temps normal mais voilà, pour ce qu’il avait à dire ça suffirait. Ils allèrent s’asseoir dans un coin de la salle commune et le chevalier expira, espérant que le stress s’en aille avec l’air qu’il avait dans les poumons.

« Vous connaissez ma soeur, pour l’avoir déjà rencontré. » Il lança un coup d’œil par-dessus l’épaule d’Adélina, il avait cru voir quelque chose mais ses yeux retournèrent bien vite se reconcentrer sur le visage de son épouse. « Je vous ai dit bien des choses à son sujet mais.... »

Il se racla à nouveau la gorge alors qu’une serveuse arrivait avec leurs commandes et le langecin trempa les lèvres dans le vin particulièrement affreux qu’on lui avait servit, c’était davantage pour se désaltérer que réellement pour profiter du goût. Lorsqu’il reposa sa coupe il inspira lentement.

« Mais je crains ne pas vous avoir révélé le pire. » Il retira ses gants d’équitation qu’il cala entre sa hanche et sa ceinture avant de se masser les paupières puis il avala encore du vin, se forçant, parce qu’il sentait sa gorge s’assécher à nouveau. « Elle a dans son entourage des... »

Le mot lui brûlait les lèvres mais, comme le vin infecte lui brûlait la gorge, il se força à parler, se raclant à nouveau la gorge dans l’espoir que ça passe.

« Des arcaménites. » Le mot était sortis, il était dit, tout bas, à peine murmuré, et contrairement à ce qu’il espérait il ne se sentait pas mieux en le disant, ça ne lui enlevait pas ne serait-ce qu’une partie du poids qui pesait sur sa poitrine. C’était même l’inverse, se rendit-il compte. « Et si je n’ai pas de preuves j’ai de forts soupçons qu’elle en soit aussi une. »
Le visage de la nordienne se mit à blanchir. Sa respiration sembla s’accélérer légèrement alors qu’un air horrifié se dessinait sur son visage. Il y a quelques années, elle n’aurait jamais cru que des gens pourraient s'éloigner du chemin que leurs montrait la Damedieu, fervente adepte de la dame, voir des gens tourner le dos à la Bienveillante pour une personnalité tel que… Arcam… la perturba énormément. Juste prononcer le nom du menteur la mettait dans un état horrible, alors croire que sa belle-sœur était une adepte de ce dernier était probablement le pire sacrilège. « Je… » Elle s’arrêta un moment, tentant de prendre le contrôle de sa voix, mais ne put empêcher cette dernière de trembler. « Je sais que votre soeur a une personnalité des plus… disons horrible. Mais croyez-vous qu’elle est réellement A… » Sa voix s’étrangla, incapable de prononcer son nom. La nordienne attrapa doucement la main de son mari, plongeant son regard dans ce dernier avant de reprendre la parole; « Ce sont des accusations graves… Vous ne pouvez vous avancer tant que vous avez des preuves… »

« Je sais. Et même si j’en avais il faudrait que même un enfant ne puisse avoir de doute mais si je parvenais à en obtenir, à qui les présenter ? Elle contrôle Langehack, la ville, sûrement même plus que mon père et je ne parlerais pas de moi ; une bonne partie de la garde palatiale, un peu plus de la moitié du tercio langecin, neuf prévôts sur dix, la grosse majorité des organisations criminelles… tous ces gens-là et plus encore sont dans sa poche, ou dans celles de ses associés et partisans ; et évidemment elle a une place d’honneur dans le conseil municipal. Et même si je trouvais à qui les donner, ces preuves, sans qu’elles ne disparaissent, je n’ai pas envie de voir Langehack subir le même sort que Merval quelques années plus tôt. » Il soupira en regardant le contenu de sa coupe comme si il avait pu y lire la solution à ses problèmes dans le vin. « Je sais que ça ne vous concerne pas et que vous n’avez de toute façon pas la solution mais… j’avais besoin de le partager avec quelqu’un. »
Adélina ne connaissait que trop bien le sentiment de Théodoric. Elle-même jouant une guerre de coude à coude avec les Broissieux pour prendre le pouvoir. La jeune femme serra doucement la main de son époux, tentant d’attirer son attention, et plongea son regard dans le sien. Le ton de sa voix s’adoucit, alors qu’elle murmura; « La Damedieu n’est pas langecine. » Elle regarda discrètement autour d’elle, poussant un peu plus loin la coupe de vin, qui de toute façon avait l’air horrible hors de sa porté avant de retourner son regard dans celui de son mari; « Si vous l’accusez, ou accuser quiconque d’hérétisme c’est le clergé qui s’occupera de mener la quête et d’exciser le mal. Personne à Langehack. » Elle le savait que trop bien, puisqu’elle même s’apprêtait à utiliser la même technique contre la Baronne et la Marquise de Sainte-Berthilde. « Pour ce qui est des appuis, vous en avez à la cour, je l’ai bien vu lorsque vous m’avez invité à la fête. Les gens sont parfois influençables, Théodoric. Ils vont généralement s’arrêter vers la possibilité qui leur semble la plus facile. » Sa main gauche vint rejoindre la droite alors qu’elle entoura doucement celle du chevalier. « Montrez-leur que vous êtes le bon choix. Prouvez vos actes. Soyez confiant. Vous savez diriger. Vous avez été élevé dans ce sens, et si vous me voulez à vos côtés, je gouvernerais à vos côtés. » Certes, la jeune femme était dans une position incertaine, mais lorsqu’elle prendrait le pouvoir en Alonna, forcément elle serait une alliée de taille pour Théodoric, et ce dernier, aurait un avantage militaire assez imposant pour déloger sa soeur si ils devaient le faire de façon violente. « Ce que j’ai dit à votre soeur, est valable. Pour le moment je n’ai que quelques seigneuries vassales, mais cela n’empêche pas qu’une grande partie du pouvoir martial d’Alonna est à ma portée et par conséquent, à la votre. » Elle lui fit un léger sourire, l’air gêné avant de rajouter; « Après tout je ne mentais pas lorsque je disais que vous étiez le nouveau Seigneur de Lodiaker.»

« Mes soutiens à la cour sont bien trop peu nombreux pour faire quoi que ce soit, la grosse majorité des gens qui sont de mon côté restent dans leurs manoirs et châteaux à la campagne, ils ont trop peur de mettre les pieds en ville. Et puis toutes les lames du monde ne changeront rien au fait que je ne veux pas voir Langehack à feu et à sang parce qu’un groupe de dévoyés ont leurs serres plantées profondément dans le cœur de la ville. Les pauvres gens du marquisat ne l’ont pas choisi, ils ne savent pas. Ils ne le méritent pas. La ville n’a pas vu d’armées à ses portes depuis… » il se mit à réfléchir, à tenter de se rappeler la dernière fois que ce fut le cas avant de vite arrêter. « Depuis bien longtemps et je tiens à ce que ça continue. Et même si ça ne m’importait guère, que penseraient les citadins en me voyant arriver à la tête d’une armée de nordiens ? Au mieux ils se diraient que j’ai perdu la tête et au pire ils donneraient raison à ma sœur. Ce que je ne peux accepter, c’est hors de question. »
La nordienne serra sa main, attirant à nouveau son attention. « Alors nous trouverons une nouvelle façon. Parfois les opportunités se présentent de façon inespérée et des plus singulières. » Adélina lâcha la main de son mari, avant de se caller dans sa chaise, évitant volontairement le verre de vin. Son regard se porta sur la table, fixant un point sur la table, l’air complètement perdu dans ses pensées. Le fait que cette dernière soit une arcaménite lui semblait totalement incroyable. Certes, Prudence avait une attitude des plus - disons - ennuyante, mais jamais elle aurait cru qu’elle serait tombée si bas. Adélina releva son regard vers ce dernier, fixant silencieusement son mari avant de reprendre la parole; « Me faites-vous confiance? » La question pouvait sembler bénigne, mais elle voulait dire bien plus en réalité. Voulait-il réellement son aide? Ou avait-il simplement besoin d’enlever un poids qui était sur ses épaules?

« De tout mon souffle. » Répondit-il sans hésiter. « Vous aurais-je parlé autrement? »

La jeune femme acquiescat, un léger sourire aux lèvres. « Je ne crois pas que nous devrions parler de ce sujet ici. Mais qu’il serait mieux de le faire chez moi si cela vous va. Les mûrs peuvent avoir des oreilles… » ] Théodoric allait protester, dire que chez elle les murs avaient autant d’oreilles qu’ici mais il se retint. Déjà parce qu’ils étaient restés dans cette taverne bien plus longtemps qu’il ne le voulait à la base et puis parce qu’il venait de lui dire qu’il lui faisait confiance. Alors il la laissa poursuivre. La jeune femme eut un léger sourire avant de dire tout simplement; « Mais je crois que nous devrions officialiser notre cérémonie le plus rapidement possible. »

« Je demanderais à mon père s’il serait d’accord pour que le mariage ait lieu après le couronnement du roi. Ça prolongerait sans doute les festivités, les diantrais n’y verraient sans doute pas d’inconvénients. » Il souriait rien que d’y penser, un sourire qui pouvait paraître un peu idiot mais qui était l’enfant d’une joie pure et simple. « Mais il faudrait que vous parliez aussi à votre oncle à ce sujet. »

Il y avait plusieurs façons pour Théodoric de dépasser sa sœur, pour cela il devait gagner une certaine confiance, et peut-être une certaine image. «Promettez-moi une chose. De ne plus jamais baisser le regard devant votre sœur.Vous avez tout pour régner. Les valeurs, la foi et la compassion. Vous avez tout du parfait dirigeant. » Dit-elle non sans faire un timide sourire.

« Merci. » Répondit-il avec un sourire gêné. Il n’y croyait pas vraiment, mais le fait que quelqu’un d’autre le pense, et en semblait convaincu, était déjà un début et s’il n’aimait pas promettre quelque chose dont il ne se sentait pas forcément capable au moins promettre quelque chose à son épouse le forcerait à ce qu’il tienne sa parole dans les moments où il risquait de flancher. « Je vous le promets. »

Sa voix était moins assurée qu’il l’aurait aimé mais c’était trop difficile de rejeter tout doute. Pas pour l’instant du moins.
« Quel est le plan pour le reste de votre soirée? »

« Je comptais retourner au palais royal avant que mon père ne se rende compte de mon départ et ne se mette à poser des questions mais je trouverais bien un prétexte pour m’absenter. »
« Oh... » répondit la jeune femme, l’air légèrement décue. Elle aurait bien aimer passer plus de temps avec son mari, après tout les occasions de passer du temps avec ce dernier deviendrait minime après le couronnement du Roy. La jeune femme tenta tant bien que mal de ne pas laisser sa déception, mais elle devait bien avouer qu’elle était incapable de cacher quoi que se soit à Théodoric. « Peut-être devrions nous retourner à Sainte-Deina afin de ne pas inquiéter Aubry... et je pourrais vous laisser retourner à vos appartements. »

« Qu’aviez-vous en tête? » Demanda-t-il en se levant avant de sortir deux écus et de les déposer à côté de sa coupe de vin entamée qu’il ne comptait pas finir. « Comme je vous l’ai dit je peux trouver un prétexte pour vous rejoindre ce soir. »
Les joues de la nordienne semblèrent s’enflammer alors que son regard se porta sur le sol. Ses mains se joignirent, tentant tant bien que mal de concentrer sa nervosité. « Simplement passer du temps avec mon mari avant que l’on se sépare de nouveau, » Les prunelles bleutés osèrent finalement se relever pour croiser le regard du langecin, observant son expression. Il ne comprit sa nervosité qu’une fois qu’après l’avoir regardé dans les yeux pendant quelques instants et ses joues prirent une teinte rouge. Il se racla la gorge.

« Je… euh, oui. Avec plaisir. Je reviendrais ce soir mais en attendant nous devrions retourner rapidement vers votre cousin… avant qu’il ne s’inquiète. » Il lui tendit la main avec de s’en aller.

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MessageSujet: Re: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeSam 28 Aoû 2021 - 20:47


La nordienne prit doucement la main de son aimé, non sans baisser son regard au sol. C’était-elle mal exprimer? Après tout, tout ce qu’elle voulait était de passer un peu de temps avec Théodoric, sans frivolité, sans décorum à respecter. Les deux êtres avaient convenu d’un commun accord de ne point se laisser tenter avant que leur vrai mariage ne soit officialisé. Après tout, le moment qu’ils avaient passé dans la chapelle du palais langecin se devait d’être une promesse. Adélina se laissa conduire par Théodoric hors de l’auberge, et c’est là qu’elle se rendit compte que ce n’était pas l’établissement le plus luxueux en ville et qu’elle détonnait énormément au travers de tous ces gens. Théodoric sortit rapidement de l’établissement, mais avant que la jeune femme ne puisse l’imiter, deux hommes - à la stature assez importante entrèrent et lui bloqua le chemin. Elle tenta de les contourner rapidement, mais l’un deux lui bloque de nouveau le passage avant de prendre finalement la parole;
« Toi, tu viens pas du coin. » lui dit-il avant de la regarder de la tête au pied, alors que son acolyte se mettait derrière elle. La jeune femme devint rapidement nerveuse, se remémorant les événements qui l’avait affligé dans la malelande. Il n’y avait pas une journée qui passait sans que les images de cet événement raté ne viennent la torturer. « En effet.» commença-t-elle alors que sa voix était beaucoup moins assurée qu’elle l’aurait voulu. « Si vous voulez bien m’excusez… » termina-t-elle en tentant de sortir de nouveau. Mais le diantrais semblait peu enclin à la laisser partir. « Mais voyons ma mie… Nous voulons simplement discuter. À ton accent, on peut dire que t’es clairement nordienne. »


Théodoric finit par se retourner en n’entendant pas les pas de son épouse derrière lui et quand il ne la vit pas son cœur rata un battement. Il retourna en direction de la taverne et ouvrit la porte pour retomber sur Adélina. Il en aurait été soulagé si jamais elle avait été seule mais malheureusement ce ne fut pas le cas.


« Très bonne déduction. » Remarqua-t-il en entendant la remarque du premier. Il sortit quelques pièces de sa bourse et les posa sur la première table à sa portée. « Buvez à vos talent et nous ferons de même chez nous. »


Si les yeux de celui qui se tenait devant la dame du nord sembla s’illuminer à la vue des pièces, ce ne fut pas le cas de celui qui était derrière elle. Le colosse regarde Théodoric de la tête au pied, alors que son acolyte s’approchait de la table pour s’approprier les pièces scintillantes. Adélina, elle, ne perdit pas de temps, voyant que l’attention de l’homme qui lui bloquait le chemin avaient changé, elle sortit rapidement de la taverne, s’engouffrant dans les rues de la ville. Elle devait sortir, s’éloigner de cet endroit. Sans un regard derrière elle, elle avança. Son visage était pâle, ses mains tremblaient, alors que son cœur battait la chamade. Trop de mauvais souvenirs revenaient en même temps, trop d'émotions. Elle tourna doucement dans l’une des ruelles, avant d’arrêter net. Sa main se posant sur le mur de pierre, alors que l’autre vint recouvrir son visage, tentant tant bien que mal de contrôler les larmes qui s'accumulaient. Elle releva doucement la tête vers le ciel, tentant tant bien que mal de percevoir le ciel. Sa main se porta sur son ventre alors que sa respiration s'accéléra de nouveau. Elle sentit sa cage thoracique se serrer alors qu’un sanglot vint s’étrangler dans sa gorge. Paniquée, Adélina se retourna, appuyant son dos contre le mur, les yeux fermés, tentant tant bien que mal de reprendre le contrôle de sa respiration. Elle put entendre des pas qui s'approchaient, se doutant que c'était ceux de son mari, elle tenta de le rassurer; « Je suis désolé...» murmura-t-elle entre deux sanglots.


« Il n’y a pas de raison d’être désolée, très chère, ils ne vous troubleront plus ; votre maris s’en occupe après tout. » Si Adélina ouvrait les yeux et se tournait vers la voix féminine qui approchait depuis l’entrée de la ruelle elle aurait la joie de découvrir Prudence habillée comme un homme, accompagnée d’une silhouette vêtue d’une brigandine noire avec un manteau dont la capuche plongeait son visage dans un voile de ténèbres ; les doigts de sa main gauche serraient le manche d’une arbalète chargée tandis que sa main droite reposait nonchalamment sur le pommeau d’une épée. Contrairement à la jeune femme qu’il accompagnait, l’ombre qui suivait la sœur de Théodoric ne faisait pas un bruit en marchant. « Il semblerait que la Bienveillante veille davantage sur moi que sur vous, belle-sœur. Mais dites-moi, pourquoi est-ce un langecin qui est venu à votre rescousse et non toute la force du nord dont vous parliez quelques ennéades plus tôt ? »


Toujours en pleine crise de panique, la jeune femme ouvrit les yeux pour appercevoir sa belle-soeur. Évidemment qu’elle était là! Aurait-elle pu être réellement surprise? Ce n’était pas comme si cette dernière ne l’avait pas cherché après tout. Adélina eut un sourire, avant de plonger son regard dans celui de sa belle-soeur. « La bienveillante? Ne me faites pas rire...» dit-elle au travers de sa respiration saccadée.   « Vous et moi savons pertinemment que c’est Arcam qui vous guide… N’est-ce pas chère belle-soeur? .». La nordienne avait bien entrevue l’ombre qui se trouvait aux côtés de la langecine, mais elle préférait mourir que de supplier l'abomination qui se trouvait devant elle. « Oh, mais ne vous inquiétez pas belle-soeur. Que je vive ou que je meurs… Votre destin est déjà scellé. »


Un sourire amusé, presque sadique, fleurit sur les lèvres de Prudence qui continua à s’approcher d’Adélina.


« Mon frère a… disons un certain gout pour le dramatique et puis il faut dire que ça l’arrange bien de penser ça, et vous aussi, n’est-ce pas ? » Désormais à quelques pas de la nordienne, la suderonne l’observa un instant. « Vous aviez tort, au temple palatial, j’ai fait mes recherches, c’est fou comme les gens parlent facilement. »


Elle savourait le moment, ça c’était certain, mais elle savait qu’elle n’avait pas non plus des heures pour agir. Mais son sourire disparut bien vite alors qu’elle reprenait un sérieux plus adapté aux circonstances.


« Toutefois je ne m’attendais pas à ce que ce soit si efficace, je pensais qu’on m’avait survendu la chose. Quoi que, je comprends, seule, prise au piège dans un endroit si détestable qu’Arétria, ça laisse des marques. Enfin c’est en supposant qu’un endroit est pire qu’un autre dans le nord. » Elle poussa un soupir. « Vous savez, vous tuer me permettrait d’avoir tout ce que je désires. Théodoric était à deux doigts de rejoindre un ordre de chevalerie clérical à la mort d’Alaïs, la votre pourrait être le coup de pouce qu’il lui faut et avec ses vœux il abandonnerait ses prétentions sur le marquisat. En soit ça serait même mieux pour lui, il serait plus heureux comme ça, à dédier sa vie à Néera, et puis c’est déjà à moitié un prêtre, notre Théo bien aimé. Mais, comme je vous l’ai déjà dit, je vous apprécies, Adélina, vous ne le croirez sans doute pas mais vous faire disparaître me ferait un peu mal alors je vais vous laisser une chance. Que diriez-vous que l’on passe un marché, vous et moi ? »


Elle s’approcha encore, jusqu’à ce que la nordienne puisse sentir son parfum à la fleur de rose et son souffle sur sa peau.


« Convainquez mon frère d’abandonner ses illusions de grandeur dans le sud pour vous accompagner dans le nord. Il pourra parler des bêtises qu’il aime, les épées, l’honneur, les chiens, et tout le reste, avec des gens à qui ça parle. Quant à vous, vous pourrez vivre heureuse, avec lui, tous les deux dans votre nid d’amour perdu je ne sais où dans le nord du royaume. Tout le monde est content, tout est bien qui finit bien, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants comme on dit. Qu’en dites-vous ? »
La respiration de la nordienne ne semblait pas se calmer au fur et à mesure que sa charmante belle-soeur prononçait son discours. Il fallait dire que la situation était particulière, mais l’alonnaise devait avouer que Prudence avait bien joué. Qu’elle le voulait, elle était à sa merci, mais il y a une chose que la langecine avait sous-estimé. «C’est vous, n’est-ce pas? Qui est à l’origine des déboires de votre père? Déchirer la péninsule pour avoir un avantage...»


« Ça rendrait votre part du marché plus simple si je vous répondait par l’affirmative ? Si vous pouvez vous convaincre que je suis bien le monstre que Théo décrit ? » Demanda-t-elle froidement. Adélina secoua la tête, toujours un sourire aux lèvres alors qu’elle faisait non de la tête.


« Vous vous croyez tellement bonne, tellement en contrôle, mais il y a tellement de choses que vous ne comprendrez jamais.» Le visage de la rose devint sérieux alors qu’elle plongea son regard dans celui de Prudence, prenant volontairement de longue et profonde respiration; «Vous sous-estimé votre frère. Croyez-vous réellement qu’il m’écoutera et renoncera aussi facilement? » Le coin de sa bouche eut un léger sourire, «On ne peut plier le Nord. »


« J’ai cru être très claire à ce sujet mais il semblerait que je ne le fut pas assez : je n’ai que faire du nord. » Elle ponctua sa phrase d’un claquement de langue agacé. « Maintenant choisissez vite, mais bien, votre réponse à mon offre. »


Adélina s’approcha de sa belle-soeur, plongeant son regard dans le sien avant de rétorquer; «Je vous ai déjà répondu...On ne peut plier le Nord. Jamais je ne ferais une quelconque promesse à un tyran. »


« Comme vous voudrez. » Poussa-t-elle dans un soupir avant de tourner le dos à Adélina et de s’en aller. « Je vous appréciais réellement, Adélina. »


Mais l’ombre qui l’avait suivi jusqu’ici ne l’imita pas. Il posa son arbalète contre le mur et dégaina son épée. Il était gaucher et avait une prise assurée sur la poignée de son arme qu’il s’apprêtait à lever pour frapper la nordienne lorsqu’il vit une autre silhouette par-dessus l’épaule de ladite nordienne.


Et c’est là qu’on entendit le bruit d’une épée qui sortait de son fourreau. Les pas s’accélèrent alors qu’une voix prononcé d’un très fort accent nordien occupa l’allée. « Adélina! » La nordienne quant à elle, suivait du regard l’homme armée devant elle qui venait de lever son épée. Elle avait l’impression que le temps était au ralentit. Elle expira une dernière fois avant de fermer les yeux, prête à accepter le sort qui l’attendait. Le compagnon de Prudence arrêta son geste, se rendant compte qu’il n’aurait peut-être pas le temps de mettre les formes il préféra, plutôt qu’une décapitation digne d’un bourreau, il préféra frapper vite et plongea son acier dans le corps d’Adélina avant de le retirer d’un sec. Il se jeta ensuite sur son arbalète et, la levant d’une main visa au jugé Aubry avant d’appuyer sur la gâchette et de la lâcher pour fuir les lieux, poussant sa maîtresse vers la sortie de la ruelle.


La nordienne sentit son souffle se couper, alors que la lame entrait directement dans son bas ventre, elle en sortit tout aussi rapidement qu’elle y était entré. Ses deux mains se posèrent doucement sur son ventre, alors que son regard était planté dans celui de son agresseur. Puis, ses jambes flanchèrent et Adélina s’écroula là, dans la ruelle sombre de Diantra. Aubry n’eut aucun mal à éviter la flèche qui s’approchait de ce dernier et vint rapidement à la rencontre de la rose de Lodiaker.


« Adélina, où est Théodoric? »


Il était paniqué, mais son esprit ne semblait guère hors de contrôle. Aubry regarda la blessure béante de sa cousine avant d’enlever rapidement sa cape de voyage. Il l’attacha autour d’elle, avant de prendre les mains couvertes de sang de sa cousine, pour le déposer sur sa blessure. « Reste avec moi! Où est Théodoric? PARLE MOI ADÉLINA. » Les yeux embués se posèrent sur son cousin, alors que ce dernier lui hurlait dessus.   « Dans…. l’auberge, tout au bout… à droite... »dit-elle dans un souffle alors que ce dernier la soulevait comme une enfant.   «Mets tes mains sur ton ventre. Mets de la pression dessus et surtout reste avec moi. » Ce n’était pas la première blessure qu’il avait vu ainsi, et malgré la gravité de la situation le chevalier semblait en parfait contrôle. Il savait qu’il devait amener sa cousine devant un guérisseur  rapidement. Mais ce promenez ainsi alors que son attaquant était dans les parages étaient un suicide. Le nordien se mit à courir dans la ruelle, tenant Adélina dans ses bras, il pouvait sentir la respiration de cette dernière alors que ses prunelles azurées fixaient le visage de son cousin. La dame de Lodiaker expira doucement avant de fermer les yeux, tentant tant bien que mal de contrôler la douleur qui semblait se propager dans son corps.   « ADÉLINA, OUVRE LES YEUX! » La nordienne s'exécuta, alors que des larmes perlaient au coin de ses yeux, pour finalement se refermer, sombrant dans l’inconscience.
Aubry tourna finalement le coin de la rue, apercevant finalement la soi-disant auberge. Il vit soudainement le langecin sortir, ce dernier semblait avoir passé quelques minutes peu agréables ; Il avait l’air hagard, regardant partout autour de lui, cherchant quelque chose, quelqu’un. Son visage portait les marques d’une lutte acharnée, sanglante, sa lèvre inférieure était fendue, ses vêtements étaient déchirés. Il tenait mollement son épée tâchée de sang. « Théodoric! »


Il sursauta en entendant son nom et se mit en garde en se tournant en direction du cri avant de baisser son arme en reconnaissant Aubry. Il se dirigea vers le nordien en boitillant et en arrivant à son niveau il n’avait d’yeux que pour Adélina qui n’était plus consciente.


« Non… » le reste de sa phrase restèrent coincés dans sa gorge. Le langecin avait tant de choses à demander mais aucun mot ne sortit alors il se tourna vers la première silhouette sortant de la taverne qu’il attrapa par le col et plaqua contre le mur. « Où est le guérisseur le plus proche? »


Son rugissement convainquit un homme qui semblait déjà être terrifié par le chevalier de parler, un discours chevrotant, qui se répétait à cause des bégaiements mais ses indications étaient compréhensibles et c’était tout ce qui importait. Il n’était pas bien loin, à quelques minutes tout au plus, mais ça semblait pourtant être de l’autre côté de Miradelphia.


Aubry ne perdit pas de temps, reprenant rapidement sa marche;   « Restez en garde. Ils ne doivent pas être loin... » Les deux chevaliers se mirent rapidement à courir, déterminé à sauver la jeune femme. Les gens se tassèrent sur le passage, si certains diantrais regardaient le trio avec curiosité, certains avaient définitivement un air horrifié, causant sans le vouloir un émoi dans la rue. Arrivant finalement au bâtiment indiqué, Aubry ouvrit la porte à l’aide son pied droit. Sous l’impact, cette dernière manqua sortir de ses gonds, alors qu’un homme particulièrement âgé arriva, se demandant quel était tout ce raffut. Voyant la jeune femme inconsciente, ensanglanté, ce dernier ouvrit rapidement une porte;   « Mettez-là sur le lit! Là! » Aubry ne perdit pas de temps, déposa rapidement la jeune femme sur le grabat, avant de se faire quelques pas vers l’arrière, laissant le guérisseur faire son travail. Ce dernier s’y mit rapidement, enlevant la cape ensanglanté du ventre de la jeune femme, observant la blessure alors que ses sourcils regardait sa patiente. « Qu’est-il arrivé? »


« Un coup d’épée dans le ventre. » Les dents du Nordien semblèrent se serrer alors qu’il se retourna vers Théodoric, la colère grondait dans ses yeux. Si tout cela était arrivé, c’était clairement de sa faute. Il l’avait laissée seule… Il l’avait laissé à la merci de sa sorcière de sœur. Ses poings se serrèrent alors que son regard transperçait celui de Théodoric. ;   « Si je mets la main sur votre sœur… Je peux vous assurez que son souffle s’éteindra instantanément.»


Le guérisseur fit un son qui ressemblait étonnamment à un claquement de langue, avant de répondre; ;   « Ce n’est pas le moment de vous disputer, Messire. » Le vieil homme se frotta les mains avant de se redresser, se mettant à réciter des incantations. Voyant ce qui se passait, Aubry eut un air horrifié, ses mains tremblaient alors qu’il observait le magicien guérir sa cousine.

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Griffon de Langehack
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MessageSujet: Re: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeMer 1 Sep 2021 - 16:06

« J’aurais dû m’en charger il y a des années. » Souffla-t-il à personne en particulier, sans détourner le regard d’Adélina même si le vieil homme lui bloquait la vue. Alors il s’approcha de lui et s’agenouilla aux chevets de la jeune femme, lui prenant la main en la serrant doucement, une prière aux lèvres, il reprit la parole une fois qu’il eut terminé : « En tout cas c’est généreux de votre part de croire qu’elle a encore un Souffle à éteindre, Aubry. »
Aubry resta silencieux un moment, alors qu’il observait le vieil homme pratiquer sa… magie… Il savait très bien que cela pourrait réellement aider, mais cela ne l’empêchait guère d’être méfiant devant ce spectacle. Il eut l’impression que le manège du guérisseur dura des heures. Au bout de quelques minutes, ce dernier se releva soudainement, l’air satisfait, avant de se tourner vers les deux hommes. « Elle devrait s’en sortir. Peut-être quelques séquelles, mais nous verrons dans les prochains jours… Il est primordial qu’elle se repose. »
  « Pourquoi est-elle toujours inconsciente? » demanda le nordien, l’air suspicieux. Le guérisseur soupira en levant les yeux, on voyait bien qu’il n’appréciait pas nécessairement l’attitude du Nordien.   «Vous aussi vous seriez inconscient si vous aviez subi le même choc. Elle a perdu beaucoup de sang. Maintenant, excusez-moi, je vais aller lui préparer quelques infusions. Si il se passe quoi que ce soit je serais dans la pièce à côté. » Le guérisseur s’arrêta net, regardant le langecin au chevet de la dame. Il pencha sa tête sur le côté et claqua une nouvelle fois la langue;   « Et je vais vous rapporter quelques linges pour votre lèvre. » Le vieillard sortit rapidement de la pièce, laissant les deux hommes avec la jeune femme au teint beaucoup trop blanchard.   « Vous avez un choix à faire Théodoric. J’espère que vous prendrez vos responsabilités et protégerez votre Dame. Après tout, votre Seigneurie vient de se faire attaquer. » Aubry desserra doucement sa mâchoire, avant de soupirer. Il s’approcha doucement de sa cousine, l’observant sans dire un mot. Il remerciait définitivement la Damedieu. S’il n’avait pas questionner les prêtres, et les passants, jamais il n’aurait su où se trouvait le duo… et il ne serait jamais arrivé…   « Je dois prévenir Charles… Je vais tenter de trouver un passant qui pourrait livrer le message.»

« Je vais m’en occuper, restez-là. » Dit-il après être longuement resté immobile et silencieux, comme une statue qui s’éveillait après des cycles de torpeur. Il se releva en ignorant la douleur qui déferlait par vagues. Il alla retrouver le vieillard et lui donna sa bourse sans rien ajouter puis il tourna les talons et se dirigea vers la porte. Sur le seuil il lança un dernier regard à Adélina. « Si jamais elle devait se réveiller durant mon absence, dites-lui que je suis désolé. » Avant de sortir il défit rapidement la boucle de son ceinturon d’arme et déposa son épée à l’intérieur, la posant en équilibre contre le mur. « Vous en aurez peut-être davantage besoin que moi. »

Sur ces mots il laissa le dragon d’or qui formait le pommeau de l’épée veiller sur son épouse et s’engouffra dans la rue pour retourner à la demeure de l’intendant de Bransat.
Aubry fronça les sourcils alors que Théodoric sortait de la bâtisse.Il aurait aimé le retenir, lui dire que si elle se réveillait, ce n’était pas lui qu’elle voudrait voir, mais il sembla si déterminé, qu’il eut l’impression que rien ne pourrait y faire… Il alla donc s’asseoir au chevet de sa cousine, prenant sa main et commençant à prier.

***

Cela faisait plusieurs heures que le trio avait quitté la demeure, et Charles de Lourbier était inquiet. Tournant en rond dans le salon, il ne cessait de regarder par la fenêtre, alors que la camériste d’Adélina, Clervie lui servait une tasse de thé.
«Cela fait un moment qu’ils sont parti...»
La jeune femme eut un léger sourire avant de déposer le breuvage bien chaud sur une table basse, devant un canapé vide. « Sa seigneurie s’inquiète pour rien, Ils devraient revenir bientôt. Vous connaissez votre nièce… Elle doit être émerveillée par la Cathédrale et probablement vouloir passer le plus de temps possible avec Messire de Langehack.. » Charles grommela un moment, avant de s’asseoir sur le canapé de velours, prenant la tasse devant lui. Il avala une gorgée du chaud liquide, avant de reporter son regard vers Clervie. « Que penses-tu de toute cette situation, Clervie? » La jeune femme eut un air surpris, avant de rougir;   « Moi, mon seigneur? Mais je ne suis que la cam….»
«Aucun sens.... Cela fait des années que tu es aux côtés d’Adélina. Forcément des liens se sont créés. Alors je te le redemande. Que penses-tu de ces fiançailles? »
Clervie rougit, elle était bien au courant que ce n’était plus que des fiançailles, mais il fallait croire que l’oncle de la Dame n’était guère au courant. Peut-être qu’Adélina l’avait ménagé, sachant que ce dernier était bien nerveux de rencontrer sa propre promise.   « Je crois, Votre Seigneurie, que la Dame de Lourbier est bien différente depuis qu’elle a rencontré Théodoric de Langehack. Plus enjouée, plus souriante. Elle ne cesse de me répéter à quel point elle a de la chance. » Le nordien soupira, avant de se caler un peu plus dans le fauteuil. Peut-être devrait-il laisser une chance au jeune homme. Il avait été assez rude avec ce dernier, mais c’était purement parce qu’il voulait protéger sa nièce. Elle avait passé à travers de tellement d'épreuves et il ne croyait pas pouvoir supporter de la voir blessé de nouveau. En un sens, il avait toujours été à ses côtés, et ce depuis son plus jeune âge.
Soudainement, un cognement résonna dans la demeure. Charles fronça des sourcils, avant de se lever - non sans déposer la coupe sur la table. Sans attendre, il s’engagea dans le hall. Bientôt suivit par Clervie, et le spectacle qui se présenta devant lui, l’arrêta net. Il eut l’impression que son cœur rata un battement alors qu’il vit Théodoric de Langehack avait une lèvre tuméfiée. Cela prit bien une seconde avant que ce dernier ne reprenne finalement ses esprits, avant de s’avancer vers le suderon; « Qu’es qu’il s’est passé? Où est Adélina? »

« Elle… elle est en sécurité. » Il se retint d’ajouter que c’était le cas pour le moment. « J’aurais besoin de votre aide pour m’assurer que ça continue, envoyez des hommes à l’échoppe du vieil Eugène, au nord de Sainte Deina, près de La Taverne du Roy. »

Il parlait froidement, toute émotion ayant quitté sa voix alors qu’il prononçait ces mots qui, il s’en doutait bien, ne rassurerait sans doute pas l’oncle de son épouse. Toutefois c’était nécessaire alors il ne s’en priva pas. D’ailleurs dans son attitude comme dans son ton il était évident qu’il n’imaginait même pas que Charles puisse lui dire non ou faire autre chose que ce qui lui était dicté.

« Je vous recommande vivement de leur donner des montures. »
Charles se retourna vers Clervie, qui fit un rapide signe de tête avant de sortir de la pièce pour aller rassembler les chevaliers. Charles fit un pas vers Théodoric, le détaillant de son regard avant de continuer;
« Théodoric… que s’est-il passé? Et où allez-vous? » Le ton de sa voix était ferme, inquiet. Si le jeune homme était dans un tel état, c’est que quelques choses de grave était arrivé.

« Il vaut mieux que vous ne le sachiez pas, Charles, pas tout de suite. »

Sans rien dire d’autre il s’en alla encore, cette fois en direction de Sainte-Deina, accompagnant pour un temps les chevaliers nordiens qui devaient aider Aubry à veiller sur l’épouse du langecin. Une fois au haut-temple il récupéra son cheval et retourna au palais royal, offrant quelques phrases laconiques à ceux qui voulaient savoir ce qui s’était passé pour qu’il soit dans un tel état, ne faisant mention ni d’Adélina ni de sa blessure et encore moins de comment elle avait pu l’obtenir. Il se lava, se changea et chercha deux compagnons de confiance avant de se lancer à la recherche de sa sœur mais quand il l’eut trouvé il se figea. Elle était de l’autre côté d’une pièce, elle n’était pas seule mais il n’y avait pas beaucoup de voix différentes. Il serra les poings.

« Arrêtes. » Laurent posa une main sur l’épaule du jeune homme en le tirant doucement en arrière. « Ça ne ferait qu’aggraver les choses. »

Théodoric recula d’un pas, puis d’un autre avant de se retourner et, pour ce qui lui semblait la fois de trop, repartis. Toutefois ce fut accompagné qu’il retourna à l’échoppe du vieil Eugène et il fut content de voir que l’endroit semblait aussi protégé que l’entrée du palais ducal même s’il pouvait imaginer sans mal que le guérisseur n’approuvait guère. Il descendit de son cheval à quelques pas, rapidement imité par Laurent et Patrice qui le suivaient à deux pas de distance.

« Est-ce qu’elle est… réveillée ? » Demanda-t-il au premier nordien, une inquiétude profonde de la voix, s’il était hors de question de penser, d’imaginer, qu’elle n’allait pas s’en sortir, il redoutait tout de même de lui faire face une fois qu’elle aurait repris connaissance.
Le nordien fit une moue avant de faire un non de la tête. « Pour le moment, je ne crois pas. Messire de Lourbier est avec elle. » Il hocha la tête avant de regarder une dernière fois derrière lui. Patrice, un sourire aux lèvres poussa le jeune homme en direction de la porte avant que l’alonnais ne fasse un signe aux autres chevaliers de se pousser pour laisser le trio entrer pour ensuite refermer le passage. Littéralement rien, ne pouvait passer au travers du mur que formaient les chevaliers alonnais. La porte était gardée par une dizaine d'hommes armés jusqu’aux dents, et d’autres menaient la garde à l’intérieur de l’échoppe. Le vieil Eugène quant à lui, ne savait guère sur quel pied danser. Il se doutait bien qu’il n’avait pas soigner n’importe qui, mais les nordiens ne lui révélaient aucune information sur la jeune femme. Qui plus est, ils semblaient tous méfiants, après tout sa magie - même s’il avait sauvé la damoiselle - ne semblait pas faire l'unanimité.

« Laurent va voir le guérisseur, dis-lui que je lui serais éternellement reconnaissant pour ce qu’il a fait et que s’il a besoin de quelque chose il pourra venir me voir au palais royal. »
« Pourquoi moi? Demandes à Patrice. » L’intéressé lui lança un regard agacé.
« C’est pas le moment pour les plaisanteries. » Gronda Théodoric et son camarade leva les mains comme pour se défendre avant de reculer d’un pas.
« C’est bon, c’est bon, pas la peine de s’énerver, j’y vais. »

Les deux langecins ne regardèrent pas le troisième partir dans la pièce qui servait de salon au vieillard et à la place se dirigèrent directement vers celle où Adélina reposait et les nordiens laissèrent ces derniers entrer, ils trouvèrent Aubry au chevet de sa cousine. Le guérisseur lui avait apporté une chaise de bois, et ce dernier se releva d’un bond alors qu’il vit Théodoric entrer. Il fit un rapide signe de tête à Théodoric, tentant tant bien que mal de cacher son inquiétude. « Elle ne s’est pas encore réveillée. Mais elle a repris un peu de couleur. » Théodoric poussa un soupir de soulagement et son visage retrouvèrent quelques couleurs. Certes, l’alonnaise était beaucoup moins blafarde, mais elle était loin d’avoir repris son teint naturel. Aubry se racla la gorge avant de serrer l’épaule du chevalier avant de reprendre la parole;   « Ne vous en faites pas, Théodoric… C’est une vraie alonnaise. Elle est entêtée et forte… Pas même Tyra la voudrait à ses côtés.» Il tenta tant bien que mal de détendre l’atmosphère, mais le trouble qui ornait sa voix était facilement perceptible.

« J’ai déjà vu Tyra prendre le Souffle d’une vraie nordienne, Aubry. » Répondit-il avec un sérieux glacial. Il n’en voulait pas à son cousin mais il fallait dire que ces fanfaronades n’aidaient en rien.

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MessageSujet: Re: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeMer 1 Sep 2021 - 18:10


« Théodoric... » Le murmure fit sursauter Aubry et l’appelé qui se retournèrent rapidement vers la blessée, un sourire aux lèvres. « Néera soit louée! » murmura-t-il alors qu’il vit la jeune femme tourner légèrement la tête vers les hommes qui se trouvaient dans la pièce. Ses yeux se refermèrent, alors que la jeune femme ne fassent une grimace, clairement inconfortable dans le grabat qui lui servait de lit. Tentant de se relever, Aubry combla rapidement le vide, l'arrêtant net dans son mouvement. « Le sorcier a dit que tu devais te reposer… Ne t’avise pas de te lever ainsi!  » Il prit la main de sa cousine dans la sienne, la serrant légèrement en lui faisant un sourire rassurant.
« Il a raison, vous feriez mieux de suivre les instructions du mage. » Réctifia le suderon qui était agacé qu’on puisse encore manquer de respect au guérisseur après ce qu’il venait de faire.


«Merci Aubry... »murmura-t-elle en faisant un léger sourire à son cousin. Ce dernier balaya le remerciement  de sa main libre, avant de faire quelques pas vers l’arrière. « Ne le mentionne pas... » Il contourna Théodoric, avant d'agripper de manière joviale le langecin qui accompagnait le nouveau Seigneur de Lodiaker. « Allez monsieur, laissons un peu de tranquillité au jeune couple. »


Une fois les deux hommes hors de la pièce, la jeune femme se redressa de nouveau, fixant son mari qui se tenait devant elle.


« Qu’est-ce qu’on vient de vous dire? » Il ponctua sa phrase d’un claquement de langue agacé.


« Théodoric... » commença-t-elle avant de laisser s’échapper doucement sa respiration. Elle ne savait que trop lui dire. Devait-elle s’excuser d’avoir volontairement mis sa vie en danger? Ou devrait-elle le rassurer qu’elle allait bien? « Je... » Sa voix s’étrangla alors que des larmes vinrent embuer ses yeux. « Je suis désolé… Jamais je n’aurais dû m'éloigner de vous... »

« Si c’est pour dire ça, taisez-vous, gardez vos forces. » Sa langue claqua à nouveau avant qu’il ne reprenne. « J’aurais dû être plus rapide, meilleur, pour arriver à temps. C’est moi qui vous présentes mes excuses, Adélina. Ça ne se reproduira plus, je vous en fait solennellement le serment. »


Adélina put sentir sa respiration alors que son regard était fixé sur son mari, ignorant sa première réplique. Il était en colère, cela se voyait, mais la jeune femme eut du mal à dire si sa colère était dirigé contre elle, ou contre ses agresseurs. Elle ferma les yeux, tentant de contrôler sa respiration alors qu’elle devenait de plus en plus nerveuse. La jeune femme prit une profonde inspiration, avant de lui faire un léger sourire, tapotant le bord du grabat l’invitant silencieusement à venir la rejoindre. Théodoric s’executa, et la jeune femme entoura doucement ses joues de ses mains, plongeant son regard dans le sien avant de reprendre finalement la parole; « Cela ne fait aucun sens... »  Elle caressa doucement les joues de son mari, avant de reprendre la parole; «Il n’y a point de meilleur homme. » Comme pour sceller ses paroles, la nordienne embrassa passionnément son mari. Un baiser fougueux, avide. Un baisé qu’il hésita d’abord à rendre avant de s’abandonner complétement. D’une certaine façon , Adélina avait passé tellement proche de la mort, qu’elle ne voulait plus manquer une seule seconde loin de son mari, loin du seul homme qui la rendait heureuse.


Et lorsque finalement ils se séparèrent, la nordienne caressa de nouveau la joue de son époux avant de murmurer; « Restez avec moi. »  Elle avait l’air inquiète, sa réaction l’inquiétait. Il semblait si froid, si distant. Elle déposa son front contre le sien, fermant doucement les yeux avant de murmurer; « Ne m’abandonnez pas... »  


Il s’empara d’elle, ses bras l’entourèrent, la relevant un peu, qu’Arcam emporte le guérisseur et ses prescriptions, pour la serrer contre lui. Ses yeux se brouillèrent de larme et la seconde d’après des larmes roulèrent le long de ses joues.


« Je suis tellement désolé. » Murmura-t-il d’une voix tremblante. « Pardonnez moi. »


Ses épaules s’affaisèrent alors qu’elle sentait finalement les bras de son époux autour d’elle. Elle déposa doucement sa tête sur son épaule, plongeant son visage dans son cou, savourant son odeur, son étreinte. Adélina essuya doucement les larmes qui coulaient sur les joues de Théodoric. « Ce n’est pas de votre faute… Mais cela remet plusieurs choses en perspective.» La nordienne releva la tête, plongeant à nouveau son regard dans celui de son mari. « Je ne veux pas me cacher. Vous êtes mon mari, ma moitié. Celui que je dois garder de la tromperie et de la vilenie.» Autrement dit, elle ne voulait pas qu’il retourne près de sa sœur et de son père. Elle avait vu ce que Prudence pouvait faire, et jamais elle ne laisserait Théodoric sous le même toit qu’elle, surtout si elle n’était pas à ses côtés. Elle l’embrassa de nouveau, avant de poser doucement son front contre le sien; « Vos intérêts, mes intérêts. Deux souffles… Une vie. Jamais je ne reculerai pour vous, et je me battrai corps et Souffle pour votre réussite. » Elle eut un léger sourire avant d’expirer doucement, puis blottit à nouveau sa tête sur l’épaule de Théodoric, se sentant pleinement en sécurité dans ses bras.


« Shhhhh… il faut vous reposer. » Tentant de la faire bouger le moins possible, Théodoric se plaça derrière elle, la laissant s’allonger contre lui, l’enveloppant de ses bras, ses jambes de chaque côté d’elle.La jeune femme se laissa faire, déposant doucement sa têtre contre le torse de Théodoric, alors que ses bras enlaçait les siens. Un léger sourire vint orner ses lèvres, alors que son mari reprenait la parole;   « Est-ce que vous savez pourquoi est-ce que tant de de Langehack s’appellent Griffon ? Et pourquoi notre emblême est un dragon d’or? » Demanda-t-il dans un murmure en penchant la tête sur le côté pour lui susurrer à l’oreille.


« Non... Dites-moi...» murmura-t-elle, alors qu’elle ferma doucement les yeux, profitant de l’étreinte sécuritaire de son mari.


« Il était une fois vivait un grand chevalier, aussi beau que le soleil, aussi fort que les montagnes. Il avait des cheveux bruns comme l’écorce des arbres, des yeux verts comme l’émeraude et un visage aussi doux que l’Espoir. Tout Langehack l’aimait, lui comme son père, le duc, car ils avaient pacifiés la région : tous les bandits avaient été chassés et les monstres avec alors la terre se mit à fleurir, prospérer et tout le monde était heureux. » Il passa une main dans les cheveux de son épouse avant de recommencer. « Et puis les années passèrent et le chevalier devint duc à son tour alors, pour honorer son père et la Bienveillante il décida de construire un temple, le plus grand et le plus beau qu’il ait jamais vu et que quiconque n’ait jamais vu. Et il était vraiment magnifique, il brillait tellement en été que les navires qui remontaient l’Espoir s’en servait de phare. Mais avant qu’ils n’aient pu le terminer de vilains nuages noirs arrivèrent à l’horizon et la terre prit une couleur maladive et les récoltes mourraient dans les champs sans que les paysans ne puissent y faire quoi que ce soit. »


Il reprit son souffle et le souvenir de sa nourrice lui racontant l’histoire le fit sourire, il se souvenait lancer des coups d’yeux inquiets par la meurtrière de sa chambre et évidemment c’était quand un orage approchait qu’elle choisissait de lui raconter ce conte. Mais les années avaient passées et maintenant il savait que le mal ne prenait jamais la forme qu’on lui avait décrit quand il était enfant.


« Alors le duc courut voir les prêtres pour leur demander ce qu’il se passait et les prêtres ne purent lui répondre car ils ne savaient pas. Alors il alla chercher les marchands mais eux aussi ne savaient pas, les paysans non plus ne savaient pas. Ce fut un vieillard qui lui apporta la solution, un prêtre de Kyria qui vivait dans Bois-Clair, dans une petite maison délabrée. Il lui expliqua que son père et lui n’avaient pas complètement débarrassé le duché du mal car un monstre bien plus terrifiant s’était réveillé sous la montagne. Alors le duc prit son épée, son bouclier et son armure et s’en alla à la recherche de la créature. Mais il ne trouvait rien, il avait beau tourner et tourner autour de la montagne, il n’y avait aucune caverne, aucun interstice qui permettait de s’y faufiler. » Il continuait ses caresses en regardant tendrement Adélina en espérant que ça l’aiderait à s’endormir, à se reposer pour qu’elle puisse guérir. « Il s’était alors assit sur une souche et, impuissant, regardait le sommet de la montagne. Alors qu’il allait abandonner une ombre le recouvrit et un grand griffon se posa devant lui. Croyant que la source du mal était enfin venu l’affronter, le duc leva son épée mais le griffon l’arrêta en levant une patte et déclara : je ne suis pas votre ennemi, noble duc, nous devons nous entraider. Le monstre a volé mes œufs, si vous m’aidez a les récupérer je peux vous mener jusqu’à l’entrée de son antre. Alors le duc accepta et monta sur le dos du griffon qui s’envola pour aller au sommet de la montagne, sur un promontoire rocheux se trouvait le nid du grand animal. Il l’amena jusqu’à une fente dans la roche et lui dit : je ne peux pas m’y faufiler pour récupérer mes œufs mais vous, vous pouvez. »


Théodoric prit une grande inspiration, il aimerait être le héros d’une histoire héroïque comme on en racontait parfois autour des feux de camps ou bien comme les bardes et troubadours avaient tendance à chanter ; alors certes il avait bien une chanson qui parlait de lui mais ce n’était pas vraiment ce à quoi il pensait. Toutefois le monstre qu’il avait à affronter était bien plus pernicieux que celui de conte et il ne croyait pas que s’il arrivait à le vaincre on chanterait ses louanges. Il en retint un soupire en replaçant une mèche de cheveux de son épouse qui était tombé devant son visage.


« N’écoutant que son courage et son honneur, le duc s’engouffra dans les ténèbres mais le griffon le retint. Attendez ! Lui dit-il, lorsque vous verrez le monstre il ne doit pas savoir que c’est vous, sa magie peut tuer n’importe quel humain. Passez à l’action lorsqu’il sera endormis et ne faites pas un bruit. Le duc poursuivit son chemin et marcha doucement jusqu’à ce qu’il entende des ronflements assourdissants qui faisaient trembler la pierre. Lorsqu’il arriva au centre de la caverne il trouva le monstre. C’était un kerkand gigantesque, plus grands que trois hommes et plus larges que deux bœufs et il dormait devant les œufs du griffon. Toutefois sur les cinq seul un n’avait pas été mangé. Il s’approcha à pas de loups jusqu’à arriver devant la gueule de la bête mais au moment de délivrer le coup de grâce il hésita. Tout allait contre ce que lui dictait l’honneur alors il recula d’un pas et cria : debout monstre ! Alors le monstre se réveilla et eut un rire comme celui d’Arcam et demanda : et qui es-tu, toi qui oses me déranger durant ma sieste ? Alors qu’il se levait. Le duc ne se démonta pas devant la créature qui le dominait de toute sa taille et répondit en se souvenant de ce que lui avait dit son ami : je suis le griffon et je viens récupérer mes œufs ! »


Il se souvenait avoir demandé à sa nourrice ce qu’était un kerkand et cette dernière lui avait répondu que c’était un grand animal très méchant parce qu’il était aveugle et qu’il ne fallait pas aller voir parce qu’il était très dangereux. Depuis son enfance il avait pu en voir un ou deux, des kerkands, et si aucun de ceux-là n’étaient complétement aveugle aucun ne ressemblait à celui du conte, ce qui n’était pas plus mal, se disait-il.


« Ainsi la magie du kerkand ne marcha pas sur le duc car il croyait qu’il avait un griffon en face de lui mais ses coups restaient tout de même dangereux et il détruisit son bouclier d’un coup de patte rageur en hurlant : non, ils sont à moi et je vais manger le dernier ! Alors le duc se précipita pour récupérer l’œuf en voyant que le kerkand voulait s’en saisir. Avec l’œuf dans une main et son épée dans l’autre il combattit le monstre avec acharnement jusqu’à finalement triompher. Il prit alors les coquilles vides des autres œufs et remonta à la surface où le griffon mourut de chagrin en voyant ses quatre œufs détruits. Alors le duc redescendit à Langehack où il jura de s’occuper de l’œuf comme si c’était un de ses enfants. Lorsqu’il éclot, Néera intervint et au lieu de voir émerger le bec d’un griffon ce fut, en récompense des services du duc qui ramena la prospérité et la joie sur sa terre, un dragon d’or qui sortit de l’œuf le jour où ils terminèrent de construire le grand-temple. »


La jeune femme ne put s’empêcher de sourire alors que son mari lui racontait son histoire. C’était.. mignon, enchanteur. Elle ne l’interrompit pas une seule fois, les yeux fermés alors que ce dernier la serrait dans ses bras, prenant quelques pauses au travers de son récit pour replacer quelques-unes de ses longues mèches brunes. Elle ne put s’empêcher de penser qu’elle avait réellement de la chance. Malgré toutes les épreuves que le couple semblait traverser, il n’en sortait que plus fort, plus amoureux que jamais. Du bout des doigts elle caressa doucement la main de son mari qui la retenait contre lui; « Il faudra raconter cette histoire à notre propre petit Griffon alors.» murmura-t-elle avant d’attraper doucement la main de son mari et d’embrasser ses doigts.
« C’est prévu. » Répondit-il en riant doucement alors qu’il serrait la main d’Adélina dans la sienne. La seule idée de former une famille avec Théodoric la réconfortait, que cela soit à Langehack ou à Lodiaker, elle serait heureuse si elle pouvait passer le restant de ces jours avec lui. « Et qu’es qu’il est arrivé au dragon d’or? » demanda-t-elle, curieuse de connaître la suite.


« Erran est resté longtemps auprès de Griffon, comme on appelait alors le duc suite à son fait d’arme, grandissant avec lui jusqu’à ce que Tyra ne le rappelle auprès d’elle alors il s’en est allé et on ne l’a plus jamais revu. Pendant longtemps tout le monde croyait qu’il était parti à la recherche du royaume de Tyra pour rejoindre son camarade mais il semblerait qu’Erran en soit ressorti il y a quelques années. »


Sourire aux lèvres, la jeune femme fixa un point devant elle, semblant pensive pendant un moment. Toutes ses histoires de dragons, de créatures en tout genre lui semblaient si lointain. Il fallait dire qu’elle n’était guère sortie d’Alonna dans sa jeunesse.   «Cette histoire est charmante.  » commença-t-elle avant de tourner légèrement la tête pour rencontrer le regard du langecin.   « J’aimerais vous dire que nous avons une histoire semblable pour l’écarlate sur nos bannières, mais ce n’est pas le cas. Du moins pas un haut-fait d’arme. » Elle eut un sourire, fixant le mur devant elle, alors qu’elle se blottissait un peu plus dans les bras de son mari.  


« Moi et mon frère Bernier nous amusions souvent à monter la plus haute tour du château et nous tentons tant bien que mal d’en voir un. C’était impossible d’en voir un, mais cela ne nous empêchait guère de scruter les alentours, tentant tant bien que mal d’en voir un.» Elle eut un sourire triste alors qu’elle parlait de son frère aîné, se demandant soudainement ce que ce dernier serait aujourd’hui. Probablement un chevalier aussi honorable que Théodoric.   « Vous pouvez rester avec moi? » Adélina tourna la tête vers Théodoric, lui jetant un regard presque suppliant.   « Au moins pour cette nuit....»


« Je ne vais nul part. » Assura-t-il en déposant un baisé sur le front de la nordienne.



Quelques heures plus tôt….


Il sentit sa mâchoire se crisper alors qu’il entendit le témoignage de son neveu. Il déposa doucement la main de sa nièce sur le lit, replaçant délicatement le drap pour couvrir la jeune femme au teint si blafard. Charles se retourna finalement vers Aubry, le regard brûlant de colère alors qu’il reprit finalement la parole; « Ces fiançailles sont brisées. Jamais plus nous n’aurons de liens avec les Langehack! » Aubry sembla se raidir avant de faire un pas vers son oncle, un air déterminé.


« Vous ne pouvez faire cela! »
«Et qui m’arrêtera? Toi? »
« Vous ne pouvez détruire ce qui a été fait devant la Damedieu. »


Charles s’arrêta net, alors que la surprise vint envahir son visage. Il eut la soudaine impression qu’on venait de lui lancer un seau d’eau froide à la figure, que quelqu’un venait de lui donner un coup de poing en plein ventre. Avait-il réellement compris? Il ouvrit la bouche, mais rien ne put sortir, ce qui n’arrêta guère Aubry à reprendre la parole;


« Ils se sont mariés à Langehack. Théodoric est le mari de votre nièce et votre Seigneur… »


Le seigneur de Mesnu fit quelques pas à l’arrière, avant de se retourner, mettant sa main contre le mur, tentant de reprendre son souffle. Aubry laissa quelques secondes à son oncle pour encaisser le coup. Après tout, il n’osait même pas imaginer comment ce dernier se sentait. Lui qui l’avait pris, lui et sa cousine à la mort de ses parents. Il avait toujours fait figure paternel, avait pris soin de son neveu et de sa nièce comme s’ils étaient ses propres enfants.  « Mon oncle, si je peux me permettre… J’ai vu l’expression de Théodoric quand il a retrouvé Adélina. J’ai vu son désespoir sur son visage. Je ne crois pas qu’il est responsable ou lié de quelconque façon à cette attaque. Je crois… » Il s’arrêta un moment, tentant de déterminer ce qu’il pouvait bien dire, avant de reprendre finalement la parole;  « Je crois que Théodoric aime réellement Adélina… et le sentiment est partagé. » Charles referma le point tout en fermant les yeux. Il ne savait décrire comment il se sentait. Un étrange mélange entre la colère, la déception et de la joie. De la colère de ne pas avoir été averti, de la déception qu’Adélina ne lui confie pas ce secret, mais un étrange sentiment qui le réchauffait, celui d’avoir trouvé un bon parti pour sa nièce. Il se retourna vers Aubry, l’air beaucoup plus triste cette fois, avant de jeter un nouveau regard sur Adélina. Il l’observa sans rien dire, observa ses yeux cernés qui pétillaient normalement de joie, se teint blafard qui auparavant semblait rayonner.


« Elle n’a jamais mérité de subir autant d’épreuves… »


Aubry acquiesça, avant de retourner son regard vers sa cousine assoupie, laissant un silence inconfortable s’installer. Au bout de quelques minutes, Charles sembla finalement sortir de sa torpeur, se dirigeant vers l’épée que Théodoric avait laissée contre le mur. Il la prit, avant  de se retourner vers son neveu;


« Reste avec elle. »
«Où allez-vous? »
« Au palais… »


Aubry avala difficilement sa salive, sentant déjà que l’affaire risquait de prendre une toute autre tournure. Charles sortit rapidement de l’échoppe faisant signe à Norian qui s’approcha rapidement de ce dernier.  « Personne n’entre sans l’autorisation d’Aubry ou de Théodoric.  Vous! » Dit-il en pointant deux chevaliers qui se tenait derrière le géant;  « Venez avec moi. »


Les trois nordiens montèrent rapidement sur leurs montures, et se mirent rapidement en route vers le palais royal. Une fois arrivé là-bas, l’alonnais laissa rapidement sa monture à l’écurie, avant de demander rapidement à un serviteur de l’accompagner aux appartements du Marquis. Un suderon à l'accent prononcé, vint rapidement l’arrêter, lui demandant ce qu’il voulait à ce dernier. Charles, d’une humeur peu frivole, répondit d’un ton assuré; « Je suis Charles de Lourbier, Seigneur de Mesnu et oncle d’Adélina de Lourdier, Dame de Lodiaker. Dites à son excellence qu’un incident est arrivé à nos enfants, et je dois lui parler sur-le-champ. » Comme pour confirmer ses propos, il montra l’épée ornée d’un dragon d’or au serviteur qui s’excusa rapidement pour aller y informer le Marquis.


 Le marquis n’était pas seul dans ses appartements mais ils étaient plongés dans un silence complet. Il était dans un fauteuil, installé confortablement avec une coupe de vin sur la table à côté, juste à portée de main, lisant un des ouvrages de père Mathis. S’il n’avait rien d’un théologien, le langecin aimait tout de même lire des ouvrages sur le sujet, ça avait l’avantage de le calmer et de l’instruire en même temps et la Bienveillante savait qu’il avait besoin de se calmer ; pour ce qui était de l’instruction, on n’arrête jamais d’apprendre, comme disait souvent mère Ménia. Alors lorsqu’on frappa à sa porte il se leva en poussa un soupir de frustration, laissant le livre à côté de sa coupe. Il ne fut pas surpris de voir sir de Brillagne de l’autre côté toutefois il le fut en voyant son expression inquiète.


« Allons Thibault, parles. » Sa voix claqua, aussi sèche qu’un coup de fouet.
« C’est sir de Lourbier, il dit qu’il est arrivé quelque chose à votre fils. » Le chancelier parlait rapidement, si vite que son suzerain loupa presque un mot ou deux de ce qu’il déblatérait. « Il a l’épée de son excellence Théodoric. »


Les couleurs disparurent du visage du marquis qui s’engouffra dans le couloir, rapidement suivit par une poignée de chevaliers de l’ordre de l’Aigle de Sang et par le chancelier de Langehack.


« Que la DameDieu m’empêche de tuer un nordien avant la prochaine ennéade. » Grogna-t-il dans sa barbe rasée de frais alors qu’il venait de perdre le peu de patience qui lui restait encore. Les nordiens en question purent l’entendre approcher, lui et sa garde, avant même de le voir débouler d’un pas rapide au détour d’un couloir. Lorsqu’il arriva il se planta devant les allonais.

« Où est-il ? »


Charles l’entendait de pied ferme, le visage de marbre. Était-il en colère? Oh oui, définitivement.   « Dans une échoppe, non-loin de Sainte-Deina. Il va bien. Que quelques blessures superficielles, mais rien qui ne devrait l’arrêter. » Il haussa un sourcil, s’il n’en montra rien il se sentit soulagé en entendant la nouvelle et s’il savait qu’il aurait aussi dû s’inquiéter pour Adélina il n’arrivait pour le moment pas à le faire malgré l’importance que la jeune femme revêtait aux yeux de Théodoric. Il s’arrêta un moment, serrant les dents, se disant que mettre un pain au charmant Marquis n’aiderait définitivement pas la situation. « J’aimerais en dire autant pour ma nièce mais quand j’ai quitté son chevet il y a de cela une heure, elle n’était toujours pas consciente. » Les poings du Nordien se serrent avant qu’il ne se mettent sur le côté, laissant le Marquis le soin de se diriger vers l’écurie. « Je vous y conduis de ce pas. »


Thibault de Brillagne resta au palais tandis que son seigneur et son escorte suivaient le nordien à travers les rues de la capitale en direction de l’échoppe du vieil Eugène. La cavalcade avait de quoi faire se poser des questions aux passants même si ces derniers ne se doutaient pas forcément de l’importance réelles de ceux qui chevauchaient au galop à cette heure-ci. En réalité avec la vitesse à laquelle ils allaient ce fut sans doute une intervention divine qui empêcha un passant de percuter un cheval au galop, ça ou la prudence de ceux qui avaient peut-être plus l’habitude de ce genre de scène qu’on pouvait d’abord le supposer. Arrivant sur place, Griffon descendit de cheval et en voyant le nombre de gens d’armes nordiens les chevaliers des Aigles de Sang lui conseillèrent d’attendre dehors l’arrivée de son fils, n’étant pas capable d’assurer sa sécurité une fois à l’intérieur. Toutefois il les ignora superbement et entra à la recherche de Théodoric, suivit tout de même par la poignée de ses hommes en armure dorée.


Le jeune homme n’avait toujours pas bougé, assis contre le mur, tenant Adélina, endormie, dans ses bras, la tête penchée sur le côté il dormait. Son père poussa un long soupir de soulagement en voyant qu’en effet Charles ne lui avait pas mentis et que les blessures étaient légères, minimes, que ses jours n’étaient pas en danger. Dans une ennéade il n’en resterait plus rien, jugea-t-il après un coup d’œil.


« Que s’est-il passé ? » Demanda-t-il au premier nordien qu’il trouva.

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MessageSujet: Re: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeLun 6 Sep 2021 - 11:24

Aubry, l’air méfiant, se tint légèrement en retrait du Marquis alors que ce dernier entrait dans la même pièce où se trouvaient ses cousins. En fait, on pouvait dire ce que l’on voulait, tous les nordiens semblaient se tendre à l’arrivée des langecins, prêts à défendre leurs Seigneurs si nécessaire.
«Sa seigneurie m'a demandé de les accompagner à Sainte-Deina pour prier. Au bout d’une heure j’ai commencé à m’inquiéter de ne pas les voir sortir et après avoir parlé à un prêtre, j’ai découvert qu’ils étaient partis pendant un moment déjà. J’ai interrogé quelques passants qui m’ont guidé dans une ruelle. Là où j’ai trouvé ma cousine, avec un homme qui m’est inconnu et votre fille.» Il prit un moment, se disant que ce n’était pas le moment de pousser un juron et continua; « J’ignore la teneur de la conversation, mais votre fille semblait clairement ennuyée. Elle s’est retournée et son acolyte lui a enfoncé son épée dans le ventre avant de tirer son arbalète dans ma direction. Lui et votre fille se sont enfuis alors qu’Adélina s'effondrait sur le sol. Avant de perdre connaissance, elle m’a guidé à Théodoric qui sortait d’une taverne, blessé, comme s' il avait participé à une bagarre. Nous l’avons amené ici et le mage l'a sauvée.» Charles entra finalement dans la pièce, joignant le trio avant de s’arrêter au côté du Marquis alors que son neveu finissait de raconter son récit. Il bouillonnait de rage, c’était visible. Lui qui avait toujours semblé calme et patient devant Griffon malgré l’attitude odieuse à laquelle il avait traité Adélina. Mais cette fois-ci l’alonnais n’attendait pas à rire, et il demandait clairement réparation.

« Est-ce que vous avez des preuves de ce que vous avancez ? » Demanda-t-il après avoir écouté en silence, ayant haussé un sourcil lorsqu’il fut question de sa fille.
Aubry haussa un sourcil, l’air étonné, avant que son expression ne se referme rapidement, comme si on l’avait directement insulté. « Je viens de voir ma cousine se faire poignarder par votre fille. Croyez-vous réellement que je mentirais sur un tel sujet? » Il s’arrêta un moment, dévisageant le Marquis avant de continuer; « Selon les dires d’Adélina, votre dynamique familiale était bien différente de la notre… Pourquoi accuserait-je un membre de notre famille étendue sans raison? Quel serait mon avantage? Vous rendez-vous simplement compte de la gravité de ses accusations? » Les bras croisés, le marquis tentait tant bien que mal de garder son calme devant le nordien qui montait sur ses grands chevaux. Il se racla alors la gorge et sa voix devint un exemple de neutralité contrôlée. Charles s'éclaircissant la gorge, attira l’attention de son neveu. « Aubry, pars avec Norian, tente de retrouver ceux qui ont attaqué Théodoric et ramène le au manoir. » L’alonnais hocha la tête, mais avant que ce dernier ne puisse sortir de la pièce, Griffon jeta un coup d’œil à Charles avant d’arrêter Aubry d’un geste de la main.

« Attendez, je ne crois pas avoir dit quoi que ce soit concernant votre honnêteté, jeune homme, mais que vous soyez autant sur la défensive pourrait être vu comme suspect ; si vous avez pleinement conscience de ces accusations vous devez savoir qu’on ne peut pas les faire sans preuves à l’appui. Je vais vous reposer une dernière fois la question : est-ce que vous avez des preuves de ce que vous avancez ? »
« Sur la défensive?» Aubry secoua la tête, avant de reprendre la parole; « Et comment voulez-vous que j’agisse différemment alors que ma suzeraine, que dis-je! Ma cousine se fasse poignarder par la fille de l’homme qui doit rendre justice. Dites-le moi Votre Excellence! Je suis un témoin des événements, j’ai vu la lame s’enfoncer...» Il ne put terminer sa phrase, sa voix sembla trembler pendant un moment, avant que ce dernier ne prenne une seconde pour retrouver le contrôle de ses émotions. « Ajouter le fait que j’ai vu votre fils, celui que je considère comme un membre à part entière de ma famille souffrir par les actes d’une seule personne. Mais si vous voulez des preuves autres que notre parole, soit.»

« Je comprends mais pour le moment c’est votre parole contre celle de Prudence, sir, vous comprendrez alors que je peux difficilement faire quoi que ce soit. »
Charles, voyant son neveu qui devenait de plus en plus énervé, reprit finalement la parole; « Aubry, tu sais ce que tu as à faire. » Le chevalier mit sa main sur son coeur avant de saluer son oncle d’un signe de tête. Mais avant même que ce dernier ne puisse sortir, Charles l’interrompit. « Puisque son excellence doit être le plus neutre possible, peut-être devrait-elle demander à un de ses hommes de nous accompagner. Comme cela vous aurez la certitude que l’on ne vous ment pas. Nous pourrons ensuite aussi recueillir le témoignage d’Adélina et Théodoric. Je suis certain que nous apprendrons beaucoup sur cette attaque.»
Griffon hocha la tête et Aubry sortit finalement de la pièce, suivit par un des hommes du Marquis afin de commencer son enquête.
Charles posa à nouveau son regard sur le couple profondément endormi, laissant volontairement un silence s’imposer. En réalité, ce dernier cherchait simplement à se calmer, sans réellement y parvenir. « Je suis conscient que la situation est particulièrement difficile pour vous. Mais sachez qu’elle l’est tout autant de notre côté. » Il tourna finalement son regard vers le Marquis, un air sombre au visage; « Soyons clair, les prétentions de vos enfants ne nous importent peu. Je connais assez ma nièce et mon neveu pour savoir exactement ce qu’ils pensent. Et je peux vous assurer que mon neveu ne ment pas comme j’ai la certitude qu’Adélina n’a jamais voulu Langehack. La seule raison pour laquelle elle s’est mêlée à l’affaire est pour supporter votre fils. Vous avez une décision à prendre, et à imposer. VOUS êtes le père et je refuse que ma nièce paie le prix de la guerre que se livre vos enfants due à votre incapacité à les contrôler ou du moins, à en contrôler une. »

De l’autre côté de la pièce, appuyé contre le mur, les bras croisés, les yeux fermés, Griffon regardait le plafond en réfrénant l’envie de se masser les tempes.

« Dans ce cas je vous conseille de rompre les fiançailles, il y a peu de chance que je vive encore longtemps et si vous pensez que Prudence est incontrôlable maintenant, attendez de voir lorsque je ne serais plus là. » Il poussa alors un soupir avant de reprendre. « En attendant il va me falloir des preuves pour que je fasse quoi que ce soit sans risquer trop de violence. » Charles soupira, avant de se croiser les bras à son tour. L’alonnais eut un air agacé, avant de reprendre la discussion;« En effet, si les Nordiens apprennent la nouvelle, cela ne me surprendrait point qu’ils prennent cela comme un nouveau casus belli. En espérant que cela ne soit pas la goutte qui fait déborder le vase, qui semblait déjà plein d’après ce que nous avons entendu. Mais pour le moment, par respect pour votre fils et vous, nous n’avons encore rien dit à nos voisins et alliés. » Charles se demanda alors si un jour le Marquis lui ferait confiance ou même, qu’il les verrait comme un potentiel allié. Il avait la vague impression que ce dernier les détestaient pour le simple et unique fait qu’il était alonnais. Mais, il y avait des affaires plus urgentes;
« Et vous avez bien fait, je n’aurais eu d’autres choix de me ranger du côté de ma fille en cas de guerre, pour conserver l’unité langecine, et faire justice ensuite aurait été… délicat. C’est même probablement ce qu’elle aurait voulu. » A condition qu’elle soit bel et bien coupable, pensa-t-il, ce qu’il n’avait pas trop de mal à imaginer mais il ne pouvait écarter la possibilité que ce ne soit pas le cas. Charles haussa un sourcil, n’osant même pas questionner ce que serait l’unité langecine lorsque Théodoric dirait que sa femme aient été agressé par sa soeur… Une unité bien spéciale cela dit...
« Quant aux fiançailles, croyez-moi, j'y ai déjà songé. Mais je ne peux détruire ce qui a été déjà célébré devant la Damedieu.» Il fixa le Marquis, l’air encore plus énervé, se demandant si ce dernier était au courant. « Il semblerait qu’ils soient déjà mariés...»

Ce fut alors heureux que le vieil Eugène n’eut pas proposé une boisson à ses invités car si le marquis avait bu à ce moment-là il se serait étouffé.

« Pardon? » La question devint rapidement rhétorique alors qu’une floppée d’autres lui venaient en tête. « Quand? Comment? »

Les yeux désormais ouverts, il regardait Théodoric avec une colère montante bien qu’elle n’était pas complètement dirigée contre lui. Griffon savait très bien de qui il avait pu tenir l’idée et qui avait pu l’aider dans cette entreprise malheureuse.
Voyant la réaction du Marquis, Charles fut légèrement rassuré. Au moins, il n’était pas le seul à être hors du secret. Ce dernier haussa les épaules avant de répondre; « J’aimerais vous en dire plus, mais je ne l’ai appris qu'il y a quelques heures de la bouche de mon neveu, Aubry...» Ce fût à ce moment qu’Adélina ouvrit doucement les yeux, réveillée par les deux hommes qui ne parlaient guère à voix basse. Le teint blafard, les yeux cernés, on pouvait aisément voir que la nordienne n’avait pas passé la meilleure journée. Son estomac se serra alors qu’elle croisa le regard du Marquis et tapota doucement la main de Théodoric pour tenter de le réveiller. Effrayé? Oui définitivement. Que devrait-elle lui dire? Que sa fille avait tenté de la tuer? Comment devrait-elle expliquer cette situation? Et quelles étaient les chances que ce dernier ne la croient? Ou pire, quel était la possibilité que le Marquis soit de mèche avec sa fille? Adélina balaya doucement la pièce du regard, alors que Charles vint finalement de remarquer le manège de sa nièce. Sans attendre quoi que ce soit, il se dirigea vers cette dernière, s’accroupissant avant de prendre sa main. « Comment vas-tu? » Adélina fixa son oncle avec un air légèrement abattu. « Difficile à dire...» Sans s’en rendre compte, elle se blottit un peu plus contre Théodoric, cherchant de nouveau son étreinte protectrice. À voir l’air du Marquis la conversation ne serait pas nécessairement agréable...

Théodoric ouvrit mollement les yeux, luttant contre l’envie de les refermer. Il ne vit d’abord pas son père, seulement son épouse et Charles et son cœur rata un battement en voyant le nordien. Ce qui eu au moins l’effet de le réveiller complétement. Et vu qu’il n’avait pas l’air de vouloir lui parler, le chevalier ne comptait pas engager la conversation vu la position dans laquelle il se trouvait. Quant à Griffon, il restait silencieux, observant depuis l’autre pièce.

« Théodoric Clément Alesso de Langehack. » L’intéressé sursauta et tourna la tête vers son père et le regard qu’il lui lançait n’avait rien d’engageant. « Viens-là. »

Il se dégagea lentement pour se lever et une fois devant Griffon et le reste de sa garde, Patrice et Laurent rappliquèrent pour encadrer leur seigneur mais le marquis les congédia.

« Ta sœur et toi allez arrêter vos querelles. »
« Mais ce n’est pas moi qui... » il fut coupé en plein milieu de sa phrase.
« Je me fiches de savoir qui a commencé Théo. Mais ne t’inquiète pas, elle aura droit à la même leçon. Enfin presque car il me semble qu’elle ne s’est pas mariée sans mon autorisation. »
« Mais elle a fait pire. »
« Ce n’est pas un concours et vu que je ne peux pas te faire confiance, profites bien de cette journée avec Adélina car la prochaine fois que tu la verras ça sera le jour de votre mariage. Du vrai cette fois. »
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MessageSujet: Re: Sous le regard de la Bienveillante [Griff']   Sous le regard de la Bienveillante [Griff'] I_icon_minitimeLun 6 Sep 2021 - 13:57


« Non…» Adélina se redressa soudainement, non sans faire une grimace, tendant la main à son oncle pour que ce dernier ne l’aide à se relever. Charles hésita un moment et voyant que cette dernière se relèverait sans son aide, il l'agrippa par le bras, la soutenant alors qu’elle se levait du grabat. Son regard fatigué croisa celui de Griffon, semblant soudainement plus déterminé. « Il est hors de question que le Seigneur de Lodiaker retourne au palais, près de celle qui nous a attaqué sans que justice soit rendue. » La jeune femme soutint le regard du Marquis, déterminée, et reprit finalement la parole; « Que vous dites que votre fille ne reçoive qu’une leçon est la pire insulte que vous pourriez nous dire et viens nous prouver que vous n’avez aucun respect, ni pour moi, ni pour votre fils.» dit-elle en enlevant la main de son ventre, dévoilant un trou béant dans sa robe et le satin taché de son propre sang. Sa respiration devint de plus en plus profonde alors que son regard était fixé sur le Marquis. Elle n’en n’avait rien à faire de ce que ce dernier pouvait penser. Il pouvait tenter de l’arrêter comme il voulait, la nordienne ne laisserait pas son mari retourner dans les griffes de sa soeur. « C’est son oeuvre...» dit-elle avant de replacer sa main sur son ventre plat, tentant tant bien que mal de cacher la tâche rougeâtre qui ornait le satin.


Les deux émeraudes qui servaient d’yeux à Griffon passèrent de celles de Théodoric à par-dessus son épaule pour suivre la nordienne du regard et son fils se tourna bien vite avant d’aller aux côtés de son épouse pour l’aider à tenir debout. Elle n’en avait peut-être pas besoin mais savait-on jamais, se disait-il, ayant oublié la remontrance de son père qui venait de croiser les bras sur son torse. Voyant que Théodoric, soutenait la jeune femme, Charles lâcha doucement sa nièce, avant de faire quelques pas à l’arrière. Observant la scène, prêt à intervenir si le besoin était nécessaire.


« Tu ne devrais pas te lever, Eugène a dit que tu devais te reposer. » Souffla le jeune homme. Adélina ne répliqua pas à la réplique de son mari, fixant toujours le père de ce dernier alors qu’il reprenait finalement la parole.


« Je suis désolé de ce que vous est arrivé, dame Adélina, mais en attendant que la lumière soit faite sur les évènements de cet après-midi Théo rentrera avec moi au palais, que sa sœur y réside ou non ; je ne peux pas le laisser ici. Vous m’avez déjà volé une lettre, vous ne me volerez pas mon fils. »


La jeune femme souffla du nez en secouant la tête, l’air clairement découragé. « Voler une lettre? Puis-je vous rappeler que vous étiez d’accord avec ce plan. Plan qui, nous avantageait tous les deux. Me sortir cette réplique est hypocrite et n’a aucun fondement. Quant à Théodoric, je ne l’ai jamais volé. Je n’ai jamais eu l’intention de le prendre, jamais utiliser quelconques stratagèmes pour le corrompre, n’ai jamais rêvé d’être Marquise. L’intention de vous l’enlevez ne m’as jamais traversé l’esprit. Il est votre fils, et le restera. Mais que vous le vouliez ou non, je suis maintenant sa femme et même si vous avez une si pauvre image de ma personne, vous allez devoir quand même me supporter.» Elle voulut prendre une profonde respiration, mais cette dernière fut beaucoup plus saccadée qu’elle l’aurait voulu,


« J’étais d’accord? » Demanda-t-il en haussant un sourcil avec une surprise sincère dans la voix. «  Alors pourquoi l’ai-je appris de quelqu’un d’autre ? J’étais d’accord pour vous aider à trouver des rumeurs sur Alanya et de quoi montrer qu’il s’agissait plus que de rumeurs mais je m’attendais à ce que vous m’en parliez. Tous les deux. »


Il reporta son regard sur Théodoric un instant avant qu’ils ne se reportent sur la nordienne. Adélina haussa un sourcil, l’air surprise, avant de tourner son regard vers Théodoric, elle devait avouer qu’elle avait cru que ce dernier l’aurait dit à son père, mais bon, qu’il ait oublié ou non, n’avait plus réellement d’importance. La jeune femme soupira, avant de se retourner à nouveau vers le marquis.
«  Légèrement difficile de vous dire quoique se soit lorsque je ne peux pas demander audience sans attirer l’attention. Néanmoins, je le reconnais, ceci est une erreur de notre part et je vous offre nos excuses. »


« Ça fait la deuxième fois que vous faites quelque chose dans mon dos alors non, mon fils ne restera pas là ce soir. »


Relevant la tête, la jeune femme soutint de nouveau le regard du Marquis, avant de reprendre la parole; « Et je vous ai dit non. » Si sa voix était confiante et forte, Adélina ne pouvait dire la même chose de son coeur qui battait la chamade. Théodoric devait forcément ressentir la nervosité de la jeune femme, alors que cette dernière reprenait finalement la parole; «   Alors maintenant  que ceci est clair, et que vous avez compris notre point, si vous tenez absolument à refaire un mariage en due forme, allons cherchez un couple de prêtre et faisons la cérémonie ici et maintenant. Mais je vous le redis. Je ne laisserai pas mon mari retourner aux côtés de Prudence. Que vous bougez terre et mer m’importe peu, cela n’arrivera pas.  » Charles ne put s’empêcher d’hausser un sourcil alors qu’il écoutait sa nièce, certes il avait l’habitude de la voir aussi direct, après tout, cela faisait déjà plusieurs mois qu’elle était à la tête de Lodiaker, mais il devait avouer que la voir aussi défensive pour le langecin était des plus surprenants…


La jeune femme expira de nouveau, tentant de ne pas serrer trop fort le bras de Théodoric, avant de retourner son regard vers ce dernier, elle l’observa pendant une courte seconde, cherchant son approbation avant de finalement retourner son attention vers son beau-père. Si Théodoric avait oublié si rapidement les remontrances de son père, c’était parce qu’il voulait être avec elle. «   Le seul vol que vous pouvez me reprocher est d’avoir pris son coeur comme il a pris le mien. Je ne crois guère que cela soit un vol, mais plutôt un échange qui nous rend, l’un contre l’autre heureux. Et si je peux me permettre, cher père, je suis certaine que vous ne voudriez pas quitter la femme que vous aimez si les rôles étaient inversé. » Peut-être était-elle allée trop loin, mais Adélina avait la vague impression que son beau-père connaissait que trop bien ce qu’il vivait. Après tout, quelqu’un qui ne croyait pas à l’amour n’aurait jamais accepté leur fiançaille.


Il voulait répondre, dire quelque chose à propos d’à quelle point Adélina était obstinée et qu’il voulait une réponse de Théodoric, certain qu’il allait se ranger à ses côtés mais la nordienne avait enchaîné avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, sur un sujet sensible. Il serra les poings, la colère qu’avait auparavant suscité le couple et leur mariage gonfla, fut amplifiée, et surtout fut complétement redirigée sur l’alonnaise.


« Quel âge tu as, vingt, vingt-cinq ans ? Tu ne connais rien de l’amour Adélina alors ne me fais pas de leçon à ce sujet ! » Il avait progressivement monté le ton et on pouvait facilement l’entendre depuis la rue. « Oh oui je ne doutes pas que ce que vous ressentez est fort, très fort même, mais vous êtes jeunes et qui sait, dans un an ou deux ça se sera peut-être évaporé ; je l’ai vécu, ton oncle l’a vécu aussi. Tu n’es pas la première à vivre une amourette que tu confonds avec l’amour véritable et tu ne seras pas la dernière et aucun de vous ne va mourir d’être séparés l’un de l’autre. Maintenant Théo vient là, on rentre. »


La nordienne ne répondit rien, et ne broncha pas devant la colère de Griffon. Il pouvait tenter de mettre son oncle dans le même panier, mais elle connaissait trop bien l’histoire de ce dernier pour y voir une quelconque excuse. Stoique, la jeune femme encaissa son monologue, ne baissant pas le regard une seule fois alors que le ton de son interlocuteur montait. Le jeune homme, lui, lâcha le bras de son épouse qu’il tenait pour la soutenir afin de s’assurer qu’elle ne tomberait pas et fit un pas devant elle, la couvrant à moitié du regard de son père.


« Non. » Il aurait aimé mettre plus d’assurance dans sa voix mais il en était incapable. « Non. » Répéta-t-il, cette fois un peu plus sûr de lui devant son père qui n’y croyait pas. « Je vais rester là cette nuit, je ne peux pas la laisser seul ; je ne suis pas comme toi, je n’abandonnerais pas celle que j’aime quand elle en a le plus besoin parce qu’on me l’ordonne ! »


Adélina ne put s’empêcher de regarder son mari d’un air surpris. Disons qu’elle ne s’attendait nullement à un tel revirement de la situation. Elle fit un pas vers ce dernier, se mettant à ses côtés pour prendre sa main, se disant qu’un support silencieux pourrait l’aider devant la conversation qu’il l’attendait. L’alonnaise avait la vague impression que Théodoric, venait sans le vouloir d’ouvrir une blessure douloureuse et d’aller très loin. Soudainement très inconfortable, elle expira doucement, prête à affronter la tempête qui s’annonçait.


Griffon baissa les yeux, visiblement blessé, avant de les relever pour lancer un dernier regard à son fils. Ses poings ses desserrèrent lentement. Il ne savait pas quoi penser, il ne savait pas quoi dire et pendant plusieurs secondes il resta muet. Des secondes qui s’étirèrent en une minute interminable avant qu’il ne déglutisse finalement.


« Tu assisteras à la cérémonie de la haute-prêtresse demain avec ta sœur et moi. Après ça, je ne veux plus te voir, que ce soit à Diantra où à Langehack, profites bien du nord. »


Et puis, mécaniquement, il fit un quart de tour avant de se diriger vers la sortie de la boutique sans rien ajouter, suivit par les chevaliers langecins en armure dorées au plastron frappé d’un aigle rouge dont le contour était dessiné par des rubis. Toutefois parmi ces hommes l’un d’eux ne portait pas d’armure et au lieu d’emboîter le pas à son seigneur il s’approcha du jeune époux.


 «   Non… » murmura la nordienne alors qu’elle s’apprêtait à suivre le Marquis, mais avant même qu’elle ne puisse faire un pas, Charles mit sa main sur son épaule et la dépassa, allant rapidement rejoindre le marquis à l’extérieur.


L’homme lui mit une main sur l’épaule avant d’accélérer le pas alors que le marquis montait déjà sur le dos de sa monture.


« Griffon. » Ayant capté l’attention du Marquis, l’alonnais s’arrêta près de ce dernier avant de reprendre la parole;   « De père en père, ne fermez pas la porte à votre fils. Croyez-moi, j’ai perdu les miens et vous ne pouvez imaginer les regrets qui vous frapperont. Prenez le temps qu’il vous faudra, mais n’abandonnez pas Théodoric. » L’alonnais supporta sans mal le regard du langecin, lui qui, avait perdu l’entièreté de sa famille pendant l’épidémie de peste, il n’y avait pas une journée où les regrets ne l’accablait pas. Il fit un nouveau pas vers le Marquis avant de reprendre; « Nous avons un manoir dans le quartier des Milles-Soleils. Venez lorsque vous serez prêt. » dit-il, laissant volontairement sous-entendre que ce dernier veillerait à ce que le jeune couple ne commette une autre incartade. Il fit un signe de tête, s’apprêtant à retourner voir le couple avant de s’arrêter net; « Vous aurez besoin de tous les supports possibles dans les prochaines ennéades, n’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de quoique se soit ou à contacter celle qui vous apaisera . » Il n’avait aucune idée de l’histoire entre le Marquis et la femme dont avait parlé Théodoric, et franchement il n’en n’avait absolument rien à faire. Mais un homme ne peut se battre constamment seul devant l’inconnu, parfois la moindre aide est appréciée.
Le nordien fit rapidement un signe de tête avant de tourner les talons pour retourner dans l’échoppe. Le marquis fit claquer les rennes de sa monture d’un coup rageur de poignet qui la fit partir au galop dans les rues, suivit par son escorte mais Gabriel ne suivit pas tout de suite son seigneur, il amena son cheval à côté de l’alonnais.


« Il va lui falloir un peu de temps mais il s’en remettra. En attendant je comptes sur vous pour prendre soin de mon neveu ; il parle trop sans réfléchir, tel père tel fils, mais c’est un bon gamin. »


Le seigneur de Mesnu acquiesça avant de répondre; « Je l’espère. Mais ne vous inquiétez point. J’y veillerai. »


Le seigneur de Bone fit ensuite faire demi-tour à l’animal et partit en direction du palais royal sans trop se presser, son suzerain allait arriver avant lui qu’il se presse ou pas, alors autant profiter des rues de la capitale pendant qu’il le pouvait. L’occasion risquait de ne pas se présenter de sitôt. Pendant ce temps, la nordienne, affolée, encadra doucement le visage se Théodoric de ses mains, observant sa réaction. Si elle se sentait choyée que ce dernier l’ait choisi, elle. Les mots qui avaient traversé la bouche de son mari avait eu l’effet d’une lame sur son père. « Vous allez bien? » demanda-t-elle malgré le fait qu’elle était bien au courant que ce n’était pas le cas.


« Je… je ne sais pas. Non ? » Il voulu serrer Adélina dans ses bras mais il se rappela sa blessure et préféra éviter de lui faire mal. Adélina, elle ne perdit pas de temps, et enroula doucement ses bras autour de son torse, tentant, tant bien que mal de rassurer son époux qui semblait en état de choc.


« Je crois qu’il est temps d’aller boire un coup. » Laurent était adossé au mur à côté de Patrice et ce dernier hocha la tête pour approuver. Théodoric se retourna et sembla surpris que les deux soient encore là.


« Vous n’êtes pas partis avec mon père? » Patrice leva les yeux au ciel, ou du moins au plafond.


« Allez viens là on a des tavernes à visiter. » Renchérit Laurent en se décollant du mur pour entraîner le jeune homme en l’attrapant par l’épaule. « Vous êtes tous les bienvenus pour vous joindre à nous. » Il lança un coup d’œil à l’épouse de son seigneur avec un sourire canaille. « Vous aussi, madame. »


La jeune femme laissa finalement son mari, portant son regard vers les deux langecins qui entraînait son mari par la porte, un léger sourire gêné aux lèvres, elle ne put s’empêcher de rougir avant de reprendre la parole; « Je ne crois pas que cela soit une bonne idée, mais je vous remercie de l’invitation. » Après tout, la jeune femme était clairement épuisé, sa robe portait toujours les traces de l’altércation. C’est à ce moment que le Seigneur de Mesnu arriva derrière eux, observant le duo en plissant les yeux; « En effet. Adélina, je vais demander à Eugène si nous pouvons te ramener au manoir, s’il nous donne notre autorisation nous partirons sur le champs. » Une fois que la Dame eut hoché la tête, donnant son approbation à son oncle,  ce dernier porta finalement son regard vers Théodoric et ses deux acolytes. « Messieurs, si je peux me permettre, ce n’est pas le meilleur moment pour une tournée des tavernes. D’ailleurs Théodoric, peut-être devriez-vous passer un peu de temps avec Eugène pour vous remettre sur pied. »


« Au contraire messire! » S’exclama Laurent alors que Patrice approuvait d’un hochement de tête. « Il me semble qu’il ne peut y avoir de meilleur moment. Quant aux blessures de notre héros… » Le langecin donna une tape dans l’épaule de Théodoric qu’il tenait et ce dernier grimaça suite au coup mais ne répondit rien. Laurent eut alors un grand sourire satisfait. « Il est déjà sur pied et prêt à repartir pour de nouvelles aventures !  Je n’en ai peut-être pas l’air mais je suis également un guérisseur, Eugène et moi n’avons pas le même champ d’expertise, voilà tout. »


« Je ne comptes pas sortir longtemps, je serais vite de retour. »
Cachant sa déception, la jeune femme acquiesçât avant de faire signe à son oncle d’aller parler au guérisseur. Elle pouvait comprendre que son mari avait besoin de décompresser, mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une légère jalousie à la pensée qu’elle ne l’aurait pas que pour elle, surtout après l’expérience peu attrayante qu’elle venait de traverser. « Je vous attendrai. » termina-t-elle, tentant tant bien que mal de sourire. Ses mains se rassemblèrent sur son bas ventre avant qu’elle ne tourne le dos au trio pour aller s’asseoir, attendant le retour d’Eugène.


Fidèle à sa parole, le trio de langecin revint une demi-heure plus tard avec un Laurent qui se plaignait de ne pas avoir pu finir sa chope, répétant une fois de plus qu’Adélina allait bien et que ça ne servait à rien de retourner si tôt. Mais Théodoric ne l’écoutait plus depuis qu’ils avaient fait plus de cent mètres hors de la taverne qu’ils avaient quittée. C’était celle dans laquelle il s’était battu et lorsqu’il avait mis le pied dedans ça avait jeté un froid mais le silence n’avait pas duré bien longtemps, une fois qu’ils s’étaient assis les conversation avaient reprises. Malheureusement pour le jeune homme, il ne trouva personne qu’il avait déjà vu dans l’établissement plus tôt dans la journée. S’il soupçonnait sa sœur d’avoir couvert ses arrières, il n’avait pas pu résister à la tentation d’aller vérifier, juste pour être certain. Alors il était retourné à l’échoppe du vieil Eugène. Il en avait profité pour boire un coup, pour se changer un peu les idées, du moins en partie, pas complétement, il y avait des choses qu’il ne pouvait oublier, même pour un moment et avec l’aide d’alcool, au plus grand dam de son camarade.


***


« Néanmoins, ma Dame, votre blessure est bien guérie. Je vous recommande du repos pour les prochains jours. Évitez de sortir trop longtemps et attendez au moins un ennéade pour reprendre l route vers Alonna.»


La jeune femme eut un léger sourire, alors qu’elle recouvrait sa robe d’une capeline. « Je vous remercie, Eugène. Si je peux faire quoi que se soit pour vous, n’hésitez pas.»
Le guérisseur fit une révérence digne des plus grands acteurs, ce qui fit rire la nordienne avant de reprendre la parole; « Tout le plaisir était pour moi, noble dame. Je viendrais vous visiter bientôt pour tout vérifier. »


Le regard de la nordienne s’arrêta soudainement sur son mari qui venait à peine d’arriver. Surprise, la nordienne haussa un sourcil, se disant que ce dernier était revenu plutôt rapidement. Charles donna une bourse au guérisseur avant de faire signe aux chevaliers de sortir. Eugène fit un baise-main maldroit à la jeune femme avant que cette dernière ne rejoigne finalement son mari et ses acolytes. « Je croyais que vous seriez sorti plus longtemps. Eugène nous a donné l’autorisation de rentrer. » Elle eut un regard inquiet vers Théodoric, baissant son regard vers sa jambe avant de ce dernier; «Vous êtes certain de ne pas vouloir vous faire soigner? »
« Je croyais aussi. » Rouspéta Laurent.
« Arrêts de râler, t’en feras d’autres des parties de carte. » Il se retourna alors vers son épouse. « Je vous avais bien dit que je ne serais pas long. »
« J’aurais pas une main comme ça avant un moment. » Bougonna le camarade de Théodoric en faisant la moue.
« Ce ne sont que des égratignures, rien de grave, dans quelques jours il n’y aura plus rien. Ne vous inquiétez pas pour moi, ce n’est pas moi que Tyra a frôlé. Préparez-vous pour le voyage, chevaucher avec une blessure au ventre n’a rien d’amusant. »
Adélina ne put s’empêcher de rire à voir l’expression du comparse de son mari. «  Je ne crois pas que nous avons été présentés, je suis Adélina. » dit-elle tout simplement à l’attention des deux hommes.


« Il est vrai que nous n’avons pas eu cette chance. » Laurent fit une révérence qui laissait un peu à désirer. « Mais Théo nous a tellement parlé de vous que j’ai déjà l’impression de vous connaître. »
« Tu parles trop. » Soupira l’époux.
« Je m’appelle Laurent de Mazet, à votre service, madame. » Il se retourna ensuite vers le troisième qui attendait patiemment qu’il ait terminé. « Et bien vas-y présentes-toi, on ne fait pas attendre une dame voyons. »
« Tu n’as pas fini avec cette blague ? »
« Jamais. » Répondit l’intéressé avec un sourire amusé.
« Et voici sir Patrice de Bourbeau. » Ce dernier fit à son tour une révérence mais elle pouvait laisser penser qu’il avait passé sa vie à la cour langecine tant elle fut faite avec grâce et contrôle. « Patrice a fait vœux de silence pour se rapprocher de la Déesse Mère. »
« Ça ne l’empêche pas d’être mauvaise langue. » Ajouta Laurent en ricanant.
« Nous devrions y aller avant qu’il ne m’achève de honte avec ses blagues à deux écus. »
« Je sais que tu ne le penses pas. »


La jeune femme ne put s’empêcher de rire devant le spectacle que lui offrait le trio de langecin et Théodoric accompagna son épouse dehors, la soutenant dans sa marche jusqu’aux montures pour rejoindre le groupe de chevaliers alonnais qui les attendaient à l’extérieur. Ces derniers, toujours aux aguets, n’hésitèrent point à saluer leur dame, heureux que cette dernière s’en sorte sans trop de problème.
Adélina balaya rapidement les parages, tentant de localiser son étalon avant que son oncle ne s’éclaircisse la gorge, l’air vaguement mal à l’aise. « Pardonnez-moi, ma dame. Dans la frénésie, je n’ai pas eu le temps d’aller chercher vos montures au temple. Théodoric. » Il se retourna vers le langecin avant de reprendre; « Pourriez-vous vous occuper de votre épouse? Je crains que la laisser monter seule ne soit guère une mauvaise idée. » Les joues de la nordienne semblèrent tourner rapidement au rouge, alors que son regard se dérobait vers le sol, clairement mal à l’aise. Elle fut rapidement imitée par son époux qui détailla le sol de la rue avec une certaine intensité jusqu’à ce qu’il reçoive un coup de coude dans les côtes de la part de Patrice. Théodoric ignora le sourire du muet et hocha la tête après s’être raclé la gorge.


« Oui, oui vous avez raison, ça serait mieux pour euh… sa blessure. »
« Exactement. » Concorda Laurent avant de montrer au couple le cheval de Théodoric. « Après vous, votre excellence. »
Ils aidèrent Adélina à monter sur le dos de l’animal et une fois qu’elle fut installée aussi confortablement que possible le langecin la rejoignit avec mille précautions.
« Ça va aller? » Demanda-t-il avec une certaine inquiétude.
Adélina hocha doucement la tête alors que Théodoric passait ses bras autour de sa taille, prenant les rênes de sa monture. Elle se doutait bien que le trajet serait loin d’être agréable, mais au moins elle serait à la maison - du moins sa maison pour le temps à venir..« J’ai simplement hâte d’être au manoir. » Le trajet fut long et désagréable, la jeune femme eut de nombreuses grimaces alors que la cohorte de nordien se dirigeait vers le quartier des Milles-Soleils, mais pas une seule fois elle se plaignit, pas une seule fois elle exprima son inconfort. Stoïque, tentant tant bien que mal de ne pas inquiéter les hommes qui l’accompagnaient. Les chevaliers alonnais semblaient nerveux, alerte, comme s’ils redoutaient une quelconque attaque. Le trajet se fit néanmoins sans anicroche, et au bout d’une heure qui sembla s’étirer pour la jeune femme - ils arrivèrent finalement au manoir. Adélina attendit patiemment que Théodoric ne descende, avant qu’il ne l’aide, tentant tant bien que mal de lui faire du mal. Clervie vint rapidement à la rencontre de sa dame, lui mentionnant qu’un bain chaud sera bientôt prêt. Son oncle prit rapidement les chevaliers pour leur faire part des nouvelles mesures de sécurités qu’il avait mises en place avant de revenir vers sa nièce, son mari et les deux autres seigneurs langecins.
« Messieurs, resterez-vous avec nous pendant un moment? Si c’est le cas, j’espère que partager une chambre ne vous importunera point, disons que notre espace est limité ici. Clervie,  » dit-il en présentant la camériste.  « Vous y guidera. Théodoric, Adélina, j'espérais m’entretenir avec vous deux pendant quelques minutes. »
« Ça serait pas la première fois. » Répondit Laurent en haussant les épaules. « Mais si vous préférez on peut prendre une chambre dans une auberge pendant que vous discutez avec votre nièce et votre beau-fils. »


Charles fit un non de la tête avant de reprendre la parole; « Comme vous le voulez, mais vous êtes les bienvenus ici. Je vous laisse au soin de Clervie, elle prendra bien soin de vous.   »


La jeune femme acquiescat, avant de se diriger vers le salon de la demeure. Elle s’installa dans un des canapés, attendant que Théodoric ne prenne place à côté d’elle alors que Charles se mettait en face d’eux.  « Je dois vous avouer que j’ai été particulièrement déçu de ne pas être au courant de votre mariage. » Adélina ouvrit la bouche, mais avant qu’elle ne puisse ouvrir la bouche, Charles leva la main avant de reprendre la parole;  « Laissez-moi terminer. » La jeune femme sembla triste pendant un moment alors que son oncle continuait.  « Mais ce qui est fait devant la Damedieu doit être respecté. Je comprends vos intentions, et je respecte vos choix. Mais je vous le demande, à tous les deux, plus de secrets. » Adélina fit rapidement oui de la tête, alors que sa main se glissa dans celle de Théodoric qui hocha la tête.


« C’est ma faute, c’est moi qui l’ai proposé. »


« Je ne cherche pas à savoir à qui est la faute, et qui a fait quoi. Que vous le vouliez ou non, vous êtes maintenant uni devant la Damedieu, vous ne pouvez reculer. Je suis aussi conscient, que cela sera un grand changement, Théodoric, mais notre famille n’est pas une habituée du secret. J’ai vu votre épouse grandir et je la connais comme ma poche. » dit-il en souriant. L’alonnais se calla dans sa chaise, semblant reprendre son sérieux pendant un moment. « J’ai promis à votre père et votre oncle de veiller sur vous pour les prochains jours, et j’ose espérer que vous vous sentirez comme chez vous parmi nous, Théodoric. Certes, c’est beaucoup moins luxueux que le palais, mais néanmoins confortable. Aussi, je crois sincèrement que vous marier officiellement - même si cela se fait dans l’intimité - serait de rigueur, pour votre honneur et aussi éloigner quelconque rumeur. Si vous me l’autorisez, je parlerais au Haut-Prêtre demain pour organiser une petite cérémonie.  » Les regard de Adélina se porta sur Théodoric, l’observant pendant une seconde, avant de finalement prendre la parole;  « Je n’y vois pas d’inconvénient, et vous? »
« Moi non plus. » Ce qui était vrai mais il n’arrivait pas à repousser ce désagréable sentiment de déception. Charles avait raison, certes, mais il avait imaginé une grande cérémonie pour son mariage mais plus que la grandeur qu’il avait imaginé, c’était l’absence de son père qui lui faisait le plus mal. « Je n’ai pas eu l’occasion de vous remercier, sir, alors j’en profites maintenant ; je sais que vous ne devez pas vraiment me porter dans votre cœur après tout ce qui s’est passé mais sachez que j’apprécies votre dévouement. »


Adélina serra doucement la main de son mari, voyant la déception de ce dernier, une idée vint fleurir dans ses pensées, mais elle ne dit rien et se retourna vers Charles alors que ce dernier reprenait la parole; « Il n’est pas nécessaire de me remercier. Ma nièce vous a choisi, et je fais confiance en son jugement. Vous m'avez prouvé à maintes reprises que vous teniez à elle, il aurait été inconcevable que je ne vous traite autrement.  »Charles se releva, avant de s’incliner légèrement vers le couple. « Si vous me le permettez, j’aimerais me retirer. J’ai quelques arrangements à faire pour l’enquête et la sécurité du manoir. Demain, j’aimerais que l’on puisse parler de ce qui est réellement arrivé aujourd’hui. » Le visage de la nordienne sembla se refermer, alors que son regard baissa sur le sol. « Très bien. Je vous dit à demain. » Sans attendre, Charles sortit rapidement de la pièce, laissant le couple finalement seul, Adélina serra doucement sa main, sentant de nouveau ses joue se rossièrent. Son regard se porta sur le sol, alors qu’elle reprit finalement la parole; « J’ai une demande à vous faire, mais je suis consciente que cela est quelque peu indécent. » Ses joues devint encore plus rouges, alors qu’elle osa finalement jeter un coup d’oeil au langecin; « Pourrais-je dormir à nouveau dans vos bras, ce soir? »


« Ne devrions-nous pas attendre que nous soyons officiellement mariés ? » Demanda-t-il avec le rouge aux joues. « Surtout qu’il faudrait le dire à votre oncle. »


L’alonnaise eut la soudaine envie de vouloir disparaître dans le canapé où elle était assise. Fixant le sol avec une intensité bien particulière. «Je… enfin…  » Elle s’arrêta un moment, tentant tant bien que mal de remettre de l’ordre dans ses pensées, ce qui lui prit quelques secondes avant de soupirer. « Puisque nous étions déjà bien partie dans cette direction, je ne voyais pas le problème à continuer. » dit-elle en faisant référence à la position dans laquelle le marquis et son oncle les avaient trouvés. Qui plus est, elle s’était sentit tellement en sécurité, qu’elle n’y avait pas vu d’inconvénient sur le coup. Adélina releva finalement son regard vers ce dernier, les joues bien rougies par la gêne avant de finalement rajouter; « Mais si cela est votre volonté, je n’y vois pas d’inconvénient à m’y plier. » Adélina prit doucement la main de Théodoric, avant de la porter à ses lèvres, embrassant doucement la main de ce dernier avant de se préparer à se lever.


« C’était... » il chercha ses mots un instant avant de reprendre. « Je n’aurais pas dû et je préférerais éviter d’inviter la colère de la DameDieu. »
La jeune femme hocha la tête, avant de faire un léger sourire. « Vous avez raison. Pardonnez-moi. » Elle se leva doucement du canapé avant de faire un sourire à ce dernier, comme si de rien était. Une servante entra finalement dans le salon, attendant patiemment les instructions.  « Si cela ne vous dérange point, j’irais me reposer et me laver. Je vous dis à demain. Laura ici présente vous conduira dans vos appartements. J’espère qu’ils seront à votre goût. » Elle lui fit un sourire franc, avant de sortir doucement de la pièce, elle avait définitivement besoin de repos.

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