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| Les loups rôdent, monseigneur ! | Solange | |
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Naukhel
Ancien
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| Sujet: Les loups rôdent, monseigneur ! | Solange Ven 5 Nov 2021 - 14:19 | |
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5e ennéade de Karfias, an 19 Aux alentours d'Isgaard Comme il était doux que de sortir de la boue de la forêt maudite ! Quelles agréables terres que les péninsulaires, travaillées par les gueux, parcourues par les nobliaux ! Le bandit au bouc impécable respirait à plein poumon l'air frais d'un été sur le déclin, couvant de ses mires envieuses les champs alentours. Quelques-uns de ses hommes le suivaient... Tandis qu'autant parcouraient les environs, plus ou moins discrétement - selon si leur sang était légitime en ces terres, ou peu apprécié -. Entouré de ceux que des guètres chipés dans une ferme pouvaient faire ressembler à des péninsulaires, Lazar se remémorait d'anciens temps, bien plus savoureux et luxurieux, où il ne parcourait pas ces terres avec des barbares armés, mais à cheval et en bonne compagnie. "Kathleen, elle ne veut pas se marier elle préfère apprendre à lustrer les épées, mais son père veut qu'elle épouse le duc, alors elle lui répond, « garde-toi-le ton trou-duc ! »"Lazar sourit en entendant la comptine, puis se rapprocha du jeunot à la gueule refaite qui se sentait d'humeur à chantonner. "Quel joli brin de voix, tu devrais nous en faire davantage profiter... ! Mais ailleurs. Car ici, chanter du vaanie, cela posera des questions qui nous guideront à la potence, hmmm ?" dit-il dans la même langue, sans se départir de son air guilleret.L'ignorant ferma son clapet sous les rires et colibets de ses camarades, et son aîné en profita pour reprendre, mais dans un registre plus adéquat - péninsulaire donc - : "Il était une poule vivant en beau castel, Qui avoit pour époux un fier et bel oisel, Un coq tout ébaudi au ramage sémillant, Sur ses pattes roidies, peste il était charmant !..."Avec ce bel allant, les bandits parcouraient la campagne et ses routes poussiéreuses, à la recherche d'une belle affaire à piller, de soldats à éviter, de potins à écouter... Bref, cela rôdait, tandis que dans les ombres, d'odieux sang-mêlés attendaient le signal pour passer aux choses sérieuses. Ah, qu'une occasion se présente... ! Et justement ! A l'orée d'un bois, le petit groupe de faux péninsulaires eut la surprise de voir une haute et large silhouette familière se tenir sur la route, ne cachant en rien sa crinière blanche et sa gueule d'elfe sombre, dont la vue eut titillé la fourche du moindre paysan passant par là. A le voir ainsi, à la lisière des ombres, larges d'épaules et inquiétant, le chef de l'excursion s'amusa de ses airs de croque-mitaine. "Ca vient. sussurèrent deux brins de paille, faisant sursauter intérieurement le Lazar, avant qu'il ne situe l'elfe si discret. Cawaliers... Et cha'ette.- Combiens ? Armés ? Quelle cargaison ? Lazar guetta l'horizon, par delà ses belles têtes blondes aux dents pourries, sans voir encore ce qui aller surgir du tournant.- Sait pas. L'a senti qu'ça vient... fit l'elfe, tout en montrant la brute du doigt. ... Pas d'détails."Du paysan qui revient du marché, comme le bon seigneur qui s'en vient réclamer paiement à ses gueux... Comment savoir ? Se frottant un instant le bouc qu'il gardait si précieusement bien taillé, Lazar n'hésita pas longtemps. Au pire, ils continueraient leur route. Les villages et fermes à piller n'étaient pas difficile à trouver. C'est qu'ils connaissaient - un peu - la région, à force de razia. "Et bien, nous allons attendre que ces invités montrent un bout de leurs biens. dit-il à la cantonade. On se planque, et attendez mon signal. S'il y a la moindre pépite en vue... Il eut un sourire étincelant. On s'en empare."__________________________ Ils n'eurent pas à attendre longtemps. Et, certes, l'affaire s'annonçait plus armée que désirée, mais à la vue de ce qui était escorté, Lazar jubila. Un seigneur ! Et son or peut-être ? En voilà une bonne surprise !En cette fin de journée, les insectes habillaient l'air de leurs grésillements, et les oiseaux y allaient aussi de leur petite note. Entre deux villages, ces champs-ci pâles et ondulants n'étaient pas occupés actuellement, et les bois les ponctuant offraient une agréable couverture face au soleil de fin d'été. Un cadre agréable pour tout voyageur, jusqu'à ce que... Le fracas d'un arbre qui s'effondre ne fasse valser le calme apparant, encombrant la route. Les bêtes et bestioles eurent la gentillesse de la fermer, à l'exception des chevaux inquiétés. En un instant, Lazar fut perché sur sur le géant végétal couché, tout sourire et lame au clair, pour faire... Une révérence. Et un discours. "Messieurs mesdames, votre voyage est interrompu ! Et ce pour une bonne raison : vous etes sans doute trop chargé, laissez-nous vous soulager du superflu. L'or, et tout bien de valeur, vous le comprendrez sans doute. Un clin d'oeil ravi accompagna l'histoire, dans cet étrange calme qui avait suivi le vacarme. Le voyou, grande âme, voulait leur laisser une chance. Jetez vos armes, et cela sera fait sans violence, hmmm ?"Bon, nombres de ses hommes - la joyeuse troupe ne s'était pas encore dévoilée, il n'y avait que le beau parleur, visible, sur l'arbre effondré - eurent sans doute sauter à l'étape 'étripage sauvage', mais Lazar se plaisait à croire que ses anciens compatriotes sauraient faire montre de bon sens. Ah, si seulement... ! C'en eut été encore plus jouissif ! Mais tout geste armé déclencherait... Eh bien... Ce que ses hommes - et femmes - préféraient ! - Quelle police pour quelle langue:
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Dernière édition par Naukhel le Mar 9 Nov 2021 - 12:07, édité 1 fois |
| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: Les loups rôdent, monseigneur ! | Solange Mar 9 Nov 2021 - 11:32 | |
| Ces longues ennéades à Isgaard avait fait beaucoup de bien à la Comtesse Solange d'Odélian.
Contrainte, par la santé de son précieux enfant, son héritière Elisabeth, à renoncer à son voyage à la campagne, elle avait dû également abandonner son anonymat tant désiré afin de mettre toutes les chances de son côté, afin de guérir sa fille. Cette dernière étant atteinte d'une pneumonie à sa grande frayeur, la noble s'était fait aussitôt connaitre au château d'Isgaard afin de garantir le meilleur soin et le meilleur confort au bébé pleurant dans ses bras.
Accueillie avec l'hospitalité dû à son rang et à sa position, la jeune femme avait finalement pris plaisir à sa retraite forcée. Pour la première fois de son existence, elle s'était enfin sentie utile, autonome même dans ses actes et dans ses pensées. Délivrée de la présence de son époux, elle avait même envoyée une longue missive au Roi, pour s'excuser de son absence aux festivités tenues au palais ; puis elle avait longuement prié pour l'ascension de la nouvelle Grande Prêtresse de Néera, devant toute la population d'Isgard. Sa prière n'avait pas été feinte, bien qu'elle ait tenue à montrer l'exemple de la piété à l'ensemble des bonnes gens de la ville - déçue de n'avoir pas pu assister en personne au miracle attendu, Solange avait prié pour la guérison de sa fille adorée, mais aussi pour le pardon de ses péchés, dont elle ne pouvait taire les terribles remords qui hantaient encore son âme.
Et bien que la nouvelle lui parvint que le Roi ne l'était pas - pauvre enfant envers qui elle éprouvait grande pitié - sa détermination n'avait fait que grandir.
Pour la première fois, elle s'était véritablement intéressée à son peuple, en se forçant à visiter les geôles dans lequel croupissaient les criminels de la cité, afin de mieux connaitre leurs conditions de détention ; elle s'était intéressée aux comptes de la ville, à la manière dont cette dernière était administrée. Elle avait examiné la liste des exportations et des importations, visité le port et fait la connaissance de tous les nobles alentours qui avaient désiré se déplacer. Évidemment, elle avait offert des dons aux orphelins, et même choisie d'être la marraine de deux petites filles récemment abandonnées.
Et lorsque son enfant chéri avait recouvré la santé, elle avait alors pu songer au départ, qu'elle reporta encore d'une ennéade. Écouter les doléances du peuple, qu'elle transmettait dûment au château comtal, lui était devenue presque indispensable, comme un rituel important à son équilibre qu'elle ne découvrait que maintenant, alors qu'elle allait perdre tout cela bientôt. Une ombre de regret dans le cœur, mais résolue malgré tout, elle avait enfin fini par s'arracher à tout cela.
Désireuse désormais d'en finir avec les mensonges, et avec ce mariage impie qui faisait déshonneur à la Déesse elle-même, elle avait chaleureusement quitté ses vassaux, en les remerciant sincèrement de leur accueil ; puis la noble avait reprit sa route. Mais ce n'était pas un bateau qu'elle avait pris, car son chemin n'était plus celui de la fuite.
Elle avait fait atteler un carrosse à ses couleurs, bien que dépourvu des armoiries comtales, et forte d'une bonne escorte, au nombre de six hommes d'armes, elle avait pris le chemin de Diantra. Sous prétexte de rendre visite au Régent avant de regagner son château, la jeune comtesse avait pris la route la plus courte, qui passait à travers bois, afin de mener son périple à son plus court terme. La charrette avec leurs affaires veillée par deux servantes, la suite de la dame d'Odelian comptait deux suivantes, ainsi que la nourrice qui s'occupait de son charmant bambin.
Le voyage fut fort gai, bien que la noble se sente étrangement angoissée dans les semi-ténèbres qui régnaient en maitre sous les grands arbres ; et ce fut au milieu d'une comptine joyeuse et entrainante que son véhicule s'arrêta. Les rideaux de soie fermés sur une fenêtre de verre - luxe insigne pour lequel elle n'aurait renoncé pour rien au monde au vu de la santé fragile de sa douce enfançonne - furent repoussés par la main d'une suivante curieuse, tandis que les gardes, fièrement dressés sur leur monture, se raidissèrent en écoutant le malandrin.
Un piège ! Ils étaient tombés dans un piège ! Le capitaine fit un signe discret à un de ses subordonnés, qui frappa discrètement à la fenêtre de sa maitresse, pour lui signifier le danger, et sortit son épée, le ton empli de mépris.
- "Que nenni, vils marauds. Faites place à la Dame d'Escault maintenant ou il vous en cuira !"
Pendant ce temps-là, la jeune femme commençait à paniquer. Sa fille dormait à poings fermés, et elle la passa rapidement à la nourrice, en murmurant doucement.
- "S'il y a besoin, vous devrez fuir avec ma fille. Rendez-vous à Isgaard et attendez-nous là-bas. Surtout, veillez sur Elisabeth, c'est le plus important."
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| | | Naukhel
Ancien
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| Sujet: Re: Les loups rôdent, monseigneur ! | Solange Mar 9 Nov 2021 - 13:14 | |
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Ah, l'orgueil péninsulaire... La triste figure que le 'maraud' afficha en réponse cachait à peine son hilarité devant tant de manières déplacées. "Eh bien... Qu'il vous en cuise, soldats. Et cette fois, il clama. AUX ARMES !"Au son des lames sorties de leur fourreau, des feuilles piétinées et d'hululements joyeux, les bandits surgirent du sous-bois ombragé. Les 'paysans' armés étaient suivis de près par leurs camarades brigands, grands sang-mêlés aux carnations troubles, elfes agiles aux nobles origines bien oubliées... Et même un drow parmi les pires, sans aucune beauté de sa race, massif et brutal, au regard sanglant et à la silhouette funeste. Les lames usées et viles se ruèrent sur les cavaliers, en harcelant les montures, y traçant des sillons carmins. Les plus cruels narguaient les soldats dans un langage inconnu d'eux, aux tonalités vicieuses et perverses, tandis que les plus silencieux guettaient l'ouverture. Là un elfe bondit pour s'en prendre au conducteur; un soldat lança son épée pour le cueillir; son flanc exposé fut percé, et l'homme fut agrippé et tiré à terre dans un cri de douleur, tentant de blesser ceux qui l'abattaient. Un bandit trop joyeux ne vit pas les sabots qui lui percutèrent le corps, le jetant plus loin. Un autre ne se recula pas assez vite pour éviter d'avoir le nez sectionné; son voisin fit payer le péninsulaire d'un coup de lame dans la cuisse, dont seul le cuir l'empêcha de se vider à la vitesse d'une outre percée. Au milieu du fracas des lames, des hennissements paniqués et des cris enragés, Lazar lorgnait avec envie sur les vitraux précieux, et ce qu'ils pouvaient cacher... Avant de noter que l'un de ses hommes manquait au tableau. Où est l'autre brute ?! Un mouvement étrange attira son attention au milieu de la cohue armée, et il pointa de sa lame les jupons qui prenaient la poutre d'escampette derrière une barrière de soldats dépassés. "LES NOBLIAUX S'ENFUIENT ! VOS', CHOPPE-L -"Un grondement sourd l'interrompit, de même qu'un brusque déséquilibre alors que le sol sous lui se rebellait. Coutumiés du phénomène, les bandits eurent un bref instant pour se reculer, avant que la terre sous le carosse et ses environs immédiats ne se soulèvent violemment. Les montures perdirent pieds, les soldats tombèrent, des rustres trébuchèrent, et l'attaque se suspendit le temps que les éléments retrouvent leur stabilité. L'instigateur de ce petit cataclysme, resté à distance lui, fut libre de charger au milieu des hommes confus, géant sombres aux lames assoiffées. L'enfoiré. Sourit Lazar. Il le suivit prestement, attiré comme une mouche par le fumié par des cibles fuyantes, faciles mais plus prometteuses que de vulgaires soldats. Les soldats sonnés, à la formation brisée, furent massacrés, les deux derniers les plus résistants, l'un coincé sous un cheval, amusèrent quelques instants les bandits, tandis que leurs camarades s'aglutinnaient autour du précieux carosse. Aux premières loges, Lazar s'empressa de sugir près d'un jupon joliment décoré, près du carosse penché par la terre qui l'avait soulevé, pour saisir bras fin et lui dire, tout sourire, hahannant et frétillant du bouc : "Eh bien, madame - Haa - vous voilà - Haa - notre invitée !"Ah, et ma lame n'est même pas rouge de sang, pour la menacer élégamment ! Tout à leur butin et à la lente agonie du dernier soldat, les bandits ne virent pas la silhouette s'enfoncer dans les bois. Les cris des bêtes mourrantes couvrir sa fuite dans les fourrés. Le grand drow redressa un instant la tête dans sa direction, ses oreilles pivotant sous sa crinière pâle... Puis ses lames retournèrent égorger les équidés blessés. Il avait mieux à faire. - Quelle police pour quelle langue:
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: Les loups rôdent, monseigneur ! | Solange Mar 16 Nov 2021 - 14:10 | |
| Les hurlements des soldats et le fracas couvrirent les pleurs du nourrisson.
Enfermées dans la voiture devenue piège, toute couleur avait quitté le visage de la comtesse Solange de Prademont. Effrayée au-delà des mots, elle embrassa rapidement sa douce Elisaebth, fourra sa bourse dans les mains de la nourrice. Comment étais-ce seulement possible ?! Sa fille, sa fille ne pouvait pas mourir !
Si son destin de pécheresse ne pouvait être évité, sa douce enfant chérie ne pouvait payer le prix de la trahison infâme de son époux, de sa propre infamie.
Vite, elle murmura aux servantes de protéger l'enfant, de courir à Isgaard et de tout raconter ; et qu'elle allait protéger leurs fuites. Lorsque l'embuscade serait terminée, elle-même viendrait les chercher, mais il fallait mettre avant tout le bébé en sécurité. En murmurant une prière, la noble tremblante entrouvrit la portière, faisant signe aux gardes de faire barrage tandis que les trois femmes et l'enfant prenaient la fuite. Solange les suivit du regard quelques minutes, en essayant d'ignorer les battements terribles de son cœur qui semblait vouloir bondir hors de sa poitrine, avant de rabattre les voilages de ses rideaux de soie, en attendant l'issue du combat.
Elle n'avait aucune arme ; mais finit par extirper une broche de pierres précieuses de sa robe, pour en faire ressortir la partie pointue en guise de petit couteau. Ne pouvait-elle pas crever un œil avec cela ? L'idée lui vint de tenter de fuir, elle aussi - mais alors son enfant serait en danger, puisqu'on courrait après elle à travers bois. Non, pour la protéger... il faudrait prétendre être seule dans la voiture.
A t-elle s'y était-elle résolue que le carrosse versa violemment sur le côté. La jeune femme hurla, se piquant très fortement la jambe avec sa broche, la repoussa du pied, à demi-évanouie par le choc. Elle avait mal, très mal au bras gauche, et essaya finalement, maladroitement, de se redresser.
Mais à nouveau, elle perdit l'équilibre. Que s'était-il donc passé ? C'était comme un petit tremblement de terre qui avait compromis l'équilibre même du sol. Brièvement, elle songea à sa pauvre petite chérie, ainsi qu'aux domestiques. S'étaient-elles suffisamment éloignées ?
A l'extérieur, la noble comtesse n'entendait qu'un bruit confus de gémissement et de chevaux mourants, et elle allait tenter de jeter un coup d'oeil à l'extérieur - tant bien que mal - lorsqu'un visage hirsute et sombre, couvert de taches de sang et brandissant son épée fit irruption. Il lui saisit le bras, et elle le fixa avec mépris.
- "Je vous interdit de me toucher."
Malgré sa terreur, le ton de sa voix la surprit elle-même. Glacée et sèche, elle était impérieuse, emplie de mépris. Ainsi, tous ses gens étaient morts, comprit alors Solange, et une boule de terreur se forma dans son ventre. Il fallait être forte, pour son enfant, et gagner le plus de temps possible.
- "Déjà, je vous prierai de me laisser la place de sortir de ce carrosse. Et après, je vous somme de vous nommer, et de me fournir les moyens de me rendre à Isgaard immédiatement, puisque vous avez osé... Osé vous en prendre à mon escorte."
D'un geste qui se voulait assuré, mais qui était en réalité considérablement soutenu par l'adrénaline, la comtesse s'extirpa du véhicule brisé, mit pied à terre. Et faillit défaillir devant les nombreux cadavres, devant ces pillards qui commençaient à fouiller ses malles, jetant à terre le linge de soie et de dentelle, déposant les précieux livres sur le côté, comme sa cassette de bijoux précieux, qui fut commentée avec forces exclamations sous ses yeux. Elle détourna les yeux lorsqu'ils finirent par dépouiller totalement ses affaires. Même les langes de coton brodé de sa fille y passèrent - et elle frémit qu'on ne lui pose des questions sur le bébé qui devait nécessairement l'accompagner.
- "Maintenant que vous m'avez dépouillé, malandrins, je vous somme de partir et de me laisser en paix."
A vrai dire, elle avait envie de s'évanouir. Tout son corps lui faisait mal, à commencer par sa jambe ; mais la jeune noble continuait de se tenir aussi droite qu'elle pouvait. Jamais, jamais, la comtesse d'Odelian ne leur ferait le plaisir de la voir affaiblie et suppliante !
Ah, elle les ferait ébouillanter et pendre ! |
| | | Naukhel
Ancien
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| Sujet: Re: Les loups rôdent, monseigneur ! | Solange Mer 17 Nov 2021 - 21:26 | |
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Ah ? C'est qu'elle en aurait dans ses jupons la petite dame. Non sans un haussement de sourcil amusé, le brigand, qui croyait devoir tirer une bonne femme hurlante de son carrosse, laissa la demoiselle descendre comme une grande... Puis sourit de la voir pâlir. Ses hommes gisaient dans leur sang, le dernier, agonisant, était titillé par les couteaux des brigands, et ses possessions étaient répandues sans aucun égard. Et les jupons de voler, et les tissus délicats de finir dans le fatras de corps morts entremêlés. "Et vous laissez ainsi quitter notre compagnie, avec un si triste souvenir ? Ne soyez-donc pas si empressée Madame... fit Lazar, doucereux, s'amusant du spectacle d'une noblesse se croyant encore capable. Alors ? Qu'est-ce que vous y trouvez ?" dit-il aux camarades qui fouillaient.Et ceux-ci, avec moult lamentation - sous la forme d'injures et de marmonnements grivois - ne purent que constater le maigre butin que représentait la cassette de la dame. Un beau bijou en fut sorti, et un elfe ensanglanté en fit miroiter la beauté dans le couchant. "Bleuarg... Teuh, teuh... Laisser - aaaaah - la daaaame... s'agaça un soldat mourant tandis que l'on y tournait un couteau.- Eh bien, l'on en tirera une belle somme de cela.- Aaaah - SPEUH, RRrrrragl... gargouillait le brigand au nez coupé, dégoulinant vermeille.- Ah, j'oubliais mes bonnes manières : Lazar, pour ne pas vous servir, Madame. Et vous, comment vous nommes-t-on ?- Qu'Othar... Vous... Maudisse... Aaaaaaarrrh... !" serra les dents l'homme, ses sursauts de douleur ne le rendant que plus amusant.Mais de rire chez Lazar, il n'y en eut point. Laissant la noble en compagnie des manants qui répandaient sans vergogne ses affaires, le dandy au bouc fit quelques pas, brandit sa lame encore propre, et fit passer de vie à trépas le soldat, sa gorge tranchée produisant un dernier gargouillement. Les bandits en furent attristés. "Naukhel, aide notre ami, qu'il ne pisse pas le sang jusqu'à notre campement." dit-il cordialement.Et si la dame ne comprit sans doute pas la demande, aucun mot n'était requis à la vue de la figure que tira le blessé quand le géant drow s'approcha, après un instant de réflexion. Grand et sombre, la figure fermée, une main bougeant étrangement tandis que l'autre... Rougeoyait. Un hurlement transperça le sous-bois, et l'odeur de chair brûlée se mêla à celle du sang. Mais, de sang, il n'y en eu plus pour couler ! Juste un homme qui se tenait le visage en gémissant, recroquevillé. "Laz', y en a un aut' qu'est blessé. dit l'un des hommes, sombre, en montrant un autre qui cracha du sang tout en se tenant les côtes. Et y a pas plus d'or dans c'chariot qu'ces bijoux."Privés de leurs jouets, confrontés à un plus maigre butin qu'espéré, les malandrins se tournèrent vers leur chef, attendant quelque bonne idée pour rehausser leur journée de labeur. Essuyant son épée d'un geste négligeant sur le macchabée qu'il avait achevé, Lazar se retourna vers la dame, et remplaça une figure morose par une plus affable. "Madame...?"- Quelle police pour quelle langue:
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| Sujet: Re: Les loups rôdent, monseigneur ! | Solange Mer 24 Nov 2021 - 20:31 | |
| Roide dans ses habits de voyage, la comtesse Solange de Prademont avait la gorge nouée de terreur. Glacée d'une sueur froide à la vue du malheureux soldat que l'on torturait un peu plus loin, dans son champ de vision, seule la conscience aiguë de son rang et de son enfant qui fuyait dans les bras de ses servantes la forçait à garder son calme.
Avec un visage grave, presque dur tant la jeune femme se retenait pour pas pleurer d'horreur, elle dévisagea chaque bandit, et surtout ce géant drow, qui utilisa une magie impie pour "soigner" son camarade. Le cri de douleur de ce dernier la fit frémir, et elle reporta son attention sur ce qui semblait le chef de la troupe de malandrins, qui acheva finalement son dernier garde mourant.
Il faudrait prier pour ces malheureux et assurer la survie de leur famille ; mais pour l'heure, elle se sentait atrocement seule et vulnérable, dans ces atours de soie, encore intacte au milieu de ce carnage sanglant ; et l'intonation même de son interlocuteur la fit frissonner. La noble savait. Ils ne la laisseraient pas partir, pas avant une probable rançon ; et peut-être même ne partirait-elle pas en vie, car elle connaissait désormais leurs visages...
Néanmoins, elle était la Comtesse d'Odélian. Une grande dame, qui se devait d'être digne en toute circonstance. Et ce fut ainsi qu'elle réussit même à esquisser un sourire poli à l'encontre de l'homme infâme en face d'elle, tant les bonnes manières lui étaient chevillées au corps.
- "Je me nomme Elisabeth de Fernel. Je suis ... la cousine de Dame Louise de Fernel."
Un horrible, odieux mensonge. Mais Solange ne pouvait mettre ainsi en danger son comté ! Révéler qui elle était, c'était risquer de faire pression sur les affaires de la région - c'était également la quasi-certitude de ne jamais revoir son enfant, ni son père, ni son château. Car ils sauraient les gardes et les chevaliers en alerte, et, à raison, ils ne voudraient pas risquer d'être durement pourchassés dans la région, jusqu'à la mort.
Faisait-elle le bon choix ? Etais-ce le bon chemin ? Son mari ne s'inquièterait-il pas de ne recevoir aucune nouvelle d'elle ? Elle espérait que son père déclenche de discrètes recherches, mais il ne fallait pas que la chose soit rendue publique. En aucun cas...
- "Je.. je n'imaginais pas le comté d'Odélian si dangereux. Je... Je.. Qu'allez-vous faire de moi ? Je crains que ma chère cousine ne s'inquiète de mon absence.. et.. et qu'elle ne soit fort marri de ne pas me trouver. Elle entamera des recherches, ce qui ne saurait arranger vos affaires, je le crains."
La tête lui tournait. Elle allait s'évanouir, et il fallait absolument qu'elle garde ses esprits.
- "Vous seriez fort aimable de demander à vos hommes... de me donner mon flacon de sels qui se trouvent dans une de mes malles."
Comment réussisait-elle à parler avec autant d'aplomb ? Elle était comtesse après tout ; et sans honneur, la vie ne valait rien... Coûte que coûte, elle donnerait le change, dût-elle en mourir. |
| | | Naukhel
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| Sujet: Re: Les loups rôdent, monseigneur ! | Solange Ven 26 Nov 2021 - 16:30 | |
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Un soudain éclat d'hilarité fit dresser l'oreille des mercenaires. Ce n'étaient que Lazar qui s'étranglait de rire en écoutant la demoiselle tenir des propos très mesurés. Et si gracieux ! L'individu, jusque-là élégant, apparaissait soudain un vilain génie pour qui le malheur d'autrui était source d'amusement, hoquetant, pouffant dans les aigus. Enfin, il n'était pas devenu drossien pour rien ! "Madame de Fernel, voyons ! dit-il après avoir retrouvé son souffle, tandis qu'un voisin roulait des yeux devant ses manières. Vous êtes bien bonne que de vous inquiéter pour nos affaires. Oh oui, tant de délicatesse ! Un geste remit une mèche baladeuse à sa place. Cependant, ce ne seront pas quelques soldats en armures qui nous seront un problème. Hmmhi ! Une larme blagueuse lui échappa. Enfin... En tout cas, il est bon de savoir que les vôtres se sentiront concernés par votre disparition, cela nous arrange."Une grande inspiration, et il fit savoir la chose : "Messieurs, mesdames, tenez-le vous pour dit ! La Dame de Fernel va rester en notre compagnie quelques temps ! Le temps de régler quelque pécuniaire affaires avec ceux de son nom. Donnez-lui la meilleure image de vous-mêmes !"Il y en eut pour glousser, d'autres pour ne rien dire, simplement arborer un sourire de mauvais augure, ou encore lorgner la donzelle à la valeur revue à la hausse. L'elfe s'amusant avec les bijoux lui fit un grand sourire, les doigts emmêlés dans ses dorures; un camarade dépouillait avec l'efficacité de l'habitude les macchabées, s'arrogeant même quelques pièces d'armure; une gaillarde donzelle cracha au sol, avant de s'en retourner apprécier la douceur des rideaux, qui finirent déchirés, en écharpe. "D'quoi bien s'asseoir en d'dans... soupira-t-elle.- Il ne passera pas le fleuve, ce beau carrosse." commenta doucement Lazar.Tendant la main, il récupéra un morceau du précieux tissu, en apprécia un instant le toucher, presque avec tendresse... Puis regarda à nouveau la demoiselle. "Il vous faudra vous passer de vos sels, Dame de Fernel. Par contre, vous pourrez apprécier un peu de confort sous la forme d'un bandeau et d'un bâillon. Il eut un haussement d'épaule. Navré. Presque. L'un de mes hommes se chargera de votre transport. Je ne voudrais pas qu'il arrive quelque chose à l'une de vos chevilles. La voie qui nous attend est des plus... Inégale. Un sourire charmant fut offert en compensation, tandis qu'il lui faisait signe de se retourner. Et puis, tandis qu'il s'approchait pour la réduire à l'état de sac bruyant, il prit le temps de préciser, avec une froide tranquillité. Notre courtoisie sera à la hauteur de votre coopération demoiselle. Si celle-ci était oubliée, je n'exigerais plus de mes camarades le même savoir-vivre."Alentours, l'amusement avait laissé place à un peu de sérieux, et les bandits remplissaient leurs sacs de leur butin - les affaires de la dame, entre autre -, quand ils ne surveillaient pas les environs, à la recherche de la moindre présence humaine. Fort heureusement, il n'y en eut point, et la nobliotte eut la bonté de ne pas faire de résistance. Aveugle, muette et pieds et points liés par un doux tissu familier, puis chargée sur une épaule à l'odeur de musc et de vieux sang. Une main massive l'y stabilisa et puis... Ce fut le début de la course, au son de fouet des champs, sous l'ombre de la végétation, jusqu'à atteindre le murmure de l'eau. _____________________________ Bien plus tard, un fermier ferait une mauvaise rencontre dans ces parages. Battu au sang par un inconnu, le message lui serait confié - contre une pièce, quelle gentillesse ! -, pour être transmis à la forteresse la plus proche : une rançon était demandée contre la vie d'une demoiselle.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: Les loups rôdent, monseigneur ! | Solange Sam 27 Nov 2021 - 14:10 | |
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Cela fait un moment que Diolando Vega est mort. Et tout récemment qu'elle a embrassé le culte du Prime Dragon tel que véhiculé par l'Ombre. Comme il lui a dit, elle a eu son épreuve du feu et comme le prince des arène l'a Détruite, elle a pu renaitre en un sens. Porteuse de chaos et de Destruction à son tour.
Et si les longues conversations laborieuses entre deux personnes qui ne sont pas bavardes de nature ont eues lieu, elles ont été fort constructive. Elle a vu... Ce qu'il essayait de faire. Elle a compris. Aussi la mage des ombres n'a pas rechigné à la mission qui lui a été donné. Elle est Chasseresse... Et les quelques missions qu'il lui a donné ont bien satisfait son estime de soi.
Gayle est de celles qui ont besoin de suivre une cause. Et même si l'Ombre la terrifie, elle en est venue à l'admirer. Il est froid, impitoyable, mais juste à sa façon. Aussi a t'elle acceptée la mission sans hésitation. Ils étaient dans les jardins, en train de s'entrainer quand il l'a fait venir pour qu'elle fasse quelques passe d'armes avec lui. Il faut savoir que c'était la première fois, l'homme préférant cent milles fois garder ses talents secrets, même pour les siens. Ce qui ne l'empêchait pas de superviser les opérations. Et après s'être enquiert de ses connaissances sur la langue et les coutumes Péninsulaire, il hocha la tête, satisfait. Même si tout cela n'était que majoritairement théorique, elle devrait être capable de se dépatouiller. Appelez ca un baptême du feu en quelque sorte. Et il lui donna ses ordres
Sa mission? Se récite t'elle C'est suivre Solange de Prademont. Pas trop près, mais dans son sillage, pour receuillir les rumeurs et noter ses agissements. Surveiller si une quelconque occasion de faire tourner les choses à leur avantage se présente. Et de ne pas hésiter à user de ses talents mais en totue discrétion. Si quelqu'un la voit faire de sa magie des ombres, elle va finir au bûcher.
Habillée en paysan du coin, la Chasseresse n'avait aucun mal à tenir l'allure de tortue de l'attelage. Et si, parfois quand elle était fatiguée elle s'arrangeait par divers moyens pour prendre un peu d'avance, elle réussissait majoritairement maintenir l'allure. c'est que voyager avec un nourrisson n'était pas une sinécure pour la comtesse à la dégoulinante piété.
C'est alors qu'un bruit de combat attire son attention. Ténu, en avant. Le ballot de branche trouva le sol et Gayle était déjà partie en se fondant dans les ombres des sous-bois. Elle arriva en vue du carnage au moment où le carosse versa sur le côté, dans un concert d'hennissement et de hurlements de terreur.
*Magie*
Les prunelles noires balayèrent la scène. Virent la comtesse sortir du carosse. Elle n'entendait pas de pleurs d'enfant, ce qui aurait dû être. Elle était seule dans le véhicule? Ils ont tués l'enfant? Cela ne se pouvait. La Chasseresse savait qu'elle ne pouvait rien pour elle. Elle n'avait pas le cran de son mentor pour jouer les matamores suicidaires. Mais elle frissonna à l'idée de ce que les bandits allaient faire. Porter des jupes n'est jamais bon. Pendant un instant, elle se rappela Vega.
C'est alors qu'un immense mocheté regarda dans sa direction, balayant les sous-bois du regard. Il était temps de se retirer. Toujours bien cachée, elle se glissa plus loin, bien décidée à contourner le carnage et de se diriger vers la ville la plus près. Elle ne pouvait plus rien pour Solange...
Un craquement de branche attira son attention. Suivit de l'éclat d'une jupe de couleur vive, tranchant atrocement avec le feuillage. Maintenant qu'elle les avait en mire, la fuite précipitée des servantes la fit sourire. Parce qu'il n'y avait qu'une raison pour qu'elles abandonnent leur maitresse. Bon, deux en fait, mais lors de son observation, elle a bien vue que la Dame de Prademont n'était pas de ces gens cruels.
L'Ombre allait être content. Elle avait trouvé le levier pour faire chanter Prademont et il trouvera sûrement quoi faire de cette gamine. Mais en premier lieu, la mettre en sûreté et elle connaissait le lieu parfait pour cela. Mais d'abord, éliminer les gens superflus.
Le première des deux servantes Tomba dans un fatras de jupes, une flèche empennée de noir aux reflets violets plantée entre les deux omoplates. Gayle les laissa encore courir, s'assurant de mettre le plus de distance entre les dames et les bandits, afin d'être certaine de ne pas être prise à revers.
Au moment où elles se planquèrent, avec le précieux colis dans ses langes soyeux, elle les laissèrent alimenter et changer le bébé. La seconde servante alla uriner, se pensant en sécurité, mais elle ne revint jamais. Pendant un moment elle laissa la nourrice mijoter dans son jus, avant de se manifester.
La nourrice vit un jeune homme efflanqué, les cheveux noirs en bataille, défiguré et les oreilles atrocement mutilées, en habit de paysan et un arc à la main se manifester de derrière un buisson. Et quand il parla, c'est avec une curieuse voix androgyne à l'accent chantant d'outre-mer.
-Venez vite!!! Il vous cherche! Je sais où aller.
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