Les mêmes racines [Cilastiel - Brannor]

-On arrive près d’un camp de pierre.

Un blondinet leva le nez en l’air après sa remarque. Aussitôt deux de ses compagnons s’étaient un peu raidis, plus par appréhension qu’autre chose. Les Vethëril étaient un peuple curieux mais craintif et rares étaient ceux des leurs qui osaient fréquenter leurs frères des pierres. Ce n’était pas dans la nature des choses voilà tout.

A ses cotés la femme à la peau sombre posa une main rassurante sur son épaule, sans mot dire. Le troisième noss fixa la plus petite des quatre voyageurs l’air songeur.

-Nos chemins se séparent ici je suppose…Fit-il avant de retrouver le regard de ses premiers compagnons. Nous nous reverrons au camps.

Cela ressemblait plus à une prière qu’à une réelle affirmation, mais tous répondirent par un hochement de tête. Puis soudain, le blondinet sourit et attrapa son amulette et la trame s’agita quelques instants, avant que le couple d’éclaireur ne disparaisse dans les ombres. Alors, Sërythil ne bougea pas tout de suite, comme guettant encore leur présence, jusqu’à ce qu’il soit certain de leur départ.

Lui et Cilastiel ne savaient pas la raison de la présence de leur camarade ici. Ils n’avaient rien voulu dire. L’herboriste en avait été surpris, et peut être un peu blessé de la part d’un de ses frères les plus proche, mais les choses étaient ainsi faites. Il n’y pourrait rien, alors il avait fini par simplement prier pour que qu’elle que soit leur mission, elle leur permette de revenir sains et sauf dans leur foyer.

-Nous devrions partir. Ajouta-t-il avec une légère pointe de tristesse dans la voix. Notre chemin à nous est encore long. Mais à peine avait-t-il dit cela qu’un picotement au bout des doigts le fit s’agiter. Tu sens ça Cilastiel ? Je crois qu’on n’est pas tout seuls….

Cilastiel sait bien que quelque chose perturbe son frère mais elle ne voit pas quoi exactement. Son esprit est obnubilé par autre chose. Les chants l'appellent plus à l'Ouest... D'une voix forte, elle ressent le besoin d'avancer. Alors elle ne parvient pas à accorder à leur escorte l'attention qu'elle devrait. Sërythil s'en occupe pour elle on dirait. Perchée sur un rocher, elle observe la direction qu'ils doivent prendre tandis que le groupe se divise en deux. Un frisson lui parcourt délicieusement l'échine lorsque la Trame se meut pour faire passer les éclaireurs dans le plan des ombres et elle sait qu'ils sont de nouveau seuls dorénavant. Cela ne la dérange pas, au contraire. Elle aime la compagnie de son ami dont elle est si proche aujourd'hui. Le duo semble difficilement séparable depuis quelques mois. Rien de romantique là-dedans mais seulement une affection et une inquiétude réciproque proche de celle que l'on retrouve dans une fratrie.

Alors que le Noss les convie à reprendre leur route, la petite elfe au couvre-chef de plumes tourne la tête en direction d'une autre onde qui n'a rien à voir avec les Vethërils évanouis dans le noir. Il y a en effet quelqu'un d'autre dans les parages.

-Les citadins s'écartent rarement des chemins. Un autre ornedhel peut-être ?

Cilastiel s'inclue désormais dans cette catégorie. Elle vit comme eux et trouve les passages en ville très éprouvant tant ils mettent à mal son lien avec Anaëh. Quitter les limites de la forêt lui serait impossible désormais. Elle tourne son regard vers son frère en contrebas de sa position, l'interrogeant en silence afin de décider s'ils tracent droit devant eux ou s'ils vont jeter un œil pour voir ce que c'est exactement. La dernière fois, elle a agi sans le consulter, fonçant bille en tête... Elle ne refera pas la même erreur. Elle a une bonne raison de faire plus attention à elle, à travers lui, et à travers les Vethërils qui lui donnent peu à peu goût à la vie, la vraie.

Brannor vivait en ce monde depuis longtemps, mais avait rarement laissé la sécurité d’Alëandir pour s’aventurer dans le reste de l’Anaeh, sauf pour se battre. Ça n’avait rien de surprenant, les citadins étant de nature plutôt sédentaire et la forêt pleine de danger. Toutefois, de récentes nouvelles le poussaient maintenant hors de sa demeure et à prendre la route, chose qu’il n’avait pas faite depuis le dernier conflit auquel il a pris part. Brannor était nerveux et agité au point que sa monture montrait également des signes d’anxiétés, mais pour sa sœur, il irait jusqu’au bout. Récemment, il avait appris qu’elle s’était mariée et qu’elle était maintenant sur le point de mettre au monde son premier enfant. La nouvelle lui avait fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac. Le mariage remontait à 5 ans déjà, mais personne ne lui en avait fait l’annonce et il n’aurait probablement jamais su pour l’enfant non plus. La peur lui faisait repousser le moment des retrouvailles depuis trop longtemps déjà. Brannor devait lui parler, il devait la retrouver et lui demander pardon, quitte à s’agenouiller devant elle. Son élan fut grandement ralenti lorsqu’il découvrit qu’elle ne vivait plus à Alëandir, mais plutôt à Quatrième Saison, chose qui le surprit autant que le mariage et la grossesse. Ils n’avaient jamais été là-bas et aucune parenté éloignée n’y vivait. Le mari devait être en cause. Bon sang, il ne connaissait même pas son nom !

L’Anaëh s’étendait autour de lui aussi belle que menaçante. Brannor avait la désagréable sensation d’être observé. Quelles créatures se cachaient entre les troncs massifs et les racines profondes des arbres ? Le médecin ne tenait pas spécialement à le savoir. Il ne voyageait pas seul, le contraire aurait été stupide, mais même en petit groupe il ne pouvait chasser l’impression d’être vulnérable. S’ils ne quittaient pas la route, le danger serait moindre, mais pas entièrement absents non plus. Brannor s’était tout de même préparé en amenant avec lui tout ce dont il pourrait avoir besoin si quelqu’un devait être piqué, mordu, empoisonné et/ou mutilé. Son cheval fit une légère embardée et s’ébroua. L’un de ses compagnons de voyage lui lança un regard de biais. « Désolé. » Gronda Brannor, les dents serrées. L’elfe à la tête du convoi s’arrêta et leva le poing dans les airs. « Vous avez entendu ? » Les deux elfes se regardèrent de nouveau avant de sonder les alentours, leurs sens à l’affût.

-Je l’ignore. Sërythil souffla, mal à l’aise malgré la symphonie douce et rassurante. Il claudiqua un peu, faisant mine d’avancer sur le chemin, sa main ne quittant pas son amulette. Continuons. Nous n’avons plus rien à faire ici.

Histoire d’être sûr et certain, l’herboriste fit tout de même mine de se saisir discrètement de son focalisateur, cherchant dans la trame, les multiples embranchements d’une quelconque présence humanoïde. Ils étaient quelques-uns, accompagnés d’équidé à peine à quelques mètres du duo.

-Est-ce-que…tu veux bien m’aider à grimper dans l'arbre ? Demanda-t-il avec une grimace et le regard légèrement fuyant, tendant la main vers la petite elfe, elle même perché sur un rocher. Je crains de ne pas être des plus discrets sur le chemin…

Ils ignoraient tout du groupe d’elfe plus loin, et sans doute n’étaient-ils animés d’aucune intention belliqueuse, mais il ne tenait ni à le confirmer, ni à prendre le moindre risque de trahir la présence de ses frères ici. Il ne savait pas ce que cela impliquait après tout. Si les étrangers venaient vers, eux au moins pourraient-ils profiter du couvert des arbres puisqu’ils n’avaient plus le loisir de se servir de la magie des deux éclaireurs.

Cilastiel regarde son frère passer devant elle. Il lui semble presque pressé et elle pose sur lui un œil curieux. Depuis plusieurs mois, elle vit au rythme d'Anaëh et de ce qu'elle lui dit. Si la Symphonie ne les alerte pas, elle reste aussi paisible qu'elle. Alors elle ne comprend pas l'agitation de Serythil et reste sans bouger l'espace d'un instant. Lorsqu'il lui demande de l'aide, un discret sourire se dessine sur ses lèvres. Elle disparaît alors, réapparaissant la seconde d'après à ses côtés, le corps encore à moitié plongé dans les ombres. Elle lui prend la main avec tendresse et l'attire vers elle.
La forêt dans le plan des ombres est d'une tranquillité presque effrayante. Elle a perdu toutes ses couleurs -très chatoyantes en cette saison- et tout ce qui l'anime. Ici, il n'y a pas de cri d'animaux, pas de chant d'oiseaux, pas de crissement d'insectes et encore moins de mélodie des arbres. Mais ce n'est qu'un passage pour les deux ornedhels. Sans qu'aucun d'eux n'aient besoin de lever le petit doigt, ils se retrouvent sur une branche haute et épaisse d'un vieil arbre. Cilastiel ouvre un passage et entraîne son frère à sa suite. Les voilà revenus dans le monde réel et tempéré. Au milieu des branchages nus, ils peuvent profiter d'un léger brouillard resté bloqué par les cimes de la canopée pour observer à l'abri des regards. C'est le clan qui a enseigné cette technique à la petite elfe.

Rapidement, le regard de la toute jeune femme est attiré par un mouvement suivi du souffle d'un cheval. Elle baisse alors son casque, se donnant l'apparence d'un oiseau à la mâchoire elfique, ses lèvres coupées en deux par son bec artificiel, puis elle croise les bras pour observer le passage du petit groupe. Il y a qu'un des deux voyageurs qui soit armé, sans doute pour se défendre en cas de danger. Ils ne font que passer, se rendant probablement dans une cité plus à l'Est. Cilastiel regarde la scène, détendue. Elle est bien plus familière des habitudes des citadins que son frère mais même lui pourra voir qu'ils ne sont pas là avec dans l'idée d'attaquer tout ce qui bouge.

-Ce sont de simples voyageurs. Lui fait-elle remarquer, soulignant un potentiel excès de prudence. Néanmoins, le duo s'arrête soudain et prête l'oreille aux alentours. Est-ce qu'ils l'auraient entendu ? Elle n'a pas forcément cherché à se faire très discrète devant l'absence de menace immédiate. Cependant, l'ambiance étrange provoquée par ce nuage qui a remplacé les feuillages doit rendre tout le monde un peu nerveux... Oups... Fait-elle tandis qu'un sourire amusé se dessine de part et d'autre de son bec au lieu d'une expression désolée.

« Vous entendez quelque chose ? » Demanda son compagnon après un moment.

« J’en suis pas certain… »

Brannor tendait l’oreille, mais ne distinguait rien que les battements de son propre cœur. Pourtant, il était certain d’avoir entendu quelque chose lui aussi, quelque chose qui n’avait rien à voir avec les bruits habituels de la forêt. Ses années dans l’armée lui avaient appris certaines choses, la plus importante de toutes étant de suivre son instinct. Il avait l’étrange pressentiment qu’on les observait et la prudence lui dictait d’agir comme tel.

« On nous observe. » Souffla-t-il afin de n’être entendu que de ses compagnons.

Autour d’eux, le brouillard se levait enfin, les derniers lambeaux s’accrochaient aux branches des arbres. L’air était immobile, mais les sons venaient de toutes les directions plus distinctement. Ils devaient offrir un spectacle amusant malgré eux, perchés sur leurs montures à tourner la tête dans tous les sens.

« Que fait-on ? »

« Nous continuons notre route ou nous leur demandons de se montrer. Nous sommes, après tout, encore à proximité d’Alëandir. »

Cette conversation pourrait durer longtemps, aucun de ses compagnons n’étant disposé à concéder leur point. Brannor sentait sa nervosité initiale lentement être remplacée par un certain agacement. Ils ne semblaient pas avoir conscience d’être présentement dans une position désavantageuse. S’ils ne voyaient pas leurs mystérieux auditeurs, eux les avaient à l’œil. Il y avait également la possibilité que tout ça ne soit que le fruit de leur imagination et qu’il n’y ait, en réalité, personne. Il n’y avait qu’une façon de s’en assurer. Il inspira profondément et leva la voix.

« Nous savons que vous êtes là. Montrez-vous, s’il vous plaît. Nous ne sommes que des voyageurs et nous ne voulons aucun mal. »

La voix de Brannor n’était pas menaçante, mais elle n’était pas non plus particulièrement sympathique. En fait, elle était plutôt monotone. L’aîné du groupe avait tranché, s’attirant les regards désapprobateurs de ses compagnons, mais aucun ne s’opposa. Il était trop tard pour ça de toute façon.

Ils ont l'air bien nerveux en bas... Ils s'agitent tous comme si toute la forêt entière les épiait avec malveillance. Ce doit être l'effet de ce brouillard étrange qui ne parvient pas à s'échapper vers le ciel. Pour peu qu'ils soient touts sourds, ils peuvent que se fier à leurs sens pour les guider. Les deux Noss ont le choix entre rester là à les observer jusqu'à ce qu'ils pensent avoir rêvés et s'en aillent ou descendre pour les rassurer sur cette menace fantôme.

Cilastiel se décide et offre en silence à son frère de l'accompagner ou non sous la forme d'une nouvelle main tendue dans sa direction. Puis elle disparaît dans les ombres pour en ressortir à même le sol. Serythil, s'il l'a suivie, aura le choix entre la suivre ou rester plus en hauteur, lui ouvrant la voie qu'il préfère.

Ainsi, une elfe minuscule, de la carrure d'une adolescente, apparaît aux yeux du petit groupe, son visage au trois quart masqué par une sculpture de métal en forme de tête d'oiseau et rehaussé de longues plumes noires. Elle est vêtue d'habits typiquement ornedhels aux tons ocres et noirs. Une amulette pend à son cou et plusieurs bracelets ornent ses poignets. Elle se poste à une quinzaine de mètres d'eux et ne semble en rien effrayée.

-Nous non plus. Répond-elle à la dernière réplique du seul qui leur ait adressé la parole. Nous avons simplement perçu votre présence les premiers et nous sommes approchés pour voir de quoi il s'agissait. Elle penche la tête sur le côté, se donnant réellement l'air d'un oiseau curieux. Fort peu discrètement, il faut bien l'avouer. Remarque-t-elle, plus amusée qu'autre chose par la situation.

Il y eut un moment de silence assez long pour que le doute s’installât chez les voyageurs, mais les chevaux, plus sensibles à leur environnement que leurs cavaliers, dressèrent leurs oreilles. Ils la virent tous en même temps, une petite elfe au physique très jeune et portant une coiffe étonnante. Brannor ne se souvenait pas d’avoir déjà vu ça, mais ses vêtements trahissaient ses origines Ornedhel. Les contacts entre les citadins et leurs frères sauvages étaient rares et, au mieux, distants. Il ne savait rien sur l’état actuel des relations entre les deux peuples, mais au soulagement évident de ses compagnons, il en déduisit qu’il était satisfaisant. Ainsi, le médecin sourit en essayant d’avoir l’air le plus affable possible.

« Nous n’étions pas très discrets non plus. » Répondit Brannor en désignant d’un geste de la main ses compagnons. L’aspect franchement singulier de la jeune elfe provoquait chez eux des réactions plus ou moins retenues. Certains étaient même ouvertement amusés. En voyant cela, fallait-il vraiment s’étonner de la complexité des relations entre les deux peuples ? Seul Brannor conservait son air courtois même si un rapide regard de biais lancé aux autres citadins trahissait son agacement. Pour l’instant, l’attitude de l’Ornedhel montrait son amusement et il aimerait que ça ne change pas. Elle était la seule à s’être présentée à eux, mais le « nous » n’avait pas échappé à Brannor. Provoquer un incident diplomatique quelques heures seulement après avoir quitté Alëandir serait ennuyeux. Valait mieux ne pas s’attarder plus longtemps. Le médecin se redressa sur sa selle et éleva sa voix au-dessus des chuchotements. « Dans ce cas, nous allons donc reprendre notre chemin… » Une plainte depuis les fourrés l’interrompit et lui glaça le sang. Ce n’était pas le rugissement d’une bête prête à l’attaque, mais plutôt l’appel d’une créature en détresse. La peur et la souffrance ne nécessitaient pas de mots pour être comprises. Ce n’était peut-être pas les Anedhels qu’ils avaient entendus, finalement.

Sërythil aurait bien voulu descendre en même temps que Cilastiel, mais quelque chose avait retenu son attention. Un nouveau frisson dans le bas de son échine l’avait rapidement fait se déplacer un peu plus loin, aux aguets. Sa sœur ne lui en voudra certainement pas de la laisser seule avec les deux citadins. Ils n’ont pas l’air méchants et elle semble à l’aise avec eux.

Alors quand des pleurs se firent entendre, il n’hésita pas et boitilla jusqu’à leurs sources. Là, il se trouva alors face à un tout petit ursidé, accroché advienne que pourra à une branche basse. Il pleurait, comme pleurent les jeunes lorsqu’ils sont perdus. Le reste de son groupe avait visiblement disparu, peut être effrayé par les anedhels, ou bien par un prédateur et le pauvre petit n'avais pas pu suivre.

Tout doucement Sërythil tend alors son bras vers lui, à une distance raisonnable mais cherchant à faire comprendre à la créature qu’il pouvait grimper dessus. De l’autre main, il vient chercher son focaliseur, voulant apaiser un peu le Valao effrayé. Si le reste des anedhels débarquent, il ne leur prêtera qu’un rapide coup d’œil tant que l’animal ne sera pas en sureté.

Cilastiel observe ceux qui font des messes basses en plissant les yeux. C'est assez irrespectueux de leur part, d'autant plus pour ceux qui posent sur elle un regard amusé. Elle est courtoise depuis le début, ce n'est pas très malin de leur part de se moquer de cette façon de son allure. La toute jeune femme semble soudain bien plus mature derrière son masque.

-Cessez de vous comporter comme des enfants. Si vous voulez obtenir le respect, montrez-en d'abord. Les réprimande-t-elle d'une fois un peu plus monocorde.

Elle est sans nul doute plus jeune qu'eux mais parle avec bien plus de sagesse. Elle les accueillait avec gentillesse et leur seule réaction est soit la crainte, soit la moquerie. Une drôle de façon de réagir selon elle. Il n'y en a guère qu'un qui reste simplement cordial envers elle et elle pose sur lui un regard plus doux derrière son masque. Ce dernier l'informe que, puisqu'il n'y a finalement aucun danger, ils vont simplement se contenter de reprendre leur route. Elle hoche alors la tête en guise de réponse et c'est alors qu'un bruit se fait entendre. Elle entend Serythil qui se précipite déjà vers la source des pleurs et elle lui emboîte bien vite le pas. Elle le voit alors avec le petit animal, seul et désemparé. Elle en a déjà vu et ils étaient toujours en groupe... Elle comprend alors presque aussi bien que son frère ce qu'il convient de faire.
Se retournant vers les Taledhels, elle les rassure afin de ne pas les retenir plus longtemps.

-Un animal égaré. Nous allons nous en occuper. Vous pouvez reprendre votre route, je ne sens aucun danger dans les environs. Assure-t-elle alors qu'elle perçoit les paisibles Voix d'Anaëh qui chantent un refrain seulement perturbé par la présence des elfes et les larmes de l'être minuscule qui s'est perdu.