Possessions & Equipements : Adriano possède beaucoup de choses, et il ne serait point capable de les lister. S’il occupe des terres grâce au système de féodalité – pour la couronne – il ne les possède évidemment pas. Toutefois, sa maison demeure riche : ses ancêtres avant lui étaient tous d’excellents marins, doués aussi bien pour le commerce que la guerre sur mer. Les terres et les bourgs offrent des revenus liés à l’agriculture, aux vignobles, aux plantations de légumes, de fruits, de canne à sucre, et rapportent de belles taxes étant donné la foultitude de routes commerciales fluviales comme terrestres.
Sa garde-robe est diverse et variée : robes de velours, de satin, de fourrures ; soutanes de soie ; tuniques brodées d’or ; bottes de cuir ; bijoux d’or et d’argent incrémentés de saphirs, de rubis, d’émeraudes et de diamants, il adore arborer ses richesses, et ses décorations militaires.
En termes d’équipement toutefois, Adriano reste un adepte des armures de cuir pour allier la robustesse à la liberté de mouvements. Il en possède plusieurs, ainsi qu’une armure d’apparat qui n’est faite que d’acier rehaussé d’arabesques et d’armoiries, d’or et d’argent, de pierres précieuses et autres ornements. Cette dernière armure n'est utile que lors des cérémonies, ou lors de visites de la haute noblesse, par exemple.
En terme d'armement, Adriano utilise préférentiellement l’épée courte, plus utile durant les combats en mer. Il porte également deux petits coutelas qu'il peut utiliser lorsque les combats se poursuivent dans les soutes par exemple, là où même une épée courte devient handicapante.
Apparence :Le soleil et les embruns du Sud permirent à Adriano d’obtenir une peau halée. Toute une vie de noble militaire dans la marine Soltarii lui permit de garder une forme exceptionnelle : si son corps n’est pas musculeux, si ses abdominaux ne sont pas ciselés, il n’en garde pas moins des avant-bras forts et des mains puissantes, et ses veines cerclent ses mains, ses bras et ses jambes de reliefs circulaire qu’il se plaît à manipuler.
Adriano se tient toujours très droit. Sa démarche est donc rigide, ce que certains ne se manquent pas de critiquer dans son dos. Ses mains sont souvent portées dans son dos lorsqu’il déambule ou lorsqu’il n’a rien à faire. Ses cheveux et sa barbe sont très bien entretenus – c’est un de ses pêchers mignons il adore les soins apportés à sa barbe – et ses sourcils, fins, sont régulièrement taillés.
Fier militaire et noble, il aime porter de riches tissus de velours brodés de fils d’or, aux arabesques de couleurs chaudes, et sur lesquels il place ça et là quelques décorations chèrement obtenues durant les guerres. Lorsqu’il navigue, ou lorsque cela est nécessaire, c’est une armure d’acier mêlée de cuir qu’il porte afin de mêler protection et légèreté, solidité et liberté de mouvements. Tout ceci lui rend une prestance digne des plus grands, et son aura, doublée de son regard d’un vert profond, le rendent très intimidant.
- Taille : 1,69 mètre.
- Couleur des yeux : vert foncé.
Personnalité : Adriano est doté de ce que d’aucun nomme un « caractère bien trempé ». Comme tous les gens du Sud, grandir par des températures chaudes et auprès des côtes Suderones, lui conféra une appétence et une affinité toute particulière pour la mer, la navigation et les navires, que ceux-ci soient de guerre ou de commerce. Mais, plus que cette affinité commune à la plupart des Suderons, Adriano développa un véritable amour pour la mer. Naviguer est à la fois source de joie et d’accomplissement pour lui, qui, parfois, prend la mer durant plusieurs jours uniquement pour pouvoir ressentir le remous des vagues, le fouet du vent, ressentir l’odeur iodée des embruns. C'est également un fier Suderon. La haute estime qu'il porte pour les gens de sa lignée, de ses terres, et pour le Sud en général, font de lui un individu fier, parfois hautain... Un cliché, en somme.
Mais tout bon marin se doit d’être aussi sévère que constant, aussi professionnel que compétent, aussi courageux qu’intrépide, aussi sérieux qu’impitoyable. En cela, Adriano correspond à tous les critères, absolument tous. S’il n'est pas un monstre – en ce sens qu’il n’apprécie pas particulièrement faire du mal à autrui – il demeure un être autoritaire, habitué à commander et à se faire obéir, et à prendre des décisions et des initiatives pour tirer le meilleur profit des situations dans lesquelles il se trouve.
Malgré son code de l’honneur, Adriano n’en demeure pas moins un militaire, un noble, et un individu en quête de pouvoir. Si cette dernière ambition ne s’était jamais réellement faite connaître – sa quête de pouvoir se faisant au travers de l’armée – les évènements qui secouèrent la Péninsule depuis les évènements du Voile firent naître en lui une ambition politique. Ses ambitions ne souffrent donc d’aucune limites autres que celles qu'il s'impose à lui-même,
S’il n’aime pas particulièrement faire le mal, il est capable de tuer de sa propre main. Adversaire, ennemi de son suzerain – ou de lui-même – ou marin félon, abattre sa propre lame sur la nuque d’un condamné ne le fait guère sourciller. Aussi n'a-t-il pas de problème avec l'autorité ni la hiérarchie, ou même la société Péninsulaire : celles-ci lui offrent en effet un cadre parfois protecteur, bien qu'il préfère être à la tête desdites hiérarchies, autorités ou sociétés.
Mais n'allez pas lui dire qu'il est un être mauvais, non. Pour lui, s'il est effectivement capable d'être cruel, calculateur et sévère, il n'en demeure pas moins quelqu'un d'honorable, car, contrairement aux êtres chaotiques, lui suit un code.
Capacités magiques :Aucune.
Histoire
Prime vie et prime jeunesse.
Sa jeunesse, Adriano la passa dans le fief originel de la maison Cortès di Alcacio. Fils ainé de Félipé Cortès di Alcacio et de Catarina di Corelli, il fut éduqué dans la plus pure tradition Soltarii. Ainé, voué à prendre la succession du paternel dans une maison patrilinéaire, il reçu une éducation martiale, politique et littéraire, dès son plus jeune âge. S’il apprécia très rapidement l’art de la calligraphie – collectionnant les plumes, les encres et les missives et autres vélins – le domaine dans lequel il brilla plus encore fut le domaine militaire, et plus précisément : la marine.
Passionné par la mer, la navigation et les arts militaires, Adriano commença rapidement à s’illustrer auprès de ses instructeurs et autres maîtres d’armes. Habile au fleuret, excellent à l’épée courte, il apprit rapidement les rudiments de la navigation, de l’orientation grâce aux phares, aux astres et aux différents instruments marins. Très à l’aise derrière la barre d’un navire, il passait tout son temps libre à lire de grands récits guerriers, les témoignages d’amiraux, de marins, et il se plaisait à rêver que lui aussi, un jour, il serait un fier soldat de la marine Soltaar.
Pour son benjamin et sa sœur cadette, Adriano était un frère exemplaire, du moins au début. Car plus il grandissait, plus il s’affirmait, et se faisant, affirmait sa place d’héritier et son caractère ô combien difficile. Car Adriano était autoritaire, mais pas seulement : il était également très fier, orgueilleux et prompt aux machinations. En cela, son père était plutôt fier : son fils ainé serait sans aucun doute un excellent soutien pour Félipé, et, plus tard, un excellent noble. Avec un bon mariage, il serait sans doute bien placé, plus tard.
Le Voile et le début du XIème cycle.
La fin du Xème cycle marque le passage d’Adriano à l’âge adulte. Âgé de 16 ans en l’an 999, le Voile fit s’assombrir le ciel pourtant clair du Sud de la Péninsule. A Diantra, disait-on, s’était illuminée d’une étrange lumière blanche, vive, violente même, que d’aucun aurait attribué à Néera. Ceux qui ne purent quitter le Médian, et s’éloigner de cet enfer visuel et auditif, devinrent tout simplement fous. Les autres, sans aucun doute plus chanceux, émigrèrent temporairement dans le Nord et le Sud de la Péninsule, fuyant cette malédiction que d’aucun qualifiait de fin du monde.
Durant un mois, la mer toute entière se souleva. Les côtes, d’ordinaire si calmes, aux eaux bleutées et à la faune magnifique, se déchaînèrent et seuls les marins les plus intrépides – ou les plus fous – osaient dompter les flots, priant alors tous les panthéons afin de pouvoir survivre à leurs missions. Pour qu’un semblant de commerce puisse subsister avec le reste de la Péninsule et de l’Estrevent, les marins recevaient double, voir triple solde, mais combien ne touchèrent aucun écu alors qu’ils ne revinrent jamais aux ports ? Nombreuses furent les pertes, nombreux furent les marins tués dans les flots….
Adriano tannait son paternel de pouvoir prendre la mer à son tour. Il était important que les liens commerciaux subsistent. Il était vital que l’on puisse naviguer, mais Adriano, bien qu’en âge de se marier, était encore sous l’autorité de son père. Pendant cette période, il ne pu approcher la mer, et bien que cette peine soit bien légère en comparaison des évènements du Médian, être ainsi tenu éloigné des rivages était un véritable crève-cœur pour l’ainé de la lignée Cortès di Alcacio. En conséquence, Adriano s'enferma deux jours durant, ne faisant que prier Tyra encore et encore afin que les flots ne retrouvent la paix et que la mer soit de nouveau agréable.
Moins impactés que le Médian, le Sud se relève du Voile tout en demeurant dans le culte Pantien, là où d’autres s’écartent de Néera. Adriano, lui, comprend – d’une certaine manière – que les jours à venir seront difficile pour la Péninsule, et pour le Sud dans sa majorité.
La longue nuit provoqua une diminution des récoltes. La disette, véritable fléau, engendra des guerres et les morts s’accumulant, les épidémies frappèrent. Les années d’immédiat après Voile furent difficiles, et Adriano tomba d’ailleurs malade à son tour durant l’an III, alors âgé de 19 ans. Une forte fièvre manqua de l’emporter, mais les bons soins qu'il reçu lui permirent de survivre. De cette maladie, il ne garda aucune séquelle.
Le Sud fut prompt à se redresser. Dans le Duché de Soltariel et celui de Langehack, on s’engageait à tours de bras dans la marine ducale afin de partir à l’aventure, d’obtenir un salaire, et d’avoir deux repas par jour. Adriano, bien que fort protégé de par sa situation sociale, s’engagea tout de même dans la marine Ducale, à un poste d’officier. Dès lors, il enchaîna les missions en mer : commerce avec les Nains – avant que ceux-ci ne purgent leurs terres de la lie Soltarii en nettoyant Sardar – et avec l’Estrevent ; combats avec les pirates ; Adriano enchaînait les missions, les réussites et les victoires, s’illustrant auprès de ses hommes, devenant un combattant respecté et un marin d’exception.
Serait-ce grâce à la bénédiction du clergé de Tyra reçue plus jeune ? Ou serait-ce grâce à ses compétences ? Nombreuses furent les blessures d'Adriano durant ses combats contre les pirates, mais jamais il ne reçu de coups mortels. Même lorsque le navire qu'il commandait heurta les côtes du Sud, masquées par le brouillard, il s'en sortit presque indemne, ne souffrant que de quelques plaies, là où le quart de ses effectifs disparut dans la catastrophe.
De cette période d'aventures, de sacrifices, de combats et d'expériences toutes plus exceptionnelles les unes que les autres, Adriano retint deux enseignements majeurs : la mer était sans doute son seul amour sur cette terre ; la déesse Tyra était celle pour laquelle il ressentait la plus grande admiration.
Mais l'amour ne doit pas être que platonique, ni ésotérique. Au terme d'une cour que d'aucun qualifierait d'attendrissante, Adriano maria en première noce la jeune et belle
Faustina Orsini, avec laquelle il aura une fille, appelée comme la mère d'Adriano :
Catalina Cortès di Alcacio. Malheureusement, Faustina mourut à peine quelques années plus tard, frappée par une violente maladie. Adriano fut éploré, mais les évènements qui suivraient dans les années à venir le forceront à rester concentré, et à penser à lui, et à sa future lignée.
D’une lignée Ducale en devenir
Si Adriano s’attendait effectivement à recevoir un jour les titres et les terres de son paternel, il n’aurait jamais, ô grand jamais cru une seule seconde, qu’un jour, il devienne l’héritier du Duc de Soltariel.
Le Sud avait beau être une terre magnifique, dotée d’une météo agréable, de mille-et-unes richesses, de routes commerciales développées, et d’une mentalité parmi les plus ouvertes du continent – ici la magie et la culture étaient très fortement encouragés – son principal défaut résidait dans l’avidité des lignées dirigeantes. Si le Nord était souvent assimilé à une terre de barbares violents, vivant dans leurs fanges, ils avaient au moins le mérite de se regarder en face lorsqu’un prétendant poignardait son adversaire ! Du moins la plupart du temps. Dans le Sud, les choses se font sous le couvert de l’anonymat, du secret, d’enquêtes et de complots divers et variés. Les assassinats sont légion, les complots sont nombreux, et l’ont meurt autant dans de sombres ruelles que dans sa propre couche, empoisonnée par une servante ou poignardé par un assassin.
Le début du XIème cycle fut donc marqué par les changements, surtout à la couronne ducale. Les couples se succédèrent, disparaissant dans de tragiques circonstances, ou tout simplement de leurs faits ; renversés par des complots ou privés de leurs titres par décision royale, le Duché de Soltariel changea de couronne comme changent les vents marins.
C’est dans ce climat douteux qu’Adriano s’émancipa. Son esprit calculateur s’éveilla alors, sous la tutelle de son paternel qui, lui non plus, n’était pas en reste. Son génie militaire – parlons-en ainsi – lui permit de rapidement comprendre les tenants et aboutissants de la vie de noble, et plus encore, des dangers qui règnent lorsque l’on tente de gagner en influence et en pouvoirs. Formé par son père durant ses jeunes années, Adriano décida d’œuvrer pour sa famille, son père, Félipé, se plaçant doucement mais sûrement dans les bonnes grâces de la royauté.
C’est en l’an XII, lors du procès royal réalisé à l’encontre de Tibéria Soltarii-Berontii et Franco di Celini qu’Adriano plaça ses premiers pions sur l’échiquier politique. Franco di Celini, être machiavélique, menteur, manipulateur, usa bien vite de sa position de Duc de Soltariel pour favoriser sa richesse, sa fortune et ses propres intérêts, en lieu et place de ceux de ses vassaux. Saisissant cette opportunité, plusieurs nobles Suderons – parmi lesquels sa future épouse Victoria di Maldi – saisirent le conseil royal, accusant le couple ducal de bien des maux, tous justifiant l’intervention de sa majesté le Roy.
Adriano fut alors envoyé par son père jusqu’à Diantra, dans le but de demander audience une fois la
Magna Carta Soltarii enclenchée. Précédé par la délégation de Camarata – l’opposant de Félipé au trône Ducal –
Adriano obtint une audience royale, audience durant laquelle il fit preuve d’un certain charisme au cours d’une plaidoirie mémorable, laquelle mettait son paternel sur un véritable piédestal, lui assurant la victoire.
Fort d’un vélin royal assurant les Cortès du soutien de la couronne, l’immense échiquier se mit en marche. Nombreux furent les nobles qui se rallièrent derrière les Cortès, et d’aucun témoigna que le Signore di Camarata, fort désappointé, sombra dans une colère folle. Bien vite, le duché s’anima d’un vent de guerre civile : les troupes des Cortès, aidés par leurs alliés Sybronds – grâce au soutien de Vitoria di Maldi – avancèrent jusqu’à Soltariel-la-Cité, sans qu’aucun assaut ne soit lancé. Adriano, acteur de ce soutien important, était devant la ville lorsque les habitants se révoltèrent. Il était encore dans la cité lorsque le combat fut porté contre les miliciens du Signore di Camarata… Et il fut celui qui, au-dessus du corps de ce dernier, eut le privilège de le maudire dans son éternel repos.
Les temps qui suivirent virent le renouveau de Soltariel, renouveau construit par l’exécution de toutes celles et tous ceux qui suivirent le Signore di Camarata dans sa folie. Nombreux furent les morts, mais la cité, au moins, s’était efficacement relevée. Peu de temps après, le Roy Bohémond en personne se déplaça, et officialisa ce que tout le monde savait déjà : Félipé Cortès di Alcacio était nommé Duc de Soltariel, et, ce faisant, sa lignée devait la seule à pouvoir prétendre au trône ducal par droit du sang. La nouvelle fut vécue comme une réussite personnelle par Adriano, qui, il le savait, avait été un maillon essentiel dans cette réussite totale. La lignée Soltarii-Berontii était dépossédée de tous ses biens, et de toutes ses prétentions sur le Duché.
Mariage avec Sybrondil et guerre de Merval.
La fin de l’an XII vit le mariage d’Adriano Cortès di Alcacio à Victoria di Maldi, Comtesse de Sybrondil. Pour remercier le soutien de la Comtesse, Félipé décida de marier son ainé à la jeune femme, afin de s’offrir le soutien des Sybronds sur le long terme et de remercier ces derniers pour leur soutien contre le Signore di Camarata. Par ce jeu d’alliance, la lignée Ducale fut renforcée, et Adriano, prince de Soltariel, obtint également la couronne Comtale de Sybrondil.
Ensemble, Adriano et Victoria eurent trois enfants : Octavio, l’ainé ; Lucillia, la benjamine ; Livio le cadet ; tous les trois de la lignée Cortès di Alcacio di Maldi. Au cours d’un tragique incident, Lucillia trouva la mort à l’âge d’un an, alors qu’une servante l’aurait laisser tomber – du moins ce fut la version officielle maintenue par Victoria.
En l’an XIV, Soltariel – et Adriano en tête – répondit présent à l’appel du Roy Bohémond dans la reconquête des terres Mervaloises, et de la cité de Merval elle-même. Adriano, alors Amiral de la flotte Soltarii, fut responsable du blocus maritime des terres Mervaloises, Durant les opérations maritimes, Adriano s’illustra brillamment sur sa caraque amirale : les troupes et la marine Mervaloise tentèrent à moults reprises de briser le blocus et l’encerclement, provoquant alors d’ignobles combats, les navires s’éperonnant, les morts coulant alors au fond de la mer. Adriano fut légèrement blessé à plusieurs reprises, mais s’en sortit indemne :
à son retour, il fut longuement applaudit et acclamé, salué et loué par les Soltarii, gagnant une légitimité impressionnante auprès des habitants de la capitale. Malheureusement, l’an XIV vit également la mort de la Duchesse et mère de Félipé, Catarina di Corelli. Emportée par une longue maladie, le Duc s’en trouva fort attristé, et décida d’ériger une petite chapelle qui portera le nom de sa défunte épouse. Pendant ce temps, les Vrais-Soltarii continueront leur entreprise de critique de la lignée régnante, et les sectes draconiques, elles, continuent à prospérer et à gagner en adeptes dans toutes les sphères de la société.
L'an XIX, une année charnière.
La fin de la guerre de Merval vit le renouveau du duché de Soltariel. Le commerce reprenait de plus bel, aidé en cela par un évènement inattendu : la réouverture des frontières Naines au commerce avec la Péninsule. Ces derniers débarquèrent finalement dans le Marquisat de Langehack, et provoquèrent un incident diplomatique au cours duquel périrent plusieurs soldats de l'élite Langecine. Véritable traumatisme pour les Suderons, acte honteux, répréhensible, condamnable, Adriano fut outré que le petit peuple se soit montré si cruel et si prompt à perdre leurs moyens. Qu'importent les rumeurs, il était question de représentants d'un peuple bouffi d'orgueil assassinant de sang froid des soldats du Sud.
Puisqu'il n'était ni Pair du Royaume, ni quelqu'un d'important - sinon l'héritier du trône Ducal - Adriano n'avait point à prendre part à l'enquête diligentée par le Roy, et son Chancelier Athanase de Cley. Toutefois, apprendre la mort du Marquis de Langehack fut un choc en soi : à cause de peuple à courtes jambes, un noble Péninsulaire, Suderon, Pair du Royaume, avait été condamné à mort et exécuté. Cela n'était pas pardonnable aux yeux du Suderon. En plus, le fait que la Royauté accepte de financer des comptoirs Nains dans les villes du Sud, dont Soltariel, était la cerise sur le gâteau : Adriano et les Suderons n'auraient pas le choix, mais ils sauraient s'en souvenir le moment venu.
Mais les années XVIII et XIX de ce cycle ne furent point seulement secouées d'évènements tragiques, certes non. Car un incroyable évènement vint bénir le début de l'an XIX : l'élévation de la Haute-Prêtresse de Néera. Pour l'occasion, tous les nobles - ou presque - de la Péninsule se déplacèrent jusqu'à la capitale, confiants les terres à leurs régents respectifs. Présent dans la délégation Soltarii, Adriano fut de ceux qui burent les paroles du Haut-Prêtre et de la nouvelle Haute-Prêtresse de La Mère, la Damedieu.
Mais lorsqu'une jeune adepte de Néera prit place au-devant de la Haute-Prêtresse ainsi élevée, Adriano voulut crier à l'insulte ! Lorsqu'elle écarta les bras, éclipsant alors les plus hauts membres du clergé, il voulut crier à l'infamie. Lorsque
La Voix résonna, lorsque
La Lumière vint, il comprit : cette jeune femme avait été le vaisseau de
La Mère et elle était venue parler à
Ses enfants. Et ce qu'elle dit fut à la fois incroyable, et profondément bouleversant.
Outre la quête donnée aux Humains, la présence de la
Damedieu devant lui, si proche de lui, fut un honneur et un bénédiction inattendue.
La Mère s'était adressée à tous, et se faisant, à lui aussi. Il s'agenouilla, pria, et durant de longues minutes, il ne bougea pas d'un poil. Le véritable Roy, descendant de la lignée bénie par
La Mère devait être retrouvé.
Adriano Cortès di Alcacio,
Duc de Soltariel.
Il faisait donc bon vivre à Soltariel, et ce, malgré les sectes draconiques qui ne cessaient jamais de progresser et de recruter toujours plus d’adeptes malgré la chasse active imposée par Félipé. Pour preuve, même les Vrais-Soltarii se firent moins virulents et moins présents, laissant un peu plus de marge à la lignée ducale qui n’était plus ciblée par la critique. Dans le même temps, pour contrer l’essor des cultes draconiques, le Duc Félipé se rapprocha du culte Pantien. Contre pouvoir sérieux dans le Sud, Félipé désirait que ce rapprochement puisse permettre la décadence des sectes draconiques.
Mais ces temps de prospérité et de sécurité globale furent bien rapidement mis à mal. Alors que toute la famille ducale – Félipé, Adriano, Victoria et leurs enfants – voyageaient de Soltariel jusqu’à Sybrondil, la caravane tomba dans une cruelle et violente embuscade tenue par les cultes draconiques. Au détour d’une voie pavée faisant un grand crochet autour d’un relief rocailleux, les membres du culte usèrent de magie et de leurs lames pour embraser le convoi ducal. L’incendie fut si violent que presque la totalité de l’escorte fut tuée sur le coup…
Les combats furent âpres, mais brefs. Adriano, brûlé au bras gauche, combattit comme un lion acculé à un mur. Bien que ne manœuvrant pas la magie, le prince de Soltariel et Amiral de la flotte fonça droit sur l’ennemi, attirant le feu du seul pyromancien de la secte. Sa décapitation jeta un froid parmi les assaillants, lesquels s’enfuirent pour la plupart, sauf quelques corniauds plus rodés que les autres. Ces derniers attaquèrent Adriano de toute part, le tailladant à plusieurs reprises. Son père, Félipé, mortellement blessé, parvint à sortir de la caravane enflammée pour planter une dague dans le dos d’un des assaillants d’Adriano. Lorsqu’enfin ils parvinrent à tuer les derniers cultistes, Adriano et Félipé ne purent qu’observer l’étendue des dégâts : la quasi-totalité des gardes avaient été tués ; Victoria di Maldi, épouse d’Adriano et Comtesse de Sybrondil, ainsi que les deux enfants du couple, brûlaient dans la caravane, faute d’avoir pu s’en échapper. Félipé, brûlé et mortellement blessé, rendit son dernier souffle devant ce spectacle horrible, sous les yeux de son fils héritier et des soldats survivants.
La nouvelle ne tarda pas à se faire savoir : le Duc était mort, la Comtesse de Sybrondil également, ainsi que ses deux enfants, et le prince héritier, Adriano, était sérieusement blessé mais, par la grâce de Néera, bénéficiait des soins des mages de Soltariel. La nouvelle parvint jusqu’au Roy Bohémond et son conseil de régence, tout comme les cités de Soltariel et de Sybrondil.
Adriano fut alors intronisé Duc de Soltariel, par la grâce de Néera, au début du mois de Bàrkios de l’an XIX, second mois de l’Automne.