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 [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes

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Artiön Laergûl
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Artiön Laergûl
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MessageSujet: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeLun 7 Nov 2022 - 20:17



Milieu du mois de Favriüs
Petit matin
Sur les flots de l’Oliya






Les dernières ennéades s’étaient écoulées plus vite que de raison. Ce qui avait été la liesse d’un mariage s’était rapidement mu en une toute autre forme d’effervescence. Cette fois-ci il ne s’agissait plus de s’unir à l’être que l’on avait appris à connaître, mais d’apprendre à connaître l’inconnu. Et les elfes sont curieux. Plus qu’ils n’osent l’avouer. De plus de choses qu’ils n’osent le montrer. Votre monde dirige votre inhérent désir d’apprendre vers ce que vos sociétés considèrent propre à être appris. Vos Souffles tous entiers ploient, des siècles durant dans la direction dans laquelle ils sont dès le plus jeune âge guidés. Vous êtes à la fois entièrement libres et prisonniers d’une cage d’or que vous vous êtes vous-mêmes volontairement construite. Pour votre propre bien. Pour vous protéger vous et les vôtres. Seulement, aussi longtemps daignez vous feindre de l’ignorer, vous savez exactement où en sont les barreaux, où en est la serrure, et surtout, où en est la clef.

Parfois un elfe se saisit de la clef. Parfois le grincement de la porte de votre cage d’or se fait entendre. Et tous, tous sans exceptions, êtes piqués dans votre curiosité. Car il n’en est pas un en réalité qui ne se pose pas la question d’à quoi ressemble le monde du dehors. Vous choisissez consciemment de ne pas chercher à y répondre. Vous choisissez consciemment de ne pas vous priver de cette confortable ignorance ; mais il suffit d’un elfe, d’un elfe qui ose briser le tabou, pour que vos attentions à tous soient piquées, et que la perspective d’un nouveau savoir vous emporte de l’autre côté du métal précieux. Et ainsi chaque fois se lance un immense ouvrage, car vos limites ainsi franchies, il vous en faut de nouvelles. Et ainsi chaque fois se lance un immense ouvrage, car il vous faut briser votre cage pour en bâtir une plus grande.

Tu n’imaginais pas qu’il se bâtirait un tel engouement autour d’une simple rencontre avec des membres des autres races. Au contraire, tu pensais que les elfes se montreraient profondément réfractaires à l’idée d’un quelconque rapprochement, qu’ils condamneraient cette initiative comme une pure folie, une invitation de plus à te faire tuer… seulement il s’agissait des Couronnes. Des Grands de chaque monde. D’un espoir de toucher non pas ceux dont la voix ne résonne pas à travers les siècles, mais ceux dont les mots restent gravés dans livres et parchemins pour suivre leurs peuples respectifs. Les elfes avaient espoir que tu accomplisses le miracle que Dyarque était passé à peu de choses de réaliser avant toi : obtenir le respect de ceux qui représentent votre plus grande menace pour les temps à venir. Alors par curiosité pour certains, par volonté que les choses soient faites au mieux pour d’autres, un petit contingent s’était créé. Les elfes s’engageaient ainsi dans une forme de guerre dans laquelle ils n’ont point de honte à se faire les assaillants : une guerre se faisant à l’assaut des cœurs plutôt que de la chair.

Ce furent les Danseurs les premiers à rejoindre ta suite, en dignes représentants du Père des Voyages, et en avides messagers des Arts de votre peuple. Quelques mages suivirent peu après. À la fois les futurs protecteurs de leur Roi, et ceux qui donneraient forme aux lieux où se jouerait la rencontre. Quelques mages auxquels s’ajoutèrent quelques soldats. Fiers matelots pour la quasi intégralité d’entre eux, responsables à l’heure actuelle de faire vos deux bateaux voguer droit.



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Le plus grand de vos vaisseaux s’était immobilisé au milieu du fleuve. Les mages avaient commencé leur travail. Animés de la clarté de corps que tu leur avais soufflé, les élémentalistes s’étaient emparés des flots de l’Oliya pour rappeler au printemps un souvenir d’hiver. La surface de l’eau entourant votre bateau s’était faite tapis de glace, dont les pieds avaient plongé jusque dans les fonds du fleuve pour s’y ancrer. Un îlot de bois au centre d’une fleur de givre, c’est ici, au son de la musique que déjà faisaient résonner les Danseurs et baignés par les délicats arômes de vos plats – déjà emportés par les vents côtiers – que vous accueilleriez vos invités.

Debout au bord de l’un des pétales, le regard perdu vers l’horizon, en direction des terres que tu avais quitté le mois dernier, après que fut vaincue l’abomination qui avait essayé de s’y réfugié, tu souriais. D’un sourire quelque peu amère. Tu aurais aimé que ton épouse et tes enfants, restés en Linaëh, soient à tes côtés. Qu’ils puissent vivre ces instants hors du commun avec toi dans leur intégralité. Oui, tu l’aurais aimé… cependant tu n’avais pas assez confiance, ou du moins pas encore – car tu espères qu’un jour viendra où ce sera le cas – en tes invités pour autoriser ta famille à te rejoindre. Durant les prochaines heures et les prochains jours, bien qu’il ait été décidé d’écarter les grandes décisions de l’ordre du jour, seront faites les pensées des Grands Décisionnaires. Aussi frivole qu’il ait voulu s’en donner l’air, le moment est important. Le moment est fragile, et vous rend fragile, vous tous, par la même occasion.


Aujourd’hui vous pourriez autant vous faire des amis que des ennemis. Et si les événements venaient à prendre funeste tournure… il valait mieux que l’Anaëh ne perde que l’Aran, et pas sa famille.

Pour se représenter Tiön:

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Dernière édition par Artiön Laergûl le Mar 8 Nov 2022 - 23:05, édité 1 fois
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Brannor
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeMar 8 Nov 2022 - 1:23

Il y avait un monde au-delà de l’Anaëh et jamais en plus de 850 ans d’existence Brannor n’y avait posé les pieds. Peut-être que l’idée lui effleura l’esprit une fois ou deux, rien de plus qu’une pensée fugace qui jamais ne s’enracina. Pourtant, il était curieux. Que se trouvait-il au-delà de la forêt ? Les textes parlaient du royaume des hommes en termes peu élogieux et mettaient les elfes en garde contre ses habitants qui, plus d’une fois, se sont attaqués aux arbres de l’Anaëh avec leurs haches et leurs scies. « Jamais un homme n’hésitera à tuer un elfe s’il en a l’occasion », disaient-ils. Rien qui donnait vraiment envie d’aller à leur rencontre, mais quand l’occasion se présenta de façon inattendue, c’est sans hésiter qu’il se porta volontaire pour y participer.

C’était peut-être la décision la plus stupide de sa vie, mais elle suscitait en lui un enthousiasme comme il en avait rarement éprouvé dans sa vie. L’Aran allait à la rencontre du roi des Hommes et du roi des Nains. Jamais dans l’histoire une telle rencontre n’avait eu lieu et Brannor avait pourtant cherché dans les chroniques. Il avait bien trouvé une mention à propos d’une tentative avortée parce que les elfes ne s’y était pas présentés, mais rien de plus. En sachant cela, c’était d’autant plus excitant d’y prendre part et Brannor y sera en tant que chroniqueur. Les gens le connaissaient surtout en tant que médecin et peu savaient qu’il était également un chroniqueur, un intérêt qui lui venait de son défunt père. La majorité des écrits de Brannor portait sur les guerres auxquelles il avait participé, mais il avait également signé quelques traités de médecine. Son rôle sera de mettre par écrit ce moment important, d’y décrire en détail les gestes et les paroles des acteurs qui y seront. Le fait que Brannor ne parle pas la langue des hommes n’était pas réellement un problème. Il ne serait qu’un observateur silencieux qui savait par expérience que les gestes et les expressions sur un visage étaient souvent bien plus éloquents que des mots. De toute façon, des traducteurs seront également présents. Brannor allait se servir de leurs notes afin de rédiger le texte final qu’il imaginait déjà consigné dans un superbe volume enluminé.

L’excitation dans l’air était palpable. Brannor essayait de ne pas trop penser au fait qu’il se trouvait à la frontière de son monde et de celui des hommes. L’emplacement était significatif, ces lieux ont été le théâtre à de nombreuses reprises de leurs conflits. Lui-même avait combattu ici par le passé plus d’une fois. C’était étrange de savoir qu’il avait peut-être croisé le fer avec les ancêtres des humains qui seront présents aujourd’hui. À 850 ans, combien de générations d’humain ce nombre représentait ? Sur un morceau de parchemin, Brannor commença à faire le calcul en ignorant la présence des danseurs et la musique qui rythmait leurs pas.

« La vie des hommes se compare à celle d’une étoile filante. » Marmonna-t-il en mettant de côté ses calculs. Il retrouva le parchemin où il avait entamé la narration du voyage ainsi que la liste de tous les participants.

« L’Aran attendait l’arrivée des invités en souriant. Derrière lui, les danseurs s’abandonnaient au son de la musique. Il y avait de la fébrilité dans l’air. »

Brannor laissa sa plume en suspens pendant un instant avant de la poser pour accorder un peu plus son attention à ce qui se passait autour de lui. Il portait la même tenue qu’au mariage d’Aegden et il espérait que personne ne le remarquerait. C’était ce qu’il possédait de plus élégant. En aucun cas il ne pouvait rivaliser avec le roi dont la tenue n’était rien de moins qu’époustouflante. Il regrettait de ne pas savoir dessiner. Il devait absolument en faire mention dans son texte de même que les réactions qu’elle susciterait. Ça promettait d’être amusant.
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeMar 8 Nov 2022 - 12:37




Appuyé contre le bois d'un des navires, Aegden observait discrètement la scène hivernale se créer sur les eaux avec toute l'élégance dont les artistes du Barde savaient faire preuve. Pour le lëandrin, il était difficile de réellement poser des mots sur son ressentit face à cette improbable scène qui se jouerait bientôt sur ces planches glacées tant il était mêlé de nombreux sentiments à la foi.

D’abord, il y avait la douce amertume. Marié, depuis trop peu, un long voyage séparerait à nouveau les récents époux. Aegden en était chagriné mais ainsi allait la vie. Désormais, il y avait la perspective d’être liés, peu importe l’endroit où ils se trouvaient pour venir un peu consoler son Souffle.

Il y avait aussi une franche part de curiosité, qui devait certainement être le moteur principal de sa présence ici loin des siens. Malgré tout, Aegden voulait voir. Au-delà des ont-dit, des ragots et des légendes. Comme beaucoup de ses frères, il voulait les voir, ces peuples dont on murmurait tant depuis quelques années...

Et pourtant…Il y avait l’inquiétude aussi. Toujours là. La méfiance face à ces inconnus responsables de tant et ayant cherché le pardon de si peu. Pouvaient-t-on, même lors de telles occasions, parvenir à réellement s'entendre ?

L'espace d'un instant, Aegden observa l'Aran descendu sur la glace et l'inquiétude se fit à la fois plus tangible et diffuse à la foi. Il avait appris à faire confiance au géant elfique pour être leur roi et trouver la voie adéquate. Nombreux avaient été leurs échanges à ce propos. Et si le soldat était là aujourd'hui, c'était bien qu'au fond, malgré tout ses réticences, ils avaient trouvé un point d'entente. Mais, pourtant, aujourd'hui, l'avenir n'était plus seulement qu'entre leurs mains elfiques...

Par deux fois, le soldat avait été témoin de ce que l'Humain avait accompli de pire. Qu'il le veuille ou non, le Linoïn perdu avait marqué son Souffle. Qu'il le veuille ou non, cette petite marque indélébile, cachée derrière un millier d'autres pensées, elle lui faisait froncer les sourcils en cet instant fatidique. Il suffisait de si peu... Et même sans cela, sans l'avoir vu et ressentit dans toute sa folie et sa douleur, il portait encore aujourd'hui une  autre marque de ce passé. Ailagos avait vu, dans les mains d'un autre. Cet autre a qui la vie avait sans doute été arraché par les ancêtres de ceux qui marcheraient là. Verrait-elle, comme une boucle infini, un drame similaire se reproduire ?

Quant aux nains...Au moins avaient ils la réputation d'avoir leur honneur chevillé au corps. Cela serait sans doute moins ardu de construire un petit bout de confiance. Aegden ne les connaissait que trop peu. Même les légendes n'étaient que trop vagues à leur sujet, en Alëandir, si loin de leurs montagnes.

Un mouvement attira soudain son attention sur sa droite, l’arrachant à ses pensées et il offrit un fin sourire silencieux au soldat qui sembla venir s’enquérir de son état d’esprit. Alors le lancier se contenta d’un discret signe de tête assuré. Contrairement à son camarade vêtu à la mode civile des anedhels, lui, en temps que chef des armées elfiques, avait conservé son équipement militaire. Ses armes étaient, elles, sagement bouclées à leurs sangles et, il l’espérait, le resteraient durant tout le temps que durerait cet étrange moment.

Étrange..Voilà qui au final qualifiait parfaitement le sentiment qui le tenait. Tout cela était...étrange et seul l'avenir dirait si ce sentiment d'étrangeté devait s’avérer un bien ou un mal.


L'armure ( attention grande image):
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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeMar 8 Nov 2022 - 19:25

Le voyage des Nains en Pénisule n’avait point été de tout repos, et point des plus agréables non plus. Oh, rien de bien méchant : quelques regards jetés par-dessous, quelques grognements, quelques verbes incompréhensibles pour ceux qui parlent la langue du Nord, mais d’aucun pouvait ressentir l’ambiance, deviner les pensées… Il était en effet facile pour le monde entier de comprendre les intentions belliqueuses, ou peu enviables, d’un individu dont les mâchoires se crispent dès lors que ses mires se posent sur vous… La communication dite non verbale avait au moins cela d’intéressant qu’elle pouvait traverser les époques et les frontières sans aucune difficulté.

Au moins n’y avait-il point eu d’incident notoire. De toutes les issues possibles et envisagées par Harald, l’incident armé, impliquant sa personne, était le pire qui aurait pu arriver aux Nains. Lui qui, plus ou moins malgré lui, s’était retrouvé à s’engager sur la voie de la paix, peu populaire, aurait été bien mal appris si un second incident armé était survenu… Et la paix, cruellement maintenue, s’en serait trouvée définitivement enterrée.


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Le chemin depuis Lante avait été des plus habituels. Contrairement à la navigation depuis Thanor jusqu’à Diantra, naviguer sur l’Oliya était plus habituel pour Harald, Lantais d’origine. A peine était-il revenu à Thanor, qu’il avait reprit la route pour Lante, puis le bateau pour le lieu de rencontre. Ses enfants, encore une fois, étaient du voyage, tout comme Ararün, responsable de la garde, laquelle s’était considérablement grossie.

Ils étaient une cinquantaine de Nains, répartis sur trois navires : un premier, sur lequel Harald voyageait ; un second qui servait de protection rapprochée, et un troisième qui abritait les quelques savants, érudits et autres Nains conviés pour la rencontre. Si ces derniers n’avaient aucune voix à proprement parler au cours des futures discussions, les consulter pourrait être intéressant, d’une certaine manière. Et puis, quelques regards acérés sur les us et coutumes de ceux qui feraient face à Harald, ne serait point de trop. Ils verraient sans doute des choses là où le soldat ne verrait que quelques armes, par exemple.

Ses ordres avaient également été dispensés : d’autres navires attendaient plus loin, au Nord. Conscient que les Wandres étaient dangereux pour tout le monde, et qu’une telle rencontre pourrait attiser bien des convoitises, ou bien des courroux, Harald désirait être prêt… Quand bien même la distance entre les renforts et le lieu de rencontre ne se ferait point en quelques minutes…

Assis sur le trône dressé pour l’occasion, Harald regardait Artïon, un ami, et les danseurs qui allaient et venaient, agrémentant l’instant d’une note de légèreté qui, si elle convenait aux esprits lettrés de ce monde, ou aux Elfes quoi qu’il en soit, tranchait avec l’esprit du souverain des Nains.

Il avait entendu parler d’une incroyable quantité d’Humains en route pour la rencontre… Et l’idée de faire face à tant des leurs ne l’enchantait qu’à moitié…

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Ararün Kuradsson
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeJeu 10 Nov 2022 - 9:10


Les derniers temps avaient été fort en évènements et en nouveautés pour le capitaine Kirganais. Il avait eu l’honneur d’être choisi par le Grand Roi Harald, son ami, pour l’accompagner et surtout prendre en charge sa sécurité lors des déplacements de la délégations dawi hors du Zagazorn. Ainsi, le Fiers-Marteaux avait pu voyager et voir un peu le monde, traînant son armure jusqu’au cœur de la capitale péninsulaire pour participer au mariage de Louise d’Erac, anciennement de Fernel, l’amie des nains et tout s’était déroulé comme il l’avait désiré. Maintenant, il s’agissait d’un évènement majeur dans l’histoire des siens et là, encore, il se devait de répondre présent et honoré sa parole auprès d’Harald en assurant une nouvelle fois sa sécurité pendant cette rencontre.

Ararün était conscient de l’ampleur de cette rencontre, peut-être se joueraient-ils des décisions politique qui refaçonneraient le monde que l’on connait. Peut-être qu’à la sortie de ce sommet les nains prendraient une nouvelle direction, ou alors, ce qu’il craignait davantage, que la guerre viendrait à secouer leurs montagnes des terres du nord.
Il savait qu’Harald se ferait entendre et serait bon pour la condition des dawis, qu’il ne laisserait rien aux autres peuples si ces derniers venaient à être un peu trop gourmands en demandes et revendication. Ararün avait pleinement confiance en son roi, mais il craignait les autres couronnes, qu’il ne connaissait pas.

Le passé avec les elfes et les humains avaient été entachés de quelques conflits et si les elfes étaient une race plus réfléchie et sage que les umgis, ces derniers n’avaient jamais été digne de confiance pour lui.
Trop ambitieux et orgueilleux pour une race si fragile et éphémère. Ararün savait que les humains, contrairement aux anciennes races, se devaient de vivre plus hâtivement, de grandir toujours plus vite et de marqueur leur histoire de leur passage afin que leur courte braise-vie ne vienne s’éteindre. C’était à la fois émouvant et dangereux.
Pour les Elfes, il avait une idée particulière les concernant, c’était aussi une ancienne race, comme les dawis. Ils avaient d’après lui, façonnés Miradelphia comme les siens l’avaient fait. Leur longévité leur procurait une capacité à progresser qui forgeait le respect. Ils étaient à la fois d’honorables combattants, mais aussi d’impressionnant artisans tout comme le sont ses frères et sœurs du Zagazorn.

Quoi qu’il en soit, cette rencontre changerait la face du monde et il avait l’honneur d’y être, non pas de participer, mais il pourrait dire aux siens, qu’il y était et qu’il avait vu de ses yeux les trois couronnes de ce monde discuter entre eux.


*****


Le trajet pour se rendre au point de rendez-vous avait été long, une fois de retour à Thanor, Ararün fit venir d’autres cognards dawis afin d’augmenter le nombre de nains assurant la sécurité d’Harald. Ils avaient décidé de naviguer à bord de navires cuirassés car la traversée des wandres et la dangerosité de l’évènement le nécessitait. Il fallait qu’en cas de danger, les dawis puissent répondre à leurs agresseurs et le faire avec efficacité.
L’arrivée des dawis se firent entendre de loin par ceux qui étaient déjà en place à ce rendez-vous. Les tambours habituellement de guerre avaient été placés sur les navires lourdement protégés. On entendait le fracas des battements à des lieux et ce rythme était semblable au martèlement des marteaux au creux des plus grandes forges du Zagazorn. Si certains se pensaient attaqués, il n’en était en réalité tout l’inverse, il s’agissait là d’une manière de rythmer la cadence des rameurs et de donner courage et force aux cognards, qui eux frtappaient de leurs pieds et leurs boucliers aussi en cadence, mais aussi de signaler à tous leur arrivée prochaine et comme un avertissement à tous ceux qui oseraient les attaquer. Les dawis arrivaient, tous l’entendaient et ainsi tous savaient qu’il ne faudrait pas tenter le diable avec eux.
Sur les navires, les dawis ramaient en poussant des cris rauques et graves à chaque mouvement, on entendait les navigateurs beugler leurs ordres de navigations. Les curieux qui pouvaient voir les navires et leurs occupants pouvaient apercevoir une cinquantaine de nains, tous engoncés dans des armures lourdes soigneusement ouvragés et de qualité exceptionnelle.

A leur arrivée, après le débarquement d’Harald et de sa garde rapprochée qui lui permettrait d’atteindre le navire royale, Ararün ordonna aux siens de monter le campement et de sécuriser leur emplacement. Les cognards s’agitèrent alors dans le fracas de leurs armures et réglés comme des métronomes, agirent comme un seul nain, sans une once d’incertitude ou de doute dans ce qu’ils devaient faire. Les nains étaient connus pour leur discipline martiale et leur organisation, les autres peuples en avaient alors un bel exemple.

Le Capitaine Kirganais continuait d’hurler ses ordres en khazalide, désignant des coins et des guerriers. Ce dernier était lui aussi paré de sa lourde armure d’exception pour l’évènement, aux ornements runiques rougeoyant et au métal sombre. Il avait posé son lourd marteau à ses pieds et s’appuya dessus pour observer les siens œuvrer.
Quand il apprit que la délégation humaine arriverait en grand nombre, un frisson parcouru son échine, se laissant alors le temps à la réflexion afin de sécuriser au mieux son roi et les siens d’une éventuelle escalade, ils étaient certes moins bons combattants, mais ils étaient bien plus nombreux et il fallait à Ararün une quelconque possibilité d’éviter tout risque dans les pires éventualités. Ainsi il patienta, attendant que le campement soit monté et que les humains arrivaient afin d’aviser de la suite, scrutant la direction de laquelle ils devaient venir.
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Magnus de Terresang
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeJeu 10 Nov 2022 - 19:23

Les événements de Diantra s’étaient passés vite. Le mariage s’était bien passé tout comme le couronnement. Magnus avait eu l’occasion de nouer des alliances et de conclure des accords. Il avait eu l’opportunité de revoir certaines têtes aussi tandis qu’il avait renouveler son serment au Roi qui était à la tête de la délégation péninsulaire pour ce sommet. Bohémond Ier, roi de Péninsule et élu de la Déesse Néera. Il allait au devant de sa première rencontre diplomatique aux côtés de l’ensemble de ses Pairs et des seigneurs qui les accompagnaient montrant ainsi l’union du royaume derrière l’enfant de la DameDieu.

Après un voyage d’une ennéade pratiquement pour le port de Misséde et ainsi appareiller dans l’un des navires royal pour un trajet de neuf jours jusqu’au lieu de rendez vous du sommet des couronnes. Magnus avait demandé à ce que les deux navires transportant les Arétans fassent partie de l’escorte royale, étant l’une des délégations plus nombreuses avec des soldats expérimentés, il était normal de mettre les défenseurs près du Roi et c’était un véritable honneur pour le comte Magnus.

Arétans du Sud et du Nord ainsi que Malelandois se comportaient plutôt bien, on pouvait même les entendre chanter des chansons paillardes au fil du voyage à base de gueuses, de criminels et de bûchers. Lorsqu’ils arrivèrent en approche du lieu de rendez vous, on pouvait encore les entendre chanter.

 « Ohé ého ! Ici les Arétans !

Ého, ohé ! Amenez les gueuses ! Amenez la bière !

Ohé, ého ! Préparez les armes ! Préparez les poings !

Oha, ého ! Préparez les cons ! Dégainez vos dards ! »


Magnus se trouvait près de la barre de navigation en compagnie du capitaine de vaisseau tandis qu’il entendait ses hommes chantaient à tue tête. Il avait l’impression d’avoir la berlue en voyant de la glace proche d’un navire un peu plus grand, celui des elfes assurément. Il montra alors au chef du navire une position proche de la rive pour s’y amarrer et lorsque cela sera fait, il débarqua avec sa garde rapproché. Il fit rapidement l’appel parmi ses seigneurs et ordonna que l’on délimite un périmètre assez proche de la forêt mais assez loin de l’eau pour construire le campement péninsulaire et ainsi éviter toute corruption. Magnus observa alors la barrière hivernale proche du navire, il aurait bien aimé savoir qui était à l’oeuvre de cette aberration … bordel c’était de la magie. Plus loin, il vit des nains. Nom des dieux ! Il allait faire une attaque avant la fin de cette rencontre. Magnus attendit alors avec la moitié de sa propre délégation l’arrivée du Roi et de sa propre suite ainsi que celles des autres seigneurs.
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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeJeu 10 Nov 2022 - 20:26


Tu croises les bras devant la poitrine et lâches un soupir satisfait alors que les tambours Khazalides commencent à résonner à ton oreille. Ton regard quitte le Sud Est pour se porter vers l’Ouest. La délégation du Zagazorn ne devrait pas tarder… et tu en étais finalement plus heureux que tu ne l’aurais au premier abord imaginé. Du talon tu pousses sur la glace, et profitant à la fois du fait qu’elle soit encore neuve, et de semelles qui – en d’autres situations – auraient été bien trop lisses pour être pratiques pour, plutôt que de marcher, prestement glisser vers le pétale de la fleur de glace qui accueillerait le premier des navires Dawis.

Le sourire aux lèvres, tu lances de grands signes en direction des bateliers barbus, pour les accompagner dans leur arrimage, pressé que tu étais de voir descendre celui qui était en fin de compte, une fois mises de côté les responsabilités qui te forçaient à trop souvent le tenir dans l’ombre, un ami. Plus tu y penses, et plus ton cœur s’allège. Certes, cette rencontre était extrêmement importante, et marquerait potentiellement un tournant dans la manière dont les trois peuples de l’Ouest interagissaient entre eux. Certes, cette rencontre était hautement politique par nature mais puisque là n’était pas l’objectif, tu aurais peut-être enfin l’occasion de sympathiser un peu avec le Groman-Rik.

- Harald!

Tu hèles le Grand-Roi, là main battant déjà l’air à peine son visage s’étant dévoilé par-dessus le bastingage. Et dès son attention acquise, tu croises les bras à nouveau, et t’autorises enfin à attendre, qu’accompagné de son éternelle escorte – bien qu’une part de celle-ci semble encore occupée à bord lorsque lui mit pied à terre – que ton ami termine d’arriver. Parce que ton attention lui va toute entière tu ignores ces voix venant du lointain, annonciatrices de l’approche des – en tout cas tu le pensais – derniers venus.

- Groman-Rik. tu répètes, tête baissée, avec un peu plus de sophistication cette fois Honorables dawis.

Heureux de le revoir, et de bonne humeur aujourd’hui, tu te retenais de faire le pas de trop. Sans cela tu aurais certainement soulevé le Grand-Roi du Zagazorn pour lui offrir embrassades digne de ton entrain. Tu doutes cependant que la chose eût été bien reçue. Certainement sa suite – et probablement lui-même – auraient-ils pris la chose à l’insulte. Alors tu t’étais contenté de l’imaginer, espérant ton attitude assez chaleureuse pour remplacer l’étreinte par elle seule.

- Comment ça va depuis la... ton sourcil se soulève brusquement, ton oreille gauche à sa suite ...ils ne sont vraiment pas discrets. ton expression retrouve son plein sourire Espérons qu’ils soient un peu plus contenus d’ici à ce qu’ils nous rejoignent.

D’un coup de talon, tu te retournes, te postant dans la même direction que les Dawis, et zyeutant le navire Péninsulaire sur la lointaine rive du coin du regard, tu entamais votre procession.

- Vous vous en sortez avec les Engeances? tu hasardes en tant que sujet de discussion De ce que j’ai pu en apprendre, le sujet est plus complexes que ce que nos Clercs imaginaient.

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Aegden Orian
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeVen 11 Nov 2022 - 15:47


-Je crois que c’est le moment… avait-finit par commenter le soldat à ses côtés.

En effet, au loin, perçant le silence de l'attente et couvrant les cordes des musiciens elfes, s’étaient mis à résonner les tambours de guerres, au rythme caractéristique des mouvements de rames. Bientôt, les navires des nains du nord apparurent à l’horizon. Aegden entendit alors les hurlements des responsables ondur, ordonnant sans doute l’achèvement de telle ou telle manœuvres, avant qu'enfin, une petite troupe ne débarque escortant celui qui ne pouvait être que leur propre Aran.

Tandis qu’il les observait faire de là où il était, Le mainyth était curieux de comprendre ce qui avait bien put bien les pousser à hurler si fort. Il ne comprenait pas leur langue et il était quasiment impossible d’en saisir le moindre mot d’ici. Remarque, peut-être aurait-il l’occasion de leur demander plus tard…

Au bout d’une minute ou deux d’échange entre les deux rois qu’il ne comprenait de toute façon pas plus, il aperçut du coin de l’œil quelques elfes curieux descendre eux même sur la glace voir de plus près les petits êtres. Quelques secondes d’hésitation plus tard, le soldat soupira lui même et fit un signe de tête à son camarade. S'ils étaient arrivés jusqu'ici ce n'était définitivement pas pour rester sur le pont du navire.

Alors l’un et l’autre suivirent le mouvement. Seulement, Aegden eut à peine posé le pied sur la glace qu’un autre type de vacarme avait retentit au loin, annonçant l’arrivée du dernier peuple requit à cette rencontre. Machinalement il s’approcha du groupe qui s’était naturellement formé, observant alors dans la même direction qu’eux le bateau rester près de la lointaine rive et quelques hommes déjà s'affairer sur la terre ferme pour une raison qu'il n'était pas certain de comprendre... Une légère appréhension lui restait tout de même au fond du cœur vu le tapage qui résonnait déjà alors que rien n'avait commencé...
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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeVen 11 Nov 2022 - 20:36


Quelle formidable machinerie que celle-ci. Sous la pogne ferme mais fière du Fiers-Marteaux, les cognards s’étaient mués en rameurs forts et dociles, frappant l’eau de leurs rames aux sons des tambours qui, d’ordinaire, servaient à donner le rythme aux marches militaires précédent l’assaut. Point de chants, point de paillardes ici… Seulement le son sourd des tambours et les voix rauques aux accents gutturaux de celles et ceux qui, en rythme et en cadence, faisaient mouvoir les navires dont le poids était ahurissant. Parmi eux, Hilda et Baldwin : bien que gardes royaux, ils firent leur part ! Troquant l’armure de plate d’or et de blanc pour les rames et une place sur le pont, ils sacrifièrent volontiers quelques morceaux de leurs cordes vocales, et un peu de sueur.

Ils étaient peut-être les enfants de Harald et de sa première liée, mais ils ne demeuraient pas moins des Dawis aux ordres de plus vieux, plus anciens, ou plus gradés. Aux ordres d’Ararün, donc. Et ce dernier ne tarda point à déblatérer ses ordres, beuglant à l’envie quelques indications martiales, alors qu’il apparaissait évident pour Harald que son officier prenait sa mission bien plus à cœur encore qu’il ne l’avait fait à Diantra, voilà quelques ennéades. Zyeutant l’officier, Harald était satisfait : sur la glace créée grâce à la magie, et sur les rives des Wandres, les Nains construisaient un campement de fortune, mais qui devait servir à prévenir toute attaque.

Quelle attaque me demanderez-vous ? Une venant des Wandres, prioritairement. Harald, bien que méfiant à l’égard des Umgis de Péninsule, savait que la présence de leur nouveau Roy dissuaderait toute velléité mal placée. Si un seul Scriberune, dans une petite salle d’audience, avait réussi à faire tant de dégâts aux nobliaux Langecins, qu’est-ce qu’une demi-douzaine d’entre eux pourrait faire, en plein terrain dégager, face aux navires de bois des Péninsulaires ? Au moins, cela forcerait les Humains à faire preuve de tempérance.

Lorsqu’ils accostèrent, donc, Harald se leva de son trône et fit face, depuis le bastingage, à celui qui le hélait avec le sourire dans la voix. Offrant tout d’abord un signe de tête à Artiön depuis les hauteurs du navire cuirassé, Harald se porta bien vite au niveau de la glace, dès lors que l’on fit tomber la planche qui servirait à toucher terre. Un instant, le Grand-Roi du Zagazorn voulut offrir l’accolade traditionnel qu’un ami offre à un autre, mais la différence de taille était flagrante… L’idée d’enlacer la taille du souverain des Cités d’Anaëh, et de lui offrir l’accolade sur son séant, n’était point adéquat. Non.
« Baruk, Ongrumazul ! »

Dit-il, frappant son plastron, gratifiant Artiön d’une appellation qui, en Khazalide, signifiait littéralement « ami de confiance ». Ecoutant ce qu’Artiön allait lui demander, sa tête se détourna à l’instant même où résonnèrent les voix des mal-faits sur le fleuve. Au même moment, plusieurs silhouettes apparurent dans la périphérie du champ de vision du souverain : des Elfes. Nombreux furent les Elfes à témoigner d’une curiosité pacifiste, depuis que, en l’an XVII, le territoire du Lörn leur fut à nouveau autorisé. Un droit au pèlerinage, en échange du partage de connaissances en agriculture durable et en horticulture. Rien d’étonnant, donc, devant la volonté des Elfes à rencontrer et voir de plus près ceux qui vivent dans les montagnes…
« Espérons, oui. J’ai cru comprendre qu’ils seraient nombreux, ici… Trop. Sans doute parce que pendant que nous discuterons, ils seront trop occupés à savoir qui à la plus grande viande entre les guiboles… » Dit-il, d’ores-et-déjà déçu. « Les Wandres sont déjà dangereuses… Avec tout ce tintouin, nous subirons une attaque, pour sûr ! Je vois mal ces sauvages pillards ne pas tenter leur chance face à autant de crétins. » Dit-il à nouveau, plus pour lui-même que pour Artiön cette fois. A la question de ce dernier, il répondit. « Nous avons établit une ligne de front face à leurs territoires. Et le lieu d’étude commun à nos deux races, et d’ores-et-déjà debout. Toutefois, nous avons dû faire face à une guerre des vermines… Grobis contre Kobolds… Mon fils ainé a été tué durant les combats… Je l’ai enterré le mois passé… » Expliquait-il, baissant le visage vers la terre, murmurant une prière intérieure alors que, du bastingage, se dégagèrent ses deux autres rejetons. « Voici Baldwin, mon fils. Et Hilda, ma fille. Mais tu les as déjà vus durant les festivités de Kirgan, il y’a bientôt deux ans. »

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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeSam 12 Nov 2022 - 19:36


L'apparence, encore et toujours l'apparence, c'est ainsi en péninsule, et l'évènement à venir est un parfait moment pour faire une nouvelle démonstration. Et même s'il s'agit de faire bonne figure avec le Roy pour les humains, c'est surtout les uns envers les autres que c'est important. Renaud, fier de l'ancienneté de sa famille, était jusqu'à son mariage, assez tranquille au niveau du faste. L'apparition de la Déesse Mère, la résurrection du Roy, son couronnement et le mariage ducal ont été des moments ou Renaud a du paraitre dans toute sa splendeur, rayonnant de la puissance qu'un Duc doit dégager. Lors de ces évènements, les rencontres avec Adriano lui avaient apprit qu'il était temps d'arrêter de faire comme bon lui semble, et de mettre en avant son héritage, et toute l'aura qu'un pair du Royaume doit insuffler autour de lui. Fort de tout cela, il n'était pas question de faire honte au Roy, Renaud avait donc convié ce qu'il fallait dans sa suite.

En tant que Pair et Duc, les bateaux ducaux étaient proches de ceux du Roy, protégés aussi par les hommes de Magnus. Malheureusement, à l'approche du lieu de rencontre, ceux-ci chantaient des chansons paillardes, avec Sa Majesté qui ne pouvait manquer de les entendre. Louise avait été malade durant toute la traversée, au grand désarroi de Renaud qui lui avait tenu les cheveux lorsqu'elle vomissait tripes et boyaux. La pauvre a toujours détesté les voyages sur l'eau, elle est donc de mauvaise humeur quand ils accostent enfin. Renaud est fatigué, mais il sait dissimuler cela naturellement. Il observe le lieu prévu et la surprise est de taille quand il l'aperçoit. Déjà ils sont les péninsulaires sont les derniers à arriver, en regardant les bateaux disparates, elfes et nains sont déjà sur place. La glace a emprisonné un bateau elfique en plein milieu de l'Oliya, rendant un spectacle magnifique que les nodriens péninsulaires ne doivent pas apprécier du tout. Venant du médian, et ayant côtoyé toutes les races lors de son séjour à Thaar, Renaud est une étrangeté au sein du Royaume, n'ayant aucun préjugé sur aucune race, enfin presque, il se méfie toujours des elfes noirs, naturellement, mais il ne leur voue pas une haine farouche comme ses congénères.

Quand les bateaux éraçons sont amarrés, Louise est l'une des premières à descendre, heureuse de retrouver la terre ferme. Renaud descend également, et toute la suite après lui. L'Ordre du Merle, dans son entièreté, rutilant comme des sous neuf, mais aussi Robert d'Orfe, le Sénéchal d'Erac, et quelques bannerets avec leur domestiques. Aldir est du voyage, le Duc l'appréciant même si celui-ci ne fait pas partie de l'Ordre. Bien que devant se passer sur l'eau, quelques majestueux destriers éraçons sont descendus sur la terre ferme, toujours pour l'apparat. Renaud lui même porte son armure d'apparat, une magnifique cape au couleur de son Duché sur le dos, et sa couronne ducale. Il se tient droit comme un i.  Il en impose au niveau du rayonnement, mais du peu qu'il sait des races présentes, seuls les humains doivent être impressionnés, mais ce n'est pas grave, la fonction est un tout. Le campement est monté, et le Duc se porte à l'avant, premier de sa suite, et bien visible. Tout à été organisé avec minutie, chacun sachant où il doit se positionner.

Tout est prêt, Renaud essaie de regarder les participants, ceux des autres races particulièrement, mais la distance ne le permet pas. Il a beaucoup de questions en tête sur la raison de cette invitation, et ce qu'il va en ressortir. Si tout se passe bien, il à des idées
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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeLun 14 Nov 2022 - 1:09


- Vus oui, mais je n’ai pas le souvenir d’avoir été présenté. tu plaisantes Je t’aurais volontiers aussi présenté mes enfants, mais vu leur âge, je doute que les rencontrer ne t’intéresse... un sourire affable te point au visage ...à moins que tu ne sois tenté de courir après trois pikulua en robes de soie.

Tu ne mentionnes pas plus le défunt fils, ni ne t’attardes à offrir tes condoléances à ton ami. Ne sachant pas réellement comment réagir à une telle nouvelle sans briser les conventions naines, tu te contentes de lui offrir ta sympathie à travers ton regard, espérant qu’il la reçoive. Malgré le poids des choses, tu refuses de laisser mourir ton sourire. Jusqu’à ce que le mouvement sur les rives des territoires Arïn ne réussisse à te l’arracher à la faveur d’un rictus interloquée.

- Quand tu dis nombreux... tes lèvres se pincent en une mour désapprobatrice ...de quel genre d’ordre de grandeur est-ce que tu penses que l’on parle?

Certes, s’ils venaient en nombre cela serait ta faute. Tu avais invité la Couronne Péninsulaire et qui était intéressé à l’idée de d’apprendre à connaître des étrangers à leur peuple. Tu savais que d’autres viendraient. Tu espérais, même, que d’autres viendraient, de la même manière que tu étais accompagné d’elfes curieux de passer un moment aux côtés d’humains et de nains sans que l’interaction ne soit influencée par les convenances de quiconque était – à l’endroit de rencontre – la culture dominante. Tu t’imaginais qu’il en serait de même chez les Péninsulaires. Que la Couronne se serait accompagnée de sa suite directe, de quelques – tu ne te leurrais pas – mains armées pour assurer sa protection, et d’une poignée de curieux. Seulement, il semblerait que tu te sois fourvoyé. Tu ne connais que trop mal les mœurs du Royaume humain, mais il semblerait qu’il soit dans leurs usages d’essayer de se positionner – là où le but était qu’il n’y en ait pas une – en tant que la culture dominante.

- Parce qu’à ce rythme-là on risque de ne pas pouvoir croiser beaucoup d’entre eux. tu te retiens de rouler des yeux, ton optimisme prenant le dessus J’aurais peut-être dû faire plus à manger.

Tu ris. Mais tu prends note de la situation. Chacun des pas faits par ceux qui t’entoure est une occasion d’apprendre. Là est le véritable objectif de cette rencontre. Observer. Apprendre. Connaître. Se faire connaître.

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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeMar 15 Nov 2022 - 0:28


L’avantage d’être là en tant que chroniqueur, c’est que personne ne prêtait réellement attention à Brannor. Il pouvait ainsi observer autant qu’il le voulait et remplir des pages et des pages de notes personnelles. Il fut particulièrement impressionné par l’arrivée des Nains, un peuple fier si différent du sien. Une fois de plus, Brannor regretta son inaptitude au dessin. Il aurait aimé représenter les armures et peut-être même croquer sur le vif quelques portraits, illustrations qui auraient certainement enrichi le récit.

Il dressait la liste des présences avec l’aide d’un traducteur lorsqu’un bruit attira son attention. Brannor se redressa sur sa chaise, tendant l’oreille. Ce n’était pas un bruit ordinaire, il percevait un rythme. Il était grossier selon les standards elfiques, mais parfaitement perceptibles. La première délégation humaine venait d’arriver et elle le faisait en chanson. Il entendait les mots, mais, naturellement, ne les comprenait pas. Était-ce là une ode à la gloire des hommes ? Une sorte de champ victorieux n’ayant pour seul but que d’impressionner ceux qui l’entendaient ? Si c’était le cas, ça valait peut-être la peine de l’écrire, Brannor n’ayant jamais entendu de telles chansons. Il se retourna vers son traducteur et constata que ses oreilles rougissaient de plus en plus à mesure que le chant devenait clair.

« Qu’est-ce qu’il y a Thalion ? »

Il ne répondit pas tout de suite et porta plutôt une main à son front en gémissant. Brannor interpréta le geste comme un signe de malaise et se leva aussitôt, prêt à intervenir.

« Vous vous sentez mal ? Assoyez-vous. »

« Non, je vais très bien. C’est cette chanson. Ces humains n’ont pas la moindre décence. »

La réaction de Thalion étonnait Brannor qui ne voyait qu’une seule explication possible.

« Ils nous insultent ? »

« Si seulement c’était ça. »

« Alors, dites-moi ce qu’ils racontent. »

« Je refuse de traduire une telle horreur. »

La curiosité de Brannor était définitivement piquée.

« Mais pourquoi ? Si cette chanson n’est pas une insulte dirigée vers nous, je me demande ce qu’elle peut raconter. »

Thalion grimaça.

« C’est une chanson grivoise, rien d’édifiant. Elle ne mérite certainement pas qu’un lettré comme vous s’y attarde. »

Brannor haussa les sourcils. De toutes les possibilités, il n’avait jamais pensé à celle-là alors qu’elle était peut-être la plus évidente. L’amusement dansait dans ses yeux et un vague sourire apparut sur ses lèvres. Il tira vers lui une feuille vierge.

« J’en veux une traduction. »

« Pour quoi faire ? »

« Un bon chroniqueur se doit de n’omettre aucun détail et si je dois inclure cette chanson qu’il en soit ainsi. Si cela peut vous rassurer, dites-vous que le ridicule est sur eux et non sur nous. Je vous écoute. »

La tranquille détermination de Brannor eut raison des dernières réserves de Thalion qui s’exécuta non sans rougir abondamment. La traduction laissa le médecin sans voix, mais il se ressaisit rapidement avant de mettre par écrit ce fabuleux exemple de culture populaire. Alors qu’il écrivait, un autre traducteur entendit des bribes de leur conversation et s’en suivit un débat houleux entre Thalion et son comparse, le premier n’appréciant pas que l’on mette en doute ses aptitudes. Apparemment, certaines expressions chez les humains n’avaient aucun équivalent chez les elfes. La traduction était donc, au mieux, approximative et étrangement imagée.

« Note de l’auteur : Les Arétans semblent avoir un vocabulaire particulièrement imagé lorsque vient le temps de parler de leurs organes génitaux. Bien que je ne puisse pas en être certain, le mot dard ou fléchette (les traducteurs ne s’entendent pas sur le mot) ferait référence au membre masculin. La comparaison est intéressante, car elle laisse supposer un sexe de petite taille. Pour des raisons évidentes, je n’irai pas vérifier cette théorie, mais je vais tenter de recueillir d’autres échantillons de chanson avant la fin du séjour et peut-être en faire un recueil. »
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeMar 15 Nov 2022 - 9:04


A peine mariés et déjà il a fallu prendre le chemin d’un devoir, celui d’une représentation à nouveau totalement figurative face à deux délégations étrangères. Lorsqu’elle a appris la nouvelle, la duchesse n’a guère manifesté d’enthousiasme débordant, elle qui pourtant est friande d’aventures et de rencontres, de contacts avec d’autres personnes, créatures ou civilisations. Non, elle est restée d’une sage réserve, les lèvres plissées, songeant déjà à l’angoisse que sera ce déplacement sur l’eau jusqu’au lieu de rendez-vous établi. Sur l’eau, par les Dieux. Encore…Et tout cela pour à nouveau demeurer là, à attendre que ça passe, faire bonne figure et acte de présence. Parce qu’il ne s’agit que de cela, in fine : s’afficher en compagnie du souverain sans avoir le moindre droit de parole, ainsi qu’il en a été à Kirgan lors des négociations menées par Athanase de Cley. En y songeant, il lui vient une lassitude énorme. Sa présence était-elle donc si nécessaire ? N‘aurait-il pas mieux valu rester à Erac là où elle aurait pu être véritablement utile au lieu de demeurer là-bas où elle sait très bien que sa présence n’apportera rien de concret à part peut-être un charmant divertissement visuel ?

Et toutes ces considérations, elle les ressasse à chaque nausée, à chaque mouvement du navire, pestant outrageusement en langue nordienne, faisant parfois frémir les nobles moustaches d’un Enguerrand réprobateur face à un tel langage en la bouche d’une Dame. Louise est horriblement malade dès qu’elle pose le pied sur un bateau, cela depuis toujours et cela ne la rend guère aimable. Et le Duc, attentif malgré la véhémence de ses paroles, ne parvient pas à l’apaiser. C’est donc de fort méchante humeur, les traits tirés et pâles, et les yeux cerclés d’ombres que la duchesse pose le pied sur le sol.

Renaud s’était paré de tous ses attributs de Duc.

Louise, elle, ne porte point de robe élégante, de jolis chaussons doux ou de fanfreluches dans les cheveux. Non. Elle porte une tenue de voyage d’excellente qualité, un pantalon de monte, des bottes de cuir très travaillé, une chemise de prix sous un justaucorps de velours gris souris agrémenté de fils d’argents au col montant soulignant un menton décidé. Sur la masse de ses boucles retenue par un assemblage compliqué de tresses et de nœuds, la couronne que Renaud a posé sur son front alors que sur son dos se déploie une cape merveilleuse, d’épais tissu de velours bleu bordé d’une ravissante fourrure blanche, retenue par une attache d’argent. A sa ceinture, bien sûr, une lame simple, rangée dans un fourreau de cuir travaillé, celle que Dante lui a offert. Etant entendu qu’elle n’aura probablement rien à dire à cette rencontre, elle a décidé de s’y présenter ainsi qu’elle s’est toujours présentée partout. Quitte à se déplacer si loin, autant rester confortablement fidèle à ses principes.

Un regard sur la situation et déjà un frisson la prend.

Les Elfes.

- N’oublie pas…, dit-elle à son époux tout en devinant les immenses silhouettes là-bas. Même s’ils sont plus abordables que les Sombres, ils n’en demeurent pas moins des oreilles pointues, comme les Eldéens. Même si la seule Elfe avec laquelle j’ai conversé était charmante, je préfère ne pas faire d’un cas spécifique une généralité. On ne déplace pas trois souverains pour rien…et tout ça ne me plait absolument pas, dit-elle en replaçant sa cape correctement sur son épaule.

Puis il y a aussi les Dawis.

Là aussi Louise en ressent un frisson qui, pour une fois, n’a rien d’agréable en évoquant les Nains. Elle ne peut s’empêcher de songer au danger que pourrait représenter une alliance entre les Elfes et les Nains qui détiennent chacun une magie puissante, totalement destructrice. Et, en son for intérieur, elle sait que tout, absolument tout est aligné pour qu’une telle alliance se créée aux dépens des Humains qui seraient les dindons d’une farce mijotée sur le feu de discussions politiques hasardeuses et de complots péninsulaires généralisés. La lassitude qui s’était emparée d’elle à Erac lui revient d’un coup. Oui…Déjà elle pense à l’après. A Fernel qui n’est pas si loin. Et qu’il lui tarde déjà de rejoindre.

Tant de sombres pensées et réflexions induites par un voyage sur l’eau…Les déplacements en bateau ne placent jamais Louise dans de bonnes dispositions diplomatiques, c'est une certitude.

Lasgalen, son cheval et ami depuis des années, lui est amené. D’un bond, elle est en selle, posant enfin le regard sur une vue qui lui met un peu de baume au cœur. Les Arétans. L’occasion pour elle de se tourner vers le jeune garçon qui suit le couple ducal en tant qu’écuyer et pupille.

- Ouvre grands les yeux Harven. Ce qui se présente ici ne se présentera probablement plus avant longtemps. Reste près de nous, et tout ira bien, dit-elle avec – enfin – un vrai sourire gentil, maternel, pour ce garçon qui deviendra dans quelques années le gendre de Renaud.

Puis à Renaud, elle demande enfin :

- Rejoignons-nous les Arétans ou devons-nous attendre le roi ?

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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeMar 15 Nov 2022 - 13:03

En sueur, malgré la fraîcheur d’un Printemps s’éveillant encore d’un hiver particulièrement tenace, Baldwin et Hilda offrirent, depuis le bastingage, quelques « Baruk !» et coups d’avant-bras sur leurs poitrails en signe de respect. Nul doute qu’en leurs esprits, ils auraient voulu descendre et rejoindre leur paternel. Mais, bien qu’ils soient les enfants du souverain des Nains, leur rôle était d’obéir, et de suivre les ordres. Et ceux-ci étaient clairs : la cinquantaine de Nains devait établir un campement capable d’accueillir la troupe, et de la protéger, le tout, sur une glace produite par la magie des Elfes.

Si tous les Nains étaient des troglodytes amoureux de leurs cavernes, de leurs montagnes, et de leurs grottes, certains d’entre eux appréciaient également la mer, l’eau, et les voyages sur les flots laissés à la merci de Varri. Ces Nains là vivaient principalement à Thanor, un peu à Lante, et armaient soit les navires de commerce, soit les navires militaires qui défendaient les côtes du Zagazorn.

Assurément, donc, ces Nains habitués aux flots et à la vie en mer, ou sur les navires, apprécieront d’y vivre durant les temps de cette négociation des trois couronnes. Pour les autres… La vie sur la glace semblait préférable.

Si Harald comprit bien vite que les paroles d’Artiön à propos de ses enfants étaient amusantes, et devaient susciter à la fois l’attendrissement et le sourire, son cœur n’y était point. Il offrit un petit mouvement du museau, en signe de compréhension, mais ne répondit rien d’autre qu’un grognement amical. Ses mires étaient irrémédiablement attirées par les navires Péninsulaires qui, au loin, continuaient d’arriver et déchargeaient – pour ne point dire vomissaient – leurs habitants aux courtes vies.

Grognant face à l’afflux de ceux qui venaient d’Arétria – reconnaissables aux armoiries qu’Harald avait apprit à reconnaître grâce à son émissaire Günjär – ses mires tentaient de compter le nombre de voyageurs, le nombre d’armures… Mais il ne possédait point la vision d’un Elfe. Aussi ne pouvait-il que grogner comme un Bearög s’apprêtant à défendre son antre.
« Grumpf… » Grognait-il donc, alors qu’Artiön lui demandait plus d’informations, ou d’intuitions, à propos de ce fameux ordre de grandeur. « Plusieurs centaines. Du moins, c’est ce que j’ai cru comprendre lorsque j’étais à Diantra, en début de ce mois. » Partageait-il, réfléchissant lui-même aux choses entendues ou vues lors de son passage à Diantra. « Plus à manger ?! » Réagit-il. « Dans nos discussions, je n’ai pas souvenir d’avoir voulut tailler l’bout de gras avec eux, ni celui qui porte leur couronne. Nous sommes là pour jauger, et pour préparer l’avenir. Pas pour boustifailler sur la glace. »

Le ton, la voix, l’attitude de Harald transpiraient l’agacement, et le besoin d’éclaircissement. Se tournant vers son vis-à-vis, il plongea ses mires dans celles du souverain des Cités d’Anaëh, autant que la différence de taille le lui permettait. Sa pogne droite se posa sur une hachette qui se trouvait à son flanc, qu’il comptait garder sur lui, juste au cas-où.
« Artiön. » Dit-il, d’une voix résonnant d’autorité sans pour autant revêtir d’aura directive. « Ami. » Dit-il ensuite. « Qu’attends-tu réellement de cette rencontre ? »

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Adriano Cortès di Alcacio
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeMar 15 Nov 2022 - 16:52


Première moitié du mois de Favriüs – Premier mois du Printemps.
Année XX | Cycle XI | Diantra.


Quel mois pour les fiers habitants de la Péninsule. Quels évènements historiques que ceux qui se déroulent là, devant les yeux ébahis de celles et ceux qui, petits et grands, puissants et humbles, assistent à un tournant évident dans l’histoire du royaume des Humains, et des enfants de Néera Nombreux furent celles et ceux qui assistèrent au couronnement du seul, véritable, et légitime, Roy de Péninsule : Bohémond Ier, descendant de Phiiram et héritier d’une prestigieuse lignée. Ressuscité d’entre les morts par tout un peuple suite à l’illumination de Néera en sa cathédrale, tous purent prêter serment devant lui. Un serment de fidélité. Un serment de vassalité. Car toutes celles et tous ceux qui, en Péninsule, possèdent et règnent sur des terres, du tout puissant Duc au petit châtelain, de l’omnipotente Duchesse ou Marquise, à l’humble dame d’une terre éloignée et perdue… Toutes et tous, règnent par la grâce de Néera, et par l’accord du Roy. Toutes et tous, au final, sont les vassaux du souverain Bohémond.

Adriano, calculateur avisé, s’était empressé de demander une audience au Roy afin de lui apprendre l’histoire du Duché alors que le faux Roy était sur le trône, à sa place. Lui qui n’était point descendant de la traditionnelle lignée Suderonne, demanda à nouveau la légitimité de son trône Ducal auprès du Roy lui-même… Et ce dernier la lui donna. Par deux fois, donc, un Roy remettait le trône de Soltariel entre les mains d’un Cortès di Alcacio. Par deux fois, la nouvelle et récente lignée ducale était bénie par le pouvoir en place.

C’est fort de cette information, et de quelques autres encore, qu’Adriano participa aux différentes festivités Diantraises, avant de poursuivre sa route jusqu’au lieu de rencontre entre les trois couronnes : celle des nabots, celle des longues oreilles, et celle du bienheureux et bienveillant Bohémond Phiiram.
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Moitié du mois de Favriüs – Premier mois du Printemps.
Année XX | Cycle XI | Sur le fleuve Oliya.


Un seul navire appareilla depuis le port de Diantra. Un seul, arborant sur le plus haut de ses mâts, le drapeau aux couleurs du duché de Soltariel. Toutes voiles dehors, le trois-mâts de guerre arborait de magnifiques couleurs bleu lagon, et quelques fanions rougeâtres. Voyageant à la vitesse permise par les vents sans aucun doute soufflés par Tyra, le navire Soltaar fendait les eaux fluviales, et arriva au lieu de rendez-vous parmi les premiers.

Au sol, le Duc reconnut les Arétans, qui portaient haut leurs couleurs Comtales. Les navires Eraçons étaient là eux aussi, et plusieurs d’entre eux étaient d’ores-et-déjà au sol, montant un campement qui, à n’en point douter, ne ferait que s’élargir à mesure que les délégations arriveraient. Au sol, déjà, le sol encore humidifié par les rosées matinales et les averses Printanières fréquentes dans le Nord de la Péninsule, se transformait en une boue épaisse à mesure que les pieds des Hommes et les sabots des chevaux labouraient ce sol offert en pâture.
« Tant de navires… Tant d’Arétans… » Dit Adriano sur le pont supérieur de son navire, non loin de la barre, aux côtés de sa fille ainée. « Tant d’Eraçons… » Poursuit-il, s’appuyant ensuite de ses deux mains bardées de bagues et de chevalières sur le bastingage. « Si tous les petits et les grands seigneurs de Péninsule se décident à amener avec eux la moitié de leurs populations, le Nord ne sera plus qu’un champ de labour… » Commentait-il, alors que sa fille se tourna vers lui, un sourcil arqué, attendant la fin de ce qu’elle devinait déjà comme une ignoble pique. « … Et une fosse à purin. Au moins sont-ils d’ores-et-déjà habitués à l’un… Et sans doute l’autre. »

Alors qu’il déblatterait cette atrocité sur les Nordiens, sa fille, plus douce et mesurée, fit les gros yeux, ce qui arracha un petit hoquet de rire à son paternel. Sa moue réprobatrice appuya sa pensée, après quoi, Catarina reporta son regard sur la lointaine glace étrangement résistante au réchauffement des température, sur les navires Elfes et Nains, et sur ses semblables, en contrebas.
« Père… Cachez cette langue de vipère que je ne saurais voir. » Dit-il, avant de lui offrir un sourire doux et sincère. « Les Nordiens ne sont pas aussi raffinés que nous, peut-être. Mais ils possèdent la force de leurs convictions et demeurent fidèles à leurs idées. Ne serait-ce point là chose qui pourrait trouver en vous, un semblant de respect et d’admiration ? » Demandait-elle, doucement, avant de reporter son attention sur ce qui se déroulait devant elle.

« Feu votre Mère serait ô combien d’accord avec vous, ma fille… » Lui concéda-t-il. « Mais, de vous à moi… Ne trouvez-vous point cette débauche de moyens ô combien inutile, fausse, et bien trop coûteuse ?! »

« Qu’importe le coût ? Une rencontre des principales couronnes de ce monde justifie bien quelques extras, ne croyez-vous pas cher père ? »

« Vous ne comprenez encore rien à la politique, de toute évidence… » Dit-il, non pas pour la blesser, mais parce que la chose était effectivement entendue.

« Je… Non, père. Je n’apprécie toujours pas ce jeu de dupe… Je ne vois ici qu’unité et soutiens… » Confia-t-elle, avant de se tourner vers Adriano, une moue songeuse remplaçant son faciès boudeur. Ses yeux, eux, pétillaient d’une curiosité renouvelée.

« Alors vous êtes encore bien naïve, ma fille. » Dit-il, avant de reprendre, se redressant et s’éloignant du bastingage. « Voyez-vous, personne, ici, ne contredira le besoin d’unité derrière notre nouveau Roy légitime, pas tous, ou presque, ce cacheront derrière ce camouflé, pour pouvoir jouer à un jeu de dupe. » Dit-il, reprenant le mot utilisé par sa fille comme pour appuyer sa justification. « En réalité, tout n’est que concours de puissance et de richesse. Chaque seigneur, et chaque dame, cherchera à impressionner la galerie, à se montrer plus fort que son voisin, plus riche, mieux armé, mieux apprêté… Pour prendre l’ascendant psychologique, ou politique… Ou pour dissuader tel voisin d’attaquer telle ou telle terre… »

« Et vous, Altesse ? » Ajouta Catarina, en donnant du prédicat comme pour appuyer sur ce qui viendrait ensuite. « Ne jouez vous point à un tel jeu vous-même ? »

« Oh, j’y joue moi aussi très chère… Mais point en de telles manières. Voyez-vous, le Roy lui-même a, au cours d’une rencontre en son palais, réitéré son soutien à notre lignée, et ce, de manière tout à fait officielle. De son sceau, de sa parole de Roy légitime, il a refait de nous, la lignée légitime sur le trône de Soltariel, et entendu et soutenu mes propos, et mes efforts contre les cultistes, alors que nous combattons pour le rayonnement du culte Pantien. » Expliquait-il. « Je n’ai point besoin de plus de choses que cela. Je suis Duc, Pair du royaume et seigneur d’un Duché comptant parmi les plus riches, les plus prolifiques, et à l’armada navale la plus puissante. Impressionner les autres Pairs est inutile, et les petites gens d’autant plus… Impressionner le Roy, en revanche… Est nettement plus intelligent. Et je l’ai d’ores-et-déjà fait. »

Catarina écouta attentivement. Intelligente, elle comprit donc que son paternel jouait sur une autre échelle, parmi ce jeu de dupe, comme elle aimer l’appeler. Détestant toutefois les faux semblants, les mensonges, et les significations en filigranes qui motivent ceux qui courent toujours après le pouvoir, elle fut quelque peu déçue de voir qu’elle seule voyait les choses sous un prisme sincère et naïf…

Le capitaine du navire Soltaar se présenta ensuite, demandant au Duc la suite des opérations. Il n’y avait que 32 personnes sur ce navire : Adriano, Catarina, sa fille, quinze soldats et quinze nobles et courtisans. Le navire de guerre fut donc placé contre la rive, mais personne ne viendrait vivre sur la terre ferme. Tous disposaient de cabines, et les soldats, eux, d’un dortoir dans le pont inférieur, au-dessus de la cale et des réserves. En contre-bas de la plateforme qui permettrait de descendre du pont supérieur jusque sur le sol, plusieurs tentes furent toutefois dressées. Non pas pour y vivre, mais pour servir de présentoir.

Dans ces tentes, quelques gardes Soltaar prendraient leurs créneaux et se positionneraient en faction, alors que les fanions, les drapeaux et les armoiries, permettraient à tout le monde de comprendre qu’ici se trouve les Soltaar, menés par le Duc Adriano Cortès di Alcacio.

On cagua alors les voiles, jeta l’ancre, mit les batteries en panne. Et alors le navire de guerre qui, jusqu’ici, voyageait toute voile dehors, se transforma en un lieu de vie confortable. Adriano, lui, attendait que le Roy se présente.
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Magnus de Terresang
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeMar 15 Nov 2022 - 19:46

Magnus donna ses ordres, il s’était dirigé vers la rive face à la fleur glaciale pour établir un poste de surveillance, une croix dans le sable puis une autre à quelques mètres plus loin.

 « Deux miradors ici, simples, pas des murs de bois. Avec deux sentinelles chacunes. Faîtes cela aux abords de la forêt et ce tout les 60 mètres. Etablissez un périmètre de tel sorte que toute l’délégation puisse camper. Que le centre du campement soit réservé à sa Majesté. Palissade en bois autour de sa tente, son capitaine d’la garde fera l’reste. »

Il s’était ensuite dirigé vers une dizaine de reîtres en tenue plus légère que la normale pour des guerriers de leur trempe, le comte mit une tape sur l’épaule du plus grand gaillard mais aussi taillé qu’un cure dent. Beaucoup s’était dit que ce n’était qu’une fine plume mais peu avait réussi à rester debout face à ces coups de poings et son habilité à l’arc.

 « Manfred. Tes hommes et toi, z’allez délimiter un terrain d’chasse dans l’forêt avoisinante. V’rabattez l’gibier vers nous, vous en tirez quelques uns pour c’soir pour l’campement et l’reste vois avec les autres traqueurs des autres délégations pour nous permettre d’subvenir à nos besoins pour c’trois jours. »

 « Oui-da. Allez l’grouillots, on va tâtez d’la fesse d’biche ! » Puis la troupe se chamailla jusqu’à ce que ce Magnus s’éloigne vers les sapeurs qui accompagnaient les Arétans, les pelles étaient déjà sur les épaules et prêts au travail.

 « Tristan ! Je veux d’tranchées un peu plus loin les latrines doit être faite aussi loin que possible du campement, ç’puera bien assez pour que ç’soit trop proches. »

L’homme hocha la tête, Magnus déambula ensuite dans la grande zone qui allait être le campement Péninsulaire et que le comte en personne dirigeait la sécurité de la zone, il en était fier, il était aussi fier qu’un paon et au loin on entendit déjà des bribes de chanson paillarde qui montrait que les Arétans étaient déjà au travail.

En revenant de Diantra
En revenant de Diantra

De Diantra à Arétria-la-Ville la digue, la digue,
De Diantra à Arétria-la-Ville, la digue du cul.

Je rencontre une Gueuse,
Qui dormait le cul nu,

De Diantra à Arétria-la-Ville la digue, la digue,
De Diantra à Arétria-la-Ville, la digue du cul.


Magnus se dirigea alors vers la rive où les autres péninsulaires allaient accoster et il vit déjà le couple ducal. Nouvelles bribes.

Je bande mon arbalète,
Et j'la lui fous dans l'cul,

De Diantra à Arétria-la-Ville la digue, la digue,
De Diantra à Arétria-la-Ville, la digue du cul.

La belle se réveille,
Et dit j'ai l'Arcam au cul,

De Diantra à Arétria-la-Ville la digue, la digue,
De Diantra à Arétria-la-Ville, la digue du cul.

Mais non ce n'est point Arcam,
C'est mon beau dard poilu,


Cela faisait un mois que les péninsulaires se côtoyaient tout les jours, sans autre incident que l’on connaissait dans l’ombre mais cela montrait bien l’unité du royaume derrière son Roy et cela faisait plaisir à voir. Magnus n’était pas spécialement d’accord avec certains seigneurs notamment son propre suzerain qui allait prochaine arriver mais qu’importe. Aujourd’hui, il était l’heure à l’unité et non à l’agressivité et au désordre.

De Diantra à Arétria-la-Ville la digue, la digue,
De Diantra à Arétria-la-Ville, la digue du cul.

Qui bande et se décharge,
Et qui t'l’explose,


Magnus mit les mains sur les hanches lorsqu’il arriva avec ses propres gardes au devant de Renaud et Louise en compagnie de sa suite et de son jeune fils.

De Diantra à Arétria-la-Ville la digue, la digue,
De Diantra à Arétria-la-Ville, la digue du cul.

Si c’n’est pas Arcam,
Refous-le moi dans l'cul,

De Diantra à Arétria-la-Ville la digue, la digue,
De Diantra à Arétria-la-Ville, la digue du cul.

Qu'il entre et qu'il y reste,
Et qu'il n'en sorte plus.


Il mit une claque amical sur l’épaule de son jeune fils devenu écuyer du duc et bientôt son gendre puis il observa la mine déconfite de sa jeune amie qu’était la duchesse. Il arqua un sourcil et prit la gourde se trouvant à sa ceinture qui lui tendit aussitôt.

 «Rhum de mélasse, duchesse. Vous allez vous sentir un peu mieux après ça, gaffe ça picote. » Il se tourna vers le duc.  « On vous prépare l’zone près d’notre propre campement à la rive, duc ? C’soir c’grillade, bière et chansons. »
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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeMar 15 Nov 2022 - 20:15


D’un coup de talon, tu passes au devant du nain et te retournes face à Harald. Mains sur les hanches, tu lèves un sourcil, le coin gauche de tes lèvres pointant par la même occasion vers le haut. Quelque chose semblait avoir été perdu à la traduction. Comme quoi, ton Khazalide méritait encore pas mal de progrès.

- « Boustifailler sur la glace » comme tu le dis si bien est justement la meilleure manière de préparer l’avenir. tu soupires, et cherchant à réduire la distance entre vous, finis par t’accroupir pour porter ton visage à la même hauteur que celui de ton interlocuteur Les tiens ont peut-être plus souvent eu l’occasion d’interagir avec les Umgis que nous, mais le fait est que même vous n’avez probablement pas grande idée de la manière dont ils fonctionnent réellement. ton regard darde rapidement vers les bateaux qui s’amoncellent au Sud Et réciproquement.

Quelque part, tu t’amuses de reconnaître chez lui l’empressement des Rois dont le règne est encore jeune, car le tien l’est tout autant. Peut-être est-ce simplement là témoignage de la fissure marquant votre différence. Que La Très Sage le veuille et tu aurais jusqu’à la fin des temps pour guider ton peuple. Harald ne jouissait pas de ce même luxe. Cependant, même chez les Arïn, aussi éphémères puissent être les individus, les peuples étaient éternels. Ainsi il était une bien plus grande victoire à comprendre un peuple plutôt qu’à obtenir d’un individu un décret en votre faveur, que son successeur, probablement agacé de ce que vous vous soyez trop pesamment imposé aux siens, aura tôt fait d’abolir.

- Savoir quel rapport les individus d’un peuple entretient avec son Roi, comment ils interagissent entre eux et avec les étrangers, comment ils choisissent de se présenter, comment leur Roi lui-même choisit de se présenter... tu poses une main sur l’épaule du Dawi Tout ça est bien plus précieux qu’une quelconque discussion entre trois Rois inconnus qui chercheraient à se faire pression.

Tu te relèves, te saisit du sceptre dans ton dos, et le défourailles pour en poser le pied au sol. Ton regard se tourne définitivement vers le campement se bâtissant sur la rive Oësgardienne.

- Si on veut coexister dans ce monde sans que les tragédies du passé ne se répètent, il va falloir qu’on apprenne à s’appréhender. C’est pour ça que j’ai voulu nous réunir ici. En terrain neutre.

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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeMar 15 Nov 2022 - 20:34



Solange d'Escault avait toujours détesté les voyages.

Elle détestait ce qui avait trait à l'aventure, à l'incertitude du lendemain. Pire encore, voguer sur un bateau lui semblait étrange, presque contre-nature pour l'humain qui n'avait d'autre issue que la mort dans ce cercueil flottant.

Bien sûr, il y avait Aurel, auprès de qui elle se sentait plus que jamais en sécurité, dont la seule présence suffisait à éloigner les démons de son âme. Sa fidèle servante, Coline, avait contribué à tenter de lui redonner le sourire ; et il fallait reconnaitre que même dans ces circonstances, surtout dans ces circonstances, il était intéressant de pouvoir côtoyer le Duc de Serramire, dont elle faisait partie de la suite.
Elle avait conscience que c'était l'occasion unique de revoir Louise, qui était désormais Duchesse, et de nouer des liens plus étroits avec le Roi - du moins, de commencer à le connaitre.

Durant tout ce long trajet, la jeune femme n'avait guère pensé aux elfes, ni aux nains qu'ils rencontreraient. Ces derniers ne lui avaient pas fait grande impression au mariage, car elle les avait trouvé vulgaires, grossiers et bruyants ; quant à ces êtres immenses et à moitié nus, si l'on se fiait à l'unique représentant dont la Dame avait croisé le chemin, elle n'éprouvait qu'une vague appréhension, sans trop savoir à quoi s'attendre.

Toujours était-il que la Régente d'Odélian aurait préféré rentrer dans son château, retrouver son père et son enfant chérie, en sécurité sur ses propres terres.
Elle avait passé tant d'heures à redouter les pirates ou une tempête qui les auraient condamnés à se trouver noyés ; désormais, alors qu'ils venaient d'arriver à destination, la péninsulaire craignait, comme d'habitude, de ne pas être à la hauteur. Et si elle salissait la réputation de son comté, en se ridiculisant ?
L'angoisse au cœur, elle finit par se décider à sortir du bateau, pour visiter le campement qui s'établissait.

En compagnie de ses dames et de ses trois gardes odélian, elle alla s'enquérir des réserves de nourriture - bien décidée à participer comme elle le pouvait en se montrant utile - assista au spectacle des soldats en train de monter les tentes, en se sentant presque déplacée dans sa cape de velours et de laine pour se protéger du froid qui montait du fleuve gelé.
L'accent arétran d'un homme poussant la chansonnette lui arracha un sourire gêné, car elle y reconnut le comte Magnus. Et ce fut les joues écarlates et les lèvres serrées qu'elle finit par se diriger vers la partie du campement dévolu au Duc d'Erac.
Après tout, cela lui semblait le bon moment pour s'enquérir de Louise, et de pouvoir lui rendre visite dans un cadre presque intime.

La présence du comte arétran l'embarrassa fortement - elle n'avait pas envie d'entendre de nouvelles horreurs impudiques - mais elle se rendait compte qu'il fallait en passer par là pour communiquer avec son amie.

Elle salua les gardes, les laissant l'annoncer avec la désinvolture que donnait l'habitude.  
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Ararün Kuradsson
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeJeu 17 Nov 2022 - 10:34

Le capitaine kirganais observait le campement dawi qui se finalisait à grande vitesse. L’organisation martiale et minutieuse des nais n’était plus à prouver et encore plus en cet instant où il fallait faire preuve de sérieux et démontrer une certaine puissance auprès des autres peuples.
Le campement était sommaire, plusieurs tentes avaient été montées sur la glace afin de déposer les vivres nécessaires aux quelques jours ; boissons, nourriture et autres. Le reste était fait sur les navires cuirassés nains, comme les dortoirs et les défenses pour l’occasion.

Satisfait, Ararün glissa ses dernières directives à un subordonné et s’éloigna en direction d’Harald. Il pit néanmoins le temps d’observer les alentours et remarqua que les siens n’avaient pas été avantagé par le choix de l’emplacement. Les dawis se retrouvaient encerclés par les terres péninsulaire et elfique, celles du Zagazorn était bien trop éloignées d’eux et il grimaça à l’idée de se retrouver dans une position de faiblesse si marquante. Il se laissa perdre dans ses pensées durant sa traversé et sa conclusion était à son sens la plus efficace. Si problème il devait y avoir, Harald serait ramené au navire cuirassé, les siens se battraient sur la glace pendant que les renforts arriveraient du fleuve au nord afin d’user des armes de sièges montées pour l’occasion et pilonner les lieux. Ararün laissa échapper un rire rauque à cette idée et reprit constance en approchant des têtes couronnées.

Il s’approcha alors d’Harald et, sans se soucier de la barrière de langue parla en Khazalide à son roi.

« Harald, l’campement est prêt. Nos cognards sont parés à toutes éventualités et les navires cuirassés ont été armés. Les renforts au nord se tiennent aussi prêt à notre signal. T’as d’autres choses à voir ?»

Enfin, il se tourna vers le roi Elfe et s’avança vers lui. Comme par réflexe et habitude, il ouvrit ses bras pour l’enlacer et s’arrêta dans son mouvement comme tel, bras grand ouverts, l’air de réfléchir à son erreur.  Enfin, il redescendit ses bras et vint frapper lourdement sur son torse pour saluer l’Elfe devant lui.

« Baruk Ongrumazul ! » lâcha-t-il enfin, levant la tête devant ce géant en tout point.

Il ne s’attarda pas davantage pour ne pas déranger les rois dans leur discussion et s’éloigna aussitôt sur la glace, continuant d’observer aux alentours. De là, il remarqua le campement humain en train d’être monté à son tour, leur roi ne devrait plus tarder.
Il remarqua aussi des elfes qui se tenaient en retrait mais qui observaient la scène avec curiosité, ainsi il se plaça non loin d’eux, entre les elfes et le campement nain et les salua du même geste brièvement, tapant son lourd poing ganté sur son torse.
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Aegden Orian
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeJeu 17 Nov 2022 - 14:04


Les bateaux défilaient, un à un, encore et encore. C’était à croire que cela ne s'arrêterait jamais. Silencieux, Aegden les observait au loin, s’interrogeant quant au rôle que pouvait avoir telle ou telle silhouette, ou bien que signifiait un étendard qui claqua au vent ou encore un autre blason sur un bouclier qui capta un rayon de soleil.

Soudain il y eut un mouvement plus près, sur la glace. Un autre nain débarqua et après quelques mots rudement soufflé à son roi, il se tint entre son campement et les bateau elfiques. Là, le guerrier ondur sembla le remarquer et adressa au groupe d’elfe curieux un solide salut militaire, auquel sans aucune hésitation Aegden répondit, frappant lui aussi sont poing contre son cœur. Il était amusant de constater que certaines choses se passaient de langage commun.

Pris de curiosité L’elfe s’approcha à une distance qui lui parut raisonnable pour tous les deux. Comme il ne parlait absolument pas sa langue, il choisit d’adopter la langue des vaani qu'il savait connue parmi les autres peuples. Heureusement pour lui, la vie avait fait qu’il la maitrisait bien et malgré la résurgence de son accent elfique roulant un peu trop certaines sonorités, il était plus que largement compréhensible pour quelqu’un parlant cette même langue.

-Bonjour. Fit-il en détaillant un peu le nain. Il ignorait bien s’il était grand ou petit parmi les siens, cependant il respirait une impression de puissance indéniable. Son armure, très certainement typiquement naine, sombre et rougeoyante, le désignait aux yeux du mainyth comme un rôle probablement équivalent au sien. Il désigna le camp d'un geste de la main. Sacré organisation… Vous en êtes le responsable?

Il eut soudain une forte hésitation avant d'étirer un sourire contrit, saisissant le début d'un problème.

-Vous parlez Oliyan...?
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeJeu 17 Nov 2022 - 14:32

Ararün après avoir salué les Elfes s’était alors campé sur ses positions, les bras croisés sur son torse. Son marteau de guerre lui manquait à cet instant, non pas pour s’en servir comme une arme, mais comme un appui sur lequel se reposer, comme il avait pris l’habitude de le faire.

Soudain, dans la périphérie de sa vision, il remarqua un mouvement. Il s’agissait d’un des elfes qu’il avait salué quelques instants plus tôt qui décida de se rapprocher de lui. Le dawi expira longuement, prenant en se frottant l’arête du nez, c’était clair, il se demandait ce qu’il allait se passer. Pourquoi cet elfe avait décidé de venir lui parler, surtout à lui, qui n’appréciait déjà pas forcément qu’on vienne le déranger quand il était occupé.

Il redressa la tête quand l’Elfe arriva à sa portée et vit que ce dernier essaya de lui parler. C’était un charabia incompréhensible, peut-être de l’elfique ? En tout cas il espérait de tout cœur que ce dernier ne s’amusait pas à imiter le Khazalide ou à s’en moquer. Le Capitaine de Kirgan pencha la tête, une fois, deux fois, trois fois, afin de marquer son incompréhension des propos quand tout à coup, il cru comprendre quelque chose, du moins, il l’aurait juré.

Le dawi à la barbe de feu se retourna subitement, l’air de se désintéresser de la discussion et, sorti de nulle part, se mit à beugler en direction des autres nains toujours près du campement et des navires. Pour l’Elfe s’était un spectacle pour le moins étrange. Ce petit individu trapu, qui semblait s’agiter et parler une langue gutturale et possiblement désagréable à ses oreilles. Était-il en colère ? Se moquait-il de lui ? Rien n’était sur au vue des apparences.

« UN D’MES COURTARS SAIT JACTER L’OLIYAN ?! SI OUI QU’IL RAMENE SON JOUFFLU ICI ET VITE ! »

Il leva alors sa main vers Aegden, paume ouverte, en signe d’attente. Ararün s’essaya même à un simulacre de sourire de politesse, mais pour dérider le visage fermé et sévère du nain, il en fallait beaucoup plus.

Après quelques instant, un second nain approcha d’Ararün et ce dernier se tourna vers lui.

« Mes esgourdes captent rien quand l’Elgi jacte… Tu peux m’dire c’qu’il me veut ? Mmh ? » Le cognard se mit à rire alors et sembla s’assurer qu’Ararün voulait une traduction littéraire ou quand même légèrement arrangée pour qu’elle soit politiquement correcte, puis hocha la tête.

Dans un Oliyan approximatif mais néanmoins compréhensible il se tourna vers Aegden et lui demanda.

« Lui demande ce que toi… lui veux ? » Il semblait néanmoins fier, ce n’était peut-être pas le plus doué dans les traduction, mais il s’y efforçait de son mieux, Ararün posa sa main sur son épaule et tout en fixant Aegden poursuivit en Khazalide.

« J’espère qu’tu vas m’faire passer pour un chiard sinon j’t’enfonce le renifloir droit dans la caboche, t’as pigé ? »

Le traducteur se mit à rire et se tourna vers l’Elfe, comme pour attendre une quelconque réponse.
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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeJeu 17 Nov 2022 - 21:40


L’attitude du souverain des Elfes aurait pu provoquer un nouvel incident diplomatique, si les deux Rois, et amis, ne se connaissaient point suffisamment pour comprendre les réels sentiments derrière cela. Si, bien-sûr, les Nains demeuraient fiers de leurs tailles, et de leurs caractéristiques physiques, se ventant allégrement de pouvoir porter des équipements bien plus lourds que ceux des Humains par exemple, ou de pouvoir tenir, à bout de bras, des rocs qui auraient tôt fait de faire chambouler les fondations les plus solides… Se voir ainsi prit de haut aurait de quoi faire bondir n’importe quel Nain hors de ses gonds.

Si, en effet, Harald grogna sourdement du fond de sa gorge, il ne s’agissait point d’un signe d’agressivité, mais plutôt l’extension de son inquiétude vis-à-vis de l’arrivée d’autant d’Humains. Ecoutant les propos intelligents et, il fallait bien l’avouer, visionnaires d’Artiön, les entrailles du guerrier résonnaient d’un mauvais présentiment.

D’ailleurs, il ne pouvait s’empêcher de trouver les propos et l’attitude d’Artiön un brin naïf. Si, sur le fond, le Roi des Cités d’Anaëh avait en effet raison, sur la forme, les choses semblaient trop belles. Derrière l’Elfe, les Humains montraient toute l’étendue de leur attitude éphémère, et de leur propension à n’en faire qu’à leurs têtes… Car le Roy Péninsulaire n’avait encore point montré le bout de son nez, que voilà déjà des centaines d’Humains qui envahissent la rive de l’Oliya. Et beaucoup de soldats en armure… Alors, forcément, il y avait des choses à craindre.

Regardant ceux qui établissaient d’ores-et-déjà des tranchées, des tentes, et quelques… Miradors ?! Harald souffla et gronda comme le volcan dont la colère se réveille de plusieurs cycles d’endormissement.
« Tu oublis, mon ami, que le passé est encore bien récent. Les miens reprochent encore, et reprocheront longtemps, la mort d’un runiste, et le sacrilège de sa tablette. Et il m’était inutile de comprendre le Péninsulaire pour ressentir l’animosité qui anime certains Humains, depuis la mort de leur Marquis. » Dit-il, partageant alors certaines informations qu’Artiön devait pourtant déjà savoir. « J’espère sincèrement que tes présomptions se réaliseront, mon ami. »

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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeVen 18 Nov 2022 - 20:23


Par chance, Magnus de Terresang approche. Les oreilles de Louise frémissent un peu à l’écoute de ces chants qui ne sont guère destinés aux Dames, ce qui ne l’empêchent guère de sourire discrètement sous sa main. Après avoir passé des mois entiers sur les routes en compagnie de ses hommes, elle en a entendu de semblables et, loin de la faire rougir, cela l’amuse assez pour accueillir le Comte d’un sourire franc.

- Merci, Monsieur le Comte, dit-elle en s’emparant de la flasque.

Elle renifle prudemment le flacon avant de boire une gorgée. Une toux discrète salue la rencontre tandis qu’une rougeur intense apparaît sur ses joues, et elle se penche pour lui rendre la flasque tout en toussant, les yeux brillant de larmes contenues.

- ça « picote » oui…en effet, je vous remercie de m’avoir prévenue.

Elle se redresse ensuite sur son cheval et ajoute, en reprenant un peu contenance :

- Je reconnais que je serais fort aise de passer au moins une soirée sans devoir m’accrocher aux murs ou à mon époux pour ne pas tomber. Les voyages sur l’eau ne me réussissent guère. Un repas en excellente compagnie, un sol ferme et de solides appuis enfoncés dans le sol nous conviendront fort bien, Magnus.

La chaleur du rhum de mélasse lui fait du bien. Passée la douleur piquante, il ne reste plus que cette douce flamme au creux du ventre qui lui rappelle les longues soirées d’hiver à Fernel après avoir passé la journée à cheval. Elle n’a pourtant guère le temps de songer plus avant à ces beaux souvenirs, les gardes annoncent la présence de Solange d’Odélian. Aussitôt, Louise glisse une recommandation au Comte d’Arétria, déplaçant Lasgalen d’un seul mouvement du genou.

- Peut-être pourriez-vous ménager les oreilles de la Comtesse, mon ami. Toutes les dames ne peuvent apprécier vos chansons comme je les apprécie, après tout…

Une manière courtoise et discrète d’éviter à Solange d’entendre des choses qui pourraient évoquer les horribles expériences vécues il y a de cela quelques ennéades et dont, à priori, Magnus ne sait rien. La Duchesse fait avancer son cheval vers la suite de Solange et s’incline légèrement devant la Comtesse pour la saluer avant de descendre d’un seul bond et de la rejoindre, le plus familièrement du monde.

- Dame Solange !, s’exclame Louise, ravie. Je suis heureuse de vous revoir, ajoute-t-elle en lui tendant la main. Si Solange le permet, elle lui donnera même une brève accolade amicale avant de lui rendre un sourire tranquille. Avez-vous fait bon voyage ?

Pour l’instant, la Duchesse ne se préoccupe que des Péninsulaires qui lui sont proches. Il sera toujours temps, plus tard, quand sa Majesté le décidera et si elle le permet, de tenir compte des autres invités installés sur la berge de glace.

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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeSam 19 Nov 2022 - 15:37


Un pas après l’autre, dans la terre humide et la boue, progresse le Grand Chancelier qui aurait préféré ne pas avoir à mettre le pied à terre. Et à chaque pas, Athanase profite malgré lui du fleuron culturel musical arétan, de quoi lui arracher un soupir alors qu’il approche de l’homme qui semble s’être attaché à la charge de ce qu’il juge être un beau bordel.

- Cher Comte, fait-il en apposant une main amicale sur son épaule alors qu’un sourire s’étire sur son visage, contre toute attente, il semblerait que cette brillante idée soit la vôtre. Aussi, je me permets de vous prévenir que, si nous sommes venus jusqu’ici en bateau et que nous avons pu y passer les nuits précédentes durant le voyage, nous continuerons à faire ainsi.

Prenant le temps de désigner de la main l’ensemble des bougres avec des pelles entre les mains, Athanase, s’étant paré à nouveau de son sérieux habituel, reprend :

- Et si je puis comprendre l’engouement à vouloir jouer de la pelle et du seau, le mieux reste alors de mettre un point d’arrêt séant à tout ceci. Démontez-moi ces tours de guet que vos hommes commencent à dresser. Souffle-t-il en enfonçant les mains dans les poches de son manteau. Si vos très nombreux invités se sentent quelque peu serrés à l’intérieur des bateaux, je vous recommande chaudement de leur proposer de dresser leurs tentes aux abords du petit village de pêcheur un peu plus ou sud, ou bien de rejoindre Krahof qui n’est qu’à moins d’une demi-journée. Ah. Et je me permets de préciser, ajoute-t-il en haussant le ton pour se faire entendre de tous, qu’aucun de vos soldats ne vous accompagnera sur la glace, est-ce bien clair ?

Le Chancelier, dans une dernière tape dans le dos du Comte, se détourne et rebrousse le chemin en direction de la barque qui l’attend.

- Allons-y matelots, retournons à bord du bâtiment.


* * *


À bord du bateau accueillant le Roi, les marins s’attèlent à s’amarrer à la plaque de glace, tandis que l’intendant royal se plie en quatre afin de satisfaire les désirs de son jeune Roy dont la modeste suite, d’une trentaine de personnes tout au plus, s’affaire à terminer les préparatifs usuels.

Et c’est une fois chaudement habillé, accompagné du chef des cuisines royales et d’un domestique ainsi que d’une dizaine de gardes royaux, qu’il est rejoint sur le pont par Athanase et Hubert le Scyléen ainsi que quelques autres de ses conseillers. Ainsi, le Roy en tête, tous débarquent sur la glace, avec une certaine appréhension pour les moins sereins dont les pieds testent machinalement la solidité de l’édifice. La marche vers les nains et les elfes est entreprise et le jeune Roy semble ravi tant il avance avec entrain et curiosité vers ces étrangers.

- Sa Majesté Bohémond Ier de la maison Phiram, fils d’Aetius, Roi de la Péninsule, par la grâce de la DameDieu. Annonce l’intendant à l’intention des têtes couronnées et de leurs suites.

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MessageSujet: Re: [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes    croisée - [Sur les flots de l'Oliya | Libre] À la croisée des mondes  I_icon_minitimeSam 19 Nov 2022 - 17:57


- Je ne présume de rien Harald. Je me contente d’essayer de créer des positions qui me permettent d’observer...

Un navire venant de l’Est. Un de plus. Aussi tranquille t’étais-tu montré face aux inquiétudes de Groman-Rik, que la perspective de voir ainsi s’entasser les Arïn avait fini par faire naître quelques appréhensions ; plus profondes – malheureusement – que la crainte de manquer de nourriture et de boisson à faire goûter à vos invités. Peut-être la proposition avait-elle été plus populaires que tu ne l’escomptais auprès de la gente Péninsulaire. Peut-être au contraire cette même gente y avait-elle vu une occasion d’écraser les deux peuples étrangers que vous étiez. En posant directement le pied sur vos têtes. Mais quoi qu’il en soit...

- Je crois que quelqu’un d’important vient d’arriver chez eux.

Les sourcils froncés, les oreilles tendues et le regard perçant à travers les flots, tu observes un manège inattendu. Une paralysie se jouant autour d’un seul homme. Un pouvoir en jeu, autour duquel semble se briser quelque chose. Les Arïn semblent ne pas mieux se comprendre entre eux que vous ne les compreniez vous. Et la chose te… rassure ? Te soulage ? Tu ne saurais vraiment le dire, mais en tout cas, savoir que votre incapacité à appréhender l’étranger ne vous était pas endémique avait quelque chose d’apaisant.

- Ils ont l’air de ne pas être d’accord sur la manière de s’organiser. ton attention retourne vers Harald Et on dirait que ceux qui donnaient les ordres comptent venir vers nous.

Tu te redresses, pour mieux voir ce qu’il se passe au lointain, mais aussi à la recherche de ton second. Ceux des Arïn ayant paralysé leurs convives se dirigent vers vous, et peut-être vaudrait-il mieux les accueillir en bonne et due forme… du moins c’est l’excuse que tu t’étais faite pour te donner le droit de satisfaire ta curiosité.

- Effectivement, ils viennent vers nous. tu pointes du doigt le bord vers lequel la délégation humaine devrait arriver Si ça te dit d’aller les accueillir. tu te retournes un instant, et glisses vers l’arrière juste assez pour ne pas avoir besoin de hurler pour te faire correctement entendre Aegden, les Arïn devraient bientôt arriver, si Ararün, la Zagazkroni et toi voulez venir... tu souris en direction du Commandant ...et non promis, je ne vous espionnais pas !

Quand tu hélais ton Mainyth, Harald appelait son Gunjär. Un traducteur, si ton ouïe ne te trompait pas. Un traducteur que tu n’avais pas particulièrement envie d’attendre avant de faire le premier pas.

- Dis-lui de nous rejoindre là-bas Harald. Je m’occupe de traduire en attendant. En espérant que l’Oliyan suffise. tes sourcils se soulèvent, coupant ta propre réflexion Quoique tu parles l’Oliyan aussi de toute façon ? Non? tu soupires, visiblement excité malgré la sérénité de façade qu’affichait ton visage Bref, on verra sur place.

Ainsi arrivèrent les Hommes. Annoncés par l’un d’entre eux dans une langue que tu ne comprenais pas. Et donc encore inconnus jusqu’à ce que soit vous arrivent ceux qui détenaient les clefs de leur langage, soit vous soit redites les choses dans un verbe que vous entendiez.

- Artiön Laergul. tu baisses la tête en signe de respect Seigneur-Protecteur d’Alëandir, et souverain du Royaume Sylvain. Bienvenue parmi nous. tu offres un sourire contrit à l’enfant et à ce qui apparaît être sa… suite? Si vous vouliez bien nous pardonner d’avoir recours à l’Oliyan en attendant l’arrivée de traducteurs maîtrisant votre langue natale.

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