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Ameanor Sindënellë
Artiön Laergûl
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MessageSujet: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeJeu 27 Avr 2023 - 17:43



Première ennéade de Verimios
20e année du Onzième Cycle
Fin de matinée
Quartier des fontaines d’Alëandir




Habituellement, tes pérégrination à travers la Cité sont l’occasion parfaite pour tes Frères et Soeurs de t’alpaguer. Il est rare – habituellement – que tu passes plus de quelques minutes sans que quelqu’un ne t’arrête, qu’il s’agisse d’attirer ton attention sur une problématique de la vie Lëandrine, de te demander des nouvelles de ta famille, ou de simplement parler de la pluie ou du beau temps.
Aujourd’hui cependant, les elfes s’écartent sur ton passage, les murmures s’élèvent dans ton dos, et les regards évitent de croiser le tien. Et tu y porterais probablement plus attention, si tes pupilles ne faisaient pas une fixation sur ta propre ombre, dont le vif contraste avec le pavé blanc, reflétant les écrasants rayons du soleil, te rappelait chaque seconde la saison à venir.

Tu détestes l’été Lëandrin. Le temps passe, mais tu ne t’y fais pas. Tu n’aimes pas la chaleur. Tu n’aimes pas l’absence de vent. Tu aimes encore moins l’étrange juxtaposition entre les soirs d’orage au ciel sans étoiles et les journées où la moindre surface pâle est un risque de perdre la vue. Tu n’y peux rien, chaque fois que revient l’été, Daranovar te manque un peu plus, alors chaque fois que revient l’été, tu t’accroches désespérément à la seule chose qui t’aide à tenir bon en ces lieux maudits : ton peuple. Certes ils te « fuient » mais tu y trouves ton compte. Le bain de foule est tout ce que tu recherches. Pour l’instant en tout cas. Le temps de reprendre ton calme.



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Plus tard dans la journée
L’Harmalaica

- Manëma. Tu t’inclines sans grandes facéties face à la prêtresse

- Heru Aran elle te répond d’un hochement de tête Que me vaut la visite ?

Face au doux sourire de la prêtresse, ton front se plisse. En réalité, tu as une vague idée de ce dont tu es venu lui parler, mais tu ne sais pas exactement ce que tu es venu chercher. Tu cherches une solution à un problème que tu n’as pas encore véritablement formulé, mais à ce genre de chose, elle est déjà habituée. Comme tous les elfes responsables d’en entendre d’autres.

- Tu l’Entends aussi j’imagine. ton visage se détend finalement, mimant l’expression de ta vis-à-vis Depuis quelque temps, la forêt a retrouvé quelque chose de plus… primal.

- Primal… elle ne contredit pas, mais semble interloquée par le choix de mot Effectivement oui quelque chose a changé. On le sent jusqu’entre les murs. ses mains se rangent dans son dos Et pour ce que j’en sais, vous le voyez en dehors des murs. Je me trompe ?

- Non. tu soupires Et il est bien là le problème. On commence à peine à se faire aux suites du Voile, et l’histoire se répète déjà… un triste sourire se dessine sur tes lèvres Je suis heureux de voir Anaëh retrouver de sa vigueur passée, mais je dois bien avouer que l’idée d’un jour avoir à faire face à l’Œuvre comme décrite par les vieilles légendes a quelque chose d’effrayant.

- Ne t’inquiètes pas. elle pose une main contre ta joue Ça l’est pour nous tous. Moi de même. Seulement je suis confiante quant à notre capacité à faire face à l’avenir. Comme je sais que tu l’es aussi, au fond.

- J’aimerais juste pouvoir rassurer les nôtres, que l’on ne vive pas une nouvelle vague de panique comme celle d’après-Voile au prochain désagrément.

- Alors rassemble-les et parle-leur.

- Je peux compter sur ton aide ?

- Pour le bien des nôtres ? Toujours.



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Deux jours plus tard
Place Tyral
Début d’après-midi


Au centre de la place, face à un maigre public de passants, les poètes déclament leurs vers nouveaux. Des rimes maladroites s’enchaînent à de magnifiques métaphores. Les artistes, pendus aux regards de leur public, réinventent leurs textes au fur et à mesure qu’ils les récitent, transformant les sonorités les moins appréciées, s’imprégnant des images les plus parlantes, transformant leur verbe dans le but de toujours emporter leur public un peu plus loin dans leur univers.

Tu t’en serais douté, la Rouge-Silène occupe encore les pensées. Les récents événements de la carrière d’Alëandir aussi. Mais la manière dont en parlent les poètes te surprend. La manière dont ils construisent leurs rimes, la manière dont ils s’essaient à exciter l’imagination, quand ils en savent pourtant bien assez pour tout décrire dans les moindres détails… ils construisent de nouvelles légendes. Des légendes modernes. Destinées à ceux qui dans quelques Cycles parcourront les livres d’histoire et les recueils de contes à la recherche des noms des héros des temps jadis.

Le conteur termine son récit. Tu te lèves, et tu applaudis, rapidement suivi par une partie des passants – au moins ceux l’ayant attentivement écouté – et tu te permets de le rejoindre sur son estrade pour le féliciter. Pour le féliciter, le remercier, et lui demander un service. À lui, à celui qui l’a précédé, à celui qui les a précédé, et à tous ceux avec qui ils partagent la passion du verbe. Le sentiment que tu n’arrivais pas à exprimer, ce que La Main te pointait du doigt espérant que tu regardes le bon endroit, ce que d’autres elfes avec qui tu avais pu échanger semblaient ressentir, sans parvenir à s’en saisir, ce mélange d’appréhension et d’excitation, de bonheur et de terreur, de liesse et d’angoisse…

Ir Iarwin s’entête pourtant à vous le rappeler
La Longuenuit ne fut que l’Aube d’un nouveau Temps de Légendes

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Dernière édition par Artiön Laergûl le Dim 9 Juil 2023 - 15:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeJeu 27 Avr 2023 - 23:47



Panahos de la Seconde ennéade de Verimios
20e année du Onzième Cycle
Place Tyral
Milieu de matinée



Une entraînante mélodie souffle à travers la Cité, invitant les habitants à marteler le pavé de leurs pas, comme marchant avec assurance vers l’inconnu. Aujourd’hui, les musiciens Lëandrins ont décidé de faire un héros de chaque Elfe entendant leurs instruments, car n’en étaient-ils – chacun à leur façon – après tout pas tous ? Tu observes l’effervescence s’étant emparée de la Ville avec le sourire aux lèvres. Ici, il se conte d’anciennes histoires, dont certaines ne vivent qu’à travers le bouche-à-oreilles, souvent devenues contes presque oubliés de légendes familiales. Là il se dit des mots mystérieux, il se pense des récits de futurs possibles, et s’imagine des directions aux élans de La Mère.

Depuis que vous avez quitté le palais, Elorëa est restée bouche-bée, absolument fascinée autant par la musique, que par la multitude de sculptures de branches et de feuilles tressées ayant pris possession de l’Estaon. La main confortablement nichée dans celle de sa mère, elle se contente de se laisser guider, et d’essayer d’intégrer et de retenir ce dont elle est capable, sans poser la moindre question.
Toutes les questions qu’elle aurait pu poser, Hràvion les aura probablement exprimées à sa place. Courant entre tes jambes comme un jerboa en fuite, il n’aura pas manqué de vous demander ce que représentent ces étranges formes. Parfois répondre à un qui ou à un quoi se sera prouvé difficile à ton épouse et à toi, et à ces moments votre distance d’avec la petite-histoire Lëandrine se sera rappelée à vous, mais heureusement chaque fois que vous vous étiez trouvés sans réponse à lui donner, il avait été un autre elfe pour lui conter la légende à laquelle vous ne pouviez lui donner accès.
Salaedhel quant à lui profitait de la vue, et juché sur tes épaules, s’amusait à saluer les passants. À l’occasion l’un d’entre eux attirait particulièrement son attention, et alors ta famille s’arrêtait un instant, et le petit commençait son interrogatoire. Curieux de savoir quel était leur rôle au sein de la Cité, comment fonctionnait leur métier, comment ils l’avaient choisi, et d’en apprendre un peu sur leurs traditions familiales, là où Hràvion s’émerveillait des exploits du passé, Salaedhel admirait ceux du présent.

- Un instant les enfants ! Ecoutez attentivement.

Hràvion s’accroche à ta jambe. Salaedhel se prostre contre ton crâne. Elorëa se blottit contre sa mère. Vos oreilles à tous se dressent, et vous profitez des étranges harmonies créées par la rencontre entre les mélodies de deux instruments ne jouant pas ensemble, et d’un dernier s’étant décidé à les relier. Au rythme des trois musiciens, un héraut scande son texte, une épopée inventée de toutes pièces. Un conte épique dont son public est le héros. Chaque elfe transi un personnage capital, un pion sur l’échiquier, un fil dans la Grande Tapisserie. Et les yeux de tes enfants brillent, et leurs sourires se font de plus en plus larges, quand au cours de quelques péripéties, le Géant tend le bras vers les nuages pour y cueillir sa bien-aimée muse, que de la pluie tombée lorsqu’ils secouèrent le ciel se fit jeune Nymphe guidant les bateliers, que l’écho de leurs mots doux se fit jeune Sage, et que la flamme de leur amour se fit jeune Brave. Et parfois le récit revenait vers l’un d’entre eux, car un autre des nombreux personnages nécessitait leur concours. Alors des regards s’échangeaient entre auditeurs du conteur, des complicités inattendues, suscitée par quelques vers, et ainsi des elfes n’ayant jamais échangé mot, se trouvaient liés pour l’éternité. Jusqu’à ce que l’histoire vive son cours, et que leur chapitre ne se referme.

- Vous avez faim ?

Question rhétorique. L’estomac de Saeledhel te gargouillait dans la nuque, la course de Hràvion n’était plus qu’un trot, et le nez d’Elorëa frissonnait à chaque brise. Il était temps de mettre fin à leur attente. D’autant plus que Kaëlistravaë ne savait que trop bien – elle connaissait la marmiton – la table de fortune auprès de laquelle vous vous trouviez, être parfaitement au goût de ses rejetons.
Chacun sur une vieille souche, vernie et ornée, vous vous étiez assis. Attendant que vienne votre tour d’être servis par l’élégante cuisinière dont le regard chafouin trahissait la connaissance – trahis par Kaëlistravaë ! – du moindre point faible de vos papilles.


La tenue du jour - Artiön:
La tenue du jour - Kaëlis:

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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeVen 28 Avr 2023 - 10:39


Le jour était beau. Le soleil chatoyait dans un ciel bleu que des oiseaux traversaient en poussant des chants mélodieux. Et, alors que l’été pourvoyait ses bienfaits aux cœurs des elfes, la cité prenait vie. C’était une nouvelle entité, une intuition commune, une pensée collective. La ville entière chantait, dansait, brillait à sa manière. En cet instant de douceur qu’était-il de plus important que de toucher l’idée même de paix et de beauté ? Et c’était en cet instant qu’Ameanor savait parfaitement quel était son devoir, son but. La monotone vie de tous les jours pouvait se passer des lumières du mage, nul besoin de ses rêves pour nourrir le ventre affamé ou protéger les murs de la cité. Mais une vie dédiée à l’utile ne saurait briller de joie, et toujours le Souffle demanderait plus.

Il n’y avait donc aucune surprise que l’astronome ait travaillé, dans l’ennéade passée, les images qu’il voulait partager. Celles qui démontreraient sa vision de la nature profonde de ses frères, celles que son cœur voulait partager dans un élan de douceur et d’espoir. Et qui connaissait réellement le mage solitaire qui, d’habitude fuyait les foules n’aurait alors pas été surpris de le voir, en ce jour, dans les rues bondées de la cité, où poèmes, musique et chants résonnaient. Il n’était pas particulièrement à l’aise, mais sa concentration sur l’œuvre à venir occupait son esprit et le tenait écarté de ses pulsions de fuite. Rien ne le distinguait de sa vie de tous les jours, portant toujours le bleu et le noir, appuyant le contraste avec Míririen, marchant à ses côtés dans de délicats atours clairs, finement et élégamment taillés. Ses cheveux d’or, formant des entrelacs de tresses et de chignons, étaient maintenus par des broches florales d’argent qui rappelaient les arabesques se terminant sur des motifs de rose qui ornaient les coutures de sa robe d’un bleu clair tirant sur le cyan. Ses manches longues, qui laissaient pourtant ses épaules nues, finissaient en un triangle de tissu sur le dos de ses mains, attaché par un délicat fil d’or à ses majeurs. Filecthel, marchant entre ses géniteurs, portait une simple robe blanche sans manche et les mèches avant de sa chevelure d’argent étaient maintenues en arrière par sa broche aux formes de colibri, créée par son oncle des décennies auparavant. Bien qu’elle arborait un air fier propre au début de son adolescence, Ameanor savait qu’elle n’était, elle aussi, pas vraiment à l’aise, ce qui expliquait qu’elle restait proche de sa famille, préférant profiter des festivités de loin, dans un cocon protecteur d’êtres bien connus.

Mais, bientôt, la famille atteignit l’objectif du mage. Une petite place, proche des festivités, mais légèrement plus calme que le reste. La verdure environnante rendait difficile de la distinguer d’un jardin, et bon nombre de passants s’y arrêter pour se ressourcer avant de continuer leur chemin parmi les poètes, ou simplement pour manger un morceau sous un arbre. C’était l’endroit parfait, où ceux qui s’y étaient arrêté pourraient profiter de la scène que le mage voulait partager sans que les œuvres poétiques récitées au centre des festivités n’en soient perturbées. Ameanor passa alors une main sur la joue de Filecthel, un sourire portant tant sa fierté que son amour, alors qu’il frottait sa joue contre sa conjointe. Celle-ci tourna la tête, souriante, et, d’une douce caresse, amena son être aimé à l’embrasser. Un dernier regard, un dernier grand bol d’espoir et de courage, puis le mage se plaça à une extrémité de la place.

Ameanor ferma les yeux et prit une grande inspiration. Il chercha son astrolabe, et l’ouvrit en caressant ses mécanismes usés par le temps. Il tendit alors un bras au ciel en relevant la tête, et commença à manipuler la trame, s’imprégnant de son énergie, de ses vibrations, de sa force. Le monde autour de lui n’existait plus, seules les lumières des étoiles qu’il connaissait par cœur, au bout de sa main droite, et avec lesquelles il tissait sa toile, étaient réel, en cet instant. Chaque mouvement précis et gracieux donnait forme à la trame qui s’épaississait autour de lui, et, bientôt, le soleil sembla s’éteindre dans la petite place.

Le ciel prit des teintes d’un bleu sombre, et des étoiles se mirent à briller dans le ciel illuminé par deux lunes d’un léger bleu froid. Les bâtiments entourant la place semblèrent changer, les tours prenaient des aspects voluptueux, comme si elles étaient faites de nuages, tandis que les murs des maisons semblaient faits de cascades liquides légèrement luminescentes. Une myriade de petites boules lumineuses apparut de tout l’espace, s’envolant dans le ciel étoilé, pour se rassembler progressivement au-dessus des elfes présents. Alors, deux silhouettes lumineuses prirent forme de ces feux follets. L’une, au ton argenté des étoiles, se dessinait en un guerrier à la lame finement ciselé, au bouclier miroitant et à l’armure de métal recouvrant son corps au complet. Ses cheveux dépassaient de son casque qui couvrait l’entièreté de son visage, et virevoltaient au rythme d’un vent imaginaire. En face du soldat, une chose violacée grandissait. Ses contours fluctuaient, se changeant tantôt en une gueule garnie de crocs et dégoulinant de liquide pourpre, tantôt en d’immenses griffes acérées battant l’air rageusement. Bientôt, le héros elfique fit face à un monstre informe, faisant trois ou quatre fois sa taille. Ses membres ne cessaient de changer, et des ombres fluctuantes de sa tête laissant distinguer parfois quelques crocs, seul le regard rouge vif, plein de colère et de haine, était invariable.

Le bouclier en avant, l’épée droite, le seigneur elfique s’avança avec une démarche majestueuse vers son vis-à-vis fait de vices et de terreur. Il esquiva gracieusement une griffe, la punissant d’un coup rapide de son arme, qui ne put que rebondir sur son ennemi comme un simple bâton de bois. Un nouveau revers frappa violemment le bouclier du soldat qui fut projeté au sol alors que la gueule monstrueuse s’ouvrait en un cri silencieux de victoire. Mais l’elfe se releva, toujours prêt à se battre pour une juste cause, quelles que soient ses chances de succès. Pendant encore quelques instants, griffes et épées volèrent, et l’échange ne fit que révéler à quel point le combat était désespéré. Mais, à chaque fois que le guerrier était projeté sur un sol invisible, au-dessus de la foule, il se relevait et continuait la lutte.

Mais, alors que le sang vermeil commençait à s’échapper de l’armure argentée, le héros faillit. La grâce de ses mouvements s’était progressivement changée, chaque attaque était plus molle, chaque défense, plus lente. Et, finalement, une immense main déformée et griffu se referma sur l’elfe, l’enserrant dans un étau mortel. Alors, de chaque elfe qui regardait la scène, un être de lumière, brillant et translucide, se détacha. Chaque silhouette, s’arrachant des corps des spectateurs par leur poitrine, prenait une teinte différente. Ces formes marchaient lentement vers le centre de la place, grimpant un escalier en colimaçon invisible. Un à un, les êtres de lumières posèrent leur main sur le soldat en peine. Et, à chaque nouveau contact, celui-ci brillait plus fort. C’était la véritable grandeur des elfes, la véritable force d’Anaëh : son peuple.

La lumière se fit de plus en plus intense, jusqu’à ce qu’un flash éblouissant survienne en une explosion lumineuse. Alors qu’il se dissipait, l’elfe d’argent se transformait en une grande figure d’or. Son visage éthéré arborait l’expression douce des parents qui veulent rassurer leurs enfants, et il ne portait plus ni arme, ni armure. En face de lui, la bête hideuse semblait rétrécir, et le regard du géant lumineux fut suffisant à dissiper la chose devenue insignifiante, comme un cauchemar qui s’efface au réveil, devant la douceur d’un être aimé. Car l’elfe doré levait le bras droit vers l’est, et, au creux de sa main, le soleil se levait. Quelles que soient les ténèbres et les terreurs de la nuit, l’aube n’est jamais à plus d’un battement de cœur.

Lentement, la scène s’effaça. Les étoiles disparurent, alors que le géant solaire se dissipait. Les tours et les maisons reprirent leur forme solide, et la nature reprit ses droits. Ameanor était encore debout, il avait refermé son astrolabe et le gardait dans sa main, contre son cœur. Míririen était à ses côtés, la tête posée sur son épaule, une main caressant les cheveux de Filecthel, devant elle, que son autre main serrait contre elle.
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Aegden Orian
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeVen 28 Avr 2023 - 16:08


Aegden aimait particulièrement la douce frénésie qui agitait le souffle des habitant de la cité cette fois là. Aujourd’hui plus que jamais, les esprit trop inquiets se reposaient. Aujourd’hui plus que jamais, dans ce doux répit l’ont se souvenait de ce qui faisait la grandeur de leur peuple : L’unité. Le peuple elfique formait un tout et il n’y avait qu’ainsi qu’il fonctionnait. Alors aujourd’hui on célébrait pour tous. Aegden aimait cela. Au fond, ça lui redonnait un peu de courage par les temps qui couraient. C’était ce genre d’instant qui lui rappelaient à quoi rimait de repousser les dangers qui revenaient encore et toujours, chaque fois plus violent : Il le faisait pour ce peuple qu’il aimait voir rire et jouer comme aujourd'hui. Tous ces gens, de l’artisan de quartier jusqu’au seigneur protecteur le plus influent.
Aujourd’hui d’une certaine façon, on pensait au passé, on imaginait un futur.

Pour Aegden, en un sens le futur était littéralement à ses pieds, sous la forme de ce petit elfe qui marchait devant lui, simplement soutenu par sa main qu’il serait de toute la force de sa petite pogne. Elben n’avait encore que rarement vue de tels évènements du haut de ses 7 mois. Alors aujourd’hui, ses grands yeux clairs dévoraient tout l’espace autour d’eux. Ses oreilles pointues se haussaient un peu, cherchant à donner sens à certains bruits, certains éclats de voix plus forts que la foule. Et lorsqu’il ne les comprenait pas, alors il se fiait aux réactions calmes de ses deux parents. Souvent il demandait des explications, et lorsqu’il les obtenait, hochait vigoureusement la tête, cherchant à mémoriser le tout, comme les grands.

Finalement, un autre couple, familier du soldat attira l’attention de la foule. Le luminomancien originaire de Quatrième saison exerçait sa magie dans sa plus profonde beauté.

-Ada c’est quoi ? Pépia alors le petit en pointant son doigt vers les étincelles de lumières au-dessus de leurs têtes.
-De la magie, Elben.
-Oh.
-Tu veux regarder ?
-Ouiiii !

Avec douceur, Aegden baissa ses genoux, cherchant à partager l'instant avec le petit garçon. Comprenant vers quoi tendaient les formes lumineuses, le jeune père pris volontairement la peine de rester au sol près de son fils. C’était un spectacle magnifique, mais le monstre effraya un peu l’enfant qui se recroquevilla contre le soldat lui murmurant alors des paroles rassurantes. Il sentit les petites menottes de son fils tirer un peu sur sa tunique tendit qu’il plongeait son visage au creux de son épaule. Pourtant, Elben avait hérité de la même curiosité que ses parents, et malgré l’appréhension, il osait parfois découvrir son minois et continuer d’observer les étoiles qui s’agitaient.

Les larmes commencèrent même à poindre lorsque l’elfe d’argent pris dans les griffes éthérées de son adversaire semblait en bien mauvaise posture. Elben n’avait jamais été confronté à de la violence, et Aegden hésita un instant à s’éloigner. Mais le pleurnichement de son fils s'effaça tout aussi vite devant la lumière de ce peuple qu’il aimait tant protégeant l’elfe argenté et se muant en un visage bienveillant.

-Là tu vois ? Chuchota le commandant au petit, caressant ses petites boucles de cheveux foncés si similaires à ceux de sa femme. Tout va bien mon grand, c’est fini et tout va bien.

Autour d’eux résonnaient les applaudissements de la foule impressionnée à juste titre par le talent du mage. Aegden voulu se redresser mais le petit tira sur le col de sa chemise d’un geste boudeur.

-Non. Ada, reste.

-Toujours Onya. Il le serra dans ses bras déposant un baiser sur son crâne. Je suis toujours avec toi petite étoile. D’un doigt il pointa son cœur, bien que l’enfant ne soit probablement pas encore assez grand pour vraiment saisir le sens du geste. Peu importe, ce dernier se saisit de cette main qu’on tendait vers lui et ne sembla plus vouloir lâcher son père.

La journée se voulait joyeuse, alors, plutôt que de s’arrêter là. Aegden se releva, portant l'enfant dans l'un de ses bras et impulsa une nouvelle direction, vers l’artiste du moment.

-Allez, on va leur dire bonjour !
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Ameanor Sindënellë
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeMar 2 Mai 2023 - 19:56

Pendant encore quelques instants, la famille profita d’un instant de paix après que la lumière ne se soit dissipée. Ces simples moments paraissaient si rares, maintenant, des moments de partage entre un clan autrefois si soudé, vivant presque en autarcie, et ayant subi la brutale déchirure des griffes de la réalité. Ameanor avait encore le regard plongé dans le ciel, et les pensées coupées du monde, voyant un temps nostalgique se dérouler de nouveau devant lui, voyant ses espoirs de renouveaux briller dans le ciel estival de la capitale qui chantait en cette journée.

Aussi, la première à remarquer le soldat qui s’avançait avec son enfant fut Míririen. Son visage s’illumina d’un sourire joyeux alors qu’elle relevait la tête de l’épaule de son époux et qu’elle fit un rapide signe de main. Elle attrapa d’une main celle d’Ameanor, et posa l’autre sur l’épaule de sa fille pour les tirer de leurs contemplations et lancer le mouvement.

- Aegden ! Appela-t-elle. Quelle agréable surprise de vous voir ici ! Reprit-elle après avoir rejoint le commandant et sa famille. Je ne m’attendais pas à vous retrouver ici ! Et ce doit être le petit Elben, continua-t-elle en tendant une main vers le jeune enfant dans les bras de son père. Il a votre regard…

Sur ces derniers mots, un premier petit oiseau légèrement brillant commença à tourner autour d’Aegden. Bien vite, il fut suivi par un deuxième, et un troisième, qui laissaient des paillettes lumineuses dans leur sillage. Deux se posèrent sur les épaules d’Aegden, regardant l’enfant avec curiosité, trois allèrent sur le bras tendu de Míririen lançaient des chants silencieux et le plus petit, à peine plus grand qu’un petit doigt, chercha une place sur l’enfant. Il finit par voler sur place, remuant la tête par de petits mouvements saccadés tout en battant rapidement des ailes, envoyant de petits nuages colorés, mais immatériels, sur le visage du jeune enfant.

- Pardonnez-moi, reprit alors Ameanor avec un petit rire. Cette journée réveille bien trop de souvenirs en moi, et je n’ai pas pu m’en empêcher !

Le regard plein de nostalgie du maître de la lumière soutenait ses dires. Pour quelques heures, au moins, il se sentait comme retourné dans son ancienne demeure, et la vie qui s’épanouissait autour de lui ramenait les moments perdus de douceurs où il s’amusait avec ses deux petites filles, encore si jeune, et des volatils lumineux. Mais Ameanor secoua la tête pour se ramener au moment présent et s’avança d’un pas pour se placer au même niveau que Míririen, tout en poussant légèrement Filecthel d’une main dans le dos.

- Ameanor Sindënellë, fit alors le mage en s’adressant à la compagne du commandant, une jolie elfe aux cheveux noir impeccablement coiffés. Votre époux vous a peut-être déjà parlé de moi, je suis le mage qu’il a accompagné dans les monts Telion il y a de cela quelques ennéades. Voici Míririen, ma tendre épouse, et Filecthel, ma fille, termina-t-il en désignant l’intéressée qui fit une courte et maladroite révérence en rougissant légèrement, peinant à cacher son petit malaise. J’espère que mon petit spectacle vous a plus, cela faisait bien des années que e n’avait plus créé pour autrui de la sorte… Pendant quelques secondes, le regard d’Ameanor se perdit dans le vide, laissant poindre quelques touches d’une peine profondément enfouie. Mais, bien vite, il la chassa avant de retourner à ses interlocuteurs. La journée avance ! Nous feriez-vous le plaisir de vous joindre à nous pour attraper quelque chose à grignoter ?
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Lynn Antadolen
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeMar 2 Mai 2023 - 22:15



Lynn avait passé la nuit à se ronger les ongles. La fête du lendemain l’inquiétait. Habituellement, elle avait toujours réussi à y échapper, soit en se débrouillant pour être en mission, ou bien en se terrant dans une de ses cachettes. Mais pas cette fois, non. Cette fois, son père lui avait demandé de l’accompagner, malgré les réticences dont elle lui avait fait part. Il avait très envie de lui faire découvrir les quelques petits tours qu’il avait inventé pour l’occasion. Elle avait bien tenté de protester, après tout, il pouvait lui montrer avant ou après cette fichue journée de fête, mais avec lui, c’était peine perdue : il était plus têtu que les courts-sur-pattes qui vivaient au nord d’Anaëh. Aussi, sachant qu’elle ne pourrait pas y échapper, elle avait pris quelques précautions.

Son masque habituel ne conviendrait pas pour un tel évènement, et elle ne savait pas quoi porter. Ses habits n’avaient jamais été source d’inquiétude. Auparavant, elle portait la tenue des prêtres de Tari. Par la suite, ses principaux vêtements étaient simplement les armures, d’abord de la milice, puis de l’armée royale. Elle avait bien des affaires plus décontractées, mais rien de très extravagant. Quelques jours plus tôt, donc, elle était allée voir un artisan qui lui avait confectionné un masque dans un métal qu’elle ne reconnaissait pas, teinté d’or. Elle avait failli ne pas l’accepter, tiraillée entre la culpabilité de lui avoir faire perdre son temps, et le sentiment de ne pas être digne de porter un tel ouvrage. L’artiste l’en avait finalement persuadé. L’elfe avait également pris le temps de trouver une jolie robe qui, malgré elle, mettait en valeur ses courbes. Elle n’aurait définitivement pas dû écouter la couturière : c’était beaucoup trop pour l’elfe timide qu’elle était. Lynn soupirait déjà, sentant que cette journée pourrait être désespérément longue.

Elle sortit donc très tôt de chez elle, alors que son père dormait encore. Les préparatifs n’étaient même pas encore terminés. Çà-et-là, quelques poètes, musiciens et conteurs s’échauffaient, ou performaient même déjà. Lynn hésita avant de se joindre à un flûtiste qui accueillit avec un grand sourire la joueuse de lyre masquée. Elle était un peu rouillée, et la rigidité de ses doigts dues à la pratique du tir à l’arc n’aidait pas. Il ne fallut pas longtemps pour que leur souplesse revienne, et après quelques morceaux joyeux, elle se sentit à l’aise. Elle remercia son duo de fortune et le quitta pour marcher tranquillement le long des grandes avenues de la cité.

Son père la rejoignit alors que la matinée était bien avancée, juste à temps pour observer avec elle un grand spectacle. Captivée par les jeux d’ombres et de lumière, et par l’histoire racontée sous ses yeux, Lynn laissa s’échapper une larme. Il était difficile de rester insensible à la beauté de l’art magique de certains Anedhels. Son père la prit par l’épaule, et elle se recroquevilla contre lui en murmurant un remerciement. Un seul mot, qui s’adressait non seulement à lui pour l’avoir forcée à venir, pour une fois, mais aussi à tout ce peuple, à sa beauté, sa bonté, et au mage qui s’employait à les faire tous rêver. Ce combat épique lui révéla une inspiration musicale, qu’elle creusa à la fin du spectacle. Une triste mélodie lui vint au bout de ses doigts, tirant les quelques cordes de sa lyre avec mélancolie. Elle prit une inspiration et fredonna un air sans paroles, accompagnant son instrument de sa voix douce. Son père s’écarta et riva son regard sur sa fille, fier, premier spectateur de ce bout d’improvisation. Il fut bientôt imité par quelques passants qui formaient bientôt un petit demi-cercle autour d’elle. La journée s’annonçait finalement plus belle que ce qu’elle ne craignait, pensa l’elfe en ouvrant la bouche pour chanter de plus belle.


Le masque de Lynn:

La tenue de Lynn:

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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeJeu 4 Mai 2023 - 1:43



- Attention Dedelle ! l’enfant quitte le ciel des yeux une seconde à la mention de son surnom À ce rythme-là tu t’en sera bientôt mis partout !

Encore une fois il l’a échappée belle. Les yeux rivés sur l’affrontement se jouant dans les cieux, le petit garçon s’oublie. Sa bouche est ouverte, mais portant trop peu attention à ses gestes, il n’arrive pas à la trouver. Et c’est la troisième fois qu’il renverse une cuillerée du riz devant lui. Hràvion lui n’a pas ce problème, car il aura plutôt choisi de mettre son repas en pause. Les poings fermés, il semble vivre la chose avec la même intensité que celle avec il vit les récits de guerre qu’il arrive à l’occasion à t’arracher. Et Elorëa… Elorëa quant à elle, observe avec attention le tour de force tout en picorant distraitement.

- Emmë, ils font tous ça les mulinomanciens ?

- Tout dépend de ce que tu entends par-là Rhëa. Kaëlistravaë pose la main sur celle de sa fille Oui, ils sont tous capables de tisser des sorts de ce genre, mais pas tous de cette ampleur, ni aussi complexes.

- Ça veut dire que celui qui fait ça c’est un Sage ?

- Non ninyë. elle rit Pas nécessairement. C’est vrai que les Sages de l’Académie sont tous d’excellents mages, mais certains des Clercs et des Professeurs le sont tout autant ! Et en plus, les grands mages ne passent pas tous par l’Académie. C’est le cas de ton père par exemple.

- Mais papa est pas allé à l’Académie de Daranovar ?

Les yeux fermés, plus ébloui par le mariage des goûts du stroboa et de la sauce aux fruits que tu ne l’étais par l’affrontement qui se jouait au-dessus de vous, tu te trouvais arraché à ta dégustation – une fois de plus finalement – par l’un de tes enfants. Mais si la remarque d’Elorëa t’avait autant surpris, c’est aussi et surtout parce que tu te rendais compte qu’à habiter la Capitale, depuis qu’ils étaient en âge de poser des questions et d’entendre les réponses, tu n’avais que très peu eu l’occasion de leur parler de ton enfance dans ta Cité natale.

- Non ninyë, il n’y a pas d’Académie à Daranovar. Mais même s’il y en avait eu une, je n’y serais pas allé, parce qu’Ada est de Lanthaloran.

- Ah oui c’est vrai ! C’est la Cité qui a disparu après le Voile !

- C’est ça ! tu tends le bras à travers la table pour la féliciter du bout du doigt contre son front Mais si tu veux tout savoir, Ada a appris la magie auprès d’un Guide. Puis après mon Choix, vu que je suis rentré dans l’armée, j’ai continué avec les tuteurs de la milice.

- C’était difficile d’apprendre la magie avec l’armée Ada ?

- C’était…

- Ouaiiiiis ! On gagne ! On gagne !

Hràvion pointe frénétiquement du doigt le ciel. La triste situation du début de la scène d’affrontement s’est inversée, et – la mise en scène aidant – ton fils s’y sent particulièrement investi. Au point que lorsque la victoire fut totale, il ne put s’empêcher de fondre en applaudissements. Amusé par sa réaction, et il faut se le dire, désireux de jouer un peu avec la patience du moins patient de tes enfants, tu échangeas un regard entendu avec ta fille, avant d’attirer l’attention de Hràvion.

- Ta grande sœur connaît bien le mage qui nous a offert ce spectacle, tu sais.

- C’est vrai ? ton fils ouvre de grands yeux

- C’est lui ? ta fille fait la moue, satisfaite d’entendre confirmés ses doutes

- Je veux le voir ! ton fils tonne

- Moi aussi ! ta fille renchérit Je veux voir si mon câlin magique a marché !

- Et bien les enfants, Ada vous emmènera voir le mage une fois que vous aurez tous fini de manger. C’est d’accord ?

Il n’en aura pas fallu beaucoup plus pour que les deux retournent à leurs couverts. Même s’il n’en fallait en réalité même pas temps, au vu des talents de la cuisinière.

- Je vais finir avant Ada !

- Pas la peine de te presser Mëoi, ton père aurait certainement le temps d’avaler deux Stroboa entiers avant que tu ne termines la moitié de ton plat.

Hràvion, dans toute sa déception et l’esprit de compétition piqué est le seul à ne pas rire. Mais l’enfant, se constatant vaincu, finit tout de même par se faire une raison. Il gagnerait une prochaine fois. Quand il serait plus grand, et qu’il aurait une grande bouche et un gros ventre comme les adultes. La bonne nouvelle était qu’au moins, il n’aura pas à attendre quelqu’un d’autre avant d’aller voir le mage.

- Saeledhel. tu regardes le petit bout d’elfe avec tout le sérieux du monde Je te confie Emmë. Tu restes sérieux comme d’habitude ! D’accord ?

Tu chiffonnes la chevelure du gamin qui laisse échapper un gloussement. Curieusement, de tes trois enfants, il avait été le seul à ne pas être curieux d’aller voir « le mage ». Au vu de leurs tempéraments, ton épouse en étiez pourtant venus à penser que si un seul de vos trois enfants devait se tourner vers les arcanes, ce serait certainement lui. Mais il faut croire que la mage à côté de laquelle il était assis lui suffisait largement. Il faut dire que le pauvre – bien qu’il se retrouvât beaucoup dans le tempérament de sa mère – n’avait que trop rarement l’occasion de l’avoir pour lui tout seul, sans avoir à composer avec les manigances de son frère jumeau. Alors maintenant qu’il en avait l’occasion… il en profiterait.


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Faire ta taille n’est peut-être pas pratique pour passer les portes, mais lors de journées comme celles-ci, avoir les yeux une coudée au-dessus de la foule était une bénédiction. D’où tu étais, identifier une voix ou un visage devenait tout de suite plus facile. Dans des moments comme celui-ci, avoir ta carrure était aussi une bénédiction, car quoi que l’on en dise, aussi bienveillant puisses-tu être, elle te valait de voir les autres elfes naturellement s’écarter de ton chemin plutôt que d’avoir à t’écarter du leur… ce qui plus qu’être pratique, devenait même particulièrement rassurant quand on a une petite fille de quatre ans orbitant autour des jambes.

- Dagden !

Le petit garçon à ton bras aura finalement fait bien peu de cas de la personne qu’il était venu pour voir. Le Mainyth était une présence familière qu’il affectionnait plus que de raison. Encore une fois, Hràvion prouvait qu’il lui suffisait d’apercevoir la crinière rousse du lancier pour s’oublier à lui-même.

- Bebenne !

Ou alors peut-être cette affection n’était-elle finalement due qu’à la perspective de côtoyer un autre enfant d’à peu près son âge.

- Tiens Hràvion c’est lui ! Elorëa pointe Ameanor du doigt. C'est l'astronome !

- Ahem tu te racles autoritairement la gorge les enfants…

Hràvion et Elorëa te regardent. Elorëa et Hràvion se regardent. Et après quelques secondes de silence contrit, ils finissent par comprendre.

- Bonjour Heru Aegden.
- Bonjour Heri Sirthaliel.
- Bonjour Heru
- ...Ameanor ! Bonjour Heri

- Míririen si je ne m’abuse ? tu hoches la tête en guise de salutations Enchanté de te rencontrer. Et j’imagine que tu dois être la fameuse Filecthel ? tu offres un sourire chafouin à la jeune fille qui a probablement dû régulièrement entendre ton nom sans jamais te croiser de près durant son séjour à l’Académie Artiön. Les deux petits monstres, ce sont mes enfants, Hràvion et… ton mari connaît déjà Elorëa. tu jettes un coup d’oeil en arrière J’ai cru entendre que vous cherchiez de quoi grignoter ? Si vous voulez bien me suivre, je connais l’endroit parfait. En espérant que mon épouse et mon dernier ne soient pas trop déçus de me voir revenir si vite.

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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeVen 5 Mai 2023 - 9:11


Le petit garçon semblait plus que réceptif à la magie d’Ameanor. Lorsque le minuscule oiseau se posa sur son bras, il ouvrit bien rond ses yeux, impressionné par la créature éthérée. Lorsqu’elle s’envola à nouveau, Elben éclata d’un rire joyeux qui tira un chaleureux sourire au couple que formaient ses parents. Y avait-il plus douce mélodie que les éclats de rire de son enfant après tout ?

-Vous avez un don remarquable Heru Ameanor. C'est un honneur d'en être les spectateurs aujourd'hui.Aegden s’adressa à son fils. Elben qu’est-ce qu’on dit ?
-Oh. Merci Heru ‘Menor ! Sourit-il de toute ses dents, bien vite récompensé par une caresse venant ébouriffer ses cheveux.

Cependant, le lancier n’eut pas le temps de répondre à la proposition du mage que d’autres voix familière résonnaient dans son dos. Décidément…

-Bonjour les enfants. Salut Artiön.
-Bonjour ! A son tour, les pupilles de l’enfant se posèrent immanquablement d’avantage sur son camarade et sa grande sœur que les adultes dont la conversation n'avait rien de passionnant à ses oreilles…

Après ces quelques présentations, le géant elfique leur proposa finalement la même chose qu’Ameanor précédemment, puisqu’il les avait entendus de loin.

-Hé bien dans ce cas, allons-y !

Aegden lança un bref coup d’œil à sa compagne qui hocha à son tour calmement de la tête. Il posa son enfant au sol qui commença à gambader joyeusement, de nouveau guidé par une main paternelle. Mais à un moment, il dévia de leur route et ne suivit plus le petit groupe.

-Elben ? Viens mon grand, on jouera après.
-Nooon. Osa-t-il.''atton'' Emmë !

Le petit ne semblait pas vouloir jouer en réalité. Comme concentré, il semblait chercher quelque chose, mimant sans même le savoir une expression similaire à celle qu’il pouvait parfois apercevoir sur le visage de son père. Quoi que la façon dont son petit nez se retroussait légèrement semblait plus tirer de sa mère… Il se retourna finalement vers ses parents, un regard implorant.

-Je veux écouter la musique...Il laissa passer quelques secondes de silence avant de terminer en articulant bien chaque syllabes. Si'.vous.plait.

Le repas devrait attendre encore une minute ou deux pour le petit qui ne faisaient que bien peu de cas de son estomac criant pourtant famine. Cela en revanche, il le tenait sans aucun doute de sa grand-mère paternelle à n’en point douter, s’amusa à penser Aegden.
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Ameanor Sindënellë
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeSam 6 Mai 2023 - 12:30


L’ombre des jours passés avait été si lourde à porter que le souvenir même d’instants simplement doux, sans marque ténébreuse, en était devenu irréel. Et pourtant, en ce milieu de journée, nulle pénombre ne semblait vouloir obscurcir le cœur d’Ameanor. Le mal était toujours là, mais hibernait, enfoui dans les plus sombres recoins de son Souffle, en attente de temps plus propice. Pour le moment, le mage ne ressentait qu’une forme de reconnaissance envers cette part noire de son être qui semblait le laisser en paix. Étaient-ce les rires du petit Elben qui ramenait la flamme des temps anciens, alors que ses filles étaient à sa place ? Ou était-ce simplement la plénitude suivant l’acte de propager bonheur et joie autour de lui, sans contrepartie, en partageant les beautés que ses yeux voyaient au quotidien qui permettait de tenir à l’écart le monstre informe qui le rongeait intérieurement depuis si longtemps ?

- C’est moi qui suis honoré de le partager avec vous, aujourd’hui, Aegden, répondit alors Ameanor avec un sourire tendre envers l’enfant dans les bras de son père.

Mais ni le commandant ni l’astronome n’eurent le temps d’aller plus en avant dans la conversation, puisque des voix enfantines résonnèrent en leur direction, appelant le lancier et son fils comme s’ils étaient déjà bien connus. En relevant la tête dans leur direction, le scientifique se rendit compte que ces voix couraient autour d’un elfe particulièrement reconnaissable, déjà rencontré à la faveur de la nuit, dans les bois autour de la cité. Cet être gargantuesque à la musculature inimitable ne pouvait être qu’Artiön, le souverain d’Anaëh qui avait pris de son temps, pourtant si précieux, pour être présent pour un de ses sujets essayant de recoller les morceaux brisés de son cœur.

Aujourd’hui, Ameanor souriait et ses cernes étaient bien moins prononcé qu’autrefois, rendant presque invisibles les petites rides de son visage. Il était simplement heureux d’avoir pu rendre la pareille au géant en partageant sa magie, même si ce n’était que bien peu de chose en comparaison de ce qu’il avait fait. Et il ne put restreindre un souffle amusé lorsque la petite Elorëa, emportée comme la nuit dernière dans ses élans de jeunesses, se fit reprendre par son immense père.

- Je suis enchantée de vous rencontrer, Heru Aran, répondit en première Míririen, tout même légèrement impressionné, malgré son apparente assurance. Eh bien ! Si l’on m’avait dit que ce serait mon époux qui me présenterait à certaines des personnes les plus connues d’Anaëh, je l’aurais pris pour fou ! Continua-t-elle avec un sourire radieux.

- Bonjour, Heru Artiön, dit alors Filecthel, visiblement bien moins à l’aise que sa mère -devoir s’adresser à un elfe ne faisant pas loin d’une fois et demie sa taille ne devait pas aider-. Par une fierté mal placée, elle ne l’avouerait jamais, mais le fait que cette éminence cyclopéenne se soit préoccupé d’elle lui avait apporté un étonnant réconfort. Bien sûr, la jeune fille l’avait esquivé du mieux qu’elle pouvait, comme à son habitude, et peut-être avait-elle réussi à se soustraire à son regard, mais ses professeurs et son entourage finissaient toujours par donner quelques informations à l’un ou l’autre. Que l’Aran en personne ait été débauché par son père pour garder un œil sur elle pendant son absence lui avait fait du bien, en réalité. Mais comment il s’y était pris, lui qui était si solitaire qu’il s’était volontairement exilé de l’enceinte de Quatrième-Saison, dépassait complètement la compréhension de la jeune fille.

- Vous, des petites montres ? Poursuivit Míririen en s’accroupissant au niveau de la petite fille. Je n’en crois pas un mot ! Elle posa alors une main douce émanant de fragrances florales dominées par une pointe de lavande, sur l’épaule d’Elorëa. Je crois qu’on te doit des remerciements, ma grande. Tu es vraiment courageuse !
- C’est un plaisir de vous retrouver, Heru Artiön, dit Ameanor après des bonjours souriant aux deux jeunes enfants. En de meilleures circonstances, cette fois, j’espère. Montrez-nous la voie, nous vous suivons !

Ainsi, le petit groupe commença à se déplacer dans la foule. Elben, libéré de l’étreinte paternelle, commençait déjà à crapahuter avec les deux enfants royaux alors que Filecthel restait en retrait. Elle avait toujours eu besoin d’un peu de temps pour s’adapter aux gens nouveaux, comme son père lorsqu’il avait son âge, mais il n’avait aucun doute que sa fille s’y habituerait vite. Aussi, le couple de Quatrième-Saison ne se rendit pas aussitôt compte qu’elle avait dévié de la voie, alors qu’il regardait, amusé, le manège du jeune Elben qui voulait retrouver la douce voix qui s’élevait dans les airs. Une poignée de secondes avait suffi à la préadolescente à se soustraire du groupe, et, désormais, Ameanor et Míririen échangeait un regard bien trop inquiet pour la situation.

Ils n’eurent pas à chercher bien longtemps pourtant, et le soulagement vint bien vite. Elben tirait le groupe vers la chanteuse, et c’était exactement là où s’était rendue la jeune elfe. Elle avait toujours apprécié le chant et la musique, en faisant même une de ses passions, et la mélodie dans l’air l’avait attiré comme le miel les abeilles. Elle regardait la chanteuse masquée avec de grands yeux, mélangeant l’ambre et la turquoise de ses deux parents. Ses yeux, parfois, descendaient rapidement vers le masque, montrant une curiosité insatisfaite que seule sa politesse empêchait d’essayer d’assouvir.

- Votre voix est magnifique, dit-elle alors que l’artiste terminait ses vocalises. J’aimerais être comme vous…
- Tu aurais pu au moins nous prévenir, jeune fille, déclara Ameanor qui arrivait d’un pas particulièrement rapide. Il se voulait sévère, mais seul le soulagement s’entendait dans ses mots.
- Votre chant est particulièrement mélodieux, cependant, reprit Míririen qui arrivait à son tour pendant que Filecthel lançait un regard noir à son géniteur et qu’un début d’argumentation se transforma en plaisanteries chuchotées et en rires étouffés. Voyant que sa vis-à-vis ne semblait accompagné que d’un autre elfe, et prise dans une forme d’euphorie provoquée par une fête où primait partage et joie, la peintre ne put s’empêcher de faire une nouvelle proposition alors que les autres membres du groupe arrivaient. J’aimerais entendre plus de vos mélodies ! Rejoignez-nous donc si vous le voulez bien ! Notre bienveillant Aran nous a proposé de nous amener à un endroit parfait pour cela !
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Lynn Antadolen
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeDim 7 Mai 2023 - 19:59



Les quelques accords joués adroitement ponctuaient en un rythme mélancolique la mélodie qui s’échappait des lèvres de Lynn. Elle avait rapidement fermé les yeux, non seulement pour éviter d’avoir à croiser le regard des membres de son public, mais aussi pour continuer de visualiser, dans un coin de son esprit, le spectacle qu’elle venait de voir pour garder son inspiration. La musicienne se surprit à mêler ses propres improvisations à ce que lui soufflait la Symphonie au coin de ses longues oreilles, qui se relevaient et s’abaissaient en suivant les douces tonalités de sa voix. Alors qu’elle venait au bout de sa « chanson » sans paroles, Lynn ne put s’empêcher de sourire.

Elle revoyait les scènes de son passé, et les bons moments passés avec son amoureux d’antan, No’th, qui avait péri seulement quelques années auparavant. C’est lui qui lui avait appris l’art de la musique et du chant. Ils passaient la quasi-totalité de leur temps ensemble, en mission ou dans leur temps libre. Elle pensait encore souvent à lui, et souvent à sa mort brutale causée par la terrible main armée de Drows sans merci. Toutefois, lorsqu’elle jouait, elle retrouvait ces joyeux souvenirs. Elle y retrouvait un réconfort qu’elle appréciait beaucoup.

Ses doigts terminèrent sur un arpège, et elle effectua une révérence maladroite que la musicienne n’avait pas travaillé depuis longtemps. En rouvrant les yeux, Lynn s’aperçut que le public s’était densifié. Des applaudissements sourds la remercièrent de sa performance, et elle s’apprêtait à rejoindre son père qui arborait un visage admiratif, lorsqu’elle entendit une voix enfantine près d’elle, suivie par celles de ceux qui s’avéraient être ses parents. Elle reconnut le fameux mage qui les avait régalés de lumière juste avant. Ses joues rougirent aux compliments, et de plus belle lorsqu’elle reconnut Aegden et sa famille juste à côté d’eux. Un peu plus loin, elle crut également apercevoir la haute silhouette de Artiön, présence confirmée par l’invitation de la femme du magicien.

« Je vous remercie, » dit-elle d’une voix timide. « Je n’ai pas l’habitude de jouer devant un public, je suis heureuse de savoir que ma musique a plu. » Elle se tourna vers la fille qui lui avait parlé la première et lui sourit à travers son masque, en lui faisant un rapide clin d’œil. « Tu as déjà une belle voix, tu sais. Avec un peu de pratique, tu sauras très vite apprendre à… la contrôler comme ça. »

Lynn avait hésité, mais devant les parents de la préadolescente, elle ne voulait pas dire de choses qui pourraient l’embarrasser. Ildrill les rejoint alors, frappant dans ses mains bruyamment. Son père était quelqu’un de simple, et qui aimait la bonne vie. Il portait une tenue de cuir souple et un linge rouge qui s’accordaient bien avec ses cheveux auburn. Il affichait un grand sourire et salua le groupe.

« Cette journée commence étonnamment bien ! » s’exclama-t-il d’une voix forte. « D’abord, Ameanor nous offre un spectacle digne des plus grands maîtres de la lumière, et puis ma propre fille nous régale d’un concert qui s’en inspire ! Je ne regrette absolument pas de t’avoir forcé la main, Lynn. » Il s’avança vers le magicien et lui serra la main. « Oui, j’ai entendu parler de vous. Vos prouesses en matière d’astronomie sont impressionnantes. J’ai lu quelques-unes de vos recherches, je dois admettre que ma curiosité a été piquée. Je serais ravi d’en discuter autour d’un hydromel, à l’occasion. Je suis moi-même Ildrill Curunisqua, professeur de magie élémentaire, et voici ma fille, L-
- Ça va, papa, je peux me présenter toute seule. » répliqua l’archère. « Lynn Antadolen, membre de l’armée royale. D’ailleurs, ravie de te voir ici, Mainyth. On dirait que le petit Elben a encore grandi ! »

Elle l’avait rencontré une fois, à son retour de son périple en Anaëh. L’elfe ne se savait pas à l’aise avec les enfants, mais il fallait admettre que récemment, elle avait eu tout le loisir d’en rencontrer un bon nombre. En effet, les différentes Noss qu’ils avaient rencontré les avaient souvent accueillis, et ils avaient conté nombre d’histoires partiellement vraies aux oreilles captivées des enfants. Ajoutés à sa toute récente convalescence qui l’avait tenue de rester au sein de la Cité, elle avait eu l’occasion d’en rencontrer d’autres qui jouaient dans la rue à toute heure de la journée.

« Ma foi, je ne sais pas si je chanterais de nouveau tout de suite, mais nous vous accompagnerons avec plaisir. » répondit-elle enfin à l’invitation de Míririen. Après tout, elle n’allait pas dire non alors qu’on lui offrait une échappatoire. Rester seule avec son père toute la journée, non merci.
« Oui, allons-y ! » continua-t-il d’ailleurs en se retroussant les manches. « J’ai envie de m’entretenir plus particulièrement avec vous, Ameanor. »

Peut-être trouverait-elle un moment pour parler à Aegden de ses récentes aventure avec Mornàndur.

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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeMar 9 Mai 2023 - 22:39


La route vers les victuailles aura tôt fait d’être déviée. Pour certains de tes camarades – et de leurs enfants surtout – la musique est bien plus envoûtante que la promesse d’un bon repas. Et tu les comprends… mais ton estomac un peu moins. Tu as déjà mangé pourtant, mais il faut dire que la perspective d’une nouvelle délicatesse t’avait mise en appétit. Qu’à cela ne tienne, tu attendrais. Surtout que de là d’où tu es, tu devines rapidement votre petit groupe destiné à accueillir une, si ce n’est deux Souffles de plus.

Tu n’avais jamais entendu chanter Lynn. Ou du moins tu n’en avais pas le souvenir. Mais même sans savoir ce que représentait la musique pour elle, tu étais heureux de constater qu’elle s’y plongeait à nouveau. Après tout, la mystérieuse histoire de l’archère, pour ce que vous en saviez, était au mieux dramatique, et au pire tragique, alors qu’elle se réapproprie sa voix de cette manière… le peu d’enseignement du chant que tu as reçu depuis ton couronnement te laisse à penser que c’est une nouvelle d’un plus bel augure que l’on ne pourrait à première vue l’imaginer.

- Ada ! ta fille te hèle Il se passe quoi ? Je veux voir !

- Attends une seconde. tu soulèves d’abord ton fils, qui prend instinctivement place sur ton épaule D’abord je m’occupe de Hràvion et… tu t’accroupis, et offre à ta fille une place à l’opposée de son frère ...et voilà ! Tu les vois maintenant ?

- Tiens Rhëa ils sont là les autres.

- Ah oui !

Tes enfants et toi vous amusez allègrement de voir se croiser la fascination des uns pour le chant de l’autre, la timidité de l’autre face aux attentions des uns, mais surtout, l’exubérance de celui qui s’est décidé à faire démonstration de sa fascination à la fois pour l’autre, et certains des uns. À le regarder, ta fille et toi vous trouvez tous les deux appelés à échanger un regard à la fois complice, et étrangement sévère de la part de la petite. Tu as compris le message. Hors de question que tu lui infliges la même chose quand elle sera plus grande.

- Heru Curunisqua ! tu lances, amusé, au mage par-dessus les passants qui vous séparent Ameanor et toi parlerez en chemin ! Sinon à ce rythme tous les meilleurs plats seront terminés.

Il semblerait cependant que cette intervention a fait son petit effet, parce que la petite troupe aura tôt fait d’arriver à la table que tu avais quitté quelques temps auparavant, pour le grand bonheur de la cuisinière trouvant par cette occasion autant de nouveaux juges auprès desquels éprouver ses talents. Pas le moins surprise du monde que tu ne reviennes pas seul, il y avait aussi ton épouse, qui rapidement – après s’être signalée d’un bras levé – quitta son siège, suivie de Saeledhel, pour saluer la petite suite.

- Kaëlistravaë. elle croise les mains devant sa poitrine et se penche vers le groupe Mon époux vous a probablement déjà présenté les deux autres, mais voici notre dernier fils.

- Bonjour tout le monde. imitant sa mère, le petit elfe fait une courte révérence Je m’appelle Saeledhel.

Aussi cérémonieusement qu’il s’était présenté, l’enfant fait quelques pas en arrière, pour se positionner derrière Kaëlis, attendant que vienne l’inévitable invitation à se prendre place assise.

- Vous devriez vous asseoir. d’un bras, l’Etoile du Matin désigne une table vide Vous avez probablement tous marché toute la matinée, et je pense qu’Elnoruì vous a probablement déjà assez vanté la cuisine Tulussel pour que je puisse me permettre de vous l’épargner.

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Lómion Ineinior
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeMer 10 Mai 2023 - 21:57

L’initiative du Roi et de la Main avait constitué un prétexte opportun à une relâche méritée. Ni étudiants, ni professeurs n’évoluaient sur les terrains d’entraînement, et les Artificeries ne rougeoyaient pas des feux des élémentaristes. La matinée avait été laissée au repos et, au zénith, tous avaient convergé vers le centre de l’étoile à sept branches. L’Estaon fourmillaient de Taledhels au pas flâneur, laissant leurs oreilles dériver au rythme de contes enflammés et de poèmes lyriques ou se laissant aller à quelques passes dansantes offertes au Barde. Entre les murs blancs des plus vieux quartiers, Lómion était de ceux-là, laissant ses peines à distance pour un hommage au Beau-Seigneur qui, en retour, apaisait ses souffrances. Le temps d’une valse, les inquiétudes s’en tenaient à un bourdon lointain qu’il pouvait ignorer.

La soie verte de la Lin’Serindë voletait dans son dos, les deux pans de cape ondulaient de ses épaules en suivant ses mouvements. Naissant sur les longues manches pendaient sous ses poignets, les broderies dorées remontaient le long de ses bras pour cascader en un filet d’or le long des pans de la robe. Plus complexe que celles qu’il avait l’habitude de porter, l’œuvre d’Uinèn ne cédait pourtant rien à l’extravagance lëandrine, coutumière des modes fantaisistes. En écho au chatoiement du fil de la Grande Tisseuse, les cheveux du mage étaient piqués d’un lierre cuivré.

Alors que dans la Trame un murmure s’élevait en chant bien ordonné, une lueur mouvante perça l’horizon des murs blancs de la Cité. Une multitude de sphères lumineuses s’agrégea en deux silhouettes célestes, prit la forme d’un guerrier combattant une engeance aux mouvances violacées. Antagoniste du récit céleste qu’Ameanor donnait en spectacle, la créature assénait sans discontinuer ses coups au combattant éthéré. Tous tournés vers la scène et unanimement affectés par ses assauts, les lëandrins s’émouvaient à chaque fois que le héros en armure était mis à bas, et soupiraient quand il se relevait. La scène était saisissante et les Flux maniés avec une maestria qui pouvait être enviée des plus éminents luminomanciens taledhels. Les images qu’elles évoquaient au Doyen renforçaient son émotion. Comment ne pas voir dans les transformations de la créature le comportement d’une Ombre s’extirpant du Puits Noir après avoir avalé un être cher dont on a provoqué la chute ?

Lómion détourna le regard, les yeux emplis de larmes. Dans la Trame, il vit le construct tentaculaire d’Ameanor se frayer un chemin jusqu’à lui pour lui arracher un fragment virtuel d’espoir qui vint nourrir le héros terrassé et lui permettre de vaincre. Lui restait-il le moindre espoir de parvenir à ramener Ithìliur ? Était-ce seulement possible ?

Il se laissa emporter par la foule et les chants qui reprirent. Le sourire d’un bambin aux jambes infatigables perça la noirceur et le ramena tout à la fête. Il se laissa prendre la main et se laissa guider jusqu’à la place Tyral.

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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeDim 14 Mai 2023 - 20:25


Ainsi la petite équipée se détourna plus ou moins rapidement de leur objectif, plutôt moins que plus, préférant la musique à l’idée d’un repas pourtant désiré de leurs estomacs. Après tout, les enfants si rares, si précieux, étaient souvent maitres sur leurs parents désireux autant de bien faire que de plaire à leur progéniture chérie.

Seulement, arrivés près de la chanteuse cette dernière s’était déjà stoppée, au grand tourment du petit. Quoi que sa déception passa sans doute après la surprise d’apercevoir en l’intrigante sirène, une figure qu’il connaissait déjà. Alors il la regarda parler à la grande Filecthel, avec ce mélange enfantin de déception et de surprise comme seul un enfant de son âge savait le faire.

-Ce n’est pas grave mon grand. Tu l’entendras peut-être une autre fois. Tenta de le consoler son père en le reprenant sur son épaule.

Et puis il adressa quelques mots à l’artiste de l’instant.

-J’ignorais que tu savais chanter Lynn. Sourit-il doucement.

Et puis ils s’en retournèrent à leur objectif premier, mais cette fois ils étaient deux de plus.

Atteignant finalement les tables improvisés, Kaëlistravaë semblait déjà s’attendre à ce que son mari ne revienne pas seul et elle les accueilli avec la douceur qui la caractérisait. Alors le petit groupe bien hétéroclite pris place dans une atmosphère des plus légères. Cela faisait du bien pour une fois.

En terme de talent artistique, leur cuisinière ne semblait pas en reste. A chacun, elle se lançait le défi de proposer le plat parfait. Aussi, voyait-elle désormais en ces huit nouveaux arrivants, un nouveau tour de force à accomplir qui l’enjouait encore d’avantage.

Pour Aegden, cela ne lui sembla visiblement pas bien difficile. Le commandant collait à l’image que l’on se faisait des militaires de haut grade : Mesuré en paroles, il en paraissait parfois presque froid pour qui ne le connaissait pas et ne savait interpréter ses silences. Droit dans ses bottes, l’on pouvait parfois l’estimer exigeant, bien qu’il n’exigea jamais rien de ses hommes qu’il ne le fit d’abord à lui-même. Mais il y avait une chose redoutable contre laquelle aucune de ses armes ne savait lutter et où ses manières s'estompaient presque : Aegden raffolait –plus ou moins secrètement- du Han, un pain de Meroca dont les Ardamiri étaient les premiers inventeurs. Bien sûr, la dénommée Tulussel la savait, aussi il lui fallut peut-être encore moins de questions à adresser à un elfe dont les expressions trahissaient de toute manière bien souvent les pensées.

Rapidement, elle avait choisi pour lui un épais filet de poisson aux écailles immaculées relevé par la poudre de méroca amère habilement saupoudrée. Le tout baignait dans une sauce ocre dont le fumant laissait peu de doute quant à la qualité du met. Et bien sûr, le fameux Han se trouvait élégamment disposé dans un coin du plat...

A ses côtés, Elben observait une assiette similaire quoi qu’adapté à son âge, circonspect. Ses petites jambes battaient dans le vide alors qu’il semblait hésiter.

-Goûte. Aegden lui sourit avec encouragement, ce qui sembla suffire au petit à se saisir d’une cuillerée encore un peu malhabile.

Une fois son morceau de poisson mâché et engloutit, il releva les yeux vers son père, cherchant une quelconque forme d’approbation qui pris la forme d’une main qui ébouriffa ses cheveux bruns. Et puis son regard clair se reposa sur la dernière arrivée.

-Je pourrais écouter ta chanson après, dit? Demanda-t-il à Lynn en s'empressant de reprendre un morceau de poisson, histoire de faire bonne figure.
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeMar 16 Mai 2023 - 19:41

Míririen laissa s’échapper un petit rire devant la mine étonnée de son époux, qui ne s’attendait absolument pas à l’intervention du professeur de l’Académie. Le contraste était saisissant entre l’astronome au caractère calme et solitaire et l’élémentaliste ouvert et bon vivant. Néanmoins, l’intervention rapide du géant elfique remit rapidement la troupe en marche et donna quelques secondes à l’astronome pour se ressaisir.

- Je vous avoue que je ne m’attendais pas à croiser un collègue aujourd’hui, répondit Ameanor alors que le groupe se mettait en marche en direction de la nourriture tant recherchée. À vrai dire, n’étant jamais passé à l’Académie avant le mois dernier, je ne savais même pas si les écrit que j’y envoyais y étaient lu ! Ce serait avec plaisir que nous pourrions échanger sur le sujet, vous êtes vous-même adepte d’astronomie ?

Ameanor, absorbé dans sa discussion, ne se rendit pas compte que Míririen l’avait laissé la devancer. Elle s’était placée non loin de sa fille qui restait proche de Lynn, formant comme une petite ancre de connu donnant du courage à sa petite pour s’ouvrir un peu plus.

- Je fais… Faisais de la musique, aussi. Je n’ai jamais vraiment essayé de chanter, mais il y a tellement de monde ici… Comment vous trouvez le courage de chanter ? Demanda Filecthel à Lynn, essayant au mieux de ne pas lancer de coup d’œil à son masque. La musique avait été une de ses passions, à Quatrième-Saison, mais, après les tristes événements ayant poussés son départ, elle n’avait presque plus pratiqué, au grand damne de sa mère. Tant l’ambiance festive du moment que le talent de l’elfe masquée lui avait fait monter une nostalgie des soirs où elle jouait en haut de sa colline. Sa timidité se faisait alors surpasser par sa curiosité et son envie d’apprendre.

Mais, bien vite, le groupe rejoignit la reine et son dernier enfant. Ameanor mit alors en pause sa conversation scientifique animée alors que son épouse présentait sa famille aux derniers inconnus. Tandis que tous s’attablaient, le mage ne put s’empêcher de penser à l’incongruité de la scène. Lui, qui était si solitaire qu’il avait décidé de vivre sur une colline à près d’une heure de marche de Quatrième-Saison, se retrouvait attablé avec une dizaine d’autres elfes, dont certains des plus grands noms de tout Anaëh. Qui donc aurait pu prévoir qu’une telle chose aurait été possible, dans son ancienne citée ? Pourtant, il était bien là, et l’heure de choisir son plat arrivait.

Le couple se mit d’accord d’un coup d’œil pour laisser leur fille choisir. Celle-ci, d’humeur taquine, réfléchit quelques secondes avant de demander un Erdëmussë, un plat typique de Quatrième-Saison fait à base de riz et d’un crustacé bleu et allongé endémique du lac de la cité. La jeune fille se préparait déjà à demander autre chose, n’ayant proposé ce plat que pour mettre en difficulté la cuisinière, mais elle s’interrompit net lorsqu’elle vit les yeux de la cheffe pétiller. Celle-ci s’éloigna de longues minutes, puis revint avec un grand plat creux dans lequel la composition blanche, bleu et parsemée d’herbes vertes fumait.

- Mais ?! Comment… Ne put retenir Filecthel.

La cuisinière plaça un doigt sur sa bouche, intimant ainsi à la préadolescente, qui se retrouvait piégé par son propre piège, qu’elle garderait ses secrets. Qu’importe, le plat avait l’air tout à fait délicieux ! L’Erdëmussë était préparé avec un riz petit et charnu provenant de Quatrième-Saison, très apprécié même s’il n’était pas le plus produit. Il était cuit dans une petite quantité de bouillon rajouté lentement pendant la cuisson, mélangeant des légumes proches de l’oignon et des carottes et la carapace bleutée du caumaluinë, le crustacé provenant du lac de Quatrième-Saison, pour former un tout crémeux et riche en saveur. La chair de l’animal, délicate, tendre, très aromatique, très légèrement sucré, était alors coupée en fine rondelle et mélangée au riz. Le tout était relevé avec deux types d’herbes aromatiques plutôt courante, toutes le deux fraiches, l’une avec un goût citronné et l’autre plutôt épicée. Il en résultait un plat onctueux au fumet délicat et aux touches rafraîchissantes. Le visuel n’était pas en reste puisque la chair bleue de l’animal, égayée par les herbes vertes, ressortait particulièrement bien dans le blanc laiteux du riz lié par son bouillon épaissi à l’extrême. L’Erdëmussë était convivial, servi dans un grand plat dans lequel l’on se servait directement des portions à mettre dans des bols. Aussi, ce fut avec plaisir qu’Ameanor enjoignit ceux qui auraient encore faim à table d’en prendre selon leur désir, car manger ce mets était un plaisir pour lui, et le renvoyait dans les temps doux où la vie était encore insouciante.

Aussi, une nouvelle fois, il ne remarqua pas que sa dulcinée s’était de nouveau écartée, et avait même quitté la table. Elle avait bien commencé à manger, mais son regard avait été attiré par autre chose. Quelqu’un d’autre, pour être plus précis. Tout d’abord, elle l’avait remarqué par la beauté des soieries qu’il portait, travaillé avec une telle grâce et élégance qu’elles en dépassaient ce que l’artiste pouvaient même peindre dans ses œuvres. Pourtant, cette magnificence n’aurait été qu’un détail de plus dans une foule bigarrée si ses yeux ambre ne s’étaient arrêter sur le visage de l’inconnu.

Cette expression sur ses traits, ce regard porteur d’une peine qu’il ne pouvait réellement dissimuler, Míririen ne le connaissait que trop bien. Elle voyait sur cet étranger le visage de son époux, les cernes qui s’y creusaient, les larmes qui y coulaient et la vie qui, lentement, s’y échappait. Elle avait bien trop vu la chute interne sans fin d’Ameanor pour ne pas se rendre compte de la souffrance qu’elle côtoyait, que l’isolement ne pouvait qu’empirer. Alors, la peintre ne pouvait pas ne pas agir, pas en un jour comme celui-ci où la félicité devait l’emporter. Elle s’était donc levée et avait traversé l’espace qui la séparait de celui qu’elle ne connaissait pas.

- Je connais ce qui se cache au fond de ton regard, Heru, dit-elle alors en posant une main délicate sur le bras du doyen de l’Académie. Je l’ai tellement vu, dans le regard de ceux qui me sont chers… Je t’en prie, ne reste pas seul, pas un jour comme celui-ci ! Viens avec moi, nous sommes attablés juste ici, avec un plat chaud réconfortant ! Peut-être pourra-t-on te faire oublier ta peine au moins quelques instants. L’artiste fit un grand sourire, plein de douceur et d’espoir. Au fait, je m’appelle Míririen !
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Lómion Ineinior
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeMer 14 Juin 2023 - 19:59

Il connaissait ce visage. La Taledhelle qui s’était avancée et lui avait prit le bras lui était inconnue, mais elle arborait une expression qu’exhibaient, depuis quelques temps, presque tous ceux qui lui adressait la parole. Un visage préoccupé, mi-soucieux mi-compatissant que le Doyen ne parvenait bien souvent pas à les faire se départir. Les sourcils fléchissaient sur leurs arcades, ridant le front quelques instants avant de se lisser de nouveau pour ne pas paraître trop insistant. Mais restaient les œillades dérobées, comme pour s’assurer qu’il ne flanchait pas.

A tous ceux qui lui présentait pareille sympathie, dans les paroles et dans les gestes, Lómion était reconnaissant. Parfois, néanmoins, aurait-il préféré que ces regards s’égarent ailleurs que dans ses yeux, où ils rappelaient inévitablement les deuils qui l’accablaient.

Il sourit franchement à l’elfe aux cheveux d’or et se laissa entrainer. Son sourire, à elle, avait perdu les accents de l’inquiétude. Pour l’instant.

« – Je suis enchanté, Heri Míririen ! Je suis Lómion. »

Elle le guida, à travers la foule et les délicieux fumets, et l’attira jusqu’à une table où gazouillaient des enfants devant des plats colorés et odorants et discutaient leurs parents. Ces derniers, ils les connaissaient, pour la plupart. Artiön, dominant l’assemblée, accompagnait Kaëlistravaë et leurs enfants, que le mage n’avait encore jamais rencontré. Aegden était attablé avec celui qui semblait être son fils à son côté. Lómion reconnut également Sinieth et Ameanor. Les autres bambins lui étaient inconnus, mais à la manière dont ils réclamaient leur attention, il n’était pas difficile de deviner qui étaient leurs parents.

« – Je comprends pourquoi tu ressortais tant de la foule, alors Heru Assaila. Partage donc notre Erdëmussë ! Je ne sais pas si tu es déjà allé à Quatrième-Saison, mais ce plat est tout simplement exceptionnel ! Je crois que je n’ai pas à te présenter mon époux, Ameanor, mais peut-être n’as-tu pas croisé ma fille, Filecthel, même si elle a fait un passage de quelques années dans l’Académie. »

Le Doyen fit un signe chaleureux à ceux avec qu’il partageait la table.

« – Avec plaisir, Míririen ! Je ne crois pas avoir déjà goûté, mais cela a l’air délicieux ! »


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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeDim 25 Juin 2023 - 13:38




Le rassemblement en Alëandir était un franc succès. Les gens festoyaient, mangeaient, discutaient et un peu partout, la joie de vivre prenait le dessus sur les craintes. Illynora, encapuchonnée, fendait cette foule animée en posant délicatement ci et là sa main sur une épaule afin de se frayer un chemin quand un souffle entravait sa route.

L'ermite était arrivée en ville la veille, ou elle avait pris le temps de prendre du bon temps dans les bains afin de laver la fatigue de la vie en forêt. Il était difficile d'approcher le lac au sud, les créatures sauvages ne permettraient pas un tel écart de prudence, ainsi de temps à autre, elle se devait de faire un arrêt en ville quand la situation ne lui permettait pas de faire autrement, ou qu'elle ne trouvait aucune autre opportunité de se mêler à un groupe de nomades le temps de se baigner.

Si elle avait pris une telle disposition en ville, c'est car c'était aujourd'hui une bonne opportunité de faire des échanges, de troquer ses services ou quelques pommades basiques, mais aussi afin de rassembler diverses informations sur de potentiels changements plus profondément en Anaëh.

L'heure n'était donc ni à la fête ni aux contes à ses yeux, ses vêtements d'ailleurs témoignaient de son manque d'intérêt ; elle était habillée de vêtements laissant libre court à ses mouvements, ainsi que d'un châle avec une capuche. On aurait presque dit une rodeuse au sein de la cité.

Si quelque chose avait changé entre le passé et le présent, c'était sans doute le fait qu'elle aimait encore moins que sa symphonie ne soit brouillée par des bruits parasites ; cette réflexion d'ailleurs lui rappelait à quel point elle serait vulnérable en dehors des terres elfiques, ou en cas de destruction de celles-ci. Depuis quand était-elle devenue si associable ? Cette question rhétorique non formulée lui arracha un souffle du nez.

Perdue dans ses pensées, sa symphonie perturbée par les mouvements de la ville autours d'elle, Illynora ne ressentit pas la présence de celui en face d'elle et vint percuter par mégarde Ameanor, son épaule venant taper à hauteur de l'épaule de l'elfe alors assis. Elle n'était ni lourde ni grande et encore moins forte, ce serait donc étonnant qu'il ait eu mal. Elle n'eut d'autre choix que de tourner la tête un bref instant afin de capter le regard de l'infortuné. C'était fort agréable de parler à quelqu'un d'à peu près sa hauteur, quand bien même ce dernier ne fût pas debout sur un même pied d'égalité

- Mae govannen, maître elfe.

De toutes les phrases qu'elle aurait pu prononcer, c'est donc par "Heureuse rencontre" qu'elle débuta la conversation au lieu de s'excuser. Une maladresse liée à l'effet de surprise, sans aucun doute. Elle esquissa un sourire de circonstance, complètement forcé d'ailleurs ; l'étiquette n'était vraisemblablement pas son fort.

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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeJeu 6 Juil 2023 - 17:23

Míririen proposa une place à son nouvel et illustre compagnon entre elle et sa fille, Ameanor, bien vite retourné dans ses pensées, étant plus loin, de l’autre côté de son enfant. Attrapant une assiette creuse, l’artiste la remplit du plat typique de Quatrième Saison, tout en conservant son sourire radieux. Filecthel avait le regard perdu devant elle, car un peu à l’image de son père, les inconnus la mettaient mal à l’aise. D’autant plus quand il s’agissait d’une personne aussi reconnue que l’Assaila en personne. Et les petites rougeurs de ses joues trahissaient très certainement son appréhension. Heureusement, Míririen était là pour libérer ses proches du besoin d’entretenir une conversation ! Après que Lómion eût commencé l’onctueux mélange, elle se retourna vers lui.

- Heru Assaila, je dois t’avouer quelque chose. Je suis tout simplement bluffée par ta tenue ! Ces plis et ces couleurs… C’est un véritable plaisir pour les yeux. Dis-moi, accepterais-tu que j’immortalise ce moment en te dessinant ? Ce serait un véritable plaisir pour moi que d’essayer de rendre honneur à cette élégance.

Mais, avant même que le puissant archimage n’eut le temps de répondre, un incident se produisit alors qu’une petite elfe vint percuter le pauvre maître luminomancien, dont le regard était perdu dans les immensités du ciel bleu. Sa précédente conversation s’était assez rapidement tarie, et, bien vite, il avait repris ses vieilles habitudes de s’effacer. S’il aimait partager des scènes de grâce et de lumières dans de tels événements, il préférait toujours rester dans l’ombre. La chaleur d’un partage avec sa famille était tout ce dont il avait besoin, après tout, et le silence des douces nuits étoilées lui manquait rapidement au milieu du tumulte des chansons, des musiques et des poètes déclamant des vers improvisés ou non.

Mais, bien malheureux hasard, ce fut sur le mage solitaire que tomba la malchance. À ce moment précis, il amenait un peu de l’Erdëmussë à sa bouche, et le choc, bien que peu violent lui en fit renverser une bonne partie sur sa tunique. Sur le coup, Filecthel sursauta et s’enquérir de l’état de son géniteur.

- Tout va bien, je n’ai rien, répondit alors Ameanor en se levant pour chercher à mieux s’essuyer avec une serviette. Il se retourna vers la nouvelle venue avant de reprendre. Et vous, Heri ?

Il n’y avait pas la moindre colère dans le regard du mage, plutôt une sorte de mélange entre un air concerné et gêné. De toute évidence, il n’avait pas pris ombrage de l’étrange réaction de la petite elfe, la mettant sur le coup de la surprise. Mais il était visiblement mal à l’aise, et son regard voltait de la nouvelle venue vers les autres elfes assis à la table, cherchant visiblement un peu d’aide pour se sortir de cette situation particulièrement inconfortable pour une personne dont la sociabilité n’était pas le point fort.
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeSam 8 Juil 2023 - 21:43



Il n’aura pas fallu insister bien longtemps pour que Hràvion et toi ne vous serviez votre part du plat commandé par Ameanor. Et il faut dire que ni l’enfant ni toi n’étiez déçu du voyage. La Quatrième Saison n’est pas un Protectorat dont tu auras souvent foulé les pierres, alors même pour toi, la chose a un goût de nouveauté. Elorëa aura essayé de se retenir un instant, mais elle non plus – alléchée par l’odeur de fruit de mer – n’aura pas tardé à succomber à la tentation. Saeledhel et ton épouse auront été les suivants, et au vu de leur expression, tu penses pouvoir confortablement affirmer qu’au sein de ta famille au moins, le plat aura fait l’unanimité.  

- Heru Ameanor, je crois que Miri…

- Ne t’inquiètes pas Tigilidënya. Elle va revenir. Je pense qu’elle est juste allée chercher Lómion.

- Ah… ton épouse pose une main contre ses lèvres et glousse doucement C’est vrai qu’on dirait qu’un peu de compagnie lui ferait du bien.

Le gloussement de l’Etoile du Matin se transforma rapidement en un sourire presque désolé. Le Doyen était quelque peu maussade ces derniers temps, il est vrai. Si toi tu n’en avais que peu pris note, Kaëlistravaë, ayant étudié à l’Académie, et ayant eu l’occasion de le côtoyer il y a plusieurs siècles de cela ne pouvait l’ignorer. Le tempérament jovial de l’Ancien s’était étiolé durant ces dernières années, mais n’en sachant pas les raisons, et de peur d’être indiscrète, ton épouse n’avait pas osé lui en parler. Au lieu de cela elle s’était contenté de prier La Mère que le vent finisse par chasser le nuage s’étant installé sur son Souffle

Le front plissé, comprenant que quelque chose embêtait ton épouse, ta fille s’était rapprochée de sa mère, te laissant seul à grignoter avec ses frères. Ainsi les regards des deux femmes de la famille s’attachèrent au dernier arrivé, attendant sagement leur tour de pouvoir lui adresser la parole.
Vous, les trois garçons, vous intéressiez plus aux réactions d’Ameanor – ou du moins à leur absence – alors que vous grignotiez par petits bouts le grand plat. Combien aviez-vous le droit d’en manger avant que cela n’aille outre les convenances ? Habituellement il suffisait de faire attention à l’attitude d’un hôte pour le savoir. Seulement celui qui dans cette situation en avait le rôle semblait s’être perdu tout à fait ailleurs.

- Papa la dame elle va...

C’étaient toujours les petits elfes. Probablement parce qu’ils ont moins besoin d’être consciencieux de l’espace qu’ils occupent au quotidien. Mais Hràvion n’avait pas eu le temps de terminer sa phrase que l’inconnue s’était déjà écrasée contre le mage, lui renversant sa nourriture sur le ventre, et le sortant finalement de ses rêveries pour lui infliger la réalité de tous les regards soudainement attirés par la scène.
Les choses auraient pu être pire. La nouvelle arrivée aurait pu soudainement oublier comment mettre un pied devant l’autre, et décider que la seule prise viable pour se sauver était le pantalon du mage. Pour autant, le peu que tu savais d’Ameanor laissait à penser qu’il serait probablement infiniment plus gêné pour si peu que tu ne l’auras été de te retrouver cul-nu devant les passants lors de la dernière grande fête de la Cité.

Tu te lèves, et en deux grands pas, tu te retrouves près de la nouvelle arrivée, et poses tes mains sur ses épaules pour attirer son attention.

- Tiens, tu ne serais pas la fille d’Heri Faerona ? tu souris à la petite elfe Content de voir que tu vas bien. Il faut dire qu’avec ce qui se passe en dehors des murs, ta mère est un peu inquiète de te savoir seule à l’extérieur. tu lèves les yeux vers Ameanor, l’invitant d’un hochement de tête à reprendre contenance Mais c’est loin dehors que sont les essences les plus précieuses après tout. tu lèves un sourcil sincèrement intrigué en te retournant vers Ilynora Alchimiste si je ne m’abuse ?

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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeDim 9 Juil 2023 - 15:01


La symphonie se fit quasi-silencieuse alors qu'elle n'y prêta plus guère attention, se concentrant intensément cette fois-ci sur le moment présent, et plus particulièrement sur son interlocuteur. Elle le dévisagea un court instant sans lever la tête, seul son regard sur lequel les lumières de la place viennent se refléter se pose sur la joue de l'elfe.

- Il semblerait pourtant que mon inattention ait contrarié votre conversation.

Ses pupilles se tournèrent ensuite envers la personne avec qui l'inconnu semblait converser cette fois-ci en venant se fixer dans les siennes au vu de la distance qui séparait les deux femmes.

- Veuillez me pardonner, Heri, votre ami sera moins reluisant de par ma faute, mais ne lui en tenez guère rigueur car son cœur est bon.

Illynora sentit deux mains sur son épaule et communiqua sans le vouloir un frisson de par le contact inattendu, mais elle ne sursauta pas. A cette distance si courte, il était difficile de ne pas ressentir la présence de quelqu'un même si elle n'était pas focalisée en elle-même. Elle profita du fait que l'attention de son entourage fût une fraction de seconde interpellée par la présence de ce nouveau souffle dans la conversation afin de glisser un tout petit contenant dans la poche d'Ameanor.

L'alchimiste pencha la tête en arrière afin d'observer de qui il s'agissait, sa capuche retomba et ses cheveux clairs brillants se dévoilants par la même occasion. L'arrière de sa tête s'appuya sur le milieu du torse d'Artiön.

-  Suilannad, votre grandeur.

Illynora insista particulièrement sur le mot grandeur, observant d'un regard intense le visage souriant du nouvel arrivé. Elle lui rendit ensuite instantanément son sourire avec un sourire de façade, bien trop appuyé pour être honnête. Il disparut d'ailleurs aussitôt. Était-ce de la jalousie au vu de sa taille ? Quoi qu'il en soit c'est un comportement relativement enfantin.

- Ma mère ne serait que plus inquiète si elle connaissait toutes les fréquentations que sa fille peut entretenir avec le monde et ses habitants, mais je n'en suis pas moins inquiète à son égard au vu des tensions à la frontière.

La médecin ne bouge pas d'un pouce, semblant être confortablement installée dans cette position que tiendrait un père envers sa fille. Son regard en revanche parcourut les différents traits du visage d'Artiön avant de se fixer de nouveau dans le siens.

- Je suis devenue bien des choses, mais oui, l'Alchimie fait partie de mes tâches. Je devais vous demander audience et le moment est sans doute bien mal venu cependant je ne suis pas toujours présente en Alëandir. Pourriez-vous me prêter l'oreille un instant ?

Son sourire revint et cette fois-ci,ne bougea pas, bien qu'elle fasse toujours aussi gamine. Qu'ils discutent en public ou en privé ne semble pas être une question problématique à ses yeux, sans doute car elle ne peut répondre à celle-ci.

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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeDim 9 Juil 2023 - 23:16


- En temps normal je t’aurais dit oui…

Car tu n’avais pas d’autre choix que de dire oui. Tu n’es pas Dyarque, dont la majeure partie du temps allait d’une manière ou d’une autre à la gestion de la politique de vos terres, et tu es encore moins l’un de ces Aran, ayant toute leur vie vécu dans le cercle de la Couronne, et dont la vie a presque entièrement tourné autour du Trône. Tu es souvent hors d’Alëandir. Et lorsque tu es en Alëandir, tu es souvent hors du palais. Tu ne supportes pas de rester enfermé dans palais, et tu te demandes comment font ceux qui y passent le plus clair de leur journée pour ne pas céder à la folie.

Tu as besoin d’entretenir ton corps, et pour ça, il te faut soit les installations dans tes appartements, soit – encore mieux – celles de la caserne de l’armée royale. Tes passages quotidiens au sein de la milice te sont d’ailleurs d’autant plus important que tu es un combattant aux talents précieux, dont les forces risquent d’être d’autant plus nécessaires que les temps s’assombrissent.

Tu aimes observer Alëandir de tes yeux plutôt que d’attendre qu’elle te soit présentée. Tu aimes voir les artisans dans leurs ateliers, les artistes répéter leurs spectacles, les chasseurs ramener leur butin, les cueilleurs distribuer les fruits de leur récolte, entendre les hérauts crier bonne ou mauvaise nouvelle ci et là, voir les prêtres officier, voir et entendre la Cité vivre, prendre son pouls par toi-même, plutôt que d’attendre qu’il te soit rapporté au cours d’une audience.

Tu as besoin d’entretenir ton esprit et ton Art, autant que tu le peux, car combattant ou pas tu restes un mage. Alors comme tout mage, parfois la curiosité te prend au matin, te noie de questions parfois des plus étranges, ou plus simplement est soudainement piquée à la réalisation de la présence d’une inconnue dans ce que tu penses savoir. Et à ces moments, l’Académie et le Temple de Tari te deviennent lieux de recueil.

Tu es l’époux de la plus belle d’entre les femmes, et de la plus formidable d’entre les elfes, et tu te dois d’honorer ton épouse. Tu te dois de lui prendre la main, pour l’arracher, ne serait-ce qu’un instant à sa nouvelle vie en tant que Rîn Berith, la reine consort. De la prendre dans tes bras, de lui sourire, et de lui rappeler que tu l’aimes. De lui offrir le monde tout en le faisant taire, de la recevoir et de t’offrir à elle. Que le poids des responsabilités n’écrase pas votre mariage, et que le temps n’éteigne pas votre étincelle.

Tu es père de trois enfants que tu quittes bien trop souvent sans promesse de revenir, et qui malgré tout ne t’en tiennent pas rigueur. Père de trois enfants que tu te dois d’aimer plus fort qu’aucun autre père n’aime les siens, car tu es si souvent si loin. Père de trois enfants avec lesquels il convient de passer du temps hors des murs du palais, pour qu’eux aussi puissent profiter de ce que la Cité dans laquelle ils sont nés a à offrir, et que ce-faisant, tu puisses leur donner quelques souvenirs à chérir, le temps qu’après être parti tu puisses revenir.

Alors effectivement habituellement tu disais oui, et les Lëandrins s’y étaient habitués. À ce que les audiences que l’Aran ne pouvait leur accorder entre quatre murs il les aient au détour d’une rue. Habituellement, tu étais même heureux d’accepter, et de prendre le temps qu’il faudrait pour les écouter. Et cette façon de faire beaucoup avaient fini par l’apprécier, car plutôt que d’être petits face à un Roi immense, au milieu d’une salle immense, éblouis par ses murs de blanc immaculés, ils étaient comme le voulait vos convenances, juste face à toi, un grand dadais vivant la même vie qu’eux.

…mais là je pense que l’heure n’est pas à ça. ton sourire se fait désolé Aujourd’hui j’aimerais autant profiter du moment avec ma famille et mes Frères. tu lèves un sourcil Et tu devrais en profiter aussi, surtout si tu n’es pas souvent entre les murs. Mais reviens à partir de demain et je t’offrirai tout le temps que tu veux.

Tu espères seulement que la chose peut attendre. Les urgences il est vrai tendant à se montrer quand on les espère le moins. Aujourd'hui cependant vous fêtiez pour vous rappeler que toutes ces urgences dans lesquelles vous baigniez n'étaient rien d'autre que part du cours du temps, alors c'est vrai, aujourd'hui les urgences, dans le temps, tu espérais pouvoir les étirer.

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Lynn Antadolen
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeDim 23 Juil 2023 - 19:00



Le salut de Artiön fut répondu allègrement par l’élémentaliste, qui imita le groupe en marchant d’un pas enjoué. Il resta auprès de Amaenor, avec lequel il entreprit une conversation à laquelle Lynn ne comprenait pas grand-chose. Elle observait son père expliquer au magicien son intérêt grandissant à l’astronomie suite à l’apparition de l’étoile née après le Voile. Il s’était demandé si ce nouvel astre pourrait avoir des conséquences sur la Trame, et si l’on pouvait exploiter l’énergie probablement créée à partir d’un tel évènement. Il évoqua ses propres recherches, et Lynn perdit le fil. De toute façon, elle-même était déjà engagée dans une autre conversation avec la fille de l’interlocuteur de son père.

Le courage de chanter… Pour Lynn, c’était une question qui n’avait pas vraiment de sens. Ce n’était pas du courage dont elle ressentait avoir le besoin. S’afficher devant un public pouvait certes être angoissant pour beaucoup, et elle en particulier, mais avec la musique ou le chant, c’était différent. L’elfe jouait et chantait d’abord pour elle-même, ouvrant sa sensibilité à ce qui l’entourait. C’était un moyen d’exprimer des choses qui les mots seuls peinaient à rendre justice. La méditation avait à peu près le même effet, mais si celle-ci permettait de discerner et comprendre, la musique tendait à l’externaliser, et souvent partager à d’autres. Lynn n’avait jamais été timide. La présence des autres la gênait, pas parce qu’elle était réservée, mais plutôt parce qu’elle avait peur d’être jugée. Sur le coup, la musicienne ne voulait également pas perdre son inspiration. Elle choisit ses mots avec précaution et s’apprêta à répondre à l’adolescente. Seulement, leur arrivée auprès de la grande table lui fit bafouiller les premières syllabes, et elle se tut finalement en secouant la main pour saluer les enfants du roi.

Après s’être installée confortablement en face d’Aegden, de Sirthaliel et d’Elben, elle posa les yeux sur son fils. Il avait encore grandi ! Elle se souvenait encore de lui si petit, avant qu’elle ne parte vadrouiller en Anaëh. Le Mainyth avait l’air heureux, près de lui. Grand bien lui fasse. Les évènements qui les occupaient quotidiennement devaient lui prendre une énergie folle. Elle était heureuse qu’il puisse profiter de sa belle famille. Famille… Elle observa autour d’eux pour remarquer l’euphorie qui s’était emparée de la tablée. Les enfants gloussaient et gazouillaient, et les adultes se faisaient un plaisir de jouer ou discuter avec eux. Lynn eut un petit sourire. Elle aurait peut-être pu avoir des enfants avec No’th, mais le destin en avait décidé autrement, 13 ans auparavant. L’elfe se demandait encore si elle pourrait espérer retrouver ce qu’elle ressentait pour le défunt.

L’arrivée de la cuisinière la tira de ses pensées. Elles ne se connaissaient pas, et quand la chef lui demanda ce qu’elle souhaitait, Lynn répondit qu’elle aimerait simplement être dépaysée. Elle soupira ensuite, résignée : il lui faudrait retirer son masque. La dizaine d’inconnus assis autour de la table qui ne la connaissait pas ne pouvaient pas se douter de l’effort qu’elle allait devoir faire. Cherchant réconfort et courage auprès du regard d’Aegden, elle finit par trouver ses yeux, et un hochement de tête lorsqu’il la vit pointer discrètement son masque du doigt. Elle souffla de nouveau avant de défaire les attaches derrière sa nuque. Son plat arriva quelques secondes après, avec le sourire charmant de la cheffe.

Un fumet de gibier émanait de la grande assiette chaude. Pourtant, c’était clairement de la viande de volaille. Elle ne reconnut pas l’odeur, et doutait avoir jamais vu pareille viande. Lorsqu’elle goûta sa première bouchée, son palais fut envahi de parfum différents, accompagnant le goût fort très prononcé de l’oiseau. Lynn avait les yeux ébahis, et se tourna vers la talentueuse cheffe, qui lui appris qu’elle venait de goûter pour la première fois de la viande de Qaesläc. Époustouflée, Lynn se demanda bien comment pareil animal, qui ne vivait même pas en Anaëh, s’était retrouvé dans son assiette. Les secrets qui accompagnaient ce dîner resteraient sans doute cachés pour toujours. Elle dévora son plat rapidement, remarquant qu’elle avait très faim, avant de prendre une part de l’erdëmussë généreusement offert par Ameanor, tout en répondant à la question du jeune enfant :

« Si tu restes sage, Elben, peut-être bien. Et si l’occasion nous manque, je me ferais un plaisir de venir jouer jusqu’à chez toi ! »

Elle lui fit un grand sourire, avant de reprendre la dégustation de cet excellent poisson, qui la fit tout autant voyager que son plat précédent. Lynn était extasiée devant de si généreuses portions, et se faisait un malin plaisir à apprécier chaque minute de ce festin. Elle avait perdu l’habitude des fêtes, mais après celle-ci, elle se promit de n’en manquer aucune. L’ambiance même autour de la table lui réchauffait le cœur. Ici, on oubliait nos problèmes, et on ne se concentrait que sur le bonheur de cette convivialité. Se tournant vers Filecthel, elle reprit après avoir avalé une autre bouchée :

« Si c’est le courage qui te manque, fais comme moi, joue les yeux fermés. Aie confiance en toi et en ton talent. Et puis, si tu as peur de ne pas plaire, tu devrais jouer devant ceux qui te sont chers. Eux ne te jugeront jamais, et te permettront de moins trembler devant un public d’inconnus. » Elle s’arrêta une seconde avant de reprendre avec un nouveau sourire. « Et trouve-toi des compagnons, aussi. Jouer et chanter en groupe, ça donne du courage, et forge des liens que tu n’oublieras jamais. »

L’elfe leva les yeux une petite seconde avant l’arrivée d’une étrange énergumène, dont l’accoutrement contrastait avec les habits raffinés des autres. C’était évident, la dénommée Illynora n’était pas d’ici. Ses airs ne lui donnait même pas l’air d’être vraiment citadine. Que faisait-elle donc ici ? Lynn se surprit à ne pas la quitter du regard, alors que l’inconnue semblait prise dans une conversation avec Artiön. Ils se connaissaient, visiblement. L’archère était intriguée. Elle écouta à moitié leur échange en finissant son assiette, distraite. Son père s’exclama alors d’une voix forte, la tirant de sa contemplation :

« Ma foi, c’était un régal ! J’en reprendrais bien une autre assiette, mais je crois que mon estomac ne le supporterait pas. En revanche, ça manque d’hydromel par ici. » Il se leva et partit en direction d’une sorte de comptoir, où il pourrait trouver ce qu’il cherchait.

Lynn invita la nouvelle venue à s’asseoir. Elle avait envie d’assouvir un peu sa curiosité.

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Illynora Yelsatra
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeLun 21 Aoû 2023 - 23:28




Illynora trahit une expression de surprise sur son visage, s'attendant à pouvoir discuter le soir même. Elle devra passer la nuit en compagnie de sa famille ce soir, ce qui n'était pas forcément un mal, mais si c'était un bien elle se le serait évité ; elle avait moults travaux en cours et des petits ratons à soigner. Ce soir ils ne sont pas en sa compagnie, même si ils le seront demain lors de l'audience.

Elle ne réagit pas spécifiquement à la proposition du Roi de dormir auprès de ses proches, elle n'avait pas vraiment le choix au fond ; le temps nous prenait tout ce que nous avions, la seule chose qui était éternelle était la mère, la forêt ainsi que la nature qu'il fallait préserver pour tous ceux qui souhaiteraient y vivre. Elle était devenue son père, sa mère, son frère et sa soeur, son fils et sa fille.

- Il y'a bien des façons de profiter, être en présence de mon Roi ce soir est une satisfaction suffisante.

Elle ne le pensait qu'a moitié, car elle préférait de loin être seule. L'invitation lancée par une inconnue à venir s'asseoir la dépita au plus haut point, le tout bien caché derrière un sourire et un signe de tête.

- Et bien majesté, dit-elle en se mordant la lèvre pour ne pas rire, je vous souhaite une excellente soirée car il semblerait que ma destinée m'appelle sur ce banc. Vous savez ou me trouver si jamais vous souhaitez quelques onguents ou des pommades contre les maux de tête.

Elle opina du chef une unique fois afin de disposer et se dirigea avec aplomb vers la tablée dont un elfe venait de vanter la cuisine présente ce soir.

- Il ne me semble pas que la période soit bien choisie pour les maux d'estomacs, mais soyez rassuré Heru j'ai de quoi vous en dispenser sur moi, alors n'ayez crainte.

Elle s'assied avec grâce à l'endroit supposé et tourna son minois toujours aussi faussement souriant vers son hôte qu'elle observa un bref instant.

- Suilannad Heri, vous-aurais je séduite sans m'en rendre compte ? demanda t-elle d'une voix a peine audible dans ce vacarme, veuillez pardonner ma tenue, je n'étais guère venue pour dîner.

Illynora prononça cette entrée en matière désarçonnante sans même esquisser davantage afin de souligner la plaisanterie, la phrase était suffisamment a côté de la plaque pour ne pas être perçue sérieusement, même si toutes ses sœurs elfes n'avaient pas la même sensibilité.

- Quelle est votre senteur favorite ? demanda t-elle alors sans sourciller, c'est pour une expérience.

Illynora observa cette fois-ci directement son interlocutrice et profita du temps qu'elle devinait avoir afin de remettre de l'ordre dans ses cheveux.

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Lynn Antadolen
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeSam 26 Aoû 2023 - 9:21



« Ma foi, cette proposition m’enchante ! Mon cher Ameanor, faites-moi donc passer cette merveille de votre pays, ce serait un gâchis que de ne pas terminer ce plat ! »

L’intervention d’Ildrill tira sa fille de ses pensées, et elle regarda le plat changer de mains pour arriver dans celles de son père, qui se léchait déjà les babines. Lynn ne put réprimer un petit rire devant ses clowneries, et se demanda si son géniteur se comportait toujours de cette façon. Après tout, elle le savait déjà plein d’humour, lorsqu’ils étaient seuls tous les deux, mais jamais l’archère n’aurait pensé qu’il se conduisait ainsi en public aussi averti. L’académie de magie était-elle également un lieu témoin de ses pitreries, de ses plaisanteries et de sa bonne humeur ? Lómion Ineinior l’autorisait-il donc à se comporter ainsi ?

Un parfum délicat et naturel la tira de ses pensées lorsque l’invitée s’assit aux côtés de Lynn qui l’accueillit avec un sourire, et qui reconnut dans cette fragrance l’odeur particulière de la forêt mêlant fruits, animaux, végétation, brindilles, et terre. L’elfe qui avait retiré son masque un peu plus tôt se sentit tout de suite plus à son aise, elle qui n’aurait autrefois pas risqué de se dévoiler ainsi devant tant d’inconnus. Elle avait senti, ces derniers mois, que son état s’était nettement amélioré, mais n’envisageait pas une seconde avoir autant progressé. Était-ce ces changements opérant dans la Sylve qui la remettaient ainsi en confiance, ou seulement l’évolution de ses relations existantes qui la confortaient dans l’idée qu’elle n’était plus seule ? La soldate n’aurait su le dire, cela ne l’empêchait néanmoins pas d’accueillir avec ferveur ces heureux changements.

La pointe taquine d’Illynora la désarçonna donc complètement, et clignant des yeux, abasourdie quelques secondes, elle finit par glousser bêtement en se couvrant la bouche de ses doigts. Elle réajusta sa posture sur son tabouret et se tourna à demi vers elle.

« Rassure-toi, je suis simplement étonnée de voir une Ornedhelle ici. Et ne t’inquiète pas pour tes vêtements : chacun fête cette Ode à la Prime Œuvre comme il ou elle l’entend. »

Sa senteur favorite… La question la laissa songeuse un instant. Lynn leva le visage vers le ciel étoilé et ferma les yeux, prenant une grande inspiration. D’innombrables odeurs se mélangeaient à Alëandir aujourd’hui, provenant des nombreux mets divers et variés déjà posés sur les tables ou en préparation dans les cuisines. Les parfums de chacun, également, mais aussi cet éternel je-ne-sais-quoi si particulier à la Cité Blanche. Elle rouvrit finalement les yeux pour planter son regard dans ceux de la nouvelle venue, n’ayant pas trouvé ce qu’elle cherchait.

« Hmm… Rien ne vaut cette odeur particulière de la pomme fraîchement cueillie quand on vient de la croquer. Pourquoi ça ? »

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Illynora Yelsatra
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MessageSujet: Re: [Libre] Une ode à la Prime OEuvre   [Libre] Une ode à la Prime OEuvre I_icon_minitimeMar 29 Aoû 2023 - 22:03



Illynora fit un léger sourire face à cette scène, sans se montrer hautaine ou dédaigneuse pour autant. Les gens avaient gardé un excellent appétit malgré la situation actuelle, et comme l'on disait souvent, quand l'appétit va, tout va. Ce n'était pas grand chose, mais cela la rassurait au fond d'elle-même. Quand on vivait entouré de préoccupations perdu en forêt, dans des endroits ou le sérieux était constant, on s'accrochait beaucoup plus facilement aux petites choses du quotidiens, car elles étaient un rempart contre tout le reste.

L'oreille droite d'Illynora bougea légèrement en entendant le mot Ornedhelle, qui n'est visiblement pas celui qu'elle aurait préféré pour se qualifier mais elle n'en dit rien, seul ce mouvement incontrôlé vint peut être trahir une réaction interne, sans qu'il soit vraiment possible de dire laquelle.

- Je ne suis guère ici pour fêter l'Ode, j'étais venue demander audience, dit-elle en un souffle sans paraître plus contrariée que cela, le bruit de la foule a tendance a me perturber.

Les personnes présentes étaient bien trop nombreuses pour qu'elle puisse se concentrer sur tous les aspects de la symphonie ; bien que différente, elle restait tout de même agréable à l'écoute. Bien moins que dans la forêt profonde, sans doute est-ce une habitude, car avant l'avertissement de la mère de la forêt, elle n'avait jamais trouvé cela choquant.

Ses yeux balayèrent la tablée ainsi que les personnes marchant dans les rues, les enfants jouant ou encore pour certains, profitant de la distraction parentale pour se gaver de mets divers.

- Sans doute suis-je devenue sauvage, comme si l'on montrait une cage à un animal longtemps captif ayant retrouvé sa liberté. Je n'en oublie pas les miens pour autant.

Son regard smaragdin vint ensuite se plonger dans celui de son interlocutrice, sa position n'a pas bougé depuis le début de la conversation, elle était immobile, comme si elle cherchait à se fondre dans le décors sans s'en démarquer.

- La pomme donc...

Elle regarda attentivement la coiffure, les yeux ainsi que le cou de sa congénère, semblant réfléchir à quelque chose. Illynora un court silence avant de reprendre.

- Je fais quelques cosmétiques sur mon temps libre, notamment des crèmes parfumées. Elles n'ont rien d'extraordinaire si ce n'est d'être d'agréable compagnie, quand on est en agréable compagnie.

Un sourire forcé vint s'afficher sur son visage, appuyant nettement le fait qu'elle ne tisserait pas la métaphore plus loin. C'était presque du dégout, sans doute car elle même n'avait pas eu ce privilège, si seulement il n'avait pas été marié, pourquoi n'avait-il pas succombé ? Illynora fronça les sourcils avant de se détendre, laissant légèrement retomber ses oreilles.

- En portez-vous parfois ? Le soin du corps est aussi une façon de préserver notre souffle.

Un temps soit peu que l'on ne tombe pas dans la luxure, car au final à être raffiné sans personne à conquérir était un peu comme un matériel alchimique forgé par la mère, laissé au fond d'un placard ; d'une tristesse incommensurable.
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