Viliam Sang-mêlé
Nombre de messages : 579 Âge : 34 Date d'inscription : 20/02/2022
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 37 ans Taille : 1m85 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Thaar n'oubliera pas Lun 24 Juil 2023 - 8:50 | |
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L’agitation se fait en ville depuis quelques ennéades. C’est comme la mer qui borde la cité, elle va et elle vient à son grès.
Parmi les milliers de rumeurs qui parcouraient sans cesse la cité, il y en avait une qui, neuve, semblait circuler encore davantage ces derniers temps. L’Aile blanche, ce groupe de bandits revendiquant une bien étrange idéologie n’était pas tombé comme le guet l’avait pourtant presque pensé. Aucune exécution n’avait eu lieu, malgré les annonces de la milice. Rien.
On parlait à la place d’une émeute qui s’était produite le jour pourtant prévu. Certains murmuraient avec un sourire narquois que les soldats avaient eu peur et s’étaient bien gardés de se confronter à la foule. D’autres parlaient d’évasion prévue et maitrisée. Peut être même avaient-il finit par gagner de précieux alliés au sein même de la milice pour réussir pareil coup.
Quel que fut la vérité, on avait vu quelques jours à peine après ces débordements des hommes vêtus de blanc arpenter les rues de la basse-ville et ici donner quelques sous, là cacher un fugitif le temps d'un instant. Rapidement, ceux qui s’y intéressaient n’avaient plus de doute : ils étaient bel et bien en vie et ils ne comptaient pas être si facilement stoppés.
Les membres du Guet parvenaient tant bien que mal à maintenir un relatif statu quo entre eux et les quelques Thaari les plus virulents passant dans les alentours dans cette caserne mineure qui avait été le théâtre de tant de choses. Après tout si la tension régnait, ça n’allait pas plus loin que quelques accrochages très occasionnels.
Mais comme la mer, parfois il y a une vague plus forte que les autres.
-Guet de Thaar !
En face de la caserne s’érigeait une imposante statue représentant un chacal à trois yeux assit, fixant inlassablement la population écrasée sous le joug de sa puissance corrompue. Mais cette fois, un homme venait soudain d’y grimper. Vêtu d’une amure blanche dont un bras se terminait par une aile. Son visage était camouflé derrière un tissu qu’il abaissa, révélant le bas de sa figure basanée, grisée par une fine barbe de quelques jours, un sourire provocateur sur ses lèvres. En équilibre il posait un pied sur le crâne de la statue au terrible regard. Sous le coup de la surprise, les soldats hésitaient sur la manière de réagir. Personne ne remarqua la main qu’il posa un instant contre son abdomen alors qu’il élevait la voix par-dessus le capharnaüm de la vie Thaarie…Quoi qu’il sembla avoir obtenu l’attention d’une bonne partie de la foule par son attitude peu commune.
-Ceci est un avertissement, de la part du chef de l'Adain'Vinje. Lança-t-il d’une voix forte. Un sifflement retentit mais il n’y prêta, en apparence pas plus attention qu’un rapide coup d’œil dans une direction. Il continua son discours comme si de rien n’était. Vous avez tenté de vous en prendre à notre maison et à nos frères. Vous avez cru nous faire tomber. Mais l’Aile blanche est libre et le restera ! Nous ne cherchons que la dignité et la liberté du peuple et vous avez prouvé une fois que plus que votre allégeance était toute autre. Thaar se souviendra que l’ennemi et l'agresseur est derrière ces grilles et non devant ! Un autre sifflement. Thaar n’oubliera pas ses enfants massacrés par vous et vos maitres aujourd'hui et hier !
Alors que ses mots "Thaar n'oubliera pas" faisaient échos à ceux qui, deux mois plus tôt avaient été écrit sur un mur contre lequel six esclaves avaient été retrouvé morts, massacrés par la milice, il tira sa rapière et la pointa vers les soldats qui commençaient à s’agiter. Quelques-uns pointaient déjà leurs arbalètes sur le bandit. Seulement lorsqu’ils tirèrent, une petite poterie vint s’écraser contre le lourd portail de fer suivit d’une seconde et d'une troisième alors que des silhouettes, sans uniforme hormis un simple foulard blanc qu’ils venaient de remonter, se mettaient à fendre la foule, leur méfait accomplit.
La fumée épaisse qui se dégagea gênât la vision des soldats assez pour que l’alerte soit lancée pour de bon. Viliam quant à lui profita de cette maigre diversion et se glissa instantanément au bas de la statue au premier carreau qui frôla sa joue, sous les yeux médusés de la foule qu’il chercha aussitôt à traverser.
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