[Mariage Ducal] Entre tradition et renouveau

[Mariage Ducal] Entre tradition et renouveau

RP suivant Oyez, oyez ! Mirez l’arrivée des sieurs et dames !

La lueur douce du soleil caressait les murs de la somptueuse Duomo Santa Catarina, révélant des détails délicats et des nuances de couleur qui semblaient danser avec l'excitation palpable qui régnait dans l'air. Il y a quelques heures à peine, la baronne d’Alonna avait signé son abdication, laissant tous ses titres à son fils; Gabriel, nommant de ce même fait son oncle, Charles, comme régent. Au plus profond d’elle-même, cette dernière savait que c’était la meilleure décision, et tentait tant bien que mal de ne pas laisser l’amertume ruiner ce jour si important. Le chemin du palais ducal au Duomo Santa Catarina s’était fait relativement rapidement. Encadré par la Guardia Soltarii, le carrosse finement décoré de fleurs fraîches traversait les rues bondées de la ville. D'innombrables gens se bousculaient pour voir leur future duchesse, lançant même quelques gerbes de fleurs devant le carrosse. Adélina tentait tant bien que mal de les saluer avec élégance. Ses yeux, d'un bleu profond et énigmatiques, reflétaient un mélange d'émotions complexes - l'excitation de l'union à venir, le respect pour les traditions de la noblesse, et une pointe de mélancolie pour les jours de liberté qui s'éloignaient. Clervie, sa dame de compagnie, l’avait rejoint pour les célébrations, et tentait tant bien que mal de lui changer les idées. Si son premier mariage avait été beaucoup plus petit, ce dernier était d’une ampleur que peu aurait pu imaginer.



On ouvrit finalement la porte du carrosse richement décoré, laissant la baronne sortir devant la majestueuse Duomo Santa Catarina. Nerveuse, elle se fit accueillir par la Grande prêtresse qui officialise leur union. Cette dernière rassura la jeune femme, avant de l’inviter à entrer. Adélina salua de nouveau la foule de curieux, un sourire aux lèvres avant de suivre la prêtresse, sa dame de compagnie sur ses talons, alors que cette dernière remplaçait la majestueuse robe de la future duchesse. Au loin, les notes douces d'une mélodie romantique flottaient dans la pièce, jouées par un musicien invisible. Ces accords étaient le prélude d'une nouvelle vie, une symphonie à deux voix qui allait commencer avec la promesse d'un amour éternel. L’alonnaise ferma les yeux un instant, absorbant chaque détail de ce moment, savourant le doux frisson de l'anticipation qui parcourait sa peau. Un étrange mélange de peur et de nervosité la parcourait, comme incertaine de ce que les prochains moments lui apporteraient. Les portes massives s'ouvrirent lentement, révélant l'entrée triomphante de la future duchesse, vêtue d'une robe somptueuse qui semblait être tissée d'éclats de lune et de rayons dorés. Son regard semblait captiver tous ceux qui étaient témoins de cette scène solennelle. Adélina avança avec une grâce inégalée, ses pas mesurés résonnant sur les pavés de marbre de la cathédrale. Une traîne d'une longueur presque irréelle suivait ses pas, évoquant une rivière d'argent liquide qui coulait derrière elle. Des broderies complexes ornaient la robe, racontant l'histoire de son royaume et de sa lignée avec des fils d'or et d'azur, chaque détail méticuleusement conçu pour célébrer cette union ducale. On pouvait apercevoir de nombreuses écarlates, finement brodées, emblème de la famille de Lourbier. Ses longues boucles brunes, étaient coiffées avec une élégance qui mettait en valeur les bijoux étincelants qui reposaient sur ses tempes. À chaque côté de l'allée, les membres de la cour semblaient s’émerveiller respectueusement tandis que l’alonnaise passait, éclatant de charisme et de présence. Les fleurs fraîchement cueillies qui ornaient les bancs exhalaient un parfum enivrant, créant une atmosphère empreinte de féerie et d'émotion. Les lumières des chandeliers suspendus au plafond dansaient comme des étoiles, illuminant le chemin de la baronne vers l'autel. La musique solennelle résonnait dans les voûtes, soulignant l'importance de ce moment.



Après cette longue marche qui sembla avoir duré une éternité pour l’ancienne baronne, cette dernière s’arrêta finalement près de l’hôtel, se retournant vers le Roy et son entourage en première ligne, pour lui faire une révérence. Adélina en profita pour chercher son regard son fils, et laissa échapper un tendre sourire alors qu’elle l’aperçut dans les bras de Catarina. Puis, elle se retourna finalement vers l’autel et fut surprise de voir Adriano à ses côtés. On aurait dit que ce dernier, impatient de rejoindre sa promise, était venue la quérir. À cet instant, leurs regards se croisèrent finalement, et elle eut l’impression de voir une certaine chaleur dans le regard du Duc, comme si ce dernier était réellement excité à l’idée de marier la jeune femme. Tout d’abord surprise, Adélina lui répondit par un léger sourire, avant de déposer la main dans la sienne, le laissant la guider vers les duos de prêtre qui les attendaient à l’autel. Le Duomo Santa Catarina, témoin silencieux de tant de moments historiques, semblait retenir son souffle, prête à célébrer l'union sacrée de deux souffles. Adélina se mit face au Duc, laissant à Clervie le temps d'ajuster la longue traîne derrière elle, alors que l’un des prêtres prit finalement la parole, saluant les innombrables invités qui avaient fait le trajet pour les rejoindre pour ce moment. L’alonnaise lança un léger sourire au Duc, ayant du mal à cacher sa nervosité à ce moment précis. Elle n’avait jamais réellement apprécié l’attention, et savoir autant de yeux tournés vers elle - qui plus est - ceux du Roy, n’aidait guère à calmer ses nerfs.

L’heure était à l’importance. Car aujourd’hui, il allait se marier. Le jour était à la magnificence, car l’avenir du Duché se jouerait aujourd’hui, sous la bénédiction des divinités, du Roy et des Soltaarii réunis dans et en dehors de la Duomo Sante Catarina. D’ailleurs, le lieu n’avait pas été choisi au hasard ! L’ancienne cathédrale historique de Soltariel était bien trop petite, bien trop froide, bien trop impersonnelle pour pouvoir accueillir une telle procession. Construite sous l’impulsion de feu Félipé Cortès di Alcacio, elle était bien plus grande, bien plus belle, bien plus décorée, riche et presque outrancière… A la hauteur de la richesse du Duché et de la démesure de la lignée régnante.

Il était arrivé le premier au cœur du Duomo. Debout, devant le duo de Grand Prêtre qui réaliserait l’office, le Duc de Soltariel portait une armure d’excellente facture. A moins que l’on a déjà pu voir une véritable armure Naine, d’aucun pourrait croire qu’elle avait été fabriquée par le petit peuple et achetée à grands frais. Faite d’un acier poli et reluisant, gravée au ciselin fin, décorée de magnifiques arabesques et autres motifs floraux, elle était réhaussée par de l’or et du fil d’argent, incrustée de rubis et de quelques saphirs, et surmontée alors d’un manteau de soie bordé de velours aux couleurs de sa maison. Le blanc, surmonté de rouge et d’or, lui donnait une aura magnifique et une prestance impressionnante !

Lorsqu’enfin arrive sa promise, toute l’assemblée se lève et retient son souffle. Soudainement, l’ambiance prit une tout autre force, une tout autre signification. Tous connaissaient leur Duc, sa richesse, son autorité et sa manière de faire preuve de force et d’exubérance. Mais quid d’Adélina ?

D’aucuns la disait si belle, que les feuilles des arbres reprenaient vies en cet Automne déjà rougeoyant ; si forte, qu’elle en revivifiait les animaux et les êtres qui croisaient sa route ; si humble, que l’on aurait pu passer non loin d’elle et ne point la reconnaître car la richesse ostentatoire n’était d’aucune importance pour elle. Alors, lorsqu’ils purent la voir, toutes et tous se levèrent, jetaient un œil, tentait de se faire plus grand, plus malin, pour apercevoir un bout de traine… Une mèche de cheveux… Un bout de robe.

Et l’attitude d’Adriano changea, elle aussi. De cette vision presque idyllique naquit en lui une sensation d’osmose et une impression de sérénité. Elle était belle, oui… Et bien qu’il l’eût su et qu’il l’avait toujours su, il en mesurait l’importance et la portée aujourd’hui. Alors, il l’a vit traverser le Duomo le long du corridor, sans en manquer une seule goutte. Il la vit ensuite rejoindre le petit promontoire où elle se trouvait… Et, sans aucune once de méchanceté, sans aucune once de machination, de calcul… Il lui offrit son plus tendre sourire, son regard le plus chaleureux, son attitude la plus simple et sincère.

Ils se retrouvèrent alors face à face. Tous purent se rasseoir, et attendre la suite de la cérémonie qui serait alors dirigée par le duo de prêtre et prêtresse de Néera. Aujourd’hui, leur union serait scellée.

La voix du prêtre sembla résonner dans l'impressionnante cathédrale, là où un silence s’était naturellement imposé lorsque le Duc et sa promise se faisait face. Cette dernière n’avait pas lâché son fiancé du regard, un léger sourire - qui pour ceux qui la connaissait réellement - semblait nerveux. Sa respiration était profonde, semblant contrôlée pour ne pas s’emballer. Alors que son cœur battait la chamade. La façon qu’il avait de la regarder aujourd’hui était très différente d’il y a quelques jours, comme si la voir aussi richement vêtue, à travers toute la noblesse Soltaari, confirmait qu’elle était au bon endroit. La nordienne serra doucement ses doigts sur les siens, avant de lui lâcher la main, laissant place à la cérémonie.


« En ce moment où Adriano du sang des Cortès di Alcacio, et Adélina Emmeline du sang des de Lourbier se présentent devant Vous, ô Bienveillante Déesse, nous prenons l'engagement de faire respecter le Choix en Votre nom et selon Votre volonté, car c'est dans la joie et sans contrainte que nous sommes rassemblés ici aujourd'hui pour unir deux vies. Soyez, ô DameDieu, témoins de ce Choix qu'ils font ici , librement, et qu'ils auront à garder tout au long de leur vie. Donnez-leur d'être sincère comme Vous êtes sincère. Donnez-leur d'être bienveillant comme Vous êtes bienveillante. Donnez-leur d'être clairvoyant comme Vous êtes clairvoyante et que par la grâce de vos bénédictions, ils puissent faire le Juste Choix. »


Le prêtre n’eut guère besoin de redresser le menton du couple. Les deux êtres semblaient obnubilés l’un de l’autre. Adélina n’ayant pas bougé son regard une seule fois de celui du Duc, ne voulant pas apercevoir le regard de quiconque qui aurait pu la décourager de cette union fort différente de sa précédente. Puis, ce fut la voix d’Adriano qui s’éleva dans la cathédrale ;


« Moi, Adriano Cortès di Alcacio, choisis librement prendre comme épouse Adélina Emmeline de Lourbier. Et devant tous les dieux, je fais le serment de la protéger, de l’honorer, de lui rester fidèle, de faire de son malheur, mon malheur, et ses intérêts, mes intérêts. Deux Souffles, une seule vie. »


Le pair prit de nouveau la main de sa promise. Puis, la prêtresse s’avança à son tour vers l’alonnaise, commençant à lui murmurer les paroles qu’elle devrait répéter. Elle les connaissait déjà par coeur, les ayant déjà dites devant un autre homme à Sainte-Deina. La jeune femme expira doucement, avant de prendre la parole d’une voix forte et confiante;


« Moi, Adélina Emmeline de Lourbier, choisis librement de prendre comme époux Adriano Cortès di Alcacio. Et devant tous les dieux, je fais le serment de le soutenir, de l’honorer, de lui rester fidèle, de faire de son malheur, mon malheur, et ses intérêts, mes intérêts. Deux Souffles, une seule vie. »


Adélina baissa finalement le regard, pour attraper la main d’Adriano, alors que la prêtresse fit quelques pas de reculons, prenant à son tour la parole devant les innombrables invités dans le Duomo Santa Catarina.


« Réunis devant les hommes et les dieux, cet homme et cette femme ont fait vœu de toujours être là l'un pour l'autre. Sur ce serment, ils bâtiront leur futur. Vous qui êtes ici aujourd'hui, soyez témoins de leur Choix. »


Adélina se retourna finalement vers la prêtresse, prenant le calice qu’on lui tendait avant de faire un signe de tête et un sourire à cette dernière, la remerciant silencieusement. Pendant ce temps, Adriano se déplaça dans son dos, décrochant la fine cape de soie de son dos. Cette dernière tomba au sol ce qui sembla quelque peu affecter l’alonnaise qui ne put s’empêcher de regarder le sol à ce moment. Elle avait accepté de tout laisser derrière pour cet homme et ce qui se passait à ce moment avait une signification particulièrement importante pour elle. On aurait presque dit que la nordienne abandonnait sa personne, en devenant une nouvelle alors que le Duc posa habilement sa cape sur ses épaules. Une cape ornée de ses couleurs, de sa maison et surtout de son effigie. Puis, il reprit sa place devant la nordienne qui reposa son regard dans le sien alors qu’Adriano attrapait le calice à son tour, refermant ses mains sur les siennes.


« ô Bienveillante Mère des hommes, devant Vous nous nous agenouillons. Bénissez cette union. Bénissez de votre grâce vos enfants Adriano Cortès di Alcacio et Adélina Emmeline de Lourbier qui aujourd'hui se consacrent dans le mariage. Que votre bénédiction descende sur eux et leur permettent de rester sur la bonne voie, main dans la main. Qu'ils trouvent le bonheur en se donnant l'un à l'autre, qu'une descendance vienne embellir leur foyer. Dans la joie, qu'ils sachent vous rendre grâce ; dans les épreuves, qu'ils se tournent vers vous ; que votre présence les aide dans leurs tâches quotidiennes. Dans la tristesse enfin, qu'ils vous trouvent à leurs côtés afin que vous allégiez leur fardeau et que marqués de vos signes, ils sachent se garder l'un l'autre des tromperies et de la vilenie. »


Leurs mains entrelacées sur le calice d’or et de pierre précieuse, Adélina approcha ses lèvres de cette dernière pour boire de nouveau le liquide qu’on lui présentait. Elle avait détesté ce breuvage la première fois, et cette fois-ci n’était guère différente des autres. Ses yeux toujours plantés dans ceux d’Adriano, elle prit une longue gorgée avant de le laisser faire de même. Puis, lorsque les prêtres furent satisfaits, ils prirent le calice de leurs mains avant de reprendre la parole en parfaite harmonie;


« Embrassez-vous, et par ce baiser vous devenez mari et femme. Le serment prêté devant les dieux est sacré. Nul Homme ne peut le disjoindre et maudit soit celui qui se met entre eux. »


Adriano s’approcha finalement de sa fiancée, posant ses lèvres sur les siennes. Un baiser léger, qui en disait beaucoup sur la relation entre les deux êtres. Une relation jeune, là où les deux époux ne sont pas encore sur la même d’ondes. Mais le public ne semblait guère s’en soucier. Des applaudissements rugir dans le Duomo Santa Catarina alors que les époux se séparèrent. La jeune femme posa délicatement sa main dans celle de son époux avant que les deux êtres ne se retournent vers la foule. C’était enfin fait. Ils avaient réussi, malgré les innombrables épreuves à se marier. Le duc avait sa nouvelle duchesse.